Bitcoin se heurte à la muraille de Chine

Le cours de la monnaie électronique a diminué de moitié par rapport à sa plus forte valeur fin novembre.

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Bitcoin se heurte à la muraille de Chine

Publié le 8 janvier 2014
- A +

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

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Du plus haut…

Cette année, le cours du bitcoin en yuans a explosé, si bien que sa valeur a été multipliée par 92 en seulement onze mois. Alors qu’il était de 82,29 yuans (9,80 euros) au 1er janvier, il s’est envolé à un sommet de 7.588,88 yuans le 30 novembre (904 euros). Rappelons aussi que la Chine est le premier marché pour les échanges de bitcoins.

Au plus bas

Le journal financier Diyi Caijing Ribao révèle que les autorités chinoises ont interdit les opérations impliquant des bitcoins aux plateformes de paiements en ligne, tel le très populaire Alipay, service du géant chinois du commerce électronique Alibaba. Toujours selon ce média, cette interdiction a été décrétée lors d’une réunion à huis clos de la banque centrale.

Ces restrictions font suite aux avertissements lancés par la Banque centrale chinoise le 5 décembre, faisant déjà chuter la devise : « Les bitcoins ne sont pas émis par des autorités compétentes », ils « n’ont pas de cours légal » ni « le même statut légal que les monnaies fiduciaires » et « ce n’est en aucun cas une authentique devise », avait averti l’institution.

Les conséquences ne se sont pas fait attendre : le cours de la monnaie électronique a diminué de moitié par rapport à sa plus forte valeur fin novembre. En effet, son cours est descendu sur la principale plateforme d’échanges BTC China jusqu’à 2.551 yuans (306 euros). Cela représente une dégringolade de plus de 65% par rapport à son cours mesuré à la fin du mois dernier.

Les Chinois n’aiment pas les monnaies virtuelles

Ce n’est pas la première fois que la Chine prend des mesures sévères contre une monnaie digitale. Le gouvernement avait en 2009 interdit une devise électronique développée par Tercent, une des plus grandes sociétés du pays proposant des services en ligne.


Sur le web.

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  • Tencent et non Tercent.

  • Depuis, le cours a remonté, est redescendu, et il est à l’instant de 5440 yuans. Les autorités chinoises semblent avoir laissé quelques petits passages ouverts dans la muraille de Chine, juste au cas où ça pourrait servir dans les relations yuan-dollar. Il a suffit qu’un marchand de jeux en lignes parle d’acheter certains services en Bitcoin pour que ça remonte à plus de 1000 $ avant-hier.
    C’est vrai qu’à Badaling, la muraille de Chine ressemble à des montagnes russes…

  • « Les Chinois n’aiment pas les monnaies virtuelles »

    virtuel… Tout est dit. Le bitcoin n’est pas une monnaie fiduciaire mais une arnaque, raison pour laquelle les Chinois ne souhaitant pas avoir a faire face a une faillite sans precedent des speculateurs (c’est dans les genes, en Chine) ont interdit la fraude au plus vite.

    Les monnaies fiduciaires sont caracterisees par un debit et un credit (quelqu’un doit le montant a quelqu’un d’autre). Pour le bitcoin, le debiteur ultime, c’est le « miner » : le petit malin anonyme qui a cree une suite de zeros et de uns en premier.
    Les monnaies banque centrale ont certes des defauts et sont manipulees par les gouvernants mais le debiteur ultime, c’est l’Etat (d’ou un risque non negligeable mais nettement plus appreciable que « petit malin anonyme »)

    Une monnaie « Tencent » aurait ete plus credible mais je suppose que l’Etat Chinois n’aime pas trop la concurrence…

    • Les Chinois adorent au contraire le virtuel électronique. C’est juste que si le phénomène prenait trop d’ampleur, il perturberait leur politique monétaire.

      Quant à vos arguments sur la garantie des monnaies fiduciaires, ils me paraissent erronés, voire surréalistes dans la situation actuelle. Le rôle initial d’une monnaie est de permettre de découper les échanges dans le temps et dans l’espace, plutôt que de se contenter de troc bilatéral. La garantie qui compte n’est pas celle de l’émetteur de la monnaie, mais celle de trouver là et quand on le souhaitera quelqu’un qui acceptera la monnaie qu’on détient en échange du bien qu’on convoite. La garantie de l’état et des banques, aujourd’hui, c’est celle des frais et des haircuts. Et il n’y a pas plus de garantie que vous pourrez acheter demain quoi que soit avec 700 euros qu’avec un bitcoin.

    • Les chinois ne veulent pas du bitcoin parce qu’il accentuaient très fortement la fuite des capitaux aux profit d’acteur difficilement traçable. Il y aussi évidement leurs problèmes monétaire mais de toutes les façon il n’a jamais été question de lui donner une telle importance qu’il puisse jouer sur le yuan. Mais ils ne l’ont pas totalement interdit, si j’ai bien compris on a le droit d’en détenir mais pas d’en acheter.

      • On a le droit d’en acheter, mais pas avec des yuans. C’est juste le moyen simple de lui imposer le contrôle des changes, toujours en vigueur en Chine.

      • comme les allemands ont la phobie de l’inflation à cause de l’épisode de 1923, l’état chinois tient trés probablement autant au controle des changes et à l’absence de concurence monétaire pour la raison suivante:
        traditionnellement, la chine utilisait l’étalon argent pour sa monnaie, et non pas l’étalon or. au cour des deux derniers siècles, la fluctuation importante de la valeur de l’argnet ( à la baisse, notament ) a entrainé des problèmes considérables pour l’économie chinoise ( en plus du reste… )

        • Je serais étonné que la Chine ne vise pas à terme l’étalon-yuan. Et ce jour-là, le contrôle des changes peut disparaître…

          • pour adosser sa monnaie, la chine à un trésor auquel personne ne songe:

            le terrain ( notament agricole ) . il appartient à l’état, et vaut extrèmement cher: dans ce pays surpeuplé qui a connu encore rescement de grave famine, une famille d’agriculteur vie sur environ 1 hectare, alors qu’en europe, c’est plutot 50 hectare. la sentence ne se fait pas attendre: le prix de la terre peut y etre 50 fois supérieur ( à salaire égale ) à celui de la mème surface en europe ou en amérique…

            • Mais vous oubliez que la terre c’est la base de l’immobilier et par définition c’est pas très mobile alors que le cash c’est la finance sans visage. Je vois très mal les dirigeants accepter que des étrangers détiennent d’importantes concessions terriennes. C’est toujours des sujets ultra sensibles.

              Normalement le contrôle des changes devrait sauter d’ici peu. C’est pas possible d’augmenter la consommation tout en gardant ce contrôle des changes qui ne favorise que les investissements. Et le yuan comme monnaie de réserve c’est pour bientôt. Il veulent renforcer leurs positions en Asie du Sud Est. Après c’est pas sur que cela soit bien accepté partout à cause des tensions politiques.

  • C’est pas fini, le bitcoin vient de se prendre un nouveau revers en Chine, le géant mondial du commerce en ligne Alibaba a annoncé mercredi son intention d’interdire à partir du 14 janvier la vente ou l’achat de bitcoins sur son site. Curieusement, le cours semble se maintenir ( graph: Bitcoincours.com )

  • Un développement intéressant : les Chinois ne peuvent plus acheter de bitcoins, mais ils peuvent acheter ou vendre sur Paipai des bons leur donnant le droit de trader pour la contrevaleur en bitcoins sur BTCChina. Une sorte de marché de l’usufruit de bitcoins qui ne sortent pas de BTCC…

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