Des bienfaits de la non-mondialisation

Alors que Thomas Piketty rêve d’un impôt progressif mondial fondé sur une puissance centralisatrice et hégémonique, rappelons les bienfaits d’une concurrence entre États.

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Des bienfaits de la non-mondialisation

Publié le 13 septembre 2013
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Alors que Thomas Piketty rêve d’un impôt progressif mondial fondé sur une puissance centralisatrice et hégémonique, rappelons les bienfaits d’une concurrence entre États.

Par l’auteur du site « Bobo libéral ».

Thomas Piketty

Thomas Piketty dans son dernier ouvrage Le capital au XXIe siècle se fait le défenseur d’un impôt progressif mondial, et cela dans le seul but de limiter ces accumulations scandaleuses de capitaux dans les mains d’une minorité, engendrant alors des inégalités à l’origine de nombre de nos malheurs. Bien évidement ce super-impôt se ferait par le biais d’une institution, ou mieux par celui d’un gouvernement mondial, qui du haut de ses hauteurs bureaucratiques régirait aux mieux nos petites vies, et mettrait ainsi un terme à nos dissensions trop souvent violentes. C’est le rêve constructiviste d’une puissance centralisatrice et hégémonique, cher à nos socialistes toutes tendances confondues (dont Thomas fait partie) et qui organiserait le monde comme on organise les différents éléments d’une machine.

Une thématique bien française qui a fait l’objet d’une critique virulente par Markus Kerber comme le montre cette vidéo sur la politique de François Hollande :


Source : Libertarien TV

Contrairement au courant dominant, cette volonté centralisatrice est dangereuse pour nos libertés fondamentales. Un État, par définition, est une agence qui a un monopole exclusif de la violence et de la justice sur un territoire donné. Et l’histoire nous a prouvé à maintes reprises que l’on a fait très mauvais usage de ce monopole. Le fait que ce monopole soit circonscrit dans un territoire donné, limité par des frontières clairement établies, cantonne ces dangers à ce territoire donné, et uniquement à celui-ci. Ainsi il est possible pour les victimes de ce monopole de faire jouer la concurrence entre les États et d’aller trouver refuge dans un autre État ; c’est ce que l’on appelle voter avec ses pieds.

Rappelons-nous l’affaire Snowden, encore fraîche dans nos mémoires ; les péripéties de cet informaticien qui a révélé les agissements de la NSA, et qui s’est réfugié en Russie. Ironie assez amusante au passage, que le jeune homme ait du fuir le pays des libertés par excellence pour trouver asile dans une dictature au passé teinté de massacres à grande échelle et d’endoctrinement de masse. N’oublions pas que Poutine est un ancien agent du KGB, organisation passée maître dans l’art de l’espionnage, des violations des libertés fondamentales et de la désinformation à grande échelle ; tout ce qui fait horreur à notre jeune informaticien. Le Tzar héberge un fervent opposant à son ancien fonds de commerce. À la manière d’un Staline qui, acculé devant les armées nazis, devint du jour au lendemain le plus grand opposant au fascisme et au totalitarisme.

S’il y avait eu un gouvernement mondial, ou du moins une juridiction mondiale à laquelle nul ne peut se soustraire, Snowden eut été en prison ou pire, de peur, il n’aurait même pas tenté son coup d’éclat. Grâce à cette diversité d’États, à leur refus d’être dans un grand tout, à s’opposer parfois frontalement, et même si Poutine n’a pas agi pour se repentir des crimes de son pays, mais pour des raisons de pure politique, les pouvoirs de nuisance des États s’en trouvent contenus.

D’ailleurs en évoquant la Russie, on ne peut s’empêcher de penser à l’actualité brûlante sur la Syrie. De nouveau l’action de la Russie modère les prétentions hégémoniques des États-Unis et agit comme un contre-pouvoir. Il va de soi que je ne cautionne pas ce qui se passe en Syrie, ni n’approuve les actions des uns et des autres. D’ailleurs le régime de Bashar est la preuve vivante des effets néfastes d’un État, et les intentions des rebelles laissent peu de doute de l’usage qu’ils en feraient, s’ils en prenaient le contrôle.

Ce qui importe est de dénoncer cette tentation centralisatrice, qui nous fait miroiter ce rêve de pacifier les relations entre individus et d’éviter les guerres. Il est fort possible qu’un gouvernement mondial, de façon transitoire, mettrait un terme aux violences entre peuples et nations, mais ce serait leur substituer celle inhérente à son fonctionnement, qu’il exercerait sur tout le monde de façon absolutiste et implacable.

Espérons qu’il y ait toujours une grande diversité d’États, et que par la sécession il y en ait une nouvelle multitude qui se joignent à ce grand concert des nations, et cela en toute liberté et loin de toute domination hégémonique.


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  • « Bien évidement ce super-impôt se ferait par le biais d’une institution »: dirigée, sans doute par M. Piketty, pour lui permettre de s’en « fourrer, fourrer jusque là »…

  • Le désir de centralisition est le rêve de tout totalitarisme: un seul guide et une pyramide d’esclaves!

  • Piketty réussit une sorte d’exploit intellectuel en « synthétisant » (plus de 1000 pages quand même) l’essentiel du fantasme socialiste dans toute l’étendue de son immoralité.

    Ode au vol légalisé et à la haine de l’autre, ce « Capital au XXIe siècle », inspiré en ligne droite d’un autre « Capital » et d’un plus récent « Combat », est l’anthologie définitive de l’idéologie socialiste criminelle.

    A lire pour comprendre pourquoi il conviendra, tôt ou tard, d’interdire le socialisme sous toutes ses formes, mesure de salubrité publique pour une société humaine civilisée.

    • « interdire le socialisme », voila un bel euphémisme pour ne pas dire « éradiquer les socialistes de la surface de la terre ». Car c’est bien ce qu’il en couterait pour atteindre l’objectif initial.

      Au final, vous n’avez rien à envier à l’auteur de livre intitulé « Mon combat ».

      • Très intéressant commentaire, extrêmement révélateur de l’état d’esprit des socialistes qui projettent leurs méthodes terroristes habituelles sur ceux qui ne partagent pas leur obsession ! Lire et relire REVEL qui avait bien décrit cette forme particulière du mensonge !

        Ce commentaire permet de comprendre la différence essentielle entre les constructivismes (socialismes) et la liberté. La liberté n’a pas besoin de crimes pour s’appliquer parce qu’elle est parfaitement conforme à la morale. Fondé sur le principe de non agression, la liberté est une règle de vie pour soi-même, non une contrainte qu’on chercherait à appliquer à autrui. En revanche, comme chacun le sait, pour se réaliser, le socialiste doit mentir, spolier, contraindre, rééduquer, éliminer, mépriser, jalouser, envier, arracher un espace vital… On le voit, aucune action sur soi dans le socialisme : l’autre, honni et haï, peu importe qui il est d’ailleurs, est l’unique objet de l’idéologie mortifère.

        Interdire le socialisme, c’est simplement interdire le vol légal en le sanctionnant pour ce qu’il est : un crime. Si malgré l’évidence de leurs crimes, quelques socialistes persistent à voler, ils finiront au gnouf pour les empêcher de nuire à l’épanouissement de la société humaine civilisée.

        Autrement dit, interdire le socialisme n’est pas interdire de penser le socialisme (perdez donc votre temps si cela vous chante, c’est votre problème) mais bien interdire sa traduction politique.

        Sans alternative, il convient d’interdire le socialisme.

        • Ah non ! Il ne faut pas en plus les faire passer pour des martyrs !
          Il faut démonter leurs arguments, responsabiliser et instruire les électeurs, montrer partout que les libéraux peuvent être plus humanistes, et laisser les gens choisir. A nous épuiser à lutter contre les erreurs, dont les causes possibles sont en nombre infini, nous ne luttons pas pour les bonnes idées, qui sont en nombre restreint.

          • La lutte des classes étant déjà une victimisation imaginaire, l’invention de martyrs tout aussi irréels ne changera rien à l’attrait du socialisme sur les esprits faibles mal éduqués.

        • « interdire sa traduction politique »

          Constitutionnellement, vous voulez dire ? Vous savez pertinemment que les barrières de papier n’ont jamais empêché quelque déviance politique que ce soit.

          Le contrôle du pouvoir passe obligatoirement par la pression directe du peuple sur le pouvoir.

          Interdire le socialisme est donc soit vain, dans le sens où vous l’entendez, soit une monstruosité, si on l’entend comme une politique d’Etat contre une idéologie. Dans les deux cas, ça implique que cette expression est bonne pour la poubelle.

          • « Le contrôle du pouvoir passe obligatoirement par la pression directe du peuple sur le pouvoir. »

            L’intuition logique (de ce cher Tocqueville) renforcée par l’expérience du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui montre que l’affirmation n’est pas exacte. Quelques minorités bien décidées finissent souvent par soumettre la population dans son ensemble, par abus de la force ou par le jeu d’une démocratie dévoyée, nécessairement dévoyée car le marché libre est la forme supérieure de la démocratie.

            Bastiat nous enseigne qu’il n’y a pas de meilleur moyen de contrôler le pouvoir politique que sa limitation stricte, d’abord dans ses moyens financiers. Trivialement, en limitant les dépenses publiques à un très faible pourcentage du PIB réel (marchand), l’économie sera mise hors du jeu démocratique dévoyé, réduisant drastiquement le champ d’action des politiciens, libérant la démocratie véritable.

            Certes, une constitution isolée n’y suffit pas. C’est un état d’esprit, tel celui qui inspira les Droits de l’Homme, commun aux démocraties libérales, qui permettra d’imposer cet objectif nécessaire et suffisant dans la période qui vient. Si à l’avenir les dépenses publiques dépassent ce seuil toléré, nous saurons d’avance, sans doute possible, que la politique proposée poursuit un but criminel, inhumain, immoral. Et nous serons dès lors fondé à nous y opposer par tous les moyens légitimes. Limiter strictement le poids des dépenses publiques revient à interdire la traduction politique du socialisme : c’est la légitime défense de la population libre contre l’oppression.

          • Au final, vous admettez que votre expression « interdire le socialisme » désigne un processus visant à modifier un rapport de force politique, tandis que la mise en place d’une interdiction est une action qui n’a -a contrario- de sens que dans un système où le rapport de force est parfaitement établi et favorable à celui qui veut interdire. I.e, cette expression est incohérente, et vous devriez cesser de l’utiliser, que ce soit pour éviter de vous faire traiter de nazi ou par simple souci de clarté.

            Du reste, une action menée contre des institutions est fatalement le fait d’une minorité, et illégitime jusqu’à preuve du contraire, soit jusqu’à réaction positive de la majorité de la population.

            Car une fois qu’on a foutu une institution en l’air, seule reste l’expression populaire pour contrôler la conformité des actions menées par rapport à la morale populaire, qui est la source fondamentale du droit et de la justice. Si une telle morale n’existe pas, des conflits et des séparations s’en suivront forcément jusqu’à ce que des nouveaux doublets (population/morale) dominantes se définissent sur chaque portion de territoire. Le dévoiement des institutions reflète le délitement des populations et de la morale. C’est tout le problème qui se cache derrière le « nous » que vous évoquez dans la phrase « nous serons dès lors fondé à nous y opposer par tous les moyens légitimes ».

      • En même temps, on a interdit le nazisme. A-t-on pour cela du mettre en place une politique d’extermination des nazis ?

        Maintenant, vu le contexte, ce serait certainement bien plus compliqué et aboutirait à des violences.

        • Interdire le nazisme (les groupuscules nazi, en fait) … oui on l’a fait, mais c’est le prologue de l’histoire. Le coeur du truc, c’est quand même le passage où les nazis ont été vaincus par les alliés. Avec la force des armes. En faisant des morts. Beaucoup.

      • On a bien interdit l’esclavage en France. Je ne me souviens pas qu’il ait fallu tuer des gens pour y parvenir.

        Mais bon, l’esclavage a été remplacé par le socialisme.

    • Quelques exemples, pour progresser.

      Interdire les dettes publiques est un bon début pour interdire l’expression politique du socialisme. Interdire la répartition comme on a déjà interdit les systèmes de Ponzi est un bon début pour interdire l’expression politique du socialisme. Interdire le monopole de l’assurance santé ou de l’assurance chômage est un bon début pour interdire l’expression politique du socialisme.

      Lorsqu’on réclame à juste titre la liberté d’assurance, on réclame précisément l’abrogation des monopoles publics, leur interdiction inscrite dans la loi. Il n’y a pas de demi-mesure en la matière : un monopole existe ou pas. Les trois exemples ci-dessus montrent que le socialisme existe à la condition de tolérer le vol, de se soumettre à son assujettissement, de tolérer le crime initial qui permet la mise en œuvre concrète du socialisme. Le socialisme est à la fois une violence et un dol. Comment peut-on justifier au niveau de l’Etat ce qu’on condamne communément au niveau individuel ?

      Affamer l’obèse, lui couper ses moyens financiers obtenus par la coercition et l’abus de pouvoir, comme Bastiat l’avait fort justement préconisé, revient à interdire la traduction politique du socialisme. Lorsqu’on préconise l’Etat minimal fermement contenu à son expression la plus réduite possible, on ne dit pas autre chose. L’idée d’Etat minimal régalien implique l’interdiction légale du socialisme dans sa traduction politique.

  • C’est surtout que Piketty, comme tout bon gauchiste qui se respecte, est un fieffé menteur : http://www.contrepoints.org/2011/06/16/30364-comment-thomas-piketty-a-manipule-ses-chiffres

  • Pour M. Le taxeur :
    Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, texte fondateur de notre république et inscrit dans la Constitution de 1958 :

    Article XIII
    Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.

    Ce qui se traduit par :
    L’impôt ne sert que pour permettre à l’Etat d’assurer sa mission de défense du droit à la Sécurité, à la Propriété, à la Liberté et à la Résistance à l’Oppression.
    Tous les citoyens paient l’impôt et ils paient tous le même montant en % de leurs revenus. Donc ils paient tous le même %.

    Donc à contrario des socialistes : l’impôt n’est pas et ne peux pas être une machine « égalitariste » à redistribuer les richesses. Il ne peut pas non plus être progressif !!!

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