Vers la liberté, 5/5 : « Une course contre la montre ? »

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Vers la liberté, 5/5 : « Une course contre la montre ? »

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 5 juillet 2014
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Que ce soit parce que la liberté a conquis les esprits ou parce que les citoyens se révoltent dans une situation économique et sociale dont ils tiennent l’État pour responsable, il est probable que les États aient bientôt à faire face aux citoyens. Pour de bonnes raisons cette fois ; les États sont responsables des privations de liberté et de la crise économique à venir. Mais il faut faire en sorte que les citoyens comprennent l’intérêt et la légitimité de la liberté et ne soient pas pris au dépourvu par des États prêts à tout pour se maintenir en place.

La quête de liberté a déjà commencé, ou n’est jamais vraiment morte ; les Américains se montrent de plus en plus prompts à défendre leur Constitution, leurs droits ou leur souveraineté contre un gouvernement fédéral gourmand. Aux États-Unis, les libertariens ont une existence politique et leur emblème devient un véritable étendard auquel se rallient de plus en plus d’Américains. Le patriotisme n’est plus seulement un soutien en toutes circonstances de l’État ; de plus en plus d’Américains offrent leur allégeance à l’esprit des Pères Fondateurs de leur nation plus qu’à leur successeur.

Mais le gouvernement américain se dote d’outils pour lutter contre toute insurrection potentielle ; la légitimité théorique libertarienne est plus rationnelle mais moins meurtrière qu’une balle. Les véhicules blindés se multiplient sur le territoire américain, les forces de maintien de l’ordre sur le territoire américain se dotent d’un arsenal inouï qui inquiète de nombreux citoyens : quel État s’attendrait à assez de colère de la part des citoyens pour avoir besoin de transformer sa police en armée ?

Il est difficile de savoir si le gouvernement anticipe des évènements et de quelle nature. Mais la surveillance des citoyens s’intensifie, ainsi que le contrôle de l’information. Et l’arsenal judiciaire se renforce lui aussi, permettant désormais les frappes de drones sur des américains. Le renforcement des moyens dont disposent les États pour assurer la sécurité des personnes est inquiétant s’il devient un moyen pour l’État d’assurer sa sécurité contre des citoyens américains.

Avec la crise majeure qui se prépare et qui arrive tranquillement, beaucoup de repères seront effacés, la colère et les frustrations seront grandes et génèreront une vraie force de changement. Nos dirigeants ont sans doute des plans pour lesquels notre obéissance est requise, mais nous pouvons reprendre notre souveraineté citoyenne. Il le faut, d’ailleurs, pour que nous puissions espérer vivre un jour dans une société libre.

La crise qui vient, intentionnelle ou non, marquera un tournant dans l’histoire de la liberté et du pouvoir. La course contre la montre a déjà commencé ; il faut diffuser la liberté et se protéger contre les abus du pouvoir avant qu’il ne soit trop tard. Les gouvernements des pays développés redoublent d’efforts pour étendre et intensifier leur surveillance des citoyens et développer leur arsenal de maintien de l’ordre, alors même que la situation économique est celle d’une veille plus que d’un lendemain de crise. Si nous voulons lutter, nous devons user de raison et de dialogue pour faire de nos compatriotes des citoyens. Partageons la liberté comme si notre vie en dépendait, car c’est le cas. Coupons les fils qui font de nous des marionnettes de l’État et tissons les liens qui feront de nous les gardiens et garants de notre liberté. Difficile de dire s’il s’agira d’un sprint ou d’un marathon ; mais les défenseurs de la liberté devront à n’en pas douter jeter toutes leurs forces dans la bataille. Ceux qui dépendent du pouvoir ou dont le pouvoir dépend n’hésiteront pas. Nous naissons libres ; construisons la société qui nous permettra de l’être toujours.

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  • J’attendais la fin de cette série.

    Est-il trop tard pour couper les fils ? Peut-être …

    L’Etat à le monopole de la force. Clémenceau en 1907 lors de la révolte des vignerons avait fait tirer dans la foule. Ne l’oublions pas.

