ENA : l’enfermement dans la bulle administrative

L’École inculque à ses élèves une culture de bulle, se préoccupant seulement de leur apprendre à manœuvrer dans le maquis bureaucratique des différentes institutions françaises ou internationales.

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Bulles (Crédits : Charbel Akhras, licence CC-BY-ND 2.0), via Flickr.

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ENA : l’enfermement dans la bulle administrative

Publié le 3 octobre 2014
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Par Dominique d’Emploi 2017

bulles credits charbel akhras (licence creative commons)

Si la lecture des échecs tonitruants de la promotion Titanic était insuffisante pour se convaincre de l’inadaptation totale des énarques en matière économique, il suffirait de regarder le programme de l’ENA. On s’apercevrait alors que l’École inculque à ses élèves une culture de bulle, se préoccupant seulement de leur apprendre à manœuvrer dans le maquis bureaucratique des différentes institutions françaises ou internationales et à « conduire des projets ».

La scolarité à l’ENA est ainsi constituée de trois modules.

L’objectif du premier module est de savoir se repérer dans le maquis des institutions européennes : nommé « module Europe », il s’accompagne d’un stage dans une institution européenne, internationale, une ambassade ou autre organisme traitant de dossiers européens. Ainsi « les élèves perfectionnent leurs connaissances des institutions, des politiques et du droit de l’Union Européenne »1.

L’objectif du second module est de savoir se repérer dans le maquis des collectivités territoriales : nommé « module Territoires », il s’accompagne d’un stage en préfecture ou dans une administration territoriale française. Ce module permet de « participer à la mise en œuvre concrète des politiques au niveau local »2.

Le troisième et dernier module « gestion et management publics » comporte un stage obligatoire de trois mois et demi en entreprise publique ou privée. Si ce stage pouvait laisser quelque espoir pour une éventuelle ouverture sur le monde de l’entreprise privée, son ambition cependant se borne à « conduire les élèves à devenir des managers aptes à encadrer des équipes et conduire des projets ». Par ailleurs, ces stages sont réalisés dans des très grandes entreprises, peuplées justement de « managers » ; stages qui doivent d’ailleurs être mis en lien avec le thème du module : « la modernisation des administrations et de la Réforme de l’État ».

Ainsi, on ne les envoie pas dans des laboratoires passer quelques mois à participer à des recherches appliquées. On ne les envoie pas dans des PECs3, c’est-à-dire des entreprises de moins de 50 personnes, qui sont le vivier d’où devraient sortir nos futures PMEI ou ETI. On ne les envoie pas vendre comme Tapie des téléviseurs, des logiciels ou de la programmation informatique. Ils n’ont donc en aucun cas vécu dans leur chair ce qu’est la vie de ces cellules critiques pour la vie économique. Preuve du peu d’importance accordé à l’entreprise à l’ENA, ce stage avait d’ailleurs été supprimé par une précédente direction -avant d’être réintroduit.

Ce qu’on leur apprend de plus important est donc bien de savoir se repérer parmi tous les corps administratifs français et européens, de connaître l’histoire et les traités qui marquent ces corps et guident ou enferment l’action administrative. Pour qu’il n’y ait pas de déviance, leur enseignement est d’ailleurs assuré par d’anciens élèves, préférentiellement pris dans les Grands Corps.

Rôle politique des énarques

ena bulle rené le honzecCette situation serait acceptable si les énarques remplissaient uniquement des rôles d’exécutants (soumis au pouvoir politique). Malheureusement, Bercy joue toujours un rôle d’obstruction, voire un rôle décisionnaire dans les politiques économiques et fiscales menées en France4. Rappelons à titre d’exemple que le Parlement ne change pas 1% du budget préparé par Bercy, notamment les mesures fiscales car, à part quelques rares députés comme Charles de Courson, la plupart n’y comprennent rien, tant les textes fiscaux sont devenus hermétiques et les lignes budgétaires fongibles à la discrétion des administrations. Les multiples épisodes du bouclier fiscal ont montré que même l’Élysée est dépassé : c’est bien sous la pression de Bercy que Nicolas Sarkozy a abandonné le bouclier auto-déclaratif, ce qui a provoqué sa mort lorsque le syndicat des impôts s’est mis à publier les chèques de remboursement à Madame Bettencourt.

