L’information peut-elle battre la matière ?

Nous sommes désormais des prisonniers de l’Âge de l’Information.

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L’information peut-elle battre la matière ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 juillet 2015
- A +

Par Bill Bonner.

Broken iphone 4 credits David via Flickr ((CC BY-SA 2.0))
Broken iphone 4 credits David via Flickr ((CC BY-SA 2.0))

L’un des livres que nous avons amené en voyage pour y réfléchir est Knowledge and Power1 de George Gilder. Nous nous sommes moqués de Gilder il y a des années dans l’un de nos livres. Il s’était un peu emballé sur le boom des dot.com à la fin des années 1990. Comme bon nombre de personnes de l’époque, il en était venu à croire que l’information compte plus que la matière.

C’est peut-être vrai d’une certaine manière, mais nous ne nous sommes jamais tordus la cheville en butant sur une idée. Et quand six heures du soir arrive, nous ne nous asseyons pas pour déboucher une pensée.

À la fin des années 1990, on pensait que de l’information plus abondante et moins chère était la clé d’une croissance plus rapide. Gilder pense que l’information bat la physique, éliminant les contraintes ancestrales, le temps, l’énergie, les ressources, qui freinent le progrès.

« Au début était le verbe », écrit-il, faisant écho à un autre best-seller. Le verbe est ce qui fait la chair, non l’inverse, souligne-t-il. Mais quel verbe ? La plupart des mots que nous entendons sont du bruit. La plupart des idées qu’ils véhiculent ne sont que des fadaises. Ils ne créent ni richesse ni beauté. Ils se mettent en travers du chemin ; ils embrouillent ; ils remplissent les placards et les poubelles de l’esprit… après quoi ils doivent être jetés, salissant notre paysage mental, comme les terrils de l’Âge industriel, pendant de nombreuses années.

Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis que Claude Shannon a découvert les principes de la théorie de l’information… et plus de 20 ans depuis les débuts de la révolution internet. Nous regardons autour de nous et nous nous demandons : pourquoi tout ce tapage ?

Des mots, des mots, des mots

On peut obtenir tous les mots qu’on veut sur internet, et gratuitement. Mais nous ne voyons pas en quoi cela améliore notre sort. Nous ne voyons ni richesse ni prospérité, sinon dans les secteurs possédant les tuyaux par lesquels ces mots sont transmis.

Google, Apple et Facebook construisent de nouveaux sites méga-luxueux pour célébrer leur succès… mais le citoyen moyen a vu son revenu décliner à partir des années 1970. Il peut oublier son triste sort grâce à des distractions bon marché provenant de la Silicon Valley. Mais il ne peut pas subvenir aux besoins d’une famille.

Tout ce que nous voyons, ce sont des « gâche-temps ». La plupart des gens utilisent ces nouveaux appareils pour se distraire ; ils deviennent moins productifs à cause du temps qu’ils passent à surfer sur des sites de rencontre ou à parler à leur réfrigérateur.

Nous travaillons avec les mots et les idées. Les médias électroniques, avec tant d’idées et tant d’informations si aisément disponibles, nous ont transformés en mineurs du temps de la ruée vers l’or. Nous devons creuser toutes les collines, briser tous les rochers et faire passer chaque grain de sable dans notre tamis. Nous ne savons pas où est l’or ; il pourrait être partout.

L’iPhone rapporte de plus en plus d’argent à Apple. Pour nous, il apporte plus d’informations qu’il faut traiter, étudier, mettre dans un dossier mental… puis oublier… introuvable à jamais. Pendant qu’on fait la queue… dans l’ascenseur… dans le taxi… en attendant le dîner ; pas une minute n’est épargnée… ni pour penser ni pour réfléchir. Au lieu de cela, chaque message demande de l’attention… immédiatement ! Oui ? Non ? Qu’en pensez-vous ? Que devriez-vous en penser ? Est-ce important ou bien ne sont-ce que des sottises ? Pourquoi ne pas simplement éteindre ce satané iPhone ? Pourquoi ne pas se passer d’informations additionnelles ? Pourquoi ne pas « juste dire non » à plus d’idées ?

La réponse est simple et évidente : nous sommes désormais des prisonniers de l’Âge de l’Information. Nous ne pouvons pas dire « non » parce que nous ne savons pas à quoi nous disons non. Disons-nous « non » à plus de bruit ? Ou bien au Verbe ? Eh oui, c’est là que nous en sommes. Maintenant que l’information est disponible, nous ne pouvons pas y résister. Et pourtant, si l’on en juge par le PIB, les salaires ou notre propre expérience, c’est un flop.


