Capitalisme de connivence et libéralisme

Le profit, valorisé par le libéralisme, est légitime. La rente, convoitée par le capitalisme de connivence, ne l’est pas.

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Capitalisme de connivence et libéralisme

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 23 octobre 2014
- A +

Par Charles Gave.
Un article de l’Institut des Libertés

crony capitalismDans le fond, je suis un grand naïf. Pour moi, il y a la même différence entre le libéralisme et le capitalisme de connivence qu’entre l’amour courtois et la prostitution, et je pensais qu’il en était de même pour la plupart des gens, même vaguement cultivés. Le livre de Zemmour m’a fait comprendre mon erreur. L’auteur ne cesse d’attaquer ce qu’il appelle « le libéralisme », alors que ce qu’il a en ligne de mire, c’est tout simplement le capitalisme de connivence (c’est-à-dire le Crony Capitalism).

Qu’est-ce que le capitalisme de connivence ?

Tout simplement un système de défense et de création de rentes appuyé sur la capture de l’État par ceux qui bénéficient ou bénéficieront de ces rentes. Dans la rente, on gagne de l’argent parce que l’on a capturé l’État, tandis que le profit est la contrepartie d’un risque pris. Une rente ne disparait jamais, un profit peut s’évaporer du jour au lendemain. Le profit est légitime, la rente ne l’est pas.

Les riches et les puissants veulent toujours transformer leurs profits, incertains, en rentes, certaines par destruction de la concurrence. Pour cela le plus simple est de prendre le contrôle de l’État et de mettre le monopole de la violence légitime qui est sa caractéristique à leur service exclusif.

Le but essentiel pour les rentiers est non seulement de défendre leur rente mais aussi de faire croire que cette rente est morale et que toute attaque contre elle est de ce fait immorale.

Toute attaque contre une rente étant intellectuellement fondée sur le libéralisme, le plus simple est donc de convaincre le public que le libéralisme est immoral et donc que toute attaque contre les rentes est immorale aussi. Comme le disait Boudon, les intellectuels en France détestent le libéralisme parce que dans un système libéral, ils seraient payés à leur vrai prix. CQFD. Et c’est ce qui s’est passé en France depuis des lustres.

Les détenteurs de rentes

Commençons par la capture de l’État.

Le système bancaire a capturé l’État et sert des rentes fort conséquentes à ses dirigeants, qui tous viennent des plus hautes sphères du même État, au point qu’en France on ne sait plus très bien où commence l’État et où finit la Banque, ce qui facilite la conservation de la rente. Le haut personnel de ces banques s’attache ensuite à traire la Nation à son profit exclusif et l’excuse donnée est toujours que c’est ce qu’exigent les nécessités de la « concurrence internationale », ce qui est un gros, un très gros mensonge. En fait, ce qu’exigerait le libéralisme serait que l’on casse les grandes banques devenues beaucoup trop grosses en entités plus petites, que l’on sépare les banques d’affaires et les banques de dépôts, que l’on interdise aux banques d’affaires de faire appel à l’épargne publique et que les banques de dépôts se voient interdire d’acheter des obligations émises par le gouvernement. Car bien sûr, c’est par l‘achat des obligations publiques qui permettent le financement des déficits budgétaires par les dépôts que la classe dirigeante des banques maintient son contrôle sur le monde politique. Le deal est simple : je continue à financer votre politique imbécile, qui préservera votre rente à vous, hommes politiques, à condition bien sûr que vous préserviez et développiez ma rente à moi…

Les politiques / fonctionnaires quant à eux ont bâti un système où des rentes sont servies à ceux qui savent exploiter au mieux le système (voir mon article sur le chauffeur de monsieur Ayrault par exemple) et entendent bien que rien ne change. Et comme les fonctionnaires gèrent l’État et son système politique, leur intérêt bien compris est d’empêcher toute réforme, ce qui dans le fond n’a comme but ultime que la préservation de leurs propres rentes.

Une excroissance de cette classe politique s’est même constituée en groupe autonome à Bruxelles, pour expliquer aux citoyens que le maintien des rentes bancaires, financières, éducatrices ou syndicales était la plus grande conquête sociale de la sociale-démocratie européenne. Elle explique donc aux populations ébahies que toute attaque contre les rentes est une attaque contre l’Europe des pères fondateurs et que l’étape suivante d’une telle dérive serait le retour de la guerre entre la France et l’Allemagne. Si vous êtes contre les rentes, c’est que vous êtes contre la paix et pour la guerre. La défense des rentes comme facteur déterminant de la paix, voilà une idée neuve en Europe !

Les syndicats, organisés en monopole depuis 1945 et qui ne représentent qu’environ 5% des salariés français et ont un financement complètement opaque, ont pris le contrôle d’un certain nombre de secteurs tous nationalisés (énergie, transports, éducation, santé) dont le blocage suffit à mettre l’économie française par terre à chaque fois. Que le lecteur songe à la SNCM, à Air France, à l’Éducation nationale ou à la Sécurité sociale où toute tentative de déréglementer les rentes est immédiatement assimilée à une attaque de l’hyper-libéralisme contre la classe des « travailleurs ». Dans le monde des rentiers, le client n’existe pas et est remplacé par l’usager dont le rôle principal est d’être pris en otage dès que leur rente est menacée, c’est-à-dire dès que la notion de concurrence fait son apparition.

Et il est bien sûr tout à fait normal que tous ces détenteurs de rente s’associent les uns avec les autres pour la défense de leurs avantages acquis. « Rentiers de chaque pays » unissez vous, tel est leur cri de guerre. Dans le fond, dans un pays où prédomine la recherche de la rente, la séparation des pouvoirs ne peut pas exister et donc la démocratie n’est qu’un théâtre d’ombres où le but n’est pas la gestion de l’intérêt général mais la défense égoïste d’intérêts catégoriels non justifiés, dont la somme se constitue en majorité de gouvernement…

Donc, depuis quarante ans nous sommes gouvernés par des rentiers qui n’ont qu’un ennemi, le libéralisme qui après tout est le seul corps de pensée qui a identifié la différence entre la rente et le profit en maintenant que le deuxième est légitime et moral alors que le premier ne l’est pas.

Diabolisation du libéralisme et pouvoir de la novlangue

Venons en à la diabolisation de ce qui constitue le seul ennemi de « ces copains et de ces coquins », le libéralisme qui, en France, grâce à la défense acharnée de leurs rentes par les rentiers, est quasiment devenu un gros mot.

Et c’est la, que revient en mémoire, le « newspeak » de Georges Orwell, traduit en Français par le néologisme « novlangue », créé par Amélie Audiberti, la traductrice de 1984.

L’idée d’Orwell est simple. Pour empêcher les gens de réfléchir, pour ensuite transférer le résultat de leurs réflexions à d’autres citoyens et en discuter, le plus simple pour le pouvoir en place est sans doute d’inverser complètement le sens des mots. Comme le disait Confucius, « quand les mots changent de sens, les Royaumes deviennent ingouvernables ».

Et personne n’a été plus habile à ce jeu que François Mitterrand. Lorsque cet homme dénonce « la force injuste de la loi », il s’agit d’une des plus belles trouvailles jamais faites de la novlangue et les effets ravageurs de cette formule continuent à se répandre sans cesse…

Dire que la loi est injuste, c’est opposer la justice à la loi. Les Romains disaient « dura lex sed lex ». Oui, la loi est dure, mais c’est la loi. La loi est là pour être respectée, pas pour être considérée comme juste, même si cela est souhaitable. Toute loi peut être considérée comme injuste par une partie de la population, mais il n’en reste pas moins qu’elle doit être respectée. Et le rôle du juge est de dire le Droit, et non pas de rendre la justice. Opposer la loi à la justice, c’est corrompre le cœur du système qui permet aux citoyens de vivre ensemble.

La force de la loi ne vient que de la force de l’État et si celui-ci est un État sans force, voila qui est bien pire qu’un État trop fort. Il n’y a pas d’État en Sicile, au Zaïre ou dans certaines de nos banlieues, on en voit les conséquences tous les jours. Opposer la loi et la justice, c’est affaiblir l’État.

