Sauvons l’environnement par le business !

Pourquoi une bonne gestion économique à plus de chance d’être favorable à l’environnement que le protectionnisme.

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Sauvons l’environnement par le business !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 mars 2015
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Par Serge Rouleau.

working 9 to 5 credits ben Smith (CC BY-SA 2.0)
working 9 to 5 credits ben Smith (CC BY-SA 2.0)

 

La crise économique a pour effet de ramener à l’avant-scène un réflexe vieux comme le monde, le protectionnisme. Selon ses défenseurs, il suffirait de fermer les frontières et l’économie redémarrerait, comme par enchantement.

Quiconque connaît un tant soit peu l’histoire sait que la croissance économique est directement liée à la liberté de commercer. Toutes les économies qui, par réflexe protectionniste ou pour d’autres raisons politiques, se sont repliées sur elles-mêmes ont périclité : l’ex-URSS, la Chine de Mao, la Corée du Nord, etc.

 

Les bénéfices du commerce

Dans un marché libre les prix des biens et services sont déterminés par les acheteurs et les vendeurs. Grâce à la spécialisation et la concurrence que se livrent les vendeurs, les prix des produits et services tendent à diminuer et leur qualité à s’améliorer pour le bénéfice du consommateur. Le commerce permet de multiplier les bienfaits de la concurrence au-delà de son village, de sa région et de son pays.

Essentiellement, le commerce permet de produire davantage de biens et services à moindre coût, c’est-à-dire en utilisant moins de ressources. Donc, en augmentant les biens et services disponibles, le commerce favorise la croissance du niveau de vie des individus et des sociétés qui le pratiquent.

À titre d’exemple, supposons que le Québec désire exporter davantage de produits d’aluminium aux États-Unis et que les Américains demandent d’exporter davantage de produits laitiers au Québec1. À court terme, les prix des produits laitiers québécois subiront des pressions à la baisse. Les producteurs devront s’ajuster pour survivre. Les producteurs d’aluminium américains subiront un sort similaire. Toutefois, cette situation forcera le transfert de ressources d’une industrie inefficace vers une industrie plus efficace dans chacune des économies.

Ainsi, pour une même quantité de ressources utilisées les Québécois obtiendront plus de produits laitiers et les Américains plus de produits d’aluminium. Ainsi, les Québécois et les Américains se seront mutuellement enrichis.

 

Le lobbying

Le commerce menace la rentabilité voire l’existence des industries inefficaces. Pour se protéger elles demandent l’intervention des gouvernements.

Le libre commerce subit présentement des pressions politiques et culturelles en faveur de l’adoption de politiques d’achat local. Les adeptes du protectionnisme prétendent qu’en consommant des produits locaux nous favorisons les emplois locaux. Les groupes écologistes recommandent leur consommation pour réduire les volumes de gaz à effet de serre (GES) générés par le transport des produits importés. Dans un cas comme dans l’autre ils font fausse route.

Pour prendre un exemple évident, des tomates Savoura produites en serre au Québec génèrent considérablement davantage de GES que des tomates des champs produites au Mexique et transportées au Québec. Donc, tant du point de vue économique qu’environnemental il est préférable d’importer les tomates du Mexique. D’ailleurs, malgré une aide gouvernementale considérable, le producteur de tomates en serre Savoura est au bord de la faillite.

Bien sûr, Savoura emploie des travailleurs pour produire ses tomates québécoises. Toutefois, le Mexique n’ayant plus les revenus associés à l’exportation de ses tomates réduira d’autant ses importations de produits québécois. Ainsi, les emplois maintenus au Québec pour produire des tomates de serre seront perdus par d’autres entreprises québécoises. À la fin, les consommateurs québécois et mexicains seront les grands perdants de cette politique d’achat local.

Poussée à l’extrême, une politique d’achat local est une recette qui mène à la faillite des économies qui la pratiquent. La piètre performance de l’économie cubaine est un bon exemple des effets pervers d’une économie fermée sur elle-même. Le fait que ce soit le blocus américain qui impose cette politique aux Cubains ne change en rien la conclusion.

