La grosse arnaque des crèmes solaires

Toutes les crèmes solaires contiennent des anti-inflammatoires et ne protègent que très peu – voire pas du tout – des UV.

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Armure de crème solaire CC Nicolas S.

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La grosse arnaque des crèmes solaires

Publié le 25 août 2014
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Par Jacques Henry

Armure de crème solaire CC Nicolas S.C’est bientôt la fin de l’été et malgré l’usage continu et méticuleux de crèmes solaires d’autant plus coûteuses qu’elles sont supposées mieux protéger l’épiderme des brûlures, le nombre de cancers de la peau ne diminuera pas pour autant. Ce n’est qu’une constatation faite chaque année après les vacances et il faut entrer dans les détails pour comprendre que les crèmes solaires sont une véritable vache à lait pour les cosméticiens qui ne s’encombrent pas de principe déontologiques tangibles dans ce domaine, pourvu qu’ils réalisent de massifs profits. Tant pis pour les imprudents qui se sont exposés inconsidérément au soleil : un beau mélanome est un magnifique souvenir de vacances, dont la dangerosité est élevée !

Les crèmes solaires ont fait leur apparition dans les années 30 et leur but initial était d’aider le bronzage qui est une réaction naturelle de la peau pour se protéger elle-même des rayons ultra-violets solaires en produisant de la mélanine. Puis les cosméticiens s’intéressèrent pour des raisons mercantiles à des additifs pouvant contrecarrer les effets de ces rayons UV mais les formulations étaient trop légères pour réellement atteindre une protection efficace. Tout au plus, une fraction des UVB était neutralisée par un processus photochimique complexe et mal compris. Dans les années 80, une crème solaire (Bergasol) contenant un extrait de bergamote supposée protéger des UV fit scandale car, sous l’action de ces UV dont elle était censée protéger les adeptes des bains de soleil, ces derniers souffraient subitement de graves réactions allergiques ! L’affaire fit grand bruit et les régulateurs se penchèrent sur ce problème hautement stratégique commercialement avec le développement des congés payés et l’attirance atavique pour le soleil.

Il fut décrété des normes strictes mettant en place une sorte de règle du jeu consistant à introduire le fameux facteur de protection contre les UV. Le test en est simple : une peau non protégée sera « brûlée » en 15 minutes, en d’autres termes elle deviendra caractéristiquement rose quelques heures  après cette exposition expérimentale de 15 minutes aux UV. Protégée par une crème contenant une formulation de protection de 10, il faudra 150 minutes pour qu’elle commence à rosir de manière caractéristique et, avec un facteur 30, 450 minutes soit trente fois 15 minutes.

Pour le moment tout semble baigner dans la crème mais ce n’est pas tout à fait comme ça que les choses se passent en réalité. Les produits « réellement » protecteurs contre les UV sont en effet coûteux et parfois dangereux, et les cosméticiens ont contourné allègrement le problème puisque tout est basé sur ce test visuel tellement simple qu’il suffit de le biaiser. Pour prévenir ou retarder l’inflammation cutanée, le premier signe du « coup de soleil », c’est-à-dire l’apparition de rougeurs, il suffit d’introduire des anti-inflammatoires dans les crèmes ; peu importe que ces crèmes soient protectrices ou non, l’ADN des cellules du derme a toujours autant de chances d’être gravement endommagé ! Qui plus est, la plupart des produits supposés protéger des UV sont également, curieuse coïncidence, peu ou prou des anti-inflammatoires, salicylates, benzophénones et autres cinnamates…

Enfin, il existe, parait-il, des crèmes avec un facteur de protection de 50. Autant dire que ce n’est qu’un argument marketing frauduleux car elles contiennent des oxydes de titane ou de zinc, pas toxiques en eux-mêmes mais totalement inefficaces contre les UV et présentant curieusement des propriétés anti-inflammatoires. Les cosméticiens sont donc directement responsables des cancers de la peau en vendant des produits totalement inefficaces dont ils ont truqué les propriétés pour qu’elles soient conformes aux tests complètement bancals qu’ils ont eux-mêmes fait admettre aux régulateurs. Un véritable scandale ! Les curieux peuvent lire l’article de PlosOne (en anglais) qui date un peu mais rien n’a changé à l’horizon de la malhonnêteté de l’industrie cosmétique dans son ensemble : toutes les crèmes solaires contiennent des anti-inflammatoires et ne protègent que très peu ou pas du tout des UV, point barre.

