Le droit au blasphème

Ceux qui estiment que Charlie allait trop loin sont-ils les derniers représentants d’une société disparue, celle de l’intolérance et de l’obscurantisme ?

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Le droit au blasphème

Publié le 12 janvier 2015
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Par Roseline Letteron

charlie2Les attentats terroristes qui ont frappé notre pays les 7 et 8 janvier 2014 témoignent d’un retour de la barbarie. Barbarie à l’égard de l’État et de ceux qui en sont les représentants, au premier rang desquels figurent les membres des forces de police. Barbarie antisémite à l’égard des malheureux clients d’un supermarché casher. Barbarie obscurantiste à l’égard des membres de l’équipe de Charlie Hebdo, journal dont la ligne éditoriale repose, depuis sa fondation, sur l’ironie et la dérision. Charlie Hebdo se moque aussi bien des puissances politiques ou financières que religieuses, dans un rejet libertaire de tous les pouvoirs établis.

Derrière la condamnation massive de ces assassinats apparaissent tout de même certaines nuances, il est vrai très minoritaires. On entend dire que les caricaturistes de Charlie se moquaient un peu trop de la religion, faisant preuve d’« irresponsabilité éditoriale ». Les commentaires sur internet mentionnent quelquefois qu’« ils l’avaient bien cherché ». On est évidemment tenté d’attribuer ces propos à la bêtise, mais on peut aussi y voir un retour du blasphème, blasphème justifiant, aux yeux de certains, des atteintes à la liberté d’expression. Certains n’hésitent pas à affirmer que Charlie Hebdo publiait « les plus ignobles blasphèmes » et que « le blasphème et le sacrilège n’apportent jamais la paix ». Disons-le clairement, ce retour du blasphème témoigne d’un retour des intégrismes religieux, retour qui touche aujourd’hui l’ensemble de notre société.

Le blasphème, négation de la laïcité

Le blasphème, considéré comme une infraction pénale, a pour fonction d’apporter la protection judiciaire de l’État à une ou plusieurs religions. À cet égard, son incrimination constitue la négation de la séparation des églises et de l’État, la négation aussi du principe de laïcité. C’est la raison pour laquelle il relève aujourd’hui de l’analyse purement historique. Les dernières tentatives pour sanctionner pénalement le blasphème en France remontent à la Restauration, plus précisément sous le règne de Charles X.

Une infraction pénale, sous Charles X

Le projet de loi sur le sacrilège, en 1825, prévoyait la condamnation à mort par décapitation, après avoir eu la main coupée, de tout profanateur, notamment lorsque la profanation touchait des hosties consacrées. Après débats, ce châtiment fut finalement adouci en peine de mort, après amende honorable. La loi se heurtait cependant à l’opposition des doctrinaires qui y voyaient une atteinte intolérable à la séparation du temporel et du spirituel. Lanjuinais affirmait que la loi n’a pas à sanctionner les offenses à Dieu, dont lui seul est juge. Quant à Benjamin Constant, de religion protestante, il refusa de la voter au motif qu’elle établissait des incriminations différentes pour le vol d’un vase sacré vide et celui d’un ciboire contenant des hosties consacrées. Il affirmait que ce texte reposait sur une croyance qu’il ne partageait pas, et qu’il avait le droit de ne pas partager. La loi fut finalement votée mais jamais réellement appliquée et elle disparut avec la Révolution de 1830.

Le projet de loi, ironiquement qualifié « de justice et d’amour » de 1827 visait, quant à lui, à museler la presse, en particulier en cas de propos offensants pour la religion. Concrètement, il s’agissait purement et simplement de soumettre toute publication à l’autorisation préalable du ministre de l’Intérieur. Il fut voté, mais tellement modifié par la Chambre des pairs que le gouvernement Villèle décida finalement de retirer le texte. Ce projet de 1827 constitue la dernière tentative du droit français pour sanctionner juridiquement le blasphème.

L’article 11 de la Déclaration de 1789

Depuis cette date, le droit français fait prévaloir l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, selon lequel « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». En l’espèce, « la loi », c’est celle du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse. Elle pose en principe que chacun dispose de sa liberté d’expression dans les médias, sauf à devoir rendre compte d’éventuels abus réprimés a posteriori par le juge pénal. Comment concilier ce principe avec, par exemple, la loi Gayssot ? C’est que, en l’occurrence, ce qui est sanctionné, c’est la négation d’un fait, le génocide des juifs d’Europe, attesté par l’histoire. Le blasphème n’est pas de même nature puisqu’il met en cause une croyance, un imaginaire, une espérance dont nul ne peut apporter la preuve. La notion de blasphème relève donc fondamentalement de la théologie et non du droit pénal ou administratif, sauf à en faire l’instrument d’une croyance particulière. Les adeptes de toutes les religions ne sont cependant pas sans moyens juridiques pour obtenir la condamnation de propos tenus dans la presse, ou de certains dessins, s’ils peuvent être qualifiés d’injure au sens de la loi de 1881.

Depuis une vingtaine d’années, les associations catholiques attaquent systématiquement tous les articles de presse, films, ou livres qu’elles estiment injurieuses. Leurs recours ont au moins permis de préciser la jurisprudence.

Personne n’est contraint de lire un livre, ou un journal

Larry Flint afficheD’une manière générale, le juge accepte d’interdire ou de restreindre la diffusion de documents qui s’imposent à la vue de tout le monde et peuvent donc heurter la sensibilité de certains croyants. Tel est le cas, par exemple, de l’affiche du film Ave Maria dont le TGI de Paris a interdit la diffusion par un jugement du 23 octobre 1984. Représentant une jeune femme à la poitrine nue attachée à la croix, cette image a été jugée comme une « publicité tapageuse » diffusée « en des lieux de passage public forcé » et constituant « un acte d’intrusion dans le tréfonds intime des croyances ». En revanche, l’affiche de Larry Flynt représentant un homme ayant la position d’un crucifié, les reins drapés du drapeau américain et reposant sur un corps féminin ne donne pas lieu à saisie, le même juge notant, dans une décision du 20 février 1997, que la croix n’est pas représentée, et que les autorités ecclésiastiques ne se sont pas jointes au recours. Observons que cette jurisprudence ne repose pas sur une analyse objective d’une image qui serait considérée blasphématoire par telle ou telle religion. Elle s’appuie sur une perspective subjective de l’atteinte à la sensibilité des personnes qui voient cette image, en quelque sorte malgré elles.

Lorsque le recours porte sur un film ou sur un livre, le juge se montre beaucoup moins sensible à ce type de recours. Il fait observer que si l’on ne veut pas être choqué par le film Je vous salue Marie de Jean-Luc Godard, le mieux est encore de ne pas aller le voir (TGI Paris, ord. réf. 28 janvier 1985). Il en est de même des Versets Sataniques de Salman Rushdie, contestés à leur publication en 1989, et que le juge refuse de sanctionner, au motif que personne n’est contraint de lire ce livre.