En fait, il y a une différence essentielle entre vivre dans un État de droit ou vivre dans un système où le droit de l’État prédomine. Et cette différence nous a été expliquée par les philosophes des Lumières. Être pour le droit de l’État, c’est donc être contre les Lumières.

Ce qui protège le faible, c’est la loi, et non pas l’État. Tous les grands crimes du XXème siècle ont été perpétrés par des États. Parler de force injuste de la loi, c’est demander à Socrate de ne pas accepter son jugement et de fuir Athènes. Il a préféré mourir.


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  • « Depuis 40ans… »
    Pourquoi 40? A cause du déficit de l’etat? Mais il est lié au choc pétrolier ! Les racines du capitalisme de connivence étaient là bien avant…
    Ces symboles faux mais notoirement célèbres comme des jalons fondamentaux sont agaçants.
    Exemple: le 14juillet 1789.

  • « L’auteur ne cesse d’attaquer ce qu’il appelle « le libéralisme », alors que ce qu’il a en ligne de mire, c’est tout simplement le capitalisme de connivence  » c’est la caractéristique de tous les marxistes et gauchistes. en vérité, ces gens sont les idiots utiles du capitalisme de connivence. en effet, ils sont pourque l’état intervienne dans l’économie. or plus l’état intervient dans l’économie, plus il y a de corruption et de capitalisme de connivence. et puis ils ont le toupet de reprocher au libéralisme le capitalisme de connivence qui est du à l’étatisme qu’ils chérissent tant

    • dieu se rit des hommes… etc.

    • le vrai probleme est le capitalisme de connivence, c’est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques. le probleme de l’état est que contrairement à ce que croit tous les socialistes (de gauche et droite), ce n’est pas quelque chose de bien mais c’est un instrument aux mains de l’élite au pouvoir (ump et ps) qui s’en sert souvent pour ces propres intérets, pour aider ces copains. l’état francais aide les grandes entreprises à créer le monopole. les politiciens viennent presque tous de la fonction publique donc ils ne comprennent rien à l’économie. ce qui crée des richessses c’est l’entreprenariat, et ce qui crée les emplois c’est les pme pas les grands groupes. aujourd’hui, en france, la surtaxation et la surréglementation détruisent les pme et l’entreprenariat. il faut supprimer toutes les niches fiscales ( qui permettent aux grands groupes de payer moins d’impots), il faut arreter la surréglementation ( qui ne sert l’intéret que des grands groupes (qui font du lobbying pour avoir de la réglementation à leur avantage) et qui peuvent se payer des avocats pour détourner les règles à leurs avantages. plus la justice est complexe plus cela avantage les riches. il faut aussi arreter de sauver les banques et les multinationales avec l’argent du contribuable. en vérité ce qu’il faut c’est séparer l’état de l’économie, l’état doit s’occuper des fonctions régaliennes (éducation, sécurité, justice,…) pas de l’économie. les pays scandinaves séparent l’état de l’économie et ce sont les pays les plus égalitaires au monde. les pays qui font cela, sont les pays qui s’en sortent le mieux (autriche, pays bas,…). il faut réformer la fonction publique qui coute bcp trop chère et qui est très incompétente. la france est paralysé par la surrréglementation.

  • zémmmour est l’un des rares journalistes de droite. ce qu’il ne l’empêche pas d’être marxiste et antilibéral. un peu comme polony. ce pays est vraiment foutu. quand on voit que les rares journalistes de droite qui interviennent dans les médias sont marxistes et antilibéraux, on comprend que l’on peut plus rien pour la france. et puis il y a des gens pour reprocher aux médias d’être libéraux, on se demande ce qu’ils fument.

    • La droite est de tradition anti-libérale en France, il va falloir vous y faire mias ce n’est pas une nouveauté.

      • la droite a plusieurs courants: le courant bonapartiste est antilibéral et étatiste mais les orléanistes sont (plus u moins ) libéraux. malheureusement, ils sont très minoritaires au sein de la droite aujourd’hui. à noter que depuis quelques années, l’ump (qui reste socialiste) devient plus libéral. j’espère que ce ne sont pas des mots mais qu’il y aura aussi des actes.

        • Le courant orléaniste c’est l’UDI, on voit ce que c’est devenu. Quant à l’UMP, vous êtes peut-être le seul à les trouver plus libéraux depuis quelques années

          • en fait, c’est depuis qu’ils sont dans l’opposition (mais aussi depuis quelques mois) . exemple fillon qui admire tatcher et qui se veut libéral. attention, je m’en méfie car pour l’instant cela reste que des mots il faudra attendre des actes. ceci par rapport à quelques années c’est une révolution. souvenz vus de chirac, le vieux crouton qui comparait libéralisme et communisme en terme de nocivité

    • Zemmour n’est ni de droite ni de gauche ou les deux à la fois. il est jacobin
      Ils fument tous l’herbe jacobine qui attaque les neurones

  • « le plus simple est de prendre le contrôle de l’État ».

    Ce n’est pas la plus simple, c’est la seule solution. Toute rente (c’est-à-dire tout revenu perçu en dehors de l’échange volontaire) provient nécessairement de l’Etat qui la redistribue à sa clientèle. Aucune rente, aucun monopole, ne peut exister sans l’Etat. Si on souhaite limiter les rentes, il convient de réduire l’obésité de l’Etat en asséchant les moyens financiers dont il dispose, jusqu’à le contraindre aux fonctions régaliennes.

    • 100% d’accord mais c’est pas demain la veille !!

    • « toute rente vient de l’Etat » « Aucune rente, aucun monopole, ne peut exister sans l’Etat.

      C’est une affirmation par nature impossible à étayer par l’exemple : il n’existe à ma connaissance aucune société dénuée d’Etat : impossible de vérifier si sans présence d’un Etat il n’y aurait pas autant, plus, ou moins de situations de rente.

      Affirmation stérile donc.

      • Bah pour infirmer la phrase il suffit de montrer une rente, un monopole qui se maintient sans recours à l’État. Facile, non, s’il n’y a pas lien logique entre État et rente. Plus précisément sans une action directe de l’État (lois, règlements, etc.).
        On ne demande pas une inexistence de l’État pour prouver sa nocivité, au contraire…

        Ce n’est pas dur à montrer, un (oui juste 1) monopole qui se maintienne sans l’intervention de l’État, non ?
        Si ! Bon à chaque observation d’un monopole appuyé sur la force de l’État, l’affirmation « stérile » n’est pas « absolument démontrée » mais elle voit la probabilité de sa véracité accrue d’autant…

        Approche bayésienne basique.

  • Tout est dit et magnifiquement dit. Mon souhait : que votre article soit lu et compris par un maximum de personnes et qu’il porte ses fruits dans l’esprit de tous.

  • Le pire fléau qu’ait connu l’humanité est le socialisme. franchement, je n’ai absolument aucune idée de la manière dont peut en sortir…. si c’est par une guerre de sécession et une disparition pure et simple de ce qui formait la France autrefois, ou alors une guerre civile européenne compensant les déséquilibres engendrés par des destructions équivalentes (hé oui la guerre est le dernier recours pour rétablir l’équilibre quand personne n’a été capable de faire preuve de civilité et de modération)

  • Ben justement l’auteur confond Justice et Loi. Les deux ne sont pas la même chose.
    Je ne sais pas si c’est de la novlangue mais c’est une erreur de concepts.
    La Justice (le Droit) est toujours préexistante, dans un système étatique on fait respecter le Droit en s’appuyant sur des lois, dans d’autres systèmes on fait respecter le Droit à travers la jurisprudence ou la coutume.

  • Autre erreur de l’auteur: ce ne sont pas les groupes de pression qui s’approprient l’Etat, on a juste un deal mutuellement avantageux entre les hommes de l’Etat et les groupes de pression.
    La solution: ne plus avoir d’Hommes de l’Etat, parce qu’il va falloir vous y faire, le propre des Hommes de l’Etat c’est d’être corruptibles et de corrompre. La corruption et l’octroi de privilèges sont intrinsèques aux institutions politiques, depuis les grecs on le sait.

    • La seule solution : disparition de l’État.

      • Du moins sa réduction au plus petit nécessaire, c’est-à-dire jusqu’au domaine où on ne sait pas faire autrement.

      • Le plus possible effectivement.

      • Keynes disait : pas plus de 30% d’influence sur le PIB. C’est une bonne norme, équilibré et permettant des politiques publiques restreintes au domaine régalien et à quelques activités sociales, dont une sécurité sociale obligatoire pour les plus bas revenus. Norme que les keynesiens auront vite oublié, évidemment…

  • Mr Gave est clair comme d’habitude, et montre qu’il est un grand financier mais en plus un grand philosophe.

    Attention toutefois sur sa prose sur la Loi.

    Etant libéraux, nous sommes pour le droit naturel et nno le droit positif.

    Cad que la Loi doit consacrer le droit naturel et non créer le droit.

    La Justice et le droit sont pré existant à la Loi, celle-ci ne fait que les consacrer.

    La Loi, par nature, se doit d’être Juste, selon la seule vraie définition de la Justice (cf un dictionnaire) : le respect des droits fondamentaux des individus.

    Tout autre justice n’en est pas une.

    Et c’est bien parce que la Loi n’est pas Juste que nous devons ne pas respecter la Loi.

    Donc, la Loi doit être Juste, si l’état vote des lois injustes, il doti être démis, et la Loi doit consacrer les droits fondamentaux des individus, voilà pourquoi elle doit être respectée.

    • Ben voyons….. La justice préexiste à la loi. Et quand c’est la loi qui créer des injustices comme l’expropriation on fait comment?

      • Dans la mesure du possible on ne respecte pas la loi qui est injuste. Dans la mesure du possible, parce que ne pas respecter tout seul c’est une position très inconfortable.

        Je rappelle que le droit de résistance à l’opression n’est pas un truc inventé comme ça pour nous amuser et justifier tout et n’importe quoi, c’est une notion philosophique sur laquelle débattaient déjà les philosophes grecs, que l’on trouve dans la déclaration d’indépendance des Etats-Unis et qui est évoquée dans la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. La déclaration universelle des droits de l’Homme de 48 éqvoque aussi « une révolte contre la tyrannie et l’opression ».

  • J »ai pas lu livre de Zemmour, mais je ne l’ai jamais entendu dénoncer le capitalisme de rente. Il est favorable au capitalisme des grands patrons marque du gaulisme (son gougrou).

  • Comme le disait Boudon, les intellectuels en France détestent le libéralisme parce que dans un système libéral, ils seraient payés à leur vrai prix. CQFD. Et c’est ce qui s’est passé en France depuis des lustres.

    Tout à fait et c’est fort bien dit.

    Le haut personnel de ces banques s’attache ensuite à traire la Nation à son profit exclusif 

    On pourrait ajouter un h à traire sans dénaturer le propos. Les malicieux sauront ou le placer ❗

    En fait, ce qu’exigerait le libéralisme serait que l’on casse les grandes banques devenues beaucoup trop grosses en entités plus petites,

    Exactement, elles font un chantage éhonté en menaçant l’économie.

    la démocratie n’est qu’un théâtre d’ombres où le but n’est pas la gestion de l’intérêt général mais la défense égoïste d’intérêts catégoriels

    Que dire d’autre, c’est tellement vrai !

    le plus simple pour le pouvoir en place

    Ne faudrait-il pas dire : les castes au pouvoir, ou les castes usurpatrices ?
    C’est ce que je pense.

  • Admirable article.

    Je ne peux m’empêcher de penser que les points centraux : anti-banksters, anti-Bruxelles, anti-élites, séduiraient sans doute les individus de sensibilité extrême-gauche.

  • je suis globalement d’accord avec l’article sauf sur le fait qu’il faut séparer banque d’affaires et banque de dépot. je ne vois pas pourquoi il faudrait les séparer

  • Pas du tout d’accord avec l’auteur, Zemmour sait très bien ce qu’est le libéralisme et il en a une sainte horreur, à fortiori pour sa version dénaturée dite  » capitalisme de connivence » (formule hideuse qui ne trouvera jamais de sens en dehors du petit cercle des libéraux)

    C’est la tendance conservatrice de Mr Gave qui cherche tout simplement des excuses à l’ultra-conservateur Zemmour

    • Zemmour a juste un business model à lui, bien rôdé et qui doit lui rapporter puisqu’il le conserve. Il s’agit d’éructer et de surfer sur le « c’était mieux avant », en l’occurrence du temps du Général, qui avait plus de classe que les nains qui lui ont succédé, il faut bien le reconnaître. J’ai aimé les critiques de Zemmour et sa faconde mais je m’en suis lassé et n’en attend plus rien ni ne cherche de cohérence dans ses diatribes.

      L’Etat moderne a même corrompu l’idée de loi. Avant la Loi c’était Moïse, 10 trucs simples gravés dans la pierre et impossibles à oublier. Aujourd’hui c’est juste un fatras de règlementations ineptes, qui s’empilent à en vomir et se contredisent. Ne dites plus les « Députés votent La loi » mais dites les « élus adoptent une réglementation », ce sera plus proche de la réalité actuelle.

    • MJ: « ce qu’est le libéralisme et il en a une sainte horreur, à fortiori pour sa version dénaturée dite » capitalisme de connivence » »

      Le libéralisme n’a strictement rien à voir avec le capitalisme de connivence.
      Ou avez vous été chercher votre définition du libéralisme ?

      MJ: « (formule hideuse qui ne trouvera jamais de sens en dehors du petit cercle des libéraux) »

      Des haut fonctionnaires qui balancent des lois en faveur de leur amis entrepreneurs ou fonctionnaires ça vous semble une notion trop difficile à comprendre ?

      Regardez le marché de l’armement aux USA si vous ne voyez toujours pas. (Pavlov devrait jouer avec cet exemple)

  • La rente via la capture de l’Etat.
    Formule bien trouvée, article percutant ! Comme d’hab.

    Que faire ensuite ?

    Si la rente est scandaleuse il importe de se mettre en situation de ne point la payer. Comme l’a pointé Cavaignac désobéir seul à une loi injuste est inconfortable.

    La suite coule de source : pour résister il est nécessaire de se grouper.
    C’est toute l’histoire des libertés d’Occident : flamands, hollandais, anglais, puis américains. L’inverse de l’histoire de France : monarchie absolue, centralisme républicain, état providence, socialisme actuel !

    Est-ce si difficile à l’élite de l’économie marchande, celle qui est consciente des dégâts de cette rente, et qui réuni des compétences de leadership, de gestion et d’entregent, de réunir d’abord au plan local, puis de fédérer les bonnes volontés autour d’un projet audacieux : mettre fin à cette rente ?

    • Merveilleux commentaire que le votre qui vient en écho de tous les autres. L’inculture continu de faire le lit de tout ce qui vous domine, vous regardez le prèsent sans ne rien comprendre et en totale ignorance de ce qui l’a forgé. Un seul mot « libéralisme », cela vous sauvera, il ne fait nul doute.

    • « Est-ce si difficile à l’élite de l’économie marchande, celle qui est consciente des dégâts de cette rente, et qui réuni des compétences de leadership, de gestion et d’entregent, de réunir d’abord au plan local, puis de fédérer les bonnes volontés autour d’un projet audacieux : mettre fin à cette rente ? »

      Le problème c’est que cette élite est constituée de gens intéressés en premier lieu par la capture de la rente, la connivence avec l’État. Ils ont et veulent garder contre la concurrence ; ils sont, pour l’immense majorité, arrivés là en passant sous les fourches caudines de l’État. Habitués à sa mainmise, ils jouent avec lui. La rente, c’est nous, la capture c’est eux. Bien sûr qu’ils ne vont pas fédérer les bonnes volontés.

      Ce n’est pas « chez les autres » que vous devez trouver la liberté sinon vous serez juste serf de nouveaux maîtres. C’est votre liberté, donc votre responsabilité.

  • En même temps, la connaissance de Zemmour sur l’économie et l’entreprise ne m’a jamais ébloui, pour être aimable. Je me souviens de lui lors d’une émission Tv oú Il donnait des leçons à Ch. Beigbeder le serial entrepreneur, amusant.

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