Baisse des rendements : où placer votre argent ?

Comment réussir à mettre de l’argent de côté sans se faire spolier ? Sur quels produits miser ?

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Baisse des rendements : où placer votre argent ?

Publié le 9 août 2015
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Par Charles Sannat

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Baisse du taux du livret A à 0,75%, augmentation du prix de l’électricité, encadrement des loyers… Voici les « bonnes nouvelles » d’usage pour le mois d’août. Il va sans dire que ces changements négatifs sont la conséquence directe de la crise de la dette souveraine qui grippe la zone euro et l’économie mondiale. Les vacances portant conseil, c’est l’occasion de faire le point sur votre épargne. Comment réussir à mettre de l’argent de côté sans se faire spolier ? Sur quels produits miser ?

Les tendances de l’épargne française

Selon un Focus publié par la Banque de France en Juillet 2015, l’épargne des ménages français se situe en France au même niveau en 2014 qu’en 2000. Les 3 tendances fortes de l’épargne sont :
– l’investissement dans l’immobilier stationnaire,
– l’épargne financière revenue à son niveau initial après une augmentation sensible,
– concentration sur les produits fiscalement avantageux et à rémunération réglementée (livrets d’épargne réglementés, plans d’épargne logement et contrats d’assurance-vie).

Répartition patrimoniale des ménages français

Avec la crise financière, les flux d’épargne se sont plutôt orientés vers les dépôts bancaires, jusqu’à atteindre 57 milliards d’euros en 2012 et pour redescendre à 27 milliards d’euros en 2014.
Au contraire, les souscriptions aux contrats d’assurance-vie qui avaient connu un creux en 2012 (21 milliards d’euros) ont repris du poil de la bête en 2014 (50 milliards d’euros), mais le montant reste bien inférieur à 2000 (68 milliards d’euros).

Répartition patrimoniale des ménages français

Les placements financiers des ménages français représentent 4 258 milliards d’euros, soit plus du double du PIB français, contre 2 478 milliards en 2000.
– Les contrats d’assurance-vie ont toujours la cote (+10%).
– La proportion de dépôts bancaires et d’épargne réglementée reste inchangée.
– La répartition des actions non cotées et autres participations (l’or et l’argent physique figurent parmi ces instruments financiers) reste inchangée.
– la détention directe de titres (actions, obligations et parts d’organismes de placement collectif – OPC) est en baisse de presque 10%.

Que faire des livrets d’épargne ?

Depuis le 1er août, le taux de rémunération du Livret A est passé de 1% à 0,75%, son plus bas historique. « Selon un sondage paru ce dimanche dans Ouest France, 1 Français sur 2 souhaite à l’avenir épargner autant, mais ne compte plus déposer ses futures économies sur un livret A », relaie le Figaro et ce, malgré le relèvement des plafonds en 2012.

rémunération livrets épargne

Les épargnants ont montré dès le mois de juin de nouveaux signes de désamour à l’égard du Livret A avant l’annonce de la baisse de ses taux, le lundi 20 juillet. En juin, les retraits ont été supérieurs aux dépôts à hauteur de 120 M€, selon des données publiées mardi par la Caisse des dépôts. Et la décollecte ne fait que continuer…

En avril 2015, l’étude IFOP/AuCoffre.com révélait déjà que pour 1 Français sur 2, le Livret A n’était pas (plus) une bonne manière de conserver ses économies. 49 % des personnes interrogées partageaient cet avis. 1 Français sur 4 serait même disposé à déplacer son argent depuis un livret A vers l’or. Cette proportion passe de 23 % à 45 % pour les Français qui possèdent déjà de l’or d’investissement. Au contraire de l’or, le Livret A est en effet considéré comme le placement le moins rentable.

Avec un taux en baisse perpétuelle vers un niveau plancher, en quoi un livret d’État est-il actuellement en mesure de conserver du pouvoir d’achat ? Il n’est plus question de rentabilité mais de protection du patrimoine. Acheter de l’or physique et de l’argent métal est encore le meilleur moyen de préserver son capital, à hauteur de 30% pour l’or et 10% pour l’argent, le reste devant être diversifié entre plusieurs autres actifs (immobilier, assurance-vie…).

Si nous continuons de suivre l’exemple allemand, dans quelques années, le livret A pourrait même vous faire perdre de l’argent…

L’assurance-vie plus rémunératrice, mais pour combien de temps ?

Avec 50 milliards d’euros de dépôts en 2014 et une collecte nette qui devrait dépasser 20 milliards d’euros en 2015, l’assurance-vie reste le placement préféré des Français, malgré des rendements en baisse. Et en plus, ce placement n’est pas sans risque.

