« Capitalisme » sur Arte (5) : Keynes/Hayek, un combat (presque) truqué ?

Dans sa lutte contre le marché libre, Arte nous montre à nouveau sa position partisane envers un interventionnisme très puissant de l’État.

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Keynes Hayek

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« Capitalisme » sur Arte (5) : Keynes/Hayek, un combat (presque) truqué ?

Publié le 2 novembre 2014
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Dans sa lutte contre le marché libre, Arte nous montre à nouveau sa position partisane envers un interventionnisme très puissant de l’État. Analyse critique de l’épisode 5 de la série documentaire « Capitalisme » diffusée par Arte : « Keynes/Hayek, un combat truqué ? »

Par Rafaël Amselem, SFL Paris

keynes-vs.-hayek1
« Dans ce débat bien sûr, Hayek semblait du mauvais côté. Sa conception des dépenses publiques, impuissantes à réduire le chômage, s’était révélée définitivement caduc. »

Ceci est l’une des premières phrases prononcées dans le documentaire diffusé par Arte le 28 octobre. D’emblée, le ton est donné.

Le titre de l’émission a tout pour surprendre. Après tout, que peut-il y avoir de truqué dans un débat entre deux économistes aux idées radicalement différentes ? Si l’intention de faire connaître deux grands économistes au grand public est louable, le résultat pêche par son manque de justesse et de recherche.

Dans sa lutte contre le marché libre, Arte nous montre à nouveau sa position partisane envers un interventionnisme très puissant de l’État dans ce cinquième épisode.

 

Quelle a été la pensée économique de Hayek ?

Tandis que Keynes était un fervent défenseur de l’interventionnisme étatique, Hayek était sans doute parmi les libéraux l’un des plus catégoriques et engagés.

Il a longtemps travaillé à l’école d’économie de Vienne. Il a apporté une très grande contribution à la compréhension des cycles économiques. Il a tenté de prouver que l’individualisme méthodologique, le libre marché, et la restriction du pouvoir de l’État sont des éléments nécessaires à la liberté de chacun, et la meilleure façon d’atteindre une forme d’égalité.

 

L’incompréhension de l’individualisme [méthodologique]

Le sens populaire attribué au terme individualisme renvoie à celui d’égoïsme, de culte de soi.

Il semble qu’il y ait une erreur dans cette analyse. Et au vu des précédents épisodes de la saga Capitalisme, il était plus que fort probable qu’Arte le comprenne ainsi. Malheureusement, l’une des premières intervenantes nous le confirme.

Il s’agit de Kari Polanyi Levitt qui affirme :

« Donc [selon Hayek], nous sommes dans un monde individualisé avec des consommateurs individuels, des producteurs individuels, considérés comme des petites entreprises indépendantes. »

Puisque nous nous intéressons à Hayek, quelle est sa position sur le sujet ?

« L’idée suivant laquelle l’individualisme postulerait (ou fonderait ses arguments sur cette hypothèse) l’existence d’individus isolés ou autosuffisants, au lieu de partir de l’étude de gens dont la nature et le caractère sont déterminés par le fait qu’ils existent en société. Si cela était vrai, l’individualisme n’aurait vraiment rien à apporter à notre compréhension de la société. » — Friedrich Hayek, Vrai et faux individualisme.

L’individualisme est d’abord une théorie sociale s’intéressant à ce qui conduit les individus à agir. Il continua à développer cette problématique dans la théorie de l’ordre spontané. Sa vision de l’individualisme consistait à voir le monde comme une somme d’individus qui répondent à des règles morales qui varient selon ces mêmes individus, mais qui arrivent tout de même à interagir et même à former des collectifs.

« C’était la peur panique du bolchévisme. » Il est vrai que Hayek s’opposait à l’idée du communisme qui émergeait à son époque, puisque cette idéologie renie l’individu, et tente de placer un ordre collectif préétabli et assez subjectif quant à sa nature.

 

La rencontre de sa vie : Ludwig von Mises

Même s’il y a un désaccord avec les propos tenus dans le reportage, il faut saluer le travail d’Arte quant à l’évocation de cet économiste. Il est en effet assez peu connu du grand public, alors qu’il a pourtant eu un grand rôle dans la pensée de Hayek.

mises-hayek
Friedrich von Hayek et Ludwig von Mises

 

Ludwig Von Mises est celui qui a transformé le socialiste qu’était Hayek en libéral.