 

Le cas particulier de l’industrie agricole

L’’industrie agricole est la cible de prédilection des défenseurs des politiques d’achat local. Ils sont secondés dans leur démarche par les écologistes qui prétendent que le transport des produits agricoles génère d’importante quantité de GES.

Il est certain que le transport des denrées alimentaires entre les différentes régions du monde produit des GES. Cependant, cela ne permet pas de conclure que les produits agricoles locaux sont plus respectueux de l’environnement que ceux en provenance du Chili, du Mexique ou de la Californie.

Une étude de l’université Lincoln en Nouvelle-Zélande a calculé qu’une tonne de viande d’agneau produite en Angleterre génère 2 849 kgm de CO2. Le même agneau élevé en Nouvelle-Zélande et transporté sur une distance de 18 000 km, en génère 4 fois moins, soit seulement 688 kgm.

Une étude de Christopher L. Weber et H. Scott Matthews publiée dans Division of Labour conclut :

« Nous avons trouvé que, bien que les denrées alimentaires soient transportées sur de longues distances (1640 km pour la livraison entre le producteur et le détaillant et en moyenne 6760 km pour un cycle de vie complet), la phase de production domine les émissions de GES, contribuant en moyenne à 83 % des 8,1 tonnes de GES, générées par la production des denrées alimentaires consommées annuellement par une famille américaine. Le transport associé au cycle de vie complet contribue à 11 % des GES et la livraison seulement 4 %. L’intensité des GES des différents groupes alimentaires varie largement. En moyenne, les viandes rouges génèrent 150 % plus de GES que le poulet ou le poisson. Aussi, nous suggérons qu’une modification de la diète est un moyen plus efficace de réduire les émissions de GES qu’une politique d’achat local. Substituer les calories d’une seule journée par semaine de viande rouge et de produits laitiers par du poulet, du poisson, des œufs ou des légumes aurait plus d’impact sur la réduction du GES que l’achat local de toutes nos denrées alimentaires.»2

En général, la consommation de végétaux au lieu de viande, en particulier les viandes rouges, procure plus de bénéfices pour l’environnement que la substitution de légumes locaux par des légumes transportés sur de longues distances.

Il serait fastidieux de calculer la pollution générée par chacune des étapes de production de l’ensemble des denrées que nous consommons. Toutefois, il est raisonnable d’affirmer que la pollution associée à la production d’un produit donné est proportionnelle à son prix. C’est normal puisque le prix est proportionnel à la quantité de ressources requises pour le produire. Donc, généralement le consommateur qui achète le produit le moins cher protège l’environnement tout en améliorant son niveau de vie.

Malheureusement, les subventions aux producteurs locaux et les tarifs à l’importation faussent les prix et sèment la confusion chez les consommateurs. Ainsi, un consommateur, conscient des enjeux environnementaux, croira bien faire en achetant un produit local moins dispendieux. Cependant, il aura été berné par les tarifs à l’importation d’un produit équivalent ou par des subventions aux producteurs locaux. Seul le libre marché est en mesure d’établir le « juste prix » d’un produit et de guider objectivement le consommateur dans ses choix.

 

L’agriculture au Québec

Supposons que dans le but louable de sauver la planète, les Québécois décident d’acheter exclusivement des produits agricoles locaux. Cela augmentera la demande des produits locaux et du même coup les besoins en ressource. Cette décision n’est pas sans conséquence. Elle implique que pour une même quantité de biens et services le Québec utilisera plus de ressources qu’il en faudrait dans un régime économique favorisant la spécialisation et le commerce. Ainsi, les ressources utilisées inefficacement par l’industrie agricole ne seront plus disponibles pour d’autres industries qui en auraient fait une meilleure utilisation. Donc, l’économie du Québec sera moins efficace que si elle commerçait librement.

Cette conclusion est particulièrement valable pour l’industrie agricole québécoise. Le climat froid qui prévaut au Québec augmente les coûts de production bien au-delà des coûts de transport des denrées en provenance des pays du sud.

