Raréfaction de l’emploi, redistribution et décroissance de l’État

Comment distribue-t-on l’oisiveté en occident au XXIème siècle ?

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Raréfaction de l’emploi, redistribution et décroissance de l’État

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 novembre 2014
- A +

Par Aster.

chômeur credits isobrown (licence creative commons)

« Nous vivons une crise grave. » « Le chômage va finir par se résorber. » Deux hypothèses fortes qui ne font qu’une seule. Ce ne sont que des hypothèses. Le monde et l’économie ne sont pourtant pas de grosses machines ronronnantes et immuables. Les dynamiques changent, nos sociétés avec.

Si le chômage explose c’est qu’il y a moins de travail, malgré les bullshit jobs, le travail se raréfie. S’agit-il d’un état temporaire ou d’une tendance de fond ? La France, pour ne parler que d’elle, s’asphyxie avec 10% de chômage officiel (30% ?), mais, vers combien glissons-nous ? 20 ? 30 ? Combien de « faux emplois » (voir l’article relatif aux bullshit jobs) va devoir soutenir l’économie d’ici 2034 (20 ans, c’est loin). Rappelons qu’en 1994 l’internet n’était probablement pas chez vous, vous n’aviez pas de téléphone portable, nous avions encore le franc, nous étions déjà « en crise » et le service militaire était encore là..

« La mine est vide, tous les filons sont épuisés. »
« Creuse encore ! »

Ne va-t-on pas tuer le malade à vouloir à tout prix le soigner ? Dans la configuration actuelle, on rejette tout ce qui détruit de l’emploi. Une machine magique coûte le salaire d’un ouvrier et permet de produire autant qu’avec 100 ouvrier, on l’arrête la frontière. La machine ci-dessus est symbolique, elle existe, mais on ne lui a pas encore barré la route. En revanche sous prétexte de « protéger l’emploi » on met des bâtons dans les roues à l’économie.

Parlons du psychodrame lié à l’absence de travail.

Le mythe du travail

Il y a de grandes corrélations économiques qui ne sont valables qu’un temps, celle de la quantité d’énergie et de la richesse d’un pays, celle de l’emploi et de la richesse d’un pays. Sont-elles en train de changer ?

Aujourd’hui plus que jamais perdre son emploi est une perte de revenus et de statut social importante. Notons que l’aspect statut social / espoir est peut-être plus important aujourd’hui qu’avant. Être en stage sans rémunération est mieux vu qu’être sans emploi.

Ce mythe du travail est malsain, on investit ressources monétaires et énergie au prétexte de le préserver, on remplit des administrations de cohortes « d’agents », on crée des « emplois d’avenir » dont le nom, approuvé par Orwell, reflète peut-être le fond du problème. Peut-on avoir un avenir sans avoir un emploi.

Qui peut soutenir devant un miroir qu’un droit du travail dont la taille se mesure en dizaine de milliers de pages (code et « conventions ») n’est pas une injure à l’équité face à la justice ?

La réflexion du temps de travail

Sous cet angle, la réflexion des 35h n’était peut-être pas dépourvue de sens. Sa mise en œuvre l’a transformé en une augmentation généralisée des salaires. Quand l’idée de départ était plus de constater la rareté du travail et d’en favoriser le partage, la mise en œuvre a consisté à rentre le travail plus cher et donc le raréfier encore plus.

Comment distribue-t-on l’oisiveté en occident au XXIème siècle ?

Si être un homme de 35 ans avec des études implique avoir un emploi ou être une merde. Pour d’autres, on a construit des images de retraité, d’étudiant, de mère au foyer où l’absence d’emploi est vue comme parfaitement normale.

Le passage d’un statut à l’autre se fait généralement difficilement.

Cette société nous coûte

Travailler coûte de l’argent, des locaux, du matériel, des déplacements, de la nourriture accessible. Ce coût est certain. La production du travail l’est moins. Ces armées de stagiaires aux archives, ces employés de l’avenir qui ne coûtent rien mais n’ont rien à faire… Ils sont tous heureux d’avoir un salaire ou une expérience en plus à mettre sur leur CV mais il n’est pas impossible qu’ils détruisent des ressources plus qu’ils n’en développent.

Je ne blâme personne ici, j’énonce des faits. Ils ne sont ni coupables d’avoir des ambitions, ni coupables d’être tombés au mauvais endroit au mauvais moment.

Maintenir la pression sur ceux qui ne trouvent pas d’emploi et soutenir cette subtile fiscalité incitative doit bien coûter quelques millions et probablement quelques milliards en frais directs et indirects.

Le revenu de base

On peut être libéral autant que l’on veut, je pense qu’il est un peu illusoire de croire qu’en chaque français un libéral radical sommeille. Le socialisme est bien ancré en France. Et la proposition de revenu de base à l’avantage de concilier une volonté de redistribution avec une équité et une facilité de gestion unique.

Cette notion est entourée de fausse questions et de faux principes : « comment peut-on donner de l’argent comme ça, il sortira d’où cet argent d’abord ? », « comment peut-on donner de l’argent à des gens qui ne travaillent pas ? ». L’argent coule déjà à flot de l’État, et des mannes sont dépensés en gestion et en flicage de ceux qui s’acharnent à chercher un travail là où il n’y en a pas.

La libéralisation de l’économie

Est-ce qu’il n’y aurait pas à travers ce revenu de base l’opportunité d’absorber d’autres aides, de délégitimer les législations autour de l’économie et du travail ? Pourquoi ne pas laisser plus de portes ouvertes si l’on s’assure que les individus qui composent la société se portent bien.

Les salaires minimums sont des gouffres pour les emplois à faible productivité. Un revenu de base c’est aussi rendre un peu plus sexy pour le travailleur les emplois moins bien payés. Nous ne sommes pas dans une économie où ces emplois à faible valeur ajoutée empêchent le développement d’autres activités, nous sommes dans une économie où il est impossible de trouver un emploi pour beaucoup.


Sur le web 

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  • l’oisiveté est l’avenir des hommes et ce qui les fait avancer . on n’a pas inventé la charrue pour gagner de l’argent mais passer moins de temps au travail . on a inventé les automatismes pour encore gagner du temps de loisir … le futur.. des robots et toute une population consacrée au plaisir de la vie et surtout pas au ‘travail’ , bien sur , il y aura quelques bastons , mais on ne refera pas les hommes , ils veulent tous être chef a la place du chef 😉

    • Le travail est le commerce de sa personne: on ne fait pas que l’échanger contre de l’argent, on fournit une activité nécessaire à la société . Si ce travail est une occupation inutile donnée par l’état ou si l’individu ne travaille pas du tout, son existence et sa volonté seront de moins en moins pris en compte jusqu’à progressive élimination de l’individu. Le travail est notre seul moyen de pression.

      • le chômage volontaire et la gréve sont des moyens de pression contre la gourmandise des entreprises ou de l’état ..travailler plus , non !

        • Le chomage, (en absence de salaire minimum) est toujours volontaire. C’est un arbitrage entre une activité rémunérée en fonction de la demande existant pour elle et la dés-utilité de l’effort pour autrui.

    • « l’oisiveté est l’avenir des hommes et ce qui les fait avancer  »

      Non.
      L’homme veut généralement optimiser le rapport entre satisfaction obtenue et l’effort fourni.
      Cela ne signifie pas du tout qu’il recherche l’oisiveté.

  • Il n’existe pas une quantité de travail fixe. Il existe une demande de travail qui est fonction du prix.
    Le plein emploi est une règle, le chômage un choix (dans une économie relativement libre), une forme d’investissement le plus souvent (renoncement à une consommation en date t pour obtenir une consommation supérieure à des dates ultérieures)…

    Une des mesure du niveau de liberté d’un pays est le taux de chômage qu’on y trouve. Plus il est élevé moins la liberté est grande.

