Lettre ouverte d’un Suisse à l’ambassadeur de France Michel Duclos

Monsieur l’ambassadeur de France, nous n’avons de pas de problème avec la France. C’est votre gouvernement qui a un problème avec nous.

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Lettre ouverte d’un Suisse à l’ambassadeur de France Michel Duclos

Publié le 20 juillet 2013
- A +

Monsieur l’ambassadeur de France, nous n’avons de pas de problème avec la France. C’est votre gouvernement qui a un problème avec nous.

Par Philippe Nantermod, depuis la Suisse.

Monsieur l’ambassadeur,

Après vous avoir entendu et lu [1], sauf votre respect, permettez-moi de vous dire que vous vous trompez lourdement à propos de la Suisse.

Les Romands n’ont pas de problème avec la France. Votre grand pays, nous l’apprécions. Combien de mes compatriotes partent chaque année le visiter ? Nous sommes particulièrement friands de ces séjours parisiens que votre TGV nous offre. Votre culture constitue la nôtre, nous regardons vos chaînes de télévision et lisons vos journaux. D’une manière générale, les Suisses romands connaissent bien votre pays, son économie et sa vie politique. Mais, comme dans les accords internationaux qui nous lient, il n’y a pas de réciprocité.

A contrario, il est vrai que les Suisses romands connaissent un sentiment désagréable vis-à-vis de votre gouvernement [2]. Comment l’expliquer ? Vous souvenez-vous des paroles de votre ministre du « redressement productif », Arnaud Montebourg ? Vous rappelez-vous que votre ministre du développement nous a placé sur une liste noire des paradis fiscaux à la fin mai ? Que dire des propos condescendants, proférés à chaque raout de vos G8, G9, G10, nous accusant peu ou prou de puiser notre niveau de vie dans le racket des économies européennes ?

Monsieur l’ambassadeur, je n’ai pas de leçon à donner à votre pays. Je rappelle toutefois que la France n’a pas été capable d’équilibrer ses budgets depuis 1976 et que c’est à grands coups de dévaluations monétaires que vous avez définitivement ringardisé vos industries. Aujourd’hui, le premier secteur économique de France, c’est la fonction publique.

La Suisse n’est pas un coffre-fort pour les fraudeurs. La Suisse est un de vos amis qui offre quotidiennement 137 000 emplois à vos ressortissants frontaliers et qui présente une balance commerciale en votre faveur. J’aime les Français comme des cousins, pas comme des pères la morale.

Venons-en à la fameuse convention sur les successions. Vous affirmez qu’elle ne nous est pas imposée. Quelle interprétation créative de la situation. Le gouvernement que vous représentez a voulu dénoncer unilatéralement une convention en vigueur depuis 1953. On a connu mieux comme acte d’amitié internationale. La convention de remplacement « proposée » s’avère totalement déséquilibrée, ne prévoyant des avantages que pour votre gouvernement. Au lieu de la sélection d’un lieu d’imposition, l’accord introduit la notion de la « nation la plus spoliatrice », en d’autres termes, peu importe le lieu de situation des biens, du défunt ou des héritiers, c’est l’État qui prend le plus qui se sert, concept étatiste assez déconcertant.

Vous avez aussi utilisé la formule inexacte qui laisse penser que la convention avait pour seul but d’imposer les Français résidant en France, oubliant ouvertement que 180 000 Suisses en feraient les frais.

Personne ne conteste le droit de la France de dénoncer la convention de 1953. Nul n’est forcé de se montrer courtois dans ses relations internationales, certains de vos ministres l’ont bien compris. Toutefois, si une telle éventualité devait se produire, avec mes modestes fonctions politiques, je vous promets que je m’engagerai pour que nous mettions aussi un terme à toute entraide administrative en matière successorale. Chacun sa fiscalité, et les vaches seront bien gardées.

En vous remerciant de l’attention que vous portez à la présente, je vous prie de croire, Monsieur l’ambassadeur, à l’expression de mes salutations distinguées.


Sur le web.

