Pourquoi il faut vendre vos obligations françaises

David Einhorn, un poids lourd de Wall Street, parie sur l’effondrement de la France. En exclusivité, le texte de son intervention à la Robin Hood Investors Conference.

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Pourquoi il faut vendre vos obligations françaises

Publié le 2 novembre 2014
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Par Thibault Doidy de Kerguelen

contrepoints 839Nous vous disions il y a quelques jours de surveiller le contenu de vos fonds euros et de vos placements « sans risque ». La raison en était que l’euro est à la baisse et que cela, d’après un certain nombre d’analystes que nous rejoignons, va se poursuivre, au moins jusqu’à parité avec le dollar.

Autre sujet d’inquiétude, les taux d’emprunt de la dette française. Je sais, les mauvais esprits diront que cela fait un an que je rabâche qu’ils sont déconnectés de la réalité et sous-évaluent par trop le risque. Cela fait un an que je dis que leur remontée est imminente et qu’il vaut mieux se débarrasser de la dette publique française qui peut se trouver dans vos comptes. Sauf que l’épisode récent concernant la présentation du projet de budget de la France devant la Commission européenne a éveillé quelques soupçons chez un certain nombre d’analystes avant-gardistes.

David Einhorn (né le 20 novembre 1968), est un gestionnaire de fonds spéculatif américain. Il est le fondateur et président de Greenlight Capital, un « fonds de couverture long-court axée sur la valeur ». Il a commencé Greenlight Capital en 1996 avec 900,000$. Greenlight a généré un rendement annualisé de 20% pour ses investisseurs. Einhorn a défrayé la chronique dans les médias professionnels lorsqu’il a annoncé la vente à découvert de certains grands noms de la place financière de New York (comme Allied Capital ou Green Mountain Coffee Roasters stocks). Son « coup de maître » fut l’annonce de vente à découvert de Lehman Brothers, la banque que tout le monde avait classée « too big to fail » et qui se planta majestueusement quelques mois plus tard. Il a aussi à son actif un procès gagné contre Apple pour l’obliger à distribuer des dividendes, quelques titres de champion de poker, et de figurer parmi les plus gros donateurs caritatifs des États-Unis (il reverse en particulier tous ses gains du poker à des fondations).

Pourquoi vous parler de ce poids lourd de Wall Street ?

Parce qu’il a annoncé cette semaine que sa prochaine grosse vente à découverte concernait… la dette publique française !

David Einhorn, a dressé un tableau dramatique de la situation en France : « Les marchés obligataires considèrent la France comme l’Allemagne, alors qu’elle ressemble bien davantage à la Grèce. » Il voit d’ailleurs Athènes dans une meilleure situation que Paris : « La Grèce a pris sa potion amère, a restructuré ses obligations et son économie, et est en convalescence après son expérience de mort imminente. La France semble trop fière pour se réformer. » Chiffres à l’appui, il montre que la charge de la dette payée par la Grèce est désormais inférieure à celle de la France (en pourcentage de leur croissance).

Sa position est claire. Il joue la dette française à la vente et se couvre avec des actions de banques grecques.

Voici, en exclusivité française, les diapos de son intervention concernant la dette française lors de la Robin Hood Investors Conference du 20 octobre 2014. Vous y trouverez le texte en anglais et une traduction par mes soins en français1.

 


Sur le web.

  1. Merci de bien vouloir me faire part de vos suggestions si certains passages vous semblent perfectibles.
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  • Merci beaucoup, ça fait plaisir d’avoir du concret, surtout que ce qu’il dit n’est que pur bon sens.
    Les nationalistes qui l’ont moqué ou rejeté vont sévèrement regretter leur geste car il a 100% raison.

