Le robot qui imprime des maisons

Il est désormais possible grâce à l’impression 3D « d’imprimer » une maison en 24 heures.

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3d printer (Crédits : Nina Misuraca Ignaczak/Shareable.net, licence Creative Commons CC-BY)

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Le robot qui imprime des maisons

Publié le 2 février 2014
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Par Nina Misuraca Ignaczak.

Alors qu’en ce début de XXIème siècle, la technologie continue de progresser à une vitesse folle, environ un milliard de personnes continue de vivre dans des bidonvilles, et l’on estime que ce nombre pourrait atteindre les 2 milliards d’ici à 2030.

Est-ce que la technologie de l’impression en trois dimensions sur béton pourrait fournir des abris pour loger les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète ?

Les bidonvilles dans le monde sont majoritairement concentrés dans le « sud » : Afrique, Asie, Amérique latine ; des endroits où le processus d’urbanisation ne s’est pas accompagné d’un développement économique, et, qui sont caractérisés par des conditions sanitaires déplorables, des habitations entassées les unes sur les autres et des constructions de mauvaise qualité, le tout exposant les populations qui y vivent aux maladies et aux catastrophes naturelles.

D’après un article de MSN Innovation, du professeur Behrokh Khoshnevis de l’université de Californie du Sud, les bidonvilles constituent « un problème de construction classique, qui est lent, laborieux et inefficace ».

Khoshnevis a développé une technologie de « contour crafting » qui utilise une grue robotique géante pour littéralement imprimer le béton. Guidé par un plan créé par ordinateur, le système peut construire une maison de 2500 pieds carrés (soit environ 230 m²) en 24 heures, et le résultat final est bien plus robuste que les constructions traditionnelles.

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D’après Contour Crafting.

« La plupart des biens d’aujourd’hui – vêtements, voitures, appareils électroniques – sont produits grâce à des processus automatisés » poursuit Khoshnevis. La construction d’habitations sera la prochaine étape.

Mais cette automatisation du secteur ne va-t-elle pas détruire des emplois dans ce domaine ? Environ 5,8 millions d’Américains et 110 millions de personnes dans le monde travaillent dans la construction. Dans l’article, Khoshnevis indique que cette nouvelle technologie peut potentiellement créer de nouveaux emplois, plus sûrs pour les ouvriers, ce qui permettrait d’éviter la mort de plus de 10 000 personnes chaque année sur les chantiers.

Comme toutes les nouvelles technologies innovantes, la construction de maisons par impression en trois dimensions devrait perturber ce secteur économique. Mais, après tout, des Américains étaient fermiers au début du siècle dernier et aujourd’hui, il en reste encore, fait remarquer Khoshnevis.

Il y a quelques inconvénients. Les chantiers doivent être méticuleusement dégagés et nivelés pour que les imprimantes 3D puissent fonctionner. Dans plusieurs bidonvilles dans le monde, telles que les favelas au Brésil, les terrains plats sont une denrée rare. Aplanir ces zones ne se fera pas automatiquement ce qui nécessitera encore l’intervention d’ouvriers pour effectuer le travail.

Pour l’instant, aucune habitation n’a encore été construite et le système continue à être testé. Avec le développement et la distribution de cette technologie, de plus en plus d’objets sont imprimés, et on peut penser que ce n’est qu’une question de temps et d’argent pour que cela n’arrive dans le secteur du bâtiment.

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Ce « contour crafting » (test de mur) présente une résistance de 10000 PSI contre 3000 simplement pour un mur traditionnel.


Sur le web (article paru initialement sous licence CC-BY) – Traduction Xela42/Bribes N Trib/Philippe F

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  • Je vais m’en payer une et je vais imprimer l’Elysée, ce sera ma résidence pour les jours où j’aurais envie de faire le con.

  • Le CERFA « permis de construire » de l’an 2020 sera en béton de 10000 psi de résistance. Je vous souhaite bien du plaisir pour vous en débarrasser une fois imprimé.

  • Pourquoi dites vous « qu’il est désormais possible d’imprimer une maison en 24 heures » alors qu’on voit très bien dans l’article qu’on en est loin ?
    On a à peine fait un bout de mur en laboratoire avec une matière qui n’est certainement pas du béton « normal » et qui coute forcément les yeux de la tête…
    Et puis quel intérêt par rapport à des panneaux préfabriqués ?
    Ne me dites pas qu’on va imprimer les fondations la toiture, les vitres, les sanitaires, les tuyaux, les câblages…

    Vous vous laissez berner par l’imprimante3D Mania.