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  1. « Connaissance et Pouvoir », ndlr.
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  • Et c’est grâce à cet âge de l’information que nous pouvons lire ce texte sur Contrepoint. Cela m’a intéressé. Et pour vous, cher auteur ne voyez-vous pas contradiction entre votre propos et le fait de nous donner de l’information. Peut-être que le vrai challenge c’est de ne délivrer que de l’information nécessaire, enrichissante et utile à l’intelligence et à la réflexion. Ne serait-ce pas une méthode de réflexion que devrait nous enseigner l’école, dès le plus jeune âge.
    Vaste programme.

  • L’auteur est très porté sur la theorie du complot, c’était mieux avant, la civilisation va à sa perte etc…
    Donc pas étonnant.
    Avant de dire que l’humanité regresse il faudrait regarder l’évolution de l’esperance de vie mondiale depuis 20 ans, le nombre de morts nés, le nombre de sous alimentés etc….et après on en reparle de notre vie qui décline à cause de toutes ces informations qu’il n’est pas obligé de lire.

    • Vous n’avez pas lu l’article, vous attribuez à l’auteur des « mots » qu’il n’a pas prononcé ni même pensé.
      Qu’on à voir espérance de vie et information ? Votre message est très brouillé, très flou, où voulez vous en venir ?

      Ce que j’ai compris de l’article, c’est que ce surplus d’information nous impose un traitement intellectuel supplémentaire, nous perdons beaucoup de temps à gérer toutes ces données dont les trois quarts (si ce n’est plus) sont inutiles. Et vous couper de l’information aujourd’hui est devenu quasiment impossible. Alors est ce que ce temps perdu à traiter des choses inutiles n’aurait pas été mieux utilisé à produire de vrais richesses ?

      • C’est quoi selon vous la différence entre une vraie richesse et une fausse ?

        • Celle qui rapporte vraiment, pas celle qui croit rapporter alors qu’elle est bourrée de subventions (la grande majorité des médias actuels). Autre exemple, les fonctionnaires. Certains disent qu’ils créent de la richesse et c’est malheureusement faux.

          • Je ne vous suit plus : en quoi le fait que les journalistes soient subventionné vous distrait de créer de la ‘vraie’ richesse.

            Plus généralement : qu’un mineur soit payé par une entreprise privée ou publique ne change pas grand chose au fait qu’il extrait de l’or de la terre…

            Que la richesse soit captée et son utilisation organisée arbitrairement est vrai, mais est-ce une raison qui puisse transformer la richesse en vraie ou fausse ?

            • L’existence de journalistes subventionnés, vous enlève la possibilité d’investir le fruit de votre propre travail dans ce même travail afin de le développer.

              Qu’est-ce que « créer de la richesse » ? Ce terme ne signifie rien et se rapporte à tout.
              Si je creuse un trou inutile dans mon jardin, ai-je crée de la richesse ? Oui, j’ai effectué un travail. Non, il ne sert à rien.
              Si je fabrique du papier toilette troué, ai-je créé de la richesse ?

              La réalisation d’une tâche dont tout le monde se fout et que personne n’a demandé (exemple : journalistes subventionnés qui ne sont lus par personne) entraine-t-elle une création de richesse ?

              Plutôt que de parler de « création de richesse » vous devriez vous interroger sur la satisfaction du marché. Est-ce que ma tâche satisfait le marché ?
              D’ailleurs, combien de fonctionnaires satisfont un ou des marchés ? En voilà, une bonne question.

              • Là je suis d’accord.

                Je saisis bien la différence entre de la fausse monnaie et de la vraie, mais entre de la vraie et de la fausse richesse, je reste perplexe 🙂

                Comme vous le dite, seule la libération dans le marché à du sens.

            • « en quoi le fait que les journalistes soient subventionné vous distrait de créer de la ‘vraie’ richesse »
              Parce qu’il pollue à la fois mon temps et mon argent.

              @Agua a très bien développé ce que je pense.

              • « contrôle des masses populaires par médias subventionnés et donc alarmisme permanent faisant régner la peur »

                De ce point de vue-là, internet semble un progrès comparés aux journaux et tv d’autrefois.

                « En revanche économiquement ça n’a rien apporté de particulier et ça c’est quantitatif ! »

                J’espère que c’est une blague.

