Journée de la Terre : célébrer la liberté d’entreprendre

En ce Jour de la Terre, il faut reconnaître que ce sont les acteurs du marché, et non l’État, qui sont à l’origine des progrès dans la protection de l’environnement.

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Journée de la Terre : célébrer la liberté d’entreprendre

Publié le 22 avril 2015
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Par Pierre Desrochers et Jasmin Guénette
Un article de l’Institut économique de Montréal

protection de l'environnement - planète Terre - Public Domain

Pour les membres d’une certaine frange radicale du mouvement environnementaliste, si ce n’était la présence des êtres humains, la Terre serait un endroit magnifique. La « nature » suivrait son cours sans être importunée par l’humanité – qui bizarrement, selon eux, n’en fait pas partie.

Cette notion selon laquelle la nature est fragile et les humains constituent une menace date de beaucoup plus longtemps que la première édition du Jour de la Terre, en 1970. Il y a plus de 1800 ans, quand la population mondiale était 30 fois moindre, le théologien Tertullien constatait avec horreur que les humains étaient « un fardeau pour le monde » et que « nous allons manquer de nature ».

Les humains sont aussi blâmés depuis longtemps pour les changements climatiques, comme l’ont expliqué les chercheurs allemands Hans von Storch et Nico Stehr. Bien avant qu’un soi-disant « consensus » ne blâme notre utilisation des hydrocarbures, les périodes de refroidissement ou de réchauffement ont été attribuées à des causes telles que la sorcellerie, l’invention du paratonnerre et les coups de canon tirés pendant la Première Guerre mondiale.

Il peut sembler évident que si le nombre et le niveau de vie des êtres humains augmentent, notre impact environnemental doit augmenter aussi, mais ceci n’est pas nécessairement le cas. Dans les faits, en devenant plus riches et plus en mesure de combler nos besoins matériaux de base, nous nous préoccupons de plus en plus de l’environnement et nous trouvons des façons ingénieuses de le préserver.

Les chevaux, source de pollution

Par exemple, il y a un peu plus d’un siècle, personne ne savait quoi faire avec l’essence, qui était un déchet issu de la production de kérosène. Les chevaux omniprésents dans le transport étaient une source de pollution et de maladies pour les villes. L’arrivée de l’automobile, tellement méprisée par les écolos aujourd’hui, a changé la donne, en permettant d’utiliser ce déchet et de régler le problème de pollution due aux chevaux.

Le développement du gaz naturel et de l’hydroélectricité, pour citer un autre exemple, a permis de réduire considérablement la demande pour le charbon et le bois de chauffage. Ceci a grandement amélioré la qualité de l’air dans les villes et fait en sorte que le couvert forestier a augmenté ou est resté stable dans la plupart des pays industrialisés ces dernières décennies.

Ce n’est pas en bloquant les pipelines, la façon la plus sécuritaire de transporter le pétrole, que nous allons améliorer notre sort. Ce n’est pas en s’opposant au développement responsable des sables bitumineux en Alberta, qui n’émettent que marginalement plus de gaz à effet de serre que le pétrole conventionnel sur son cycle de vie (incluant la production et la consommation). Ce n’est pas non plus en subventionnant les voitures électriques, une façon extrêmement chère et inefficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

De telles actions à courte vue auraient seulement pour effet de nous appauvrir, de nous enlever des moyens de régler des problèmes environnementaux et de nous rendre moins capables de nous adapter à un monde en évolution.

Les militants verts et les politiciens aiment bien s’attribuer le crédit pour les progrès réalisés au cours des dernières décennies sur le plan de la qualité de notre environnement. Ce sont toutefois les acteurs du marché qui sont les grands responsables de cette amélioration, ceux qui cherchent à répondre à la demande des gens pour des produits moins dommageables et un environnement plus sain. La recherche du profit les oblige à constamment trouver de meilleures façons de faire, à réduire leur consommation de ressources, et à réutiliser leurs rebus plutôt que de les jeter à perte dans la nature.

Ce Jour de la Terre, c’est l’innovation et la liberté d’entreprendre que nous devrions célébrer.


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  • Le marché, l’État, tout ça c’est bonnet blanc et blanc bonnet, la terre est déjà une poubelle mais à force de respirer de la merde on ne la sent plus et la recherche du profit ne fait que remplir cette poubelle d’avantage.

  • La faille du raisonnement de l’article est de penser que tout se vaut, une pollution de fuite de pipeline et le changement climatique. Or les effets du changement climatique, conséquence de nos choix massifs pour l’énergie fossile, sont lents et pernicieux. Ils modifient le climat (à ne pas confondre avec la météo par pitié) et donc les perspectives de production ressources agricoles et en eau. Je vous rejoins pour dire qu’il n’y a pas de moteur plus efficace au changement que le commerce et la concurrence, et que Tesla Motors ou Solarcity font plus que bon nombre de réglementations. Mais ça ne veut pas dire que l’Etat ne peut pas orienter les choix. Lorsque le gaspillage des ressources fossiles accumulées (le soleil d’hier) est si peu cher, alors on est en droit d’aider les entrepreneurs permettant d’utiliser l’énergie du futur (le soleil de demain). Non pour fausser le marché, mais pour gagner du temps afin de résoudre un problème pressant…

    • « La faille du raisonnement de l’article est de penser que tout se vaut, une pollution de fuite de pipeline et le changement climatique. »

      Sur quelle base estimez-vous la valeur du changement climatique ? Est-il coté en bourse ?