Dans son appréciation de l’injure, la jurisprudence se montre d’ailleurs extrêmement nuancée, faisant prévaloir autant que possible la liberté d’expression. On se souvient que Michel Houellebecq fut ainsi relaxé en 2001 pour avoir affirmé dans la revue Lire : « La religion la plus con, c’est quand même l’Islam ». Aux yeux du tribunal, de tels propos visaient l’Islam et non les musulmans eux-mêmes. Il n’y avait donc pas injure, au sens juridique du terme.

Les propos qui « heurtent, choquent ou inquiètent »

Cette jurisprudence libérale trouve un écho dans celle de la Cour européenne des droits de l’homme qui l’a davantage suivie qu’inspirée. Dans son arrêt Otto-Preminger Institut c. Autriche du 20 septembre 1994, celle-ci reconnaît certes un « droit à la jouissance paisible de la liberté de religion », formule qui autorise les États-membres à poursuivre les injures ou outrages, comme en droit français. La Cour ajoute cependant que les croyants « doivent tolérer et accepter le rejet par autrui de leurs croyances religieuses et même la propagation de doctrines hostiles à leur foi ». Bien plus, ils doivent aussi admettre le discours provocateur. La Cour admet en effet que l’article 10 de la Convention, celui-là même qui consacre la liberté d’expression, protège aussi les propos ou les dessins qui « heurtent, choquent ou inquiètent », quel que soit le message considéré (Par exemple : CEDH, 25 juillet 2001, Perna c. Italie). Les dessins de Cabu ou de Wolinski sont donc protégés par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Doit-on pour autant en déduire que ceux qui estiment que Charlie allait trop loin ne sont que les derniers représentants d’une société disparue, celle de l’intolérance et de l’obscurantisme ? Certes non, car on perçoit, hélas, certaines évolutions pour le moins inquiétantes.

Le retour du blasphème « modernisé »

La première réside dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme elle-même. Dans sa décision Wingrove c. Royaume-Uni du 25 novembre 1996, elle admet la survivance d’un délit de blasphème dans le droit britannique, susceptible de justifier le refus d’autoriser l’exploitation d’un film. Dans l’arrêt Murphy c. Irlande du 10 juillet 2003, elle précise que l’Irlande peut aussi conserver une loi sur le blasphème, à la condition d’en réserver l’usage aux seuls croyants de la religion chrétienne.

Le problème réside cependant dans les conséquences de cette absence d’engagement de la Cour. Comment ne pas considérer cette jurisprudence comme à la fois attentatoire à la liberté d’expression et discriminatoire ? Attentatoire à la liberté d’expression, puisque le blasphème peut être poursuivi dans certains États-membres, notamment ceux dotés d’une religion officielle. Discriminatoire, car les lois concernées, notamment en Irlande, ne s’appliquent qu’à une partie de la population définie par son appartenance religieuse. La survivance juridique du blasphème est ainsi attachée à une vision communautaire de la société. En même temps, la jurisprudence de la Cour européenne n’est pas laïque. Elle repose davantage sur le pluralisme des conceptions étatiques des libertés que sur le principe de laïcité.

Au plan universel enfin, on voit apparaître un mouvement identique. Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a voté le 14 octobre 2008 une résolution « relative à la lutte contre la diffamation des religions » invitant les États à intégrer dans leur droit positif des dispositions destinées à lutter contre une telle diffamation. Le Conseil admettait que la nécessité de respecter les religions peut conduire à restreindre la liberté d’expression, définition modernisée du blasphème. À ce propos, il convient d’observer que le texte vise essentiellement l’Islam et que cette résolution est le fruit de demandes formulées régulièrement par l’Organisation de la Conférence islamique. Heureusement, on doit préciser que la France ne l’a pas votée, estimant précisément qu’elle reflétait une conception communautariste de la société et risquait de susciter des atteintes à la liberté d’expression.

On voit ainsi apparaître un retour du blasphème, au nom du droit au respect des différentes communautés religieuses. Au moment où la France donne, pour une fois, l’image d’une communauté rassemblée autour de valeurs communes qui sont celles de la République, il convient de se méfier de certains apprentis-sorciers. Derrière un discours d’apparence libérale prônant le respect de la liberté religieuse, se cache la recherche d’une segmentation communautaire de la société. Derrière ce respect affiché des communautés religieuses se cache finalement le refus de tout discours déviant ou simplement ironique. L’équipe de Charlie l’avait bien compris, et elle prônait, par son insolence même, le droit au blasphème.


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  • Lorsqu’un premier ministre déclare qu’une opinion est un délit cela montre qu’on n’a pas avancé du tout sur ce sujet.
    Seule la religion a changé, et donc ce qui constitue un blasphème, mais celui-ci est toujours puni.

    • Entièrement d’accord, le blasphème moderne n’est pas identifié mais il est bien réel et sera poursuivi au plus haut niveau de l’état. La loi Gayssot est un exemple de judiciarisation d’un blasphème moderne.

  • « Charlie Hebdo se moque aussi bien des puissances politiques ou financières que religieuses, dans un rejet libertaire de tous les pouvoirs établis. » Totalement faux : il n’était pas libertaire, mais sympathisant communiste. Il rejetait tout, sauf une idéologie criminelle qui a fait plus de victimes que le nazisme.

    • Non, libertaire. La définition est exacte. « Ni Dieu ni maître ». Après il faudrait analyser la complaisance des libertaires pour les sympathisants du même bord, les ponts et accointances sémantiques, historiques, idéologiques, par solidarité contre le camp d’en face, par facilité intellectuelle ou par lâcheté, tout simplement.

    • bonjour pat , ah mon brave ! ne sentez-vous pas l’odeur des fagots du bucher ? Le nouveau dogme politico médiatique ne permet pas les dérives ! Car ,en vérité je vous le dit : la véritable libre expression ne saurait venir d’ailleurs que de la rue de Solferino & médias publiques !!

    • vous allez pas nous ramener les  » 100 millions de morts du communisme  »

      soyez courtois …

      • Le communisme s’est éteint en 1991, dans sa version officielle en URSS.
        On a continué à parler de la Shoah et de ses 6 millions de morts jusqu’en ce moment sur les chaînes de télévision. On commémore en ce moment même la grande guerre et ses 2 millions de victimes françaises.

        Voudriez-vous mettre un voile noir (de pudeur) sur une part de l’histoire qui vous dérange ?

      • Ben oui. Tant que les chaînes de télévision nous rabacheront la Shoah pratiquement tous les jours, je continuerai de rappeler que le communisme vaut bien le nazisme en terme de crimes et d’horreurs.

        • Du temps de Georges Marchais, j’étais un « anti-communiste primaire ». Le temps a prouvé que j’avais raison. Voter communiste ou nazi, c’est la même chose.

        •  » tant que les chaines nous rabacheront la shoah tous les jours, je continuerais de rappeler que le communisme vaut bien le nazisme en terme de crime et d’horreur …  »

          bravo, c’était exactement le but des rédacteurs du livre  » le livre noir du communisme  » … un livre de propagande, pas d’histoire, mais aprés tout, c’est bien normal, un livre d’histoire, ce n’est pas trés vendeur , l’idéologie, beaucoup plus …

          • C’est bon, on se tape de la pensée unique bobo-gaucho-écolo à la pelle du matin au soir (mangez 5 fruits et légumes par jour). On a bien le droit de se lâcher un peu dans l’anticommunisme primaire, voir carrément néanderthalien : liberté d’expression, circulez, y a rien à redire.

    • Faux, vous trouverez pas mal de une de Charlie/hebdo dénonçant les dérives et les horreurs du communisme.

  • En confirmant cet éditorial implacable d’historique jurisprudentiel et législatif, le CV suivant d’un héros de la liberté d’expression devrait, s’il était nécessaire, nous rappeler de quel bois était fait notre pays en d’autres temps, il n’y a que 250 ans :

    fr.wikipedia.org/wiki/François-Jean_Lefebvre_de_la_Barre

    N’oublions pas au passage, chez les libéraux, que le droit d’auteur est consubstantiel au droit d’expression. Les obscurantistes s’attaquent au droit d’auteur, puis ensuite au droit d’expression, toujours. Supprimer les moyens de subsistance des auteurs et des inventeurs est une censure qui ne dit pas son nom. En supprimant les moyens d’existence de l’auteur, on supprime sa parole.

    Une opinion ne devrait jamais être un délit. Un appel au meurtre, au viol, au vol l’est. 700 textes du Coran sont donc, en République Française et en Europe, un délit. Le Coran est donc inconstitutionnel en Europe à partir du moment où il continue à être un code civil pour une communauté de croyants.

    Comme les lois mémorielles sont une tentative, une réalisation légale, venant d’adeptes – Fabius, Gayssot, Jospin – d’une idéologie ayant prouvé son désamour total pour la liberté d’expression, le communisme. Au diapason du socialisme en général dans toutes ses composantes historiques ou théoriques – national-socialisme, socialisme, communisme, autodafés, Farhenheit 451, 1984, Le Meilleur des Mondes… -. C’est donc sans aucun hasard qu’il se ligue historiquement avec l’Islam : Mufti de Jérusalem, Hitler, Hassan el Banna, Saïd Ramadan, François Genoud. Pour ne parler que des faits historiques factuels à défaut d’une actualité qui aura besoin de recul pour disposer d’une analyse historique sans failles.

    • Les problèmes politiques des Balkans et de l’Europe n’ont pas d’autres origines.

    • les gens qui se drappe dans le droit, et se réfugient derrière la loi, me fond bien rigoler :

      le droit et la loi, suivent bien plus souvent qu’ils ne précedent ce qui s’apparente plus à un rapport de force.

      et comme le dit l’auteure , c’est bien tout l’occident atlantique qui est engagé depuis 30 ans, dans un vaste mouvement régressioniste, dont la montée assez inquiétante de l’islam n’est qu’un des aspect.

      l’écologisme en est un autre : se raccrocher obstinément à l’idée que les écosystème naturels sont ce vers quoi il faut tendre, est un symptome évident de refus du progrés, et disont le franchement, de régression.

      au USA, aprés la période faste, qui vis la nation s’engagé dans des avancés techniques qui lui permirent d’aller sur la lune, on a petit à petit abandonné l’idée de progrés à tous crins et de plus en plus, l’amérique est une nation de conservateur borné qui cherche à enseigner le créationnisme dans les écoles, et fond des grand  » ho ! my god  » , pas trés éloigné des  » allah ouakbar  » musulmans , quand ils assistent à un phénomène naturel inexpliqué ou inexplicable …

      poutine avait bien raison, l’effondrement du communisme ( salut censeur !!! ) est bien l’une des pire catastrophe de la fin du 20ième siècle …

      amen ( de protection )

      • Faut-il encore faire attention, c’est bien les communistes qui ont envoyé un homme dans l’espace ce qui a permis ensuite d’envoyer un homme sur la lune. Rester juste est difficile !

      • Après l’effondrement du communisme, l’affaissement de l’occident ❓

      • Personnellement les créationistes me dérangent moins que ceux qui répendent la théorie des genres, c’est d’un niveau de stupidité bien supérieur. En plus des crimes légaux qui en découleront.

  • Mais le blasphème existe toujours, simplement, les hommes ont déplacé ce blasphème sur le racisme, la shoah, l’homophobie, qui sont de ce fait devenus les nouveaux dogmes du laïcisme. Le blasphème existe donc toujours et c’est cela qui démontre l’injustice et le favoritisme envers les dogmes laïques et la négation des dogmes chrétiens. C’est de la discrimination : il y a les bons blasphèmes et les mauvais blasphèmes. C’est donc la religion dominante qui définit les nouveaux blasphèmes, en l’occurrence le laïcisme.

    • Non Daniel. Vous faites une mauvaise analyse. C’est au contraire parce que le blasphème n’est plus puni de mort par la religion catholique (Chevalier de la Barre, 1766) qu’il se concentre sur elle, par transfert psychanalytique bien compréhensible à défaut de ne pourvoir encore le faire sur une idéologie active qui contient encore 700 textes criminogènes non réformés.

      Mais rassurez-vous, le transfert est en train d’avoir lieu car les barrières défensives du Coran n’ont jamais été aussi proches de tomber. Au sens qu’il n’a plus lieu d’être sous sa forme primitive en Europe car il est inconstitutionnel. Ce sera donc la réforme ou rien. Le courage des hommes politiques ou la guerre civile.

      Je sais, c’est injuste pour la religion catholique qui a repris une place normale, depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État, dans les consciences par définition inviolables jusqu’à plus ample informé sauf si on crée à l’avenir un logiciel de contrôle des pensées. Autre débat.

      • C’est le tribunal d’abbeville puis le parlement de paris qui ont condamné a mort le chevalier de la barre. Vous faites pour les catholiques l’amalgame que vous refusez qu’on fasse pour les terroristes islamistes.

        • Vous ignorez donc l’ambiance des tribunaux de l’inquisition, qui furent une norme sociale pendant assez longtemps. Par ailleurs, pour vous rappeler à certaines réalités, les registres d’état civil étaient tenus avant 1789 par les paroisses, par le clergé. Jeanne d’Arc et Galilée ont été condamnés par des tribunaux ecclésiastiques, eux parmi d’autres. Le Code Civil finalement s’inspire des Évangiles et du Décalogue. Le Coran est la base de la Charia. Me prenez-vous pour un idiot ? Enfin, il n’y a aucune erreur dans la loi de séparation de l’Église et de l’État. Je ne fais aucun amalgame, je constate seulement.

          Dans l’histoire du Chevalier de la Barre, qui sont les plaignants ? Qu’elle est leur puissance juridique et sociale à l’époque ? La loi de 1904 avait une raison profonde, qui a provoqué des débats infinis non terminés encore en 2015 (écoles confessionnelles, laïcité, voile islamique..) que vous devriez analyser. Cette loi de séparation de l’Église et de l’État n’est pas encore intégrée dans le droit coranique (57 dictatures) qui fait la confusion entre le texte fondateur « produit » par Dieu à travers Gabriel, le code civil (la charia), les préceptes religieux, les exigences comportementales.

          Un éclaircissement, une réforme, seront obligatoires. Pourquoi ? Une seule raison. Nous sommes en 2015 et plus au Moyen-âge.

          • l’exécution du chevalier de la barre, s’explique par la volonté des parlementaires, de montrer leur force, à une époque ou ils était sur un siège éjectable ( la réforme maupéou suivra quelques années aprés, si ma mémoire est bonne … ) et de faire peur aux philosophes, notamment aux encyclopédistes. il s’agissait de faire un exemple…
            le clergé a émis il me semble, à l’époque des faits, de grands doute quand à la pertinence d’une exécution aussi barbare.
            dans toutes les époques, les forces progressistes se mesurent aux forces réactionnaires : si les parlementaires et le clergé avaient connu la suite, ils n’auraient probablement pas martyrisé le chevalier de la barre.
            nous ne savons pas encore la suite, mais peut-etre que dans 10 ans, les musulmans regrêteront d’avoir commis des attentat en europe.

    • Et c’est aussi à partir du moment où vous ne montrez aucune rigidité face à la critique, face au blasphème ou ce que vous considérez comme tel, face aux moqueries en vous protégeant de ceux-ci par le rire, par l’humour contre vos propres croyances comme le font si librement les juifs entre eux, que vous sortirez de votre schéma de persécution. Qui ne devra pas signifier non plus que vous baissez les barrières comme les juifs le font face à la barbarie qui veut vous exterminer. Le chemin est long à faire à ce niveau dans les consciences catholiques. Les juifs ont donné, ont passé ce cap.

      • Oui l’humour sur les juifs est vraiment largement accepté dans notre société… d’ailleurs Siné qui s’est fait viré de Charlie Hebdo (vous savez le combattant contre la censure et pour la liberté d’expression) ou bien Dieudonné qui s’est retrouvé pendant 3 mois avec un ministre sur le dos et interdit de télévision pendant + de 10 ans,… peuvent en témoigner.
        Non l’humour sur les juifs est interdit par l’Etat, l’humour sur les musulmans interdit par les malades mentaux endoctrinés mais autorisé par l’Etat, et l’humour sur les chretiens est autorisé car touche une majorité historique,
        Après parler « DES juifs » et « DES musulmans » c’est de la propagande au service de la simplicité. Il n’y a ni entité juive, ni entité musulmane, juste des hommes, des femmes et des enfants… mais bon je parle dans le vide, votre haine est tellement immense qu’elle dégouline à chaque commentaire.

    • « C’est de la discrimination : il y a les bons blasphèmes et les mauvais blasphèmes. »
      Exactement, et sous prétexte de lutter contre la haine on la sème.

  • « Les commentaires sur internet mentionnent quelquefois qu’« ils l’avaient bien cherché ». »

    Et pourtant ce ne sont pas les caricatures de Charlie Hebdo qui ont engendré l’extrêmisme.

    • « le doigt qui montre la lune » n’est pas créateur de la Lune.

    • Pourtant les caricaturistes de charlie (paix à leurs âmes ..) manient tout autant le mauvais oeil que leurs supposés adversaires Islamo -machin qui ne savent même pas faire le distingo entre sunnite et chiite .. S’ils veulent persister dans le blasphème qu’ils le fassent en duel , mano à mano entre gens qui ne sont pas reconnus comme tels .Mais pas nous faire chier avec leurs rituels sanglants à la con d’un autre âge .LOL

  • un contrepoint :
    http://www.zenit.org/fr/articles/unesco-intervention-du-st-siege-sur-le-respect-des-croyances-et-symboles-religieux

    Et cette citation d’Audiard : « les affaires de famille sont comme les croyances : cela force le respect ».

  • Il me transfère aussi un texte publié par Charb, directeur de la rédaction de Charlie Hebdo,
    tué ce matin. Il l’avait publié en octobre 2012. Il s’intitule « Rire, bordel
    de Dieu » :

    « Peins un Mahomet glorieux, tu meurs. Dessine un Mahomet rigolo, tu meurs. Gribouille un Mahomet ignoble, tu meurs. Réalise un film de merde sur Mahomet, tu meurs. Tu résistes à la terreur religieuse, tu meurs. Tu lèches le cul aux intégristes, tu meurs. Pends un obscurantiste pour un abruti, tu meurs. Essaie de débattre avec un obscurantiste, tu meurs. Il n’y a rien à négocier avec les fascistes. La liberté de nous marrer sans aucune retenue, la loi nous la donnait déjà, la violence systématique des extrémistes nous la donne aussi. Merci, bande de cons. » Charb

  • Bien sur « Charlie Hebdo » symbole du droit au blasphème et à la liberté d’expression… bien sur.
    – Affaire Siné opposé à Charlie Hebdo : Siné publie un texte, Charlie Hebdo le vire car il estime le texte comme antisémite, alors que la justice a 2 fois donne raison à Siné et défend son droit à la caricature.
    – Affaire de la pétition contre le FN ; Charlie Hebdo lance une pétition pour interdire le FN… si c’est çà la liberté d’expression, demander l’interdiction de l’expression aux autres.

    Bref venir dans des manifs et à la télé et ici meme parler de liberté d’expression et de Charlie Hebdo c’est une grosse blague… C’est un journal extremiste qui n’avait comme seule valeur, aller là ou tout le monde allait, tapper sur ce qui était a la mode (à une époque l’anti-catho l’était, désormais c’est l’anti-musulman et voila point final)… juste pour vendre un torchon que personne ne lisait. Bien évidement ils ne méritaient pas de mourir, mais qu’on vienne pas parler de liberté d’expression et de Charlie Hebdo c’est tout le contraire, un journal pro-censure, qui s’est toujours battu pour la censure.

    • Militer pour la censure n’est ce pas exercer sa liberté d’expression quelque part ?

      Si ils avaient envie de s’exprimer sur l’interdiction du FN en quoi est ce un problème ?

      • Je dis que lutter CONTRE l’expression de valeurs différentes ce n’est pas se battre pour la liberté d’expression, mais opter pour le droit à la censure. C’est leur opinion et leur liberté d’expression de le faire, mais ils ne le font pas au nom de la liberté d’expression mais au nom de la censure. Et donc mon commentaire est de dire que Charlie Hebdo ne luttait pas du tout pour la liberté d’expression, comme on est en train d’essayer d’en faire un symbole, ils s’en servaient pour vendre (de la liberté d’ex.) mais luttait contre.

  • Merci à Roseline Letteron pour cet article très précis et documenté, comme toujours.

    La question que je me pose toujours après lecture c’est celle de la frontière entre la caricature et la diffamation, la propagande ou la désinformation. Pour prendre un exemple, les caricatures répétées de prêtres pédophiles donnent l’impression aux lecteurs que tous les prêtes le sont, alors qu’il s’agit d’une infime minorité de criminels.

    Plus généralement, à partir de quand les caricatures ordurières que certains trouvent comiques, alors que d’autres les trouvent répugnantes, peuvent elles être considérées comme des incitations à la haine?

  • Très bon article, qui mérite simplement qu’on en prolonge un peu la fin : tout est dans l’ambigüité ou plutôt le contresens entretenus par les religions et certains politiques à propos de la notion de « respect ».
    Une seule catégorie d’êtres a droit au respect : les personnes. Les théories, non.
    Et une religion n’est rien d’autre qu’une théorie sur le monde, son origine, sa fin, la place de l’homme dans tout ça, etc.
    Ce qui manque aujourd’hui, (pas dans la pensée de R. Letteron mais partout ailleurs dans le Droit), cette absence de clarté faisant déjà des ravages dans la jurisprudence, c’est le rappel institutionnel, international si possible, de cette évidence : les hommes méritent le respect, les théories méritent examen. Lorsqu’une théorie exige le respect, c’est pour ne pas être examinée.
    Où en serions-nous si la croyance que la terre est plate avait pu exiger le « respect » ?
    Personne, jamais, nulle part, ne doit avoir l’obligation de respecter une idéologie, religieuse ou autre (le matérialislme dialectique par exemple). Pour les idéologies non-religieuses on ne se pose pas a question. Appliquons le même bon sens aux autres visions du monde, fussent-elles joliment mystiques.

  • Je ne crois pas que le droit au blasphème tel que de demande par l’avocat de Charlie , soit la solution qui permettra à l’humanité de grandir et de s’épanouir.
    La beauté dans son essence ajoute une dimension qui le dépasse.
    Le cœur et l’esprit de l’homme permettent la création d’œuvres artistiques qui font grandir l’ensemble de notre monde. Le blasphème n’est pas ce que l’homme peut donner de meilleur .

    Je suis un humain qui désire la paix dans notre monde , croyant que la beauté ,l’amour et le partage sauveront notre civilisation.

    Je suis aussi un catholique pratiquant qui aime notre monde et sa diversité.

    Sauvons la beauté du monde!

    • Le « droit au blasphème » n’existe pas. Il y a la liberté d’expression et celle-ci a des limites définies dans la loi: la diffamation, l’injure publique, l’incitation à la haine ou à la violence, entre autres sont réprimées par la loi.

    • Vous dites que vous êtes humain ?
      Pourquoi ne vous sentez vous pas Dieu, simplement ?

      C’est le seul et unique moyen de rendre hommage au créateur: le laisser s’exprimer.
      Que dirait-il ?

      La religion n’est pas, c’est une construction humaine.
      Vous seul pouvez l’exprimer par les actes et votre amour du monde.

      Dans un concept de Dieu, il n’existe ni bien, ni mal. En fait c’est impossible de sortir du cadre de Dieu.

      Par contre il est vrai, que l’on peut ouvrir ou fermer la porte à notre cœur et emprisonner Dieu en nous même. Il y a en gros 99% de gens dans ce cas…..

      En théorie Bouddhiste, le bien est contagieux. Mais finalement toutes les religions se retrouvent sur la même chose: l’amour et le partage.

      Donner au monde ce qu’il y a de mieux en nous.

  • Quand Jésus crie, les apôtres accourent.

    Dans cette histoire, personne n’a murmuré à l’oreille des chevaux.

    Justes des extrémistes désintégrés crées par la société Froançaise.

    Il n’existe pas de blasphème contre une religion. C’est des conneries humaines.
    Car, simplement, Dieu pardonne tout.

    Voilà, voilà….juste un prétexte pathétique de gens pathétiques afin de faire le mal.
    Le mal est humain, il n’est jamais Dieu.

    Donc c’est impossible d’offenser Dieu (il s’en tamponne).

    C’est un peu comme les gamins de 7 ans à la cours de récré:
    ta mère est une …..
    vas y répète si t’es un homme.

    Et oui, c’est de ce niveau là !
    7 ans environ.

    • J’adore la parabole de la cours de récré de maternelle : trop juste !

      Oui, tant que les gens se comporteront comme des gamins de 7 ans (mais avec des vraies kalachnikovs et des vais RPG) faudra quelqu’un pour siffler la fin de la récrée et leur faire copier des lignes.

      Ca vaut pour les gamins à barbe avec les kalaches comme pour les gamins à barbe avec des crayons.

      « J’en ai une plus grosse que toi, tu m’attraperas pas derrière mon crayon, t’oseras jamais, même pas cap, nananinanère ! »

    • Petite pensée pour la quantité de fric que les débats parlementaires, les conférences internationales, les délires médiatiques, les empoignades à la « il est pas frais mon poisson » que la réflexion transcendantale des zélites va nous couter, pour régler un problème qui effectivement est du niveau de cour de récré de maternelles… vive les impôts !

    • Dieu ? C’est le copain invisible ? Niveau gamin de 4 ans là…

  • Le « droit au blasphème » ?
    Un nouveau droit inventé par les idéologues et utopistes de gauche …
    Il est curieux que l’on invente ce « droit » alors que le blasphème est un trouble de l’ordre public…
    La gauche détruit toutes les bases de notre civilisation !

    Bref, en FRANCE, tout est permis, sauf… tout ce qui dérange les bien-pensants qui nous gouvernent…

    • A AL NAZRANI
      OUI il n’y a pas de limite à la liberté d’expression sauf si cette liberté outrage Cricri encore qu’à mon sens c’est le singe qui aurait dû se déclarer offensé !!!! Mais la pauvre bête même pas un avocat commis d’office !!!!
      Toujours deux poids et deux mesures c’est l’ADN de la gauche !!!!

    • Non Monsieur il n’y a pas d’interdiction du blasphème en France.
      Comme le rappelle fort bien Mme Letteron il n’est plus réprimé par la loi depuis 1789.
      Ce n’est pas non plus un trouble à l’ordre public.
      D’ailleurs comment pourrait-il en être autrement dans un Etat laīque ? il suffit d’imaginer deux religions affirmant sur certains points des positions opposées (pensez aux interdits alimentaires…) qui se « blasphèmeraient » l’une l’autre par la seule affirmation de leurs doctrines, et ne pourraient donc se pratiquer.

  • Excellent article fort à propos. Merci.

  • Le blasphème est une insulte à la croyance et au sacré de l’autre , volontairement on provoque son ressentiment , on empiète sur sa liberté , le blasphèmemateur déborde sur la liberté du groupe visé en
    s’exposant tout comme il expose la collectivité entière toutes croyances te incroyances confondues .

    Dans l’auditorium de Radio France comble , poursuivant dans l’euphorie du rassemblement, l’hommage aux assassinées j’ai été stupéfait d’entendre un journaliste revendiquer le droit au blasphème, plus stupéfait encore d’entendre l’auditoire l’applaudire sans qu’aucune voix courageuse ne s’élève pour rappeller au simple Bon Sens ,le blasphème est une véritable déclaration de guerre pour ceux qui se sentent visés.
    est ce votre but ? Mon souhait est la paix je ne suis pas Charlie Hebdo .
    Ne confondez pas liberté avec insultes et désordres , apprenez à vos enfants le respect du prochain

    • « la liberté du groupe »

      quelle liberté?

    • Evidemment qu’il y a un droit universel au blasphème ! Les religions n’ont pas plus à être protégées contre la dérision que les partis politiques, et toutes autres opinions ordinaires.
      Les religions professent avec arrogance des « vérités » contradictoires, au point d’entrer en guerre parfois les unes contre les autres(*). Il faut qu’elles assument le risque : quand on vit d’affirmations sans preuves, et pour certaines religions, de menaces, pour l’au-delà toujours, pour le présent parfois, il faut savoir que le ridicule guette à chaque coin de page. Au moins ne tue-t-il pas. Les Kalachnikov, oui.
      Quand sortira-t-on de ce scandaleux « équilibre » fait entre le croyant « atteint dans sa foi », « blessé dans ses convictions  » et le cadavre criblé de 7,62×39 ?

      (*) au fait, comme elles se contredisent, il faudra, si on crée le délit de blasphème, décider en même temps quelle sera la religion qui bénéficiera du cadeau,. Car chacune est blasphématrice, souvent très violemment (« porcs », « fils de singes »…) envers les autres. Laquelle sera l’élue, protégée de la critique pour l’éternité ?

    • On peut parfaitement apprendre à ses enfants le respect du prochain – et même de faire attention à ne pas le blesser dans sa croyance – tout en revendiquant la liberté de blasphémer.
      Outre que les opinions de chacun peuvent être différentes, que ce qui est offense pour l’un ne l’est pas pour l’autre et que je ne connais pas forcement – et que je n’ai pas â devoir connaître – le détail des convictions de mon voisin, ce n’est pas à la loi de me dicter ma morale.
      Mais je puis en avoir une.

  • La vérité sort de la bouche des enfants.

    • La censure gagne. Le blasphème sera donc bientôt puni de mort. C’est ce qu’on avait compris la semaine dernière. Alain Madelin revendique par ailleurs dans un article connexe l’alignement progressif sur la charia. On aura tout lu.

      • « 2015/01/12-194193

        Contrepoints: Pour finir, vous tenez à rappeler que ceux qui attaquent l’islam en en faisant la cause des troubles actuels se trompent de cible…

        Alain Madelin : L’Islam, comme le christianisme n’est pas une religion parfaitement libérale. Pourtant, quand on prend la peine d’analyser en profondeur le problème on se rend compte qu’il n’y a aucune fatalité, et même que l’islam est une religion tout à fait favorable à l’économie de marché. Même la charia, bien comprise, est une matrice d’État de droit. »

        On écrira : « d’Occident à la charia, le parcours complexe d’Alain Madelin au nom du libéralisme. »

        • oui, même le nazisme était une religion parfois tout à fait favorable à l’économie de marché …

          le problème du nazisme, comme celui de l’islam, et contrairement au nuage de tchernobyl, c’est qu’il ne sait pas arrêté à la frontière …

          achtung panzer !

        • Pourtant, qu’on le veuille ou non, l’Islam est certainement la religion monothéiste la plus sectaire et la moins libérale qui soit.

          En même temps, croire en un dieu imaginaire qui vous gache la vie démontre la bêtise des religions et de leurs pratiquants.

          Au moins, chrétien et musulmans se ressemblent là dessus !

          • La seule différence de nature entre les religions, idéologies, philosophies entre elles est juste une question de mort ou de vie.

            Celles du passé sont pour la mort.
            Celles de l’avenir pour la vie.

            Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas.

      • Retour en 2017 de la loi de 1827 ❓
        Avec des raffinements ❓ (de multiples rondelles pour monter l’importance de la punition ???)
        Et là, c’était pas des Iraniens, mais bel et bien des français. COCORICOn ❗
        Eh bé 🙁

  • Il semble que l’état va réagir en redonnant plus d’importance et de protection aux différents cultes alors qu’il y avait opportunité pour limiter l’obscurantisme religieux et redonner vie aux valeurs laïques.On peut se demander néanmoins si le catholicisme ne sera pas la seule religion qui pourra être critiquée comme une sorte de défouloir. Le judaïsme n’était pas critiquable et c’est maintenant au tour de l’islam.

    • pauvre don camillo, s’il revenait aujourd’hui, il serait condamné à se prendre des coups de pieds au cul par peppone et son copain mouloud …

      tu ne cries plus très fort , jésus !

  • Merci pour cet excellent article. Il faut signaler à l’attention des lecteurs la survivance du délit de blasphème dans le droit français (droit local d’Alsace Moselle), dont le code pénal local (Alsace-Moselle). L’article 166 indique que « Celui qui aura causé un scandale en blasphémant publiquement contre Dieu par des propos outrageants, ou aura publiquement outragé un des cultes chrétiens ou une communauté religieuse établie sur le territoire de la Confédération et reconnus comme corporation, ou les institutions ou cérémonies de ces cultes ou qui, dans une église ou un autre lieu consacré à des assemblées religieuses, aura commis des actes injurieux et scandaleux, sera puni d’un emprisonnement de trois ans au plus. » L’Islam n’entre pas dans le champ du texte, dit une jurisprudence concernant d’ailleurs Charlie Hebdo de l’an passé. Ce texte répressif, plutôt incongru, mériterait d’être supprimé.

    • Et c’est là qu’on repense aux Femen qui sont allées poser seins nus bien sûr dans une cathédrale à Strasbourg. Mais à leur sujet je pense qu’on pourrait simplement poser comme question : « Une cathédrale est elle un lieu public ? »

  • Il y a ce qui s’est passé, et il y a ce qui se dit ! Et ce qui se dit et s’écrit est inquiétant ! Beaucoup de choses sont en passe d’être oubliées que l’on appelait les classiques…Ces classiques n’étaient pas de la culture mais l’essence de la nature humaine.
    Antigone ! Et Créon ! Chacun irréductible et à juste titre chacun dans son domaine: la loi pour Créon, l’éthique pour Antigone. L’admiration de la loi ! La sophistication de la loi ! La puissance de l’éthique d’Antigone ! La loi finira par prétendre qu’elle est l’éthique, que l’obscène s’il n’est pas perçu comme obscène par le législateur n’est pas obscène, et qui celui qui voit l’obscénité là ou il est décrété qu’elle n’est pas n’est pas, est un barbare, un déviant, un provocateur…Quelle obscénité que cette prétention.
    Le sens commun le plus élémentaire nous dissuade de notre liberté d’expression, dans notre vie. Même dans un couple, il n’est pas bon de tout dire, n’importe comment. Mais la loi, par le mystère de son essence aurait crée une liberté absolue dans un cadre institutionnalisé qui est « la presse » ; de tout dire. On sent beaucoup moins d’unanimité à étendre ce droit aux essayistes et romanciers, voire humoristes !
    La PRESSE aurait donc une prestance pour la pensée collective qui méritât qu’elle soit protégée contre tout y compris ses excès dont il semble cependant qu’ils n’existassent pas, si on se déclare d’emblée provocateur, iconoclaste. Il a donc une difficulté à passer de l’individuel ou l’on se permettrait peu de choses, au national ou presque tout est permis.
    La liberté d’expression est une chose étrange sémantiquement ! Il y a le droit d’annoncer des faits qu’ON vaudrait garder secret ( Journal mediapart et Cahuzac), il y a des opinions-réflexions ( celles que l’on trouve dans Contrepoints par exemple , et il y a des expressions qui n’ont d’autre sens que l’abaissement d’un individu, ou de plusieurs par une duplication de leur identité. Pour être plus clair, je ne perçois en aucune façon en quoi Marine le Pen représentée comme une merde sur un drapeau tricolore, ou le prophète musulman affublé d’un nez de cochon, apportent à la liberté d’expression sinon du dérisoire ! Le spectacle pitoyable de ces expressions devrait entraîner à minima leur ignorance, mais la nature humaine si bien décrite par nos penseurs moralistes du 18 siècle, fait que le tapage se fait autour de ces « merderies » qui attire « les mouches » (excusez cette licence que Charlie hebdo n’aurait peut être pas désavouer à son endroit). Ainsi ce n’est pas tant la liberté d’expression qui inclus le pouvoir d’insulter, de ridiculiser, que l’écho qui lui est fait qui pose problème. En effet par l’écho que fait une population d’un sujet, une autre partie de la population sent l’insulte. Nous ne sommes pas dans le domaine de la loi, mais dans le domaine sociologique, ethnologique. Les vielles sociétés puent la vieillesse, de leurs querelles byzantines, dans leurs prétentions impuissantes, dans leurs sophistications stériles…Il manque un Nietzche pour décrire ce que nous vivons…
    Les hasards de la vie, m’ont fait vivre et travailler en Arabie Heureuse, il y a bien longtemps. Il y avait un consensus, une tradition qui était de ne jamais offenser un autre homme, car ce monde pauvre excluait l’irresponsabilité. celui qui commençait avait toujours tort, car seul un fou disait-on la-bas, peut tenter de proportionner les révoltes et représailles dans un jugement ! Entre le sage et le fou qui reçoivent l’injure, il y a un monde…mais pourquoi absoudre celui qui injurie, et même l’aduler comme un représentant de la liberté ! Sauf le respect que l’on doit à chacun, et l’absolution quand ils sont morts .
    les sophismes juridiques ne sont pas la marque de l’achèvement d’une société, mais de son déclin. La loi ne peut avoir pour finalité d’encourager la vulgarité, la sottise, l’injure, sauf à prétendre qu’elle ignore la morale, l’exemplarité, l’éthique. Les rapports de la cour des comptes, n’intéressent plus guère nos citoyens si avides de défendre la démocratie ! C’est tout dire de la liberté d’expression….et de nos valeurs ! Sinon peut-être la prétention qu’on en affiche.
    La modestie des jugements, des analyses, la pondération des comportements seraient peut-être de mise, puisque nous venons de rencontrer une tragédie. Le fameux « chant du bouc » de Dionysos qui apparaît quand la folie des émotions, ou des lois, nie la dignité humaine. Ils suffiraient de la violence de 3 hommes, pour dissimuler l’offense faite à une multitude, garantie de surcroît par la loi.
    Nazrudin avait été offensé et giflé par un riche commerçant. Il alla voir le juge pour obtenir réparation. Le juge dit au riche commerçant: en punition tu lui donneras un plat de riz ! Nazrudin alla gifler le juge et lui dit: tu mangeras le riz à ma place.
    Respectueuses salutations

  • Étonnant aussi que les seules illustrations utilisés pour cet article soient des blasphèmes contre des symboles chrétiens. La peur ? L’auto-censure ? La stigmatisation ? Le vivre ensemble ? L’amalgame ? Finalement… on s’aligne même ici sur les préceptes du Coran et de la Charia, en somme.

    J’ai été censuré toute la journée sur cet article, 10 fois.

    • Vous n’avez qu’à faire comme moi:

      Dire des trucs qui ont l’air con, mais qui en fait peuvent être interprété différemment suivant le lecteur 😉

      J’ai très peu de censure, je dois raconter que des trucs inutiles (ou con).
      Mais qu’importe, soyons fou, soyons libre.

      • Mince, vous avez trouvé mon astuce, encore que une ou des fois j’ai pas compris la censure, moi je me suis dis que c’était à cause de mon nom, mais va pour la connerie 🙂 d’ailleurs je pense que c’est une part non négligeable, la connerie, sur Cps, ça donne un côté cool et sympa, si c’est bien fait 😉

        • Peut-être mais on vient ici pour défendre la liberté, le paradoxe est là !

          • Ah, peut être vous mais moi non, je n’aime pas à avoir à défendre quoique ce soit, si je suis fidèle à ce site c’est par amour non pour défendre la liberté… Et puis j’ai vraiment pas envie qu’il arrive quelque chose a Cps, alors ok à la modération!

  • La liberté tant revendiquée ces derniers jours , en particulier par ceux-là même qui la musellent , est comme la République UNE et INDIVISIBLE !!!!!Soutenir le droit à la liberté d’expression quelqu’en soit le contenu pour Charlie Hebdo ou pour les magistrats épinglant des victimes de crimes sur leur mur pourquoi pas mais soyons homogènes et accordons cette même liberté aux idées que nous ne partageons pas : exemples Dieudonné ou Le Pen , Zemmour ou Houellebecq !!!!! Laissons les s’exprimer et combattons les à la loyale si nous avons des arguments à leur opposer .Les politiques veulent nous saucissonner la liberté en fonction de leurs préférences et cela est parfaitement scandaleux !!!!!!

  • Qu’en est-il de la provocation ? La répétition ? Ceux qui ont tué n’ont aucunes excuses. Beaucoup de morts pour du papier, même pour eux-même. Cependant ne les a-t-on pas provoqués en sachant que ces fous pouvaient passer à l’acte facilement ? Pour ma part, je ne sais que penser. Où est la limite ? En plus, je considère que les religions, au lieu d’apporter calme et sérénité, apportent plus de gestes comme cela. En laïcité la religion devrait être interdite en dehors de la sphère privée, mais c’est peut-être aussi aller trop loin ! Toujours est dit maintenant celles qui portent le voile c’est par fanatisme religieux !

    • « Cependant ne les a-t-on pas provoqués en sachant que ces fous pouvaient passer à l’acte facilement ?  »

      D’abord ce ne sont pas des fous. Les conversations téléphoniques que BFM a publiées sont très calmes et très posées. Ces trois « fous » savaient parfaitement ce qu’ils faisaient, pourquoi ils le faisaient et ce qu’ils risquaient.

      Ensuite ce que vous appelez provocation n’en est pas une. Les dessinateurs ne sont pas allés coller des affiches sur les murs des cités. Personne n’est obligé de lire CH.

      Enfin, même si c’en était une, c’est un peu comme de reprocher à une femme violée la façon dont elle s’habille. Les assassins sont seuls responsables de leurs actes.

    • « En laïcité la religion devrait être interdite en dehors de la sphère privée »

      Vous confondez la laïcité avec l’athéisme militant. Les religions sont des faits sociaux et non pas des faits privés. Les croyants ont droit à la même liberté d’expression que les non croyants.

  • Moi j’ai une solution : Ceux qui veulent la paix « absolue » dans leur esprit et ne jamais être déranger par le doute et l’opinion des autres peuvent se tirer une balle dans la tempe. 100 % d’éfficacité.

  • Sacrée Roseline, quelle marrade cette histoire de basse flemme ! ça change des bouffeurs d’uranium et autres éleveurs de moutons qui postent sans vergogne sur cette crêpe-dentelle.
    C’est illisible, sans humour, rien pour accrocher.
    Sur France Culture yorait eu de l’impact, ici on voit bien que ça se barre dans tous les coins – les com’s je veux dire.
    Ils en peuvent plus nos pauvres internautes, l’index spatulé et les yeux en trou de bite…
    J’ ai pas de chute, désolé, mais c’est pas grave tout le monde dort déjà !

  • Pour Libération le vrai danger pour la France n’est pas le terrorisme mais l’islamophobie !

    Je remonte le temps et s’accumulent les victimes du terrorisme islamiste, et ne trouve pas de meurtres commis par les islamophobes. J’en suis à début Novembre 2014 et m’arrête…

    Le mieux pour la France est pas de terrorisme islamique, pas d’islamophobe, et moins de journaux de « beaufs incomplets » (cf. Houellebecq en 2005)

  • Clairement que le blasphème est sévèrement puni, mais uniquement quand il blasphème la religion d’Etat, la morale bien pensante du politiquement correct.

    Tous ces trucs que l’on a le droit de penser tout bas, mais pas de dire tout haut : révisionnisme, propos racistes et autres amalgames sont du blasphème.

    Ce débat sur le droit au blasphème est de l’enfumage total, qui n’a que deux but : rajouter quelques centaines de pages au Code civil déjà complétement ingérable (ca fait vivre les juristes et les législateurs) et renforcer l’inquisition de la doctrine unique (vous osez dire que ca sert à rien de manger 5 fruits et légumes par jour ? allez hop : police menottes prison)

    3 solutions rationnelles (socialistes) : soit on autorise tout, soit on n’autorise rien, soit on fait des milliards de textes pour expliquer ce que l’on a le droit de dire et ce que l’on n’a pas le droit.

    … retour à John Locke, on arrête la raison pure, on pense autrement, empiriquement, libéralement ….

    Toute critique d’une idée qui relève de la foi ou de l’opinion et qui n’apporte aucun argument rationnel ne peut être que source de conflit, ne peut avoir comme seul but que de blesser, de se moquer, d’injurier ou tout du moins ne générera qu’un dialogue de sourds.

    Dans ces cas là, on demande gentiment aux protagonistes de se taire, et de discuter raisonnablement de sujets raisonnables.

    • « Dans ces cas là, on demande gentiment aux protagonistes de se taire, et de discuter raisonnablement de sujets raisonnables. »

      Vive la censure !

      MDR

  • Cela dit dans les attendus de sa décision du 12 mars 2008 de rejet dans l’affaire des caricatures, la Cour d’appel, après avoir rappelé qu’en France le blasphème n’est pas réprimé, n’en a pas moins reconnu qu’une des caricatures pouvait choquer et susciter l’émoi de l’ensemble de la communauté musulmane et n’a rejeté la qualification d’injure qualifiée que parce que cette caricature ne pouvait se comprendre qu’à la lumière du reste du journal.
    Il semble donc que la publication cette caricature isolée aurait pu faire condamner Charlie-Hebdo.
    La difference avec le blasphème est ténue.

    • Certes.
      Les islamophiles se plaignent pour 3 dessins, mais CH insistait lourdement et systématiquement sur les cathos.

      Et rien à voir entre les 2 genres de caricatures.

      La répétition de caricatures excessives contre les cathos aurait très pu être une faute grave de CH.

  • Il ne s’agit pas de représenter une société disparue, il s’agit de s’adapter à la société actuelle. Je vous rappelle que la France combat le terrorisme depuis près de 15 ans maintenant? C’est ça la vie actuelle. Il faut donc le combattre intelligemment et pas dans le n’importe quoi.

  • blablablabla. Il ne vient pas à l’idée de certaines personnes qui si Charlie Hebdo était au bord du dépôt de bilan c’est qu’il ne font plus rire grand monde ?

  • Je rappellerais bien à l’auteur de cet article que les terroristes emploient des méthodes utilisées dans une société qu’on croyait disparue

  • « Disons-le clairement, ce retour du blasphème témoigne d’un retour des intégrismes religieux, retour qui touche aujourd’hui l’ensemble de notre société. »

    En quoi le blasphème témoigne-t-il des intégrismes religieux ? N’est-ce pas le contraire ?

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