  • Bonjour,
    Merci pour cet article.
    Dans le paragraphe 1 il vaut mieux écrire « le 7 ans français offre un rendement de 0,71% ».
    Cordialement,
    Eric

  • comment la france peut elle s’éffondrer quand on voit les monceaux d’argent qui sont pris aux français ?rien que ce mois ci , avec toute les augmentations , assurance voiture et habitation , edf , et tutti quanti , je perd 90 euros de pouvoir d’achat ; sur 12 mois , ça fait de l’argent qui n’ira pas dans l’économie ; que fait l’état de notre argent ?

    • Au vu de la liste que vous donnez, votre argent ne part dans des entreprises étrangères. Et celles qui le reçoivent ne le brûlent pas, ne l’enferment pas dans des coffres, mais le redistribuent à leur personnel, leurs fournisseurs, leurs actionnaires….

      • XC, Ben oui c’est sur, continuons de consentir à ses impôts et ses augmentations injustifiées.
        Parler de sociétés privées à propos des distributeurs de gaz , d’électricité ou même d’assurances qui sont tous en situation de rentiers et ne se font qu’une concurrence bien soft, me fait doucement sourire…Et même bien assuré, mieux vaut ne pas avoir le moindre sinistre sans quoi…
        D’ailleurs ces dernières ne mettent pas cet argent dans des coffres certes, mais elles achètent des obligations d’Etat ce qui n’est pas plus productif…
        Votre logique vaut dans un marché libre, ce qui n’est pas le cas dans ce pays.

    • L’état taxe les assurances, oblige EDF à acheter de l’électricité non rentable, prélève des charges sur le chiffre d’affaires et les salaires. Cet argent ne sert pas à « payer les charges communes », mais il est redistribué dans des investissements publics non-rentables, voire générateurs de coûts supplémentaires. La vitre brisée de Bastiat comme idéal !
      Un exemple au hasard : remplacer les bordures de trottoir basses et arrondies dans une entrée de parking par de plus hautes et anguleuses. Pour les commanditaires, ça donne un agréable sentiment de sécurité aux piétons, ça oblige les automobilistes négligents à faire plus attention, ça fait quelques contrats juteux pour les amis fournisseurs et poseurs de bordures, ça montre aux visiteurs que les trottoirs sont réalisés dans un souci d’élégance, etc. Pour les automobilistes, ce sont des enjoliveurs et bas de caisse rayés, du temps perdu à faire réparer, des soucis et du stress. Pour le contribuable, on donnera comme excuse les multiples emplois supplémentaires chez le garagiste, chez le carrier, et aux services circulation et aménagements de la ville, et comme argument imparable la nouvelle norme que les élus viennent d’être payés pour avoir voté sur la hauteur des bordures de trottoir. Des monceaux d’argent disparus dans la création d’emplois consacrés à la destruction de richesses.

      • Alors imaginez un peu un séisme gigantesque qui ravage la France : des décennies de travail pour le secteur du bâtiment ^^

        Il y a un prix Nobel d’économie qui soutient que les catastrophes naturelles sont bonnes pour l’économie…
        Devinez de qui je parle

      • Bien vu l’exemple des trottoirs. Vous pouvez ajouter les dos d’ânes, les ronds points, les radars, les bornes en pierre qui viennent de très loin, les feux couplés a un radar qui stoppent les voitures a leur guise, et j’en passe. En France la destruction de richesse n’a d’égale que la bêtise ou le sadisme des auteurs de ces divers aménagements.

      • Cet homme n’est pas un visionnaire. Juste un observateur attentif. Les dépôts bancaires importants sont aussi menacés.il n’y a plus qu’a attendre que ça s’ecroule. Je dis bien attendre car celui qui travaille et essaie de gagner de l’argent se le fait aussitôt taxer a outrance.

    • marie: « comment la france peut elle s’éffondrer »

      Budget 2015: l’état va dépenser 35% de TROP !!! Il va emprunter 145 milliards pour un budget de 410 milliards d’euros. ça fait 40 ans que CHAQUE ANNEE l’état dépense entre 20% et 35% de trop. Pas UNE seule année de budget positif depuis 1974.

      Les « 3% de PIB de déficit » sont de l’enfumage complet, un chiffre inventé sur un coin de table pour justifier les budgets catastrophique, mais les 4.5% de déficit de 2015 représentent bien 145 milliards soit 35% de trop. Vérifiez, c’est publique !

      Voila comment elle va s’effondrer: les prêteurs vont se rendre compte que personne ne peut vivre en dépensant jour après jour 1/3 d’argent en trop et les taux vont remonter à des niveaux d’intérêts stratosphérique.

  • Petite question :
    En cas de soucis avec le remboursement de la dette, qu’est ce qui empêche de gouvernement de prélever 20% des comptes d’épargnes (soit 20% de 12 mds), ou bien de plumer les assurances vie ?

    • Rien, si ce n’est qu’il vaut mieux faire ça depuis une place forte à l’étranger. Il y a aussi la possibilité que pour les créanciers étrangers, la satisfaction soit assez mitigée à recevoir une part des actifs d’une société d’assurance-vie en échange des obligations d’état. Surtout une société qui cesserait instantanément d’avoir la moindre solvabilité : une AV, c’est 1/3 d’obligations d’état, 1/2 de placements dans le privé, le reste divers. Vous remboursez le 1/3 en nature avec des titres de la même société ou d’autres équivalentes. Les actifs ne sont donc plus que les 2/3 de ce qu’ils étaient, et pour 75% en sociétés privées. Mais nombre de celles-ci ne valent évidemment plus que 2/3 elles-mêmes de ce qu’elles valaient, donc ça n’est pas 2/3 mais 1/2. Mais alors, nombre…
      … donc ça s’appelle une crise mondiale majeure.

    • @Louis : Rien ne l’empêche.

    • Petit conseil d’ordre strictement pratique à nos gouvernants : lorsque vous en serez rendus à prélever une part significative des comptes bancaires pour rembourser votre dette publique, nous vous conseillons de commettre votre forfait en début de mois, au versement de la paye. Vous risquez sinon d’être déçus du résultat, comme des braqueurs s’attaquant à un fourgon vide.

      • ils attaqueront d’abord les comptes d’epargne.

        • Etant donné la rémunération ridiculement faible des comptes d’épargne, il n’y a pratiquement plus de différence avec les comptes courants. Ah si ! Désormais, les dépôts sur comptes courants vont subir un taux d’intérêt négatif. On touche là au comble du socialisme où il faut payer pour se faire spolier. Facturer à la famille la balle qui tue le condamné n’est d’ailleurs pas une nouveauté dans les régimes socialistes.

          On voudrait que les déposants fuient les banques, on voudrait organiser un bank run artificiel, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Entre cette taxe (merci Mario) et le risque de spoliation de plus en plus élevé, un conseil : investissez dans le commerce de caves, de coffres, de malles, de matelas (si possible évidés)…

          • Et au même moment, nos maîtres nous interdisent les transactions en cash de plus de 300 euros, par jour.

            La camisole se referme doucement, jusqu’au 1er janvier 2016, date du bail-out.

          • Et en or.
            En bouteilles de vin, en cigares et en boîte de conserve.

            Il y a des kits de survie sur certains sites qui vendent de l’or. Cool !!!

            L’on peut aussi choisir de garder l’or dans un coffre Suisse ou belge. Sympa. Sinon, il y a les bitcoin.

            Il ne manque pas de choix.

            Perso, j’investis entièrement mon argent dans l’Etat. Non que j’y crois, mais une fois pauvre, il va me laisser tranquille. Malin.

    • Louis: « qu’est ce qui empêche de gouvernement de prélever 20% des comptes d’épargnes (soit 20% de 12 mds), ou bien de plumer les assurances vie ? »

      Rien est c’est bien une piste pour l’état au abois.

      -Si elle fait défaut sur la dette c’est 145 milliards (soit 35% du budget) qui va manquer chaque année, imaginez la situation avec 7 millions d’employés de l’état et tous les gens dépendants du social.

      -Si elle augmente les impôts l’économie s’effondre, ils sont déjà au tacket, les marges des entreprises sont les plus basse d’Europe, aucune marge possible la dessus.

      Reste le vol des comptes ou un mix, mais dans ce cas, ça va finir de tuer l’économie aussi.

      • Vous évoquez la dette LT nouvelle correspondant au déficit annuel courant. Mais il ne faut pas oublier la cavalerie sur la dette LT antérieure, dont les échéances représentent à peu près 120 milliards l’an. Il y a aussi la dette CT, pour environ 170 milliards chaque année. Enfin, il y a les dettes de la SS, de RFF, etc., qui ajoutent quelques dizaines de milliards au paquet. L’un dans l’autre, le besoin de financement du secteur public représente largement plus de 400 milliards par an, soit au moins 1/3 de ses dépenses. Fort de ce constat, économiser un tiers des dépenses publiques devrait être l’objectif unique de n’importe quel gouvernement responsable.

        On se souvient que lors du défaut grec, les investisseurs refusaient de prêter, même à court terme, même pour quelques jours, même pour quelques heures. C’est alors que les Grecs ont appelé l’Europe au secours car, les caisses vides, leur Etat ne pouvait plus payer ses militaires. Ne pas payer les militaires, dans n’importe quel pays, laisse entrevoir des perspectives désagréables pour les politiciens au pouvoir.

  • ce qui se dit sur la place publique n’a aucun intérêt en finance surtout que pour vendre ils faut des acheteurs !

    • Il existe des ETF qui permettent de vendre les obligations d’Etat.
      Aussi, la majorité des détenteurs d’assurances vie ont acheté des obligations indirectement et surtout les banques en sont chargés au maximum !

  • J’ai lu cette info il y a quelques jours, ça devait arriver… J’aurais besoin d’un conseil : est-ce que les gens qui ont un livret A (dont les fonds sont théoriquement garantis) doivent s’inquiéter ?

    • Je crois que oui, ils doivent s’inquiéter, non pas pour leur livret A qui ne serait certainement pas touché, mais pour les conséquences majeures et durables qu’une telle mesure aurait sur l’économie et la vie quotidienne. A quoi bon avoir un livret A intact si les banques, caisses d’épargne et postes sont fermées et que le marchand de légumes n’a plus confiance et exige des dollars ou de la viande en paiement ?

    • Si tous les détenteurs de livret A purgeaient leur épargne demain matin, l’Etat serait immédiatement en faillite car cet argent est déjà utilisé par l’Etat …

    • La CDC joue à la bourse avec l’argent du livret A. Comme elle perd la plupart du temps, les détenteurs d’un tel livret devraient se faire du mouron.

      Au fait, la garantie des comptes bancaires, c’est 2,7 milliards. Ca veut dire que juste quelques milliers de personnes sont « protégées ». Les autres pourront aller s’acheter des mouchoirs si leurs économies ne sont pas entièrement siphonnées.

    • Par principe, si l’Etat fait défaut sur ses obligations, le Livret A vaut 0.
      Par contre, les copains du pouvoir éviteront à tout prix que cela arrive, histoire de ne pas finir la tête au bout d’un pic.

  • Moi, je prédis que les États-Unis vont s effondrés un jour ou l autre! Je suis même prêt à dire que la Chine s effondrera dans moins de 10 000 ans! il serait temps d arrêter avec vos sois disante prophéties à deux francs 6 sous! Dire que les taux de la France vont augmenter certainement, dire que la France ressemble à la Grèce est dénué de tout bon sens économique! Je vois déjà la conclusion de votre article dans 50 ans:  » voilà, je vous l avais dit il y a 50 ans, les taux d emprunts de la France ont augmenté! »

    • Certes, mais ceux qui pensent que la France est comparable à la Suisse ou au Pays-bas se bercent d’illusion aussi …

    • Les taux vont remonter … et …
      guigui va arriver héhé :mrgreen:

      Sans blague, que se passera-t-il quand le taux à 7 ans passera à 4-5% ❓

  • Moi, je n’ai rien !
    Bien fait aux avides et aux obnubilés de l’échelle sociale !
    L’argent, sans l’élégance de l’argent ne vaux pas un clou !
    Haro sur les nouveaux-riches, inconscients de ce qu’ils ont provoqué !!!

