Enseigner : un emploi d’avenir ?

Pourquoi les jeunes générations se détournent du métier d’enseignant ?

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Enseigner : un emploi d’avenir ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 décembre 2014
- A +

Par Vincent Feré.

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Faisant sans doute involontairement preuve d’humour, la gauche a embauché dans l’Éducation nationale des « emplois d’avenir » alors que la profession enseignante connaît une dramatique crise de recrutement qui étonne même certains spécialistes de la question comme le sociologue François Dubet.

Ainsi, en juin 2014, sur le site Rue 89 déclarait-il :

« Avec un chômage de 25 %, une telle profession dans la fonction publique devrait attirer. Ce n’est plus le cas et c’est une énigme ».

Et Dubet d’écarter l’explication par la faible rémunération des enseignants – « mon sentiment, c’est que le salaire n’est pas fondamental dans la […] désaffection que nous constatons aujourd’hui » – au motif que « les profs n’ont jamais été bien payés mais la profession avait un prestige indiscutable ».

Certes, les faibles salaires ne sont pas la seule explication à la pénurie de professeurs, mais ils sont un des éléments qui expliquent le désamour pour une profession jadis enviée et recherchée. Car il ne suffira pas de lui rendre son prestige – comment ? – ni de recruter les enseignants à bac +1 ou bac+ 2 comme le propose Dubet avec un cynisme confondant pour remédier à la crise.

 

La crise du recrutement

Le Premier ministre, Manuel Valls, s’est encore félicité dans sa récente interview sur France 2 de l’embauche de 60 000 enseignants, promesse du candidat Hollande pour « réduire les injustices scolaires ». Mais quels enseignants ? Car aujourd’hui plus personne ou presque ne nie l’ampleur de la catastrophe et un politique, héritier de Michel Rocard, ferait bien, sur cette question aussi, de « parler vrai ».

Ainsi le site Rue 89 s’est alarmé en mai dernier qu’avec 4,17/20 de moyenne un candidat soit reçu au concours de professeur des écoles. Lors de la dernière session du CAPES de mathématiques, 50 % des postes n’ont pas pu être pourvus, faute de candidats à la hauteur.

Dubet le reconnaît lui-même :

« Ce ne sont plus les meilleurs étudiants […] et en sciences, ce ne sont non seulement pas les meilleurs, mais ce sont souvent les moins bons qui passent les concours de recrutement. Ajoutons qu’en raison de la pénurie, les inspections académiques se tournent vers Pôle emploi, en vain. Tous les parents d’élèves savent du reste que les cours ne sont plus assurés partout et tout le temps. Où est la réduction des injustices scolaires si l’État, dans l’enseignement public comme dans l’enseignement privé sous contrat, ne peut pas mettre un professeur devant chaque classe ? »

Peut-on sérieusement dire que la France est forte de sa démographie et de sa jeunesse si, dans la société du savoir et de la connaissance, elle n’est pas capable de lui donner une formation et partant de recruter ceux dont c’est la charge ? La société française n’a sans doute pas pris conscience qu’enseigner est devenu un métier comme les autres et que la crise du recrutement renvoie à une désacralisation probablement irréversible de la profession.

 

Un métier comme les autres

La Troisième République avait sacralisé l’école, en faisant un pilier du « modèle républicain ».

Elle portait ses valeurs et devait tenir ses promesses, notamment l’ascension des « couches sociales nouvelles » chères à Gambetta, fils d’épicier devenu président du Conseil. L’enseignant se voyait donc investi d’une haute mission, une mission sacrée en quelque sorte, pour laquelle, clerc laïc, il avait la vocation. La profession a ainsi eu son heure de gloire qui a duré jusqu’aux années soixante. La rémunération relativement faible d’alors – encore qu’il faille distinguer entre l’instituteur et l’agrégé – n’entraînait aucune désaffection pour le métier. Au contraire, très vite s’est constitué un corps enseignant, une sorte de société avec ses codes, ses valeurs, finalement peu ouverte et recrutant en vase clos : on était enseignant de génération en génération.

Or aujourd’hui, note justement Dubet, les enfants de professeurs sont ceux qui « souhaitent le moins le devenir ». Quel symptôme plus éclairant de la crise du métier ? Un métier dont les conditions d’exercice se sont dégradées à tous points de vue et dont l’attractivité subit les conséquences de la désacralisation de l’école, le « déclin de l’institution » dirait Dubet.

Enseigner est ainsi devenu une profession comme les autres. Et à choisir, étant donné le niveau d’étude exigé et les salaires proposés, le symbolique ne compensant plus le matériel, la jeunesse préfère se tourner vers d’autres professions. On ne peut donc pas écarter d’un revers de la main la question des salaires comme le fait Dubet au prétexte que : « aujourd’hui un ménage de jeunes enseignants, avec deux salaires (sic) et avec une sécurité de l’emploi totale ne démarre pas dans la vie dans les pires conditions ».

Le professeur certifié a un salaire d’embauche de 1640 euros net quand le diplômé d’une école de commerce de province commence avec 2300 euros net en moyenne. Quant à l’agrégé, avec 1856 euros net, il a tôt fait de comparer son sort avec celui d’un diplômé de Sciences-Po Paris et ses 2940 euros net – l’écart entre les deux a plus que doublé en 20 ans ! Ne parlons pas des perspectives de carrière, presque inexistantes pour le professeur qui, certifié, devra attendre 27 ans de bons et loyaux services, si seulement il a la chance d’être inspecté régulièrement et de franchir les échelons de la grille de salaire au « grand choix », pour pouvoir prétendre au salaire du « sciences-po » débutant !

Il va donc falloir que l’Éducation nationale et la société dans son ensemble comprennent qu’on ne fera pas revenir les jeunes vers le métier d’enseignant sans leur proposer des conditions de travail et des perspectives de carrière satisfaisantes car, devenu un métier comme un autre, il est en concurrence avec d’autres, plus attractifs.

 

Les remèdes à la crise

Certains faux remèdes sont à écarter, à commencer par la sanctuarisation de l’école. N’en déplaise aux réactionnaires de tous bords, on ne rétablira pas l’école de Jules Ferry dans une société où le savoir est partout, et l’école va au contraire devoir admettre que certaines de ses missions sont des missions partagées, avec la famille et avec l’entreprise notamment. Le prestige particulier de l’enseignant lié à sa fonction quasi religieuse ne reviendra pas.

Changer l’âge de recrutement comme le suggère François Dubet ne règlera pas davantage le problème de fond : pourquoi serait-on davantage tenté de s’engager dans l’enseignement à 20 ans qu’à 23, même si l’on est « d’origine populaire » comme il le prétend ? La solution cynique de la gauche serait-elle donc de recruter des jeunes gens de milieux défavorisés trop heureux, croit-elle, de gagner plus que le SMIC ? Car plus encore que le salaire, c’est probablement le statut archaïque – il a plus de 60 ans pour les professeurs du secondaire – qui constitue aujourd’hui un frein. À l’heure de la « discontinuité » (Jean Viard), quel jeune a aujourd’hui envie de s’engager pour un emploi qui sera le même pendant 45 ans, avec un déroulement de carrière entièrement prédit par le concours qu’il a réussi – ou pas – à 20 ou 23 ans, et pas du tout par son implication et ses réussites professionnelles ? Il faut sans doute changer le mode de recrutement et de formation des enseignants ; il faut sûrement revoir entièrement les conditions d’exercice de leur métier et leurs perspectives de carrière, n’en déplaise aux conservatismes syndicaux.

Et si la crise du recrutement était finalement une chance pour l’avenir de l’Éducation nationale ?


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  • Une solution mériterait d’être testé.

    1- autoriser la création d’établissements autonomes, y compris au sein des établissements existants pour peu qu’ils enrolent à minima 1/3 des élèves et enseignants.

    2- l’autonomie est totale: recrutement enseignants et élèves, rythmes scolaires, évaluation, pédagogie, organisation, gestion..

    Etc…

    Les enseignants, sont managés par la direction de l’établissement, recrutés sur leurs compétences académiques, extra académiques, pédagogiques autant que sur leurs motivations personnelles, leurs niveau d’adhésion à une ambition pédagogique propre à l’établissement , leurs capacités à enrichir et contribuer à ce projet collectif d’établissement…

    Ils sont individuellement et collectivement directement responsables des résultats d’en l’établissement.

    De quoi retrouver leurs fierté s et le respect / reconnaissance dont beaucoup ont besoin.

    Un point important, les établissements doivent pouvoir refuser un eleve qui n’adhère pas au projet pédagogique de l’établissement. L’exigence vis à vis des enseignants va de pair avec l’exigence vis à vis des élèves et des parents.

    La prise en charge des cas pathologique s et sociaux relève d’autres services, avec plus déficience globale que de les, saupoudrer dans les classes où ils pourrissent la vie de tous

    • La solution décrite par Cap2006 existe, ce sont les charter schools. instituées pour les premières il y a vingt ans aux USA, elles réussissent à sortir les écoles des quartiers les plus sinistrés de la spirale de l’échec en appliquant ce remède LIBERAL choc: pluralisme, autonomie et responsabilité…au grand dam des syndicats évidemment. Ils hurlent à la mort, mais la caravane passe.

  • Enseignant était auparavant un sacerdoce. Ce métier rebute car les structures scolaires n’ont plus pour but d’enseigner mais, de faire garderie, dans le meilleur des cas… Ajoutez à ça une administration qui change de règles à chaque ministre de l’éducation, des parents d’élèves agressifs, un salaire ridicule. Dans ces conditions les jeunes qui pourraient être intéressé se disent qu’à revenu égal il y a mieux ailleurs, y compris caissière dans un supermarché ou à une caisse de la Fnac.

    • « Dans ces conditions les jeunes qui pourraient être intéressé se disent qu’à revenu égal il y a mieux ailleurs, y compris caissière dans un supermarché ou à une caisse de la Fnac. » = LOL ???

      Tout est plutôt résumé ici : « quel jeune a aujourd’hui envie de s’engager pour un emploi qui sera le même pendant 45 ans, avec un déroulement de carrière entièrement prédit par le concours qu’il a réussi – ou pas – à 20 ou 23 ans ».

  • « les enfants de professeurs sont ceux qui « souhaitent le moins le devenir » »

    Logique – ils savent comment s’exerce le métier.

    Au delà de ce qui est pointé dans l’article (salaire, évolution de carrière, etc.), il ne faut pas oublier que ;

    dans nombre d’établissement, le manque total d’ordre (il faut pas traumatiser, stigmatiser, etc.) fait qu’il est impossible d’enseigner de manière décente
    l’EN impose une somme sans cesse croissante de paperasse à remplir – et la plupart des dossiers ne sont pas lus
    la rue de Grenelle est squattée par de dangereux idéologues qui pondent ineptie sur ineptie en matière pédagogique (la suppression des notes par exemple) ou en matière de programme (théorie du genre, massacre de l’Histoire-Géo…)

    Dans ces conditions, nombre de personnes qui auraient la vocation d’enseigner renoncent purement et simplement.

  • Ce métier comporte encore néanmoins de vrais avantages, en particulier la possibilités les vacances, les horaires et même le salaire. L’inconvénient énoncé : « un déroulement de carrière entièrement prédit par le concours qu’il a réussi – ou pas – à 20 ou 23 ans et pas du tout par son implication et ses réussites professionnelles. » peut en effet rebuter certains candidats potentiels mais certainement pas la totalité.Or malgré cela peu de recrutement. Pourquoi ? Qui aurait envie de passer un concours pour se retrouver devant des jeunes agressifs, violents et grossiers. C’est une réalité. Tous les élèves ne sont pas ainsi mais il est indéniable que les jeunes enseignants exercent leur premier poste dans la quasi totalité des cas dans des secteurs où enseigner est très très difficile, où certains vont au travail la peur au ventre et dans certaines promotions de jeunes diplômes du capes largement plus de la moitié démissionnent avant la fin de leur première année d’enseignement.
    Cessons de faire comme si enseigner est seulement une transmission du savoir à des élèves dociles. Il faut que dans certains cas les enseignants soient avant tout formés à la gestion de classes indociles, agressives. Il faut que des solutions se développent pour que l’enseignant/éducateur soit soutenu concrètement pour obtenir l’adhésion des élèves. Il faut éviter d’envoyer des jeunes pofesseurs au casse-pipe.Il faut faire un vrai constat pour préconiser de vraies solutions.

    • Oui. Le problème n’est pas qu’économique. C’est la discipline le problème et la bêtise d’une école centralisée qui se propose d’éduquer et non d’instruire.

      Certaines populations géttoisées sont en rupture totale avec la France. Le policier, le pompier, le prof, le médecin hospitalier est un agent de l’état qui ne mérite pas de considération.

      Ce n’est pas le résultat d’une pensée libérale visant a restreindre le rôle de l’état mais plutôt d’une subversion.

      La solution c’est de rétablir une discipline ferme, autoritaire et sans discussion possible: pertes des droits sociaux pour les parents d’enfants terrible, procédure judiciaire spéciale sur les mineurs délinquants etc…

      SI vous croyez que j’exagère, allez faire un tour dans certains collèges/lycées.

      • Quelle étroitesse d’esprit… Si vous êtes enseignant alors remettez-vous en question, ça pourrait aider. Si vous êtes un marchand de tapis alors relisez la devise de Contrepoints.

        • Et vous vous proposez quoi ?

          Plus haut vous soulignez le fait que la carrière est la même pendant « x » années et c’est ce qui causerait la désaffection de ce métier.
          Permettez-moi d’en douter vu que ce déroulement de carrière est la norme depuis des décennies et qu’auparavant l’ed nat n’avait pas de problème de recrutement ( enfin a certains moment si quand même ).

          Il faut réinstaller l’excellence et la discipline dans les écoles de la république ou alors toutes les fermer. L’éducation et l’instruction n’est pas une mission de l’état.
          Voir des agents de l’état se faire tourner en bourrique par des gosses et leur parents est d’un ridicule…. là est la cause essentielle aux problèmes.
          C’est le commissariat qui ensuite récupère les plâtres et souvent trop tard.

          Cette évolution est la conséquence du social-clientélisme qui a « vendu » l’école comme un truc qui réduirait les inégalités etc… Les gens ne sont pas dupe et ils n’ont plus de considération pour une école qui en plus d’être inefficace coute trop chère.

          Vous semblez croire encore que l’école de la république actuelle peut-être un facteur de nivellement par le haut?
          Elle est tout le contraire… Elle est le facteur de reproduction sociale qui propose aux gosses de devenir des bons salariés pour des entreprises d’état, ou de bons fonctionnaires.
          Au passage elle massacre la culture et l’identité des populations. Après les cultures régionales , on détruit la culture des immigrés sous prétexte d’intégration.
          Évidemment, ça résiste.

          Une de mes relation est instit. Elle me signale que, en ZEP, 80% ( à la louche ) des instits veulent quitter leur emploi et que si demain on leur propose autre chose à salaire égal ils le prennent direct.

          Les seuls enseignants qui survivent en milieu hostile sont ceux qui ont une autorité naturelle ou travaillée. Les autres se font bouffer littéralement par des gosses omnipotent, non-évalués, irrespectueux et qui ne craignent aucune sanction.

          • Donc vous n’êtes pas du milieu. Réduire l’éducation nationale à un témoignage et quelques préjugés ne va pas faire avancer le « truc ». Je peux aussi avancer avec conviction qu’enseigner en ZEP est plus enrichissant que dans un établissement fréquenté par la jeunesse dorée. Que les élèves de ZEP sont plus attentionnés que ceux des quartiers chics. Donc qu’enseigner en ZEP est une motivation !

            « Plus haut vous soulignez le fait que la carrière est la même pendant « x » années et c’est ce qui causerait la désaffection de ce métier.
            Permettez-moi d’en douter vu que ce déroulement de carrière est la norme depuis des décennies et qu’auparavant l’ed nat n’avait pas de problème de recrutement ( enfin a certains moment si quand même ). » mais je pense qu’il y a des décennies le turnover dans le privé n’était pas le même qu’aujourd’hui.

            Enseigner : un emploi d’avenir ? L’excellence et la discipline ne suffisent pas pour répondre à cette question.

            • Il y a des bons enseignants. Peut-être en êtes vous un? Mais il faut constater à quel point la machine éducation broie certains profs. Ce ne sont pas des anecdotes. 20% d’élèves largué, dans chaque établissement des profs en dépression etc….

              L’enseignant vend ou vante son savoir aux élèves. Pour réussir à toucher ses clients il est nécessaire qu’il s’adapte à ceux-ci.
              Aujourd’hui c’est impossible à cause de la centralisation excessive.

              Il est nécessaire de briser la carte scolaire et de privatiser les écoles. Celles-ci proposeront une pédagogie ou un apprentissage adaptés à certains élèves et pas à d’autres. On ne peut pas plaire à tout le monde.

              Dans les quartiers dit sensibles il convient que l’école mette en avant la valeur travail ( tous les travaux autant intellectuels que manuel ) et la rigueur.
              Si les parents d’une racaille veulent inculquer une instruction par le biais d’une pédagogie « moderne » ( par exemple par le jeu ) qu’ils le fassent. Quand l’enfant sera viré de ces établissements, qu’il n’aura rien appris, alors ils n’auront qu’a se regarder en face de la glace et constater leur connerie. Car rien ne leur sera imposé, ils auront le libre choix. Ils sont responsable de leur gosse.

          • Justes remarques que celles de ROMARIC, reprenant quasi mot pour mot ce que dit J.P Brighelli dans son ouvrage « La fabrique du crétin ».

      • Ce qui dit Romaric est malheureusement vrai. J’ai donné des conférences et monté des projets de concerts dans une école de musique de Seine-Saint-Denis il y a plus de 10 ans. Dans le mois qui a suivi, un employé de JC Decaux s’est fait assassiner devant sa femme et ses enfants restés dans la voiture, un vendredi en fin d’après-midi avant de partir en week-end, pour le seul tord d’être venu vérifier l’implantation d’un mobilier urbain installé par son entreprise sur le lieu même. Les racailles n’ont pas apprécié. Cela devrait représenter une insulte à leur territoire…

        C’était à 200 mètres de cette école de musique…
        Tapez sur Google les mots clés.

  • Un point que je trouve totalement ahurissant sur le recrutement des enseignants de nos jours : le manque de flexibilité.

