Or, dollar et situation économique mondiale

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Or, dollar et situation économique mondiale

Publié le 22 août 2014
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Pendant que tout ce que la presse française est, résolument, décidé à traiter en détail les palpitantes aventures de Nadine à la plage ou Alain dans le grand bain, la situation économique mondiale continue d’évoluer de façon aussi inquiétante qu’intéressante. Et comme il ne me paraît pas trop essentiel de revenir sur les occupations de nos épaves politiciennes en mal de couverture médiatique, je vous propose d’aller voir d’un peu plus près ce que la presse française, justement, ne traite pas des masses : les tendances de fond concernant l’or et le dollar.

Et pourquoi parler de ça maintenant ? Probablement parce que le mot « déflation » est maintenant sur toutes les lèvres. D’abord susurré puis ouvertement prononcé par les élites qui nous gouvernent, sans doute pour justifier leurs dérapages systématiques dans la gestion des finances du pays, la déflation serait en phase d’installation en France et, plus généralement, en Europe où la récession n’est plus du domaine de l’improbable. Si l’on devait estimer la position générale des pays, on pourrait aboutir au petit graphique suivant qui tente de résumer les différentes évolutions possibles.

croissance et inflation
(Cliquez sur l’image pour l’agrandir – adapté du graphique ici)

Comme on le comprend (et comme le rappelle fort justement Contrepoints dans une série d’articles utiles), si la déflation est bien loin d’être l’ennemi tant décrié par les keynésiens et les socialistes de tous poils, elle n’en reste pas moins un marqueur clair d’un changement de tendance assez profond dans l’économie mondialisée.

Or, en temps de déflation, « cash is king ». Autrement dit, alors que l’inflation peine à se concrétiser, il est normalement plus intéressant d’avoir peu de dettes et un gros stock d’argent frais. Ceci se traduit, assez logiquement, par une hausse de la monnaie de refuge, le dollar, face à l’euro (nous étions à 1.40 USD/EUR en mai, et nous en sommes à 1.33 USD/EUR actuellement). Toujours de façon assez logique dans ce contexte de déflation, et presque contre-intuitivement en regard des tensions internationales, le prix du baril de pétrole, lui, descend mollement pour venir chatouiller les 90$ le baril (pour le brut) et les 100$ (pour le brent). Le ralentissement économique, nettement sensible dans la baisse de consommation d’énergie, et le développement maintenant soutenu de nouvelles sources de pétrole, qui placent d’ailleurs une nouvelle fois les États-Unis à la première place des producteurs, font finalement plus que compenser les ravages et tensions provoqués par les islamistes au Moyen-Orient.

Jusque là, tout est donc parfaitement normal, même si c’est éminemment désagréable pour les tenants de la croissance à tout prix, y compris et surtout par l’endettement public maniaque ou la relance désespérée des rotatives à billets.

Ce qui l’est moins, en revanche, c’est le comportement des métaux précieux. Normalement, en période de déflation, l’or (et plus généralement les métaux précieux comme l’argent, le platine ou le paladium par exemple) connaît traditionnellement des passages à vide. Puisque c’est de la monnaie dont il faut disposer en période de déflation les investisseurs malins se délestent d’une partie de leurs métaux pour accroître leur matelas de devises.

Actuellement, pourtant, l’or ne se porte pas mal : ayant progressivement remonté depuis les parages de 1000 dollars l’once de décembre 2013, son cours s’établit actuellement autour de 1300$. Mieux : il monte modestement pendant que le paladium, lui, atteint des records, majoritairement dus à des situations tendues dans les mines sud-africaines qui l’extraient.

imports d'or chinois, sept. 2013Ce qui est d’autant plus intéressant est qu’en parallèle à cette fluctuation fort modeste (et positive) pour l’or alors qu’on se trouve plutôt en période déflationniste, on continue d’observer la tendance déjà évoquée ici et ailleurs, à savoir que des nations persistent obstinément à s’en procurer. Et de façon plus particulière, la Chine ne cache plus trop ses velléités de disposer d’une réserve centrale d’or bien supérieure à celle de l’Allemagne (officiellement 3300 tonnes). Si, officiellement, l’Empire du Milieu prétend disposer d’un gros millier de tonnes d’or, sa frénésie d’achats sur les dernières années permet d’affirmer qu’elle a depuis longtemps largement dépassé les réserves allemandes. Et cette augmentation à marche forcée des réserves chinoises n’est pas prête de s’arrêter puisqu’on apprend que la Banque Centrale Chinoise a récemment autorisé trois nouvelles banques à importer de l’or.