    • Absolument ! La preuve par l’absurde : si l’on pouvait employer des gens à coût 0 (des esclaves quoi …) comme serviteurs, nul doute que ces personnes trouveraient un emploi .. Le chômage de masse n’est pas l’effet d’une demande insuffisante de travail, mais d’une inadéquation entre l’offre (côut, contraintes réglementaires) et la demande de ce travail. Et quant à une société d’oisiveté, ce n’est pourtant pas les besoins qui manquent : travaux immobiliers, soins à la personne, santé ..

  • « ceux qui s’acharnent à chercher un travail là où il n’y en a pas » : bien sûr qu’il y a du travail ! A foison et comme jamais ! Mais derrière la confusion entre travail et emploi, est-ce réellement du travail qu’on recherche ou plutôt une occupation dont l’utilité sociale est nulle à négative, un revenu rémunérant l’oisiveté professionnelle, un statut ou des relations, ou simplement un endroit chaud et éclairé? Dans la deuxième hypothèse, l’AU se justifie pleinement puisque le travail devient hors-sujet. Mais il n’est pas certain que les esclaves devant financer l’AU, par la spoliation de leur travail, seront d’accord pour alimenter la fainéantise des allocataires béats qui ignorent ce que le mot travail peut bien vouloir dire.

    • Évidemment qu’il y a du travail. Les besoins non satisfaits des consommateurs sont immenses.

      Malheureusement, l’interventionnisme public inconsidéré à coup d’interdictions, de prescriptions et de fiscalité, ne fait que ralentir le fonctionnement de la société et, partant, empêche les gens de travailler.

      C’est du chômage frictionnel organisé.

      Ceux qui ne voient pas cela n’ont pas compris ce qu’est l’économie.

      • Mieux, les besoins sont par définition sans limite et il y a donc toujours du travail sans limite. Si le travail est disponible sans limite, les capitaux (l’investissement le travail épargné, nécessairement privé) sont rares. Les nuisibles socialistes qui méprisent ces quelques évidences pigent effectivement que couic à l’économie.

        • Les capitaux sont rares? A cause de l’umps les gens ne savent plus où investir, tout le monde a peur pour ses économies. Il faut virer ces malfaisants nuisibles et rendre leurs libertés aux français.

          • L’umps, mais également les deux extrêmement bas du front. Tous sont socialistes, collectivistes. Poubelle !

            • Certes, malheurement je crains qu’il faille en passer par le front (de droite) pour bousculer ce système. Le pld n’arrivera pas tout seul au pouvoir…

  • vive la redistribution . artisan , 7 collaborateurs , il y a quelques années ,je me suis rendu compte que nous étions les esclaves d’une mafia organisée ( toutes les institutions de l’état et l’état lui même) . je me suis séparé de mes collaborateurs , je suis allé fermer mon compte a la chambre des métiers . j’ai continué de travailler en tant que ouvrier indépendant avec certains de mes ex collaborateurs , nous sommes employés par nos clients avec des contrats de durée de chantier . je suis devenu un employé comme les autres , j’ai droit a la redistribution . tant que nos pseudos dirigeants se moqueront des entrepreneurs ( petits ou gros) ,il n’y aura pas de reprise et le chaumage vas augmenter.

  • On parle de travail, mais tout le monde pense « salaire ». Le salaire n’est qu’une répartition plus ou moins juste des fruits de l’effort commun. (Bien sur chacun a sa propre vision de ce qui est juste)

    Un emploi est avant tout un salaire pour l’employeur public ou privé et même pour un indépendant. Pour avoir globalement plus d’emplois et donc de salaires, il faut avant tout que la productivité globale augmente :

    – Soit par la croissance – augmentation de l’activité, mais on est en échec total sur ce point
    – soit par la productivité et l’exportation – et il semble que l’on sature car il n’y a plus de marge de manoeuvre en socialie
    – soit en réduisant l’improductivité.