    La voie de recrutement par le concours reste la voie principale. Toute personne, quelque soit son âge, son expérience dans le privé, à la condition d’avoir le diplôme requis, une fois le concours obtenu, commence au même niveau que le jeune de 21 ans.

    Je me suis toujours dis qu’après quelques années d’exercice dans le privé, ce serait intéressant d’aller prêcher la bonne parole auprès de nos jeunes têtes blondes pendant une durée donnée.
    Mais la vocation a ses limites, car je me vois mal divisé mon salaire par deux, si jamais j’obtenais le CAPES.

    Oui, le salaire est un frein au recrutement. Sans aucun doute.

    • Très bonne remarque.

      J’ai même tendance à penser que le recrutement de professeurs ayant auparavant exercé un autre métier (notamment dans le privé) permettrait en plus d’apporter une autre expérience aux élèves comme aux enseignants.

      Enseignants qui (comme la plupart des corps de métiers mais c’est vraiment marqué chez eux) ont tendance à rester entre eux. Et à cultiver des préjugés tenaces concernant le monde de l’entreprise.
      Préjugés qui peuvent être transmis aux élèves (il suffit d’ouvrir un manuel d’économie).

    • CAPES et agrégation permettent de choisir quasiment son affectation (c’est normal, ce sont des concours infiniment difficiles) ; ils favorisent les mutations pour raison famliliales ou autres. L’excellence ne chosit pas les ZEP… de toute évidence !

      L’Éducation Nationale entretient donc bien pour sa caste une sélection par l’élitisme, par le haut, avec avantages en nature effectifs. Quand elle promeut pour le bas peuple une sélection par le bas. Après, quand on a un ministère où, sur quelques 841.700 postes d’enseignants – le 6ème ou 7ème mondial… http://www.education.gouv.fr/cid195/les-chiffres-cles.html ) -, 200.000 personnes ne sont pas affectées ou vacataires, on ne peut plus entendre l’argument « il n’y a pas assez de personnels dans l’Éducation Nationale… ». Il suffit d’affecter à nouveau de force ceux qui ne travaillent pas à plein temps (ou ne travaillent plus du tout mais reçoivent quand même l’obole mensuelle) et sont dégagés d’enseignement pour X raisons (recherche, syndicalisme, activités politiques, …) dans leur métier d’origine.

      Source Fondation IFRAP : http://www.ifrap.org/200-000-personnels-de-l-Enseignement-sous-employes,13388.html

      • Et puis, sur les 60.000 postes prévus par Hollande dans l’Éducation Nationale, seuls 12.000 ont été réellement créés. Pour raisons budgétaires, bien évidemment ! Il n’y a plus d’argent dans les caisses pour payer les militaires, comment trouver de l’argent pour payer 60.000 enseignants ? Les promesses n’engagent que ceux qui les croient.

      • « ll suffit d’affecter à nouveau de force ceux qui ne travaillent pas à plein temps  » : Ouais, super idée, cela va arranger les choses, l’attrait pour le métier etc.. Je propose qu’on les enchaîne également à leur bureau.

        Il faudrait déjà faire le tri. Certains enseignants sont déchargés de cours plutôt que payées en heures sup pour effectuer certaines tâches connexes, comme de la formation continue, des missions d’inspection etc… et cela est économique, puisque les enseignants coûtent peu cher.

        D’autres sont détachées auprès d’autres ministères, comme la défense, l’agriculture, ou les affaires étrangères, mais enseignent tout de même.

        Il faut évidement un contrôle étroit des décharges mais ce n’est certainement pas en sabrant toute perspectives d’évolution que l’on attirera le chaland.

        • Je n’ai jamais rencontré un enseignant voulant réformer le mammouth. Ils s’en plaignent en permanence mais en aucun cas une réforme ne doit atteindre leur sacro-saint droit de retrait ou d’indépendance des méthodes, de la gestion des congés (5 mois avec les nombreux arrêts de travail). En gros, nous sommes seuls, nous sommes nombreux à revendiquer, nous sommes hyper syndiqués, et si vous nous faites chier, on bloque le pays…

          Attitude intelligente qui explique le blocage de leur situation professionnelle individuelle et la descente aux enfers de l’Éducation Nationale. Allez, on s’donne tous rendez-vous à la Rosière !

          Et bien démerdez-vous !
          La République ne pourra bientôt plus rien pour vous et vous aurez vous-même créé votre enfer.

  • La formulation du titre ce cet article illustre la pénurie d’enseignants compétents.
    En français, et pour des raisons évidentes, la forme interrogative se distingue par ( et exige) une inversion verbe/sujet avec un rappel pronominal de celui-ci. Or , cette règle a disparu, engloutie sans doute avec le passé simple et le féminin du mot espèce, devenu transgenre ou hermaphrodite.
    Si la formulation « pourquoi les jeunes générations se détournent-elles …. » est trop sophistiquée pour celles-ci, la réponse est dans la question. Et si le métier d’enseignant est désormais réservé aux feignants et aux ignorants, il est normal qu’il soit rémunéré en conséquence et il faut se féliciter que l’élite des jeunes générations choisisse une autre voie.

    Plus sérieusement/
    La solution décrite par Cap2006 ce sont les charter schools, qui existent maintenant depuis vingt ans aux USA et réussissent à sortir les écoles des quartiers les plus sinistrés de la spirale de l’échec en appliquant ce remède LIBERAL choc: pluralisme, autonomie et responsabilité…au grand dam des syndicats évidemment. Ils hurlent à la mort, mais la caravane passe.

    • Charter school voilà la solution. Mais en France le mot charter est trop connoté. Il faut trouver une autre appellation.

      • je songe au cynisme intemporel d’un Sganarelle quand Molière lui fait dire: »C’est le métier le meilleur de tous car, soit qu’on fasse bien ou soit qu’on fasse mal, on est toujours payé de même sorte. La méchante besogne ne retombe jamais sur notre dos et nous taillons, comme il nous plaît, sur l’étoffe où nous travaillons. Un cordonnier, en faisant des souliers, ne saurait gâter un morceau de cuir qu’il n’en paye les pots cassés ; mais ici l’on peut gâter un homme sans qu’il en coûte rien. Les bévues ne sont point pour nous.  »

        Ce qui vaut pour le corps médical du temps de Molière s’applique aux gourous des « sciences de l’éducation», experts auto-proclamés en pédagogie, et à leurs complices dans les instances supérieures de l’Éducation nationale. La plupart de ces fossoyeurs de l’instruction publique n’ont jamais enseigné (ou si peu: ils ont vite déguerpi), aux élèves auxquels ils imposent leurs élucubrations malsaines, leurs théories et « méthodes» bidons, destructrices des apprentissages. En réduisant les programmes scolaires et les exigences, ces cuistres ont provoqué l’anorexie d’un savoir qu’ils promettaient de mettre la portée de tous. Les dégâts d’une telle imposture sont irréversibles.

        • Vous évoquez par votre choix des mots la réalité profonde des nouvelles méthodes de l’Éducation Nationale. Vous parlez de « gourous ». Mais « gourou » renvoie immédiatement à « secte ». Nos enfants (nous aussi les parents, comme beaucoup d’enseignants qui sont obligés soit de s’adapter au moule soit de disparaître des cadres) sont donc sous l’emprise véritable et profonde d’une secte, ni plus ni moins.

          Pourquoi nombre de nos concitoyens, les enfants, les adolescents, les adultes, se droguent, boivent, fument des joints, prennent des médicaments de plus en plus hallucinogènes favorisant le déni de réalité – « le peuple le plus drogué de la Terre » – deviennent de plus en plus violents, de plus en plus trash (jeux vidéos, violence à l’école, manifestations d’adolescents et d’adultes où les limites avec la guerre civile sont de plus en plus dépassées…) ?

          Une seule raison, échapper à cette réalité, à ce mensonge que la secte leur inocule depuis 1981. Que leur propose le socialisme comme projet de société ? La libéralisation du canabis. Que signifie hashich dans son étymologie arabe. Hashachin est un mot arabe qui signifie utilisateur de Hashich et qui a donné chez nous le mot assassin. L’étymologie et la sémantique, dans l’histoire humaine, ne font pas d’erreurs d’appréciation.

          Mais venant de socialistes, de communistes, de trotskystes, dont l’emprise syndicale sur le « milieu » (terme encore à consonance criminogène) n’est plus à démontrer, ce n’est guère étonnant.

          Leur idéologie n’est donc que celle d’une secte.

          Sauf que la secte a pris le pouvoir dans notre pays. Comment se débarrasser d’une secte qui dispose de tous les leviers de pouvoirs ? La secte a un but, pervertir ou mourir, comme le font tous les pervers narcissiques, qui n’ont d’autre but que de pervertir l’autre en lui renvoyant le miroir de leur propre perversité, prouvant ainsi que le monstre et l’inadapté, c’est l’autre.

          Il faut savoir que le propre de la secte est qu’elle ira jusqu’au bout de ses croyances, jusqu’à suicider un peuple si nécessaire. N’appelle-ton pas désormais le Premier Secrétaire du PS « le premier sectaire », dans un raccourci sémantique qui ne ment même plus par son aspect ludique et poétique ?

    • Je ne connais pas les charter school…. cela peut juste faciliter et accelerer les choses que de tester et reprendre les organisations qui ont fonctionner ailleurs.

      Mon propos est plus général : la faillite du systeme éducatif est celle du centralisme et de la déresponsabilisation. La responsabilité des corps intermédiaires est totale.

      L’autonomie des établissements soulevera d’autres problèmes… mais ce seront les acteurs locaux qui trouveront et décideront de la solution. Pas les syndicats pitoyables ni la hautes administrations déconnectées de la vie réelle.

      J’insiste sur un point d’équilibre indispensable : des enseignants de droit privé et recrutés/licenciés comme n’importe quel cadre d’entreprise…. des élèves acceptés, acceptés sous conditions, ou pourquoi pas refusé si non travail et/ou perturbation à celui des autres…

      Avec ce systeme, les établissements autonomes fonctionneraient avec deux fois moins de « non-enseignants » qu’aujourd’hui, mais tous présents dans les établissements et il n’y aurait plus besoin de redoublement… gain financier évidement.

  • Dubet fait partie des pédagauchistes, ces fossoyeurs de l’école de la transmission et autres pompiers pyromanes. Ils ont cassé leur jouet et pleurnichent parce qu’il est irréparable.
    Pour le réparer; il faudrait revenir aux fondamentaux qu’ils ont tous allègrement voués aux gémonies il y a trente ans. Et ce constat d’échec de leur théories bidons et de leurs expériences ratées, aucun d’eux n’a la probité intellectuelle de le faire. C’est proprement écoutant de sottise et de veulerie.

    • Extrait de Wikipedia :

      « Pour François Dubet, la modernité avait créé des institutions, appareils politiques qui organisaient des cadres cognitifs de possibles. »

      « François Dubet considère que les diplômes devraient être plus un droit que le résultat d’un contrôle sur l’apprentissage scolaire. »

      Je propose donc que l’on remplace les profs par des cadres cognitifs de possibles en HD 16/9e diffusant des mangas (protégés par une vitre blindée). Cela devrait permettre de remplir les 2 buts indiqués ci-dessus en réalisant d’impressionnantes économies budgétaires.

      Comment Dubet pourrait-il être cause et solution à un problème à la fois ?

  • En prenant les faux faits ou pas entier on en tire les mauvaises conclusions.

    Salaire – prérequis :
    – prendre un salaire de depart sans prendre le salaire moyen de carrière, n’offre que très peu d’interet
    – comparaison n’est pas raison, comparer un étudiant en ecole de commerce ou un truc de science po avec un professeur n’apporte rien, les métiers sont différents, perspectives de carrières,…
    – le salaire moyen de 2300€ de l’ecole de commerce, mélange des gens qui font des BAC+6 et des BAC+3.
    … mais imaginons et comparons :
    – 1640 euros nets pour 18h/semaine (15 pour les agrégés) + 5h de prepa cours (je rappel que l’histoire, les maths, le francais,… ne bougent que très peu dans le temps) et correction + les vacances scolaires… ca fait qu’un professeur d’école débutant travail 2 fois moins qu’un sorti d’école de commerce qui ne ferait que 35h, et comme bcp font plus…. on peut diviser par 2 le salaire du sorti d’ecole de commerce et on obtient 1150€ (2300/2) par mois s’il travaillait le meme temps.