Premièrement, notre courte saison de croissance limite les fermes à une seule récolte annuelle. Donc, pour produire une quantité donnée de denrées, nous devons utiliser 2 ou 3 fois plus de terres arables qu’une région ou on produit plusieurs récoltes annuelles.

Deuxièmement, la rareté de la main-d’œuvre oblige les agriculteurs à utiliser plus d’équipements mécaniques. Ces équipements coûtent cher et leur utilisation génère de grande quantité de GES.

Troisièmement, nous utilisons plus d’engrais chimiques pour compenser la pauvreté des sols et la courte saison de croissance. Ces engrais polluent l’environnement et l’énergie nécessaire à leur production génère beaucoup de GES.

Quatrièmement, le climat impose des coûts d’opération élevés. Les agriculteurs utilisent des bâtiments chauffés, éclairés et ventilés pour protéger les animaux. Ces infrastructures énergivores sont une source non négligeable de GES.

Finalement, les cultures maraichères et horticoles requièrent l’utilisation de serres chauffées et ventilées. Une politique qui favorise ces cultures va à l’encontre d’un objectif de développement durable.

Le Québec est l’une des régions du monde ou l’industrie agricole est la moins efficace. Elle est artificiellement maintenue en vie par un régime de gestion de l’offre et par des subventions qui coûtent annuellement des centaines de millions aux consommateurs québécois.

 

Conclusion

La science économique démontre que le commerce enrichit ceux qui le pratiquent. Toutefois, les opposants argumentent que la création de richesse n’est pas la finalité de l’homme. Ils accusent le libre marché de tous les maux, notamment de détruire l’environnement.

Cependant, ils occultent sciemment le fait que pour une production donnée le commerce permet de réduire le gaspillage de ressources rares et limitées. Donc, indirectement, le commerce, en favorisant l’économie des ressources, réduit les émissions de GES et protège l’environnement. Au contraire, les politiques d’achat local amplifient les problèmes que les groupes d’intérêt et les écologistes prétendent vouloir résoudre. Comme c’est souvent le cas, les bonnes intentions ne suffisent pas.

Il est évident qu’au Québec une politique stricte d’achat local en agriculture est irréaliste et dommageable pour l’économie et l’environnement. Les régimes de gestion de l’offre, les subventions et les tarifs douaniers nuisent au développement économique du Québec. Ils favorisent une agriculture locale inefficace au détriment des consommateurs.

 

  1. Il est sous-entendu que l’industrie québécoise de l’aluminium est plus efficace que celle des États-Unis et vice-versa dans le cas de l’industrie laitière. Le but de ce texte n’est pas de démontrer la véracité de cette hypothèse, mais plutôt d’utiliser cette hypothèse pour démontrer les avantages du libre commerce.
  2. Traduction libre du texte : We find that although food is transported long distances in general (1640 km delivery and 6760 km life-cycle supply chain on average) the GHG emissions associated with food are dominated by the production phase, contributing 83% of the average U.S. household’s 8.1 t CO2e/yr footprint for food consumption. Transportation as a whole represents only 11% of life-cycle GHG emissions, and final delivery from producer to retail contributes only 4%. Different food groups exhibit a large range in GHG-intensity; on average, red meat is around 150% more GHG-intensive than chicken or fish. Thus, we suggest that dietary shift can be a more effective means of lowering an average household’s food-related climate footprint than « buying local. » Shifting less than one day per week’s worth of calories from red meat and dairy products to chicken, fish, eggs, or a vegetable-based diet achieves more GHG reduction than buying all locally sourced food.
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  • « Toutefois, il est raisonnable d’affirmer que la pollution associée à la production d’un produit donné est proportionnel à son prix. »

    Non. En première approximation, le prix est relié à la consommation de ressources, et non à la pollution. Et justement, le fonctionnement « à l’économie » génère souvent des productions qui consomme peu de ressources, mais polluent beaucoup.
    En chimie industrielle, on peut réaliser des réductions grâce à du zinc hautement purifié. Ou on peut utiliser du zinc moins pur, amalgamé avec du mercure, ça marche aussi bien et ça coute moins cher (hors retraitement), mais on se retrouve avec du mercure sur les bras à la fin, avec toutes les problématiques que posent ce métal lourd (le zinc aussi est un métal lourd, et toxique, mais au contraire du mercure, c’est un oligo-élément).

    « Cela augmentera la demande des produits locaux et du même coup les besoins en ressource. »

    Nous sommes donc d’accord.

    « Donc, l’économie du Québec sera moins efficace que si elle commerçait librement. »

    Le protectionnisme ne cherche pas l’efficacité économique, et n’y a jamais prétendu. Le protectionnisme prétend favoriser certains intérêts des individus à l’intérieur des zones protégées. Notamment l’emploi à l’intérieur de la zone « protégée » ou la sécurité de l’approvisionnement.(Ce qui est discutable, aussi)

    « La science économique démontre que le commerce enrichit ceux qui le pratiquent »

    Elle démontre que le commerce peut enrichir ceux qui le pratiquent. Mais ça n’a rien de systématique. Si j’achète au pif un produit sur un marché, pour le mettre à la poubelle ensuite j’ai crée de la valeur ajouté mais sur un plan purement comptable.
    C’est l’usage de la raison qui permet l’enrichissement, l’échange n’étant qu’un des moyens au service de l’intérêt individuel. Une évidence sans doute, mais certaines évidences méritent d’être rappelées.

    • Bien que je sois d’accord avec tout le reste, le dernier paragraphe est faux :

      « Si j’achète au pif un produit sur un marché, pour le mettre à la poubelle ensuite j’ai crée de la valeur ajouté mais sur un plan purement comptable »

      –> Vous n’avez pas créé de valeur ajouté en l’achetant, le vendeur a créé de la valeur ajoutée au travers de sa marge. Ce que vous avez fait, en revanche, est retirer la totalité de sa valeur en le jetant (soit une marge négative équivalente à la valeur du produit). D’un point de vue comptable, seul le marchand a créé de la valeur.

      • Merci pour cette réponse. Bien que je ne voie pas en quoi nos opinions diffèrent sur ce point. Bien sur, lors d’un achat, la création de valeur est enregistrée, sur la plan comptable, chez les commerçant. C’est justement ce qui fait qu’un achat rationnel est indissociable d’un achat compulsif ou d’une arnaque sur le plan comptable.

  • le problème des gens qui veulent le protectionnisme s’est qu’ils disent vouloir le protectionnisme pour protéger les producteurs nationaux contre les producteurs étrangers ce qui est faux le protectionnisme ne se fait pas au détriment des producteurs étrangers mais bien au détriment des consommateurs qui payent le prix du protectionnisme. le libre échange est toujours bénéfique en volume total mais il se fait toujours au détriment d’une catégorie de personnes soit les consommateurs (exportations) soit les producteurs (importations). en général, c’est plutôt au détriment des producteurs. c’est l’un des gros problème en france: quand il y a le libre échange, pour que cela profite à tout le monde, il faut restructurer l’économie ce qui demande bien sur une période transitoire où une catégorie de personne est perdante mais en France, on est incapable de restructurer l’économie voilà pourquoi les francais détestent tant la mondialisation. le marché du travail est beaucoup trop rigide en France ce qui fait qu’un ouvrier qui perd son boulot parce qu’un secteur d’activité (par exemple sidérurgie) n’est plus assez compétitif sur le marché mondiale restera au chomage sans avoir de chance de retrouver en un emploi là où dans un pays comme la suisse qui a un marché de l’emploi flexible, l’ouvrier aurait assez facilement retrouvé un emploi

    • Très inexact. « au détriment des consommateurs qui payent le prix du protectionnisme » Vous confondez comme l’auteur protectionnisme et fermeture des frontières. Si le prix des produits chinois était augmenté du prix des charges sociales françaises, c’est le consommateur français qui s’y retrouverait, puisque les charges nationales seraient diminuées.