  • Un énième douchebag qui vient tenter sa prophétie auto-réalisatrice pour se faire un beau paquet de pognon.
    Sans intérêt.

  • C’est dommage. Vous n’allez pas au fond.

    Vous demeurez au stade « alerte, la vente va commencer ».

    Façon signe biblique. Façon « grande peur ».

    Or ce n’est pas du tout cela. Le patron du fond a simplement donné le top départ… de la prochaine grande machine à fabriquer du profit.

    Second point : il ne dit pas qu’il va vendre ses OAT car il aurait peur…. Pour la bonne raison qu’il N’EN A PAS. Il va vendre A DECOUVERT. C’est à dire des titres qu’il ne possède pas.

    Pourquoi source de profit ? Car en face il y a la BCE. Qui va tout acheter (directement ou indirectement, le débat n’a que peu d’importance).

    Les organismes financiers, US et même européens, voire même français, vont ainsi refaire le coup juteux de la Grèce, de l’Espagne etc. Mais en sens inverse !

    Ni plus ni moins.

    Ce n’est donc pas la « fin » (on aimerait bien, mais non… n’oubliez jamais « whatever it takes »). Simplement, le prochain round du jeu financier histoire de bien gonfler les bonus de fin d’année.

    Synthèse du process :
    -on commence par vendre à découvert
    -les taux montent, les prix baissent (lien inversé pour les obligs)
    -ensuite, on rachète à bas prix… les taux baissent, les prix remontent, on revend

    Bilan : je gagne à l’aller, et je gagne au retour

    Dans un marché « normal » ça ne pourrait pas se passer de cette façon. Trop d’incertitudes, trop de risques.

    Mais là… il n’y a aucun risque. La BCE suivra. A aucun moment, le point de rupture ne sera atteint.

    Car la France est too big to fail.

    Voilà pourquoi Sans-Dents se marre.

    La rupture ne viendra pas des taux d’intérêts. Il est quand même stupéfiant que des gens puissent encore y croire.

    La rupture viendra de l’économie réelle : le chômage, les boites qui ferment, le code du travail en délire, les taxes sous hallucinogène.

    • @cc,

      C’est en effet une question de timing.

      Mais « too big to fail » c’est le syndrome du Titanic.

      Votre analyse quant a la vision speculatrice de David Einhorn n’est pas fausse, mais il ne fait que jouer l’amphase sur une situation deja palpable. Le predateur s’interesse invariablement a l’animal malade. Quant a cette intervention de la BCE que vous esperez en cas d’orage, une de plus pour ajouter aux autres, je ne suis pas certain qu’ils veuillent eternellement verser des torrents de devises dans des paniers perces. Rappellons la remontee de bretelles recente de la part de l’Union Europeenne en direction de Francois Holland et nous comprendrons mieux.

      J’ai toujours en affaire applique le principe de precaution et ne l’ai jamais regrette. Vous n’etes pas oblige ici de prendre en compte les conseils qui vous sont donnes. Personnellement, j’ai vu le brin arriver en Irlande, fin 2006, et je me suis mis a l’abri avant que la crise de 2008 nous parvienne de plein fouet. Quand j’en parlais a l’epoque, bon nombre de mes amis Irlandais me trouvaient decidement tres drole. Tous ceux qui riaient alors ont fait faillite, sans exception, et c’est bien triste.

      Ignore at your peril.

      • J’insiste : dans la nature un animal malade disparaît. C’est fait pour, et cela fonctionne très bien.

