L’Euro va-t-il se fracasser sur le mur de la réalité ?

N’abandonnons pas la question de l’après-Euro aux extrêmes. On peut être libéral sans être jusqu’au-boutiste européen.

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L’Euro va-t-il se fracasser sur le mur de la réalité ?

Publié le 2 février 2014
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Par Pierre Chappaz.

crise de l'euro union européenneDans un billet récent , je vous rendais compte du dernier livre de Lee Kuan Yew, le fondateur de Singapour, One man’s view of the world. À l’approche des élections européennes, le point de vue de ce sage asiatique mérite qu’on y revienne.

Quelle est son analyse sur l’avenir de l’Euro ? Malgré l’accalmie actuelle, il pense – et je partage son avis – que les causes de la crise ne sont pas réglées. Les pays du Sud n’ont pas réellement réduit l’écart de compétitivité avec l’Allemagne, malgré les baisses de salaires, ni réformé leurs États-providence, ni même libéralisé leur marché du travail.

À titre personnel, j’aime bien l’euro : c’est pratique d’avoir la même monnaie quand on se déplace d’un pays à un autre. Pour mon entreprise aussi, cela nous simplifie la vie, puisque nous sommes présents dans les grands marchés européens que sont l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, et la France (mais aussi en Grande-Bretagne et aux US). Mais cela ne m’empêche pas de m’interroger : si la divergence économique entre l’Allemagne et le sud de l’Europe continue, ces derniers ne sortiront pas du chômage de masse, et ne pourront pas emprunter éternellement. Quelque chose doit changer, le statu quo n’est pas possible.

Lee Kuan Yew considère qu’il y a trois scénarios possibles. Le premier : les Européens choisissent la voie d’une intégration fiscale, avec un ministre des Finances unique et de véritables transferts budgétaires, comme c’est le cas aux États-Unis. Une perspective que les européistes enthousiastes, dont beaucoup de libéraux, appellent de leurs vœux. Le leader singapourien n’y croit pas une seconde, et je suis entièrement d’accord avec lui. D’une part la tendance n’est pas à augmenter le budget européen, qui est limité. Surtout, les peuples ne sont pas prêts à faire confiance à Bruxelles pour collecter, puis redistribuer les ressources à tel ou tel pays dans le besoin. Il y a déjà eu tellement d’abus dans la distribution des fonds européens…

L’Europe n’est pas une Nation

À la différence des États-Unis, l’Europe n’est pas une Nation. Même vu d’Asie, on s’aperçoit vite que la solidarité européenne est un mythe.

Le second scénario, c’est un éclatement de l’euro. Retour aux monnaies nationales, accompagné de fortes dévaluations, avec le danger de panique bancaire, et des dettes en euros encore plus lourdes à rembourser. Selon le dirigeant de Singapour, après une période de dislocation, qui provoquerait sans doute une récession mondiale, les choses finiraient par se calmer. Il souligne le fait que la Grande-Bretagne, restée maître de son destin monétaire, s’en sort plutôt bien. J’en dirais autant de la Suisse où je vis.

Finalement, c’est un troisième scénario qui a ses faveurs : celui de la création de deux euros. Celui du Nord, rassemblant l’Allemagne, la Hollande, le Luxembourg et la Belgique ; et celui du Sud, pour les pays du « Club Med » et la France. Ce scénario intermédiaire supposerait un niveau de coopération accru entre les pays concernés, bien difficile à obtenir. On peut aussi douter de la solidité d’un tel attelage entre France, Italie, Espagne, Grèce et Portugal. La fin de l’Euro pourra-t-elle être gérée de manière organisée ?

Quoi qu’il en soit, je partage l’avis de Lee Kuan Yew : le projet politique qu’a été la monnaie unique finira probablement par se fracasser sur le mur de la réalité.

L’intégration européenne est impossible. L’histoire des nations, la diversité des langues, la gloire et la littérature, s’y opposent, au moins autant que l’économie. Soyons donc aussi lucides que le leader singapourien : l’Europe ne disputera pas le leadership mondial à la Chine et aux États-Unis. Ce n’est pas un drame.

N’abandonnons pas la question de l’après-Euro aux extrêmes. On peut être libéral sans être jusqu’au-boutiste européen.

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  • Dommage Pierre.

    Cela pouvait très bien partir (enfin un patron qui commence à comprendre un peu le fond du problème, au lieu de répéter comme un cabri décérébré « l’euro c’est pratique pour mes déplacements »…)… mais non.

    C’est l’accident. Industriel.

    « Ne laissons pas l’euro aux extrêmes ».

    Ah.

    En attaque. Et en chute. En plus.

    La double peine.

    Dis moi Pierre (tu me permettras de te tutoyer)…

    -Philippe Séguin, extrémiste ?
    -Charles Gave, extrémiste ?
    -Maurice Alais, extrémiste ?

    … Tu as compris où je veux en venir.

    Pourquoi quelqu’un d’intelligent, qui n’hésite pas sur certains sujets à cogner forts sur les crétins qui prétendent nous gouverner, qui a mis ses idées en pratiques (tu as fui en Suisse)… sur d’autres sujets très tabou doit il préter « allégeance » ? S’humilier au jeu des « extrêmes qu’il faut dénoncer » ?

    Se salir au frotti frotta idéologiques des « idées nauséabondes qu’il faut combattre » ?

    Chercher des excuses ? Demander un tampon « approved » ?

    Voire demander pardon tout court ?

    Pourquoi ne pourrais tu pas remettre en cause l’Euro, simplement, comme un esprit sensé ? Un citoyen éclairé ? Un homme de culture ? Simplement ?

    Ce serait mieux, cela porterait davantage, tu ne crois pas ?

    • Vous avez du mal me lire, ou je me suis mal exprimé. Mon opinion est pourtant claire, « n’abandonnons pas la question de l’après-Euro aux extrêmes » ne signifie pas « ne laissons pas l’Euro aux extrêmes ». Comme je l’écris, j’estime que l’Euro, cette construction politique, se fracassera sans doute contre le mur des réalités. Il faut donc réfléchir à l’après-Euro.

      • L’euro n’est pas une construction politique. Il devait l’accompagner et celle-ci n’a jamais vu le jour. C’est une europe au rabais où il n’a été possible de produire qu’une monnaie commune et une banque centrale. Si l’euro doit se fracasser à quelque chose, c’est au fait qu’on en reste là.

  • Le projet de double euro n’est pas crédible.
    L’euromark du nord sera la devise internationale, cotée sur le marché des changes avec ses quatre autres soeurs, l’europiastre du sud sera son « franc CFA ».
    Viendra vite le jour où les taux de change ne conviendront plus à tous les pays du Club Med.
    Il n’est pas écrit quand même que l’euromark ne verra jamais le jour.
    C’est à mon avis le pronostic sensé. L’Union latine tient du gag.

  • Le scénario de deux euro ne tient pas: dans ce cas c’est le pays le plus solide de la zone sud qui tirera sont épingle du jeux, c’est à dire la France. Il suffit de voir les taux d’inflations cumulé pour se faire une idée de la dépréciation/dévaluation nécessaire/que le marché imposera. Je vois pas l’intérêt de siphonner le reste de l’industrie italienne et ibérique. La meilleur solution est une déconstruction contrôlé de la monnaie, avec une phase de transition de contrôle des capitaux.

  • Il se fracassera sur le mur de la réalité, à condition qu’on l’aide un peu à distinguer idéologie et réalité, non ? Parce que si on le laisse faire en roue libre, il ira jusqu’à tout faire crever sous lui comme un canasson.

  • Pour la redaction: le titre de mon article est « L’Euro se fracassera sans doute sur le mur des réalités » , et non « L’Europe se fracassera sans doute sur le mur des réalités », pour moi ce n’est pas la même chose.

    Rédaction Contrepoints >> Corrigé.

    • Pour la rédaction: l’adresse comporte encore « leurope »

    • Quelle différence entre les transferts « budgétaires », si par extraordinaire la zone euro se dotait d’un ministre des finances, et les transferts monétaires actuels réalisés par la BCE au sein du réseau des BCN ?

      • Dans cette vision intégrationniste, à laquelle je ne crois pas, un ministre des finances supposerait une autorité budgétaire, le pouvoir de lever l’impôt puis de le redistribuer. Comme aux Etats-Unis. C’est bien différent de la gymnastique monétaire de la BCE.

        • et si les bretons bretonnant se piquent de foutre le feu aux portiques ( de pornic… ) ? le ministre des finance européen, combien de divisions ?

        • En quoi ? Il n’y a aucune différence entre les transferts de la BCE entre les pays de la zone et ceux de la Fed entre les régions des USA. De ce point de vue monétaire, la théorie de la zone monétaire optimale ne tient pas.

          Par ailleurs nous savons que les transferts budgétaires à des fins de redistributions sont une perte catastrophique de régulation par les marchés libres et qu’ils expliquent la crise que nous vivons. Il n’y a pas lieu de se plaindre qu’ils n’entachent pratiquement pas la zone euro. L’euro, parce qu’il met les politiciens collectivistes hors des circuits économiques, est une chance pour tous les Européens qui veulent rester libres. On se demande encore comment des libéraux peuvent défendre la ZMO alors que c’est une thèse économique éminemment constructiviste.

          Vous avez omis d’évoquer une quatrième hypothèse : le statu quo. Pourtant, ce choix semble avoir été fait par la plupart des pays bien gérés, Allemagne en tête, en attendant que les passagers clandestins socialoïdes de la zone corrigent leurs tares ou s’effondrent, à commencer par le principal maillon faible de l’Europe, la France. On en veut pour preuve le spectaculaire revirement de Hollande à propos de la politique de l’offre, parce qu’il n’a plus le choix.

          Rien que pour entendre une fois dans sa vie un socialiste ravaler son idéologie et déclarer, la mort dans l’âme, que la politique de l’offre est la solution, l’euro, malgré l’immense défaut d’être un monopole monétaire, valait le coup. Vive l’euro ! Et demain, quand le socialisme aura été définitivement banni, vivent les monnaies en concurrence !

          • Pro euro et pour la concurrence des monnaies? La suède est hors de l’euro, 4% de croissance, état providence énorme, pourquoi vous n’en parlez pas?

            • Pas vraiment pro euro, mais contre le retour aux monopoles monétaires nationaux. L’euro est une bonne base pour préparer la future concurrence monétaire parce qu’il démontre que la monnaie n’est pas une compétence régalienne.

            • La monnaie doit être laisser libre de dépréciation et appréciation selon la loi du marché, et la seul loi du marché qui influe le taux de change est la balance commerciale. Le problème de l’euro est que la zone n’est pas suffisamment homogène pour avoir la même monnaie. Autre problème dans le marché mondial certain pays trichent en sous évaluant ou sur évaluant leur monnaie, dans ce cas il faut tricher aussi, sinon on perd.

            • @Nick de Cusa: je ne nie absolument pas pas la nécessité de réforme de fond en France, mais toute réforme est un investissement, quand on est en déficit, c’est difficile. La suède profite aussi de sa position en dehors de l’euro. Il faut d’abord sortir de l’euro pour pourvoir réformer.

            • « dans ce cas il faut tricher aussi » : on démontre aisément que les pays trichent aux dépens de leurs propres populations, donc à l’avantage des populations des pays qui ne trichent pas. Quand certains pays trichent avec leurs monnaies, c’est-à-dire qu’ils les dévaluent (a-t-on jamais vu un pays tricher pour surévaluer sa monnaie ?), on a tout intérêt au contraire à ne pas les imiter. Lorsqu’ils trichent (entre autre avec la monnaie), le but des gouvernants n’est pas la prospérité des peuples mais d’affermir leur emprise sur les peuples.

              Loi économique : la combinaison d’une monnaie forte et d’un gouvernement faible (limité) enrichit les peuples qui en bénéficient.

              L’euro, relativement indépendant des gouvernements, est une monnaie forte contribuant à limiter le pouvoir des gouvernements de la zone. Tant qu’on n’aura pas majoritairement admis que les monnaies doivent être en concurrence, condition nécessaire et suffisante pour que la bonne monnaie chasse la mauvaise, l’euro est la moins pire des monnaies monopoles.

  • « L’intégration européenne est impossible. L’histoire des nations, la diversité des langues, la gloire et la littérature, s’y opposent, au moins autant que l’économie.  »

    Curieux d’écrire cela alors que la situation s’est incroyablement améliorée au regard de celle de l’après seconde guerre mondiale. Visiblement les européens sont moins essentialistes que l’auteur de cet article.

    • curieux d’écrire cela quand on vit dans un pays qui est un assemblage de francophones, de germanophones et d’italophones… sans parler des catholiques, des protestants, etc, etc
      la suisse est bien la preuve qu’ont peut vivre ensemble. encore faut-il que tout le monde joue le jeu.

      • La Suisse fonctionne bien car c’est une nation ancienne et un modèle de démocratie. On ne peut pas en dire autant de l’Europe.