    Nous sommes formatées dès notre enfance par l’école pour être de bonnes républicaines et donc nous sommes formatées pour entrer dans le moule et obéir et croire que nous sommes libres.

    Il faudra une grande crise ou guerre pour casser tout ça et revenir à des fondamentaux .

    Les gens préfèrent dans leur grande majorité la sécurité à la liberté et un état nounou leur va très bien.

    Je crains que nous ne connaissions pas tout ceci et que pour nos générations et les suivantes nous ayons pas fini d’apprendre à manger 5 fruits et légumes par jour comme nous le dit l’état.

    La grève randienne est la seule chose que nous puissions faire … être des Bartleby et dire « I would prefer not to » et diffuser la culture libérale encore et encore.

    Ce que je nomme la résistance passive.

    • Je suis d’accord avec la résistance passive, à choisir, le monde est déjà très violent, je me demande d’ailleurs comment cela se fait-il que nous ne soyons pas en révolution ou guerre?
      La grève Randienne c’est la résistance passive, c’est cela?
      Cdt,
      Lea.

    • Alexis de Tocqueville a tout résumé : http://www.panarchy.org/tocqueville/democratie.1840.html

      Le problème c’est que l’État a tendance à concentrer le pouvoir, et cherche à « convertir », à réifier les individus en agents dévoués, en serviteurs, en « rouages », qui n’hésiteront pas à élaguer (s’ils le peuvent)démocratiquement ou non ce qui le gêne ou ne lui sert pas.

      Je personnifie volontairement l’État (machine froide et efficiente du pouvoir), car les viols systématiques des droits fondamentaux de tous contre tous sont tels qu’il devient difficile de différencier absolument ceux qui dépendent moralement, culturellement, économiquement, réglementairement de l’État, de ceux qui n’en dépendent pas, il n’y a plus qu’une émanation collective de barbarie légale.

      Aujourd’hui combien d’agents directs ou indirects des l’États, prêts à les protéger, sciemment ou non ? Ne serait-ce qu’en France ?

      L’aspiration à l’étatisme résulte, à mon avis, d’un problème d’éducation, d’individus qui méprennent ou méprisent le concept de liberté individuelle.

      Paradoxalement l’État, s’il est trop gros en vient toujours à violer le système des prix, à l’altérer et ainsi à s’imputer du plus vieux, du plus naturel, du plus simple, du plus décentralisé, et du plus efficient des systèmes d’information (et donc d’organisation pour la production) jamais inventés par l’Homme.

      (L’impôt peut être considéré comme un viol du système des prix.)

      La fonction de prix dépend fondamentalement du libre-arbitre de l’individu, et pour s’en extraire totalement il est nécessaire de subordonner totalement les individus, de le réifier en un simple processus.

      La soutenabilité de l’État dépend de ce système, et s’il le viol trop, les individus en viennent à produire de moins en moins, se révoltent de plus en plus, de fait s’il ne veut pas disparaître il en vient logiquement (s’il le peut) à :

      – Se « coaliser », à se fondre dans des superstructures toujours plus vastes du type « Union européenne », à former des monopoles monétaires toujours plus grand pour de prendre plus facilement et insidieusement la richesse du plus grand nombreux individus, dans le but d’alléger le fardeau individuel.

      – À galvauder le « for intérieur », la matrice de l’esprit, en changement le sens des mots, des concepts, afin de tromper, d’empêcher la réflexion sur la liberté, l’individu, le consentement, le droit, l’échange, les privilèges, la propriété.

      Ou à abdiquer, temporairement, à reculer plus ou moins, pour ne jamais vraiment mourir.

      Jusqu’à ce que les individus méprennent ou méprisent à nouveau la liberté individuelle et que le cycle recommence une fois de plus.

      Pour que les individus puissent graver dans leur mémoire « collective » la nécessité de limiter l’État, il faut que la violence étatique soit historique, pour que l’inertie soit forte, et s’il reste des individus éloquents à l’esprit et au language suffisamment formels pour transmettre cela, alors la veille sera assurée.

