Les perles aux cochons et la dictée pour les nuls

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Les perles aux cochons et la dictée pour les nuls

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 septembre 2015
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Alors là, maintenant, c’est sûr, c’est terminé la rigolade, fini les petits bricolages sympas entre potes. On passe à l’action, la vraie, la pure, la dure : les programmes scolaires ont été repensés, que dis-je, révolutionnés par la ministre Najat Vallaud-Belkacem. C’est décidé : les élèves vont apprendre à lire, écrire et compter. C’est nouveau et c’est garanti !

orthographe 1Et pour commencer, ils pourront apprendre à lire, écrire et compter avec les moyens numériques que la République entend mettre à leur disposition en utilisant judicieusement cette quantité quasi-inépuisable de sous des autres dont elle dispose de façon assez magique ces dernières années. Et le développement de cet apprentissage numérique est d’autant plus nécessaire, à en croire certains enseignants, que sans lui, la fracture numérique – ouverte, saignante et déjà un peu gangrénée, au moins – ne pourra qu’augmenter. Peu importe, en définitive, que le nombre de matières soit déjà trop grand par rapport au temps disponible, que les objectifs soient particulièrement confus pour garantir une évaluation claire des compétences des élèves, et peu importe même que le numérique ne soit pas spécialement bien géré par les enseignants eux-mêmes : il va falloir de la tablette partout, et tant pis si les différentes enquêtes montrent que cette fracture s’est foutrement bien résorbée (en 2012, 99% des élèves de 15 ans avaient au moins un ordinateur à la maison et 96% des élèves défavorisés ont accès à Internet chez eux, zut alors).

orthographe 2Bien sûr, cette histoire de tablette, aussi mignonne et indispensable à relancer l’économie numérique française soit-elle, ne pourra pas à elle seule remonter le niveau global de nos chères têtes blondes. Pour redonner, enfin, de vraies bases aux élèves, la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, s’est explicitement engagée à réintroduire des dictées, de la lecture et du calcul tous les jours. Et lorsqu’on entend les objectifs chiffrés de la ministre (au collège, un élève de 5ème devra pouvoir écrire seul un « texte correct » de 500 à 1000 signes), on se surprend à déclencher un Youpi de force 5 sur l’Échelle (Ouverte) des Youpis Optimistes.

orthographe 3Eh oui, il faut bien admettre que voir ainsi clamée haut et fort une revendication maintenant ancienne d’un retour à des méthodes éprouvées, par une ministre qui n’avait vraiment pas fait montre d’une quelconque souplesse et d’une adaptabilité aux demandes répétées des parents et des enseignants, cela pourrait avoir quelque chose de réjouissant. D’autant qu’avec les trente dernières années écoulées, on a une assez fidèle idée de ce que valent les méthodes employées actuellement : l’illettrisme progresse, la dyslexie, la dysorthographie aussi, et de façon générale, on sait maintenant de façon claire que ces méthodes (globales, semi-globales, par approximations diverses et petites images rigolotes) ne fonctionnent pas du tout et aggravent même le problème, en accroissant par la suite l’écart entre les élèves issus des milieux populaires de ceux issus de milieux plus instruits. Bref, la déclaration de Najat, c’est de la bombe…

orthographe 4Sauf que lorsqu’on regarde effectivement les programmes, lorsqu’on épluche les déclarations des uns et des autres, patatras, l’enthousiasme s’évapore vite. Déjà, on pourra noter l’incroyable verbosité fumeuse des programmes proposés. Des douzaines de pages de texte alambiqué, souvent confus, des brouettées de directives et d’objectifs divers, variés et parfois complètement cons, des matières à profusions, des découpages (thématiques, organisationnels, chronologiques) qui font ressembler l’édifice éducationnel à un brouet aux milles influences tiraillant l’enseignant, confronté à ce genre de prose, entre son objectif évident – instruire des élèves – et celui du ministère, parfaitement illisible. Cette incroyable verbosité des programmes, parfaitement raccord avec celle d’une ministre camouflant ses idées dogmatiques dans de gros nuages de mots douillets, est à comparer avec la frugalité efficace des programmes scolaires des années passées. Je vous encourage ainsi à jeter un œil sur les programmes de mathématiques de 1970, ou au programme scolaire des primaire et du début collège de 1923, qui, outre leur lisibilité, montrent exactement ce que l’école fut, obtint, et n’est plus du tout capable de produire actuellement.

Et lorsqu’en 1923, faire une dictée revenait pour l’élève à écrire un paragraphe ou deux d’un auteur connu (comme Pasteur dans cet exemple-ci ou Flaubert dans celui-là), de nos jours et malgré le verbiage pontifiant des programmes, on ne s’embarrasse guère de rigueur et de méthodes. En effet, pour Michel Lussault, Président du Conseil Supérieur des Programmes,

« Une dictée, ça peut être fait en-dehors du français. Lorsqu’un enseignant décide de faire faire de l’art plastique à ses élèves, il peut leur dicter la consigne : tu prends un pot de peinture rouge et tu dessines une maison. Et ça c’est une dictée. »

pas toujours des dictéesEt ça, c’est du foutage du gueule. Parce qu’en première analyse, si on peut éventuellement convenir qu’après un rapport de force des enseignants (majoritairement de gauche, un comble donc) la ministre s’est – enfin – rangée aux arguments des enseignants et des parents les plus concernés, on voit que derrière cette annonce se cache, encore une fois, un pipeau fumigène. Ainsi, quelle part de réelle volonté de revenir à des fondamentaux sains se trouve derrière les beaux discours volontaristes de la ministre ? Et surtout, quelle part de résistance de la part de l’establishment ? À lire les réactions, évidemment outrées, des syndicats, on peut être certain que les fines idées de Najat risquent une fois encore de s’écraser sur les falaises abruptes de la réalité.

orthographe 5En tout cas, quel gâchis ! Que d’années perdues, que d’élèves laissés pour compte ! Et surtout, pendant que la ministre tente un truc fou (faire mine de revenir aux méthodes qui firent leur preuves jadis), le Chef de l’État, lui, persiste dans les erreurs précédentes. L’objectif socialiste d’amener 80% d’une classe d’âge au bac a, on le voit maintenant, déclenché la chute du niveau de l’examen national. Il n’en fallait pas plus pour que, en bon socialiste, l’actuel président enclenche la phase deux du projet destructeur en demandant que 60% d’une classe d’âge parvienne dans l’enseignement supérieur. Pourquoi 60% ? Pourquoi pas 100% ou 30% ? On n’en saura rien, mais l’écho universitaire de ce bac maintenant distribué comme des cacahuètes à l’apéritif ne peut qu’entraîner l’effroi pour toute personne ayant encore une once de lucidité.

Après des mois d’échec de négociations face à une réforme des collèges au mieux bâclée, au pire foutraque, rien ne change fondamentalement. Après avoir merdé pendant quarante ans avec des pédagogies délétères, la méthode globale et un déni complet dans l’observation des dégâts causés, la ministre de l’Éducation tente l’effet d’annonce pour camoufler des programmes toujours plus verbeux et dilatoires. Après avoir bousillé le bac, nos fiers socialistes entendent donc fusiller aussi nos facs.

Forcément, tout ça va bien se passer.

this will not end well train
—-
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  • En vérité, ayant senti le vent du boulet, La ministre de la rééducation nationale se sent obligée de communiquer. Ce retour de la dictée signe une fois de plus son incompétence : la dictée (jamais supprimée) n’est pas une finalité en soi. Si l’orthographe n’est pas acquise, mieux vaut en effet diminuer le nombre de dictées : ce n’est pas parce qu’on prend la température du malade 5 fois par jour qu’il aura moins de fièvre. Donc, soit on prend les moyens pour améliorer le niveau d’orthographe des élèves et on pourra l’évaluer. Soit on ne prend pas ces moyens, et la communication camoufle le vide sidéral de politique éducative. Les moyens sont pourtant connus : davantage d’heures de français, revenir aux méthodes syllabiques, inciter les élèves à écrire au lieu de distribuer des photocopies, les familiariser avec des textes littéraires. Le remplacement de la « composition française » par « rédaction » puis « production d’écrit » illustre parfaitement la dégradation au fil des années.
    Au-delà de cette question de dictée, la politique socialiste consiste à faire coller à toute force le réel à leurs schémas. Compliqué quand le sujet concerne des enfants et des jeunes!
    Si l’on ajoute le chantage à la syndicalisation et le fait que certains enseignants connaissent le 28 août quel niveau entre la maternelle et le CM2 ils auront au 1er septembre, on comprend que « forcément, ça va bien se passer »…