        • L’UE n’a même pas un siècle…
          Vous croyez que tout se construit en un jour ?

          • Auriez-vous mis les pieds un seul jour dans ces institutions, autrement que pour une visite touristique de leurs bâtiments ou via ce que nous en disent nos gazettes ? Pas sûr !
            A moins que vous apparteniez à la sphère de G.D. (Gentils Diplomates) qui s’en nourrit ?
            Apprenez donc ce qu’est la dynamique des organisations « publiques », dont celles supra étatiques (déresponsabilisées en cas d’erreurs profondes de leur part…) ainsi : l’U.E. / ONU & filiales / Conseil de l’Europe (D.H. etc…) PUIS tirez-en des conclusions fondées !

      • Cela demande peut-être un peu d’intelligence…

      • La Suisse est un modèle de subsidiarité, ce qui me paraît un peu contradictoire avec l’intégration telle qu’elle est vue dans l’UE.

  • Ce sont trois voies qui sont possibles:
    1.- sortir de l’euro ou le démonter complètement, ce qui revient à faire l’aveu de faiblesse de chaque économie nationale en effaçant les dettes publiques et privées par le biais de la dévaluation et de l’inflation ? Ça, ce serait la grande et fameuse souveraineté retrouvée !? Avec plus de problèmes à la clé que de solutions.

    Ou alors il faut se poser la question de comment corriger les effets contreproductifs de l’euro sur les économies nationales qui sont en difficulté.
    2.- la dévaluation locale étant devenue impossible et l’inflation n’étant pas gérable localement il reste l’ajustement par les niveaux de salaire et le taux d’emploi, ce qui est le mécanisme actuel, sans direction ni gouvernail, mais avec des conséquences dramatiques.

    3.- ou alors il faut organiser la péréquation fiscale et budgétaire entre les pays membres, c’est-à-dire des transferts de fonds à l’intérieur de la communauté pour compenser des différences structurelles (inévitables) ou atténuer des variations conjoncturelles (variables au cours du temps). Le budget communautaire actuel est une goutte d’eau par rapport à ce que cela devrait être (rappelons que l’Allemagne a dépensé plus de 100 milliards de Mark par an pendant plus de dix ans pour associer l’ex DDR à son modèle). Cette voie-là exige un grand abandon de souveraineté budgétaire et fiscale, ce qui coûte aux prérogatives que croient encore avoir les états-nations. Ce projet politique stagnera tant que le duo franco-allemand s’arroge la priorité pour en fixer les paramètres ou pour n’en rien faire, ce qui restera inacceptable pour les autres membres de l’euro-zone et de l’UE.

    Comme l’Europe n’est pas en train de devenir une sorte de nation c’est la deuxième voie qui est la plus probable, d’ailleurs elle est en route, sans perspectives claires.

  • Je partage tout à fait votre analyse , mais vous savez qu’il y a des sages occidentaux qui le disent depuis longtemps : Charles Gave , Jean-Jacques Rosa et d’autres.
    Philippe Manière -invité en tant que libéral dans l’émission  » Ce soir ou jamais »- , disait combien il avait été hostile à l’Euro. Mais face à Sapir qui plaidait ( et qui a toujours plaidé) en faveur d’une sortie de la France de la zone euro , il prétendait que cette solution serait pire que la monnaie unique. Il semblait dire qu’on était fait comme des rats.
    Quant aux Anglais , ils ont toujours privilégié la philosophie empiriste, et eu la chance d’avoir une « héroïne historique » en la personne de Thatcher. Fille de commerçant elle avait un sens inné de l’économie, ce qui lui permettait de faire un choix éclairé parmi les théories économiques , et les libéraux avaient ses faveurs. Ajoutons à cela, la défense des intérêts de son pays , qui faisait d’elle une vraie patriote. Pas question pour son pays de se défaire de sa souveraineté.
    Nous, malheureusement, depuis toujours nous optons pour une philosophie rationaliste dogmatique ( d’où le succès du communisme dans notre pays et l’existence de l’extrême gauche), qui fait que c’est à la théorie de tordre le cou du réel. En France par la théorie nous construisons le réel parfait, nous sommes avides d’utopies, et la réalité telle qu’elle est ne nous intéresse pas .
    L’Europe, partant d’abord de l’idée d’un marché commun, s’est progressivement orientée chez nous vers une idée abstraite, celle de l’homme européen (nouvel utopie), qui verrait sa richesse et sa liberté croître grâce à la monnaie unique. Cette idée est partagée à droite comme à gauche.
    Le bilan sur ces deux plans est un fiasco : l’Etat est de plus en plus intrusif et on légifère sur tout et à tout va, et les pays du sud affichent des taux de chômage inquiétants.
    Je ne suis pas économiste , mais l’idée qu’une même monnaie puisse convenir aussi bien à l’Allemagne qu’à la Grèce, et ce indépendamment de leur développement économique, m’ a toujours laissé perplexe .
    J’avais visité l’Allemagne avant l’euro , pays riche et prospère, et la Grèce où les hommes pour se déplacer, utilisaient des ânes dans des régions pourtant touristiques. On était en 1993 …