                • « De ce point de vue-là, internet semble un progrès comparés aux journaux et tv d’autrefois. »
                  Oui c’est certain puisqu’on peut y trouver de tout (i.e. contrepoints) seulement je regrette qu’il faille y passer tant de temps et qu’une trouvaille est souvent faite au hasard d’une recherche pas forcément reliée. Je regrette aussi tout ce marketing qui a envahi la toile et les moteurs de recherche, lorsque je recherche des avis ou commentaires sur un produit je tombe d’abord sur plusieurs pages de marchands dont il faut extraire sur chacun d’eux les avis correspondants (d’ailleurs pas toujours honnêtes). Bref j’y passe énormément de temps pour finalement pas grand chose.

                  « J’espère que c’est une blague. »
                  Je vous accorde que c’est exagéré mais je pense que ça a simplement accéléré le développement économique dans le temps mais pas forcément dans la quantité.
                  Et je me retrouve confronté aujourd’hui à cette courbe de Laffer que l’on pourrait tout a fait adapter à l’information, trop d’information nuit à la qualité et à l’accès de l’information et me détourne progressivement de celle ci au fur et à mesure que mon temps est compté.

      • Je ne vais pas entrer dans des explications interminables, mais tout est pourtant très clair, voici les mots de l’auteur :
        « Maintenant que l’information est disponible, nous ne pouvons pas y résister. Et pourtant, si l’on en juge par le PIB, les salaires ou notre propre expérience, c’est un flop. »
        Donc le commentaire est on ne plus subjectif, quand on voit les avancées que l’on a pu connaître, grâce entre autre aux avancées des technologies de l’information.

        • « quand on voit les avancées que l’on a pu connaître, grâce entre autre aux avancées des technologies de l’information. »
          C’est votre phrase qui me semble subjective, certains peuvent y voir de très bonnes choses comme vous le faites mais d’autres peuvent y voir aussi de très mauvaises choses (contrôle des masses populaires par médias subventionnés et donc alarmisme permanent faisant régner la peur). Ça me semble aussi subjectif.

          En revanche économiquement ça n’a rien apporté de particulier et ça c’est quantitatif !

  • Pour toute une partie de monde, les années 90 ont signifié la sortie de la misère, la fin de la tyrannie et l’ouverture du monde.

    Comme si on pouvait être prisonnier d’une invention conceptuelle comme l’âge de l’information.

    C’est avoir une bien piètre conception de sa liberté.

  • Ce gus doit vivre dans un monde parallèle s’il n’a pas vu la formidable richesse créée depuis l’arrivée d’internet, richesse crée à tout niveau et pour tout le monde.

    Certes internet ne fait pas le café, mais il permet au producteur de café de le vendre mieux et d’en tirer plus de revenus, tout en permettant au consomateur de l’avoir pour moins cher (moins d’intermédiaires) et d’avoir LE café qu’il veut (choix, comparaison, information). Il permet aussi au producteur d’avoir l’information lui permettant de faire pousser son café de façon optimale (amélioration de la qualité) et sans dépenses inutiles (baisse des couts) il lui permet également de réduire les couts de ses propres achats et d’avoir les biens les plus adaptés à ses besoins. Dans le même temps il permet au consommateur de café d’avoir plus de ressources disponibles pour son café car il n’a plus à payer pour plein de choses autrefois très couteuses (les fameuses distractions, les communications) et peut payer nettement moins pour plein d’autres choses.

    Alors bien sûr toutes ces transactions « économisées », tous ces échanges optimisés, c’est de la richesse réelle en plus mais ce n’est pas souvent visible dans le PIB, ni dans le salaire qu’on touche. Donc on va dire que la richesse des gens stagne depuis les années 70 voire diminue. Mais si on retire l’immobilier qui grâce aux gentilles manipulations étatiques, aux délires des écolos et aux bulles générées par nos amies les banques centrales est effectivement devenu bien plus cher, le pouvoir d’achat et le niveau de vie réel à explosé.

    Dans les années 80 tout le monde avait une télé de 30cm de diagonale avec une image pourrie. Aujourd’hui on a toujours une télé… pas de progrès ? Elle fait 120cm de diagonale, ultra plate, avec une image HD. Dans les années 80 on avait des bagnoles. Aujourd’hui aussi. Mais elles consomment 2 fois moins, polluent 3 fois moins, sont 2 à 3 fois plus robustes, immensément plus confortables, sûres et rapides. Dans es années 80 on avait 3 puis 5 chaines de télé. Aujourd’hui des milliers. Dans les années 80 on pouvait acheter de la musique. Parmi les 500 références du disquaire du coin, après s’être déplacé, sans trop savoir si c’était bon. Aujourd’hui on peut toujours acheter de la musique (mais aussi écouter exactement ce qu’on veut, quand on veut, sans payer du tout ou pour un abonnement très modeste, au prix de pubs nettement moins envahissantes -car mieux ciblées) parmi des millions de références, en sachant exactement ce qu’on achète…

    On pourrait continuer longtemps mais le plus énorme pour moi c’est au boulot. Et là en comparant avec la fin des années 90. J’ai sur mon portable une puissance de calcul plus importante que celle que je devais réserver à l’avance, avec plein de formulaires sur le « super calculateur Cray » de la fac. J’ai accès via internet à quasiment TOUTE la littérature scientifique, les working papers, etc. et même des vieux papiers des années 20 (merci JStor) sans avoir besoin de passer des heures à la bibliothèque. Et si un papier n’est pas accessible, un mail à l’auteur et ou un achat en ligne et hop c’est réglé en 10 minutes au lieu des semaines d’attente…

    Bref, faudrait que l’auteur se réveille…

    • Le niveau de vie et le confort ont explosé, en effet. La facilité d’un certain nombre d’actes aussi. Cependant, je ne vois pas beaucoup plus que l’auteur un rôle à l’information dans ce processus. Regarder le JT en HD ne rend pas ses analyses plus pertinentes ou plus complètes. Disposer de milliers de références scientifiques ne sert pas plus qu’un bon professeur blanchi sous le harnois qui vous aidait à en analyser une simple douzaine. Il y a simultanéité entre progrès et information omniprésente, il est bien hasardeux d’en conclure à une causalité. L’étymologie d’information me paraît de plus en plus être « informe », et l’information de moins en moins capable de servir de support à quoi que ce soit de sérieux et de stable.

      Un des aspects qui me frappe le plus est la déresponsabilisation des individus : impossible de voir les gens prendre des décisions, il leur faut toujours reporter ou demander à leur chef, « faute d’informations », en fait faute d’admettre qu’il faut bien à un moment donné se satisfaire provisoirement de ce que l’on sait et agir, car c’est de l’action que naîtra la satisfaction.

      • Disposer de milliers de références scientifiques ne sert pas plus qu’un bon professeur blanchi sous le harnois qui vous aidait à en analyser une simple douzaine.
        He si. Pour un chercheur en tout cas, ça sert beaucoup beaucoup plus. Pour un étudiant de premier cycle, à la limite d’accord, mais sinon, ça a un impact immense.
        Simple constatation, à la louche il y a eu plus de théorèmes démontrés entre 2000 et 2015 que dans le reste de l’histoire humaine. Que vous ne voyez pas (encore) l’utilité de ces théorèmes n’empêche pas qu’ils sont là et qu’ils sont utiles. D’abord pour la recherche dans d’autres domaines, et ensuite pour l’innovation qui en découlera, finalement pour la vie de tous les jours. Et le cycle en question est très grandement accéléré, aussi, depuis l’arrivée du net.

    • @Franz Je te rejoins sur l’ensemble de tes remarques, du grand n’importe quoi cet article.

       » et plus de 20 ans depuis les débuts de la révolution internet. Nous regardons autour de nous et nous nous demandons : pourquoi tout ce tapage ? »
      Sérieusement ? Il faut qu’on explique ce qu’internet apporte à l’humanité ?

      « Il peut oublier son triste sort grâce à des distractions bon marché provenant de la Silicon Valley. Mais il ne peut pas subvenir aux besoins d’une famille. »
      lol c’est vrai, les gens sont des cons M. le philosophe.

      « Tout ce que nous voyons, ce sont des « gâche-temps ».  »
      Effectivement, le temps que j’ai passé à lire cet article pendant mon trajet en bus me semble gâché.

      « si l’on en juge par le PIB, les salaires ou notre propre expérience, c’est un flop. »
      Le vrai flop c’est cette conclusion navrante.

  • Très bon billet, évidement incompréhensible à ceux qui sont trop matérialistes.

    • oui, trop materialistes comme ces Haitiens ou de Tibetains qui suite a un tremblement de terre ont pu etre aides beaucoup plus rapidement grace a internet… la survie c’est surfait.

