Élections européennes : 4 questions à Denis Payre

Les élections européennes constituent une véritable épreuve de vérité pour le jeune mouvement créé l’an passé par l’entrepreneur français.

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Patron à succès, Denis Payre avait défié le fisc en s’exilant pendant dix ans en Belgique. Se rêvant maintenant en défenseur de la société civile, il a créé un micro-parti. Une structure permettant de récolter des fonds, de présenter des cand

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Élections européennes : 4 questions à Denis Payre

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 mai 2014
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Texte et interview de Ludovic Léa.

Patron à succès, Denis Payre avait défié le fisc en s’exilant pendant dix ans en Belgique. Se rêvant maintenant en défenseur de la société civile, il a créé un micro-parti. Une structure permettant de récolter des fonds, de présenter des cand
Entrepreneur à succès, Denis Payre est notamment à l’origine de Business Objects et du réseau Kiala. (Photo : © C. LEBEDINSKY Challenges-REA)

Près de 9000 adhérents : c’est le chiffre revendiqué par Nous Citoyens, mouvement politique fondé par l’entrepreneur français Denis Payre. Créé en octobre dernier, il assume un positionnement en marge des clivages politiques traditionnels. Fustigeant une classe politique française immobile, uniforme et sans vision, le jeune parti porte l’ambition de réintroduire la société civile en politique. Aussi, le discours critique porte bien plus sur la nature de la classe politique française que sur les politiques menées, et les principales réformes prônées sont essentiellement d’ordre institutionnel. Limiter les mandats dans le temps, interdire le cumul d’une fonction élective et d’un emploi public : telles sont les propositions phares prônées par le mouvement, censées permettre le renouvellement des assemblées et lutter contre la professionnalisation politique. Symbole de l’engagement du patronat en politique, déplorant l’absence d’expérience en entreprise de la plupart des parlementaires, Denis Payre dénonce l’hyper-réglementation française et prône le soutien aux initiatives privées. Un grand nombre des propositions de fond semblent d’inspiration clairement libérale. Au sein du parti, on parle plus volontiers de « bon sens », pour éviter l’écueil de la récupération idéologique d’un parti qui se veut « pragmatique ».

Nous Citoyens s’est déjà frotté aux suffrages des électeurs, tissant son réseau lors des dernières élections municipales. Le parti s’était alors engagé dans un processus original de labellisation, accordé aux listes en contrepartie d’engagements clairs en matière de gouvernance, de transparence et de dépense publique. En définitive, trente-trois listes ont ainsi été labellisées, et les deux tiers d’entre-elles ont atteint la barre fatidique des 5% – sans que l’on puisse déterminer précisément la valeur ajoutée électorale du label Nous Citoyens. Denis Payre, qui « se félicite » de ces résultats, entend transformer l’essai le 25 mai. La tâche qui attend les candidats du mouvement pour ces échéances est d’une toute autre nature : les élections européennes sont caractérisées par un fort désintérêt des citoyens et une faible couverture médiatique, deux éléments peu favorables aux jeunes formations en quête de notoriété. Elle sont du reste très disputées par les grands partis, qui tentent de conserver les parts d’un gâteau de grande taille. Enfin, la personnalité des candidats compte finalement très peu pour des Français qui ne connaissent pas leurs députés européens, à l’inverse des élections municipales lors desquelles l’ancrage local prime sur les étiquettes partisanes.

