Pétrole : la guerre des prix n’est pas terminée

Pourquoi changer de politique alors que la politique de guerre des prix commence à porter ses fruits avec une production américaine commençant à baisser ?

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Pétrole : la guerre des prix n’est pas terminée

Publié le 28 mai 2015
- A +

À une semaine de la réunion de l’OPEP du 5 juin, force est de constater que la guerre des prix sur le pétrole est loin d’être terminée.
Bien au contraire ! Les montées en production (et des exportations) des membres de l’OPEP en témoignent.
Et ce n’est pas la moindre baisse du nombre des rigs aux États-Unis (seulement un rig en moins semaine du 17 au 22 mai) qui va inciter l’Arabie Saoudite à changer de stratégie… D’autant que la production de pétrole américaine commence à faiblir. La consolidation actuelle des cours du baril ne peut dans ce cadre que plaire au régime saoudien, car limitant toute velléité de reprise d’investissement américain.
Aussi, la réunion de l’OPEP du 5 juin ne devrait être qu’une confirmation de celle du 27 novembre.

Par Aymeric de Villaret.

Augmenter sa production et exporter plus ! Telle pourrait être la devise de l’OPEP à la lecture des relevés de ces derniers mois.
Comme le montrait le rapport de l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie) publié le 13 mai, l’OPEP produit de plus en plus et hors l’Arabie Saoudite (dont la capacité disponible –certains doutent du montant réel – est d’environ 2 Mb/j) est à son maximum :

villaret1

Les exportations de l’Arabie Saoudite sont aux plus hauts…

Selon JODI (the Joint Organisations Data Initiative), d’après les données fournies par le royaume, les exportations de pétrole en mars de l’Arabie Saoudite auraient été de 7,898 Mb/j contre 7,350 Mb/j en février et 7,474 Mb/j en janvier.
C’est selon JODI, le montant le plus élevé depuis novembre 2005.

… tout comme celles des autres membres notamment l’Irak

(qui devrait exporter de plus en plus, même si souvent les résultats n’ont pas été à la hauteur des espoirs) :

Évolution des exportations irakiennes

villaret2

Stagnation des rigs de forage de pétrole et baisse de la production américaine de pétrole…

Dans notre papier du 18 mai, nous écrivions : « le retour aux 100 $ ? Mais pas trop tôt pour casser l’huile de schiste… »
Que constatons-nous ?
Qu’après une chute rapide et brutale des rigs de forage aux États-Unis, cette chute ralentit et que cette chute est quasiment devenue nulle…

villaret3
Comme le montre le graphe ci-dessus à droite, alors que la baisse du nombre de rigs de pétrole avait été de 123 en avril 2015, elle n’a plus été que de 29 pour la quinzaine du 1 au 15 mai et que de seulement 1 pour la semaine du 15 au 22 mai !

Évolution de la production de pétrole américaine depuis 2010 jusqu’au 22 mai 2015 et variation annuelle (en kb/j)

villaret4

En revanche et logiquement, comme le laissait anticiper l’évolution des rigs de pétrole, la production de pétrole américaine se met à baisser de manière non négligeable avec, pour la semaine du 15 au 22 mai, plus de 100 Mb/j de moins de production !

Conclusion

Pourquoi changer de politique alors que la politique de guerre des prix commence à porter ses fruits avec une production américaine commençant à baisser ?
Même le ministre du pétrole iranien Bijan Namdar Zanganeh, selon l’agence de presse Mehr, a déclaré le 24 mai qu’il était peu probable que le plafond de production de l’OPEP change.
L’Iran est avec le Venezuela et l’Algérie un des faucons de l’OPEP et avait souhaité en novembre que l’OPEP coupe sa production.

 

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  • Les derniers chiffres publiés par Baker Huges le 29 mai montrent une re chute du nombre de rigs de forage de pétrole aux Etats-Unis de 659 à 646, soit moins 13 pour la semaine du 22 au 29 mai.
    Le reflux des cours du baril a dû quelque peu impacté les velleités des producteurs américains.
    Cette baisse des rigs associée à une baisse des stocks US a engendré un fort rebond du baril ce même 29 mai.

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