Économiste reconnu en Autriche, Mises a fourni un travail considérable dans la critique du socialisme, notamment dans son livre  Economic Calculation in the Socialist Commonwealth. Contrairement à d’autres libéraux, il n’y développe pas une théorie selon laquelle le socialisme est néfaste, voire nuisible.

Ce qui va l’importer, c’est de prouver qu’au final, que le socialisme soit bon ou mauvais, il n’est finalement pas applicable. Il démontre l’importance des prix, et met en garde contre les manipulations monétaires dès 1912 dans la Théorie sur la monnaie et le crédit.

C’est à partir de cette théorie que Mises prévoit à partir de 1924 la crise de 1929.

 

Keynes et les débuts du keynésianisme

Le reportage nous présente Keynes comme le personnage d’un nouveau courant de pensée, très moderne à son époque. Il a évolué dans un monde très culturel, ce qui faisait de Keynes quelqu’un de très cultivé et d’intelligent.

Voilà ce que disait Hayek à son propos :

« Avoir connu Keynes est un souvenir qui marque toute une vie. Il exerçait un réel magnétisme sur tous ceux qui l’entouraient. Sa vaste culture littéraire, artistique, scientifique, la puissance de sa conversation, la diversité de ses centres d’intérêt font que, même s’il n’avait rien écrit sur l’économie, je m’en serais toujours souvenu comme d’un très grand homme. Mais, cela n’empêche pas que c’était un piètre économiste ! »

Keynes
John Maynard Keynes

Keynes est l’un des grands acteurs des accords de paix de 1919. Il est resté très critique envers les puissances occidentales lorsque celles-ci ont demandé à l’Allemagne de rembourser une gigantesque dette envers les pays vainqueurs. Il annonçait aussi qu’il y aurait à l’avenir une vengeance sans précédent de la part du vaincu et que cette énorme dette finirait par causer des problèmes au niveau économique.

À cela, la voix off du reportage dit :

« En reconsidérant le traité de Versailles, Hayek aurait peut-être admis que la bulle spéculative qui avait éclaté en 1929 et déclenché la dépression avait pris racine dans l’insistance des États-Unis à être remboursé pour les prêts accordés à leurs alliés pendant la guerre. »

Ainsi, les taux des emprunts auraient été artificiellement abaissés, afin de permettre à l’Allemagne et aux Alliés de rembourser plus facilement leurs dettes. Une bulle spéculative serait née, car les investisseurs auraient profité de ces taux très bas pour investir dans de trop nombreux projets et jouer avec l’argent.

Seulement, il y a plusieurs problèmes dans cette analyse.

Tout d’abord, cela contredit tout ce qu’a pu dire Arte auparavant au sujet du libre marché qui serait à l’origine des crises. En effet, ce sont des États qui ont signé ces accords, et des banques centrales qui, via les taux directeurs, ont fixé les niveaux des taux d’intérêt.

Mais ceci, ce n’est que la première partie du problème.

La deuxième partie me semble bien plus intéressante. Replaçons les événements dans leur contexte : Hayek à cette époque commence ses travaux en économie. À partir de la fin des années 1920, il publie chaque mois un rapport sur l’évolution de l’économie mondiale.

Pendant ce temps, Ludwig Von Mises annonçait déjà la crise de 1929. « Ce sera une explosion ! » disait-il dès 1924. Durant l’été 1929, alors qu’on lui propose un très haut poste à la Kreditanstalt Bank, la plus grosse banque d’Autriche, il décline l’offre en ces termes : « Une énorme crise va éclater, et je ne veux pas mon nom de quelque manière que ce soit dans cette affaire. »

À partir de cette époque, il développe « The Austrian Business Cycle Theory », la théorie autrichienne des cycles économiques. Cette théorie est ce qui opposera fondamentalement les autrichiens aux keynésiens.

 

Les cycles économiques

Voilà comment notre histoire économique pourrait se schématiser :

Cycles économiques

En 1929, le débat est lancé.

Les keynésiens avancent la théorie suivante : le consommateur est dirigé par « the animal spirit ». En clair, le consommateur agit par l’émotion, et non par la raison. À long terme, cet esprit animal guiderait le consommateur à diminuer ses dépenses et à épargner. Pour soutenir la croissance, le gouvernement doit intervenir pour renforcer la demande globale dans l’économie : augmenter ses dépenses et donc augmenter sa dette, accroître le crédit en abaissant le taux directeur de la banque centrale. Il faut injecter un maximum d’argent dans l’économie pour créer un boom. La stimulation de la demande globale permet un enrichissement global de la population.

