Les dessous du rapport sur l’intégration

Quand la discrimination positive est rebaptisée « société inclusive ».

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Les dessous du rapport sur l’intégration

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 décembre 2013
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Par Marc Crapez.

racismeAux côtés du représentant d’une nation étrangère, on ne dénigre pas son principal opposant politique. C’est pourtant ce qu’a fait Jean-Marc Ayrault, filmé en compagnie de son homologue québécoise, prenant à partie Jean-François Copé, qui avait jugé ahurissant et anti-républicain le rapport sur la Refondation de la politique d’intégration.

François Hollande insinue que ce rapport n’illustre pas sa position parce qu’il n’a pas l’intention de remettre en cause la loi sur le voile. Certes. Mais, pour le reste, c’est bien peu ou prou ce qu’Ayrault et lui pensent. L’extension des prestations sociales ? L’une des premières mesures de ce gouvernement fut la suppression d’une franchise annuelle de 30 euros pour que les clandestins obtiennent des soins gratuits.

Mais ce n’est pas tout. Grâce à la démographe Michèle Tribalat et à la journaliste Stéphane Kovacs, l’opinion publique n’ignore plus les aspects orwelliens ou soviétiques du rapport en question : rebaptiser des noms de rues ; endoctriner « dès l’école primaire » ; rééduquer les sceptiques par une politique « globale et systémique ».

Le tout sous l’œil inquisiteur d’une bureaucratie, allant d’une Cour des comptes de l’égalité à une « instance nationale placée auprès du premier ministre » pour piloter cette idéologie.

 

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Il convient de s’interroger sur les conditions de possibilité de cette idéologie.

Elle est le ballon d’essai de ce que pensent certains. Le Premier ministre a mis en ligne le rapport sur le site de Matignon et « salué la grande qualité de ces travaux ».

En février dernier, il s’était déjà fait remettre un premier rapport sur la Refondation des politiques d’intégration, qui réclamait une société « inclusive » permettant de « subordonner les concours publics… aux adhésions venues des quartiers ».

Derrière le jargon prétentieux se cache le dessein d’accentuer et de légaliser la discrimination positive. Elle est déjà pratiquée depuis une vingtaine d’années dans le recrutement des concours administratifs et, depuis une dizaine d’années, par les entreprises du CAC 40. Sciences Po puis d’autres grandes écoles lui ont donné une base légale. Les emplois aidés de l’actuel gouvernement sont largement orientés dans cette direction. Mais d’aucuns sont insatiables et veulent passer à la vitesse supérieure.

On venait de le voir avec le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) qui, pour faire pression sur les élus, en vue des municipales, préconise des actions à mener pour donner des gages de lutte contre la discrimination : représentation de la diversité, présence d’un adjoint en charge du dossier, campagnes de sensibilisation, soutien aux associations.

En d’autres termes, pour utiliser la novlangue du maire socialiste de Villeurbanne :

« Le processus de recrutement de nos agents municipaux a fait l’objet d’un diagnostic de lutte contre les discriminations ethniques. Cette démarche a permis de repérer les risques et de sensibiliser le personnel à la mixité ».

Déjà solidement implantée dans l’université, l’idéologie multiculturaliste étend son emprise sur les hautes sphères de l’État. Les appétits communautaristes s’aiguisent. C’est la foire au « pousse-toi de là que je m’y mette ». Qui fait d’une pierre deux coups. Un tour de vis supplémentaire dans la discrimination positive fournit des emplois intellectuels de surveillants et de prédicateurs de l’idéologie. Des surveillants bombardés « adjoints » ou membres « d’instances ». Des prédicateurs propulsés universitaires ou sociologues.

En effet, la soutenance d’une thèse micro-sociologique sur « l’exclusion » suffit à jouer des coudes pour faire carrière. Mais pas à recueillir l’estime de soi. Pas à se juger digne de la rude école de Tocqueville, Durkheim ou Weber. En revanche, le postulat de la recrudescence des discriminations offre des débouchés grisants. Vous voilà œuvrant pour une noble cause ! Un indispensable infirmier des maux sociaux ! Et ce sauf-conduit vous fait échapper à la concurrence intellectuelle ! Vous n’êtes plus d’extrême-gauche et vos contradicteurs sont racistes… Ce rapport sur l’intégration est ahurissant parce que ses auteurs avaient éliminé de leurs rangs, dès l’abord, toute diversité d’opinion et tout débat contradictoire.


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  • Ce rapport qui prône l’enseignement de l’histoire de l’esclavage, ce dont les Français ont et doivent toujours avoir honte, devrait -en toute objectivité- souligner qu’il ne s’est pas s’agi d’un fait Blanc contre Noirs, mais Blancs avec certains Noirs contre d’autres Noirs.
    Les captures et razzias étaient organisées par les Noirs des rives de l’Atlantique contre ceux de l’intérieur.
    Bref un souci d’objectivité qu’on n’est pas prêt de voir enseigner.
    A Oslo dans un musée il existe une petite pièce consacrée à l’esclavage, non celui des Noirs, mais celui des Scandinaves que les arabes venaient capturer.
    Bref l’esclavage : tout le monde en a fait, – à des échelles différentes

    • De même qu’un vendeur de drogue a besoin de petits dealeurs pour trouver des drogués, il faut des « traitres » attirés par l’appât du gain parmi les autochtones pour trouver des hommes à réduire en esclavage.

      • Sauf que là, les traîtres, c’était des populations entières.

      • Vous avez raison si on regarde la gravure :  » La traite des nègres  »  » Quel contrat infame « par la citoyenne Rollet d’ après G Morland ( 1763 – 1804 .
        Anciennement visible au musée des arts et traditions Africaines et Océaniennes à Vincennes . Possible sur internet mais pas facile à trouver .

  • Le souci n°1 des pouvoirs publics c’est encore le racisme et toujours pas le chômage…

    Ce rapport m’a semblé a premier abord, contradictoire ! Car en entendant régler la question du vivre-ensemble cher à la République, il préconise de faire tout le contraire.
    Pour mieux intégrer tout ses citoyens quelque soit ses origines, il ne faudrait pas à mettre d’étiquette, à les catégoriser. Il faudrait reconnaitre chacun comme un individu, unique, vivant au sein d’une société unique, la République.
    Mais non, il préconise l’inverse, comme vous dites si clairement la discrimination positive. Les « catégoriser » mais positivement, dispenser un enseignement de l’histoire, géographie et sociale, biaisé en faveur d’un public qu’on veut intégrer mais qu’on ne fait que stigmatiser à nouveau (même si c’est positif).
    Et autorisons les signes exterieurs et évidents de religion alors que les élèves connaissent parfois une discrimination basée sur le pouvoir d’achat et les catégories socio-professionnelles des parents.

  • Ce rapport est particulièrement intéressant et très riche d’enseignement : c’est exactement le projet de nos socialistes pour la France. Si Hollande désavoue Ayrault, ce n’est pas parce qu’il est contre ce rapport mais parce qu’il aurait voulu que ce rapport ait une telle publicité. Pour Hollande, ce projet doit être imposé aux Français à leur insu. Sinon, ils ne se laisseraient évidemment pas faire !

    Pourvu que ce rapport ouvre les yeux à une majorité de nos concitoyens : voilà Mesdames et Messieurs la sauce hollandaise avec laquelle vous allez être mangés.

  • Ce qui vient d’être révélé dans les rapports sur  » l’ inclusion  » est un acte d’hostilité violente de ce gouvernement à l’égard du peuple français

  • Ce rapport est une preuve de mépris total pour les émigrés :

    Pourquoi quelqu’un émigre ? Pour fuir une situation, un environnement, une culture, une société qui ne lui convient pas.

    C’est bien pour la culture européenne, d’origine chrétienne, que les émigrés viennent ici. C’est cette culture qui a permis le développement économique, la démocratie, la liberté.

    Vouloir introduire d’autres cultures, comme si elles étaient équivalentes, est une trahison et un mépris de tous ceux qui sont venus chercher autre chose.

    Chaque culture est différente, chaque culture est respectable, mais chaque culture est un tout mêlant tout les aspects de la vie en communauté : sociaux, économiques, religieux, philosophiques, artistiques, scientifiques …

    Dire qu’une culture vaut une autre est un mensonge et un mépris de la population qui est le support de cette culture.

    • Entièrement de cet avis.

    • Je ne suis pas convaincu qu’ils viennent pour la « culture ».

      Il doit y en avoir … mais en grosse majorité ils viennent pour travailler, s’enrichir plus rapidement, ou juste survivre.

      Les raisons sont avant tout matérielles, et pas vraiment culturelles.

      • Une situation économique provient nécessairement d’un environnement culturel. Il en est le cœur, la matrice.

        Seuls ceux qui viennent en pillards ou en envahisseurs, veulent garder leur propre culture, et contre eux, il n’y a qu’une attitude : La légitime défense.

  • « Ce rapport sur l’intégration est ahurissant parce que ses auteurs avaient éliminé de leurs rangs, dès l’abord, toute diversité d’opinion et tout débat contradictoire. »

    Un peu comme la « conférence de consensus » de Mme Taubira…

  • Ce rapport cible les « mâles, blancs, hétérosexuels ». Je vois dans ce rapport la pâte des idéologues du genre. Pour moi l’idéologie du genre est le nouveau logiciel de la gauche et il convient d’en connaître le fondement politique : http://www.homme-culture-identite.com/article-pour-comprendre-que-les-ideologues-du-genre-font-une-guerre-sournoise-aux-gar-ons-aux-peres-et-aux-120006198.html

  • discrimination positive ?

    mercredi dernier, jour de marché à la ville du coin. je vais profiter sur le coup des midi, des meilleurs prix que l’on peut avoir dans la region en matière de fruit et de légume. j’aime les kakis, j’en fait une cure chaque fin d’année. j’aborde un  » banc « . les vendeurs, comme de plus en plus sur le marché de cette ville du couloir rhodanien, sont visiblement d’origine maghrébine, l’un d’eux porte une barbe à l’islamique… je demande des kakis et attend mon tour… rien. je remplis un plateau et le met prés de la balance … rien. étonné, je regarde autours de moi: seulement des femmes voilées et des hommes de type nord-africain se pressent autour du banc. au bout d’un moment, las, je tourne les talons pour aller acheter des kakis ailleurs, et je dois bien me rendre compte qu’on a refuser de me servir parce que je suis européen.

  • L’auteur mélange plusieurs formes de discrimination positive. Celle des universités publiques qui est parfaitement illégitime et celle des entreprises privées qui ne devrait pas être interdite. Si une entreprise veut favoriser l’embauche de personnes issues « minorités » ou de milieux défavorisées c’est son droit (a priori), même si je n’approuve pas ce genre de comportement.

  • Ce qui est révélé par ce rapport est un acte d’hostilité manifeste de ce gouvernement à l’égard du peuple français.

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La discrimination positive consiste notamment à favoriser l’accès de minorités à des formations, des emplois, des statuts, des loisirs auxquels elles n’auraient pas accès à défaut. Cette politique qui visait essentiellement les personnes défavorisées s’étend désormais à toutes sortes de minorités de couleur, d’ethnie, de sexualité ou de religion différentes, comme une sorte de stigmatisation raciale, sexuelle ou religieuse à l’envers.

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