    Pour s’en sortir:

    * on peut espérer que la croissance vienne d’ailleurs – mais comme beaucoup de pays ne font pas mieux que nous et qu’on est dans une spirale descendante, on est mal barré.

    * On peut militer pour la productivité par réduction de la socialie mais c’est pas gagné.

    * On devrait réduire l’improductivité, et en particulier la où cela ne génère pas un ralentissement de l’activité qui nous enfoncerait un peu plus :
    – attribuer mieux les dépenses : à ce qui va réellement rapporter à terme.
    – mettre un frein à la casse des services par la taxation : s’il est moins cher de faire soi-même que de sous-traiter, on travaille plus pour effectuer la même tâche qu’un autre dont c’est le métier et on est donc globalement improductif.
    – arrêter de faire perdre son temps à chacun : bureaucratie, temps perdu dans les transports, contraintes artificielles, perte de moral, difficulté pour trouver un prestataire ou un produit.

    Mais la, c’est l’idéologie (même pas sociale) qui nous enfonce.

  • Cet article part un peu dans tout les sens mais il aborde certains sujet essentiels autour du travail et notamment des bullshits jobs pour arriver à la conclusion qu’un revenu de base + société libéralisée serait sans doute souhaitable à la situation actuelle.

    Je partage ce point de vue mais je pense qu’on peut poursuivre la réflexion plus loin et aussi voir de grosses limites qui ne manqueront pas d’arriver:

    Votre angle est fondamentalement décroissant et face à ça, il y a vraiment deux types de personnes:
    1/des gens de gauche qui sans le savoir sont plus libéraux que bien des gens qui se prétendent comme tels.
    2/des nazillons vert/rouge

    Les 1: ont conscience que la société ne DOIT pas forcement leur fournir un travail, qu’il est bien normal que leur « petit boulots » ne leur permettent pas de se payer une bagnole neuve à 30000€ et se payer un steak tous les jours et ils aspireraient à une chose: qu’on leur foutent la paix et se construite une maison à la campagne en autonomie pour 10000€ terrain compris (truc impossible aujourd’hui par rapport aux lois sur la constructibilité d’un terrain qui multiplie le cout de l’opération par 20). ces gens sont parfaitement compatibles avec votre solution.

    Les 2: iront pleurer car ils seront toujours rongés par la jalousie de ceux qui ont réussi, ne comprendrons pas pourquoi leur petit boulot en plus de l’alloc univ ne leur permet que de rouler avec une vieille bagnole, pourquoi ils ne peuvent pas de se payer une assurance maladie (dans un monde libéralisé, ça coute quand mème 200€/mois environ (bien moins cher qu’actuellement)), pourquoi leur perspectives de vacances c’est le lac à 100km … Ces gens sont là sont incurables et leur situation serait pire qu’aujourd’hui.

    Hors catégorie, les conservateurs de droite et de gauche pour qui une grosse libéralisation + revenu de base serait une catastrophe notamment patrimoniale.

    Plus ca va, plus je me dit que les 60 ans qu’on vient de passer au sujet travaille sont une exception et que dans 30 ans on sera de retour à la case départ: exode urbain et vie semi-autonome dans la cambrousse, on verra.

  • Le libéralisme continue de prétendre récompenser le travail, alors qu’il ne sert plus que des rentiers. Les éléments de langage distillés sur le net sont un rideau de fumée destiné à détruire ce qui reste de justice sociale pour mieux exploiter l’esclave mondialisé.

    • Le libéralisme ne prétend rien, ne veut récompenser personne…
      Il veut laisser les gens libres de décider par eux même. S’ils veulent récompenser X de ses efforts, ils achètent. S’ils veulent récompenser Y de son apport en capital, ils lui payent un taux d’intérêt.

      Le libéral veut la liberté, le reste n’est que conséquence.