Espace Charenton
Denis Payre face aux militants lors du lancement de la campagne européenne. (Photo : @lebedinsky.com)

 

Pour disposer d’un élu au Parlement européen, au moins l’une des sept listes Nous Citoyens devra recueillir plus de 5% des suffrages exprimés. « La barre est haute », concède Denis Payre. Le parti, pourtant, ne démérite pas : fidèle à ses valeurs, les têtes-de-liste ont été choisies pour leurs compétences et la diversité de leurs profils. Ainsi, c’est la chef d’entreprise Isabelle Bordry qui représentera Nous Citoyens dans la capitale, suivie par Bernard Chevenez, ancien haut fonctionnaire à la retraite, et Valérie Sachs, également chef d’entreprise. Difficile, malgré tout, de passionner les foules en dénonçant la mauvaise gouvernance et les gaspillages de l’Union européenne, d’autant moins visibles que l’institution est lointaine. Qu’à cela ne tienne : la campagne bat son plein, et les militants sont attendus ce samedi 17 mai à Paris pour un grand rassemblement, censé mobiliser les troupes avant l’échéance cruciale. Et faire parler d’eux : il s’agit de se démarquer pour tirer son épingle du jeu, alors que non moins de trente-et-une listes ont déposé leur candidature en Île-de-France.

 

* * *

Contrepoints : Nombre de propositions de Nous Citoyens portent sur l’excès de fiscalité et de réglementation, sur la nécessité de dépenser moins et d’impliquer davantage la société civile dans le processus de décision politique. Nous Citoyens est-il un mouvement libéral ?

Denis Payre : En France, il existe autant de libéralismes que de gens qui en parlent. Le libéralisme est très caricaturé. Sommes-nous des libéraux ? Je ne sais pas, nous ne sommes pas des idéologues, d’ailleurs les idéologies ont fait beaucoup de mal, en France et ailleurs.

Depuis 1974, les dépenses publiques ont explosé : 17 points de PIB en plus en quarante ans, quasiment de quoi créer un deuxième État régalien à côté du premier, une responsabilité partagée par la droite et par la gauche. Cette explosion des dépenses a entraîné une sur-fiscalité qui décourage l’initiative. Nous avons également hérité d’un État faible, car un État qui veut tout faire ne peut pas tout faire bien. L’autre conséquence de l’État omniprésent, c’est le « harcèlement textuel », pour reprendre l’expression de Michel Godet, cette manie de légiférer à propos de tout et n’importe quoi. La sur-fiscalité ne suffit pas, il faut encore emprunter massivement, avec pour résultat le surendettement : nous empruntons près de 500.000€ par minute, plus de 700 millions d’euros par jour ! Pour autant, nos enfants n’aurons pas plus d’infrastructures, de routes, de ponts et de TGV, car notre dette finance les transferts sociaux et la paye des fonctionnaires.

Est-ce là un discours libéral ? C’est à vous d’en juger. Toujours est-il que nous dénonçons la position de déni des politiciens français, ceux qui centrent le débat présidentiel sur la viande halal alors que le chômage atteint des niveaux stratosphériques. Nous défendons des positions de bon sens, pragmatiques, orientées vers les résultats. Notre boussole, ce sont nos valeurs : nous souhaitons réconcilier solidarité et prospérité ; pas une pseudo-solidarité qui fait que des personnes d’à peine plus de cinquante ans peuvent partir en retraite aux frais de la collectivité, non, une vraie solidarité, en direction des plus vulnérables. Pour financer cette solidarité, il est impératif d’encourager l’initiative, d’encourager tous les entrepreneurs, des commerçants et artisans aux dirigeants de PME, qui sont aujourd’hui touchés par une avalanche réglementaire et par la pression fiscale.

Vous dénoncez les pratiques politiques françaises, il s’agit avant tout d’une critique de la professionnalisation politique et des méthodes de la classe politique installée. Or, les élections européennes ne sont-elles pas typiquement un scrutin idéologique, lors duquel s’affrontent deux conceptions de l’Union, l’une fédéraliste, l’autre souverainiste ? Quel est la position du mouvement en la matière ?

Je crois qu’il s’agit d’une dichotomie artificielle, très théorique, finalement très française. L’Europe fédérale existe déjà. La commission, le parlement européen, la BCE sont des déjà des éléments essentiels de fédéralisme. Nous prenons acte de leur existence, et nous constatons que le problème de l’Europe est essentiellement celui de sa gouvernance. Nous devons trouver une gouvernance qui fonctionne. Et là, nous n’avons pas peur d’affirmer que nous sommes des Européens convaincus, parce que l’union fait la paix et que l’union fait la force dans un vaste monde ouvert. Nous ne sommes pas favorable à beaucoup plus d’Europe, mais simplement à faire fonctionner ce qui existe.