    • Voir dans la dictée seulement un thermomètre de l’orthographe est une erreur. Grave.
      La dictée est un exercice en soi, qui, comme tous les exercices, consiste à répéter une chose connue jusqu’à en faire un réflexe. Bref c’est un procédé d’apprentissage. A ce titre, on peut dire que la dictée est une fin en soi comme la nage régulière est une fin en soi quand on apprend à nager.
      Bien entendu à ce titre ça se prépare, c’est à dire qu’il n’y a pas de mots nouveaux dans ce genre de dictée, seulement des mots vus à l’avance ou résultant logiquement de la règle qu’on vient d’enseigner. Mais ça les maitres le savent, ou le savaient.

      • Vous avez raison quand vous dites que la dictée est un exercice qui consiste à répéter une chose connue jusqu’à en faire un réflexe. Ce que je voulais souligner, c’est que, si la chose n’est pas connue, cela ne sert à rien de multiplier les dictées. D’où la comparaison avec le thermomètre qui ne porte que sur cet aspect: la dictée en tant qu’évaluation de ce qui a été appris précédemment. Mais je suis d’accord avec vous sur le fait que la dictée est aussi un exercice en soi.

  • Dommage qu’on ne puisse pas accéder à « l’incroyable verbosité fumeuse des programmes proposés »

  • la dictée ne suffit pas, des questions sur la compréhension du texte s’imposent. Comprendre un texte permet de corriger les fautes d’orthographe.

  • Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement!

    • Et les mots pour le dire arrivent aisément ! Quelle tristesse de voir la France couler ainsi. Merci H16 et Baptiste pour vos articles.

  • Chapeau bas grand Maître pour ce sublime article.

    H16, puis je le reprendre pour le mettre sur un site dédié à autre chose ?

  • Les programmes de 1923 et 1970 sont peut-être bons pour les élèves mais reconnaissons qu’ils sont totalement indignes des brillants intellos qui dirigent de fait notre Éducation Nationale.
    Leur jus de crâne est capable de nous sortir des programmes et méthodes pédagogiques autrement plus séduisants pour nourrir leurs passionnants débats de salon.
    Un peu d’emfumage politique à coup de dictées devrait permettre de faire passer la pilule puisque, bizarrement, ça coince un peu du côté du peuple (de quoi se mêle-t-il ?) après 30 ans d’échec.

  • Juste un aparté: avez vous le sondage d’aujourd’hui sur le JDD ? Soutenez-vous la colère des commerçants, des artisans et des professions libérales contre le RSI?
    http://www.lejdd.fr/Politique/Soutenez-vous-la-colere-des-commercants-des-artisans-et-des-professions-liberales-contre-le-RSI-752325

    • Globalement oui. Je me méfie en revanche des propositions de Bulteau & cie. Elle a déjà fait parler d’elle et n’a vraiment pas brillé par ses réflexions.

  • Pour faire simple : la bonne méthode serait de bannir complètement l’ordinateur de l’école (ainsi que les disciplines fumeuses) et d’encourager les MOOC pour le travail personnel à la maison (Où l’on pourrait intégrer les disciplines fumeuses pour préparer les enfants au grand n’importe quoi médiatique). Il est en effet nécessaire de faire la différence entre la rigueur nécessaire de l’enseignement général et la souplesse bénéfique que peut apporter une solution moderne dans l’ouverture d’esprit.

  • Tout ce qui a progressé, c’est la fausseté de cette sinistre bonne femme.

    • Vous lui faites trop d’honneur. Elle est un pion du système et tout autre aurait fait essentiellement la même chose, sauf à se faire jeter comme un malpropre pour avoir dit la vérité et tenter de changer les choses, comme un C.Allègre (qu’il ait eu raison ou tort sur le fond …)

    • Certes Najat sous pression a consenti à proposer une dictée par jour, mais elle n’est pas allée jusqu’à suggérer qu’elle soit corrigée.
      Parce que corriger c’est traumatisant.

  • Pan sur le bec, MILLE est INVARIABLE,
    « milles influences » dans un papier sur le respect de l’orthographe, ça craint! :))

    Si la Marocaine titulaire du maroquin de l’Education nationale pérore sur quelques « gros nuages de mots douillets », elle ne fait pas dans la dentelle quand elle affirme vouloir «agir sur les mentalités en déconstruisant les stéréotypes à l’école, dans les médias, dans le sport », ( Le Point 7mai 2015) Elle confirme plutôtles marqueurs totalitaires de l’ADN de la secte pédagauchiste dont elle est l’idiot utile, comme tous ses prédécesseurs. Elle conspue les « pseudo-z-intellectuels » (sic) qui osent la critiquer, et trahit bien plus que son ignorance du français et du latin, ou le dépit d’avoir échoué deux fois à l’ENA. C’est un Savonarole en jeans Calvin Klein, un ayatollah de la secte.
    http://www.valeursactuelles.com/politique/video-najat-vallaud-belkacem-fustige-les-pseudo-intellectuels-52631

    Ce produit exemplaire de l’ascenseur social républicain piétine ouvertement les valeurs fondatrices de son pays d’accueil quand elle cloue au pilori les Humanités, odieux vecteurs de l’élitisme bourgeois, qui pollueraient l’esprit des masses laborieuses. Elle vide les programmes de ce qui leur restait de contenu. Et la méthode globale a encore de beaux jours devant elle, puisqu’on vous dit qu’elle n’a jamais été enseignée.

    Lire « Réapprendre à lire », par Sandrine Garcia et Anne-Claudine Oller, deux sociologues de l’école bourdivine (oui-oui) qui ont enquêté pendant trois ans en CP sur les causes du désastre de l’enseignement de la lecture. Elle réinventent l’eau tiède mais ont compris cette évidence: pour sauver les 40% d’écoliers qui entrent en 6° sans maîtriser le français, de l’abjecte ignorance à laquelle l’EN les condamne: retour à la case départ, rendre l’école à l’école comme disait Darcos qui a vite jeté l’éponge. A l’impossible nul n’est tenu.

    Leur analyse est si politiquement incorrecte et taboue, qu’elle est accueillie par le silence assourdissant de tous les acteurs du monde éducatif et des médias, sauf …Marianne, avec un excellent papier d’Eric Conan. Il souligne une autre évidence, « découverte » par les deux chercheuses: « le progressisme n’est pas toujours associé à ce qui fait progresser les élèves, mais à ce qui a été construit et imposé comme étant ‘’pédagogiquement de gauche’’ ». Cela continue avec la réforme du collège, comme le note Philippe Tournier, secrétaire du syndicat majoritaire des chefs d’établissements. « On prend des décisions sur la base de croyances, de manière purement idéologique ». L’école est victime d’un phénomène dont les pays de l’Est on fait l’expérience : le pouvoir destructeur de l’idéologie. Elle régit toujours le ministère de l’éducation, qui, comme jadis le Kremlin, résiste aux démonstrations du savoir. Jacques Julliard a raison : il faut commencer par « raser la rue de Grenelle ».
    (Marianne 11-17/9 2015)
    La Progressive Education. née dans l’Amérique des années 1920, arrive en Europe à la Libération. L’élève étant censé construire son savoir ab nihilo, la Suisse et le Québec l’appelleront constructivisme. La France lui a préféré le terme pédagogisme, qui souligne l’aspect idéologique d’une pédagogie dévoyée en fausse science. Celui de pédagauchisme signe plus clairement encore son ancrage égalitariste et l’impact délétère des grands-prêtres de l’idéologie phare de la gauche sur les réformes scolaires. En immolant les élèves sur l’autel de la Sainte Egalité, ils ont sacrifié à la fois l’égalité et la liberté. L’ensemble du système est à leur merci, et ils l’ont mis au pas pour servir leurs intérêts corporatistes.
    Fermez le ban!