  • Encore un courageux français qui nous donne des conseils de suisse en prenant comme base un singapourien , a partir de quand ces braves gens comprendront que l’Europe et l’euro sont la pour le meilleurs et pour le pire ( MAIS CELA DEPEND DE NOUS ET PAS D’EXPATRIÉ ) et pour longtemps , la différence de langue et de culture de l’Europe n’est pas une désavantage mais une grande qualité pour l’avenir ( vives les langues régionale ) et je pensait que quelqu’un qui avait courageusement émigré dans un pays ou ils existe trois langues et trois culture différentes pourrait le comprendre mais apparemment votre intelect n’arrive pas jusque la . L’EUROPE DOIT ÊTRE FIER DE SA DIVERSITÉ CE , C’EST ELLE QUI NOUS DISTINGUE DU RESTES DU MONDE ET NOUS ENRICHI . QUAND A SAVOIR QUE DEVIENDRA L’EURO , JE PENSE QUE L’ON DEVRAIT DEMANDÉ SONT AVIS AUX PEUPLE EUROPÉEN QUI , QUE L’ON LE VEUILLE OU PAS L’APPRÉCIE .

  • ça fait plaisir de lire des articles lucides sur l’euro. J’ajouterais aussi que la fin de l’euro ne menacera pas l’aventure européenne et la collaboration entre les Nations qui la compose, car ce chantage menaçant sera sans doute utiliser par les technocrates voulant garder leur pré carré.

  • « Retour aux monnaies nationales, accompagné de fortes dévaluations, avec le danger de panique bancaire, et des dettes en euros encore plus lourdes à rembourser. »
    D’après Jacques Sapir, 97% de la dette publique est libellée en contrats de droit français. Et donc si on change de monnaie, on remboursera en monnaie française.

    • Si on rembourse en francs des contrats initialement achetés en euros, on acte d’un défaut. Revenir au franc signifie de facto faire défaut, peut-être pas légalement mais dans l’esprit des créanciers. Or, l’opinion des créanciers est plus importante que l’opinion de l’Etat débiteur indélicat.

      Quand un Etat s’endette, il devient dépendant de ses créanciers. S’il veut garder son indépendance, l’Etat ne doit jamais s’endetter. C’était avant de s’endetter qu’il fallait réfléchir, pas après. Après, c’est trop tard. Après, il ne sert à rien de tricher ou de pleurnicher, il n’y a plus d’alternative : quoi qu’on décide, quoi qu’il arrive, il faudra payer le prix des dettes, soit en remboursant honnêtement, soit par l’effondrement de l’Etat.

      • Entièrement d’accord. Je ne faisais qu’apporter une précision. Et même si Sapir est juridiquement dans le vrai, je ne trouverais pas cela d’une grande honnêteté vis à vis de nos créanciers de toute façon…
        Olivier Berruyer lui, envisage quatre solutions…
        http://www.les-crises.fr/notations/

        • OB fait partie des dangereux factieux défendant encore l’idéologie périmée, obsédés par leurs haines absurdes.

          Voici un théorème d’économie politique qui fonctionne merveilleusement avec n’importe quel socialiste si, par mégarde, vous étiez étreint d’un doute ! Il s’énonce très simplement : inversez systématiquement les conclusions des socialistes et vous connaîtrez la vérité !

          Exemple de proposition : dans votre lien, OB parvient à la conclusion que les Etats doivent faire faillite pour faire payer les créanciers qu’il juge responsables de la crise. Et voici la vérité : il est indispensable que les Etats remboursent jusqu’au dernier centime leurs dettes car cela contribuera à faire tomber les Etats obèses, seuls responsables de la crise actuelle.