Ce comportement est d’autant plus marquant que les pays émergents ne font plus mystère non plus de vouloir se passer du dollar dans leurs transactions internationales. La récente création d’une banque de développement et d’une réserve de change commune à ces pays (les BRICS pour Brésil – Russie – Inde – Chine et Afrique du Sud) n’est pas une donnée anodine même si son traitement par la presse française fut particulièrement léger. Les fonds de cette banque sont, pour le moment, libellés en dollar, mais sa simple existence montre bien le désir de ces pays de contrebalancer les institutions issues de Bretton-Woods, FMI en tête. Rien n’interdit d’imaginer qu’à terme la devise du fonds change pour quelque chose de plus indépendant de l’économie américaine.

Ceci n’est pas seulement un rêve humide de ces nations, puisqu’on doit maintenant tenir compte des accords bilatéraux permettant à un nombre croissant de pays de s’affranchir de passer par la monnaie américaine. Récemment, la Chine et la Russie ont par exemple signé un accord prévoyant des échanges de devises nationales (swap), sans passer par le dollar.

La Chine dépasse les USA

Petit-à-petit, les différents éléments d’un changement global important se mettent en place. Il y a presqu’un an, j’écrivais un article présentant l’idée que la Chine, en amassant ainsi des tonnes de métal précieux, pourrait un jour adosser son Yuan à l’or. Historiquement, on a déjà observé que les nations qui s’en sortaient le mieux étaient celles qui avaient un budget équilibré et une devise étalonnée. Ce fut le cas pour les États-Unis, l’Angleterre avant eux ou la France encore précédemment. L’année écoulée a montré que la tendance n’a pas varié et que l’idée même d’un changement paradigmatique de monnaie de réserve internationale n’est plus tabou.

Il faudra, sans doute, des années pour la transition d’une économie basée sur le dollar flottant vers une économie basée sur une devise à nouveau attachée à l’or, et de nombreux retournements sont donc possibles. Cependant, d’où nous sommes actuellement, la devise chinoise a de nombreux atouts et constituerait dans le cas d’un étalonnage sur l’or un standard monétaire international d’autant plus stable qu’a contrario, le dollar est actuellement la devise d’une économie criblée de dettes.
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  • Si je peux me permettre j’ajouterai que le comportement impérialiste des États-Unis dans l’utilisation de leur monnaie (voir les amendes infligées aux banques qui ne filent pas droit selon la législation du pays, juste parce-que les transactions sont libellées en dollar) n’aidera pas le dollar, le moment venu, à conserver sa position de monnaie de réserve. Si les opérateurs peuvent passer par une monnaie moins « risquée » où on ne leur reprochera pas d’avoir enfreint la loi d’un pays lointain ils le feront sans aucun état d’âme.

  • LOL
    Désolé h16,en général j’apprécie beaucoup vos articles et votre humour mais là vous êtes complètement à côté de la plaque, la perfection n’existe pas après tout, tout le monde peut se tromper 😉
    Petit rappel concernant ces BRICs dont vous nous parlez bien gentiment.

    La Chine ? Vous parlez de ce pays dont le potentiel de croissance et qui a promis des réformes qui ne viennent pas ? Un pays dont la dette publique cumulée (nationale + régionale) atteint déjà 80% et une dette privée à 200% alors que le pays n’a même pas atteint le stade de pays développé ? Ce pays dont la compétitivité s’érode, où fabriquer un produit n’est plus que 4% moins cher qu’aux USA (et plus cher si on prends en compte le transport et les douanes en compte) et qui n’aura plus d’avantage du tout l’an prochain ? Ce pays rempli de villes fantômes en raison d’un fort excès de construction ? Le pays où le shadow banking menace le système financier chinois ? Ce pays qui s’en prends aux entreprises étrangères dans un élan protectionniste à vomir et qui a provoqué une baisse des investissements étrangers en Chine en Juillet (-47% pour les investissements japonais, -17% pour les investissements US/Euro) ?
    Vous tenez à faire l’apologie d’un pays comme ça, qui fait tout ce qui est contraire au libéralisme et à la liberté ??? Vous misez pas sur le bon cheval..

    Ou peut-être parlez-vous de la Russie, ce pays dont la croissance flanche depuis 2012 (les mesures protectionnistes de Poutine ont un joli rôle à jouer) et se dirige même vers la récession (chute de 23% des ventes de voitures en Juillet et -33% pour les ventes de PC portables) ? Alors que le pays n’a pas atteint le stade de pays développé et devrait avoir une croissance moyenne d’au moins 4,5% vu son niveau de développement et ses ressources énergétiques ?

    Ou peut-être le Brésil ? Ce pays au grand potentiel économique mais qui a tout foutu en l’air avec son socialisme ? Ce pays dont la productivité n’a pas bougé en 30 ans et où il est devenu 23% plus cher d’y fabriquer quelque chose qu’aux USA et aussi cher qu’en France en dépit de salaires bien plus bas ?
    Ce pays qui malgré son grand potentiel va atteindre une croissance de 0,9% cette année ?

    L’Inde ? ça s’est bien dégonflé depuis quelques années, et Modi doit faire ses preuves et montrer qu’il veut réformer, les observateurs de la politique indienne ne semblent pas convaincus…A voir !

    Bref, je m’arrêtes là. Tout ça n’est pas vraiment reluisant, faut le dire…..

    Concernant ce qui a été dit sur les USA, ça fait 40 ans que les gens se trompent sans arrêt à leur sujet..Dans les années 70 on prévoyait que l’Union Soviétique gagnerait la guerre froide, celle-ci semblant avoir l’ascendant (bien sûr ce n’était qu’une illusion, le modèle s’essoufflait et pratiquait la fuite en avant façon France d’aujourd’hui) et au final l’URSS s’effondra en 1991.

    Fin des années 80 des économistes pensaient que le Japon finirait par devenir la première puissance économique mondiale, dépassant les USA vers 2010. Résultat nous sommes en 2014 et les USA ont un PIB 3 fois supérieur à celui du Japon.

    Très récemment, en 2008 / 2009 on pensait que les USA arrivaient à bout de leurs réserves de gaz et qu’ils auraient à en importer massivement dès 2015, et donc le Qatar investit quelques milliards pour pouvoir livrer le gaz en temps voulu, se délectant des milliards supplémentaires qu’elle y gagnerait. La Russie investissait également en Sibérie pour développer un nouveau champs dont la production irait massivement aux USA…Au final les USA, forts de leur capacité d’innovation et de conquête ont donné naissance à la révolution du gaz et pétrole de schiste, devant le premier producteur mondial de gaz devant la Russie et qui produit depuis quelques mois plus de pétrole que l’Arabie Saoudite. Au point de pouvoir exporter du gaz, concurrençant directement Russie et Qatar qui n’apprécient pas la concurrence.
    Aujourd’hui, grâce à un gaz très bon marché et 2 fois moins cher qu’en Europe et 4 fois moins cher qu’en Asie, sans parler de sa productivité, les USA bénéficient d’investissements industriels massifs et de relocalisations d’entreprises revenues de Chine et Corée, et même des entreprises délocalisant d’Allemagne. Près de 500 milliards de $ prévus en investissements.

    A chaque fois l’Amérique surprend le monde de par sa capacité à se relever des crises et devenir plus forte, à innover et à changer le monde. Aujourd’hui l’Amérique a une croissance supérieure à l’UE, au Japon, au Brésil, à la Russie, au Vénézuela et à l’Argentine, pour un pays développé c’est du joli 🙂

    • « Vous tenez à faire l’apologie d’un pays comme ça »
      Pardon ?
      Où voyez-vous une apologie ?

      Le billet est fort simple : la Chine, la Russie, l’Inde et le Brésil achètent de l’or. Beaucoup. Ils se débarrassent de leurs dollars, beaucoup aussi. Ils mettent en place des structures pour éviter de passer par cette devise. L’hypothèse que la Chine puisse un jour s’adosser à l’or n’est absolument pas farfelue.

      C’est tout. Tout le reste, c’est votre pure interprétation, pas ce que j’ai écrit ni même ce que je pense.

    • @ Sweepingwave
      Ce que vous écrivez sur la Chine est en parfaite corrélation avec le graphique présenté par h16, à savoir qu’elle risque de se retrouver en récession à plus ou moins long terme.