      • Et il est évident que les autorités chinoises ne prendraient pas ombrage de ce traitement injuste à leurs yeux et n’imposeraient pas une taxe à l’importation de nos produits.

        Observons d’ailleurs, l’expérience se joue devant nous :
        – Le Québec vient d’ajouter une taxe à près de 300% sur les panneaux solaires chinois*. Quelle sera la réaction de ces derniers ?

        *Note : un ami à moi est en train de recevoir 2 containers de ces panneaux solaires, commandés AVANT l’instauration de la taxe. Mais la taxe doit être payée à réception du colis. Il se retrouve donc à devoir payer 30.000 dollars de taxes de plus (argent qu’il n’a pas provisionné) pour récupérer un produit qu’il ne pourra plus vendre car personne n’en achètera à ce prix là. Ce n’est pas du vol institutionnel ça ?

      • Si le prix des produits chinois étaient augmentés du prix des charges sociales françaises, ces charges seraient payées par le consommateur final, tout comme avant.
        La seule différence est que la demande est (artificiellement) réorientée vers des produits locaux, produits pour plus cher que les produits chinois.
        Résultat : L’acheteur français perd en pouvoir d’achat, les entreprises françaises dans lesquelles il dépensait son argent avant l’augmentation des prix font moins de chiffre d’affaire, qui lui est « transféré » aux entreprises locales qui fabriquent l’équivalent des produits chinois.
        De plus, en représailles (et pour équilibrer la balance), le gouvernement chinois augmente les taxes sur les produits français, et nos exportations en prendraient un coup.

        Résultat net de tous transferts de capitaux : Les français perdent en pouvoir d’achat
        Résultat secondaire : Le commerce sino-français diminuant drastiquement, la coopération internationale et le maintien de la paix en prennent un sacré coup, donc des tensions diplomatiques s’installent.

  • aujourd’hui, beaucoup de gens inversent la logique du commerce international. ils croient qu’il faut exporter un maximum et importer un minimum alors que le but du commerce international est justement d’importer. bien sûr, il faut payer les importations et pour les payer, il faut exporter. si un pays ne fait qu’importer (exemple la grèce) et n’exporte rien, il n’a d’autre choix que de s’endetter

    • J’attends impatiemment le jour où contrepoints publiera des articles sur la folie du mercantilisme allemand. Le prétendu bon élève de l’Europe, qui force son économie à accumuler toujours plus de papier sans valeur et met l’économie en état de surcapacité de production dramatique.

      • Mais ce n’est ps du mercantilisme et il n’est pas fou :
        l’Allemagne est relativement pauvre en jeunes, et sera bientôt peuplée de vieux improductifs. Alors viendra le temps de l’inversion des flux de biens.

        • C’est le raisonnement de base, mais il a depuis longtemps touché ses limites.
          Et aujourd’hui, plus les allemands attendent pour dépenser leur épargne, moins ils en tireront profit. C’est exactement le message envoyé par une économie européenne dont la rémunération de l’épargne compense à peine l’inflation, et où la seule manière de gagner en rendement, c’est de prendre des risques excessifs avec l’idée que les pertes seront épongées par la banque centrale.

          • L’inflation étant quasiment nulle, j’ignore où vous trouvez votre rémunération du capital inférieure à l’inflation. Si on parle d’épargne en devises style livret A, c’est très basique. La moindre assurance-vie a un rendement largement supérieur à l’inflation, et ce, sans obligations d’Etat la plupart du temps (donc non couvertes par la BCE).

        • je ne suis pas sûr que le vieillisement de la population soit à long terme si problématique que cela car on oublie que les technologies évoluent et grâce à la robotisation, le vieillisement ne sera pas si problématique que cela

  • Ouh là là, grosse erreur: « Quiconque connaît un tant soit peu l’histoire sait que la croissance économique est directement liée à la liberté de commercer. Toutes les économies qui, par réflexe protectionniste ou pour d’autres raisons politiques, se sont repliées sur elles-mêmes ont périclité : l’ex-URSS, la Chine de Mao, la Corée du Nord, etc. »
    Eh bien, c’est faux. Vous confondez protectionnisme et fermeture des frontières. Toutes les périodes de développement massif de l’économie se font à l’abri d’un relatif protectionnisme: USA dans les années 30 à 70, Japon entre 1868 et 1970, idem pour Taiwan, la Corée du Sud, et même la France durant les 30 gGlorieuses qui est une période de protectionnisme comparé à ce que c’est aujourd’hui.

