Uber : l’incroyable mauvaise foi de Manuel Valls

La réaction de Manuel Valls contre Uber est extravagante. Démonstration en trois points.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Manuel Valls en juin 2014 (Crédits : Parti Socialiste, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Uber : l’incroyable mauvaise foi de Manuel Valls

Publié le 6 juillet 2015
- A +

Par Xavier Chambolle.

Manuel Valls en juin 2014 (Crédits : Parti Socialiste, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.
Manuel Valls en juin 2014 (Crédits : Parti Socialiste, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

« C’est une profession qui a besoin de règles, nous ne sommes pas dans la loi de la jungle et avec un esclavagisme qui serait celui des temps modernes. » — Manuel Valls

Cette citation de Manuel Valls, vous la trouverez dans l’article du Monde qui relate sa réjouissance quant à la suspension d’UberPop.

Décortiquons cette citation, qui est articulée autour de trois idées fortes :

  1. La profession de chauffeur a besoin de règles
  2. La France, ce n’est pas la jungle (sous-entendu la loi du plus fort)
  3. Le transport de passagers par des particuliers contre rémunération, c’est de l’esclavage moderne

Reprenons maintenant chaque idée.

La profession de chauffeur a besoin de règles

Non. Bien au contraire, la profession de chauffeur aujourd’hui croule sous les règles et elle a justement besoin d’en avoir moins. Pour vous en convaincre, c’est très simple, les revendications des taxis se résument en une seule phrase : les VTC et chauffeurs particuliers n’ont pas les mêmes contraintes que les chauffeurs de taxis. Or, plutôt que d’imposer des contraintes à tout le monde, pourquoi ne pas retirer celles des chauffeurs de taxis ?

Concrètement, pourquoi le préfet a-t-il son mot à dire sur les tarifs des courses de taxis et sur le nombre de taxis en circulation ? Les villes aménagent des aires de stationnement et des couloirs de circulation dédiés aux taxis en contrepartie d’une licence (qu’elles pourraient faire payer chaque année, ce serait plus logique que de la donner pour qu’ensuite elle soit vendue ou louée). C’est là un avantage important qu’ont les taxis sur les services concurrents.

Mais, je suis navré M. Valls, un chauffeur n’a pas besoin de tarifs imposés et il est illégitime qu’il attende des pouvoirs publics une limitation de la concurrence. Quant au client, il veut simplement avoir le choix. Aujourd’hui, l’État fait tout son possible pour restreindre ce choix.

Mais admettons que certaines règles soient justifiées… Eh bien si elles le sont vraiment, une entreprise privée aura tout intérêt à les imposer à ses chauffeurs et à en faire des arguments de vente auprès de sa clientèle.

La réalité est que tout ce dossier est du corporatisme pur et simple. L’État a créé et entretenu une corporation et n’a pas le courage d’y mettre un terme. Et comprenez bien que pour la raison évoquée plus haut (les aires et stationnements réservés), on peut mettre fin à cette corporation sans voir disparaître les taxis de la circulation.

La France, ce n’est pas la jungle

Si ce n’est pas la loi de la jungle, alors c’est un État de droit. La loi de la jungle, c’est la loi du plus fort. Les chauffeurs particuliers ne sont pas « forts », ils ne cassent rien, ne bloquent rien. En revanche, la corporation des taxis a justement usé de sa force et l’État, la queue entre les jambes, s’est couché devant les doléances du plus fort. La France, précisément, c’est la jungle. Et elle avait des allures de jungle urbaine…

Si la France était un État de droit, on aurait vu de nombreux chauffeurs de taxis devant la justice. Rendez-vous donc sur votre moteur de recherche préféré et observez si « chauffeur de taxi arrêté » correspond aux agressions de chauffeurs particuliers ou aux « manifestations », et faites-moi signe.

Le point positif c’est qu’à défaut de visiter le pays « à l’ancienne », les touristes pourront faire des safaris urbains. On n’a peut-être pas des lions qui chassent les gazelles, mais on a des professionnels qui passent à tabac des particuliers.

Le transport par des particuliers, c’est l’esclavage moderne

Pourquoi parler d’esclavage ? Est-ce en raison de contraintes, d’un travail éreintant, de sévices physiques… Être chauffeur particulier, cela consiste en quoi, concrètement ? Être forcé de conduire des inconnus d’un point A à un point B, être fouetté en cas de retard, être payé en rations de nourriture faiblement énergétique… Bien sûr que non ! Il s’agit uniquement de transporter des personnes durant son temps libre. Pas d’horaires, grande flexibilité, tout cela dans le confort de son véhicule…

Il n’y a strictement rien qui renvoie à l’esclavage.

Un concentré d’âneries

Lorsque les politiciens ouvrent la bouche, c’est souvent objet à débat, on peut discuter, et parfois y trouve-t-on un fond de vérité. En l’espèce, Manuel Valls a fait très fort. Strictement aucun point n’est défendable en toute bonne foi :

  1. La profession de chauffeur n’a pas besoin de règles particulières imposées à tous par l’État
  2. La France a démontré ces derniers jours que la loi de la jungle prévalait, l’État n’a pas levé le petit doigt pour qu’il en soit autrement
  3. L’esclavage moderne c’est de céder 50% de son revenu à un État qui crée et protège une corporation qui a peur de chauffeurs particuliers

Les chauffeurs de taxi ont tort de se battre contre ces services concurrents. Non seulement ils se mettent la clientèle à dos, mais en plus ils manquent une opportunité importante d’élargir leur marché, faire évoluer leurs services dans le bon sens (l’amabilité des taxis semble légendaire) et communiquer sur leurs éventuels points forts. Ils ont également manqué l’occasion de demander à l’État de supprimer toutes ces règles étouffantes et coûteuses et surtout de trouver une issue convenable relative à leurs licences. Payer une licence annuelle pour avoir le droit d’utiliser les aires de taxis et les voies réservées est la seule intervention publique compréhensible, tolérer ou soutenir, tout le reste est du baratin corporatiste.

Rendez-vous au prochain épisode, lorsque les véhicules sans chauffeurs débarqueront !


Sur le web.

Voir les commentaires (31)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (31)
  • Le libéralisme c’ est la loi du plus fort et le socialisme c’ est la loi du plus tricheur……

    • Pas d’accord, le libéralisme, c’est la liberté pour le plus fort de l’etre et le moins fort de le devenir… le libéralisme c’est la liberté du moins fort de pouvoir le rester…

    • Vous avez un besoin urgent d’un cours de libéralisme pour les Nuls, dont vous ne connaissez que la caricature puisque vous le confondez avec le capitalisme de connivence.

  • Uber a pris la bonne décision: un peu de patience pour un retour fracassant une fois les Traités Transatlantiques signés par ces guignols, et finit les taxis ^^

  • il ne faut pas en vouloir à Valls sur ce dossier… il n’est que dans une continuité des scribouillards qui l’ont précédé.

    Alors Valls exprimant là une pensée commune à la classe politique, le titre devrait etre  » la mauvaise foi des politiques concernant les taxis : illustration du cas Valls »

  • Bof, comme d’hab, Manu Falcon est égal à lui-même…

  • L’égarement de Valls est compréhensible.
    En matière de déplacements, on perd un peu le sens de la réalité quand on peut utiliser un jet à 14k€ pour ses petits déplacements privés, au frais du contribuable…

  • Les villes aménagent des aires de stationnement et des couloirs de circulation dédiés aux taxis en contrepartie d’une licence (qu’elles pourraient faire payer chaque année, ce serait plus logique la donner pour qu’ensuite elle soit vendue ou louée).

    Mais comme les socialistes font preuve de beaucoup de sottises économiques, il préfèrent perdre des revenus réguliers, qu’ils espèrent récupérer sur les « riches« .

    C’est là un avantage important qu’ont les taxis sur les services concurrents.

    Mais comme en fRance, les zacquis c’est pour la vie, tout est du…

    Les chauffeurs de taxi ont tort de se battre contre ces services concurrents.

    Mais on est en fRance. Avec un état faible avec les forts et fort avec les faibles, cette corporation pleine de mafieux recyclés aurait bien tort de se priver.

  • Vous oubliez que les taxis ont droit à leur 5000 litres de carburant détaxé par an…

  • tout à fait d’accord , reste le problème de la transition. L’Etat a joui de ce trafic de licences ( en économisant sur des retraites), elles sont la retraite de certains taxis. Pourquoi ne pas leur offrir une retraite partielle, ou quelque chose d’équivalent ,après tout l’Etat offre bien des choses aux migrants.

    • Les artisans chauffeurs (qu’on voit partout) car on cache bien les plus actifs (G7 par exemple ca le fait moins que « Artisan chauffeur »)… n’ont qu’à aller taper à la porte de Rousselet, G7 pour leur demander de leur rembourser leurs plaques… ce n’est certainement pas aux citoyens de payer cela !
      La transition, elle est simple, G7 possède 60% du parc de license à Paris, il effectue 97% de ses bénéfices sur la radio et sur la location des licenses… ils ont un problème pour payer la license ? ils ont un responsable, l’ancien responsable de cabinet de Francois Mitterand, le dirigeant de G7 (Rousselet), qui exerce un lobbying intense pour limiter le nombre de places dispo sur Paris.

    • « Pourquoi ne pas leur offrir une retraite partielle, ou quelque chose d’équivalent ,après tout l’Etat offre bien des choses aux migrants. »

      L’état ne travaille pas, l’état n’a pas d’argent, c’est l’argent des autres, l’argent des contribuables non-librement consenti.

    • Le prix des plaques, c’est un tripot organisé par les taxis eux-mêmes…
      Maintenant, lorsque une profession bénéficie d’exemptions, d’avantages, de règles sur-mesure, il faudrait faire payer la factures aux autres ? Faudrait pas marcher sur la tête non plus…
      Et s’ils veulent un système de retraite, ils cotisent comme les autres…

  • Pour ceux qui ont la Larousse. ils pourrons constater que corporatisme et fascisme sont apparentés.

  • Quoi qu’il en soit, tout ce qui va à l’encontre du bien être du consommateur est mauvais. Donc cette décision est mauvaise. Point.

  • Encore un article qui sème la confusion entre chauffeurs VTC et UberPop.
    Si vous voulez défendre les chauffeurs, acceptez qu’UberPop soit justement un problème.
    Loin de défendre les taxis, je défends en revanche les chauffeurs VTC qui ont des obligations : véhicules de moins de 5 ans, plus de 120 chevaux, assurances transport de personnes, charges et impôts. Contraintes totalement inexistantes chez UberPop qui rafle petit à petit des parts de marché aux VTC.
    Dieu sait que je ne suis pas un fan de la fiscalité à la française et encore moins du gouvernement mais UberPop enfreint toutes les règles fiscales et légales de ce pays.
    On confond libéralisme et dérégulation sauvage. On nous bassine avec la compétitivité de la France mais on permet à des entreprises étrangères d’être plus compétitives en bafouant les règles. On nous fait croire à la concurrence alors qu’Uber a toujours été clair sur un point, leur objectif est justement d’écraser la concurrence et pas seulement celle des taxis pour prendre le monopole.
    En tant que contribuable, j’ai moyen envie qu’on augmente mes impôts pour qu’Uber défiscalise à tout va des pans entiers de l’économie … mais bon ça n’engage que moi !

    • 1) Je ne vois pas où il y a confusion entre UberPop et les VTC. Je parle clairement de VTC et de chauffeurs particuliers rémunérés (= UberPop).

      2) Sur le fond. Relisez bien le premier point de l’article : les chauffeurs (taxis, VTC, chauffeurs particuliers) N’ONT PAS BESOIN DE TOUTES CES RÈGLES NI DE CETTE FISCALITÉ COMPLEXE. Quant au client, il n’y gagne rien de plus que ce qu’un marché libre pourrait lui procurer.

      À quoi ça ressemblerait un marché libre pour le transport des personnes dans des véhicules privés :
      – des taxis qui payent annuellement une licence (sans quota) pour avoir le droit d’utiliser les voies réserves et aires d’attente dédiées. Ils paieraient donc pour un avantage compétitif sur le marché. Chacun serait libre de payer pour cette licence, sans liste d’attente, sans revente, sans transmission. Comme on paie pour avoir son permis de conduire.
      – des chauffeurs privés comme particulier, qui ont leur permis de conduire et une assurance qui convient, qui ne peuvent bénéficier des voies et aires réservées aux taxis parce qu’ils ne paient pas pour.

      Pour le reste, ils définissent leurs prix comme ils l’entendent et s’organisent comme ils veulent (réservation par téléphone, par application mobile, tarif déterminé, tarif au km, tarif à la min, etc.).

      Dans un tel contexte, pourriez-vous m’expliquer comment Uber pourrait avoir un quelconque monopole ?

      En revanche actuellement, ce sont bien les taxis qui ont un quasi-monopole, organisé et protégé par l’État.

      Il ne s’agit pas de dérégulation sauvage, mais bien de libéralisme : égalité devant la loi, pas de privilèges.

      Enfin au niveau de la fiscalité, c’est pas compliqué : chacun déclare ses revenus et paient ses impôts en conséquence. Par pitié ne jetez pas la pierre aux chauffeurs particuliers, parce qu’on le sait tous pourquoi les taxis ont si souvent leur terminal carte bleu hors-service.

  • Totalement incompétent ,j’espère que la cour de justice de l’UE saura administrer à nos politocards une leçon de concurrence magistrale…Ou alors ce monsieur devrait s’allier avec certains partis d’extreme-droite qui propose le retour des corporations d’ancien régime…

  • oui enfin bon…Uber n’est peut-être pas la plus belle expression du libéralisme, surtout s’il agit en monopole.
    La vraie liberté, c’est de permettre à tout possesseur de véhicule de pouvoir valoriser ce dernier en lui permettant en toute liberté de prendre des passagers qui le souhaiteraient moyennant rémunération toute aussi librement fixée.
    Uber n’a peut-être pas pour ambition de développer l’emploi via les chauffeurs particuliers…qu’en pense un de ses gros actionnaires, Google, qui œuvre à la voiture sans chauffeur ?

    • Pouvez-vous nous éclairer par rapport aux agissements monopolistiques d’Uber ?

      «La vraie liberté, c’est de permettre à tout possesseur de véhicule de pouvoir valoriser ce dernier en lui permettant en toute liberté de prendre des passagers qui le souhaiteraient moyennant rémunération toute aussi librement fixée.»
      Ce n’est pas Uber qui l’interdit, c’est l’État.

      • L’Etat, c’est clair, sera comme d’habitude le premier à placer des interdits. Cependant, il m’étonnerait fort qu’Uber ouvre grand ses bras à tout nouvel intrant désireux d’empiéter sur ses terres sans être tenté de lui mettre des bâtons dans les roues (si j’ose dire).
        Mais de toute façon, nous devisons d’un marché déjà moribond, je préfère encore placer mes mes billes dans des actions finançant la Google Car que dans des frais d’essence et d’entretien de mon véhicule perso, dont rien n’assure que ce choix soit celui du ROI.

        • Que pourrait donc faire Uber pour mettre des bâtons dans les roues de nouveaux entrants ? Faire manifester ses chauffeurs pour qu’ils bloquent les routes ? Tabasser les clients qui menacent d’aller voir la concurrence ? Démolir les voitures sans chauffeur ? Assiéger Cupertino pour que toutes les app’ concurrentes soient « suspendues » ? 🙂

          • ah mais ça c’est la méthode barbare d’une corporation ayant bien des points communs avec la maffia 😉
            La dissuasion sera plus subtile, du genre de celle qui fait qu’alors que rien n’empêche la libre entreprise, les secteurs tels l’automobile, la téléphonie mobile, l’internet ou le bâtiment n’évoluent pas exactement dans le sens de l’atomicité des marchés.

  • Les Taxis sont de sacré communistes, leur porte parole se répand dans tous les medias : il faut que les VTC et les UBER POP paient les mêmes charges que nous.
    Le nivellement par le bas
    et s’il essayait >>> « Il faut que les Taxis paient les mêmes charges que les Uber Pop.

  • En tant que simple citoyen je vous invite à signer la pétition svp pour défendre une partie de nos libertés face aux contraintes et dictats!
    https://action.uber.org/uberpop_france/

  • Bonjour Monsieur Chambolle,

    Je tiens à réagir sur votre article sur l’incroyable mauvaise foi de Manuel Valls.

    Mais avant permettez-moi de me présenter.
    J’ai 58 ans et travaille dans le domaine du taxi depuis près de 40 ans.
    En 1989 j’ai repris l’entreprise paternelle de 4 taxis à Genève.
    Entre 2004 et 2014 j’ai occupé diverses fonctions d’administrateur d’une coopérative d’artisans taxis et la présidence de la centrale de distribution de courses entre 2009 et 2014.
    Parallèlement, je me suis présenté comme candidat indépendant au Conseil d’Etat sous une couleur libertaire. http://www.pierrejenni.ch

    Vous comprendrez donc que je parle ici d’un domaine que je connais particulièrement bien et sous un angle qui rejoins le vôtre, soit l’encouragement de l’initiative privée et la réduction des barrières artificielles imposées par un Etat fat.

    Je reprends donc vos trois points :

    1. La profession de chauffeur n’a pas besoin de règles particulières imposées à tous par l’Etat.

    C’est faux pour plusieurs raisons :

    – la voirie est un domaine contraint et il est impossible de laisser tout un chacun l’utiliser à des fins professionnelles sans un minimum d’encadrement. Le stationnement sur la voie publique, et principalement au centre des villes, devant les gares et les aéroports est limité.

    – un client doit pouvoir être assuré que son prestataire est une personne de confiance. Ainsi exige-t-on d’un chauffeur de taxis un certificat de bonne vie et moeurs ainsi qu’un casier judiciaire vierge.

    – les véhicules servant au transport professionnel de personnes doivent répondre à toutes les normes de sécurité et de couvertures d’assurances. Notamment par des visites périodiques annuelles.

    – le domaine ne réagit pas aux règles habituelles d’un marché libre pour la simple raison que les clients sont captifs. Ce point est vital pour la compréhension de l’échec de toutes les tentatives de libéralisation de cette industrie partout dans le monde. Merci de visiter le lien suivant avec la présentation de M. Victor Dizengoff et la mienne au bas de page : https://www.iru.org/fr_event_2ndtaxiforum

    2. La France a démontré ces dernier jours que la loi de la jungle prévalait,…

    Oui, mais pour les mauvaises raisons.
    En effet, à quoi servent les lois si elles ne sont pas appliquées ?
    Et comment ne pas s’indigner devant l’inaction et l’impuissance des autorités qui semblent plier sous la force de la puissance financière du bailleur de fond principal de Uber ?

    Si la violence urbaine est inacceptable, il serait certainement plus sage de chercher les causes de ces débordements plutôt que parler de loi de la jungle en fustigeant la corporation des taxis.

    3. L’esclavage moderne c’est de céder 50% de son revenu à un Etat qui crée et protège une corporation qui a peur de chauffeurs particuliers.

    Cette affirmation gratuite ne repose sur rien. Les taxis ne donnent rien de plus à l’Etat que ce qui est dû à n’importe quel professionnel par le biais de l’impôt. Si c’est des licences que vous parlez, alors c’est totalement faux. En France, les licences acquises à titre onéreux, parfois plus de 200’000 Euros sont cessibles sur le marché et assurent un 3ème pilier à leurs détenteurs. Depuis la nouvelle loi Thévenoud, les nouvelles licences sont délivrées gratuitement mais le numerus clausus subsiste pour les raisons mentionnées plus haut.

    En revanche, Uber prélève 20 % de toutes les transactions sans offrir la moindre prestation en échange. C’est du racket. Et ces montants ne sont pas soumis à la TVA dans le pays.
    Les chauffeurs qui ont été tentés par l’aventure le regrettent amèrement. Ils sont devenus les esclaves des temps modernes et n’arrivent plus à sortir un salaire sur lequel ils pourraient vivre. Notamment parce que Uber, pour rester compétitif, baisse régulièrement ses tarifs et ne subventionne plus les pigeons qui se sont laissés avoir.

    Bref, oserais-je vous encourager à vérifier à quel point Uber et tous ceux qui lui ressemblent nous mènent dans le mur et préfigurent un monde bi-polaire, une économie à deux vitesses où une grande majorité d’esclaves rament à vide pour engraisser une petite minorité insatiable.
    Mais je ne me fais aucune illusion. Les gens comme vous sont souvent aveuglés par une idéologie et incapables de remise en question. Je ne pouvais pourtant pas vous lire sans réagir.
    Et, sait-on jamais, on peut parfois être surpris…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par la magie d’un coup de plume dont ils ont le secret, les législateurs new yorkais ont simplement triplé le salaire des 65 000 livreurs de la ville.

Les populaires plateformes Uber Eats, Doordash et Grubhub seront maintenant forcées de les payer 17,96 dollars de l’heure (puis 19,96 dollars en avril 2025), alors qu’ils ne gagnaient en moyenne que 7,09 dollars de l’heure.

En effet, le jeudi 28 septembre 2023, le juge par intérim de la Cour suprême de l’État[1], Nicholas Moyne, s’est prononcé contre les entreprises après qu’elles... Poursuivre la lecture

10
Sauvegarder cet article

Durant l’été 2022, le journal Le Monde et des médias du Consortium international des journalistes d’investigation ont publié près de 120 000 documents mettant en avant les techniques de l’entreprise Uber pour contourner les lois et s’insérer dans le marché très fermé des transports publics particuliers de personnes. Le responsable des fuites, un ancien lobbyiste d’Uber entre 2014 et 2016 nommé Mark MacGann, a joué un rôle central dans les relations entre l’entreprise et les politiques.

Sur la base de ces révélations, une commission d’e... Poursuivre la lecture

Uber files
3
Sauvegarder cet article

Une nouvelle « affaire » agite le milieu médiatique : de 2014 à 2016 une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation publiée dimanche 10 juillet révèle qu'en coopération avec des lobbyistes, le ministre de l’Économie aurait pesé de tout son poids pour qu’Uber s’implante en France. Au cœur du « scandale », un deal entre Emmanuel Macron et Uber autour de la loi Macron 2 : en échange de l’abandon de la mise en place d’Uberpop, Emmanuel Macron a promis de faciliter les conditions d’accès pour devenir chauffeur de VTC. Il ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles