L’écologie cyclique

L’écologie cyclique est un reniement de la réalité qui se contredit régulièrement.

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L’écologie cyclique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 décembre 2014
- A +

Par Michel Gay

Eau du robinet de Sacramento Credit Christina (Creative Commons)

L’écologie cyclique est la propagande qui met en avant un produit, ou un comportement, en faisant croire qu’il est indispensable pour « sauver la planète ». Les arguments sont fondés sur des vérités incontestables puis, quelques années plus tard, les mêmes, ou presque, promeuvent le contraire avec la même ardeur.

Il y a peu de temps, on ne jurait que par l’eau en bouteille. L’eau du robinet était suspecte, tout juste bonne à laver la vaisselle. Puis, revirement spectaculaire, les bouteilles en plastique contamineraient l’eau, favoriseraient la consommation de pétrole utilisé pour leur fabrication, et les déchets s’accumuleraient dans l’environnement. L’eau du robinet est redevenue le nectar limpide de la nouvelle source de vie.

Puis, ce fut le tour des biberons en plastique et des tétines imprégnées de « bisphénol-A ». Les passions s’enflammèrent pour savoir s’il valait mieux allaiter ou donner du lait de vache. Et, une fois bu le lait maternel, ou de vache suivant la tendance du moment, vint le temps de bannir les couches jetables pour lutter contre le gaspillage. Mais les couches lavables polluent par déversement chimique… sans mentionner la corvée désagréable du nettoyage. Mais que ne ferait-on pas pour accéder aux vérités fortes et saines de l’écologie pour sauver la planète ?

Il y a 50 ans, les tramways, dont les fils électriques dans la rue heurtaient la vue, ont été supprimés. Miracle, ils sont aujourd’hui parés de toutes les vertus et ils réapparaissent dans les centres villes car ils ne consomment pas de diesel et n’émettent pas de CO2.

On peut aussi évoquer pour mémoire les « pluies acides » qui devaient ravager les forêts de sapins des Vosges et les gaz frigorifiques qui allaient nous faire griller en supprimant la couche protectrice d’ozone dans la haute atmosphère.

réinventer le feu René Le HonzecOn passera rapidement sur les lampes à économie d’énergie qui n’économisent pas beaucoup l’énergie ni le porte-monnaie des ménages, mais qui furent un joli coup financier pour les fabricants. Ils ont réussi à nous vendre des lampes trois plus chères avec la bénédiction des écologistes. Dès que ces lampes ont été les seules disponibles sur le marché, « on » s’est aperçu que la fabrication et le recyclage n’étaient pas aussi écologiques que prévu.

L’écologie cyclique s’est une fois de plus mise à tournoyer, créant de la confusion, désorientant les citoyens jusqu’à la nausée en manipulant ses émotions (protéger ses enfants et l’ours polaire) et son sens du devoir (préserver la planète).

La mode est un type de promotion cyclique mais il ne faudrait pas la comparer à celle procédant de l’écologie. Ce serait l’atténuer et l’innocenter. La mode est une dérive orchestrée du goût qui tourne parfois en boucle. Mais elle ne fournit aucune justification. Elle s’assume en rouge ou en noir, avec jupe courte ou longue, ou en pantalon à pattes d’éléphants sur le registre « qui m’aime me suive… ». C’est cyclique mais plaisant comme les saisons.

L’écologie cyclique est un reniement de la réalité qui se contredit régulièrement. Elle se justifie par des vérités « évidentes » et, si possible, culpabilisantes, répétées quotidiennement dans les médias. Car derrière l’écologie cyclique se profilent toujours des groupes de pression. Il y a, bien sûr, des industriels qui font leur métier (qui les blâmerait ?) pour créer ou élargir un marché. Mais il y a aussi des mouvements associatifs à visées idéologiques… ou politiques.

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  • Hélas, qui va comprendre ce qu’est une « vérité évidente » et pourquoi c’est presque toujours une erreur ou une demie vérité dont l’acceptation à priori est la base de raisonnements biaisés. Et quand ce raisonnement aboutit à une impasse logique, personne n’est capable de remonter à la « vérité évidente » du début pour la remettre en cause, puis qu’elle est vrai par définition. Certains vont même jusqu’à remettre en cause la logique – puisqu’elle contredit des « vérité évidente », la logique est reniée et on discute dans un flou artistique sans aucune contrainte de cohérence et de vraissemblance.

    • je suis sur qu’à la télé chilienne aprés 73, on n’entendait plus les sornettes du genres :  » les nitrates font mourir les nourrissons  » ou  » les loups n’attaquent pas l’homme  » .

      à quelques chose le malheur est bon …

  • Une opinion sur l’écologie, et quelle opinion (!), et seulement 2 commentaires !
    J’admets que commenter ce gloubi-boulga relève de la gageure.
    Essayons d’amorcer.
    Si un de ces cycles dure un an, peut-on alors parler d’encyclique ?

    • bonjour Picétou , le peu d’enthousiasme à polémiquer sur le sujet ,vient peut-être du fait que les vieux ronchons de mon acabit en ont assez de rabâcher sans échos leurs expériences de visu ; alors qu’en professionnels de la mer ils constataient dès les années 60 ,les pollutions non dénoncées , qu’ils constataient que les dits écolos ,n’étaient que de salon et au grand jamais ne mettaient la main aux interventions des particuliers comme votre serviteur ,débarrassant les rivières ,collectant les déchets côtiers , replantant des haies , etc….tout cela sans échos ,ayant la pénible impression de communiquer dans le vide *,et puis se disant qu’après tout avec les médias modernes tout un chacun pouvait mesurer l’ampleur des dégâts et agir en conséquence ….mais comme vous le savez peu de choses bougent véritablement .
      * Ne vous méprenez pas ; ce qu’accomplissent les bénévoles ,ça n’est pas pour la gloire ,c’est juste pour que notre environnement soit aussi beau qu’avant et laisser un peu moins de « saloperies  » à ramasser pour les suivants

      • Ah! voilà un peu de bon sens et du concret dans ces « combats » écolos consternants.

        Et la première chose à faire pour la nature: cesser de balancer ces déchets sur les bords des routes et par-dessus bord en pleine mer. Ce genre de comportement, ce n’est pas juste la faute du grand Kapital, non, c’est monsieur tout-le-monde. Quand les gens comprendront qu’il y a des poubelles pour recueillir leur déchets, quand les entreprises comprendront qu’économiser sur la collecte et le recyclage des déchets se paiera tôt ou tard, on aura bien avancé.

  • Les écologistes ont surtout besoin d’exister (et d’avoir du pouvoir). Les contradictions ne les gênent pas, et les gens ont assez peu de mémoire pour se faire « balader » à chaque fois…

  • les écologistes tombent dans le propre piège..
    jamais de relativité…savoir si telle chose est mieux ou pire qu’une autre…
    choisir une cible… apporter des arguments quantitatifs non relatifs…demander l’interdiction…
    le cas du diesel en ville est marrant…zut si on interdit le diesel, il faut interdire les feux de bois…ah non on ne va pas inciter les gens à se chauffer électrique donc nucléaire…. bah…

    • D’une façon générale et pragmatique, attitude totalement incompréhensible pour un écologiste, il faut distinguer la théorie et son application. Toute théorie est susceptible d’être fausse – et cela d’autant plus que le domaine est complexe. Mais la mise en application est tout autant périlleuse.

      Pour faire un parallèle, je prendrais le cas de la programmation informatique. On peut se planter dans l’objectif même de la programmation : réaliser un programme répondant à de faux besoins. Mais le programme lui même est toujours dans son premier jet truffé de bugs. Mais avant même de mettre le programme en test, il faut que le code ait un sens (que le compilateur ou l’analyseur ne le rejette pas) et que l’on ne puisse détecter des incohérences qui échappent à cette analyse formelle.

      Ceux qui ne sont pas rigoureux dans la conception ne parviennent même pas à faire fonctionner un programme – et un programme qui fonctionne est encore loin d’être utile ou bénéfique. Pour moi les idées écologiques ne passent en général même pas le premier test de la cohérence. Inutile d’essayer de les mettre en application (c’est voué à l’échec) et de se demander si elles sont utiles. (c’est du temps perdu dès le départ de rechercher des solutions à des faux problèmes – mais cela regarde les faiseurs de théories).

      • Oui toutefois l’empirisme, m^me dans le cas d’un système complexe, peut marcher un peu, on voit un petit problème on imagine une solution et on regarde humblement si la solution proposée résout le problème sans en créer de nouveaux… ça c’est acceptable et le monde fonctionne comme ça , on admet que l’erreur et possible ( on fout le principe de précaution au feu) et on fait marche arrière si on se fourvoie…c’est du « réglage » sociétal.

        Pour les écologistes , le problème est hypothétique à venir et énorme..grosso modo  » le progrès technique est à terme néfaste  » et ils proposent des solutions que l’on sait néfastes immédiates et énormes en expliquant que c’est moins pire…

        • Oui, c’est normal que les jeunes veuillent refaire le monde, mais leurs aînés n’ont-ils rien appris ? J’enfonce une porte ouverte, mais on a besoin des jeunes pour avoir des idées neuves et des anciens pour freiner des quatre fers. Où est la voix de la sagesse dans la question de l’écologie ? Est-ce que tout le monde pense que les centaines de revendications contradictoires des écolos sont compatibles, qu’on peut les mettre toutes en place et en même temps, que cela n’a aucun coût et qu’il suffit de passer une loi ?

          • Non, bien sur d’autant que l’écologie a toujours traité la question de l’énergie par dessus la jambe et donc s’est très vite séparée de gens raisonnables .
            Et quand on voit la dérive idéologique qui atteint à la religion, on peut se faire du souci.

            Je me suis toujours demandé quand auraient lieu les premiers attentats terroristes pour cause d’écologie.

  • Billet d’humeur fort agréable qui dénonce avec humour une société qui ne vit plus que par réactions.

  • On voit pas bien où cet article veut en venir. C’est une énumération de choses ou de faits sans analyse.
    L’eau du robinet? Elle est de très bonne qualité en France.
    Le bisphénol? Oui, y-a t-il quelque chose à redire dessus, pas sur.
    Les tramways? Ils n’ont pas été supprimés en raison du « trouble visuel » (on à a droit à ça à chaque fois..). Ils reviennent pour des questions de bon sens et constituent un excellent moyen de transport urbain.
    Les pluies acides? Oui, et donc? On est plus dans les années 50, et les émissions responsables de ces pluies acides ont diminué dans nos régions. Pour la couche d’ozone, c’est indiscutable
    Les lampes? L’article nous propose des jugements hâtifs, des « on dit », bref, rien.
    etc

    • L’article tente d’expliquer qu’il n’y a pas de bonne solution évidente qui résiste à l’épreuve d’un test de mise en application et d’un examen impartial du résultat. C’est à ça que servent les modes : tester de nouvelles idées La plus grande qualité de l’homme n’est pas l’intelligence, mais sa curiosité. Et c’est aussi pour ça qu’il y a bien plus de phénomènes de mode que de réels changements durables. Et je dis changement et non amélioration, car amélioration est souvent subjectif et quand l’amélioration peut être qualifiée d’objective, de nouvelles circonstances peuvent toujours la remettre en cause.

      Si vous ne voyez pas toutes ces limites, c’est que vos lunettes de soleil sont trop teintées en vert.

  • joyeux noël et j’offre mon sapin renouvelable, recyclé c’est le cas de le dire…un vrai serpent de mer celui là.

    http://dailygeekshow.com/2014/12/20/lavenir-des-eoliennes-se-situe-dans-les-feuilles-de-larbre-a-vent/

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Nicolas Quénel est journaliste indépendant. Il travaille principalement sur le développement des organisations terroristes en Asie du Sud-Est, les questions liées au renseignement et les opérations d’influence. Membre du collectif de journalistes Longshot, il collabore régulièrement avec Les Jours, le magazine Marianne, Libération. Son dernier livre, Allô, Paris ? Ici Moscou: Plongée au cœur de la guerre de l'information, est paru aux éditions Denoël en novembre 2023. Grand entretien pour Contrepoints.

 

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