Qu’est-ce que le mouvement libertarien en France ?

Contrepoints proposait il y a quelques jours un article qui passait en revue cinq idées reçues concernant les « libertarians ». Les critiques concernent-elles aussi le mouvement libertarien francophone ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Gadsden flag étonné

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Qu’est-ce que le mouvement libertarien en France ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 août 2013
- A +

Contrepoints proposait il y a quelques jours un article qui passait en revue cinq idées reçues concernant les « libertarians ». Les critiques concernent-elles aussi le mouvement libertarien francophone ?

Par Stéphane Geyres.

L’article publié le 14 août par Contrepoints traite des « libertarians » aux États-Unis, mais sa traduction un peu rapide me donne l’occasion de clarifier et l’usage de ce terme et certains des concepts qu’on lui associe, ici comme là-bas.

Le terme de « liberal » est connu pour avoir été peu à peu galvaudé aux USA et aujourd’hui être synonyme de « gauchiste » ou « leftist ». De ce fait, s’est développé peu à peu le terme de « libertarian » pour reprendre la place des concepts libéraux classiques. Ce mot n’est donc pas prima facie le strict équivalent de notre « libertarien » français, concocté par Henri Lepage pour embrasser minarchistes et anarcho-capitalistes.

Là où cela devient croustillant, c’est qu’en plus, de grands auteurs jouent avec les termes et sont souvent mal compris. On pense ainsi à Murray Rothbard qui ne parle jamais que de « libertarian » pour évoquer les libéraux – jusque-là tout va bien – mais ce faisant pour exprimer le seul libéralisme possible pour lui, c’est-à-dire l’anarcho-capitalisme. Là, j’en vois qui rigolent moins, mais ce sont bien sûr ceux qui n’ont pas compris le libéralisme. La lecture de cet article mérite, et je vais m’y essayer, d’être faite avec ces différentes nuances en tête.

Pour revenir donc à l’article, il commence par tenter de récuser comme premier point que les libertariens sont un groupe marginal de « hippies de droite », terme dont Ayn Rand nous aurait affublés. Et d’expliquer que « suivant les sujets, les libertariens sont aussi souvent d’accord avec les gens de droite qu’avec ceux de gauche » et que même « il y a des libertariens dans tout le spectre politique et dans les deux principaux partis ». Aïe. Pas d’accord.

On constate en effet en France qu’il y a des gens qui se disent libéraux et qui avancent, affichent des sensibilités de gauche comme de droite. Il y a les Libéraux de Gauche, Alternative Libérale a été à un centre plutôt gauche avec son chèque éducation et à l’inverse le PLD est plutôt dans la mouvance UDI-UMP, donc vaguement à droite. Reason, la revue ayant publié l’article original, aurait donc raison : en France aussi il y aurait des libéraux un peu partout sur le spectre.

Mais quand on parle en France de libertariens, c’est pourtant une autre histoire. Car un libertarien, ça pose avant tout la propriété privée comme valeur de base. Bien sûr, il y a aussi le principe de non-agression, mais in fine, pas de liberté ni de fonctionnement social sain sans une propriété privée mise à un niveau quasiment sacré. Et je ne parle pas de l’État. Dès lors, les impôts et autres fantaisies fiscales sont bannies. Et donc des concepts comme le chèque éducation ou le revenu universel deviennent impensables car supposant un financement par la fiscalité – ou par l’inflation, autre mode de fiscalité. Il est donc difficile d’être libertarien et de gauche. Rothbard ou Hoppe je pense le diraient : être libéral et de gauche, c’est une illusion, une plaisanterie.

L’article continue avec comme second point de débat que « 2. Les libertariens ne prêtent aucune attention aux minorités ou aux pauvres ». Il est dommage que le texte sur cette partie soit assez confus et manque en fait complètement sa cible. Il part sur des considérations gauchisantes – tel le fameux chèque éducation – pour tenter de montrer que les libertariens ne sont pas que de simples égoïstes de droite, mais oublie rien de moins que l’argument principal.