Notes :

  1. Pour lire et écouter : cliquer ici et .
  2. À en croire les sondages, c’est aussi le cas de plus de 70% de vos compatriotes.
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  • Ce gouvernement incapable de faire les réformes nécessaires, courant après l’argent de ces concitoyens comme un proxénète celui de ces gagneuses. Commence sérieusement à nous fatiguer!!! J’ai de la famille et des amis en France raison pour laquelle je ne ferais pas l’amalgame entre les français et leur gouvernement. Si ce n’était pas le cas je boycotterais définitivement ce pays.

  • Je ne pense pas que le gouvernement de la France aurait osé faire ceci avec un pays bien plus important. Je trouve que c’est très mal placé de notre gouvernement de se permettre de critiquer la Suisse alors que la situation dans notre pays est bien pire.
    J’espère qu’on ne sera pas obligé d’arriver à un effondrement économique totale pour se rendre compte que l’on fait fausse route.

  • a quelques variantes techniques près, cette lettre pourrait être signée par n’importe quel autre pays.

    Quand la rage spoliatrice fait perdre jusqu’au sens du ridicule, on doit s’attendre à de très polies fins de non-recevoir.

    Actuellement, discussion en Belgique : après avoir fait ses délices de listes de clients volées à l’UBS, la France a balancé les noms belges qui y figuraient. La Belgique va-t-elle utiliser ses documents issus de vol et recel ? Ou a-t-elle encore le sens de la dignité qui a totalement disparu en France ?

  • Soutien total à nos Cousins, que dis-je, nos frères Suisses !
    Qu’ils pardonnent aux Français la bêtise crasse de leurs dictateurs énarques

  • Cela fait quand même un bout de temps que la France est détestée de ses voisins (ne pas gagner l’eurovision depuis 36 ans est révélateur, et on est quasiment classé dans les 5 derniers, c’est dire), et à raison en plus, les Français en générale sont xénophobes et les gauchistes c’est pire.

  • À bas les énarques ! À bas ce gouvernement incapable ! À bas bas hollande et ses sbires tout aussi stupides ! Nos cousins suisses, nous avons honte d’eux !

  • N’oublions pas que les frais pour dégager une valeur marchande sont trop souvent à charge de l’héritier ce qui fait que l’impôt est bien supérieur à la norme sachant que les systèmes suisse et français n’ont pas le même fonctionnement hypothécaire et les mêmes coûts.

    Devrait-on couper la poire en deux ?

  • Bravo cette lettre reflète exactement mon sentiment envers la France, je fais partie des 180’000 suisse qui vivent dans ce beau pays depuis bientôt 20 ans, et regrette les propos tenus par le gouvernement français à l’égard de la suisse. Ceux-ci sont honteux et choquant!
    J’aurais souhaité pour ma part, que le gouvernement suisse soutiennent un peu plus ses ressortissants (déclarés!) et habitants dans la zone du « grand Genève », et ne pas penser qu’à nous au moment des élections …. Car avec le climat détestable anti-frontaliers qui règne depuis plusieurs mois grâce au MCG notamment, traverser Genève en tant que suisse en ayant des plaques française n’est pas chose facile! De ce côté là, en tout les cas, je suis de tout coeur avec mes amis frontaliers…. Après tout ne sommes nous pas tous citoyens du monde?

  • Tres bon texte,tres courtois et pourtant tres clair ! (pardonnez le manque d’accent, je suis un francais en exil dans un pays qwerty).

    Pour avoir goute a la Suisse pendant quelques temps a la frontiere genevoise, je ne peux qu’encourager nos chers voisins a resister a ce gouvernement ephemere de pacotille ! Un succes comme celui de la Suisse, industriel et financier, ce se protege des jalousies socialistes.

  • excellent commentaire, mais gardons en tête que nous sommes en quelque sorte en guerre ici. Les droits démocratiques de bases sont bafoués par ceux qui sont au pouvoir et qui désírent y rester à n’importe quel prix.
    http://relativemoney.wordpress.com/2013/09/10/poland-and-the-private-pension-funds-or-the-blue-print-for-massive-private-asset-confiscation/

  • Les commentaires sont fermés.

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