  • La théorie de l’information de Shannon n’est qu’une loi simplissime permettant de dimensionner les réseaux. Il est ridicule d’en parler comme d’un temps de l’histoire. La révolution Internet date de vingt ans exactement. En tirer des conclusions à l’échelle du temps des actualités est une plaisanterie.

    L’auteur ne supporte pas un évènement qui met en pièce son pessimisme généralisé, que l’on perçoit en lisant cet article, mais dont on peut prendre une mesure plus vaste en lisant son Hormegeddon. Il trimballe son désespoir et le répand, on ne sait pour quelle raison, où et quand il en a l’occasion.

    En ce qui concerne l’information, il y a quatre dates : le langage, né on ne sait quand, mais certains datent son apparition de 50 000 ans, l’écriture, née il y a 6000 ans, l’imprimerie en 1454 et Internet, opérationnel depuis 1995. Vingt ans plus tard, un petit monsieur, pas du tout fasciné par le fait que n’importe qui puisse communiquer instantanément avec n’importe qui d’autres où qu’ils soient sur la surface du globe, pas du tout enthousiasmé par la disponibilité quasi instantanée de réponse à n’importe quelle question correctement posée, envoie tout ça au diable sous prétexte que Facebook lui semble être une perte de temps.

    Une pensée handicapée.

    Il était de bon ton, à une époque, de mettre sur le même plan information et matière, pour les opposer ou information et énergie, en une référence maladroite aux principes de Carnot. Mais l’information est partout ; elle entoure chaque objet, permettant de le décrire, de le manipuler, d’apprendre à le transformer, d’en écrire l’histoire et d’en imaginer l’avenir, pour peu qu’on ait quelque aptitude à la vision. Le rendement de l’information est une notion vide de sens, ce qui compte étant ce qu’on en fait, dont on peut en effet imaginer que l’on puisse en mesurer un rendement. Tout ce que l’on sait, c’est que pour maintenir l’information en bon état, il faut consommer de l’énergie. Telle information qui n’est que du bruit pour l’un est une pépite pour l’autre.

    Les soubresauts de l’actualité tiennent lieu d’argumentaire, dans cet article, alors qu’ils seront évacués dès l’actualité suivante, mais la révolution Internet continuera à transformer l’économie et le monde tant qu’on ne l’aura pas fait sauter.

    • L’argument selon lequel Bill Bonner serait « un petit monsieur » me paraît des plus faibles quand on examine sa bio. Il me semble que son opinion mérite un peu mieux comme réfutation que l’admiration béate, qu’on pourrait croire sortie d’un cabinet ministériel, pour internet, un outil qui a réponse à tout et qui permet en conséquence de se passer de 99% de ses neurones…

      • Merci de me permettre ce correctif : Un grand bonhomme rapetissant lorsqu’il sort de son domaine d’excellence. C’est hélas trop fréquent. Quant à vous, si vous voulez commenter les commentaires des autres, il vaudrait mieux bien les lire afin de ne pas y trouver des significations qui n’y furent jamais exprimées.

      • C’est pas internet qui vous empêche de vous servir de votre cerveau.

        Si les gens deviennent fainéants et irresponsables, ce n’est certainement pas à cause d’internet.

        L’écroulement de l’éducation nationale, c’est pas internet non plus.

        Faudrait arrêter de dire des conneries.

    • Merci pour Shannon (et pour moi, et pour les milliers de gens qui bossent en/avec la théorie de l’information et traitement du signal), cette « loi simplissime » nous occupe et nous à occupé pour rien… sauf que sans elle est quelques autres trucs de maths sans intérêt, internet n’aurait pas vu le jours.
      La révolution internet elle même a bien plus de 20 ans. Moi qui n’étais qu’un étudiant de premier cycle je m’en servais déjà il y a 20 ans. Dans les facs (d’abord US, puis du reste du monde) ça a commencé bien avant. Et c’est là la vraie révolution. Celle qui ne se voit pas… Mais à l’échelle historique, c’est sûr que 10 ou 20 ans d’écart ça ne change pas grand chose. Comme

  • Le verbe de Dieu, au commencement, c’est le logos, l’origine étymologique de l’adjectif « logique ».
    C’est du sens, pas du bruit.

    Pour comprendre le rôle de l’information, il faut comprendre que l’économie est l’action humaine, qui est le produit de la pensée humaine. Toute production est d’abord une pensée, et c’est toujours en pensée que l’innovation a d’abord lieu.