Car lorsque Ayn Rand – et dieu sait que je ne porte pas spécialement cet auteur dans mon cœur – fait dire à John Galt « je ne vivrai jamais pour le compte d’un autre », elle véhicule par cette phrase toute la logique économique et morale libérale. Et celle-ci explique très bien que la meilleure façon de s’occuper des pauvres, c’est de leur offrir une société dont les conditions leur permette de se prendre eux-mêmes en charge, avec succès. Et de même, lorsque Rothbard et Mises construisent toute la théorie autrichienne d’économie, ou Bastiat avec « ce qu’on ne voit pas », ou encore Hazlitt et son économie en une leçon, ils passent leur temps à mettre l’accent sur le consommateur, c’est-à-dire le peuple.

Le libéralisme repose sur le capitalisme pur, sur l’idée que le rôle du marché est précisément de récompenser par le profit l’entrepreneur qui aura servi le plus grand nombre, sur l’idée que le progrès économique qu’apporte la liberté se traduit par une baisse des prix et une hausse de la qualité inéluctables qui profitent au plus grand nombre. Et de plus, la charité, seule vraie forme de solidarité, est omniprésente chez les libertariens. Mais bien sûr aussi, que ceux qui sont pauvres parce qu’ils ne s’investissent pas dans la société n’ont que ce qu’ils méritent.

Ensuite, nous avons droit à un « le libertarianisme est un club réservé aux hommes » assez imbécile mais qui est en effet une critique que nous avons souvent à subir. L’article rappelle avec justesse le rôle clé de certaines femmes, aux États-Unis. En France, je me bornerai à constater que les membres les plus actifs de notre Mouvement sont particulièrement équilibrés entre les deux sexes.

La critique suivante prétend que « les libertariens sont pour la drogue, pour l’avortement et contre la religion », en gros que nous serions libertins ou libertaires. Ce serait bien sûr ne pas comprendre la différence profonde qu’il y a entre autoriser et promouvoir. Ou entre admettre pour les autres sans pour autant pratiquer soi-même. Le libertarien considère qu’il n’a rien à interdire à quiconque tant que cela ne remet pas en cause ses propres droits de faire, lui aussi, ce que bon lui semble.

De plus, il y a des sujets ouverts, insolubles même, comme l’avortement et l’euthanasie, mais qui trouvent chez les libertariens une solution simple de par justement le droit de chacun de pratiquer comme il lui sied.

Il y a cependant une limite pratique à ce raisonnement, parfois compris de manière un peu simpliste par de nombreux libéraux qui pensent pouvoir se définir ainsi comme des gens structurellement tolérants envers autrui. Ils oublient que la société libertarienne est une société entièrement privée, où aucun espace n’est public et donc où chacun à chaque instant est soumis certes au droit naturel, mais aussi aux règles posées par le propriétaire de l’instant.

Et s’il est possible que, comme sur les routes actuelles, tout le monde puisse circuler librement sur certains espaces, puisse s’exprimer sans contrainte, il est tout aussi possible qu’au contraire, les propriétaires décident de faire le tri. Et n’autoriser leurs routes ou leurs espaces qu’à de riches blancs ou qu’à de belles dames parlant anglais, ou autres…

La libre circulation, la liberté d’expression et la tolérance sont donc des chimères de libéraux qui sont restés à gauche. Pour être plus juste après cette phrase volontairement un peu choc, ces libertés ne sont pas acquises dans la société libre, elles peuvent exister à conditions que le marché et l’ostracisme les exigent et poussent les propriétaires à la tolérance. Même en société libre, la liberté reste un combat de chaque instant.

Enfin, la dernière critique évoquée par l’article est plus spécifiquement américaine, elle avance que « les libertariens détruisent le Parti Républicain ». C’est une bonne nouvelle, pour les Américains certes, mais aussi pour les libertariens partout en Europe. Les libertariens américains ont plusieurs dizaines d’années d’avance sur nous. Ron Paul et maintenant son fils Rand font un travail extraordinaire pour diffuser le message de la liberté et voilà qu’enfin celui-ci fait bouger les lignes.