Il y a deux catégories de supports d’assurance-vie : les fonds en euros, composés à 85% environ d’obligations (de dettes souveraines essentiellement mais aussi d’obligations émises par les entreprises), et les unités de comptes, composés d’actions et de différents produits boursiers, parfois de l’immobilier. L’investissement est aussi risqué que pour n’importe quel placement boursier, il peut être gagnant comme perdant.

Les assurances-vie ayant comme support des fonds en euros ne sont plus aussi sécurisées et performantes qu’avant. Pour résumer : moins d’avantages fiscaux, des rendements en baisse pour les fonds en euros (environ 3% désormais), et un parcours catastrophique pour les fonds actions.

L’immobilier, indispensable, mais pas à portée de tous

En termes de protection patrimoniale, l’immobilier résidentiel (ou d’habitation) reste le meilleur placement. Mais si les taux de prêt immobilier très favorables pour l’achat ont permis à de nombreux acquéreurs potentiels d’être solvables, l’immobilier reste encore très cher, les taux d’intérêt sont en train de remonter et les banques se montrent à nouveau plus exigeantes. De plus les facteurs de soutien dans l’immobilier se raréfient tandis que les facteurs de risques se multiplient (démographie, encadrement des loyers, climat économique morose…).

Concernant l’immobilier de placement à usage locatif, il faut rester circonspect.
Avec l’encadrement des loyers décidé ce 1er août, le loyer ne pourra plus être supérieur au montant du loyer acquitté par l’ancien locataire (sauf dérogation). L’immobilier locatif n’est pas synonyme de placement rentable pour les 5 à 15 années à venir.

Si vous êtes encore en vacances, mettez votre temps à profit pour trouver une alternative en matière d’épargne et de placements. Pourquoi pas l’or physique et l’argent métal, valeurs refuges par excellence et dont les prix sont actuellement au rabais ? Les métaux précieux permettent de conserver du pouvoir d’achat dans le temps et de diversifier ses placements, ce sans plafonnement. L’or est certes au plus bas depuis 5 ans, mais pour les Européens qui achètent le métal précieux en euro, à partir du moment où la monnaie unique baisse face à la remontée du dollar, l’or redevient une très bonne affaire…

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  • Paradoxes de notre société (qui en disent long sur son état « mental ») :

    – le livret A est dit un financement bienfaiteur (logements sociaux), les banquiers sont dits des escrocs, or dès que le livret A n’est plus « juteux », les généreux épargnants se tournent vers les banquiers.

    – la dette de l’état est une plaie, les assurances-vies sont une manne, or les assurances-vie financent la dette

  • Pas très éclairé notre « brillant » Charles Sannat… Sur les actions, il n’y connait apparemment pas grand chose. C’est triste. Mais c’est son petit côté « gaucho » qui ressort (cf. ses articles sur 24hgold). Ses bases économiques ne sont pas très assurées, mais il est publié .. et il draine une clientèle de « tend-la-main »

  • Avec les différents krachs boursiers, les épargnants sont très méfiants vis à vis des assurances-vie basées sur des fonds en actions.
    Il y a plusieurs années des millions d’épargnants se sont fait pièger car, en fin d’année, lorsqu’ils voyaient que leur assurance-vie sur des fonds en euros avait gagné 4%; ils se mordaient les doigts de n’avoir pas mis leur épargne sur des fonds en actions de grands gestionnaires de patrimoine qui annonçaient des taux annuels de 12 à 16% !
    Or c’est humain.Lorsque ces épargnants voyaient les bilans annuels des fonds en euros progresser de 3,5 à 4,5 % tandis que les assurances-vie des fonds actions augmentaient de plus de 10% pendant plusieurs années consécutives, eh bien ils ont presque tout mis sur des fonds en actions.
    Et puis il y a eu des krachs boursiers (en particulier celui relatif à la chute des valeurs technologiques) et leur capital investi (et non garanti sur ces fonds) a fondu de manière très violente.
    Des gens qui faisaient la moue face au petit millier d’euros que leur rapportait régulièrement un gros capital investi sur des fonds en euros et donc préservé , ont perdu en quelques semaines des centaines de milliers d’euros par manque de prudence.
    Ces gens ont maintenant une aversion vis à vis des fonds investis en actions car ils ont été partiellement ruinés,et en très peu de temps.

    • Ah mon brave « vieux-bourg », la cupidité est un mal terrible. Mais selon sa fortune il est toujours judicieux de la répartir en fonction du rapport rentabilité/rique. Il est vrai qu’il est plus sécurisant de prêter ses sous à l’état via l’assurance vie en euros qui sollicitera le contribuable (qui est peut-être le même que le souscripteur, va t’on savoir!) pour payer les intérêts, mais là il doit y avoir une bétise car pourqoui se payer à soi-même ses propres intérêts?