    Les raisons sont effet multiples qui ne poussent pas les gens a devenir professeur justifiée ou non.
    – On entend que les jeunes commencent dans des ZEP, personne ne veut se faire cracher dessus
    – Quand on est étudiant et qu’on a donc passé plus de 10 ans dans une école on a qu’une envie… la quitter
    – Il est difficile pour un actif de changer de profession et donc de devenir professeur.
    – La liberté d’enseigner n’est pas et appliquer une recette qui ne fonctionne pas, n’encourage pas les gens voulant vraiment faire ce métier à le faire.
    – n’importe qui, qui veut faire un métier par vocation se fou royalement de toucher 2300€ en début de carrière, pourvu qu’il est la liberté d’enseigner a sa manière.

    • Bien d’accord avec vous. Attention toutefois à ne pas sous estimer le temps passé par un enseignant. En moyenne 1h passée en classe correspond à :
      – 1h passée chez soit pour un enseignant en collège et lycée
      – 1,25h passée chez soit pour un enseignant en BTS (plus sûr du ratio)
      – 1,5h passée chez soit pour un enseignant en prépa
      Donc un enseignant à 18h de cours par semaine en lycée est à 36h effectives… en moyenne (préparation + correction…).

      • Je ne crois pas une seconde à ces chiffres.

        • Étant moi-même enseignant en début de carrière dans le secondaire, je peux témoigner : pour 1h de cours, il me faut environ entre 3 à 6h de préparation. Et cela n’a rien de surprenant, je dois inventer toutes mes séquences de A à Z dans les moindre détails (il ne doit pas y avoir de temps morts), donc trouver des idées qui soient à la fois réaliste, qui apportent quelque chose aux élèves et qui s’inscrivent dans le programme et la pédagogie officielle, étudier les références que je veux montrer aux élèves, réaliser les documents, inventer mes évaluations (quels mode d’évaluation, quels critères, sur combien de points…) préparer le matériel, etc, etc, et je ne parle pas de la correction des copies (Si tu passes disons 5 mn sur une correction, à multiplier par les centaines d’élèves qu’on a…). Croire que le professeur qui enseigne durant 1h travaille effectivement 1h est aussi naïf que croire qu’un film qui dure 1h30 a nécessité 1h30 de travail. Je ne compte pas mes heures.

          Toutefois, cela ne se cumule pas nécessairement sur toutes mes heures, puisque lorsque je fais un cours pour une classe de 5e par exemple, je vais pas faire un autre cours différent pour mon autre classe de 5e, cela va de soi. Donc après cela dépend. Étant en début de carrière, il va également de soi, que le temps parfois énorme que je prends à préparer mes séquences sera aussi du temps de gagné pour plus tard, où je pourrais reprendre mon travail des années précédentes…peut-être qu’un enseignant en fin de carrière ne fait que 18h effective…

          • Oui, d’où le « en moyenne ». Et en effet, un prof impliqué pour sa classe ne bossera jamais moins qu’un cadre du privé. Toute sa carrière.

            • Le « en moyenne » ne me parait pas avoir tellement de sens. En fonction de son implication, de son ancienneté, de sa discipline, etc, etc. tel enseignant va travailler 70h par semaine tandis que tel autre travaillera 20h par semaine. En déduire qu’un prof travaille « en moyenne » 35h par semaine ne correspond pas à grand chose, car on serais tenté de conclure que c’est le temps de travail d’un prof lambda, alors que cela reflète rarement la réalité qui est en tout simplement très diverse. Selon la situation, le métier peut être très différent, je serais d’ailleurs presque tenté dire qu’il y a « plusieurs » métiers d’enseignant qui peuvent être très différents les uns des autres.

              • Le « en moyenne » est peut-être mal employé. En attendant ce sont les ratio appliqués pour déterminer le temps de travail d’un enseignant.

              • Un peu mon n’veu qu’il y a plusieurs métiers d’enseignant !

                Je mets au défi un prof de lycée général d’un bon bahut bourgeois de centre-ville de venir me remplacer 1 an face à mes adorables CAP et de les emmener au niveau requis. Bien entendu le défi se retourne facilement à mon détriment. Au moins la démonstration serait-elle complète.

                Sinon, cher collègue, désolé de te briser tes rêves mais tu ne bosseras jamais QUE 18h par semaine.

        • Alors renseigne toi !

  • L’échec de l’enseignement est une illustration de plus de celui du socialisme et de son égalitarisme forcené.
    Abolition des différences lutte des classes: le prof au niveau de l’élève (qui découvre par lui-même et s’auto-évalue) au détriment de la transmission, haine de l’excellence, culture dénigrée parce que « bourgeoise »…
    Ce sont les finalités de l’école qui sont brouillées, l’essentiel étant le bien-être des élèves. Le conseil municipal de ma commune a voté d’une seule voix des subventions pour les « sorties pédagogiques » de l’école. Au moins 10 demi-journées qui n’ont aucun rapport avec l’enseignement, au détriment des acquis fondamentaux Quand l’école se confond avec un centre de loisirs, il ne faut pas s’étonner de la non-motivation des enseignants.
    Depuis Bourdieu, et malgré les échecs répétés, les soixante-huitards n’ont pas évolué.

    • Reste donc à prendre exemple de pays voisins qui ont choisi d’enseigner la rèussite, l’image potitive de l’èlève, la mis en valeur des facultés naturelles, et un contact avec le monde du travail. Evidemnent il faudrait selectionner des geans qui savent de quoi ils parlent et non des ètudiants qui ne connaissent rien que ce que l’Education nationale leur à enseigner. Et donc reviser les salaires comme c’est le cas dans la recherche où on recute a plus de 4500Euros pas mois. Il n’y a pas de secret, l’expèrience à l’ètranger dans l’enseignement doit devenir une norme.
      Je me rapelle un jour le prof principal de ma fille de nationalité belge qui se fesait rappeler par des prof de nationalité française de ne pas avoir passé un concours pour ensigner à ‘l’international. Ce diplome est très difficile et ce passe-droit fesait les èchos dans la section francophone. Ce prof avait pres de 60 ans, et visiblement intelligent pour èviter tout confli avec ses jeunes collègues français dont l’arrogance demeure leur boulet. Finalement un jour , un français ayant a peine 2 ans d’expèrience à l’internationale , très fier de ses diplomes, a trouvè une occasion pour en faire la remarque publiquement. Ce prof belge lui fit remarquer que s’ il n’avait fait le concours comme les autres c’est qu’en tant que bras droit du ministre de l’enseignement fraciphone belge , il ètait en autre le prèsident du coucours pour son pays! Ma fille a ètè sauvé de l’echec scolaire d’un C O N de prof venant de France qui sera remercié 2 ans plus tard pour avoir dèmotiver des èlèves en nombres. . Faut-il donc penser que le corps enseignant français s’esportent mal à l’Etranger. Si tel est le cas, il y a bien un malaise chez nos jeunes qui serait en partie dù à l’èducation nationale!