En France, nous n’en sommes pas là, nous en sommes même loin. Pourtant, notre test à Villeneuve sur Lot l’a montré : il y a des milliers de libertariens en ce pays, qu’il faut aller chercher et convaincre de se battre. Et les libéraux qu’on dira « classiques » ne sont même pas capables de se mobiliser sur de telles actions, encore moins de venir nous soutenir – à de rares mais positives exceptions près, que je salue. Comment dès lors compter sur des libéraux « mous » qui n’osent pas attaquer le système de front et pour ce qu’il est vraiment, mais visent plutôt une prise de pouvoir à leur profit ?

Les libertariens ne sont pas des hurluberlus, pas des extrémistes ni des libertaires aux mœurs décadentes. Nous sommes simplement les porteurs exigeants d’un message de liberté comme seule solution inéluctable à la survie riche et pacifique des hommes sur cette Terre. Bien sûr, notre radicalisme fait mal aux privilégiés en place, nous mettons le doigt sur les archaïsmes et les aberrations du système et les résistances sont fortes. Mais quiconque a un soupçon d’honnêteté intellectuelle et d’intégrité morale ne peut que nous rejoindre. Et balayer avec nous ce système qui fait obstacle à la société de demain. Pour le reste…

Voir les commentaires (29)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (29)
  • Attention à la classique confusion « de gauche = collectiviste ou interventionniste », cf. le tract de la FGTB -la CGT belge- des années 50 criant au scandale contre la saisie par l’Etat de leurs arrangements d’épragne mutuelle en place pour les pensions des travailleurs. Il fut un temps où les travailleurs socialistes ne répugnaient pas à s’organiser par eux même, en dehors de l’Etat, et protestaient quand l’Etat faisait main basse. L’idée de gauche relève plutôt de la résistance aux abus de pouvoir, et la dégénérence totale de la gauche en direction du tout-Etat (comme de la droite, ne faisons pas de jaloux) trahit complètement cette aspiration.

    • Je t’accorde la nuance Nick, c’est juste, il est clair que pour moi, je prends « gauche » pour ce qu’elle exprime a ce jour, c’est a dire le collectivisme.

      • Bien entendu, je l’avais bien compris comme ça. J’ai juste mis ma remarque pour ne pas perdre de vue que la sensibilité de gauche (au delà du paysage des partis actuels) n’est pas par définition fermée à l’auto-organisation, et c’est à ne pas perdre de vue dans nos efforts de persuasion.

        • Je souscris entièrement à tout ce qui précède.

        • Je ne crois pas qu’on puisse faire l’économie de l’égalitarisme, dont l’obsession des minorités ou le décadentisme sont deux expressions.

          Le tempérament de gauche voit la justice dans l’égalité, mais pas du tout dans la contrainte.
          Le tempérament de droite la voit dans l’absence de contrainte (la répression visant à empêcher les uns de contraindre les autres), mais pas du tout dans l’égalité.

          C’est donc une question de tempérament plus que de sociologie.
          Les socialistes se recrutent non parmi les minorités, mais parmi ceux qui se soucient d’égalités entre groupes.

          Ainsi, les socialistes son soucieux de pemettre aux homosexuels () à quand les polygames?) de transmettre leur patrimoine comme les hétérosexuels; alors que les libéraux sont critiques de toute immixtion de l’État dans la sexualité ou les sentiments, et ne voient pas pourquoi on nous empêche de transmettre notre patrimoine à qui bon nous semble – notamment à une personne avec qui on n’a pas envie de coucher…

      • Mr Geyres vous ne sortez pas trop laminé de votre dernière campagne électorale ?
        je viens de lire que le mouvement libéral est pour l’abolition pure et simple de la TVA.
        Et vous, allez vous aussi vers cette proposition démagogique ?
        Si oui,comment faites-vous pour compenser financièrement le manque de recettes fiscales ?