Cette omnipotence de Bercy est confirmée par l’ancienne directrice de l’ENA elle-même, Marie-Françoise Bechtel : « Dans cet univers, il y a d’abord et surtout Bercy. […] C’est là où tout se joue, tout se décide. C’est impressionnant, le pouvoir qu’ils ont, et je pèse mes mots. Laisser faire Bercy, c’est une grave erreur. » L’ancienne directrice atteste aussi l’idée d’un État dans l’État : « D’abord, ces messieurs se méfient des politiques. Ils font bloc. J’ai été membre de la mission d’enquête sur l’affaire Cahuzac, eh bien, nous n’avons rien obtenu des directeurs ou responsables de ces deux administrations. Rien. Aucune réponse ! Blanc ! C’était impressionnant. »

Ce pouvoir est d’autant plus étonnant qu’il est accordé sans référence, ni à l’expérience ni au mérite, si ce n’est d’avoir réussi un concours à l’âge de 26 ans. Non seulement les énarques de Bercy (et le personnel en général d’ailleurs) n’ont aucune expérience de l’entreprise mais ils n’ont pas davantage prouvé qu’ils sont de bons fonctionnaires, zélés et désintéressés au service du bien commun.

Ainsi que l’explique un jeune énarque dans une interview à Atlantico, il s’agit d’une exception bien française, qui apparait absurde aux yeux des autres grandes démocraties occidentales :

« De fait, il n’est pas besoin de voyager très loin pour constater combien le modèle énarchique est original en soi, et combien de tels débats n’auraient aucune raison d’être ailleurs.

– En Allemagne, où les hauts fonctionnaires n’accèdent aux postes les plus élevés qu’après la validation de nombreuses années d’expérience, l’idée que les agents puissent prétendre à des postes de direction aussi jeunes que les énarques français ferait presque figure de monstruosité administrative. L’administration fédérale n’ouvre les postes de direction qu’à des fonctionnaires ayant fait leurs preuves et régulièrement remarqués et notés pour l’excellence de leurs services ; il n’y a rien de semblable dans les grands corps français.

– Au Royaume-Uni, c’est à la fois la jeunesse du recrutement des énarques et la garantie d’un emploi public à vie qui surprend : le modèle du senior civil service, qui prévaut outre-manche, implique en effet là aussi que les agents publics, recrutés sur appel d’offres pour des contrats limités dans le temps, ont une moyenne d’âge sensiblement plus élevée que les énarques en parvenant aux postes de direction.

– Aux États-Unis, le recrutement des hauts fonctionnaires est nettement plus ouvert qu’en France, même si l’obtention d’un diplôme des grandes universités est un passage quasi-obligé. »

Il est donc problématique que les énarques représentent près de la moitié des postes à responsabilité dans les administrations clés de Bercy.


Sur le web

 

  1. Cf. site de l’ENA
  2. Ibid
  3. Petites entreprises communautaires
  4. Voir la rubrique « Saboteurs » d’Emploi2017.
Voir les commentaires (22)

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  • Votre haine des énarques (jalousie ?) vous égare. On peut poser la question : « est-il sain que la plupart des responsables sortent du même moule ? » C’est un sujet de débat.
    Mais ça : « On ne les envoie pas vendre […] des téléviseurs, des logiciels ou de la programmation informatique ». Ah ! Ah ! Ah ! Quel cursus dans le monde inclut ce type de formation et pourquoi eux devraient-ils aller en PME, en PEC, puis vendre des téléviseurs et pourquoi pas aussi être des cracks en informatique (c’est important aujourd’hui !) voire casser des cailloux (ça forge le caractère) ?
    Mon diagnostic : votre attente démesurée, votre admiration tournée à l’aigre, pour ces « élites » vous conduit à leur reprocher de ne pas être omniscients ! On ne leur en demande pas tant. Comprendre « le maquis bureaucratique des différentes institutions françaises ou internationales et ‘conduire des projets’ » me semble en revanche un bon début. Surtout pour travailler dans l’administration !
    Et ça enfin : « pouvoir […] accordé sans référence […] si ce n’est d’avoir réussi un concours à l’âge de 26 ans. » Consternant ! Pour moi avoir réussi ce concours – ou celui de l’X, ou celui de l’ENS – est une référence suffisante. Elle prouve une capacité hors du commun à aborder des problèmes complexes, une grande vivacité d’esprit et, surtout, surtout, une énorme capacité de travail. C’est sur ces critères qu’ils sont sélectionnés par le concours. Et je ne parle même pas des connaissances acquises : en 8 ans d’études post bac ils ont probablement dû apprendre quelque chose…

    • Contre exemple : citez moi un seul énarque ayant piloté avec succés une entreprise industrielle depuis 50 ans ? (un conseil : ne perdez pas trop de temps quand même)