    • Vous parlez de liberté de marché, mais vous oubliez un détail concernant la liberté: les monnaies.

      Je vous laisse le soin de chercher par vous-même ce qui se passerait si les clients qui achètent des énergies fossiles à la Russie et aux pays du moyen-orient avaient la liberté de payer avec leur propre monnaie, plutôt que d’être obligés d’acheter des dollars US.

      Vous parliez de liberté de marché, non? Avec du recul, le système financier international est une machine de planification centralisée que tous les empires communistes n’auraient jamais rêvé!

      Tous vos pourcentages, toute votre analyse repose sur une hypothèse silencieuse qui est fausse: la valeur du dollar US. Vous dites que la différence de coût de production entre la Chine et les USA est de 4%… en dollars US actuels je suppose? Elle repose sur quoi la valeur du dollar US? – La demande. Et qu’advient-il si les BRICS cessent de transiger leurs marchés en dollars US? – La demande tombe.

      Et qu’advient-il quand l’écart de coût de production entre la Chine et les USA est de -30%? On réindustrialise les États-Unis et sa population sous-éduquée et surendettée pourra retourner travailler à la chaîne, pendant que les chinois développent plus de diplômés universitaires que tous les pays réunis?

      Et quel problème ça approte au Brics d’avoir des monnaies fortes par rapport au dollar US? Aucun, car ils montent tous en même temps et se crééent des marchés entre eux.

      À partir du moment où vous relativisez la valeur du dollar US (une monnaie fiduciaire adossée à rien!), vous relativisez la totalité des marchés d’investissement. La réalité, c’est que ces pays crééent leurs propres marchés pour ne plus dépendre de l’occident (ou du dollar US), ni pour la production de nourriture, ni pour le dévelopement technologique et ni pour le financement du développement.

      Et si vous observez bien ce qui se passe dans les accords de libre-échange tels que ZLÉA et accords europe-canada et europe-amérique, vous observerez que l’occident prépare exactement la même chose que l’orient.

      Il y aura bientôt deux système monétaires internationaux. On peut également anticiper qu’il y aura de la compétition pour tenter de convaincre divers pays de transiger avec une monnaie plus qu’une autre, plus spécifiquement en Afrique.

  • Bonjour H16, d abord merci pour vos billets quasi quotidiens .

    Il me semble au contraire que la situation actuelle reflete exactement la realite economique.

    1/ Nous ne sommes pas en periode de deflation bien au contraire.
    A/ la masse monetaire ne cesse de gonfler comme vous le soulignez plus haut et
    B/ les prix des actifs non courants sont tous au plus haut (Marches Actions, marches obligataires, Immobilier presque partout ds les pays developpes, or ….)

    Certes les prix des biens de consommation sont deprimes car la croissance réelle de nos economies est atone et donc la demande est faible pour ces biens la – (alors que la demande pour les actifs de long terme est forte puisuqe elle permet d d echanger de l argent sous evalue (par la planche a billets) pour des actifs reels a LT. Enfin j ajoute que la mesure de l inflation est sinon malhonete, du moins probablemet sous evalue (http://www.shadowstats.com/alternate_data/inflation-charts)

    2/ La hausse de l USDEUR est selon moi lie au fait que les perspectives de QE baissent aux US alors qu ils augmentent en Europe. Logiquement je vend mes euros qui risquent de se deprcier pour des DOllars.

    Enfin sur la chine, je suis totalement d accord avec vous. En basant leur monnaie sur l or, la Chine devrait pouvoir reussir a faire du Yuan la monnaie d echange internationale. C est pourquoi se multiplient les emissions de Dim Sum bonds qui permetteront aux detenteurs exterieurs de Yuan de les reinvestir dans des actifs. (Le vieux couple USD Tbill reinvente a la sauce aigre douce en somme.
    Tres cordialement
    Larry Golade

    • Comme vous le soulignez, il y a encore de l’inflation… sur les actifs financiers seulement.

      Avec les baisses de consommation et de prises de crédit, on va droit à la casse économique: ces actifs financiers ne peuvent que redescendre à court terme. Et là, on pourra bel et bien parler de déflation, carabinée et généralisée.

    • Vous m’avez devancé. 😛
      L’inflation est en effet toujours aussi forte et selon les critères de 1980 elle se balade entre 8 et 14% depuis 2004 par exemple.
      Après il faut savoir de quoi on parle, Hollande va parler de déflation des prix, et c’est certainement vrai.
      Mais du coup, ces Keynésiens réclament encore plus d’inflation monétaire pour compenser….

      Je pense que ce graphique est erroné sur la position des puissances. Si l’on considère l’inflation au sens de l’augmentation de la masse monétaire, alors on devrait être beaucoup plus proche de la zone Stagflation puisque l’inflation monétaire est très forte !

  • Pour ma part je pense, que la surprise viendrait des crypto-monnaies, en effet certes une monnaie étatique étalonnée sera plus stable et facteur de croissances, mais malheureusement toujours aux mains des états. A l’inverse les monnaies électroniques (dont certaines pourraient être étalonné par l’or) se développent dans un environnement juridique qui échappe aux contrôles des États.
    Cette innovation, sans précédent, et incompris comme toujours des hommes d’États, bouleversera les économies et trés probablement sonnera le glas des États comme on les connaît aujourd’hui.

  • Sur le graphique, il aurait été plus correct de placer le cercle « conditions naturelles » pile à cheval sur le trait vertical séparant déflation et inflation. Sous régime de monopole monétaire, la situation la moins malsaine est en effet la suivante : le progrès techno engendre une légère baisse des prix et de l’argent frais est régulièrement injecté par la BC, en petite quantité, mais avec retard car les BC sont des aveugles qui tâtonnent dans le vide pour trouver leur chemin. C’est ainsi qu’on devrait observer une oscillation lente et de faible ampleur entre déflation et inflation, tandis que la croissance réelle de la création de valeur demeure ralentie, pénalisée par l’absence de concurrence monétaire et le poids inexorablement grandissant de l’Etat obèse, car seul ce dernier profite des injections monétaires. Autrement dit, le cercle « conditions naturelles » tend à dériver lentement vers 0 sous régime de monopole monétaire. A long terme, à force d’injections, il n’y aura plus de croissance du tout et nous serons économiquement « morts », comme l’avait prédit le Grand Guignol, mais pas pour les bonnes raisons.

    En outre, le positionnement de la Chine sur « inflation faible » apparaît désormais illusoire, tant les déclarations des officiels chinois dans ce domaine relèvent de la propagande plutôt que de la réalité. Conséquence : la croissance chinoise est actuellement plus faible que celle complaisamment présentée, sans doute proche d’une situation de stagflation (faible croissance et forte inflation). La fantastique et indéniable croissance chinoise, compte tenu de son régime politique, n’était qu’une bulle. Plop !, fait la bulle. Une seule issue pour survivre : un changement radical de régime politique.

    Enfin, à propos de la déflation, il convient de se poser les bonnes questions. Nous savons que l’inflation est conséquence directe de l’impression monétaire des BC plus rapide que la croissance de la création de valeur. Sans cette impression, pas d’inflation possible : c’est matériellement impossible. Logiquement, la déflation est le phénomène inverse, conséquence d’une création monétaire plus lente que le rythme de la création de valeur, voire d’une destruction monétaire. Si on émet l’hypothèse que les banques centrales ne génèrent pas volontairement la déflation (quoique…), la question est de savoir par quel phénomène la déflation arrive, malgré l’inflation constamment générée par les BC. Ceci dit, la déflation (ou même sa simple menace) a quelque chose de sympathique à observer. Elle est en effet le signal que l’économie échappe au pouvoir des hommes de l’Etat, malgré leurs efforts constants pour contrôler nos vies. La déflation signe leur échec et promet la ruine de leurs Etats obèses parasites. Toutefois, sous l’effet de la panique, ils injecteront autant de monnaie supplémentaire que nécessaire pour reprendre la main contre la déflation. Et c’est alors que…

  • ça en devient ridicule, ces prévisions alarmistes continues, concernant l’Europe et les Etats-Unis et qui se basent sur le seul fait (plus ou moins avéré) que l’Inde et la Chine achèteraient de manière quasi suspectes des quantités d’or importantes et au-delà du raisonnable.
    Et d’en déduire qu’il va se passer des évènements imprévisibles pour le monde occidental dans les toutes prochaines années et chercher à « se faire peur ».

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