  • Rêvons un instant ;

    et si,

    On supprimait l’Education nationale  ?

    L’économie réalisée, permettra à l’Etat Francais de fournir une tablette à chaque écolier !

    Mais ceci n’est qu’un rêve !

    • D’accord pour supprimer l’EN, mais c’est très socialiste d’avoir déjà prévu une dépense de remplacement en tablettes.

      • Peut-être, mais entre un socialisme à ~100 000 € par tête sur ~12 ans de quasi prison, et un socialisme à 1000 € en espace libre et temps libre, je signe tout de suite pour le second 🙂
        Libéraliser, ce n’est pas obtenir du jour au lendemain une société idéalement libérale, c’est juste progresser, même un tout petit peu, vers plus de liberté.

        • Tout libéral que je sois, je ne crois ni à la liberté ni à la tablette comme outils d’instruction. C’est la responsabilité qui, inculquée de gré ou de force, fait apprendre des choses. Quant à la tablette, elle est au contraire un moyen de ne pas avoir besoin d’apprendre, puisqu’elle peut répondre à la place de l’élève. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : ce sont les programmes et les idéologies de l’Education Nationale qui sont mauvais, mais on n’a jamais fait mieux que les adultes et un contexte d’efforts pour instruire les enfants. On peut s’amuser en apprenant, mais on n’apprend pas en se distrayant.

          • Eh, oh, c’est vous qui avez dit qu’il fallait supprimer l’EN. C’était de ça dont on parlait, pas d’autre chose.
            Par quoi on la remplace, car il faut évidemment la remplacer, c’est un tout autre sujet dont nous n’avons même pas besoin de débattre : dans un cadre libéral chacun fait bien ce qui lui semble bon pour ses enfants.
            En tout cas avec 12 années scolaires (soit plus de 10 000 heures !) et 99 000 € de libérés entre le socialisme 1 et le socialisme 2, on doit pouvoir faire quelques belles choses.

  • N’oublions pas l’importance de la ponctuation: « On va manger les enfants » n’a pas du tout le même sens que « On va manger, les enfants ». Mais qui, parmi nos décideurs, pour s’en soucier?

  • 1) La fracture numérique existe bel-et-bien…. Entre les profs et les élèves : ces derniers savent souvent mieux se servir d’une tablette ou d’un pc que leurs chers tête « bien-faite » de profs !!! Il est normal que les profs demandent donc un cour de rattrapage et au passage un petit cadeau numérique pour eux-mêmes.
    2) La volonté de 60 % d’une classe d’age en enseignement supérieur doit inexorablement ce traduire par …. PLUS DE FONCTIONNAIRES !!!
    3) Qui sera recruté après coup dans les bataillons des ministères ??? Tout ceux qui sortiront des études foure-tout et bateaux universitaires….
    La boucle est bouclée : les enfants deviendront de mauvais élèves puis de mauvais fonctionnaires. Assistés permanents et biberonnés par un état-maman, ils voteront en masse pour la main nourricière !!!

    • Je corrige,
      la fracture numérique existe bel et bien, entre les têtes bien faites et les autres.
      Et l’immense majorité des étudiants du supérieur aujourd’hui ne sont plus des têtes bien faites. Je constate que s’ils sont de plus en plus « à l’aise » avec l’outil numérique, leur maitrise en est au contraire de plus en plus faible. Et ça parce que ce n’est pas un cours d’informatique ou un cours avec de l’informatique qui fait qu’on maîtrise l’outil numérique mais plutôt un cours de maths (et plus précisément de logique formelle / algorithmique).
      Or s’ils passent leur temps un écran devant le nez et connectés à Facebook, nos têtes plus trop blondes n’ont jamais entendu parlé de Boole, de Gödel ou de Shannon. Donc ils sont de moins en moins bon en informatique tout en étant convaincus d’être des bêtes.

  • Vous avez oublié dans votre réquisitoire la politique du précédent président socialiste avant la présidence mollande qui voulait instaurer grâce à Pécresse une licence pour 50%
    http://blog.educpros.fr/pierredubois/2011/03/02/la-licence-de-valerie-non/

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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