    Je précise que depuis plus de 10 ans je suis grand utilisateur des procédés qui sont à l’origine de cette « tendance » (la stéréo-lithographie et le frittage de poudre) pour des applications de prototypage.
    Faire une pièce de 1kg avec une machine performante et une résine « ordinaire » peut couter plus de 1000 €, alors imaginez le prix de 100 tonnes de béton à séchage rapide et haute résistance…

    Finalement, la seule chose censée est le commentaire d’Homo-Orcus

    • Informez vous un peu avant d’écrire que ça utilise « forcément » une matière « coute les yeux de la tête » . C’est facile, le « contour crafting » est en test depuis des années et il a plein de traces sur internet.
      Ce truc ne fait que le gros œuvre, ça ne pose évidemment pas les vitres et les tuyaux (par contre ça fait le toit, si on veut). Et c’est fait en béton banal (ou en argile, en torchis, …), la résistance ne vient pas de la composition spéciale mais du mode de fabrication .
      L’intérêt par rapport au préfabriqué se discute. Chaque inventeur imagine que son truc va tout changer, évidemment, c’est le jeu. Faut voir.

  • Merci beaucoup aux traducteurs pour cet article.
    (A l’occasion on essaiera de faire une petite compilation de liens sur le sujet. Il y a pas mal de travaux en cours de par le monde.)

    Très chers lecteurs qui avez des liens pertinents sur ce sujet, n’hésitez pas à les donner ici.

  • 24 heures de fabrication, 6 à 9 mois de démarches administratives, des assureurs qui refusent d’assurer, EDF qui ne raccorde pas, Veolia qui traîne. Amis maçons Français, dormez tranquille, on n’est pas prêts de retrouver le parpaing au rang des animaux menacés de disparition. ..Le CSTB veille…

    • Exactement. Quels sont les problèmes à résoudre qui permettraient d’améliorer la construction des maisons ? En France, les normes, démarches, etc. Dans les pays pauvres, l’absence d’infrastructures de viabilisation, les difficultés d’acheminement des matériaux, les droits de propriété flous ou défavorables, etc. Partout, le coût. Lesquels l’impression 3-D permet-elle de résoudre ?

      • Monter un mur en parpaings / agglos … c’est relativement physique et *pénible* .
        (Dans une certaine mesure c’est d’ailleurs un peu de l’impression 3D … mais avec des petites mains (enfin plutôt grosses en général) qui jouent le rôle de la tête d’impression.)
        Une techno de ce type permettrait de réduire cette pénibilité.
        Il y a beaucoup de maçons qui, en fin de carrière, sont vraiment fracassés.

        Il y a des lotissements avec 100 fois ou 1000 fois la même maison. Pour la réplication, ce serait sympa.

        Si la techno débouche (ce qui n’est effectivement certainement pas garanti), le partage/échange de plans sera certainement très facilité.

        De toutes manières, les parpaings c’est bien sympa, mais c’est certainement pas l’aboutissement des techniques de construction humaines. Il est naturel de chercher plus loin. Il est naturel en 2010 de s’intéresser aux technos d’impression3D.

        Par ailleurs, il y a des essais réels (il y a des vidéos à droite à gauche) qui montrent que ça n’est pas une idée tout à fait absurde.

        • monter un mur en parpaing il y a 50 ans ou aujourd’hui, ce n’est plus la même chose :
          il y a 50 ans, le parpaing mesurait 20 x 20 x 40 cm et pesait 35 kg, soit 440 kg par m2, tout manipulé à la main.
          aujourd’hui, le parpaing mesure 20 x 25 x 50 cm et pèse 18 kg, soit 150 kg par m2, 3 fois moins lourd, et l’essentiel de la manutention se fait à la grue de chantier ou au chariot élévateur…
          on peut toujours améliorer, mais d’un facteur pénibilité de 100, on est arrivé à 10 ou 15. avant de se donner pour objectif d’arriver à une pénibilité de 5 à 8, et d’investir des sommes folles, il faut voir si l’enjeu en vaut vraiment la chandelle.

        • dans les pays pauvres, la main d’oeuvre pour monter les parpaings est rarement le problème:
          au vietnam, par exemple, le cout du foncier doit bien valoir les trois quart du prix de la maison, aprés cela, pour la construction, une noria d’ouvriers s’amènent sans que cela soit trop ruineux. je me souviens les avoir observé brasser du mortier à la pelle à main pour faire les enduits de mur extérieur. la main d’oeuvre était tellement bon marché, qu’ils ne voyaient pas l’utilité d’aller chercher une bétonière !! on voit également des tas de briques montés à la main à coté de chaque future construction: pas de palette ni de lève palette…

  • Il faut que la CGT du bâtiment appelle immédiatement à faire grève. Cette invention ne doit pas arriver sur le sol français. Ceci pourrait détruire des emplois….

    • Je vous rassure fcs, la CGT n’est pas seule. Tout le monde sabotera cette nouvelle technologie. On invoquera même le principe de précaution, voire les normes anti bruit, le grenelle du béton et le côté inhumain des robots. On racontera même l’histoire d’un gars qui aura été muré vivant par un robot atteint d’un virus Israélien. ..

  • les pauvres de la planète devraient étudier l’achat de maisons chinoises en bois vendu en kit. la chine compte de nombreux bois à la foi leger et solide, comme le cunnimghamia ( sapin chinois ) ou le cryptomeria ( cèdre du japon ); le paulownia, lui, est encore mieux ( leger: densité de 0,25, solide: meilleurs ration solidité sur poids au monde, et en plus, il est isolant et parfeu : température d’ignition de 400°c) la maison en bois de paulownia est vraiment la maison de l’avenir.

    pas comme les saloperies hors de prix que l’on trouve en france…

    • Si tu as des liens intéressants sur le sujet, sympa de me les indiquer – Merci – Je suis fan d’ossature bois et le lamellé collé en particulier. Je suis actuellement les oeuvres d’un architecte chinois particulièrement talentueux : Goggle puis Images – Li Xiaodong

      • pour les maison en bois, on en trouve sur les sites chinois de vente en ligne comme alibaba.com ou made-in-china.com
        un jour je suis tombé sur un reportage à propos d’un type dans les pyrénnées orientale, qui en avait fait venir une, et en était apparement trés content, à part les démèlés avec l’administration, bien sur…
        il faut savoir que le transport par mer, ne coute pas si cher que cela, par rapport au prix d’une maison en france ( probablement au alentour de 1000 dollar ) . l’acheminement depuis le port jusqu’au lieu d’implantation coutera surement plus cher !

        concernant le paulownia: http://www.paulowniago.fr

    • Oui yeneralalcazar, ton intervention est très intéressante. Pourrais-tu développer pour nous ?

    •  » meilleurs ration  » : n’importe quoi, c’est mes vaches qui vont etre contentes…

      meilleurs ratio, bien sur !

  • Une imprimant de maisons n’a rien d’original, c’est un médiocre plagiat du reprap, une très populaire imprimante 3D open source.

    Comme ça a été dit, il y a clairement une erreur de casting. Si l’imprimante avait le moindre avenir, ce serait dans la fabrication sur-mesure mais certainement pas dans la fabrication de série et encore moins dans les pays où la main d’oeuvre vaut des cacahuètes. Pour la fabrication série, il faut du préfab, produit en série et en grande quantité dans des usines, à l’abri des intempéries et aux conditions environnementales contrôlées (ne serait ce que pour couler un béton de qualité), et à l’organisation permettant de maximiser la productivité des opérateurs et des machines. Même les presses transportables pour produire automatiquement des briques de terre compressées qui, en théorie, ne coûtent rien en matière première, n’ont jamais permis de construire en quantité des logements pas chers, alors bon, imprimer des baraques en série dans un pays du tiers-monde, non mais quelle blague, il n’y a qu’un chercheur fonctionnaire dans sa bulle pour y croire.

    Le prétexte tiers-mondiste pour faire la promotion d’une pseudo-invention médiocre et soutirer les subventions et autres fonds de « recherche » dans des projets futiles est bien typique du discours des bureaucrates universitaires, c’est un foutage de gueule insupportable.

  • ça me fait rever la mienne il m’ a fallu près de 20 ans un batiment du 19 em siècle entièrement démoli et rebati en pierres nat des vraies de pays pas du parement tout refait seuls sont intervenus edf et lyonnaise pour les compteurs meme le coffret extér edf je l’ ai posé enfin un peu d’ argent et de sang on ne peut faire cet honorable travail sans se blesser déja le ciment ça mange la chair …….

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