Cette « économie de la demande » s’opposerait à une « économie de l’offre ». Dans son célèbre ouvrage La Théorie Générale de l’Emploi, de l’intérêt et de la monnaie, Keynes développe l’idée suivante :

« Depuis J.-B. Say et Ricardo, les économistes classiques ont cru que l’offre crée sa propre demande, ce qui veut dire en un certain sens évocateur mais non clairement défini que la totalité des coûts de production doit nécessairement, dans la communauté entière, être dépensée directement ou indirectement pour l’achat de sa production. »

Say est l’économiste français qui a développé la loi des débouchés. « L’offre crée sa propre demande » en est une lecture keynésienne1. En réalité, pour Say, elle signifie que les marchands ne produisent que des biens ou des services (offre) qui s’échangent contre d’autres biens ou services (demande). Notre monde économique n’est pas que production, n’est pas que consommation : il est avant tout échange ! La monnaie n’étant qu’un intermédiaire. La critique de Keynes adressée à Say n’est donc qu’un « homme de paille ».

De leur côté, que disent les autrichiens ?

Nos États ne cessent depuis des décennies d’augmenter les dépenses publiques et d’accroître le crédit en abaissant les taux directeurs. Les acteurs économiques sont donc incités à contracter un nombre incroyable de prêts, et vont les dépenser ou les investir dans des projets. En réalité, il s’agit d’une expansion monétaire via l’attribution de crédits : c’est donc de l’inflation.

Dans un premier temps, il y a effectivement un boom : de nouveaux projets voient le jour, la croissance redémarre, le chômage diminue. Mais ce processus a ses propres limites : ainsi les taux directeurs remontent. De ce fait, des projets nés des anciens crédits se révèlent en réalité ne pas être viables à long terme. Au final, l’expansion trop forte de la masse monétaire, et la fin des projets qui étaient censés ne jamais voir le jour finissent par disparaître : c’est le crash.

Les gouvernements négligent donc le rôle de l’épargne dans la fixation naturelle des taux d’intérêt. Ce qu’ils font en toute impunité, c’est abaisser les taux à des niveaux artificiellement bas pour créer de la croissance, conduisant à une surconsommation, à une surévaluation des profits, puis à ce que Hayek a appelé le « malinvestissement ». Des investisseurs placent de l’argent dans des entreprises qui ne sont en réalité pas rentables – pour Mises et Hayek, les prix et les profits ont un rôle primordial dans un monde capitaliste.

Ainsi, augmenter les dépenses publiques et la masse monétaire crée effectivement de la croissance à court terme ; mais durant cette période de croissance, la crise plante ses propres graines. Le fait que nos gouvernements fournissent de l’argent facile, via ces politiques de soutien, nuit à la structure du capital à long terme. Au lieu de baser leur structure sur de l’épargne et de l’investissement purement privés, les entreprises se basent sur cette fausse croissance créée par nos États.

Taux directeur de la Fed de 1921 à 1929 :

1921 4,83 %
1922 3,47 %
1923 3,93 %
1924 2,77 %
1925 3,03 %
1926 3,23 %
1927 3,10 %
1928 3,97 %
1929 5,42 %

 

Les années 1920 aux États-Unis sont réputées pour avoir connu une croissance très forte (« les années folles »). Le tableau ci-dessus nous montre comment cela a pu être possible : le taux directeur a été maintenu artificiellement bas, puis, forcé par la réalité, il a dû être révisé.

Pendant ce temps, la masse monétaire a augmenté.

À l’époque, Mises avait calculé une augmentation de 60 % de la masse monétaire. La Fed confirma cette augmentation de 60 %. Ainsi, la croissance s’était faite sur de l’argent facile et de l’inflation.

 

La Route de la Servitude, l’oublié du documentaire

Très marqué par les ravages du fascisme et du nazisme, dans La Route de la Servitude, Hayek a tenté de découvrir le chemin qui a conduit l’homme à de telles atrocités à travers ces deux idéologies.

Dans ce livre, il développe l’idée selon laquelle la mainmise de l’État sur l’économie et la vie individuelle, couplée à l’idée d’un collectivisme sans limite, mène à toute sorte de dictature.

