Corée du nord, Corée du sud : je t’aime, moi non plus

Quand cessera la tension entre les deux frères ennemis ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Statues de Kim Il Sung & Kim Jong Il à Pyongyang, Corée du Nord (Crédits J.A. de Roo, licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Corée du nord, Corée du sud : je t’aime, moi non plus

Publié le 12 septembre 2015
- A +

Par Joséphine Staron.

Statues de Kim Il Sung & Kim Jong Il à Pyongyang, Corée du Nord (Crédits J.A. de Roo, licence Creative Commons)
Statues de Kim Il Sung & Kim Jong Il à Pyongyang, Corée du Nord (Crédits J.A. de Roo, licence Creative Commons)

Le jeudi 20 août dernier, la communauté internationale retenait son souffle. La Corée du Nord menaçait à nouveau d’entrer en guerre avec son voisin du Sud, après un temps d’accalmie relativement long entre les deux pays. La cause en est la reprise de la guerre psychologique par la Corée du Sud, dite « guerre des hauts parleurs », suite à l’installation, par son voisin du Nord, de mines antipersonnel dans la DMZ, la zone démilitarisée à la frontière des deux Corées.

Rappel des faits

En 1962, à la frontière entre les deux Corées, Séoul installe une série de haut-parleurs à très longue portée, diffusant des messages de propagande anti nord-coréens. Un accord entre les deux parties en 2004 met fin à leur utilisation. Pourtant, onze ans après, l’armée sud-coréenne décide de les réactiver, au grand dam de Pyongyang qui réplique alors par des tirs d’obus en direction de la Corée du Sud, déclenchant ainsi une escalade de la violence.

In extremis, les deux parties ont finalement réussi à trouver un accord pour mettre fin aux hostilités. Cette entente n’était pas gagnée d’avance compte-tenu des tensions historiques entre les deux pays et des propos guerriers qu’aurait tenus Kim Jong-Un, le dirigeant de la Corée du Nord, après les échanges de tirs.

Un air de déjà vu

Depuis la guerre de 1950 qui opposa le Nord de la péninsule, la République populaire démocratique de Corée sous influence soviétique, au Sud, la République de Corée sous influence américaine,  les deux pays ont entretenu des relations diplomatiques allant des tensions les plus fortes (menaces de guerre), à des accalmies et des accords de paix (traité de non-agression).

Techniquement, les deux Corées sont toujours en guerre. En 1953, à la fin de la guerre qui a fait plusieurs millions de victimes, seule un armistice a été signée, non un traité de paix. Cela permet d’éclairer les tensions qui opposent encore aujourd’hui, plus d’un demi-siècle après l’armistice, le Nord et le Sud de la péninsule.

Les relations diplomatiques sont donc complexes. Des pourparlers et des accords de paix succèdent aux affrontements, qui ressurgissent inopinément entre les deux parties. Les affrontements militaires se concentrent surtout sur les zones frontalières maritimes, dans la mer Jaune. Ces dix dernières années les marines des deux pays se sont affrontées de nombreuses fois, laissant à chaque fois aux deux voisins l’opportunité de déclencher une nouvelle guerre.

La guerre : une menace fantôme ?

Comme nous le montrent les évènements récents ainsi que la chronologie des relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud depuis la fin de la guerre en 1953, les deux parties ont toujours réussi à se mettre d’accord sur des résolutions pour mettre fin aux violences, notamment grâce à la médiation de la communauté internationale, et plus particulièrement des États-Unis et de la Chine. L’affrontement total est, néanmoins, toujours évité de peu, et les accords trouvés in extremis. La guerre apparait alors comme la menace ultime, souvent brandie par la Corée du Nord, pour aboutir à des accords qui, finalement, accommodent les deux pays.

Mais combien de temps encore les relations entre les deux Corées devront-elles être cycliques ?

Bien que la Corée du Nord reste un pays extrêmement fermé sur lui-même et une dictature des plus terribles, des signes montrent que des changements plus ou moins significatifs s’opèrent actuellement. Bien que timide, on peut observer une ouverture de l’économie nord-coréenne, ainsi que l’enrichissement d’une toute petite frange de la population.

Ces indicateurs, bien que toujours très faibles, permettent quand même d’espérer, à terme, que le conflit entre les deux Corées se résolve pacifiquement.

Sur le web

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

7
Sauvegarder cet article

Les milieux financiers découvrent tardivement les faiblesses du modèle chinois, pourtant perceptibles depuis une décennie. C’était prévisible pour tout observateur de la démographie, des mécanismes de développement et du communisme.

On peut penser notamment aux dettes souscrites en contrepartie de faux actifs, par exemple pour la construction de logements, alors qu’il y a de moins en moins de jeunes pour les occuper ou d’infrastructures redondantes, faisant momentanément la joie des bâtisseurs. Je me doutais bien que ces dettes sortira... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles