Les Français ont puisé dans le livret A en septembre

Pour la moitié d’entre eux, les Français pilotent leur vie à courte, voire très courte vue.

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Les Français ont puisé dans le livret A en septembre

Publié le 25 octobre 2013
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Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Livret-A

Pour le mois de septembre, la Caisse des Dépôts a enregistré une décollecte de près de 1,6 milliard d’euros sur le livret A et de 520 millions d’euros pour le livret de développement durable.

Ce phénomène de décollecte n’avait pas été observé depuis plus de deux ans. Rappelons toutefois que la collecte nette sur les deux livrets depuis le début de l’année est tout de même de 20,98 milliards d’euros, soit 20,5% de plus que celle de 2012 à la même époque.

L’encours total s’élève à 363,6 milliards d’euros, en hausse de 19,5% par rapport à septembre 2012 (dont 264 milliards d’euros pour le seul livret A, + 13,5%).

Ce qui est intéressant dans ces chiffres, c’est de voir que les Français orientent de plus ce que nous continuons à appeler leur « épargne » vers une sorte de super porte-monnaie rémunéré dans lequel ils n’hésitent pas à puiser lorsqu’ils en ont besoin. Cette pratique, corroborée par les chiffres du crédit à la consommation, qui est globalement en baisse et plus particulièrement du revolving qui est fortement en baisse, est saine en termes de gestion patrimoniale. Il est préférable d’avoir un matelas dans lequel puiser et qu’on reconstitue au fur et à mesure des besoins qui rapporte 1.25% net-net que de devoir payer 15% d’intérêt sur un découvert.

Sauf que ce constat appelle plusieurs enseignements :

  • Les Français, et ce ne sont pas les prochaines dispositions fiscales qui vont les faire changer d’avis, abandonnent leurs projets d’épargne longue.
    • C’est mauvais dans le cadre de leur préparation de retraite. Les générations actuellement au travail ne bénéficieront pas des conditions de départ particulièrement avantageuses qui sont celles des générations actuellement en retraite ou en passe de l’être. Si elles ne se constituent pas une épargne rémunératrice, elle vivront dans des conditions précaires.
    • C’est mauvais dans le cadre du financement de l’économie nationale. Nous voyons quotidiennement les pitoyables résultats de l’investissement d’État dans l’économie. L’utilisation de l’épargne nationale par de la gestion privée à des fins de dynamisation de l’économie ne peut pas être efficace sur du court terme. Ou alors nous entrons dans une logique de spéculation financière, ce dont nous n’avons que trop souffert ces dernières années.
  • Le nombre de foyers français régulièrement à découvert en fin de mois augmente. C’est-à-dire qu’une frange de la population se paupérise et que ce phénomène, que je dénonce depuis déjà plusieurs années et qui avait connu un ralentissement en 2010-2011, repart dans des proportions jusqu’ici inconnues. Ceci est corroboré par le nombre de bénéficiaires de la CMU et du RSA. Il y a donc une dichotomie grandissante entre les Français qui peuvent se permettre des pratiques saines de gestion patrimoniale (de plus en plus nombreux) et ceux qui sont contraints à des pratiques de plus en plus malsaines (eux aussi de plus en plus nombreux). Cette évolution va engendrer un rapport de sinistralité (nombre de crédits, revolvings ou découverts qui ne sont pas remboursés sur nombre qui se closent sans chute) qui va entraîner une augmentation des cotisations d’assurance, donc du coût global du crédit. Qui dit augmentation du coût du crédit dit ralentissement de la consommation.

Bref, les Français pilotent, pour la moitié d’entre eux qui n’a pas la chance d’être fonctionnarisée, leur vie à courte, voire très courte vue. Il n’y a donc aucune confiance dans l’avenir pouvant inciter à s’investir. Le recours au livret A comme vecteur privilégié d’épargne, est aussi révélateur du manque de confiance en l’avenir et du manque de confiance dans les institutions. Quand on parle de frapper les plus values des placements ou carrément les avoirs (comme le suggérait récemment le FMI), la réactions du Français moyen est de dire « Ils n’oseront pas toucher au livret A ». Ce qui s’avère exact pour le projet de fiscalisation inclus dans le projet de loi de finance de la sécurité sociale mais n’est absolument pas garanti dans l’autre hypothèse…


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