Après avoir lu cet ouvrage, Keynes écrit à Hayek en 1944 :

« À mon avis, c’est un grand livre. Tous, nous avons la plus grande des raisons d’être reconnaissant envers vous de dire ainsi ce qui doit être dit. Vous ne devez pas vous attendre à ce que j’accepte totalement toute la doctrine économique de ce livre. Mais moralement et philosophiquement, je suis d’accord avec la quasi-totalité de cet écrit ; et il ne s’agit pas d’un simple accord, mais aussi d’un accord empli d’une profonde émotion. » — Extrait d’une lettre de Keynes, Hayek : the clash that defined Modern Economics

Le reportage d’Arte ne consacre très exactement que 60 secondes à ce livre qui l’a fait connaître, qui a été un élément majeur de sa vie, qui a contribué à faire évoluer les idées de nombreuses personnes et qui a eu un écho incroyable. Pour une émission dont le but affiché était de nous présenter cet auteur, c’est pour le moins surprenant, puisque c’est dans ce livre que l’on peut comprendre l’essence de la philosophie de Hayek, contenant des messages encore d’actualité.

Vers la fin du documentaire, la voix-off reproche à Friedman et Hayek de « ne jamais avoir débattu des éléments du capitalisme qui, nous le savons aujourd’hui, ont contribué à ses ravages : l’inégalité, la dette et la spéculation. » Là aussi, c’est très surprenant, puisque tous deux ont traité ces sujets. À défaut de pouvoir résumer les ouvrages de ces deux économistes, voici deux célèbres citations, particulièrement révélatrices de leurs idées :

« Une société qui place l’égalité avant la liberté finira par n’avoir ni égalité ni liberté. [..] Une société qui place la liberté avant toutes choses finira par obtenir, sans l’avoir cherché, davantage d’égalité en même temps que davantage de liberté » — La liberté du choix, Milton Friedman

« Il y a toutes les différences du monde entre traiter les gens de manière égale et tenter de les rendre égaux. La première est une condition pour une société libre alors que la seconde n’est qu’une nouvelle forme de servitude. » — Vrai et faux individualisme, Friedrich Hayek

 

Le marché libre dans la crise de 2008

À la fin du documentaire, un parallèle est fait avec la crise de 2008, en évoquant notamment la bulle économique en ces termes :

« Quand le prix d’un actif augmente plus vite que ce qui peut être expliqué par les fondements économiques, cela crée une bulle. »

Une bulle qui serait née, selon Arte, d’un trop plein de spéculations. Mais quelle serait l’explication autrichienne ?

Allons voir du côté des taux directeurs de la Fed :

2001 6,0 %
2002 +/- 1,8 %
2003 +/- 1,2 %
2004 1,0 %
2005 +/- 2,1 %
2006 +/- 4,0 %
2007 +/- 5,1 %
2008 3 %

 

La situation n’est pas sans rappeler celle de 1929 : dans un premier temps, une baisse des taux pour provoquer de la croissance, puis en 2008, le crash quand les taux remontent.

Les défenseurs du libre marché ont-ils su, comme Hayek et Mises en leur temps, prévoir la crise de 2008 ?

Outre-Atlantique, le sénateur américain Ron Paul, fervent admirateur de Hayek et Mises, déclarait le 6 septembre 2001 devant le Sénat :

« L’expansion du crédit créée par la réserve fédérale [la Fed] durant les 8 derniers mois n’a pas stimulé la croissance du secteur technologique ou industrielle, mais a pour beaucoup permis le gonflement de la bulle immobilière […] Cette bulle explosera, comme toutes les bulles le font. »

Outre cette baisse des taux qui nous alertait du désastre, il y avait aussi un programme mis en place par le gouvernement américain en 1994. Celui-ci reposait sur le développement d’un partenariat entre le gouvernement fédéral, les banques, et les agents immobiliers afin de favoriser l’accès à la propriété. Le National Patnership in Homeownership visait donc à subventionner l’achat de maisons et à favoriser l’hypothèque, mais ceci à contribuer amplement à l’augmentation anormale de leurs prix et à la formation d’une bulle immobilière2. Le 10 septembre 2003, Ron Paul revenait aussi sur ce sujet :

« Les privilèges spéciaux accordés à Fannie et Freddie [deux agences de réassurance bancaire amplement soutenues par le gouvernement américain] ont faussé le marché de l’immobilier en leur permettant d’attirer des fonds qu’ils n’auraient pas su attirer dans des conditions pures de marché. Comme toutes les bulles artificiellement formées, le boom dans l’immobilier ne durera pas indéfiniment. »

De son côté, le Prix Nobel d’Économie Paul Krugman, considéré comme néo-keynésien militant, déclarait le 2 août 2002 :

« Pour combattre cette récession la Fed doit stimuler les dépenses des ménages pour compenser les investissements moribonds des entreprises donc Alain Greenspan [Président de la Fed à l’époque] doit créer une bulle dans l’immobilier pour remplacer la bulle de l’internet. »

Selon une perspective keynésienne, Krugman proposait de fournir aux ménages davantage de moyens de dépenser. Ce qui a finalement été réalisé avec les effets que l’on connait.