      • Le problème de l’enseignement français à l’étranger c’est qu’il est formaté par les ukases des cinglés du ministère qui exportent es dysfonctionnements de l’EN et leurs élucubrations pédagauchistes dans les écoles « sous contrat » de l’AEFE:
        135 pays, 494 établissements et 330.000 élèves contaminés par cet Ebola éducatif que dissémine notre agence étatique, symbole phare de l’égalitarisme jacobin qui plombe l’Hexagone dans ses moindres recoins.

        • N’importe quoi. Vous êtes en plein délire. Quelle est votre connaissance, votre expérience des établissement du réseau ?

          • 22ans d’expérience et de bataille épuisante contre un système gangréné que la comparaison avec le pays d’accueil rend encore plus désespérante
            Ex: Dans une école bilingue, des gamines fraichement sorties des IUFM s’accrochent à la globale alors que la syllabique (pour faire court) est enseignée dans l’autre langue. Le matin fifiches et étiquettes; l’après midi Ba-BA C’est INEPTE
            EX: Comment faire passer à des élèves qui ont des cours de littérature classique dans une langue et doivent se farcir « en français » ce charabia de cuistres qui les dégoute à jamais de la lecture:
            « L’étude des actes de parole est donc essentielle. Elle peut se décomposer en trois approches complémentaires : la dimension locutoire, c’est-à-dire le fait de produire des énoncés structurés, organisés et ayant un sens ; la dimension illocutoire, c’est-à-dire le fait de chercher à exercer une action sur autrui en lui parlant (l’interroger, lui donner un ordre, lui interdire de faire quelque chose, le convaincre ou le persuader…) ; la dimension perlocutoire, c’est-à-dire l’effet sur l’interlocuteur, qui répondra ou non à la question, qui exécutera ou non l’ordre…(…) Il est très important d’amener l’élève à prendre conscience de cette triple dimension des actes de parole, en particulier dans une optique de formation du citoyen. »

            Les militants pédagauchistes imposent le formatage de « citoyens » sans autonomie intellectuelle ni imagination. Ils ont combiné le délire onirique de l’Emile et le modèle éducatif que Rousseau ( et les Jacobins ensuite) ont emprunté à Sparte, pour décréter que l’enseignant doit subjuguer l’individualité de l’enfant et le fondre dans le collectif.

            Et l’AEFE est l’agent d’exportation, le transitaire de cette « horreur pédagogique ».

            • L’enseignement dans les établissements du réseau est contextualisé au pays, il ne s’agit pas de culture hors-sol, ou d’importer des méthodes désastreuses, et c’est tout l’intérêt. Vous me faîtes bien marrer avec votre horreur pédago. Comme si tous les établissements relevants de l’AEFE, entre homologués, conventionnés ou partenaires, avec leurs boards, étaient également sensibles aux lubies pédagos… vous délirez.

  • Autre point. Vous qui avez atteint l’âge d’aller au lycée seulement lors des rencontres parents-profs, vous êtes vous sentis dépaysés ? Vous êtes vous dit : « Wouah, le lycée du XXIème siècle ça envoie du lourd » ? Vous êtes vous imaginé apprenant l’anglais dans le laboratoire flambant neuf ? Avez vous admiré le parc informatique high tech geek 2.0. Je suis bête, bien sur que non puisque les rencontres parents profs se font désormais par visio-conférence.

  • Oulah ayant tout plein de copines enseignantes, je trouve que vous avez plutôt raison. Il y’a tout un tas de raisons qui font que l’école ne marche pas aujourd’hui. Le salaire est un vrai frein pour les jeunes qui angoissent de passer 40 ans dans le même job, ceux qui sont obnubilés par le passage d’échelons, les plus vieux qui demandent une inspection en fin de carrière pour la retraite… Je pense qu’il faut se recentrer sur la seul mission qui vaut : enseigner, c’est déjà tellement difficile que les profs ont en par dessus la tête et l’EN n’y comprends rien, de toute façon le dialogue s’arrête à l’IEN!
    Concernant les ZEP, c’est là où trouve les enseignants qui se démènent pour leurs élèves, mais pour qui c’est le plus difficile, je pense que peu de gens ont conscience de ce que tenir une classe pendant 1h signifie, certains l’oublient aussi. Ce n’est pas un métier facile et je suis admirative de toutes mes copines dont certaines ont une profonde réflexion autour de ce métier alors qu’elles ont des supers niveaux scolaires et une carriere pro dans le privée.
    Si Cap2006 pouvait être lu par Najat…! juste un peu plus de liberté et d’assouplissement et d’abandon de certaines règles absurdes. Mais non au lieu de ça, chaque enfant rentrant à la maternelle dès 2015 ou 2016 ( changement de programme) sera compter jusqu’à 3, wahou!
    Reste quand même des avantages: être au contact d’enfant ou d’ado, les horaires (notamment en primaire), les vacances scolaires, euh ben c’est tout je crois, ah et le jours de carence 🙂

  • Ce qui est frappant c’est de noter que la chute des inscriptions coïncide avec l’instauration de la « masterisation » ie le fait de devoir avoir un master (bac+5) pour passer les concours quand une licence ou une maîtrise suffisait. Bien entendu coïncidence n’est pas cause à effet, mais il semblerait que cela a eu une influence négative sur le recrutement d’autant plus que si le niveau d’étude demandé a augmenté, les salaires eux n’ont pas suivi cette voie. Il existe également un indicateur qui parle de lui-même, le taux de démission chez les jeunes enseignants, en augmentation depuis plusieurs années. Ainsi, non seulement le métier d’enseignants n’attire plus, ce qui est assez inédit en période de fort taux de chômage (ce qui signifie que si la situation économique s’améliore, la désaffection augmentera si rien n’est fait pour lutter contre), mais en sus, ceux qui sont encore attirés sont tellement dégoûtés qu’ils décident de partir. C’est bien le signe d’un malaise profond.

    D’où vient ce malaise ? Avant tout des conditions de travail. Salaires parmi les plus faibles de l’OCDE, classes parmi les plus chargées, établissements difficiles dans certaines zones, multiplication de la paperasserie administrative, manque de considération de la hiérarchie. On peut ajouter à cela l’image dégradée et fausse des enseignants véhiculé par l’ensemble de la société : fainénants, trop payés, pas assez efficaces. Aussi, je suis partagé sur votre affirmation : « quel jeune a aujourd’hui envie de s’engager pour un emploi qui sera le même pendant 45 ans, avec un déroulement de carrière entièrement prédit par le concours qu’il a réussi – ou pas – à 20 ou 23 ans et pas du tout par son implication et ses réussites professionnelles. Il faut sans doute changer le mode de recrutement et de formation des enseignants ; il faut sûrement revoir entièrement les conditions d’exercice de leur métier et leurs perspectives de carrière, n’en déplaise aux conservatismes syndicaux. » Il est certain que la formation ainsi que le contenu des concours sont à revoir : notamment en axant davantage sur la didactique des futures disciplines enseignées, en mettant en place une véritable formation continue qui permettent d’éviter aux enseignants de faire le même métier pendant 45 ans (ce qui n’est d’ailleurs même pas le cas à l(heure actuelle), ou encore valoriser le travail des enseignants en leur permettant d’intervenir davantage dans la formation pratique de leurs jeunes collègues, voire même d’évaluer leurs pairs, mais malgré cela, sans revalorisation aussi bien pécuniaire que symbolique, les inscriptions aux concours continueront de chuter.

    • Votre remarque sur la masterisation est intéressante. Il doit y avoir un impact.

      • Autrefois, le BAC suffisait pour enseigner. Puis il a fallu un BAC+3. Aujourd’hui il est nécessaire d’avoir un BAC+5 pour présenter un concours.
        Autrefois le BAC était un diplôme qui avait une valeur. Aujourd’hui on cherche à donner le BAC quelque soit le niveau des élèves.
        Plus les diplômes seront « donnés » plus il sera nécessaire de recruter à « haut niveau ». Si le nombre d’années d’études a augmenté, le niveau n’a peut-être lui pas bougé.

        Ce n’est que mon avis.

        • Quel rapport entre le BAC et le métier d’enseignant ?

          • Un rapport élémentaire, cher Watson: le niveau de SAVOIRS exigé pour passer son Bac ayant baissé jusqu’à l’insignifiance ainsi qu’aux concours d’enseignants (il est possible désormais de les « réussir » avec 7/20 voire 4/20), ces enseignants ne peuvent de transmettre des savoirs qu’ils n’ont pas acquis.
            La mission de l’école, selon les cuistres de la secte pédagauchiste qui en tiennent les rênes depuis 50 ans, n’est plus la transmission des savoirs mais l’égalisation à marche forcée de la société, ce qui est redondant car elle est liberticide par essence.

            • Le métier d’enseignant ne se limite pas à la maitrise de savoirs mais inclut aussi leur transmission et le premier n’entraine pas le second.
              Je veux bien reconnaître qu’il y ait des cas malheureux liés à la pénurie de profs dans certains secteurs. Ceci est la conséquences d’une gestion des ressources humaines à faire pleurer n’importe quel professionnel un peu sérieux. Mais sinon l’EN exige de ses profs une maitrise des savoirs souvent bien plus élevée que nécessaire dans leur pratique. Ne faites pas une généralité de cas regrettables, c’est insultant pour les profs.
              D’autre part votre analyse occulte un autre problème. Enseigner est aussi un métier et pas un don magique qu’on obtient en accumulant des savoirs académiques, pour indispensables qu’ils soient. Et là notre sainte mère l’EN n’est pas au top. La formation professionnelle des profs est en effet aux mains de gourous autoproclamés, souvent éloignés, et depuis des années, des réalités du terrain. Transmettre des savoirs c’est employer des méthodes, des techniques. Cornaquer un groupe de 30 enfants, ou pire, de 30 ados, ne s’improvise pas même avec une prétendue « autorité naturelle ».
              Si les jeunes profs coulent corps et âmes, c’est parce que ces méthodes leur manquent et qu’on ne leur a pas enseignées. A la place ou leur a servi un gloubi goulba idéologique pervers.
              Dans le fond je suis d’accord avec vous. Mais nous débarrasser des cuistres de la secte pédagauchiste que vous dénoncez ne va pas suffire. Il faut construire une formation professionnelle solide des enseignants. Sacré job en vérité.

    • il faut surtout que les matières soient notées de la mème façon pour eviter de dègrier certaines. Pour les matheux pourquoi ne pas dècouper les notations! Cette methode que je pense discriminatoire voir dèmotivante n’est pas retenue à l’ètranger .La nulité des français en langues ètrangères , nous expose à beaucoup d’incomphrèsion voir des problèmes à force de franciser. Quand au contenu de certaines matières , c’est à faire peur. Faire venir des profs ètrangers pourraient ouvrir l’esprit du corps enseignat dès le plus jeunes age. et surtout pour l’Etat en finir avec le recrutement à vie! Faire comprendre l’Union ne se fait pas avec des programmes dit européens. A ce niveau nous sommes très loin d’avoir intègré cet atoux dans l’enseignement. Imaginer un anglais enseigner l’histoire de France en Anglais. Vous seriez surpris des dessous de notre passé jamais enseigné. Mais est ce que notre ministre est un européen pour aller proposer des postes a des européens?

      • Si vous voulez savoir comment un Anglais peut enseigner l’histoire de France, procurez-vous  » A 1000 Years of Annoying the French » par Stephen Clarke …hilarant et extraordinairement bien documenté

  • un naufrage effarant pour tant d’enfants !
    Situation apocalyptique pour l’avenir de notre société

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