      Par contre « justice sociale » ça c’est un « élément de langage » qui vise à camoufler la spoliation de ceux qui ont (mais ne sont pas potes avec le « camp du bien ») au profit de ceux qui sont bien connectés. Ça consiste à prendre par la force à ceux qui ont obtenu par le mérite pour le donner à ceux qui n’ont pas mérité. Bref, une belle saloperie.

    • arrêtez vos conneries et expliquez en quoi le libéralisme sert les rentiers ?? car ce sont les étatistes et le capitalisme de connivence qui servent les rentiers

    • le vrai probleme est le capitalisme de connivence, c’est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques. le probleme de l’état est que contrairement à ce que croit tous les socialistes (de gauche et droite), ce n’est pas quelque chose de bien mais c’est un instrument aux mains de l’élite au pouvoir (ump et ps) qui s’en sert souvent pour ces propres intérets, pour aider ces copains. l’état francais aide les grandes entreprises à créer le monopole. les politiciens viennent presque tous de la fonction publique donc ils ne comprennent rien à l’économie. ce qui crée des richessses c’est l’entreprenariat, et ce qui crée les emplois c’est les pme pas les grands groupes. aujourd’hui, en france, la surtaxation et la surréglementation détruisent les pme et l’entreprenariat. il faut supprimer toutes les niches fiscales ( qui permettent aux grands groupes de payer moins d’impots), il faut arreter la surréglementation ( qui ne sert l’intéret que des grands groupes (qui font du lobbying pour avoir de la réglementation à leur avantage) et qui peuvent se payer des avocats pour détourner les règles à leurs avantages. plus la justice est complexe plus cela avantage les riches. il faut aussi arreter de sauver les banques et les multinationales avec l’argent du contribuable. en vérité ce qu’il faut c’est séparer l’état de l’économie, l’état doit s’occuper des fonctions régaliennes (éducation, sécurité, justice,…) pas de l’économie. les pays scandinaves séparent l’état de l’économie et ce sont les pays les plus égalitaires au monde. les pays qui font cela, sont les pays qui s’en sortent le mieux (autriche, pays bas,…). il faut réformer la fonction publique qui coute bcp trop chère et qui est très incompétente. la france est paralysé par la surrréglementation.

      • L’éducation ce n’est pas régalien : le marché arrive très bien à trouver un prix et fournir le service. Il n’y a aucune justification réelle (sinon l’habitude et le baratin des étatistes, souvent dans le monde éducatif) pour inclure ce service dans la sphère publique.

    • la mondialisation et le capitalisme ont permis de réduire par deux la pauvreté mondiale ces vingt dernières années. il n’y a jamais eu aussi peu de faim dans le monde grace au capitalisme et à la mondialisation. quand au sophisme: « on trouvera toujours dans les pays pauvres des désespérés prêts à travailler 24/24 et se tuer au travail pour se payer un bol de riz. »
      Si ces gens acceptent de faire ça au lieu d’autres choses, c’est qu’ils ont quelque chose à y gagner, sinon ils ne le feraient pas. Il faut aussi regarder le cadre préexistant sinon c’est caricatural, exemple : en Chine de nombreux agriculteurs du Changjiang préfèrent quitter la campagne pour rejoindre les villes, afin d’y trouver un emploi manufacturier basique (exemple de Foxconn à Shenzhen), car ils jugent que les conditions de vie y sont meilleures qu’avant.
      Bien qu’il soit vrai que les conditions de vie ne sont pas « occidentales », l’augmentation de la demande et l’accroissement de la spécialisation, provoque un boom des salaires, avec une croissance qui permet une augmentation de la consommation intérieure et de financer des infrastructures meilleures, bref pour ces pays les délocalisations sont bonnes, et au nom de quoi n’auraient-ils pas le droit de nous faire concurrence ? Au nom de la loi de la majorité ?
      Comment peut-on se prévaloir d’aider les pays pauvres, et ne pas vouloir de leur concurrence ?
      Les pays riches peuvent se permettre des avantages comparatifs qu’eux ne peuvent pas, ainsi il faut miser sur la formation, l’innovation, la recherche, comme le font la Suisse, la Suède, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg, Le Japon, la Corée du Sud, etc. quand à la délocalisation, une étude de l’INSEE a chiffré, pour la période 1995-2001 l’ampleur des emplois perdus dans le secteur industriel à cause de délocalisations : en moyenne, 13.500, dont plus de la moitié vers des pays à hauts salaires. Ce chiffre est à comparer aux 6,8 millions d’emplois dans le secteur secondaire en France.
      http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ECOFRA05b.PDF
      Une seconde étude du Conseil d’Analyse Economique, écrit ainsi : « les restructurations d’entreprises s’étant produites en Europe entre le 1er Janvier 2002 et le 15 juillet 2004 concernent 1456 entreprises et ont entrainé la suppression de 780 394 emplois, ce qui correspond à 0,42% des 192 millions emplois européens. Ramené à 1 an, on obtient un taux de 0,17%. Chaque année, c’est donc 0,17% des emplois européens qui disparaissent dans des restructurations. »
      http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000102/index.shtml
      Les délocalisations ne représentent, selon le rapport, que 4,74% des emplois supprimés (36 977) pour restructuration et 7,14% (100) des entreprises restructurées. En terme d’emploi, cela correspond donc en deux ans et demi à 36 977 suppressions donc 0,019% de la totalité des emplois européens. Rapporté à 1 ans, on obtient un taux de 0,0076%. Chaque année, c’est donc 0,0076% des emplois européens qui disparaissent dans des délocalisations. ». « Au niveau de la France, les 8 000 suppressions d’emplois survenues en 2001 suite à des fermetures d’unités de productions correspondent à 0,032% des 25 millions d’emplois français.
      Un rapport du Sénat expose les mêmes conclusions que les précédents rapports.
      http://www.senat.fr/rap/r03-374/r03-3740.html
      Je vous invite aussi à consulter cet article : http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9localisation
      Après tout n’est pas « rose », il y a aussi des délocalisations de marges, etc. mais le tableau n’est certainement pas aussi sombre que celui que vous indiquez, au contraire, au niveau global il est même très positif.

    • si le libéralisme défendait les rentiers, expliquez moi pourquoi ceux ci ne sont pas libéraux ?? pq ils préfèrent défendre l’état ??? je vous conseille de lire ces articles tres intéressants qui expliquent ce que c’est le libéralisme : http://www.contrepoints.org/2013/12/22/150897-quest-ce-que-le-liberalisme-2 http://www.contrepoints.org/2013/04/07/120782-oui-le-liberalisme-est-social je vous conseille de lire les différents articles d’idées recues sur le libéralisme: http://www.contrepoints.org/?s=id%C3%A9e+recu+lib%C3%A9ralisme et lisez aussi ceci: http://www.wikiberal.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme

    • La justice sociale

      « Social » est devenu en quelques années, le mot fourre-tout de la langue politique française. Tout est social : la politique, les enjeux, la misère, les drames, la détresse, le mouvement, la souffrance et… la justice. Cette dérive n’est pas innocente. Dans le meilleur des cas, elle ne rajoute rien d’utile à la signification du mot affublé d’un « social » ; dans de nombreux cas, elle en transforme radicalement le sens tout en bénéficiant de son aura. Justice sociale appartient à cette dernière catégorie.
      Dans le langage parlé, le terme « justice sociale » est d’abord ambigu. Si la justice sociale c’est de permettre aux plus modestes d’avoir un accès à l’instruction, à la santé, à la retraite, alors le libéralisme est le meilleur allié, et de loin, de la justice sociale. La liberté et la propriété sont le meilleur moyen pour produire en masse ce dont les hommes, y compris les plus modestes, ont besoin pour vivre bien. La définition politique de « justice sociale » va, quant à elle, dans une direction très différente. La justice sociale est alors une norme supérieure écrasant la justice « simple » au nom de laquelle l’État peut légitimement tenter de fixer la place de chacun dans la société.
      Chez les penseurs antiques, la justice n’est pas une situation donnée, un état de choses fixe, c’est d’abord une vertu individuelle. Une action consciente est juste ou injuste, un objet inanimé ne peut pas être juste ou injuste. Une pluie estivale peut être plutôt bonne ou plutôt mauvaise pour une récolte, elle n’est ni juste ni injuste, sauf à retourner dans la pensée animiste donnant aux forces de la nature des intentions. Par raccourci de langage, on dit ensuite qu’une loi est juste ou injuste selon qu’elle encourage ou décourage une action juste ou injuste.
      S’appuyant sur cette tradition, la justice consiste alors à protéger les droits naturels de chaque individu (liberté, propriété, sécurité), à faire respecter les engagements et à dédommager les victimes en cas de violation des droits naturels. La justice est donc d’abord « restauratrice », elle permet de rétablir un équilibre qui a été rompu.
      Quelqu’un a pris quelque chose qui ne lui appartenait pas (vol). Quelqu’un n’a pas tenu un de ses engagements (rupture d’un contrat). Quelqu’un a une responsabilité dans la violation des droits naturels d’un autre (accident, agression). La justice rétablit l’équilibre rompu. Elle oblige le coupable à dédommager la victime, et elle sanctionne le coupable.
      Cette définition classique se retrouve d’ailleurs dans toutes les oeuvres populaires. La veuve et l’orphelin ne demandaient pas la justice sociale, mais la justice. Le héros punissait le méchant – lui faisait assumer ses responsabilités – et restituait le butin aux victimes, il ne prenait pas aux puissants leur dû ni ne leur faisait assumer des responsabilités qui n’étaient pas les leurs en vue d’une image donnée de la société. Les Robin des Bois ou les Zorro ne défendaient pas la justice sociale, mais la Justice.
      Dans ce contexte, une société n’est donc pas juste parce qu’elle a un aspect donné, un état des choses fixe, mais parce qu’elle est régie par des lois justes, quel que soit l’aspect que l’application de ces lois justes lui donne ensuite.
      Le concept de justice sociale inverse complètement cette hiérarchie. La société n’est pas juste parce qu’elle est régie par des lois justes, elle est juste parce qu’elle a un aspect donné (égalité des revenus, ou des capacités ou des opportunités), aspect donné quelles que soient les lois qui ont permis de parvenir à cette situation.
      La justice sociale viole les principes de justice. Pour que l’apparence de la société soit ceci plutôt que cela, la place des individus doit être fixée – ou a minima favorisée ou défavorisée. C’est-à-dire que les lois ne doivent plus être justes, sans autre objectif que rendre à chacun son dû ou ses responsabilités, mais forgées en vue d’un objectif précis sur la situation des individus après l’application de la loi, sans considération particulière pour les responsabilités ou les droits de chacun.
      La justice sociale, pour exister, doit ainsi violer la justice. Elle doit prendre à Pierre pour donner à Paul, sans considération sur le fait que Pierre n’a jamais violé les droits naturels de Paul, n’a jamais rompu un contrat avec Paul, sans même que Pierre ne connaisse Paul. Pierre devient un moyen, au service de la justice sociale.
      Cela a plusieurs conséquences.
      Les principes de Justice permettent aux hommes de vivre en société, sans craindre pour leur sécurité ; ils permettent aux hommes d’échanger, de coopérer sans violence, ni incertitude. La justice sociale, en abîmant les principes de justice, détruit donc la source même de la société harmonieuse, les échanges justes entre individus égaux en droit.
      D’autre part, le « social » devient une sorte de nouvelle exigence morale, supérieure à la justice ou à la bonté. Un individu soucieux de respecter les principes de justice peut ainsi n’avoir aucune conscience sociale. Dans le même temps, on peut violer ces principes de justice au nom de cette nouvelle exigence morale majeure. Ainsi, brûler la voiture de son voisin pourrait ne pas être condamnable puisque ce ne serait que l’expression d’une révolte sociale.
      Désormais, les individus ne doivent pas agir avec justice ou bonté envers les autres, mais agir pour le bien d’une autre entité, manifestement distincte des individus et des liens qu’ils créent entre eux : la société.
      La justice sociale permettrait donc de construire une société « juste » sans individus justes – c’est inutile, ce qui compte c’est la place et les moyens de chacun dans la société – ni règles justes – cela empêcherait la justice sociale de passer.
      La justice sociale n’est donc ni « juste », ni « sociale ». Elle n’est qu’un prétexte pour augmenter le pouvoir de l’État et de la classe politique, contre les individus, contre la justice, et contre la société.

  • La redistribution par l’Etat est destructrice de richesse pour plusieurs raisons : 1/ la mauvaise gestion car la bonne gestion est impossible vu que l’état est en situation de monopole
    2/ ne pas oublier que si l’argent n’avait pas été redistribué par l’état il aurait été dépensé par des particuliers. Donc il aurait fait fonctionner l’économie, travailler les coiffeuses, les peintres, permis des investissements via la bourse ou la banque etc.
    3/ les faits : aujourd’hui plus de 50% des revenus sont gérés par l’état et il y a encore des pauvres : preuve par l’absurde que la redistribution ne marche pas
    4/ la perte d’information, car l’état gère tout au niveau central, et ne connait pas les besoins spécifiques et locaux : ses actions sont toujours arbitraires, les allocations ne vont pas aux bonnes personnes etc., ce qui fait qu’il y a des projets inutiles et du gaspillage par rapport à si chacun gardait son argent et le dépensait comme il voulait
    5/la phobie administrative : la perte de temps considérable prise pour comprendre la réglementation et à échapper à l’impôt à mesure qu’il devient excessif
    6/l’effet d’éviction, pour 1 euro d’impôt prélevé, les gens vont passer autant de temps a essayer d’obtenir la subvention correspondante, et ce temps ne sera plus disponible pour des vrais projets productifs dans l’économie réelle
    7/ effet Laffer : trop d’impôt tue l’impôt : démotivation produire si l’impôt est excessif

    –> pour un euro prélevé, il y a 2 euros détruits environ pour l’économie réelle (en tendance)

  • Commentaire sur PARETO et la REDISTRIBUTION:
     » Décider de redistribuer, la Science ne peut pas le justifier. Vous pouvez le faire pour d’autres raisons, mais ne prétendez vous réclamer d’une théorie scientifique utilitariste; il n’y a pas de réponse scientifique à cette question  »
    In Moral Foundations of Politics, Prof Ian Shapiro, Yale
    http://www.institutcoppet.org/2011/08/22/vilfredo-pareto-le-peril-socialiste-1900/

  • La charité publique et le fait qu’elle engendre paupérisme, bien loin de le réduire, sont l’objet d’un mémoire de Tocqueville écrit en 1835, dans lequel l’auteur démontre définitivement la bêtise du discours « redistributiste »: http://classiques.uqac.ca/classiques/De_tocqueville_alexis/memoire_pauperisme_1/memoire_pauperisme_1.html

  • Par la redistribution, l’État s’arroge la toute-puissance quant à la possession de tout bien. Loin de reconnaître la légitimité d’une possession honnêtement acquise, l’État se permet de tout remettre en cause selon sa fantaisie.
    Qui plus est la gratitude du pauvre aidé par le riche constituait un ciment social que le discours de la justice sociale remplace par la haine de classe, car le pauvre considère que l’intervention de l’État a réparé une injustice dont le riche était coupable.
    Le socialisme détruit donc non seulement l’économie, mais aussi le lien social. Encore plus grave, il ruine une bonne partie du capital humain des nations qu’il afflige, celui de la classe dépendante des programmes sociaux, qui a perdu toute autonomie et qui constitue une clientèle captive des partis socialistes.

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