Nous ne sommes favorables à davantage de mutualisation qu’au plan militaire. Le scénario de Guerre froide que nous voyons se dessiner en Ukraine, aux portes de l’Union européenne, est inacceptable. Pourquoi ne pas créer une forme d’OTAN à l’intérieur de l’UE, qui permettrait de faire entendre une voix diplomatique et militaire européenne tout en préservant la souveraineté des nations ?

Notre position sur l’Europe est claire, très loin de ceux qui rejettent l’UE, y compris au sein d’une UMP dont la division sur le sujet est franchement inquiétante. Nous, les Français, étions historiquement les moteurs de la construction européenne. Nous ne le sommes plus du tout. C’est compréhensible, d’une certaine façon : notre personnel politique n’a pas ou peu voyagé à l’étranger, il y a encore moins travaillé. À l’inverse, quand on a dirigé une multinationale comme ce fut mon cas, on comprend mieux les enjeux de la coopération, on voit comment des personnes issues de différents pays peuvent travailler ensemble à un objectif commun quelle que soit leur nationalité.

Mais le plus grave et le principal problème de l’Europe actuellement est surtout lié à l’hyper-professionnalisation de la vie politique française. Le personnel politique que nous élisons n’a aucune conviction, aucune vision sur l’Europe, ils sont dans une logique de ré-élection à tout prix, ils font de l’Europe leur bouc émissaire favori, ils envoient à Bruxelles le plus souvent les recalés de la politique nationale qui vont y chercher un mandat alimentaire de plus. Ils n’ont parfois même pas le temps de siéger au Parlement ! Nous devons montrer à nos partenaires européens qu’il existe des dirigeants politiques français crédibles pour regagner leur confiance. C’est l’objectif de notre candidature.

Pourquoi avez-vous choisi les élections européennes pour votre baptême électoral ? Le manque d’intérêt des citoyens pour l’Europe fait-il de cette élection un bon moment pour se faire connaître ?

Il s’agit de la première élection à laquelle nous présentons nos propres candidats. Les élections sont un moyen de faire connaître le mouvement, et cette stratégie semble plutôt payante. Nous Citoyens s’est créé il y a huit mois, et nous faisons déjà partie des dix premiers mouvements politiques français au regard du nombre d’adhérents. Avec plus de 9000 membres, nous sommes aussi gros que les Verts, qui sont là depuis des années ! Nous sentons une attente immense des électeurs vis-à-vis de notre discours. Nous offrons à tous les déçus des partis traditionnels une alternative crédible et positive par rapport aux populistes. Nous refusons de sous-traiter la représentation politique à des professionnels de la chose.

Après, bien sûr, nous ne sommes pas certains d’avoir des élus, car la barre est haute. Nous présentons des listes dans toutes les circonscriptions métropolitaines. Nos candidats sont tous issus de la société civile, d’horizons très divers, et engagés à se consacrer entièrement à leur mandats s’ils sont élus. C’est d’ailleurs pour cela que je ne suis qu’en queue de liste en Île-de-France : en cas d’élection, je n’aurais pas pu abandonner la gestion de la croissance du mouvement.

Vous déclarez avoir fait un large appel à candidatures pour choisir vos candidats. Ce procédé nous semble très original, inédit, et très loin de la cooptation qui prévaut dans les grands partis. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Ce mode de candidature est symbolique de notre démarche citoyenne, orientée vers la société civile. Nous avons reçu plus de 400 candidatures d’adhérents, nous en avons retenu 77, en privilégiant la variété et la complémentarité des profils. Nous avons des commerçants, des cadres, des employés, des chefs d’entreprise, des fonctionnaires, des étudiants, des artisans, des professions libérales, des femmes au foyer. Nous avons des citoyens d’autres pays en Europe, comme notre tête de liste dans le Centre. Tous connaissent le fonctionnement des institutions européennes, nombre d’entre-eux sont polyglottes. De même, nos propositions ont été soumises à des personnes de la société civile afin de les évaluer, d’avoir un retour préalable. Nous avons beaucoup sollicité nos adhérents dans la conception de notre programme, c’est au cœur de l’identité de notre mouvement. Nous formulons cinquante propositions pour remettre l’Europe en marche, à sa juste place.

Interview menée par Ludovic Léa

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  • Je vais voter Nous Citoyens dans le Rhône. C’est le seul parti qui se présente qui n’est pas totalement délirant économiquement…

  • Un concurent au PLD? … C’est la « classe politique » qui se frotte les mains…

  • Coquille : débat présidentiel SUR LA viande halal

  • Issu du programme Nous Citoyens pour les européennes :
    « Nous proposons de lier l’objectif prioritaire de la BCE de lutte contre l’inflation à des objectifs
    en termes d’emploi pour assurer la cohérence de la politique monétaire européenne. » => plus de planche à billets qui crée des distorsions considérables dans l’économie
    « Nous proposons de créer un budget spécifique à la zone euro. Ce budget aura pour objectifs
    d’aider sans délai un pays en difficulté afin d’éviter un scénario « grec » en cas de crise financière ; et de soutenir les réformes de certains pays dans le cas d’un « contrat » signé avec
    la Commission. Ce budget sera financé par un emprunt sur les marchés financiers – l’Europe, et la zone euro en particulier, ne sont à ce jour absolument pas endettées, contrairement à la fédération américaine surendettée ! » => déresponsabilisation encore plus grande des gouvernements nationaux
    « Nous proposons de recourir à des « project bonds » (emprunts dédiés, levés sur les marchés financiers pour financer la réalisation de projets prioritaires) » => encore de la dette, toujours de la dette

    Je suis adhérent Nous Citoyens, mais déçu par ce programme. Monsieur Payre, si vous n’avez pas de doctrine, de fil d’Ariane, vous êtes comme ivre, donc incohérent. Or pour convaincre et être efficace, la cohérence est essentielle. On sent l’inspiration « entrepreneuriale pragmatique » de ce programme (ce qui a du bon), mais vous ne pouvez pas balayer ceux qui, parmi les économistes et philosophes, soutiennent les entrepreneurs et proposent un cadre cohérent dans lequel ils prospéreraient, entraînant le reste de la population. Lisez Mises, Salin, Bastiat, cela donnerait plus de profondeur et de cohérence à vos discours.

    • J’ajoute, Monsieur Payre, que je me souviens de votre passage dans On est pas couché chez Ruquier. Vous avez été bon. Sauf quand Polony vous a interpellé sur le ton de « tout le monde SAIT que la crise c’est la faute des marchés, du désengagement des États que vous souhaitez pourtant ». Là, au lieu de lui rentrer dedans franchement en la contredisant sur le fond, vous avez cherché une pirouette et ça s’est vu. Salin vous aurait été d’une grande aide. Face à une doctrine, il faut opposer une autre doctrine, sans quoi vous perdrez. Bonne chance pour la suite.

      • J’ai vu une interview, et j’ai aussi été très déçu par cette absence de principes directeurs, de fil conducteur, de doctrine.

      • Hibou, il serait plus précis d’écrire « face à un dogme, il faut opposer une doctrine ».

        • Exact !

          Cette Polony me débecte, même plus que Caron. Caron joue cette gauche « bien installée dans la certitude de sa rectitude morale » (h16). Il en faut un, c’est comme ça. Polony est sensée apporter un autre point de vue, or sur les sujets importants ils sont d’accord. Chez Taddeï, au moins, on a une vraie diversité d’opinions.

          • +1 pour le débecte.
            Chaque fois que je suis tombé sur ces 2 gugusses de gôche bobobienpensante j’ai cru que j’allais péter ma TV… ce qui n’aurait pas été plus mal cela-dit…

            • AH non, faut pas péter la télé. Vous avez lu l’histoire de la vitre brisée, non ? Alors ne cassez rien, vendez ! Vous et le reste de l’économie n’en serez que plus riche.

    • Bonjour Hibou,
      Comme toi, je suis adhérent Nous Citoyens.
      Je ne crois pas qu’il y ait un manque de cohérence dans le discours de Denis Payre. Et en matière de communication, il peut-être bon de se limiter à certaines idées clés, afin de faire passer l’essentiel de son message.
      Pour ce qui est de la dette, Denis Payre est le premier à dire qu’il faut la réduire, surtout s’il s’agit de financer des dépenses publiques de fonctionnement ! S’il s’agit de s’endetter pour investir et favoriser la création d’emplois privés durables, c’est autre chose.

  • Bravo à Denis Payre pour le lancement réussi de Nous Citoyens.

    Je me sens proche de la plupart de vos prises de position.

    Mais pourquoi vos positions sur l’Europe ne se démarquent-elles pas davantage de celles de l’UMPS?

    L’Europe est une énorme construction bureaucratique, que vous devriez critiquer davantage, à l’instar de Nigel Farage.

    Garder le grand marché, oui. Le reste devrait être passé par-dessus bord.

    • Bien d’accord!

    • Hélas oui. Pas de Nigel Farage Français en vue, et « nous citoyens » est plus « fumeux » que UKiP. Cela dit, c’est peut-être le début d’une offre politique plus intéressante que le monolithe actuel.

  • L’intervention de Denis Payre chez Ruquier est visible sur Youtube. Je trouve qu’il a été clair, concret, pédagogue,pragmatique. Il a aussi évité le piège d’un procès en libéralisme, et mouché Caron chaque fois que nécessaire. Un vrai débatteur. Bretteur même ! S’écartrant d’une offre politique démagogique, je voterai Nous Citoyens.

  • Le problème du bon sens, c’est qu’il empêche la Raison.

    Ma main à couper qu’il signe le pacte de l’institut pour la justice en 2017.

    Un sacré con de plus dans le paysage politique.

    Tel un juif qui attend le messie, j’attends encore et encore le Ron Paul français. D’ailleurs, Ron Paul français, si tu lis ce commentaire, il y a urgence !

    • On est tous des Rand Paul qui ne veulent pas bouger le petit doigt. La faute est sur chacun d’entre nous.

      Ce garc me parait LE MOINS PIRE candidat. J’ai reçu aujourd’hui les dépliants des différents partis et j’ai été stupéfait de voir qu’il n’y avait aucun parti clairement libéral. D’ailleurs on peut remarquer qu’aucun parti français ne fait parti de l’Alliance des libéraux et Démocrates, ce qui fait assez peur (http://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_des_lib%C3%A9raux_et_des_d%C3%A9mocrates_pour_l'Europe).

      Ce que je lis sur son dépliant de « Nous citoyens » et qui me choque en tant que libéral:

      – « investir en commun pour créer de l’emploi… »
      ça pue le bon interventionnisme de base

      – « … un Président unique de l’Union, élu,… »
      plus de démocratie eu Europe n’ira pas forcément dans le bon sens. Un président élu c’est aussi un président qui veut se faire réélire, d’où le début d’un cercle malsain pour faire de la politique court-termiste au détriment de politique long-termistes afin de justement s’assurer d’être réélu, il faut faire « plaisir » à tout le monde.

      – « une harmonisation fiscale… baisse du niveau de l’euro »
      super de l’inflation = impôt déguisé, trop bien. Harmoniser de la fiscalité aussi pourrie, c’est comme vouloir étaler la merde. Ça fait peur.

      – « … interdire le dumping social »
      Là c’est fort. En gros interdisons la production de nos produits dans les pays avec une moins d’oeuvre moins cher pour augmenter le prix de nos bien de consommation et punir les États plutôt libéraux en matière d’aides.

      – « … politique d’aide au développement… »
      encore de l’interventionnisme

      – « défendre les normes sociales et environnementales européennes lors des négociations du « traité transatlantique » »
      Super, l’un des plus grands projets de libéralisation de l’économie de ces 50 dernières années plombée par des volontés d’y imposer des normes protectionnistes. Pitoyable.

      – « promouvoir une politique agricole commune… »
      Comme si le secteur n’était pas déjà assez subventionné.

      Voilà je crois que j’ai fait le tour des conneries que j’ai lu sur leur dépliant, ce qui constitue 75% de leur programme.

      Donc non, ce monsieur n’est clairement pas un libéral. Un bon interventionniste protectionniste qui veut certainement orienter les choses vers ses intérêts.
      A côté de ça il a des idées juste correctes, pas plus que pour les Debout La France. En gros, les listes proposées sont pathétiques. Je ne sais pas quoi faire. Donnez moi une corde. Il joue le faut libéral. C’est une micro ump clup petits poissons. Ça a l’air moins pire que l’ump mais à peine.

      • Bonjour HIV,

        Voici la profession de foi en question pour le Sud-Ouest : http://www.nouscitoyens.fr/wp-content/uploads/2014/05/Circulaire_RV_SUD_OUEST.pdf (le résumé des propositions est le même dans toutes les circonscriptions).

        C’est vraiment méconnaître Nous Citoyens que de le suspecter d’interventionniste. On est vraiment à l’opposé ! Denis Payre cite régulièrement la Suisse comme exemple. Celle-ci est 4ème dans le monde en matière de Liberté économique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_libert%C3%A9_%C3%A9conomique).

        « Un président élu c’est aussi un président qui veut se faire réélire » : là encore, le principe fondateur de Nous Citoyens est d’en finir avec les politiciens de carrière ! (http://www.nouscitoyens.fr/theme/la-vie-politique/)

        « promouvoir une politique agricole qui permette à chaque agriculteur de vivre de son travail » : il ne faut pas couper la fin de la phrase, puisqu’il s’agit justement de dire que l’agriculteur doit pouvoir vivre de son travail et non pas des subventions !!!

        Ceci étant dit, Nous Citoyens ne remet pas en cause le modèle d’économie sociale de marché qui caractérise l’Europe. L’Europe est très homogène de ce point de vue. Les Etats-Unis et même des pays émergents convergent vers ce modèle. Bref, on est d’accord que Nous Citoyens n’a rien à voir avec le Tea party !

        Tout ceci n’est pas contradictoire avec plus de libéralisme économique.

        Pour revenir au classement de la Liberté économique, la France est 70ème alors que dans les 20 premiers, on trouve les Pays-Bas, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Irlande, la Finlande, la Suède, le Luxembourg. Et les Etats-Unis sont 12ème.

        On voit bien que la marge de progression de la France est énorme, et que l’harmonisation européenne est à comprendre comme allant vers plus de libertés économiques.

        Enfin, on ne peut pas dire que les propositions de Nous Citoyens sont semblables à celle de DRL, puisque ce parti veut déconstruire l’Union et sortir de l’euro.

        Vous devriez vraiment prendre le temps de mieux connaître Nous Citoyens en général et ses 50 propositions pour l’Europe en particulier (http://www.nouscitoyens.fr/wp-content/uploads/2014/04/Programme-europ%C3%A9ennes-VF.pdf), vous seriez agréablement surpris.

        • Tu as éclairci certain points assez flous dans un sens plutôt positif ce qui me conforte dans l’idée que ce groupement est le moins pire. Le modèle actuel pour moi n’est pas la Suisse mais HK. Il y a autant d’écart entre la France et la Suisse, qu’entre la Suisse et HK. Je ne vise pas le truc un peu mieux mais la référence. La sociale démocratie est pour moi juste un canular.

          Même si Denis est le moins pire candidat, tant qu’il ne sera pas la résurrection de Thatcher, fusion Benjamin Franklin Hayek muté avec un Rand Paul et le petit fils de Friedman, il restera juste un guignol moins pire que les autres.
          Pour moi vouloir imposer ses normes de « sécurité » est une hérésie, du protectionnisme moderne.

          J’accorde au moins le crédit que Denis va améliorer plus qu’empirer les choses ce qui est déjà extrêmement bon. C’est un petit pas dans le bon sens.

          Ce n’est pas parce que c’est le moins pire parti ET que je vais voter pour eux que vais me passer d’être critique. Il faut sans cesse repousser les limites qui étouffent les individus et pour cela, il ne faut pas se reposer sur le contentement de petits pas,

          • Je comprends très bien ton point de vue, et tu emploies à juste titre le terme de « petits pas ».
            Par les temps qui courent, c’est difficile de se lancer en politique en France et si on veut avoir une chance de faire avancer les choses, il ne faut pas être trop gourmand !

  • Et si tous les citoyens pouvaient intervenir dans le vote des lois ? :

  • Pour ceux qui ne voudraient pas voter, sachez que voter pour le moins pire, c’est déjà essayer de recentrer l’attention médiatique et des autres électeur et aussi des politiciens vers le moins pire. Et de proche en proche càd d’élections en élections, si à chaque fois on se rapproche d’un pas vers la solution, ça contribue à mettre un pied devant l’autre pour aller vers plus de libertés.
    En ce sens, voter, même pour des crétins, c’est déjà mettre du plomb dans les pieds de bien plus gros crétins. Ainsi soit il. Amen

    • Petit crétin deviendra gros, pourvu que l’électeur lui nettoie les gros qui lui bouchent le passage. C’est pourquoi il est essentiel pour obtenir mon vote de montrer qu’on est guidé par des principes.

  • J’ai vu une interview, accessible depuis le site de son parti : rien que des invectives agressives pour programme…

    J’étais curieux… je suis sorti de cette interview sensée être promotionnelle avec l’impression d’un retour en arrière…

    J’ai aussi parcouru le programme… rien de bien fracassant pour tout dire… que des mesurettes…

    Aucun engagement sur la fin du dirigisme et le clientelisme de l’état en matière économique
    Augmentation des subventions aux entreprises.
    rien sur la fin du fonctionnariat ni sur le salaire complet
    rien de fort et de concret sur la libéralisation de la création d’entreprise, flat tax, libéralisation du code du travail

    juste des voeux pieux sur la réduction textuelles.

    Très décevant en fait…

    Et comme il matine son discours d’un conservatisme fort à propos sur les questions sociétales… j’ai plutot l’impression d’un vieux routier de l apolitique caressant ses electeurs potentiels dans le sens du poil.

    rien de neuf..

    • @hiv et @cap2006 et d’autres : vous semblez intéressés par l’Europe, j’aimerais votre avis sur cette alternative citoyenne , même si c’est un premier tout petit pas :
      http://www.democratiereelle.eu
      et comme indiqué plus haut, clip ici :
      Et si tous les citoyens pouvaient intervenir dans le vote des lois ? :

      • J’ai rarement vu un système aussi stupide. Si tu veux une véritable démocratie, ça s’appelle la démocratie direct et chaque citoyen vote pour chaque réforme ou nouvelle loi.
        Là ton truc revient exactement au même que le système actuel sauf que tes gentils niaiseux font la promesse de respecter leurs votes = même système qu’aujourd’hui. C’est ridicule et niaiseux, comme le ton de cette vidéo.

    • Si par « vieux routier de l’apolitique », vous entendez par là un des créateurs d’entreprise les plus doués de ces dernières décennies, alors je confirme !

  • Les commentaires sont fermés.

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