    • Ce n’est que partiellement vrais, en fait les premiers socialisme (Saint-Simon, ou Auguste Comte) était pour un socialisme par l’Etat ce n’est qu’une infime minorité (partiellement Proudhon, qui va a certain moment, je dis bien a certain moment vouloir une auto-gestion.

      Mais si on approfondie l’autogestion en particulier si elle domine un territoire donné c’est une corporation, donc je ne suis pas persuadé que l’idée en soit est de gauche en tout cas socialiste.

    • Je ne crois pas que l’idée de gauche relève de la résistance aux abus de pouvoir, c’est plutôt le libéralisme donc la droite.

      La gauche relève de l’égalitarisme; les gens de gauche ne parlent que d’inégalités, et d’employer la contrainte pour les contrer.

      Les libéraux ne tiennent pas compte des inégalités mais combattent les contraintes.

      Un socialiste voit des inégalités intolérables et veut toujours plus de contraintes là où un libéral voit des abus de pouvoir et se fout des inégalités (même si par ailleurs, hors de toute contrainte, hors de la politique, il aura sans doute à coeur d’aider autrui à progresser).

      • Tout à fait d’accord. La T.V.A en tant qu’impot sur la consommation est à la rigueur un des façon les moins sottes de lever une taxe. Mais vous touchez là, Fucius, au sacro saint cathéchisme qui donne « un bon état est un état mort et sa garniture de « pas d’impot ». Utopie des genres , quand tu nous tiens. Je maintiens du reste, sur LA FORME et non le fond que l’argument en point numero 3 (cf: on dit qu’il n’y a pas de femmes) et sa réponse « toi, même tu sais » est…. Comment dire…. euh, vraiment geyresienne par sa source.

  • « Ils oublient que la société libertarienne est une société entièrement privée »

    Pas complètement, c’est le cas pour les libertariens anarcap mais pas pour les libertariens minarchistes.

  • Cet article à pour moi un gros défaut : adopter un système de définition statique, donc (AMHA) non libéral. Pour moi le libéralisme est une aspiration vers « plus de liberté », compte tenu de la situation actuelle, bien plus qu’une aspiration à atteindre une cible définissant un idéal de liberté statique dont on se satisfera.
    Par conséquent je ne jugerait pas la mise en place de (par exemple) des chèques-éducation par rapport à un idéal abstrait de société parfaitement libérale ou libertarienne, mais par rapport à la situation actuelle. Hic et Nunc, ce serait un progrès libéral / libertarien, donc une excellente mesure, même si on aurait pu préférer une disparition pure et simple du financement et du contrôle étatique de l’éducation.

  • « Le seul libéralisme possible, c’est-à-dire l’anarcho-capitalisme. Là, j’en vois qui rigolent moins, mais ce sont bien sûr ceux qui n’ont pas compris le libéralisme. »

    Ah oui, c’est du très haut niveau. Pour ma part je préfère me référer aux classiques, Hayek, Bastiat, Aron… plutôt qu’au sieur Geyres pour définir ce qu’est le vrai libéralisme.

    • @ LL : techniquement, Bastiat fut (avec de molinari) le premier anarcho capitaliste.

      « L’état, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde cherche à vivre au dépens de tous les autres ».

      Par cette citation fameuse, Bastiat a « fondé » en quelque sorte l’anarcho capitalisme, même si son « fondement officiel » est attribué à Rothbard.

      Soyons logique, si vous êtes libéral, et si vous allez jusqu’au bout de la logique libérale, vous arrivez à l’anarcho capitalisme, seule doctrine libérale entièrement cohérente.

      Le minarchisme, par nature, n’étant pas entièrement cohérent (cf l’explication de rothbard sur le minarchisme de Nozick).

      En effet, comment proner que seule la concurrence est efficace pour fournir des biens et des services, et affirmer en contradiction que fournir des services de justice et de police ne peut être que monopolistique et étatique pour être efficace ?