      • Louis Schweitzer… inventeur de la Logan, dernier grand succès de Renault. Louis Gallois, responsable du développement d’AIbus. ça fait deux. Et j’en ai même un, un IGF, qui après avoir crée des start-up, est retourné dans l’administration, puis la quittée pour fonder… un accélérateur de start-up (The Family), c’est nicolas colin à qui rien de numérique n’est étranger.
        Et je ne me suis pas donné la peine de chercher plus…

        • Je parle de secteurs industriels du secteur privé marchand. SNCF, EADS, ce n’est pas le cas. Cherchez encore

          • Renault et Airbus sont des industriels du secteur privé marchand. Remettez vos neurones en place avant d’ecrire, merci.

        • Des énarques inventeurs, cela n’existe pas. Des qui mettent sur leur compte les inventions des autres, alors là, oui vous en trouverez des tonnes ! Y’en a même un à l’Elysée qu’arrête pas de dire « moi, je », moi, je », « moi, je », moi, je », »moi, je », moi, je », « moi, je », moi, je », « moi, je », moi, je », « moi, je », moi, je », « moi, je », moi, je », « moi, je », moi, je », …

          On sait plus comment arrêter l’automate.

      • On ne demande pas aux énarques de piloter des entreprises industrielles – un petit nombre l’a fait, par le passé, et pas toujours avec succès, en effet, mais doit-on juger tout ce qui sort de cette école a cette aune? Faut-il juger tout le corps médical à la lumière du terrible fait divers que l’on a vu hier, ou du comportement de Cahuzac? N’est-ce pas réducteur?

        Je peux plutot vous citer des énarques qui ont été des excellents juges administratifs, des grands ambassadeurs, des fonctionnaires brillants – et qui n’ont jamais connu la lumière, mais qui ont beaucoup apporté au service public (celui dont tout le monde se plaint mais que personne ne veut perdre…)

    • Si certains Polytechniciens et Normaliens se risquent à l’ENA et y réussissent plutôt bien, l’inverse n’est pas vrai. Très peu d’énarques (principalement des littéraires venant de sciences Po) sont capables d’intégrer Polytechnique ou l’ENS Paris (notamment les formations scientifiques). Ce n’est pas le même niveau…

    • Certes, mais comment font les Etats modernes qui n’ont pas d’ENA ni de préfet et sous-préfet napoléoniens ?
      La difficulté est justement d’expliquer à un anglais ou un américain ce qu’est la bête et d’abord quelles sont ses fonctions; je traduisais alors préfet par « civil governor » – question de l’américain .. il est élu ?
      Il y a des tas de trucs comme cela que nous sommes les seuls à avoir. Par exemple, dans le domaine de la justice, les anglo-saxons n’ont ni procureur ni juge d’instruction.
      Le problème de l’ENA et autres Ecoles, c’est qu’elle met trop vite à des postes de direction des étudiants améliorés qui se croient alors sortis de la cuisse de Jupiter mais qui ne connaissent pas le terrain et pour certains, n’ont jamais rien compris aux services où ils sont passés comme des étoiles filantes (la mobilité).
      L’ancien système où les hauts fonctionnaires étaient recrutés chez les attachés permettait au moins à ces derniers d’avoir un certain âge et de l’expérience quand ils étaient nommés.

      Voici ce qu’écrivait l’année dernière le Financial Times, canard qui a un peu d’influence dans le monde, concernant les « élites françaises »
      «Les énarques et leurs petits camarades sont au plus bas»
      «C’est l’élite la plus minuscule des grands pays»
      «Pour paraphraser l’écrivain anglais E.M. Forster, ce sont des gens qui préféreront trahir leur pays que trahir un ami»
      «L’élite française n’a pas été formée pour réussir dans le monde, mais pour réussir dans le centre de Paris»
      http://www.ft.com/intl/cms/s/2/d76b5fcc-b83f-11e2-bd62-00144feabdc0.html#axzz3FDk9ahmf

  • Bercy et ses énarques me font penser au pouvoir des Templiers face à Philippe Le Bel et à celui de Fouquet aux côtés de Louis XIV. Il est une certitude : cela se terminera très mal pour eux.

    • Le plus vite sera le mieux;Les « sans dents » de la campagne sont tous armés et prets a en découdre avec cette mafia de voleurs de notre travail

  • le brainstorming c’est du remu meninge.

    l’ENA donne des cours de management pour le public et le privé

  • Ce qui est certain c’ est que j’ ai démoli ma vieille maison et que je l’ ai reconstruite mais en pierres de pays linteaux en pierre , corniche , cheminées de pays etc …..j’ ai tout fait à 99 % la 3 eme partie de charpente dépose – repose c’ est 22 jours de 8 h 00 à midi , de 13 h à 20h on est loin des 35 h Aubry et Cie
    ma maison ne s’est pas encore écroulée c’ est pas comme les finances publiques de la France gérée par les aristocrates énarqu ou pas ..

  • Mais pourquoi tant de haine?

    • TOut simplement parce que l’ENA déteste l’ afrc

      • Tout simplement parce que l’ENA déteste la France et les français. Ils le prouvent à chaque minute de leur vie. La France est pour eux un tiroir caisse que les français se doivent de remplir sous peine de menace de poursuites. Ils ne se gênent pas pour aller jusqu’au bout de leur démarche. Les français leur répondront tout simplement très rapidement sur le même ton. les jacqueries commencent. Ce n’est que le début ! (correction de mon erreur de frappe précédente, merci au modérateur de remplacer le message précédent tronqué par celui-ci)

  • Ça alors, l’ecole nationale d’administration forme ses élèves pour qu’ils soient prêts à diriger des administrations? Incroyable…

    L’ENA ne fait que répondre aux besoins d’une bureaucratie pléthorique. C’est l’organisation de l’etat qu’il faut changer. Vous vous trompez de cible.

    • comment changer l’organisation de l’État. Faut il supprimer les petites catégories de l’État au profit des grosses catégories ?

    • Ils sont formés pour être des administrateurs, c’est à dire gérer le fonctionnement de l’Etat et être à son service, être des serviteurs, pas pour diriger, pas pour être les chefs ni des dirigeants. On voit d’ailleurs le résultat quand ils se promeuvent à ce niveau, c’est la catastrophe….

    • Hé oui c’ est comme ça que Du temps ou Péchiney producteur d’ aluminium fut une  » administration  » càd étatisée dans les ans 80 Aubry occupait la direction des RH

  • Qu’existait-il avant l’ENA et d’où venaient les sous-préfets et préfets ? comment font les pays modernes qui n’ont pas d’ENA ? voilà les vraies questions qu’il convient de se poser.
    On peut faire la même démarche avec l’ENM qui sort des petits juges. D’où venaient les juges avant l’ENM, étaient-ils moins bons ?
    Et comparer avec l’armée qui forme des lieutenants en principe aptes à atteindre le grade de colonel en fin de carrière et, pour quelques uns, celui d’officier général.
    J’ai étudié différentes polices européennes, deux ont retenu mon attention.
    La police française: elle est nationale et recrute à trois niveaux: au bac pour les gardiens de la paix, à la licence en droit pour les officiers et au mastère en droit pour les commissaires. Les officiers qui assurent l’essentiel du commandement de terrain sont tuilés au grade de commandant et leurs rapports avec les commissaires qui sortent d’école avec l’équivalent du grade de lieutenant-colonel ne sont pas simples (euphémisme).
    Les polices britanniques (elles sont 55) qui sont autonomes, indépendantes du gouvernement (elles relèvent de la Reine détentrice du pouvoir judiciaire; policiers et magistrats sont des « officiers de la Couronne ». Chacune est commandée par un Chief Constable, dernier grade que peut atteindre un policier. Le Chief Constable dirige entre 1000 hommes pour une petite police à 30.000 pour la plus grosse, la Metropolitan Police du Greater London qui correspond à l’ancien préfet de police de Paris d’avant la création des départements de la petite couronne.
    Il n’y a qu’un seul recrutement, celui de gardien de la paix (constable). Le constable passe ensuite l’examen de sergeant pour devenir sous-officier puis celui d’inspector pour passer dans le corps des officiers (inspector, chief inspector, superintendant, chief superintendant suivis des trois grades directionnels, assistant Chief Constable, deputy Chief Constable et Chief Constable.
    Bien évidemment, toute institution a besoin d’avoir au sommet un certain nombre d’universitaires et donc en recrute.
    Les polices anglaises le font et ont prévu pour les jeunes constables diplômés un « plan de carrière accéléré »: après leur temps de constable, ils passent leur examen de sergeant et suivent leur formation à ce grade mais au lieu de revenir en poste de police faire leur temps à ce grade, ils suivent directement la formation d’inspector et sont alors affectés en tant qu’officier. Ils ont gagné en gros six ans par rapport à ceux qui suivent la filière normale.
    La police anglaise est-elle moins bonne que la police nationale française ? c’est vraiment discutable …

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