    • Vous dites n’importe quoi.
      L’essor japonais commence par l’ouverture ( forcée !) des frontières, avec des droits de douanes limités à 5%.

      il est vrai que dans certains cas on observe de la croissance en présence de protectionnisme. mais à chaque fois qu’une comparaison est possible, elle démontre que le protectionnisme n’était pas une condition de la croissance, mais une entrave.

    • Au pays des aveugles, les borgnes sont les rois.

      Donc dans une période où le commerce international est inexistant, instaurer un droit de douane en même temps qu’une ligne commerciale est créée présente un bilan positif…

  • Très probablement l’analyse la plus simpliste, et fausse, qu’il m’ait été donné de lire !

    1- dans une équation, il est préférable d’omettre une variable que de la négliger, car on peut espérer qu’une personne relèvera l’erreur !

    2- un minimum d’intégrité est souhaitable, faites au moins semblant !

    • « dans une équation, il est préférable d’omettre une variable que de la négliger, car on peut espérer qu’une personne relèvera l’erreur »

      Lao Tseu ?

  • Le paragraphe sur le bénéfice du commerce ressemble au merveilleux monde des bisounours.
    Le marché n’est pas propice à une stratégie à long terme, ni même à court terme. Elle est la résultante d’un accord, valable à un moment donné, sur des critères de toute manière biaisés (malheureusement, notre cerveau ne sait pas mieux faire, cf Daniel Kahneman). A ce titre, le bénéfice du commerce peut n’être qu’illusoire, tout dépend de l’échelle et des critères.
    La vraie création de richesse est l’agriculture, car elle permet réellement la re-génération de ses stocks. En revanche, extraire du minéral de la terre, n’est pas une création de richesse, mais une destruction de richesse : extraire un minerai aujourd’hui, c’est prendre le risque de ne pas l’extraire demain, alors que son prix pourrait être 10* supérieur.

    Le marché ne gère absolument pas la notion de destruction ni de gaspillage. (Autrement qu’en se disant « bah, ça fera monter les prix »)

    Un exemple comme un autre :
    http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2011/01/31/penurie-dhelium-naffecte-seulement-ballons

    Mais pour en revenir au titre, je suis bien d’accord.

    •  » En revanche, extraire du minéral de la terre, n’est pas une création de richesse, mais une destruction de richesse : extraire un minerai aujourd’hui, c’est prendre le risque de ne pas l’extraire demain, alors que son prix pourrait être 10* supérieur. »

      Son prix pourra tout aussi bien être 10*inférieur demain du fait d’un éventuel essor des matériaux à base de polymères carbonés qui remplaceraient ledit métal dans certaines de ses applications.

      (note : ceci n’est qu’un exemple de futur possible, et je me contrefiche de savoir s’il est probable ou pas d’après nos connaissances actuelles)

  • En gros, vous présentez la théorie de l’avantage comparatif de Ricardo. Cette théorie est séduisante mais présente plusieurs limites que j’énumère :
    (a) Elle ne tient pas compte des coûts de transport. Un producteur peut produire une marchandise à un moindre coût dans le pays A, si le coût de transport pour l’acheminer vers le pays B est trop élevé, il sera plus intéressant pour le pays B de produire sur place.
    (b) A l’heure de la mondialisation et de la libre circulation, il est difficile de parler de spécialisation pour un pays tant le transfert de technologie, de savoir faire, de capital est facile.
    (c) Les bienfaits de l’avantage comparatif (mis de côté les limites précédentes à la théorie) sont valables dans une économie statique, stable, l’économie des manuels en somme. Dans la réalité, la spécialisation peut au contraire être néfaste. Citons de manière non exhaustive, les tensions géopolitiques, les catastrophes naturelles, les modifications dans la structure de la consommation chez soi et dans les pays chez qui on exporte (il est bien connu que la structure de la consommation n’est pas la même dans un pays pauvre ou dans un pays riche, idem pour un ménage d’ailleurs), bonds technologiques qui peuvent détruire la spécialisation d’une économie qui peuvent détruire une économie trop spécialisée qui devient alors obsolète, ou de manière symétrique bonds technologiques non exploitables par une économie spécialisée mais pas dans le bon domaine.