        Mais depuis 2008 (en gros), il n’y a plus de marché.

        Je le répète souvent ici : « I’ve Abandoned Free Market Principles To Save The Free Market System »
        Georges Bush, décembre 2008.

        En 2008 ce fut une crise classique (drivée par l’immo), qu’il est difficile de comparer avec la crise d’aujourd’hui, dans un monde rendu fou par des banques centrales folles.

        En 2008, il était possible d’appliquer des analyses classiques (il fallait simplement oser, vous l’avez fait, et de nombreux autres). Alors que face au couple infernal états / banques centrales, l’analyse classique ne tient plus.

        Enfin pour bien mesurer l’ampleur du problème et sa nouveauté : les banques centrales ne sont pas des entités indépendantes, mues par leur propre volonté. Ca c’est la version pour les gogos. Ce sont des outils au service d’une superstructure politique.

        Il y a donc complicité et absolument pas « indépendance » voire « dissension ».

        De plus, vous m’avez mal lu : je ne supporte absolument pas les actions des BC, au contraire.

        Je dis simplement qu’après avoir eu chaud aux fesses à l’été 2012 (peak des taux espagnoles, italiens etc.)… la superstructure bruxelloise ne se fera plus avoir.

        « Whatever it takes ».

        Attendre la hausse des taux sur les souverains comme le messi qui permettrait d' »entraver » les étatistes, en limitant leurs dérives budgétaires, relève de la pensée magique pour libéraux guimauve.

        En face, nous avons affaire une mafia, très puissante, et très déterminée. Les taux ne monteront pas, en tout cas pas en mode rupture.

        Enfin, à l’argument : rien n’est éternel, l’élastique est trop tendu, les banques centrales ne peuvent pas continuer longtemps, ça va péter.

        Ici l’éternité n’est pas le sujet. Je rappelle que le Japon, précurseur de la politique folle « collusion banque centrale / état »… fait durer le plaisir depuis le début des années 90 !

        25 ans.

        Pas mal, non ?

        Chez nous, et aux US, ça a commencé en 2008.

        6 ans.

        On a encore… du temps… un temps très long.

        Si vous voulez abattre l’état mafieux français, attendre la hausse des taux ne servira à rien.

        Ce qui sert c’est : délocalisation, expatriation, baisse des revenus/conso/investissements etc.

        • Je n’ai jamais parle de la hausse des taux. Vous avez sur ce point raison a 100%. Il n’y aura, en Europe, pendant longtemps, aucune hausse des taux, comme au Japon, c’est encore vrai. Mais quand a la longevite de la crise au Japon, sur le meme mode, et le fait que l’elastique tendu tienne solidement chez eux, je suis certain que la situation en France, le contexte social, et politico-mafieux, ne permettra pas au gouvernement de changer la course du pedalo vers l’iceberg. Et que la collision est proche. L’etat japonais, comme Don Corleone en son temps, s’y entend en affaire et a l’avantage de mener une population qui possede une ethique de travail encore phenomenale. Ce qui a l’evidence n’est pas le cas chez nous. Soyons persuades que les observateurs etrangers, et la BCE, l’Allemagne, en soit tous parfaitement conscients.

    • Oui, mais dans ce cas, c’est un peu la sur-enchère, non ?
      Nous avons déjà fait un bon vers la ruine en 2008, ce nouveau bon sera forcement vers le bas.

      Simplement çar en toute logique l’on ne chie pas l’argent. Donc acheter du vent avec du vent ça sert peut être de trompe l’oeil un temps. Mais là, en l’occurence, c’est du déjà vu. Non ?

      • En 2008, la crise financiere des subprimes avait pour origine une certaine naivete des etablissements centraux, du marche de gros de l’argent – de l’Allemagne en particulier – avec des consequences dans nombre de pays Europeens dont la France ne fut pas la plus touchee (lire « Boomerang », de Michael Lewis, qui reste une reference dans les grandes lignes).