          Essayez, ça marche à tout coup ! Ce n’est pas de la magie mais l’application d’une loi d’airain : les socialistes mentent toujours.

          • Bah, même si je ne suis pas d’accord avec lui, je l’aime bien car c’est grâce à son blog et notamment à travers les commentaires de Benjamin Franklin sur ce lien que j’ai découvert le libéralisme : http://www.les-crises.fr/dette-de-la-grece/

            Et puis un mec qui dit que nos gouvernements ne sont que des brêles car ils n’auraient jamais dû s’endetter et ne voter que des budgets nickel tout le long de ces quarante dernières années ne peut pas être foncièrement mauvais… 🙂

      • L’opinion des créanciers importe moins que la décision de l’adjudicataire à l’heure H. Or celle-ci dépend de plusieurs facteurs qui débordent largement du seul face-à-face Etat-marché. La France a tout faux mais elle emprunte à des taux jouables.
        Par contre, je suis bien d’accord avec vous que le retour au franc national se paiera de la façon la plus classique, par liquéfaction d’une partie de l’épargne des ménages, et pas qu’une petite entaille ! Avec la ruine probable de pans entiers de notre économie à divers motifs déjà évoqués dans ce fil de commentaires.
        Charles Gave s’en moque, il a tout mis à Hong Kong, dans un pays géré par des gens sérieux, comme Singapour d’ailleurs.
        A cet égard, on imagine mal ici le mépris que suscite en Asie du Sud-est la faillite de notre modèle social insoutenable et notre fiscalité de voleurs.

    • Economie fiction:
      Si on revient au FRF et que la dette publique française est convertie ce serait d’abord au taux de change historique de 6,5596. Puis, ce franc flotterait et perdrait plus ou moins vite de sa valeur, ce qui empapaouterait les créditeurs qui ont prêté à un taux très bas valable pour l’euro et non pour un franc se dévaluant.
      Ou bien le gouvernement ordonne un nouveau taux de change fixe et fait ça très vite, sur un week-end sans préavis, pour sidérer les marchés. D’un coup les exportations coûtent beaucoup plus cher et une augmentation des exportations prend du temps avant de se matérialiser et compenser une balance commerciale négative.
      Dans ces deux cas toute nouvelle dette contractée en FRF devient alors très chère, comme en Grèce. Et comme le trésor n’arrête pas de devoir émettre de la dette … etc.

      Ou alors on revient au FRF mais garde la dette en EUR. Il faut alors beaucoup exporter pour obtenir les devises permettant de la rembourser. Comment?
      Et les nouveaux endettements (inévitables au vu des comptes publics) seront aussi très chers.

      Conclusion: je ne vois pas de moyen très pratique pour sortir de l’euro ni l’avantage ultime si ce n’est de se mettre tout le monde à dos, à l’intérieur comme à l’extérieur.
      N’oublions pas que la stabilité monétaire est le garant de la valeur des investissements dans le pays et de la crédibilité du marchand, du banquier et de l’état français. Jouer avec les dévaluations ne marche que sporadiquement et ne résoudrait aucun des immenses problèmes structurels que la France s’inflige depuis des décennies.

  • Bonjour Monsieur,

    Ne laissons pas l’après-euro aux extrêmes, vous avez parfaitement raison.

    Emmanuel Todd, favorable à une sortie de l’euro, dans le Marianne de cette semaine, dit ainsi « Le Front National souille toute théorie économique raisonnable ».

    C’est bien pour cela qu’il faut donner du temps de parole à des partis républicains et pas du tout extrémistes qui sont opposés à l’euro comme Debout la République à droite ou le MRC de Chevènement à gauche.
    Ces deux partis pronent d’ailleurs une monnaie commune à la place d’une monnaie unique, un quatrième scénario que le fondateur de Singapour semble avoir négligé.

  • La lecture de mes commentaires passés montre combien je suis favorable à la sortie de l’euro Je me suis trompé sur la date , que j’avais espérée pour décembre 2011 ! C’était sans compter sur la résistance des élus de toutes tendances et des avantages financiers qu’ils reçoivent de l’Europe Les choses évoluent favorablement , selon moi puisque nombreux sont ceux (partis , individus ,économistes etc ) qui prônent la sortie de cette prétendue monnaie , sauf certains pays qui en tirent parti ( pour l’instant du moins )

  • Les commentaires sont fermés.

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