      Espérons simplement que nous n’ayons pas déjà atteint un point non-retour et que si « choc » il y a, que ce dernier ne fasse pas naître un univers stable digne du Meilleur des Mondes, ou même de 1984.

  • Qu’il en soit ainsi.

  • « Mais le gouvernement américain se dote d’outils pour lutter contre toute insurrection potentielle… »

    A regarder ce qui circule sur Internet concernant la FEMA, il y a de quoi prendre peur…

  • Et si la liberté n’existait tout simplement pas ? Pour vous ce qui empêche la liberté c’est l’Etat, au contraire l’Etat assure les libertés des uns par rapport aux autres avec évidemment des ratés. Une pleine liberté serait l’anarchie, par conséquent la liberté pure n’existe absolument pas.

    • La « liberté » absolue est semblable au chaos, elle signifierait qu’il n’y est pas de filtres aux possibilités des individus, pas de règles, donc possibilité de tuer, de voler, de mettre en esclavage, etc. la loi de la jungle en somme.

      Les libéraux/libertariens sont pour la Liberté (avec un grand L) celle qui découle du droit naturel : souveraineté de l’individu, consentement individuel de décision et d’action, principe de non-agression, résistance à l’oppression/sûreté, droit de propriété, propriété du produit du travail de l’individu.

      Découle tout le reste (droits dérivés, etc.) : liberté d’utiliser ses ressources, liberté de produire et de commercer, liberté de parole, la liberté d’expression, contractualisme, responsabilité individuelle, tribunaux pour régler les litiges, etc.

      « Tout prétendu « droit » d’un homme, qui nécessite de violer les droits d’un autre homme, n’est pas, et ne peut pas être un droit.  » Ayn Rand

      Pour les libéraux classiques la Liberté issue du droit naturel nécessite pour être réellement que ce dernier soit transposé dans les divers systèmes juridiques et soit effectivement sanctionné par des autorités disposant du pouvoir de coercition (c-à-d l’État), cela suppose l’usage du droit positif à condition que ce dernier respecte l’isonomie.

      Voilà vous savez, le libéralisme c’est l’inverse du chaos et de la barbarie.

      La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 reprend ces points.

      Article 2 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».

      Article 3 : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression ».

      Article 4 : « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi ».

  • Exortation salutaire – comme à l’habitude, cher Baptiste. Toutefois, je n’aime guère ce « monstre froid » ( « L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids », F. Nietzsche, Zarathoustra I, De la nouvelle idole) et n’oublie jamais que derrière cette « fiction » ce sont des individus qui avancent masqués, pour nous imposer leur loi, naguère au nom de Dieu, mais comme celui-ci « est mort », désormais au nom de l’intérêt général, la nouvelle religion dont les sectatateurs savent toujours mieux que vous ce qui est bon pour vous. Ce sont ceux-là qu’il faut combattre, nomimalement et personnellement, qu’ils soit nos voisins immédiats, ou bien lointains et protégés par les institutions: c’est Hollande, c’est Valls, et autres sinistres sires qui me privent des libertés qui me sont chères, et non une abstraction: « les mots nous barrent la route » (Nietzsche, Aurore, 47).

    • En fait, y en a qui proposent de faire la grève, et d’autres de combattre, c’est difficile de s’y retrouver. Comment nous pouvons combattre? Vous pourriez donnez des exemples?

      • Développer tout ce qui a trait au « capital humain » non taxable par les collectivistes (élever des poules, cultiver un potager, sciences, savoirs, disciplines sportives, etc) J’ai même envie d’ajouter « maniement des armes » mais c’est peut être un peu marginal 🙂

        • C’est vivre ça, pas défendre la liberté 😉
          Rah j’ai des poules, qd il y a un orage et qu’il faut aller les rentrer dans leur cabane, dans le noir et en pleine campagne, ça peut être pas très fufute, une poulette…
          Des recettes pour utiliser des figues fraîches, en grande quantité, peut être??

          • Ces capitaux qui n’appartiennent qu’à vous vous seront très utiles en temps voulu, quand les choses dégénéreront.

            Sans vouloir trop forcer la comparaison avec notre époque, Einstein a pu s’installé aux USA dans les années trente, avant la guerre, grâce à son capital scientifique entre autres choses.

  • « il faut diffuser la liberté et se protéger contre les abus du pouvoir avant qu’il ne soit trop tard » : effectivement, les apprentis dictateurs collectivistes (dé)formés par Sciences Po ou l’EHESS fourbissent leurs thèses mortifères. Lisez ce gloubiboulga néo-fasciste pour vous en convaincre, notamment la déclaration d’amour au Léviathan :
    http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/07/04/31002-20140704ARTFIG00161-herve-juvin-le-malheur-identitaire-est-plus-grave-que-le-malheur-economique-22.php

    Extraits :
    « Je ne sous-estime pas le facteur économique, je crois au contraire que l’ultra-libéralisme économique est un facteur décisif de destruction des structures sociales. Depuis les années 90, on va vers une paupérisation de la classe moyenne, et le marché du travail internationalisé est en train de casser les situations protégées, la concurrence internationale se traduisant par une baisse des rémunérations. »
    « Nous sommes en train de vivre un retour de l’esclavage pensé et organisé par le grand capital (expression qui peut paraitre désuète mais qui est toujours appropriée). Le capitalisme financier aspire à faire des hommes des marchandises comme les autres, sans revenu minimum ni protection sociale. »
    « La rupture, en France date de la décision du conseil constitutionnel du 16 juillet 1971, qui fait du juge constitutionnel le garant des libertés fondamentales qui acquiert ainsi la capacité de se poser en censeur de loi votée par le parlement français. La représentation populaire peut vouloir une loi, la décider, que le Conseil constitutionnel peut censurer au nom des droits de l’homme. C’est un recul de souveraineté et de démocratie considérable. »
    « On est allé jusqu’à accorder des droits à l’individu contre la société et contre toute communauté. On a déifié l’individu et affaibli l’Etat. Or, les droits de l’individu ne peuvent être respectés que si il existe une société politique pour les protéger. Il n’y a pas d’individus s’il n’y a pas de Léviathan pour garantir leurs droits. Si on détruit la société, l’Etat, il n’y aura plus de droits de l’homme parce qu’il n’y aura plus d’autorité pour les honorer. C’est le retour à la jungle, qui est le lot d’une partie du monde économique actuel. »

    • hermodorea fait froid dans le dos. Et oui, les thuriféraires de l’État se voient toujours tenant les rennes en main, jamais sous le harnais. Et quoi de plus détestable qu’un cheval qui rue?
      L’intérêt général est toujours le masque que revêtent les esprits totalitaires pour imposer aux autres leur intérêt personnel. Mais ça ils ne l’admettront jamais: ce que la pensée philosophique a martellé depuis Platon a bien forgé les esprits à accepter une soumission « raisonnable ».
      Nous devons encore et toujours lutter pour la survie de l’individu quelles que soient ses aspirations, hormis, bien entendu, celle de le soumettre à l’intérêt général… Et en tout premier lieu dénoncer leur tartufferie.

    • Oui, j’ai bien l’impression qu’en ce moment Satan s’agite au travers de l’anti-libéralisme. La façon dont des gens de tous bords lancent tels des possédés des anathèmes contre le « libéralisme » sans jamais évoquer le moindre fait précis ou développer le moindre argument cohérent… C’est signé.

      Et il me semble aussi que toutes ces marionnettes du diable cherchent la cohésion dans un nouveau national socialisme dont les contours vont se préciser bientôt.

  • Fin de l’article :

     » Nous naissons libres ; construisons la société qui nous permettra de l’être toujours. »

    Ben non. Nous naissons totalement et absolument dépendants (il manque au moins trois mois de cuisson).

    Quant au reste de la phrase qui commence par « construisons » : constructivisme ? Pouah.

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