    J’ai lu et relu le livre de Gilder, et je le recommande, il éclaire d’un lumière nouvelle le libéralisme économique. Mises ou Ayn Rand sont passionnants mais de n’apportent philosophiquement rien nouveau à Bastiat.
    George Gilder apporte du neuf.

    Il élabore à partir de la technologie (téléphonie mobile) et des théories de Claude Shannon, Alan Turing, et de Kurt Gödel. Il appelle entropie la créativité, la génération d’information (=surprise).
    Il affirme que sa bonne propagation exige un canal à très faible entropie.

    Gödel a montré que que tout système logique est incomplet (repose sur des axiomes indémontrables).
    Dès lors l’innovation relève de l’information, on ne peut anticiper ce qui surgira ni où, quand, ou comment, et il s’agit de lui préparer un contexte stable (faible entropie) pour qu’elle puisse se propager.
    La planification étatique fait obstacle au progrès, il faut au contraire laisser chacun innover.
    L’information est diffuse, le pouvoir centralisé est donc absurde, il doit être diffus.
    Le pouvoir socialiste bloque l’innovation non seulement par la spoliation des ressources et les administrations qui ne font qu’appliquer des procédures; mais aussi et non moins par le bruit de son activisme réglementaire et sociétal.

    Mon seul reproche à Gilder est, sur ce point, de ne pas souligner que les victimes de ce bruit sont les petites gens, ceux dont les petites innovations sont noyées dans le bruit socialiste, que seuls les plus brillants novateurs peuvent surmonter. Or les petites innovations par millions peuvent porter la prospérité autant qu’une innovation fracassante.

    Il faut connaître cette thèse de Gilder, même si elle cause l’inconfort chez les athées, puisqu’elle semble démonter la nécessité d’un créateur de l’univers et l’interdépendance entre libéralisme et judéo-christianisme – St Thomas d’Aquin disait déjà que la dignité de l’homme est d’être créateur à titre secondaire…

    • « le bruit »
      C’est exactement ça qui caractérise l’information d’aujourd’hui, pour avoir accès à la pertinence et l’innovation nous devons filtrer un grand nombre d’informations constituant ni plus ni moins du bruit où des interférences. Quelle perte de temps !

      • La question du foisonnement. Plus il y’a de volume, et plus il y’a du bon. C’est parce qu’il y’a tant à jeter qu’il y’a aussi des informations pertinentes. On devrait être contant quand il y’a plus de ce que vous appeler du bruit ou des interférences, par qu’en même temps, le nombre d’informations intéressantes augmente aussi.

        Alors on perd du temps, mais l’alternative c’est de perdre l’information intéressante. Mon choix est fait.

        « La planification étatique fait obstacle au progrès, il faut au contraire laisser chacun innover.
        L’information est diffuse, le pouvoir centralisé est donc absurde, il doit être diffus. »

        A lire sur le sujet Michael Polanyi.

      • Si vous préférez que quelqu’un trie pour vous, grand bien vous fasse, mais il sera alors difficile d’innover, de construire une pensée indépendante.

        L’information produite est un peu boostée par internet, par le biais de dépendances de second ordre, mais c’est surtout cette quantité d’information non filtrée par quelqu’un d’autre qui est fabuleuse.

        Vous devez faire l’effort de trier, c’est pas simple, c’est fatiguant, ça peut sembler une perte de temps. Mais
        1° plus vous le faites plus vous le faites vite et efficacement, la perte de temps s’estompe.
        2° C’est vous qui le faites, vous mettes les filtres que vous voulez, comme vous voulez, vous trouvez ce que vous cherchiez et non pas ce que quelqu’un d’autre voulait que vous trouviez étant donné ce qu’il pensait (ou souhaitait) que vous cherchiez.

        Inconfortable mais tellement plus exaltant. La liberté plutôt que la servitude. Mais on peut l’appeler bruit, entropie, vilain méchant internet ou autre…

        • Et même si on est « mauvais » dans le tri, ça peut être très bénéfique. On tombe sur une info qu’on ne cherchait pas mais qui répond à une question qu’on se posait, en arrière plan, et hop grande avancée, grande découverte.
          Le principe de sérendipité est roi sur les intertubes de l’information planétaires.

    • Absolument : on ne fait pas du neuf avec du vieux (Godel)

      L’innovation relève de l’information, mais également tout système de valeur (dont le marché)

  • Les commentaires sont fermés.

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