        Aujourd’hui, la chute qui s’annonce en France est fabriquee chez nous. Les etablissements financiers Europeens n’en sont responsables que comme les parents toujours prodigues d’un enfant depensier.

        La matiere brune finira un jour ou l’autre par s’ecraser contre le ventilateur.

        • Ce jour là risque d’être assez répugnant. J’aime bien cette image, toutefois.

          A condition d’avoir un bon ventilateur qui patate, bien entendu. Gare aux murs !

        • Le SHTF (shit hitting the fan) n’arrivera pas brutalement. Il a déjà commencé comme le pet d’une jeune fille en fleur, presque agréable. Puis la demoiselle a mangé des fayots, c’était moins bien. Elle en est à la chiasse et on s’habitue à éviter de mettre la main au panier n’importe comment. Mais c’est de plus en plus difficile, on finira par patauger dedans. Jusqu’au cou, et au delà.

          • Je n’en suis toujours pas certain, mais je vous remercie, vous m’avez bien fait rire !

            En fait, il se pourrait tout a fait que vous ayez raison. J’ai peut-etre meme la une analogie un peu plus elegante (mea culpa – c’est moi pour commencer qui avais lance le SHTF) mais sans doute plus pertinente, parceque beaucoup moins drole, qui vous rejoint.

            Imaginons…

            C’est l’anniversaire de votre epouse, vous avez voulu lui faire une surprise, et vous vous etes procure sur le port quelques beaux homards encore fretillants, vous revenez a la maison, accompagne des crustaces, et vous entreprenez de les faire cuire dans l’eau bouillante. Dans un premier temps, les homards encore vivants se disent « nous voila sauves, l’eau manque un peu de sel, c’est vrai, mais au moins nous voila revenus dans notre milieu plus naturel. » La dessus, la cuisiniere a gaz faisant son travail, la temperature de l’eau augmente graduellement, jusqu’a des temperatures tropicales, et les crustaces sont alors aux anges, l’equivalent pour le homard ne dans le nord Atlantique de vacances aux Antilles. Seulement, juste apres, et plutot rapidement, un inconfort progressif s’installe, accompagnee d’une realisation. La panique s’installe. Il est deja trop tard.

            Je crois que nous en sommes la…

    • Car la France est too big to fail.

      Encore un doux rêveur. :mrgreen:
      La mise sous tutelle, cela ne vous dit rien ❓

      • La mise sous tutelle, avec la bande de branquignoles qui nous menent en ce moment, ce ne serait peut-etre pas plus mal. Le plus tot serait le mieux. Dans les familles, on place en general sous tutelle quelqu’un qui ne peut plus s’occuper de ses affaires, et comme nous avons en ce moment, en France, un gouvernement de sourds et aveugles avec de frequentes pertes de memoires, et un debut d’alzheimer, il serait grand temps qu’un parent prenne enfin les choses en main.

        • Oui, le plus tôt sera le mieux.
          Le Luxembourg va procéder à des coupes dans le social, tout en augmentant la TVA. Des pays voisins font des efforts, après l’Allemagne.
          Il faut éviter la fRance fRoumanie avec son capitaine de pédalo Francescu à la barre de la croisière s’amuse au large de l’île de Giglio. ❗ ❗ ❗

    • @cc
      C’est exactement ça

  • A propos des différentes hypothèses, avancées par les uns et les autres, sur les moyens que l’Etat envisagera de mettre en oeuvre pour rrembourser la dette; je pense qu’il y en existe un absolument imparable et auquel Bercy pense depuis longtemps.
    L’Etat sait que la génération qui détient le plus d’économies et possède le plus gros patrimoine est la génération des gens nés juste après la guerre.
    Ces gens ont actuellement entre 60 et 75 ans et ce sont eux qui ont bénéficié de la plus belle conjoncture économique et sociale pour s’enrichir après mai 68.
    Selon l’espérance de vie moyenne, ces gens vont décéder massivement au cours des 20 prochaines et transmettrons leur héritage à leurs descendants.
    C’est là que Bercy va pouvoir ponctionner. En taxant fortement les transmissions de patrimoines.
    Connaissant parfaitement l’ampleur de la richesse de cette génération, Bercy n’a aucun souci à se faire.

    • La recolte des frais de succession d’une generation entiere, sur vingt ans donc, comme vous le suggerez, serait probablement un peu trop lente, devant l’urgence probable. Quant a la chypriotisation des comptes, qui reste le choix plus vraisemblable, elle devient de plus en plus une manoeuvre politiquement dangereuse. Toute manoeuvre taxatoire excessive de la part du gouvernement, aujourd’hui, comporte en effet un risque de rejet violent. Les gens sont informes. Ils sont sur l’expectative. Ils sont prets a hurler. Ou pire…

      Caveat furator.

      • A Chypre, il y avait l’excuse des comptes russes. En France, rien de tel. La rapine fiscale ne sert qu’à alimenter la clientèle des rentiers socialistes. Si l’Obèse peut encore espérer éviter le défaut, c’est en coupant profondément dans les dépenses injustifiées, finançant ses effectifs en surnombre, les subventions, les aides sociales et les autres rentes versées pour acheter des votes. La situation difficile du pays résulte d’un vol qualifié, commis sans vergogne par des voleurs agissant en bande organisée. L’Obèse ne peut pas justifier la spoliation de l’épargne des Français, ni économiquement, ni socialement, ni politiquement, encore moins moralement.

  • Très intéressant, merci. Comme tout le monde j’avais entendu les médias parler de la prévision de David Einhorn. Encore un prophète de malheur? C’est facile de dire que ça va aller plus mal un jour ou l’autre.

    Mais ce que j’ignorais c’est que ce Monsieur ne se contente pas de bavardages. Il vent à découvert la dette française. Autrement dit il s’engage! Il prend un très gros risque financier. Si ses prévisions ne se vérifient pas d’ici à la prochaine échéance de ses comptes, il plonge dans le rouge. Il ne s’agit donc pas seulement de French bashing. Ce ne sont pas que des mots ce sont des actes.

  • C’est du grand n’importe quoi…
    C’est sûr qu’en disant depuis 5 ans et pendant 5 ans encore que les taux vont exploser, il va bien arriver un jour où vous aurez raison.
    Et vous nous direz, « je vous l’avais bien dit… »
    Moi, je vous annonce que l’Allemagne va exploser en plein vol dans les années 2030
    C’est très prévisible.
    Retraites de ce peuple vieillissant non provisionnées et qui va surgir tardivement, infrastructures déjà aujourd’hui catastrophiques qui nécessiteront un endettement d’investissement énorme et dissuadent déjà les investisseurs étrangers, taux d’études supérieurs plus proche de 20% que de 30% pour les autres dont France…
    Et oui, entre l’angleterre ou les septuagénaires sont obligé de retourner au boulot faute de ressources pour vivre et les Allemands qui vivent de leur serrage de ceinture du début des années 2000, il y a la place de faire autrement qu’eux et que les grecs.
    Ce ne sera pas simple, mais les investisseurs vont continuer à mettre leur argent là où ils pensent qu’ils le recupéreront un jour. Donc la France et ses centaines de milliards qu’une grande partie de la population a en réserve continuera d’attirer ceux ci, et les taux ne seront pas ceux de la Grèce, ni de l’Espagne…
    Mais rassurez vous ils monteront un jour…

  • Bien tenté M. Einhorn mais, début 2015:
    OAT 10 ans à 0,53 % (en baisse de 1 % de puis 11/2014)
    Taux 10 ans Grece: 10,3 % (en hausse)
    Car depuis lors il s’est passé 2 événements qui n’ont pas été prévu:
    – élection deSyriza
    – QE à 1000 Milliard
    Donc, pour l’instant pari perdu!

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