      « Mais ça ne veut pas dire que l’Etat ne peut pas orienter les choix. »

      Sur quelle base les oriente-t-on ? De quel droit ? Comment sait-on quel choix est meilleur ? Et comment le faites vous ?

      « Lorsque le gaspillage des ressources fossiles accumulées »

      Comment peut-on parler de gaspillage de ressources ?
      Ce qui a été produit avec est inutile ? N’a pas créé de richesses ?

      « alors on est en droit d’aider les entrepreneurs permettant d’utiliser l’énergie du futur (le soleil de demain).»

      Rien ne vous interdit d’investir dans cette énergie si vous estimez qu’elle est viable.
      Par contre, vu le risque que cette énergie soit non viable, vouloir mobiliser les ressources pour cela risque est un sacré risque de réel gaspillage.

      « Non pour fausser le marché, mais pour gagner du temps afin de résoudre un problème pressant… »

      Sur quoi vous vous basez pour dire qu’il est problème et pressant ?

      • J’estime qu’adresser sérieusement les problèmes environnementaux exige une hierarchie, et que modifier le climat dont la stabilité permet l’agriculture ou l’accès à l’eau est plus important qu’une fuite de gaz. On peut en débattre, et si vous considérez l’inverse vous avez parfaitement le droit, mais argumentez du coup.

        Pour ce qui est de l’orientation des choix, ça découle du premier point, si on admet que le CC est le pb le plus important que l’humanité ait eu à adresser, et qu’on sait que c’est lié à l’excès de combustion d’énergie fossile, alors on fait 2 choses, on économise là où c’est possible, et on cherche des énergies alternatives. Et pour répondre à ce débat, on le met sur la place publique et on vote en conséquence. vous avez une autre solution ?

        On peut parler de gaspillage des resources quand celles ci ne se renouvelle pas au rythme à laquelle vous les consommez, quelle que soit la ressource, quel que soit le bénéfice que vous en tirez. Une entreprise qui dépense plus d’argent qu’elle n’en a court à sa perte, c’est la même chose dans l’énergie.

        On ne vous a pas attendu pour investir dans l’énergie renouvelable, sachez que cette année l’addition de capacité ENR va pour la première fois dépasser toutes les autres énergies fossiles en GW nouveau mis en production.

        C’est quoi une énergie non viable ? Trop chère ? Ca va se régler bientôt ? Trop polluante, par contre ça vous pose pas de question sur la viabilité ?

        Pour affirmer que le problème est pressant, je me fonde sur 99,9% de la littérature scientifique qui touche au sujet climatique. Le 0,1% admettant généralement le problème mais déclarant que foutu pour foutu on ferait mieux de dépenser l’argent à autre chose…

        Quant à votre lien sur la beauté de la France que nul ne conteste, j’y opposerai aussi des images légèrement différentes (sortez de vos cartes postales)

        http://www.theguardian.com/global-development-professionals-network/gallery/2015/apr/01/over-population-over-consumption-in-pictures

  • Partiellement d’accord avec cet article.

    Sans législation un minimum contraignante, les orientations d’une industrie peuvent fortement différer. comparez les rendements minables des moteurs américains des années 90/2000 avec ceux des allemands, la variation du cout de l’énergie (due aux taxes) entre ces 2 pays a donné a l’un les moteurs les plus performants du monde en rendement ch/L sur de fortes puissances (M3, moteur atmosphérique de presque 300 chevaux avec 3.0 de cylindrée en…..1992 !!! ) et a l’autre des V6/V8 anémiques qui, bien que faisant un bruit sympathique, engloutissent 2 fois plus de carburant pour le même résultat.

    sans aucun cadre et contrainte législative, une entreprise n’a aucun intérêt économique a se préoccuper de son impact environnemental. Sans contrainte, un déchet n’a en général presque aucun intérêt a être valorisé. L’image positive due a la prise en compte de la protection de l’environnement et des ressources par les entreprises est un phénomène relativement récent. C’est parce qu’on a contraint les entreprises a être plus vertes qu’aujourd’hui une entreprise qui ne joue pas un minimum le jeu sort du lot et devient le vilain petit canard.

    Aurait on aujourd’hui des moteurs qui tournent sous 4L/100 si personne n’avait jamais imposé aux constructeurs une réduction chronique des émissions de CO2 de leurs véhicules ?

    Après il y’a toujours des contres exemples: le « recyclage » des déchets nucléaires dans les années 60/70, par EDF 100% Etat français, consistait a balancer les futs dans l’atlantique et la manche….

    • Très drôle. il faudrait déjà que le CO2 ait un quelconque impact environnemental ce qui n’est pas le cas.

      • Affirmation gratuite. Mais la combustion de carburant n’a pas que cet effet indésirable … vous le savez très bien! Même pour les partisans du moindre effort qui n’hésite pas à utiliser leur voiture pour faire 300m.

  • Les commentaires sont fermés.

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