Voici une liste d’économistes autrichiens qui avaient averti la Fed sur la bulle immobilière : James Grant, Thorsten Polleit, Kevin Duffy, Doug French, Marc Faber, Jim Rogers, Stefan Karlsson, Eric Englund, Robert Wenzel, Marc Thornton, Bill Bonner, H.A.Scott Trask, Richard Daughty, Christophe Mayer, Frank Shostak, Peter Schiff, Karen de Coster, Hans F. Sennholz, Theodore Beale, Robert Blumen, Gary North, Sean Corrigan, Kurt Richebächer. Il s’agit de défenseurs du marché libre.

La crise de 2008 est bien une crise du capitalisme. Mais il s’agit d’une crise du capitalisme de connivence, lorsque l’État s’immisce dans l’économie.

 

Une histoire qui se répète

L’histoire économique semble n’être qu’un long cercle vicieux dans lequel les mêmes erreurs sont répétées.

Le problème est qu’à chaque fois que nos gouvernements essaient de relancer la machine, ils empêchent le marché de se purger de toute la monnaie injectée dans le circuit, le crash suivant étant d’autant plus grand.

L’histoire bégaie, comme nous le rappelle l’actualité : il y a quelques semaines, les médias et gouvernements européens s’affolaient d’une possible déflation. Selon l’école autrichienne, la déflation permet de nettoyer l’économie d’une inflation ; elle préconise donc de la laisser éclater. La BCE ne l’a pas entendu de cette oreille et a de nouveau baissé son taux directeur à 0,05 %…

Keynes, Hayek : un combat truqué ? Je ne comprenais pas le titre avant d’avoir visionné l’émission. L’analyse des faits donne raison à l’un des deux. Et pour ne pas répéter les mêmes erreurs, il importe de regarder la réalité en face. Mais il ne suffit pas de se contenter d’observer la réalité pour mieux s’en désoler, à l’image d’Arte, il importe d’apprendre à l’interpréter correctement en choisissant les bons outils théoriques.


Lire aussi sur Contrepoints :

Une grande campagne de sensibilisation ‪#‎ArteCliché (twitter et facebook) a été lancée par un collectif de 20 associations et think tanks. Avec entre autres l’Institut Coppet, l’Institut Turgot, L’Institut économique Molinari, GénérationLibre, Students for Liberty (Paris et régions), Think Libéral Sciences Po, Les Conférenciers de Paris Ouest, l’IREF et l’ALEPS. Des articles sont publiés dans la presse : Le Figaro et Contrepoints.

  1. D’où le nom de « politique de l’offre », qu’on a pu entendre dans les médias ces derniers mois. En réalité, cette formulation n’est pas libérale mais keynésienne.
  2. Tom G. Palmer, Après l’État-providence, chapitre 1.
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  • Mes félicitations jeune homme: excellent article. J’ajouterais qu’une véritable compréhension de l’opposition entre Keynes et Hayek devrait prendre en compte que ces deux là étaient de grands amis, qui se vouaient un respect mutuel. Bien loin des joutes purement politique, que ce soient des politiciens qui cherchent le pouvoir, ou des économistes recherchant des subventions. J’aurais bien aimé assister à un débat entre ces deux là! Et je regrette que Keynes soit mort trop tôt, car il y aurait eu débat.

  • Magistral 🙂

    Bravo à vous!

  • http://ecofi-edu.blogspot.fr/2014/10/la-serie-capitalisme-darte.html : article très intéressant à lire mais l’auteur de l’article est trop gentil. il ne parle que des erreurs mais il oublie de parler du fait qu’arte en ne disant pas certaines choses déforment la réalité. par exemple, arte oublie de dire qu’hayek avait prévu la crise de 29 alors que keynes avait dit qu’il n’y aurait plus de crise

  • Arte est prompt à dénoncer la spéculation source de la crise de 1929 mais jamais ne vous expliquera ce qui alimentait cette spéculation, et surtout pas que cette origine est politique.
    Arte ne vous parlera jamais de Benjamin Strong et de sa planche à billets qui servait à tout et n’importe quoi : « donner un coup de whiskey à la Bourse », à soutenir le taux d’échange intenable de la Livre Sterling avec l’or, ou encore à subventionner les partenaires commerciaux pour qu’ils puissent acheter des produits américains.
    Subventions rendues nécessaires parce que les dits partenaires ne pouvaient plus vendre aux américains, à cause du protectionnisme si cher au coeur d’Arte.
    Tout est de la faute des méchants économistes libéraux, les causes politiques, on ne vous en touchera lot.

  • Vous savez ce que je déteste le plus avec cette série d’Arte ?
    C’est qu’elle se présente comme bousculant les idées reçus alors que la quasi-totalité des spectateurs est déjà convaincue que les marchés sont des super vilains méchants pas beaux qui puent à abattre.

    • Tout est comme ca chez Arte… Ce sont les pros de la « straw man fellacy ». Ils imaginent la popularité des thèses opposées aux leurs pour mieux les « Dénoncer » en faveur du main stream. C’est consternant.

  • excellent article confirmant les doutes de gens ayant 70 ans et des balais et s’étant demandé s’ils hallucinaient .Ils peuvent être rassurés

  • Un véritable régal de constater les connaissances et la lucidité d’un si jeune homme.

  • Bravo pour cet article !

    Pensez-vous qu’il pourrait être amélioré en faisant le lien avec les phénomènes monétaires internationaux (je veux parler ici des accords de Bretton Woods et de la « double pyramide de crédits » telle que décrite par Jacques Rueff dans Le péché monétaire de l’Occident, ainsi que le système qui lui fait suite) ?

  • « La situation n’est pas sans rappeler celle de 1929 : dans un premier temps, une baisse des taux pour provoquer de la croissance, puis en 2008, le crash quand les taux remontent ».
    —————
    Je ne comprends pas ! Les taux baissent effectivement de +/-2001 jusqu’à +/-2004, puis remontent jusqu’à +/- 2007, puis redescendent jusqu’à +/- 2009 pour se stabiliser jusqu’à aujourd’hui.

    Quelqu’un peut-il m’éclairer ?

    • C’est très simple, pour freiner à très court terme les effets de la crise, les banques centrales (pas seulement la Fed) ont débloqué des fonds, ce qui a des effets très complexes sur l’avenir économique.

    • C’est « grâce » à ça que la situation n’est pas si catastrophique, contrairement à 1929, où la Fed n’avait pas baissé ses taux à la suite, ce d’ailleurs ce que reprochait Friedman.

      • @ Rafaël

        Un grand merci pour votre réponse !

        J’ai une autre question à vous poser : Les taux ont remonté depuis mi-2004 jusqu’à mi-2006 (24 mois !), passant de 1 % à 5,25% et se sont stabilisés à ce dernier montant jusqu’au troisième trimestre 2007, date de l’éclatement la bulle immobilière US. Cette brusque remontée des taux est-elle intervenue trop tard pour « étouffer dans l’œuf » la crise des subprimes ?

        • Malheureusement, le problème de la bulle, c’est qu’une fois qu’elle est née, on ne peut rien faire pour l’arrêter, limiter ses effets ne sert pas à grands choses. Effectivement c’est intervenu trop tard, mais de toute façon nos gouvernements sont trop fiers pour pouvoir stopper la croissance à temps.

        • L’autre problème que j’évoque dans mon article précédent, c’est que la Fed, la BoJ, la BCE etc… sont en train mettre les taux à 0%. Dans mon dernier billet je disais que ça provoquerait une crise, j’en suis un peu moins convaincu par le fait que la croissance ne repart pas partout. Mais c’est un fait à ne pas exclure.

  • Le documentaire d’Arte précise-t-il que Keynes était un libéral, membre du Parti libéral à l’époque, ancêtre du Parti des démocrates libéraux actuellement au Parlement du Royaume-Uni ? Je suppose que non.

  • Excellent article !!!
    Toutes mes félicitations à l’auteur.
    A compléter effectivement pas les commentaires de Vladimir Vodarevski

  • C’est très bien de publier ce genre d’articles sur Contrepoints, mais c’est dans Le Point ou l’Express qu’il faudrait le faire, voire (on peut rêver) dans L’Obs et Alternatives Economiques. Si quelqu’un a-t-il une idée de la façon dont on pourrait y arriver, je suis partant pour y contribuer (à l’autre extrémité de l’échelle des âges…)

    • Solution :

      1/ racheter l’Express, l’Obs ou Alternatives économiques
      2/ virer tous les journalistes qui y travaillent
      3/ embaucher quelques journalistes économiques compétents

      Et le tour est joué!

  • Merci pour cet article clair, instructif et bien écrit 🙂

  • Je pense que les keynésien du XXIème siècle devrait lire Keynes et que les producteurs de ce torchon diffusait sur arte aussi et en particulier son dernier article publié à titre posthume.

