Du vent, le plan éolien wallon ?

Le gouvernement wallon a décidé de donner une priorité absolue à l’industrie éolienne. Cette stratégie pose de graves problèmes méthodologiques et occulte une série de controverses.

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Du vent, le plan éolien wallon ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 1 novembre 2013
- A +

Par Samy Sidis et Jean-Pierre Marique [*], depuis la Belgique.

eolienne-12Les conseils communaux se sont prononcés ces derniers jours sur le Plan éolien défini par le gouvernement wallon. Un Plan qui expose plusieurs localités, dont la nôtre, à l’implantation future d’éoliennes.

Plusieurs associations et élus locaux ont dénoncé ce projet. Jeu politicien ? Psychose ? Réflexe NIMBY ? Rien de tout cela.

Il n’y a bien entendu rien d’anormal à être favorable aux énergies ne produisant pas de gaz à effet de serre. On soulignera d’ailleurs la multiplicité de ces dernières, qu’il s’agisse de biomasse, d’hydroélectricité, de géothermie, ou encore… du nucléaire (mais cette dernière énergie vaudrait sans doute un débat à elle seule).

Le gouvernement wallon, faisant fi de ces différentes options, a décidé de donner une priorité absolue à l’industrie éolienne. Son objectif : multiplier par quatre le nombre de mâts situés sur le territoire wallon afin de faire passer leur nombre à un millier et ce, en quelques années à peine ! Cette stratégie pose de graves problèmes méthodologiques. Elle occulte par ailleurs une série de controverses.

Une méthodologie opaque

En vue de cette extension à grande échelle du parc éolien, le gouvernement a arrêté une cartographie du potentiel venteux de différentes zones susceptibles d’accueillir des éoliennes.

De nombreuses communes se sont élevées contre ce projet. Les principales critiques concernent :

1. Le manque de transparence quant à la méthodologie employée en vue de dresser la cartographie éolienne.

Un manque de transparence récemment dénoncé par onze scientifiques issus de quatre universités belges. Ces derniers attirent l’attention sur une cartographie « truffée d’erreurs méthodologiques », ainsi que sur « des données imprécises, inappropriées et incomplètes ».

Des approximations qui auraient notamment pour conséquence de « surestimer le potentiel énergétique de l’éolien […] et le nombre de zones favorables  et amènent les auteurs précités à une conclusion implacable : « la stratégie éolienne wallonne risque d’emprunter une voie aussi confuse que dangereuse ».

2. Le manque d’informations concernant la marge de manœuvre que le gouvernement wallon entend laisser aux communes, par exemple quant à l’octroi des autorisations en vue de l’édification de parcs éoliens. Il semble bien que ce rôle soit réduit à sa plus simple expression…

3. Un manque de démocratie locale : un projet d’une telle ampleur et d’une telle importance aurait mérité que la population soit consultée. Or, l’enquête publique dont les ministres avaient chargé les autorités locales fut parfois menée en toute opacité !

L’éolien : un outil controversé

Outre les problèmes de procédure précités, il subsiste une série de controverses de fonds :*

1. Les éoliennes sont bruyantes, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de santé aux populations environnantes, comme le souligne un rapport de l’Académie française de Médecine1.

2. L’implantation d’éoliennes est susceptible d’engendrer une dépréciation de la valeur immobilière des propriétés adjacentes. Aux Pays-Bas, on a pu constater des dépréciations allant jusqu’à 30% de la valeur des biens.

3. L’implantation d’éoliennes pose également une série de problèmes par rapport aux paysages, pourtant protégés par une Convention ratifiée par la Belgique et ses entités.

4. L’impact des éoliennes sur la réduction des gaz à effet de serre est avéré mais réduit, du fait du recours à d’autres sources d’énergie (ex : turbines gaz vapeur), productrices de CO2, pour suppléer aux carences d’éoliennes ne fonctionnant pas en continu2. Partant, l’énergie éolienne ne peut, à elle seule, être considérée comme une solution « durable » contre le réchauffement climatique.

5. Les risques de pollution de l’environnement : le magazine scientifique belge Athena signalait récemment que les terres rares sont utilisées dans la fabrication des aimants permanents des turbines éoliennes3. Or, la toxicité de cette matière (similaire aux métaux lourds) fait actuellement l’objet d’un débat grandissant au sein de la communauté scientifique.

6. Le coût : le citoyen doit avoir conscience que cette politique d’ « éolisation » à marche forcée de la Wallonie a un coût, notamment via les subsides (« certificats verts ») octroyés par la région wallonne aux promoteurs de l’industrie éolienne.

Un grand débat démocratique s’impose concernant notre politique énergétique

La controverse entourant le projet éolien wallon doit nous amener à repenser notre politique énergétique. À l’heure où la Belgique entend abandonner l’énergie nucléaire à l’horizon 2025, n’est-il pas raisonnable de lancer un grand débat public mobilisant toutes les ressources possibles (universités, monde associatif, pouvoirs publics, médias) dans le cadre d’un forum participatif qui pourrait aboutir à l’organisation d’une vaste consultation populaire dans l’ensemble des communes wallonnes ?

Il reste à espérer que la prochaine campagne électorale donnera aux électeurs l’occasion de comprendre tous les tenants et aboutissants d’une politique dans laquelle l’idéologie semble jouer un rôle à la fois prépondérant et inquiétant, en violation d’un principe de précaution pourtant si souvent invoqué par les militants de l’écologie politique.


[*] Conseillers communaux (MR) de la commune d’Aiseau-Presles (Wallonie, Belgique)

  1. « Le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l’homme », Rapport de l’Académie nationale de médecine, 2006.
  2. J. Soens, « Impact of wind energy in a future power grid », KUL, 2005.
  3. J.-L. Léonard, « La technologie trahie par la matière ? », Athena, n°277, Janvier 2012, pp. 10-11.
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  • Donc, constat d’un magouillage verdâtre ordinaire.

    Mais le CO2 n’est PAS un polluant, sauf dans les élucubrations du GIEC et des escrologistes. Commençons par tirer les conséquences de cela, avant de se lancer dans d’ineptes programmes de « décarbonisation ».

  • Quand c’est sur Contrepoints
    C’est forcément anti éolien

    … Et anti réchauffiste

    Ultra libre de polluer, quoi.

    • Quel bel argumentaire, Madame ProEole (enfin, peut-être Monsieur, ou X, on ne sait pas), subtilement construit, et qui ne peut qu’emporter la conviction. On en redemande.

    • en réalité, c’est de construire une éolienne qui est très polluant.
      en effet, même sans parler des terres rares (pollution liée à l’extraction minière), l’éolienne a le mauvais goût d’opposer une relativement forte prise au vent et ce à une hauteur relativement importante. en résulte un génie civil monstrueux juste pour que l’éolienne tienne debout et ne bascule pas au premier coup de vent. compter un massif de fondation de facile 2 000 m3 de béton, c’est à dire 300 camion de béton, c’est à dire construire une route juste pour approvisionner les matériaux de construction, route qui ne servira plus ensuite à quasiment personne (ben oui, on cherche à mettre les éoliennes là où il y a du vent, c’est à dire au sommet des crêtes par exemple).
      bref beaucoup de dépenses financières et de pollutions induites pour un équipement qui ne fonctionne à sa puissance nominale que pendant 10 à 15 % du temps.
      tout ça pour vouloir éviter mais sans y parvenir (cf la centrale au gaz ou au mazout à coté pour fonctionner 80 % du temps quand il n’y a pas de vent) l’émission de co2 dans l’atmosphère. alors que :
      – il n’y a pas de lien entre le co2 et la température ni le réchauffement climatique,
      – il n’y a vraisemblablement pas de réchauffement,
      – le co2 est le gaz de la photosynthèse, le gaz de la vie

    • Heureusement, ProEole va invoquer Capitaine Caverne Planète pour exterminer les polluards ultralibéraux.

  • A propos de terres rares il est important de souligner que la pollution lors de la phase d’utilisation et/ou d’exploitation est principalement due à un risque de dégradation du matériau en fonction de la température de fonctionnement élevée accompagnant la production d’électricité. Ces matériaux sont situés dans une enceinte placée dans les vents et l’hélice géante en fait un véritable aérosol géant. Ils vont être dispersés sur le milieu naturel, la flore, les animaux, et aussi inhalés par la population. Il est intéressant de signaler que pour garantir l’efficacité des aimants à température élevée, les fabricants ajoutent des terres rares afin d’augmenter la température de Curie (température de perte de magnétisme du materiau).Les risques de dégradation de la structure du matériau et de sa dispersion dans l’environnement augmentant avec la température de fonctionnement des aimants qui pourrait être tout de même dans le voisinage de la température de Curie. Une éolienne tourne quasi toute l’année (81%) produisant une puissance comprise entre 0 et sa puissance nominale. C’est donc quasi toute l’année qu’existe le risque de dispersion dans l’environnement de ces composés de terres rares. L’exposition aux terres rares est suspectée d’altérer le développement cérébral et les fonctions cognitives des enfants dans les régions où le fond géochimique est élevé ou dans celles où des mines sont exploitées . Il est désormais établi que la toxicité des terres rares est similaire entre elles et comparable à celle des métaux lourds .Alors que tout projet éolien implique une étude d’incidences sur l’environnement devant rassurer la population, le risque de pollution par les éléments rares n’est pas examiné ni avant ni après l’octroi du permis. Ce danger pourtant parfaitement connu des exploitants et des constructeurs est soigneusement occulté. Une étude récente de la MIT souligne cependant que les éoliennes pourraient également être construites sans la technologie des aimants permanents

    • http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89olienne

      Inconvénients[modifier | modifier le code]
      Santé[modifier | modifier le code]
      Lorsque les éoliennes sont placées à des distances trop faibles, elles peuvent affecter la santé des riverains49,50,51, notamment par leurs nuisances sonores. En 2006 l’Académie nationale de médecine (France) propose, à titre conservatoire, une distance minimale de 1 500 mètres pour les machines de plus de 2,5 MW52 (dont il n’existe à l’époque aucun exemplaire en France). Celle-ci est portée à 2 miles (3,2 km) aux États-Unis[réf. nécessaire]. Ces distances minimales ne sont pas toujours respectées en France[réf. nécessaire].
      Éléments polluants contenus dans l’alternateur[modifier | modifier le code]
      Les aimants de forte puissance utilisés dans les alternateurs contiennent du néodyme (600 kg pour une éolienne offshore de forte puissance). Cet élément fait partie desterres rares dont les procédés d’extraction et surtout de raffinage sont décriés car extrêmement polluants 53. L’extraction et le raffinage des terres rares entraine le rejet de nombreux éléments toxiques: métaux lourds, acide sulfurique ainsi que des éléments radioactifs (uranium et thorium)53. La radioactivité mesurée dans les villages deMongolie-intérieure proches de l’exploitation de terres rares de Baotou est de 32 fois la normale (à Tchernobyl, elle est de 14 fois la normale). Ces éléments sont à l’origine de cancers du pancréas, du poumon et de leucémies. D’après la carte des villages du cancer en Chine, la mortalité par cancer est de 70 % dans les villages à proximité de Baotou54. Les effluents toxiques sont stockés à Baotou dans un lac artificiel de 10 km3 dont les trop-pleins sont rejetés dans le fleuve Jaune qui alimente 125 millions d’habitants et 25 % des terres arables chinoises 53. Ces pollutions ont été dénoncées dans un rapport de Jamie Choi, alors responsable de Greenpeace Chine. Ce rapport n’est plus accessible au grand public.

  • Vous cherchez clairement dans un genre de consultation de masse un contre-pouvoir à ce véritable abus de Droit qui consiste à faire bouffer au contribuable ces éoliennes ruineuses et totalement contreproductives.

    Mais le monde associatif est largement gangréné par les pastèques, et je connais même des mandataires libéraux qui se sont fait une idée complète du dossier … en lisant une brochure du Cabinet Henry 🙂

    Signalons que les USA, plus pragmatiques et courageux, ont tourné le dos définitivement aux éoliennes, et que les anglais se préparent à en faire autant, laissant ces ridicules et onéreux moulins à vent plantés pour longtemps dans les paysages, comme monuments à la bêtise humaine.

    Avec le prix des éoliennes, ont aurait pu isoler à peu près tous les batiments wallons, de manière durable, cette fois !

    Mais l’isolation est un secteur trop vaste pour négocier de « beaux arrangements discrets » sans doute … 🙂

  • Il est remarquable de constater que tant en Belgique qu’en France, la méthode soit la même:

    Surestimation des potentiels éoliens.
    Retrait du pouvoir de décision aux communes.
    Des coûts sousestimés.
    Une démocratie mise à mal…

  • Il faut marteler une évidence qui fache tous les partis y compris les  » verts taxeurs  » tout ces hypocrites :
    plus vous aurez de consommateurs plus vous aurez de consommation d’ énergieS , plus vous aurez de nuisances . Aucune product d’énergie n’est sans risque ni propre par ex on peut utiliser le cadnium pour du solaire et il faut RECYCLER idem la géothermie demander à certains alsaciens qui voient leus maisons fissurées
    Diminuer les gaz effets de serre , installer des éco taxes ….et augmenter la popul mondiale voila le délire voila lee vrais attardés mentaux .

  • Si nos recherches peuvent vous aider : nous avons publié un site web contre un projet d’éoliennes dans la campagne Française : http://ventdessources.fr/ – le site n’a pas été mis à jour récemment, mais la présentation et l’article sur le NIMBY pouraient éventuellement vous aider à construire votre discours.

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