    • J’allais oublier que l’investisseur en actions doit savoir ce qu’il fait, c’est à dire qu’il investi à long terme dans une ou plusieurs entreprises qu’il connait bien pour accompagner son développement et non pas dans l’attente d’un crash pour se plaindre et matérialiser ses pertes éventuelles. Je n’ai jamais entendu dire que les Betancourt, Bolloré, Arnaud, etc vendaient lors de baisses de cours. Il n’y a que le petit épargnant mal éduqué en la matière pour avoir des états d’âme.

      • > Je n’ai jamais entendu dire que les Betancourt, Bolloré, Arnaud, etc vendaient lors de baisses de cours

        Eux ils ne peuvent JAMAIS perdre car ils n’ont pas acheté leurs actions on les leur a donné.
        Moi, en tant que petit épargnant, je me suis fait berner par ma banque qui m’a conseillé d’acheter des actions bancaires .
        Avec la crise des subprimes et la Grèce, j’ai tout perdu avec cet investissement car les actions ont chuté de 75%.
        Elles ne remonteront plus jamais au niveau de prix où je les ai acheté
        Du moins pas avant 15 ans !

        • Il ne faut pas acheter d’actions, les petits ne peuvent plus rien contre des tonnes d’outils automatisés traitants XXX opérations par microseconde…
          À l’heure actuelle, plus aucun placement n’est sûr, et ils ne le seront plus avant longtemps, mieux vaut épargner sous forme d’or physique, juste au cas ou…

  • Pourquoi pas l’or physique et l’argent métal, valeurs refuges par excellence

    Pourquoi?
    – Parce que ça ne rapporte rien (sauf plus-value extrêmement hypothétique).
    – Parce que les cours sont hautement volatils
    – Parce que cela disparait au moindre cambriolage
    – Parce que c’est lourdement taxé à la revente (l’or surtout)
    – Parce que c’est beaucoup plus difficile à transporter qu’on ne l’imagine (c’est très lourd est très facile à détecter par les douaniers ou les malfrats)

    C’étaient peut-être des valeurs refuges autrefois. Aujourd’hui ce sont des dinosaures de la finance.

    • L’or est surtout idéal non pas pour se faire de la marge, mais pour conserver une forme de monnaie viable et durable.

      L’épargne mise de côté durant 10, 20, ou 30ans en euros ou dollars est soumises aux fluctuations de la valeur des monnaies et l’inflation… Si elles s’effondrent ou que leur valeur baisse, l’or conservera lui, toujours une valeur intrinsèque.

      Ne vendez pas votre or, gardez le, et achetez en au moins un peu, juste par précaution.

      • Ne vendez pas votre or, gardez le, et achetez en au moins un peu, juste par précaution.

        Par précaution contre quoi? Un épargnant avisé répartit les risques entre les liquidités, les placements de court terme, les placements de long terme, l’immobilier, etc. L’or physique a très peu d’intérêt dans une stratégie patrimoniale rationnelle.

        Maintenant si vous souhaitez vous protéger contre un effondrement généralisé du système bancaire… l’or ne se mange pas, ne se boit pas, ne réchauffe pas, n’abrite pas et ne soigne pas les blessures ni les maladies. Il y a d’autres bien d’autres « précautions » à prendre, qui sont largement publiées par ailleurs.

      • La valeur intrinsèque de l’or est celle d’un jolie presse papier. L’or n’a pas plus de valeur intrinsèque qu’un morceau de papier.

        Si tout s’effondre, je préfère avoir dans l’ordre : des stocks d’eau et de nourriture, un abri protégé, des armes à feu et enfin les biens de consommations essentielles (savon, papiers toilettes, sacs poubelles, etc.) qu’un gros tas d’or.

      • Oui l’or, l’argent metal. ce qui n’est pas multipliable a l’infini a de la valeur. Ceux qui ont les idées claires sur ce qu’est l’argent achetent des métaux précieux et délaissent le reste. Les autres ‘diversifient’ pensant diluer le risque. La prochaine crise les balayera.
        Ah qui a dit dernierement ‘Achetez de l’or’? Celui qui répond Alan Greenspan gagne mon respect. Greenspan, c’est l’ancien directeur de la FED US. Alors oui, laissons les veaux meugler et se diversifier

  • Charles a oublié le Bitcoin. Pas grave, c’est pour l’instant réservé a un public anglophone vu que 99% des start up sont dans les pays anglo saxons. Les banques sont frenzy sur le sujet, un flot d’argent coule vers ces start up, avec des taux de croissance de 20% mensuel pour certaines.
    Avec ca, votre argent est a l’abri des banques et des etats. Et si vous perdez vos BTC, personne d’autre a maudire que vous et votre incompetence !!!
    Les grincheux vous diront que c’est du vent. Ils voudront bien lire ceci : http://cointelegraph.com/news/115020/people-are-just-too-stupid-to-use-bitcoin-right-now

  • des conseils intéressants

  • Moi j’aime bien le bons sens de Sannat. Et donc le tend la main que je suis t’emm…de

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