Mathieu Gallet, le patron de Radio France, sous le feu des critiques

Le PDG de Radio France s’est mis le milieu politico-médiatique de gauche à dos. Coupable ou victime ?

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Mathieu Gallet, le patron de Radio France, sous le feu des critiques

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 30 mars 2015
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Par Thibault Doidy de Kerguelen

Mathieu Gallet - Credit photo Bartek Warzecha
Mathieu Gallet – Credit photo : Bartek Warzecha (CC BY-SA 2.0)

Chargé de faire des économies

Mathieu Gallet, actuel PDG de Radio France, se voit la cible de tous les conservatismes socialistes. Pourtant placé là par l’actuelle majorité, Mathieu Gallet, économiste de formation, est chargé de s’attaquer aux déficits récurrents de Radio France. Enfin, déficits, c’est un bien grand mot, dans la mesure où les 58 stations de radios gérées par Radio France ne génèrent quasiment pas de recettes (2% des recettes publicitaires pour 22% de part d’audience) et que c’est la manne publique qui fait vivre le premier groupe français de radios (premier en nombre d’antennes, premier en nombre de fréquences, premier en nombre d’employés, premier en coût de fonctionnement…). On peut donc raisonnablement considérer que Radio France est intégralement déficitaire. Il s’agit en fait d’évoquer la différence entre ce que l’État avait prévu de mettre à disposition de Radio France dans son budget et ce qu’il a finalement été obligé de payer.

Riposte du corporatisme journalistique

Mathieu Gallet a donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de faire quelques coupes afin de réduire le coût abyssal de fonctionnement de ce groupe de radios. Grand mal lui en a pris ! Non seulement il a déclenché une grève, ce qui fait désordre pour un gouvernement socialiste, mais il a provoqué l’ire du petit milieu des journalistes parisiens. Ainsi donc, les « copains » du Canard, le journal satirique de gauche, se sont-ils empressés de faire du scandaleux pour déstabiliser le « Macron de la radio » !

Ce fut tout d’abord l’article sur les frais de rénovation de son bureau (sur lequel il s’est expliqué et, vérification faite, son explication semble exacte…) et maintenant l’attaque sur le conseil en communication1. Notons au passage que 90k€/an pour assurer la com’ d’un PDG de groupe audiovisuel ne semble pas exagéré au regard des standards du secteur, et que le fait qu’il l’ait choisi sans appel d’offre ne me choque pas dans la mesure où la relation entre le conseilleur et le conseillé doit être empreinte de confiance.

Largué dans les règles

Comme il se doit avec nos dirigeants socialistes, Mathieu Gallet n’ayant pas réussi sa mission « pas de vague » et s’étant mis à dos le microcosme politico-médiatique parisien, fait l’objet d’un largage dans les règles. Fleur Pellerin que l’on a connu moins lâche lui tire ouvertement dessus à la sortie de l’Élysée….

Gageons que le choix de son successeur est déjà en route et que « la tête de l’infâme » sera offerte aux syndicats et aux « amis de la presse » afin de rétablir la paix sociale. Ce n’est pas pour autant que Mathieu Gallet était coupable, d’ailleurs il y a fort à parier que rien ne sera retenu contre lui…


Sur le web.

  1. Ne serait-il pas intéressant que Le Canard fasse également une enquête sur les frais de conseil en communication de Hollande ? Nous serions vraisemblablement loin des 90 000€ car ledit Hollande a multiplié les membres de sa cellule de com’ et a servi de généreuses indemnités de départ à chaque fois qu’il virait quelqu’un…
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  • Maintenant sa voiture car il y a déjà un parc spécial PDG… Il n’a pas fini d’en baver..Le pauvre, les éléphants grassouillets aux cheveux épars… du PS lui envient-ils sa ligne et son look impressionnant.

  • On croit rêver. Un pur apparatchik du système defendu et plaint sur contrepoint.
    Alors la confiance avec le conseiller en com , c’est important mais pas avec ses salariés ?
    Et non ses explications sur son bureau ne sont pas convaincantes, explications qui n’arrettent pas de changer d’ailleurs.

    • Mais qu’est-ce qui vous fais dire que c’est un « pur apparatchik du système » ? Vous le connaissez ? Vous avez regardé sa bio sur Wiki ? Il n’a pas du tout le profil de l’apparatchik : pas passé par une grande école, pas un fils de, même pas parisien…

      Faut pas se laisser prendre par ses préjugés !

      • Oui j’ai lu sa bio, y compris la non officielle que vous trouverez dans un commentaire en dessous.
        Et si je suis parfaitement d’ accord qu ‘il ne doit sa position qu’a son talent, ce talent n’est pas précisément celui qu’on attend d’un chef d’une entreprise en crise.

        • La « bio » (en fait un paragraphe dans un article sans rapport) est quand même un peu courte ! Si c’est bien ce qui s’est passé, alors oui sa nomination à la tête de RF est lamentable.
          Cela dit, même si son homosexualité a pu lui donner l’ascendant sur ses concurrents, je doute que ce soit le seul élément entré en ligne de compte.

  • Et voilà!
    C’est pas tellement très jolie ça!
    Dire du mâle d’un « Célibataire mondain ». (Javais bien aimé la formule à l’époque)
    C’est Christiane qui va pas être contente
    http://www.thierry-desjardins.fr/2014/03/lintouchable-madone-des-homos/
    Tout ça pour complaire au lobby versaillo-catholique.
    C’est à s’asseoir sur un sapin vert (l’arbre).

    Tempête dans la vague d’étrave du pédalo, chahutant les petits marquis et marquises (De vos bô z’yeux)

    On ne diras jamais assez l’influence néfaste du lobby Versaillo-catholique qui gangrène nos fière civilisation en route vers le chose du machin truc bidule que de toute façon c’est le bien contre le mal situé là, ici, à droite mon colonel

  • ha ha ha ha
    économiste, lui
    avec son parcours dans le culture et chez aubanel
    ce qu’on lui attribue chez InA ne doit même pas être de son fait et est une évidence dans la transformation d’une entreprise de medias
    article d’ami?

  • C’est un fait qu’il n’a pas réussi à mettre en œuvre un plan d’économies et c’est ce qui lui était demandé. Il est choquant de persévérer dans une rénovation de bâtiments à un coût astronomique. Il aurait pou montrer l’exemple, décaler la rénovation, étudier un déménagement dans le 93, challenger les fournisseurs ( à moins que l’objectif était de les engraisser?) etc..Un bon leader est capable de baisser les coûts de 20% avec la bonne stratégie et les bonnes tactiques! Visiblement, il n’était pas l’homme de la situation et était incompétent dans le cost killing.

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