Milliardaires français : d’où vient leur fortune ?

La fortune des milliardaires français provient, pour la très grande majorité d’entre eux, de leurs entreprises, et non d’un héritage.

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Milliardaires français : d’où vient leur fortune ?

Publié le 15 décembre 2014
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Par Bernard Zimmern

chasse aux riches rené le honzecDans un article récent, nous montrions que les milliardaires américains sont devenus milliardaires non en étant des rentiers ou en gagnant à la loterie mais en étant des entrepreneurs. Leur fortune s’était créée par leurs entreprises, en développant des produits ou des services ayant enrichi leurs compatriotes.

Les très riches Américains ne profitent pas de la croissance américaine, ils la font !

En examinant la liste des 400 Américains les plus riches des États-Unis publiée par la revue Forbes, nous avions eu en effet la surprise de constater que 67 % des milliardaires américains étaient devenus riches de leur vivant, et, si l’on ajoutait ceux devenus milliardaires grâce à leurs parents, si l’on prenait tous les milliardaires américains dont les grands-parents étaient pauvres ou ne figuraient pas déjà parmi les très riches, on arrivait au chiffre extraordinaire de 90 %.

À ces milliardaires, on peut ajouter les millionnaires. Nous avions montré que :

  1. les millionnaires sont aussi millionnaires parce que ce sont des entrepreneurs.
  2. à la grande surprise d’un membre du « gang des égalitaristes », Edward Wolff, le 1 % des Américains les plus fortunés s’avérait pour 75 % être à la tête de petites entreprises qui faisaient leur fortune.
  3. ce 1% était très loin d’avoir la fortune des milliardaires, puisqu’en moyenne, son patrimoine était de l’ordre de 15 millions de dollars. Mais il jouait dans l’économie américaine un rôle déterminant car, par le nombre, il représente plus de la moitié de l’investissement industriel américain, bien plus que Wall Street (id°).

Il était clair de ces chiffres que les très riches Américains ne sont pas ceux qui profitent de la croissance américaine mais ceux qui la font à travers leurs entreprises.

Et en France ?

Nous pouvions nous interroger pour savoir s’il en était de même en France. La réponse en ce qui concerne les milliardaires est simple : il suffit de consulter la liste des milliardaires constituée par la revue Forbes. Pourquoi Forbes et pas par exemple Challenges ? Parce que Forbes a mené des études sur les milliardaires dans le monde entier et a standardisé ses définitions, donc rend les listes comparables.

La revue identifie les milliardaires qui sont de la new money et ceux qui en ont hérité ; c’est ainsi que Steve Ballmer, le précédent patron de Microsoft, est identifié comme milliardaire mais pas compté dans la new money car il a fait sa fortune comme adjoint de Bill Gates.

Pour les milliardaires français de la liste de Forbes, la new money, ceux qui sont devenus riches de leur vivant sont 57 %, plus de la moitié. Et si l’on inclut la seconde génération, 71 %. Ils sont beaucoup moins nombreux qu’aux États-Unis puisque Forbes n’en compte que 35 alors que cette revue liste 400 Américains : rapport 11 alors que les populations sont dans le rapport 5.

Mais avec 71 % dont les grands-parents étaient sinon pauvres, du moins pas parmi les très riches, il est clair que les milliardaires français le sont, dans leur très grande majorité, grâce à leurs entreprises, et contribuent à l’emploi et à la richesse collective.

Liste des milliardaires français et origine de leur fortune

milliardaires français
Ce tableau présente les 35 milliardaires français de la liste Forbes. Source : site Forbes, le 09/09/2014.


Sur le web.

Voir les commentaires (29)

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  • « 67% des milliardaires américains étaient devenus riches de leur vivant »

    La formulation n’est pas des plus heureuse !

  • n’oublions pas de souligner que dans la fortune des milliardaires , les ouvriers , employés , petites mains…ont contribué à la fortune de ces entrepreneurs ; une entreprise ne tourne pas par l’opération du st esprit ;

    • Un contrat de travail est gagnant gagnant, les employés n’auraient pas été dans une meilleure situation sans leur emploi…

    • La fortune vient à 100% des clients.

    • La fortune des milliardaires est la fortune de leurs entreprises. La fortune d’une entreprise est estimée couramment à 15 années de bénéfices redistribués et majorée par ses perspectives de croissance. C’est le bon fonctionnement de l’économie qui fait la fortune des milliardaires (perspectives de ventes) et la « fortune virtuelle » des milliardaires qui fait fonctionner l’économie.

      Si on comptait les salaires et pensions de retraite futurs dans le patrimoine de chacun, un bébé serait imposable à l’ISF.

      • Et pour toucher 27000 euros mensuels nets à sa retraite, soit 48600 euros d’équivalent masse salariale, F. Hollande aurait dû placer 48600*12 mois / 1% (le taux de rémunération du livret A) = 58,320 millions d’euros.

        La petite PME Hollande a bien fonctionnée (ou fonctionnarisée, comme on veut) puisqu’elle vaut prêt de 60 Millions d’euros, juste en se construisant une petite carrière de fonctionnaire détaché…

        Ou alors c’est le casse du siècle, cinq fois mieux que Tony Muselin… qui n’avait pas fait l’ENA.

    • Et pour la création, il faut remercier les trop nombreux fonctionnaires intéressés par l’affaire, ainsi que les avocats ou notaires etc nécessaires a la sécurisation du montage?

    • C’est Marie qui nous parle du saint esprit ? Vraiment ?

    • Un travailleur est payé en fonction de son apport à l’entreprise et travaille avant tout pour lui meme. Valable pour le boss comme pour le balayeur. C’est horrible je sais mais oui, c’est bien celui qui apporte l’argent, les idées, le savoir faire, les clients, les locaux, les moyens de production (+ en grance les réseaux) et qui prend les risques qui décide. Maintenant devenir patron c’est simple dans l’idée, suffit de produire une valeur ajoutée et de la vendre. C’est là que ca ce complique pour le balayeur.

  • 1) Il est bizarre d’évaluer une richesse entrepreneuriale en fonction d’un parent, meme dans une entreprise familiale. Si un fils hérite d’une entreprise prospère, cela reste un héritage, donc sa richesse n’est pas entrepreneuriale seulement. En gros confiez 1 million d’euro a tous les francais, il y aura beaucoup de réussite, confiez 0 euros a tous les francais, ce ne sera pas la meme chose. Après oui, certains transforment l’entreprise de papa en fleuron (Bernard Arnault qui a a transformé la PME de travaux public en 1ere entreprise mondiale du luxe) ce qui prouve leur compétence, et donc leur richesse est du a leur talent, mais cela reste que Bernard Arnaud sans la PME de travaux public prospère de son père, n’aurait jamais pu racheter sa première entreprise car les banques ne lui aurait jamais préter les sommes necessaires, pour Bouygues idem, sa réussite il l’a doit au pret des 1 million d’euro de son père et de son beau pere que tout le monde n’a pas.

    2) Je ne dis pas que quand on est riche on ne peut pas etre entrepreneur, mais que la richesse acquise n’est pas le seul fait de la compétence entrepreneuriale, contrairement a quelqu’un qui réussi en partant de rien, comme Xavier Niel ou autres.

    • « mais que la richesse acquise n’est pas le seul fait de la compétence entrepreneuriale »

      Mais une richesse est-elle « acquise » quand il s’agit de part dans une entreprise ? Et la compétence entrepreneuriale est-elle très différente quand on crée l’entreprise ou qu’on ne fait que la gérer ?

      Les communistes parlent souvent de « l’outil de production ». Ils ont tendance à en surestimer la valeur par rapport au « carnet de clients ». (Faites évaluer vos meubles et comparez au prix que vous les avez payé !). Que valent les actifs de Free ? Que vaut Microsoft sans ses clients ? La valeur est virtuelle. Sans une bonne gestion la valeur s’évapore très rapidement.

      Il y a des gens qui sont « virtuellement » très riches. Mais on n’a pas trouvé d’autres solutions valables pour faire fonctionner l’économie. Quand l’état est propriétaire, la gestion est inefficace et la valeur des entreprises s’évapore – sauf en cas de monopole, mais c’est alors toute l’économie qui se casse la figure. Pourquoi rechercher le mérite de la création pour justifier qui doit être propriétaire des entreprises, alors qu’on n’a pas mieux à proposer ? On n’est même pas capable de développer l’actionnariat individuel à cause des utopies et des jalousies.

    • @Liberté Adorée : tres juste, l’article en fait se met un but contre son camp…

    • « Si un fils hérite d’une entreprise prospère, cela reste un héritage, donc sa richesse n’est pas entrepreneuriale seulement. »
      Il me semble que l’étude de Forbes n’omet pas de retirer de leur liste de « new money » ceux qui ont hérité de l’entreprise familiale. Pour preuve, l’adjoint de Bill Gates, qui n’est pas de sa famille, n’est pas compté dans la « new money », et donc il est compté avec ceux qui ont bénéficié d’une situation déjà existante.

      « En gros confiez 1 million d’euro a tous les francais, il y aura beaucoup de réussite »
      Ca, c’est une affirmation gratuite et qui n’engage que vous. Je ne crois pas qu’il y aurait tellement de réussite. Il y en aurait, sans aucun doute, mais « beaucoup », ça reste à voir. Je crois plutôt qu’il y aurait beaucoup de flambeurs et de vacances aux Canaries. Voyez plutôt tout ceux qui ont gagné au loto. N’est pas entrepreneur qui veut.

  • Ce que ce tableau montre n’est pas l’origine de la fortune des milliardaires français.
    Il montre plus simplement en quoi consiste cette fortune.

    Le chiffre de 71% (10 sur 35) montre aussi ceux d’entre eux qui sont encore identifiés à une entreprise fondée par leurs aïeux. Il n’inclut pas ceux qui ont transformé avec succès un patrimoine familial plus discret.

  • Si Vincent Bolloré est dans ce classement, c’est certes parce qu’il a hérité de l’entreprise familiale, mais aussi – et surtout – parce qu’il a su la développer considérablement.

  • Tableau bidon, Leclerc Michel, fortune de 1ere génération!!

  • Ce dont Forbes n’a peut-être pas conscience, c’est que pas mal de ces entrepreneurs français, à commencer par Bernard Arnault, ont bénéficié de soutiens étatiques et autres subventions, à leurs débuts, pour soutenir la construction de leur groupe.
    Entrepreneurs, sans aucun doute, mais à ne pas confondre avec « self made man ». Maintenant, je ne suis pas expert, mais on peut aussi se demander si Bill Gates ou Steve Jobs ont aussi bénéficié d’autant de soutiens de la part de la Maison Blanche.

    • Gates n’a eu de la part du gouvernement que des bâtons dans les roues. Ils lui reprochait de les ignorer complètement, alors que tant d’autres crachaient au bassinet, pardon, je voulais dire donnaient à Washington une juste considération.

    • Ils continuent de toucher des subventions et de bénéficier de niches fiscales.

  • Il serait tellement génial si vous pouvez faire un article sur le « marketing de réseau » appelé le MLM, Un concept qui nous vient des…Etats Unis (encore eux !!!) un marché qui représente aujourd’hui 100 milliards de dollars de CA dans le monde

  • je pense que le magazine forbes a oublié la famille mulliez qui fait partie des 3 famillles les plus riches de France.

  • Ce que cet article ne dit pas, c’est que beaucoup de ces entreprises « privées » ont pour principal client différents paliers de gouvernement qui consomment abondamment leurs produits et services en sous-traitance à même les fonds publics.

    Dassault vend des avions militaires et sa firme Veolia carbure à l’entretien des infrastructures de génie civil. Altice s’introduit dans les pays en voie de développement en déployant en premier les communications pour les bâtiments gouvernementaux. Le plus gros client de microsoft demeure le gouvernement fédéral des États-Unis.

  • ils sont français , mais le plus gros de leur ,pognon est gagné et planqué a l’étranger .

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

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