    Remarques diverses :
    – En réalité, on s’aperçoit que la croissance économique mondiale a été bien plus forte pendant des périodes « protectionnistes », par exemple les 30 glorieuses et même pour les émergents, leur croissance s’est faite non pas en respectant le « level playing field », mais au contraire en se protégeant !
    – Il y a une contradiction interne à votre propos. D’un côté vous dites « dans un marché libre les prix des biens et services sont déterminés par les acheteurs et les vendeurs » puis ensuite « le prix est proportionnel à la quantité de ressources requises pour le produire ». Les deux sont incompatibles. D’un côté c’est la conception néoclassique du prix issu de l’utilité, de l’autre la conception classique du prix issu du travail.

  • On néglige trop l’effet bénéfique d’une taxe et/ou d’une dévaluation sur les importations, qui permet de lancer ou de relancer une (des) activité qui était auparavant réalisée à l’étranger. C’est ce qu’ont fait et font directement ou indirectement les plus grandes économies du monde, actuellement les USA et la Chine pour assoir leur domination économique. Cela permet une réduction du chômage et une croissance économique dans le pays qui a établi une taxe de montant adéquat. C’est ce qu’on qualifie de protectionnisme intelligent.
    Pour les plus grands pays cela permet la prise de contrôle au moins momentanée d’une activité, et permet ensuite d’imposer éventuellement une baisse les taxes chez soi et les autres, si c’est plus profitable au pays et empêche les autres pays concurrents de se renforcer à l’abri de leur propre taxe sur les importations (une phase de libéralisation du commerce). Mais la taxe sur les importations est insuffisante à compenser la dégradation économiques créée par trop de mauvaises dépenses et de bureaucratie publiques, les lois antiéconomiques (complexification, travail le dimanche en grande et moyenne distribution,..),…

    • « (…)permet de lancer ou de relancer une (des) activité qui était auparavant réalisée à l’étranger. »
      Le fait de produire ici ou là n’a aucune importance pour la plupart des libéraux. Vous êtes dans une logique de conflit là où nous sommes dans une logique de coopération.

      Personnellement, je suis bien content si en achetant une marmite je rémunère une société chinoise. Tant que la marmite est bonne, j’y ai gagné plus que je n’ai payé et le vendeur y a gagné plus que ça ne lui a coûté. Je retournerai vers une marmite française s’il s’avère qu’elles sont de meilleure qualité et que je peux me le permettre. Et les riches chinois feront de même.

      Mettez une barrière douanière et le résultat immédiat c’est que je ne pourrai acheter qu’une marmite française alors qu’auparavant avec le même budget j’aurait acheté une marmite et un chouette bouquin sur amazon. Résultat annexe : les relations diplomatiques avec la Chine en prennent un coup.

  • très bon article qui démontre bien qu’il ne faut jamais désespérer.Un jour ou l’autre les voix de la sagesses finissent toujours par revenir à leur point de départ et surtout à ce qui a toujours porté de bons fruits.On en veut pour preuve le ramdam de la semaine passé au sujet de traces de pesticides sur des fruits et légumes qui bien qu’ayant le label Bio ne peuvent pas être conservés durablement sans l’apport de quelques produits
    D’ailleurs le label Bio est une invention Allemande et qui pénalise de plus en plus de petits producteurs et si ce système n’est pas du protectionnisme alors faudra nous expliquer la différence entre ceci et un leurre comme le Poisson d’Avril qui lui aussi depuis des siècles est recyclé et distribué à qui veut boire à la coupe des arnaques

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