      Contradiction inhérente au minarchisme.

      • Bastiat, qui prônait le financement public des voies de circulation et qui jugeait acceptable les droits de douanes pourvu que leur visée soient purement fiscale et non protectionniste, n’avait rien d’un anarcho-capitaliste. Relisez-le.
        Molinari c’est autre chose, je rejette d’ailleurs un certain nombre d’idées développées dans son oeuvre.

        Pour le reste, je ne suis pas minarchiste, je ne me sens donc pas concerné par vos invectives. Je note tout de même que vous citez l’efficacité (par rapport à quel but ?) comme justification ultime de l’anarcho-capitalisme, ce qui entre assez violemment en contradiction avec toute la philosophie rothbardienne.

        Puisqu’on semble être plus dans l’affirmation que dans le démonstration, j’y vais moi aussi de mon avis personnel : l’anarcho-capitalisme me semble être la plus grotesque et la plus absurde de toutes les hérésies libérales. Soyons logique : si vous êtes libéral, et si vous allez jusqu’au bout de la logique libérale, vous arrivez au libéralisme classique, seule doctrine libérale entièrement cohérente.

      • « Contradiction inhérente au minarchisme » : la contradiction n’est qu’apparente. Il est des choses qui n’ont pas de prix, selon l’expression commune, ce qui signifie que le marché libre est impuissant à leur déterminer un prix et une quantité. Par conséquent, ce qui relève de l’Etat minimal est exclusivement ce qui ne peut être résolu par l’échange volontaire, à savoir quelques très rares fonctions régaliennes (police, justice, armée, et quelques réseaux pour simplifier) et toute intervention de l’Etat au-delà de ces fonctions est illégitime. Par exemple, la monnaie n’est clairement pas une fonction régalienne puisque son prix et sa quantité sont aisément déterminés par le marché libre dans le cadre de l’échange volontaire. L’anarcho-capitalisme, c’est la confusion entre échange volontaire et échange contraint, en se disant « peu importe, c’est quand même de l’échange ». L’anarcho-capitalisme, c’est la promotion en creux d’un nouvel Etat obèse à venir, car la nature a horreur du vide et il ne se passera pas longtemps avant que l’Etat réapparaisse sous une forme ou une autre (mafieuse, corporatiste, féodale…) à une échelle différente. L’Etat minimal régalien a aussi pour objet d’empêcher que l’Etat obèse (socialiste) ne surgisse, en occupant fermement la place.

      • Stéphane,

        « Le minarchisme, par nature, n’étant pas entièrement cohérent (cf l’explication de rothbard sur le minarchisme de Nozick). »

        Le libéralisme est de ne pas contraindre les individus. Pour contraindre, cela suppose au préalable que l’individu ait un choix possible.

        Pour la sécurité par exemple, il ne s’agit pas de choisir une agence de sécurité ou pas d’agence du tout (car « tous les hommes sont bons » n’existe pas et l’autodéfense est très limitée). Il n’y a donc pas d’autre choix que d’avoir une agence de protection (sauf à vivre sur une île déserte).

        Dans ce cas, selon Rothbard, les individus devraient pourvoir choisir leur agence de protection. Nozick a très bien montré que dans un monde anarcap les agences privées de sécurité se regrouperaient en un monopole d’agence de sécurité.

        Il n’est en effet, pas possible de déterminer le prix des prestations de sécurité dans la mesure où il est impossible de savoir où, quand et quel quantité d’agents seront nécessaire pour satisfaire un besoin de protection.

        Il n’y a donc pas d’incohérence là où il n’y a pas de choix possible pour la protection des droits individuels.

        • De toute façon cette histoire de cotisations à une agence de sécurité est purement et simplement délirante. L’univers de pensée des anarcaps, c’est une univers où, par axiome, tout s’achète (même et surtout la sécurité) et tout le monde est riche, d’où le corollaire immédiat que la violence est purement et simplement inutile, donc éradiquée. Mais c’est purement tautologique.

      • Et celle-là, de Bastiat aussi :

        « Quant à nous, nous pensons que l’État, ce n’est ou ce ne devrait être autre chose que la force commune instituée, non pour être entre tous les citoyens un instrument d’oppression et de spoliation réciproque, mais, au contraire, pour garantir à chacun le sien, et faire régner la justice et la sécurité ».

        C’est la le discours d’un anar-cap avant la lettre ? C’est sommes toutes très différent de Rothbard, non ?

    • Carrement, plussoie, forcement. Si on doit en plus se restreindre à ce que d’aucun auraient compris, on est pas rendu ma pov lucette

  • Des femmes chez les Libertariens? OU ?????? Debarasser d’un revers de main l’argument point numero Trois « les femmes » « ont (les libertariens) en somment « pourvus »…. Je me gausse. Chez les libéraux, à la rigueur, mais force est de constater la GROSSE tendance à l’homme peri Urbain, cadre ou assimilé.

  • « [..]comme seule solution inéluctable à la survie riche et pacifique des hommes sur cette Terre. »

    « La libre circulation, la liberté d’expression et la tolérance sont donc des chimères de libéraux qui sont restés à gauche. Pour être plus juste après cette phrase volontairement un peu choc, ces libertés ne sont pas acquises dans la société libre, elles peuvent exister à conditions que le marché et l’ostracisme les exigent et poussent les propriétaires à la tolérance. »

    J’aimerais bien savoir pourquoi, dans une société anarcap, la liberté de circulation pour tous et la liberté d’expression pour tous seraient moins inéluctables que la prospérité pour tous. J’avoue qu’en l’état, il s’agit pour moi d’une preuve flagrante de l’incohérence et de la
    dimension tautologique du discours anarcap.

  • « La libre circulation, la liberté d’expression et la tolérance sont donc des chimères de libéraux qui sont restés à gauche. »

    Désolé d’être aussi brutale, mais tout raisonnement qui mène à des conclusions aussi scélérates ne peut que reposer sur des fondements pourris.

    Je m’efforcerai de rester à l’écart de tout ce que lit ce monsieur qui n’a pas l’air de prendre régulièrement ses médicaments.

  • « personne ne perd d’autre existence que celle qu’il vit et ne peut pas davantage en vivre une autre que celle qu’il perd »

    « ..préserver l’égale liberté d’expression »

    « laisse l’opinion à la porte; tu seras délivré.
    Qu’est ce qui t’en empêche? »

    Ayn Rand? Non; Marc Aurèle

  • La propriété comme valeur sacre au dessus de tout le reste? Donc c’est une pensée bien encrée à droite.

    Les routes seraient privées? Imaginez que chacun mettent ainsi son petit péage sur son petit tronçon de route, vous imaginez le bordel?
    Ça ne tiens pas 5 minutes votre truc, vous y croyez réellement?

    Votre pensée au nom de la liberté fait l’impasse sur la nature profonde des Hommes. A savoir le pouvoir, quel est sa place?
    L’histoire est écrite par les conflits de pouvoir et la lutte pour son accaparement par certains.
    La pensée que vous décrivez ignore totalement ce fait en donnant en plus les moyens aux individus d’abuser de leur pouvoir sur les autres. A savoir par la sacralisation de la propriété privée. Ne vous fatiguez pas à la sacralisé, c’est la première chose qui a été écrite dans toutes les constitutions du monde. L’abus de la propriété privée pose la plupart des problèmes que nous connaissons.

    Vous proposez une vision ultra individualiste de la société, appuyée par les écrit de Rand alors que la nature biologique des homme la contredit même ne serait ce que dans le couple et la famille qui, il semble important de vous le préciser sont des cercles hautement collectivistes. Vous avez une famille? Si oui, votre propre mode de vie est contraire aux principes que vous énoncez.