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Source : PlosOne (DOI: 10.1371/journal.pone.0046187)


Sur le web. Texte mis à jour le 25.08 à 09:43.

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  • Bonjour
    « le nombre de cancers de la peau, pratiquement tous mortels, »
    Hummm… Les baso-cellulaires mortels?

  • « le nombre de cancers de la peau, pratiquement tous mortels, ne diminuera pas pour autant. »

    Je suis moi aussi surpris, j’ai connu un certains nombre de personnes atteintes (notamment âgées), aucun n’en est mort.

    • La mère d’une amie proche en est morte, mais elle travaillait au soleil toute l’année (plongée en été, monitrice de ski l’hiver).

  • « un beau mélanome est un magnifique souvenir de vacances, et on en meurt à coup sûr ! »

    C’est une blague ?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9lanome#.C3.89volution_et_pronostic

    • Effectivement. Erreur de l’auteur sur ce point corrigée.

    • Très joli votre avatar 🙂

      Pour une fois que je peux être content de ne jamais voir de plage ni de soleil…

      Et plus sérieusement, l’article est ce qu’il est, mais si je dois y croire, quelqu’un aurait des noms de produits efficaces (pour le jour où je prends des vacances 😀 )?

  • Comment doit se lire le joli tableau à la fin ? Que signifient les chiffres ? Faut-il aller lire l’intégralité de l’étude en anglais pour y comprendre quelque chose…?

    • Oui
      Il faut lire les études, idéalement en entier, à minima le résumé, l’introduction et la partie discussion/conclusion. Vous allez vite comprendre que cet article est bidon.

  • Je me demande s’il n’y a pas ici un problème de compétence de l’auteur en la matière traitée.

    • la meilleure protection reste tout de même un habit et rester à l’ombre.
      je ne vais jamais sur la plage avant 16 heures et je ne quitte pas mon t-shirt quand je fais les châteaux de sable avec mes enfants, qui ont eux mêmes leur t-shirt. nous sommes les seuls sur la plage à être habillés, mais je n’ai même pas eu le sentiment d’être ridicule au milieu de tous ces gens déshabillés.
      et je n’achète pas de crème solaire…

  • Si les crèmes solaires ne bloquent pas les UV, il faudra m’expliquer cette video…

    • Je ne pense pas dire de bêtise en disant que les couleur que nous voyons sont celles qui ne sont pas absorbées : Si nous voyons du vert, c’est que le rouge et le bleu sont absorbés, et que seul le vert est ré-émis. D’où le terme de couleurs soustractives pour les couleurs réfléchies (RJB ou RYC : red yellow cyan) contrairement au couleur additives des couleurs émises (RVB ou RGB red green blue) par une source de lumière.

      Quand une source de lumière est noire, c’est qu’elle n’émet aucune couleur visible.
      Quand un objet éclairé est noir, c’est qu’il absorbe tout le spectre visible.

      Donc, quand un visage apparait noir, sous un éclairage UV, c’est que les UV ne sont pas renvoyés, mais au contraire absorbés !

  • L’auteur oublie des faits importants mais trop souvent négligés: http://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2012/04/28/vitamin-d-lowers-melonoma-risks.aspx

    L’exposition au soleil peut aussi protéger des cancers de la peau. Paradoxal ? Plutôt oui ! Car l’impact des UVB sur la peau, quand ils entraînent la production de vitamine D, fait drastiquement diminuer le risque de cancer.

    Bref: manger gras (la vitamine D est fabriquée à partir de cholestérol), exposez-vous raisonnablement au soleil, et arrêtez d’acheter des crèmes solaires. Du soleil en modération, c’est sain.

    • Il oublie aussi que dans un pays avec un Etat nounou comme le nôtre avec ses agences de protection d’absolument tout, c’est quand même bizarre de nous fourguer des produits qui ne font pas le job sans que ça dérange quelques bergers altruistes qui vivent pour nous notre bien!!! 🙁

  • >>

    Les crèmes solaires peuvent être utiles pour le massage de celles des parties du corps qui restent blanches après exposition.

  • Si vous jetiez un œil à la publication scientifique dont est tiré cet article vous comprendriez à quoi correspondent les chiffres dans le tableau : c’est un indice de mesure des effets anti-inflammatoires par marque de crème. Plus de 70, l’effet est significatif, moins il ne l’est pas. Le spray Roc Soleil par exemple présente un fort effet anti-inflammatoire.

  • Pourquoi ne pas tester les crèmes sur une plaque photo tout simplement?

  • A la lecture de cet article, j’ai d’abord été révolté (dans le sens : « et aller, on nous bourre une fois de plus le mou en nous vendant des bobards sous couvert d’un contrôle gouvernemental pipeau), puis curieux.

    Alors, j’ai pris la composition de la crème solaire de mes enfants (L’Oréal Paris – Sublime Sun Kids – indice 50) et j’ai checké la liste des ingrédients pour voir la nature des produits cosmétiques à l’intérieur. Si le premier composant est sans surprise aucune le liant (la substance qui permet à la peau d’absorber le reste des molécules), les ingrédients suivants (les ingrédients sont classés par ordre décroissant de proportion dans le produit, sachez-le) sont bien des filtres UV (ethylhexyl salicilate, bis-ethylhexyloxyphenol methoxyphenyl triazine, etc).

    Ce qui m’amène à 3 conclusion possible (que je classerai du moins au plus probable, selon moi) :
    1- la liste d’ingrédient sur la crème solaire est fausse
    2- les informations mise à disposition à propos des molécules chimiques sur le net sont fausses
    3- cet article est volontairement alarmiste et généraliste, et manque de discernement/nuances …

    Je vous laisse vérifier les ingrédient sur vos propres crème, et en tirer les conclusions qui s’impose, à moins que l’auteur souhaite préciser son discours.

    • @Calgon
      les ingrédients suivants (les ingrédients sont classés par ordre décroissant de proportion dans le produit, sachez-le) sont bien des filtres UV (ethylhexyl salicilate, bis-ethylhexyloxyphenol methoxyphenyl triazine, etc).

      ethylhexyl salicilate comme beaucoup de « salycilate » est un agent anti-inflammatoir de type non-stéroïdien

  • « The anti-inflammatory effect of a sunscreen ingredient may affect the in vivo SPF value. »

    Devient:

    « toutes les crèmes solaires contiennent des anti-inflammatoires et ne protègent que très peu ou pas du tout des UV, point barre. »

    Magnifico

  • Après relecture de l’étude d’origine, je me pose des questions sur les compétences et/ou les intentions de l’auteurs.

    Les scientifiques ont écrit noir sur blanc dans l’étude que le test in Vitro ne prend pas en considération l’effet anti-inflammatoire:

    « It is important to note that the in vivo method of SPF testing takes the anti-inflammatory effect of the products tested into consideration while the in vitro method does not. »

    Et ils ont bels et bien réalisés ce test:

    http://www.plosone.org/article/fetchObject.action?uri=info:doi/10.1371/journal.pone.0046187.t003&representation=PNG_M

    Le tableau en lien au dessus est justement ce fameux test in vitro qui démontre non pas que toute les crèmes solaires sont bidons, mais que beaucoup ont des indices de protection réels inférieurs aux prétentions des fabricants.

  • Les commentaires sont fermés.

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