    J.M. Keynes
    The Economic Journal, Vol.56, No.222, June 1946
    pp 172-87
    THE BALANCE OF PAYMENTS OF THE UNITED STATES

    http://digamo.free.fr/keynes46.pdf

    « In the long run more fundamental forces may be at work, if all goes well, tending towards equilibrium, the significance of which may ultimately transcend ephemeral statistics. I find myself moved, not for the first time, to remind contemporary economists that the classical teaching embodied some permanent truths of great significance, which we are liable to-day to overlook because we associate them with other doctrines which we cannot now accept without much qualification.

    There are in these matters deep undercurrents at work, natural forces, one can call them, or even the invisible hand, which are operating towards equilibrium. If it were not so, we could not have got on even so well as we have for many decades past. »

    Je crois que si Keynes était vivant aujourd’hui il conchierait les keynésien et les renverrait tous à leur chères études.
    Ce documentaire en plus d’être une caricature de Hayek est aussi une caricature de Keynes.

    Et ce qui est regrettable c’est que ce reportage n’est pas fait un comparatif entre l’Australie et les USA sur les méthodes employées pour la sortie de la crise de 1929 en comparant les résultats produits par l’application de la théorie de Keynes avec le New Deal et de la théorie classique avec le Premiers’ Plan.

    Le «Premiers’ Plan» adopté en 1931 par Canberra prévoyait notamment la baisse des dépenses gouvernementales de 20%, de maintenir l’équilibre budgétaire, et la baisse des salaires et des pensions des employés du secteur privé comme du secteur public.

    Bilan :
    1932: taux de chômage USA 23.6%, Australie 23.0%.
    1938: taux de chômage USA 19.0%, Australie 8,9%.

  • Excellent article, encore une fois. M. Amselem est un ajout de qualité à Contrepoints 🙂

  • Arte a fait quelques omissions, on peut le concevoir mais votre site fait exactement la même chose! Pourquoi n’avez vous pas expliqué l’influence d’Hayek sur Reagan et Thatcher avec tous les problèmes que cela a engendré? Pourquoi cela n’a pas fonctionné? Les choses ont empiré avec Reagan et Thatcher.

    • L’erreur que vous commettez c’est de croire que Reagan a mené une politique libérale alors qu’il a fait une bonne politique keynésienne basée par la relance via la dette publique en baissant les taux d’impositions ce qui c’est traduit par une augmentation des recettes fiscales en valeur mais pas au point de compenser les déficits et donc la dette a augmenté passant de 32.5% du PIB a 50.5% entre 1980 et 1988 et en valeur elle passe de 1330 milliards à 1720 milliards de dollar.

      http://federal-budget.findthebest.com/d/d/Ronald-Reagan

      « Ronald Reagan’s deficit of 3% of GDP in 1988 was 1.1 percentage point(s) less than average when compared to other years in his administration. On average, the budget deficit was larger during the Reagan Administration than in other presidential administrations (Average = -2.5%). »

      La présidence de Reagan (plus les 2 ans de Bush) marque d’ailleurs un tournant majeur dans l’extension du poids de la dette fédérale puisque c’était la première fois depuis l’après guerre que durant une décade celle-ci augmente en pourcentage de PIB.
      1950: 92.1%
      1960: 54.3%
      1970: 36.3%
      1980: 32.5%
      1990: 54.2%
      2000: 55.4%
      2010: 91.5%

    • vus êtes de mauvaise foi. primo, tatcher a sauvé son pays du socialisme, cela a très bien marché. quand aux gauchistes qui disent qu’elle a tué l’industrie c’est complétement faux ce sont les sydnicats marxistes qui l’ont tué tatcher a juste refusé de subventionner les industries non rentables avec l’argent public. secundo, reagan n’a jamais été libéral dans les actes seulement dans les paroles. lisez ceci: http://mises.ca/posts/articles/the-myths-of-reaganomics/ reagan est encore considéré comme l’un des meilleurs présidents des usa aux états unis.

      • « a sauvé son pays du socialisme » a sauvé son pays qui était ruiné par le socialisme

      • sous les mandats de tatcher , 90% de la population britannique avait un revenu plus élevé en 1990 qu’en 1979 ce qui là encore me parait être un remarquable succès de politique économique n’en déplaise aux gauchistes. la proportion de familles vivant en-dessous du seuil de pauvreté [càd 50% du salaire moyen] est de 8% en 1979 et 22% en 1990. l’inégalité a donc augmenté. TOUTEFOIS, cette assertion doit TOUJOURS être relativisée avec le fait que les revenus de tous les autres déciles de la population ont augmenté sous sa mandature, ce qui a permis l’émergence d’une classe moyenne inexistante sous les travaillistes! En outre, elle a été celle qui a permis aux allocataires sociaux bénéficiant de logements sociaux d’acheter l’immeuble qu’ils habitaient et devenir ainsi propriétaires, ce qui constitue une avancée sociale dont même les travaillistes n’auraient pas rêvée! Venir dire – ce que vous n’avez pas dit j’en conviens! – que Thatcher a « cassé » les plus pauvres et que son libéralisme n’a profité qu’aux plus riches est donc un mensonge éhonté alimenté par les gauchistes jaloux de ne pas compter dans leurs rangs un homme d’Etat d’une telle envergure et avec un tel bilan!

      • Margaret Thatcher a diminué de moitié le taux de chômage anglais entre 1983 et 1990 (de 13 à 6%) ; chose dont on n’ose même plus rêver en France. d’ailleurs, la part de l’industrie dans l’économie britannique était de 23% en 2011 contre 17% pour l’économie française.

      • Merci pour cet article sur Reagan en fait c’est encore pire que ce que je pensais.

        Et merci pour la faute de frappe sydnicats grâce à vous j’ai pensé à nouvelle version de lolcats les syndicats.

        http://hpics.li/eff22bf

  • la crise de 2008 est clairement une crise du keynésianisme et de la regelementation financiere: Community Reinvestment Act, Freddie Mac et Fannie Mae qui garantissait les pret aux pauvres, Clinton qui voulait se faire reelire, puis Greenspan qui maintient les taux tres bas sur recommendation entre autre de Krugman (l’un des plus grand économiste keynésien), tout cela cree une bulle immobiliere qui debouche sur la crise des subprime. Ensuite, les Etats refusent de laisser les banques faire faillite, ce qui engendre une crise de la dette des Etats (deja bien trop grosses avant 2008).

  • Je recommande la lecture en Anglais des chroniques de Garrett concernant la crise de 1929 (https://mises.org/document/3313/The-Bubble-that-Broke-the-World : en attendant la publication française en préparation à l’Institut Coppet).

    La crise de 1929 ou la « spéculation » à Wall Street ne résultait pas de variation anodines des taux d’intérêts directeurs, ni même des décrets Smoot-Hawley comme on lit souvent. Il existait des facteurs manifestement plus graves.

    L’émission de dettes souveraines, durant la 1ere guerre mondiale et ensuite pour le financement de la reconstruction, dans des proportions inconcevables jusque là, a été mise en oeuvre sur base de capital américain privé et public (date de création de la Fed : 1913, émisssion des Liberty Bonds, etc…).

  • très bon article. Toutefois, Krugman dit assez de sottises dans le New York Times pour qu’on n’en rajoute pas. Il semble assez clair que son appel à Greenspan pour créer un bulle immobilière était de l’ironie http://www.cepr.net/index.php/blogs/beat-the-press/when-someone-says-paul-krugman-called-for-greenspan-to-create-a-housing-bubble-back-in-2002-they-are-trying-to-say-that-they-are-either-a-fool-or-a-liar

  • Excellent article (d’un tres bon niveau universitaire).
    Youtube vient de scratcher l’episode 5, et je voulais en connaitre le contenu.
    Pas la peine d’acheter leur dvd. Trop d’erreurs dans chaque episode pour un message tres biaise, meme si amusant a regarder, decortiquer et corriger.

  • quelques critiques de keynes: https://docs.google.com/document/d/1hBb4WeTW5jiChmIyUlaEnQnIuqDXIfCXFTqTYL0hHjw/edit
    https://docs.google.com/document/d/1N-sxGkficTTvYXvUiIi-vc-a3rZtqm1SbzO0SkUtGTQ/edit
    « Le keynésianisme, merveilleuse doctrine économique qui soutient que pour faire de bonnes récoltes, il est nécessaire de bouffer les semences avant même de les avoir mis en terre et qu’il suffit ensuite d’emprunter à son voisin qui, lui, a semé en temps et en heure de quoi se nourrir et que ce faisant ils font le bonheur du voisin qui, sans cela, n’aurait eu personne à qui vendre sa récolte. » (Charles Gave)

  • keynes et le fascisme: https://www.youtube.com/v/WnUUMs9WIC0%26hl=en_US%26fs=1%26
    Dans la préface de l’édition allemande de sa théorie générale, Keynes se montre plutôt sympathique au totalitarisme. La citation exacte est dans la vidéo su Keynes que j’ai posté.

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