    Qu’adviendra t’il lorsqu’une personne dans ce monde sans entité publique et collective, aura acquis tellement de pouvoir qu’elle en abusera sur les autres. Prenez une personne excessivement riche par exemple. Si il possède toutes les route de France et en interdit la circulation, ou se trouve votre liberté à aller ou bon vous semble? Ca ne fait pas partie des liberté fondamentales peut être?
    Ou une fois que tout le monde sera bien divisé chacun dans son petit coin, qu’est ce qui empêchera le premier idiot venu de lever une armée et de vous prendre tout?

    Le « problème » de l’état tant décrié n’est pas son monopole, c’est avant tout son gouvernement. Il est à craindre des gouvernement oligarchiques ou un petit nombre abuse de tous mais qu’en est il des gouvernement démocratiques ou chaque homme possède autant de pouvoir que son voisin?
    (merci de ne pas comparer les régimes actuels ne serait ce qu’a un semblant de démocratie ce n’en est pas)

    Dans votre vie de tous les jours je suis certains que vous cotisez auprès d’une mutuelle santé. Or c’est complètement collectiviste comme entité. La mutualisation du risque, c’est collectiviste, et vous le faites comme tout le monde.
    Que reprocher à la sécurité sociale qui est une mutuelle universelle à but non lucratif? Elle fonctionne exactement comme une mutuelle privée mais ne fait pas de profit. Elle est donc de ce fait moins chère en plus.

    En conclusions, la pensée que vous décrivez n’existe pas et vous même ne la faites même pas vivre. A quoi cela sert il? Elle est même contre votre propre nature. Il ne suffit pas de placarder le mot liberté partout et à toutes les sauces pour la voir apparaître.
    Bref, vous allez dans le mur. J’espère que vous en prendrez conscience.

  • Petite question peut être pas si bête que cela : qui finance les routes, les tunnels ou les ponts (que tout le monde emprunte, riche comme pauvre, valide comme invalide, parents comme célibataire, groupes ou personne seul, entrepreneurs comme salariés ou chômeur qui va à un rendez vous d’embauche, croyants comme incroyants) chez les libertariens puisqu’il n’y a plus d’impôts et plus d’état (sauf si j’ai bien compris pour la justice et la sécurité). Devra t’on payer une dime au seigneur local ou installer des péages gérés par les villes ou des « clubs de bienfaiteurs/entrepreneurs » ?.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La démocratie libérale est un régime politique jeune et fragile. Elle commence véritablement à se concrétiser à la fin du XIXe siècle, et n’existe que dans une trentaine de pays dans le monde. Le primat de l’individu constitue son principal pilier qui est d’abord politique : garantir les droits naturels de l’Homme (la vie, la propriété, la liberté, la vie privée, la religion, la sécurité…) et limiter l’action de l’État¹.

La propriété de soi d’abord, la propriété des choses par le travail ensuite, la pensée critique (libre examen), la t... Poursuivre la lecture

Peste et famine vont sévir, le délire ultralibéral anéantir les acquis sociaux, et les sauterelles ravager les cultures. C’est, à peine caricaturé, la réaction de la plus grande partie de la presse française (notamment Ouest France, FranceTVinfo, France24, LaTribune, Alternatives économiques...) à l’arrivée au pouvoir, le 10 décembre, en Argentine de Javier Milei, élu sur un programme libertarien, c’est-à-dire de réduction drastique du rôle de l’État sur les plans économique et sociétal.

Le récit dominant en France serait que l’économi... Poursuivre la lecture

Le libéralisme classique français a été porté par des auteurs presque exclusivement masculins, et qui pour certains des plus fameux (Turgot, Bastiat, Tocqueville) n’ont pas laissé de postérité : ce qui devrait engager à ne pas rechercher leur opinion sur la sexualité. C’est pourtant ce que je ferais, et la démarche n’est peut-être pas vaine.

 

Les premières conceptions religieuses

Aux premiers âges de l’histoire de l’humanité, la sexualité, incomprise, est déifiée : des autels sont dressés devant des pierres d’apparence ph... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles