La prévoyance norvégienne

La Norvège fait fructifier ses revenus pétroliers afin d’assurer la pérennité à long terme de son mode de vie.

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La prévoyance norvégienne

Publié le 11 janvier 2014
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Par Alexandre C.

On érige très souvent en modèle les pays scandinaves qui ont réussi à s’extraire d’une situation économique difficile dans les années 90 (Suède et Finlande notamment). Prenant conscience de la non-viabilité de leur modèle, les pays ont entrepris un assainissement de leurs économies.

Le troisième pays de ma région, la Norvège, prouve encore à l’orée du chiffre publié ce matin que la politique du pays n’est pas fondée sur le présent. Au contraire du Venezuela qui depuis une quinzaine d’années a entrepris de réinvestir tous les revenus pétroliers du pays dans la lutte contre la pauvreté1, la Norvège a entrepris de faire fructifier ces mêmes revenus afin d’assurer la pérennité à long terme de son mode de vie.

 

Depuis les premiers forages pétroliers off-shore dans les années 60, le pétrole a assuré au pays un certain dynamisme économique. Prenant conscience que l’exploitation de ces ressources était limitée dans le temps, le pays décide de créer en 1990 un fonds spécial destiné à récupérer l’argent venant de l’exploitation du précieux or noir2. Résultat, près de vingt-cinq années plus tard, cette caisse nationale gérée par la banque de Norvège a atteint un encours de 5110 milliards de couronnes3 soit 607 milliards d’euros4. Concrètement, cela fait de chaque Norvégien un millionnaire en couronnes. Et à en croire les experts, ce chiffre pourrait bien encore augmenter.

Mais à quoi sert cet argent ?

On pourrait croire que ce fonds rebaptisé en 2006 Fonds de pension gouvernemental sert à financer quelques dépenses sociales de type retraite. En réalité il n’en est rien. Ici, pas de dépenses somptueuses ni d’immeubles pharaoniques comme dans les pays du Golfe persique. Le fonds se contente d’investir l’argent dans diverses sociétés, en jouant la prudence5.

Et le fonds de la France me demanderez-vous ?

Il contient à l’heure actuelle 18,7 milliards d’euros. Bien loin de son homologue donc. Pourtant on se dit que la France, assise sur les plus importantes réserves de gaz de schiste d’Europe, pourrait elle aussi s’inspirer de ce modèle norvégien et assurer le futur du pays tout en créant des emplois et donc des revenus supplémentaires. Malheureusement, la chape de plomb dogmatique qui recouvre aujourd’hui le débat sur l’exploitation de cette ressource naturelle nous empêche de rêver à cet avenir économique.

—-
Sur le web

  1. Avec des résultats plus que contestables étant donné que le pays est aujourd’hui importateur de cette ressource fossile. Un comble.
  2. Tous les revenus issus de cette filière économique (impôts, permis d’exploitation…) vont directement dans ce fonds.
  3. La couronne norvégienne vaut aux alentours de 0,12 euros
  4. Les chiffres proviennent du journal Le Figaro et sont disponibles à ce lien.
  5. Toujours selon Le Figaro, aucune participation supérieure à 5 % n’est prise. De même, le fonds refuse d’investir dans l’industrie de l’armement ou du tabac.
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  • La Norvège c’est 5 millions d’habitants, 15 hab/km2 et la Mer du Nord riche en pétrole. La France c’est 65 millions d’habitants, 120hab/km2. Autant vous dire tout de suite que même avec d’importantes réserves en gaz de schistes, il est très peu probable que nous arrivions à constituer un équivalent au pactole norvégien en exploitant ces réserves.
    Est-il bien raisonnable de construire des milliers de puits, avec les désagréments qu’ils apportent, pour quelques centaines d’euros par an et par français tout au mieux ? Le tourisme ne risque-t-il pas d’être pénalisé par ces installations qui miterons nos campagnes ? N’est-ce pas une forme de facilité que de se reposer sur des richesses naturelles non-durables ? Je pense qu’il faudrait plutôt investir dans des projets plus novateurs et plus rentables à long-terme que le gaz de schiste. Enfin j’ai bien peur qu’en France la gestion de cette richesse soit plus proche de l’Algérie que de la Norvège, les socialistes la gaspillerons pour maintenir le système collectiviste à flot.

  • Ben alors je suis intégralement contre ces idée de fond. L’argent c’est pour le PRIVE. Si ça amuse les norvégiens de placer leurs argent en banque qu’ils le fassent. Aux US personne n’a eu l’idée étrange de collectiviser les gains du gaz de schiste.

  • « pour quelques centaines d’euros par an et par français »

    Si ça ne rapporte pas, il n’y aura pas d’investissement pour l’exploiter. Si ça rapporte, ça n’ira pas directement dans la poche des français. En revanche on a besoin d’une source réelle de richesse pour éponger nos dettes, et pas des pseudo ressources durables utopiques inventées de toutes pièces par les écologistes pour nous vendre des chimères.

    En revanche, il est tout à fait vraissemblable que les ressources seront détournées pour maintenir le système collectiviste à flot. J’ai entendu récemment que l’état vendait chaque année pour 5 milliards de bijoux de famille d’immobilier nationnal et que 80% était détournés pour arrondir les fins de mois des ministères.

    On n’a plus de choix : il faut mettre un frein aux dépenses ET trouver des ressources HORS IMPOTS. La dette de l’état est gagée sur NOS biens publics ET privés : épargne, immobillier, oeuvres d’arts, retraites, et malgré une imposition record insoutenable elle continue à augmenter . Si c’est ça qu’on appelle le développement durable, alors le crédit revolving est un placement de père de famille..

  • « La Norvège fait fructifier ses revenus pétroliers afin d’assurer la pérennité à long terme de son mode de vie »

    Pas du tout.
    L’attitude la plus raisonnable consisterait à n’extraire que le minimum, et faire durer l’exploitation le plus longtemps possible.
    Et certainement pas à remplacer cette matière première, valeur sure et dont le prix ne peut que monter, en sécurité sous terre, par des actifs financiers dont la récente crise à montré la fragilité.

    • Comment peut-on être sur que le prix du pétrole ne peut que monter sur le très long terme ? Prévoir l’avenir sur une échéance de 50 ans (ou plus) ce n’est tout simplement pas possible.

      • Vous avez raison, me semble-t-il: le jour où l’énergie renouvelable sera « stockable » (par exemple sous forme de gaz, comme prouvé récemment à partir d’hydrogène et de CO2, avec des nano-catalyseurs efficaces), l’électricité, facile à distribuer, sera privilégiée. Et puis, « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras »!

    • Un actif financier, c’est par définition un bien qui produit de la valeur. A ne pas confondre avec les bulles économiques. Une route ou un pont pourrait aussi bien être considéré comme un actif financier.

      L’état vend (brade en fait) son (notre en fait) patrimoine immobilier actuellement plutôt que réduire ses dépenses. Il se prive ainsi des revenus locatif qu’il pourrait en tirer.

      En fait, il faut se débarraser de ce qui dort et ne rapporte pas : les oeuvres d’art qui dorment dans les caves du Louvre, les hydrocarbures dans le sous-sol, les élus et fonctionnaires en sur-nombre.

      • Que l’état vende des actifs c’est très sain. Il n’aurais jamais du en posséder à la base de toute manière. TOUT en France devrait être propriétés d’individus ou d’association d’individus (que sont les entreprises). L’état devrait louer les immeubles qu’il utilise. Rien ne devrait être propriété de l’état.

    • En gros c’est comme une personne sur l’aide sociale qui refuse un travail en se disant que dans le futur il sera peut-être plus payant.

      • Mauvaise comparaison. Ce sont plutot les revenus pétroliers qu’on peut comparer à l’aide sociale.

        C’est d’ailleurs corroboré par maints exemples où une rente pétrolière ou gazière dispense des états de faire quoique ce soit d’autre, et les laisse dépourvus quand les gisements sont taris. On appelle cela la « maladie hollandaise » en référence au gaz qui a été exploité dans ce pays.

        • Si le revenu revient au peuple plutôt qu’à l’État il n’y a aucune raison que le développement se concentre sûr le seul gaz.

          Sinon c’est à partir de quelle valeur que l’on peut l’exploiter ?

        • En fait, vous avez raison : il ne faut pas qu’un gouvernement socialiste exploite les gaz de schistes. Les bénéfices seraient détournés dans plus de gaspillages au lieu de faire des réformes et rembourser la dette. On doit en passer par le cycle normal : faillite, élection d’un vrai libéral, réformes, exploitation des gaz de schistes, remboursement de la dette.
          5 ans de chomage suivis 5 ans de misère pour beaucoup. Mais ça semble le plus probable.

          • Non, le gaz de schiste doit être exploité par des société privé comme n’importe quelle autre société. les bénéfice lié à l’exploitation ne doivent pas servir à rembourser la dette. Pour rembourser la dette il faut faire des économies!

  • [OFF] C’est beau la Norvège. Quelle est l’origine de la photo ? [/OFF]

  • Pendant ce temps, l’urssaf encaisse 300 milliards tous les ans et la Secu est quand même en deficit…

  • quel que soit les richesses que l’on pourrait tirer de la france , une chose est sure , les français n’en tireraient aucun avantage financier ; nos bons élus si dépensiers dilapideraient ses richesses en deux coups de cuillères à pot ;

  • Il n’est pas dans le role de l’état d’assurer l’avenir ni le bine être des individus. De plus les faits on toujours démontré que les fonctionnaires étaient les plus mal placés pour faire les bons investissements. Donc il eu été plus profitable de laisser des compagnie privés géré le fruits de l’exploitation pétrolière. Les bénéfices générés aurait été réinvestis de manière à maximiser les profits et donc à augmenter la richesse globale des individus du monde entier puisque en définitive c’est à quoi servent les gain de productivité. De plus cette argent géré « prudemment » va probablement s’investir dans des société pratiquant le capitalisme de connivence et ainsi freiner l’évolution et l’émergence de société véritablement innovantes.
    Quand à la France, il est à souhaité que jamais elle ne touche à son gaz de schiste. En l’état actuel des choses elle deviendrait immédiatement le vénézuela de l’Europe…

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