Le charbon allemand menace l’agenda vert de l’UE

L’Allemagne a augmenté sa consommation de charbon de 13 % au cours des quatre dernières années.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Charbon (Crédits Kym Farnik, licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le charbon allemand menace l’agenda vert de l’UE

Publié le 25 juin 2014
- A +

Par Erika Johnsen

Charbon
Une barge de transport de charbon sur le Rhin, à Düsseldorf.

Ça va faire mal. Les projets allemands de l’ambitieux Energiewende [tournant énergétique] pour réduire le nucléaire tout en subventionnant les éoliennes et le solaire, étaient censés les placer en tête des bisounours de l’énergie verte européenne. Mais la montée en flèche du prix de leur énergie, qui réduit leur compétitivité et un retour aux centrales au charbon, ont fait craindre à l’Union Européenne que les Allemands pourraient mettre en péril l’ensemble de l’accord.

Selon Bloomberg :

La tentative de l’Union Européenne pour limiter les émissions de gaz à effet de serre au cours des 16 prochaines années est à nouveau menacée par l’augmentation de la pollution des plus grandes économies du bloc. Ceci montre que même les pays développés veulent brûler du charbon qui est relativement peu cher.

L’Allemagne  la plus grande économie de l’Europe, a augmenté sa consommation de carburant de 13% au cours des quatre dernières années, tandis que la Grande-Bretagne, troisième sur le plan économique, les a augmenté de 22%, selon les statistiques de la compagnie pétrolière BP. Alors que l’Allemagne qui s’était engagée à réduire les gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, a réussi 25% à ce jour mais avance dans la mauvaise direction, selon l’Agence Européenne pour l’Environnement.

L’UE cherche à obtenir un accord en octobre qui permettrait de réduire l’effet de serre de 40% d’ici 2030 dans le plus grand effort du monde pour lutter contre le réchauffement de la planète depuis le traité de Kyoto sur le climat de 1997.

Quant au charbon, sa réintroduction dans le marché de l’énergie est bien sûr le résultat de :

  1. La résistance aux innovations du forage de gaz naturel pour des raisons purement idéologiques.
  2. La dépense de beaucoup d’argent public dans du vent et du solaire à des prix inefficaces alors que la météo ne prévoit pas toujours bien ce genre de choses.
  3. Commencement de la fermeture des centrales nucléaires en se basant sur rien d’autre que le sentimentalisme anti-nucléaire.

Pour la Kyoto-isation de l’Union européenne, l’Allemagne fait encore pire avec ses émissions de CO2 que d’autres (comme la Pologne, qui utilise du charbon pour produire 80% de son électricité et veut avoir l’assurance, étant un pays pauvre, qu’elle ne sera pas sanctionnée avant de signer les accords). L’Allemagne est plutôt en retard sur ses propres objectifs alors qu’elle était censée mener la bataille du CO2.

Mais voici ce qui est vraiment digne de toutes les palmes : la France, surtaxée, sur-réglementée, contestée sur la croissance de son PIB, a l’un des prix les plus bas de l’énergie en Europe grâce à sa grande proportion de centrales nucléaires. C’était l’un de ses rares bons côtés économiques, mais le gouvernement socialiste, pour une raison ou une autre, veut suivre ​​les traces de l’Allemagne par la réduction de son nucléaire, en dépit des mauvais résultats d’outre-Rhin, alourdis par leur charbon.

Selon le Financial Times :

Une soi-disant loi de transition énergétique, dévoilée par le gouvernement socialiste mercredi, a réitéré une promesse électorale faite par le président François Hollande, de réduire la part du nucléaire dans la production française d’électricité à 50% d’ici à 2025 contre environ 75% aujourd’hui, le plus haut niveau des économies développées..

Les critiques disent que le gouvernement compromet un atout stratégique essentiel qui a permis à la France d’avoir les prix d’électricité parmi les plus bas en Europe. Mais, sous la pression du parti de gauche et de ses alliés verts, le gouvernement insiste sur le fait que le pays doit rééquilibrer son mix énergétique pour améliorer ses performances, en retard dans les énergies renouvelables non nucléaires, et atteindre des objectifs écologiques ambitieux. « Nous ne sommes pas en train de sortir du nucléaire, mais sa part [dans le mix] doit chuter », a déclaré Ségolène Royal, ministre de l’énergie. « C’est grâce à l’énergie nucléaire que nous pourrons assurer une transition énergétique. »

Donc, même si vous avez de l’énergie nucléaire propre, vous voulez « investir » dans le vent et le solaire… juste pour le plaisir du vent et du solaire ?… Parce que vous avez tant d’argent à perdre, et tout le reste ?

Source : HotAir. Traduction : Jean-Pierre Cousty pour Contrepoints.

Voir les commentaires (13)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (13)
  • Docteur , après combien de co**eries a-t-on le droit de mettre un gouvernement sous tutelle ??

  • En France, on a de l’énergie propre, on a le plus de centrale nucléaire au monde:

    Pourquoi on a 2000 milliards de dettes, et 10 % de chômeurs ? on devrais être l’usine du monde ?

    • parce que, par exemple, en plus de ces centrales, on a 2 fois plus de fonctionnaires que n’importe quel pays normal, et un code du travail 10 fois plus volumineux.

      mais ces points que vous soulevez sont hors sujet.

    • Mais c’est le cas! Nous sommes la plus grande usine a socialistes du monde.
      Nous tenons combien de fabuleux records du monde? Le nombre de jours de greve par an? Le montant de taxe par habitant?… la liste est trop longue et pas fini!
      Faite confiance aux syndicats, ils negocient la paix social avec les patrons de l’usine 😉

      Vous pouvez leur faire confiance, 2000 milliards, c’est qu’un debut! Et les 10% de chomeurs, un palier de satisfaction ( enfin un nombre a deux chiffres!) Mais l’ascension continue…

    • « Le prix de l’énergie moins chère, les rendraient moins compétitif »

      On le voit en France, on a l’énergie la moins polluante et on est pas compétitif.

      D’ailleurs suffit de regarder le tarif de l’essence dans le monde au 23 juin, c’est pas le moins chers qui est le plus compétitif:

      http://fr.globalpetrolprices.com/gasoline_prices/

      Le problème, c’est nos politiciens Énarques que tout le monde nous envient.

      • « D’ailleurs suffit de regarder le tarif de l’essence dans le monde au 23 juin, c’est pas le moins chers qui est le plus compétitif: »
        ———————————
        Bah si, pour une même catégorie de produits, le pays qui a l’énergie la moins chère est le plus compétitif. C’est de la logique économique élémentaire et même s’il y a des exceptions à cause des distorsions à la concurrence (subvention, dumping, protectionnisme, taxation, exemptions…), ce n’est jamais tenable.
        La Chine a de l’énergie peu chère et fait un maximum pour la maintenir bon marché (construction à la chaîne de centrales nucléaires et à charbon, investissements massifs dans la production de pétrole, de charbon et de gaz) et elle est très compétitive.
        C’est sûr que si vous demandez à l’Arabie saoudite de faire des voitures ou le Zimbawé de la chimie fine, ils ne seront pas compétitifs.

        • En chine 13 centrales nucléaire avec une superficie 18 fois plus grande, contre 58 centrale en France.

          Avoir de l’énergie pas chère en France, ne peut pas nous rendre compétitif tant qu’on seras gouvernes par des énarque communiste.

          Les énarques, donnez-leur le Sahara : et dans 5 ans, il leur faudra acheter du sable ailleurs ! (Coluche)

    • C’est pas parcequ’on a une énergie un peu moins cher que les autres que ça regle les problèmes sociétaux.

      Selon vous, le fait d’avoir de l’énergie électrique pas chère règle les dépenses de sécu, d’aides familiales diverses, les paies des fonctionnaires redondants, les administrations pompeuses…

      à la rigueur vous pouvez soutenir qu’une énergie pas chère et disponible devrait favoriser l’industrie. Sauf que l’industrie elle est en Asie : Le différentiel du cout du travail compense largement le transport et l’énergie.

  • A objectif erroné, résultat incertain.

  • Donc en gros: l’Allemagne, qui dirige objectivement l’UE, a imposé un agenda vert qui fait travailler ses usines, mais elle s’en exempte elle-même tant il est évident que c’est mauvais.
    Vous avez-dit vive l’UE? Je lisais un article sur le site ce matin même vantant les réformes que l’UE a imposées à la France. Gageons que la transition énergétique soit une exception. Mais c’est loin d’être certain.

    • l’UE devrait être soit un lobby économique, soit le gouvernement central d’une fédération d’état. Mais pas une assemblée de bisounours doublée d’une armée de fonctionaires inutiles et surpayés. Voila le résultat.

  • ce qui m’étonne n’est pas ce qui se passe, ce qui m’étonne c’est que des gens s’étonnent que ça se produise.

    notre président à nous veut réduire la consommation d’énergie par 2 d’ici 2050… heu …veut, il le dit. On doit s’attendre à de gros étonnements.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Je viens d'écouter l'audition d'une petite heure de Jean-Marc Jancovici au Sénat, qui a eu lieu le 12 février dernier dans le cadre de la « Commission d’enquête sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».

Beaucoup d'informations exactes, qui relèvent d'ailleurs bien souvent du bon sens, mais aussi quelques omissions et approximations sur lesquelles je souhaite reveni... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles