Les génocides de Staline

L’historien Norman M. Naimark, spécialiste de la période soviétique à l’Université de Stanford, démontre – exemples à l’appui – que les assassinats de masse perpétrés dans les années 1930 en URSS sont des génocides.

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Les Génocides de Staline, par Norman M. Naimark (Crédits : L'Arche, tous droits réservés)

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Les génocides de Staline

Publié le 24 juin 2013
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Par Bogdan Calinescu.
Un article de l’aleps.

Les années 1930 en URSS sont connues comme des années de purges, de déportations et d’assassinats de masse sur tout le territoire.

Plusieurs historiens l’avaient dit et l’ouverture des archives le confirme. Les actions menées par Staline et ses sbires durant cette période relèvent bien du génocide dans le sens qu’il y a eu intention délibérée d’élimination d’une catégorie de la population.

Staline a ordonné la mort de 15 à 20 millions de personnes. Personne n’a fait mieux… Il prenait un malin plaisir à donner ces ordres d’élimination.

Il « agitait devant ses subordonnés la menace mortelle de la déportation, de la vie au Goulag et de l’exécution, guettant leurs réactions à ses provocations, à ses railleries et à son humour sadique. Parfois il leur tendait un piège, assistait à leur arrestation, leur faisait espérer une grâce, puis les faisait emmener pour être interrogés, torturés et fusillés. Il fit même emprisonner et déporter les épouses, les enfants, les frères et les sœurs de ses plus proches compagnons, observant le moindre signe prouvant qu’ils flanchaient du fait de la pression ».

Lorsque l’un des condamnés arrivait à se suicider (ce qui était déjà un exploit en soi) et laissait une lettre clamant son innocence, Staline prenait ce geste pour la meilleure preuve de culpabilité. Aucun historien ou biographe n’a vraiment réussi à remonter aux sources des penchants meurtriers de Staline. Certains ont invoqué son enfance assez brutale avec un père alcoolique qui le battait, d’autres sa vie « sentimentale » et la mort de sa première femme… Comme dans le cas d’Hitler, ce ne sont que des suppositions. Mais ce qui est sûr, c’est que Staline a bien appliqué à la lettre les préceptes de son mentor, Lénine. C’est celui-ci qui a été le grand ordonnateur des massacres de masses au nom de la « purification sociale ». Staline était bien considéré comme « le meilleur élève de Lénine ».

L’une des premières victimes de Staline a été le koulak. En russe, cela signifie « le poing » car le koulak était considéré comme un paysan avare qui refuse la collectivisation et s’oppose au régime soviétique. Staline ordonne leur extermination. Entre 1929 et 1932, quelque 10 millions de koulaks furent expulsés de chez eux. En 1930, 20 201 condamnations à mort de koulaks furent prononcées et en janvier 1932, près de 500 000 koulaks étaient morts dans les camps. Les koulaks étaient définis en termes de famille et non d’individus. Non seulement le chef de famille et sa femme étaient considérés comme des koulaks mais aussi tous leurs parents, jeunes et vieux ! Le statut de koulak était héréditaire. Aujourd’hui, de nombreux témoignages et documents montrent clairement que la déportation des koulaks vers le Goulag n’avait d’autre but que leur extermination.

De même, la famine provoquée délibérément en Ukraine en 1932-33 peut être considérée  comme un véritable génocide. Elle fit entre 6 et 8 millions de victimes choisies par Staline. À cela s’ajoutent les exécutions de masse et les déportations des populations d’origine « étrangère » établies sur le territoire de l’URSS. Polonais, Allemands, Coréens sont éliminés parce qu’ils sont étrangers. Le même sort fut réservé aux Tchétchènes, Ingouches ou Kazakhs. Durant la Grande Terreur de 1937-38, presque 700 000 individus furent exécutés ; ils étaient considérés comme des « ennemis du peuple ». Pourtant, ce terme n’entre pas (encore) dans la définition de génocide…

• Norman M. Naimark, Les génocides de Staline, L’Arche Éditeur, 2012, 144 pages.


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  • Les socialiste sont toujours les alliées des communistes, lisez j’ai choisi la liberté de krachenko et vous découvrirez les autres manipulations!

  • Le Fascisme guerrier nie l’internationalisme. Le communisme révolutionnaire prétend être « international » mais comme Hayek le démontre, sa tendance « naturelle » est nationaliste.

    Cette opposition un peu édulcorée se retrouve bien chez Le Pen et Montebourg… sans l’apologie directe de la violence, (mais les gros bras du syndicalisme et les Skins sont « compris » dans leur « combat » même si on les désapprouve évidemment).

  • Cet article m’a de suite fait penser à un article de Marianne « Vendée: pourquoi tant de haine » dont voici un extrait qui se rapproche de ce qui est développé par Bodgan…

    « La dissidence des Vendéens, c’est le combat du réel contre l’abstrait quand, au nom d’une liberté déracinée, on a voulu les priver d’une liberté concrète, essentielle : la liberté de conscience. C’est le combat contre cette tentative prométhéenne de fabriquer artificiellement un homme nouveau. Ici, les idéaux de 1789 auxquels ont cru les Vendéens, ces idéaux ont été dévoyés. Ici, on a tué froidement, massivement, au nom de la fraternité, et on a tué jusqu’au souvenir de ces tueries. »

    Cette question du « déni de mémoire » est essentielle et Alain Gérard pense ainsi que, dans le cas du massacre des Vendéens, « le déni précède le crime » : ce crime aurait été exécuté sans ordre formel mais il s’inscrirait à la suite de discours et de lois qui visaient à exclure de l’humanité les futures victimes : « Les Vendéens sont d’abord appelés « brigands », ce qui permet d’éviter de leur reconnaître une motivation religieuse ou politique. Puis on fait d’eux des « fanatiques », afin de se croire soi-même raisonnable, et des « aristocrates », afin de les confondre avec la caste que l’on exècre pour l’avoir naguère trop enviée.

    Lorsque, enfin, il est question de les exterminer massivement, ils sont qualifiés de « race rebelle » le 1er août 1793, puis ils deviennent le 31 décembre une « race exécrable ». […] Ainsi déshumanisés, les Vendéens ne sont plus que des « animaux à face humaine », pour reprendre l’expression de Camille Desmoulins. »  »

    Trotski, Lénine, Pol Pot et sans doute Staline ont tous étudié la Révolution Française et notamment la Terreur. Pol Pot qualifiait les opposants à son régime de « vendée ». Trotsky dans le Manifeste d’alarme de la IV° Internationale, dénonce « Un socialiste qui se prononce aujourd’hui pour la défense de la « patrie » joue le même rôle réactionnaire que les paysans de Vendée qui se précipitèrent à la défense du régime féodal, c’est‑à‑dire de leurs propres chaînes »

    Enfin, Lénine lui même dans son premier discours de 1917 se demandait « Où est notre Vendée ? ».

    Que ce soit sous Robespierre ou sous Staline, on extermina des populations pour « régénérer la race »… Il n’y a rien de mieux qu’une idéologie, un idéal pour justifier les exterminations de masse!

    • Staline était un braqueur de banque.
      Par contre les 3 autres Trotski, Lénine, Pol Pot sont venu à paris et ont été aidés par nos gochos de services

      • Staline était un bandit à la lumière de Robin des Bois.
        On ne reste pas à la tête d’un état sous une pression historique extrême comme il y eu entre 1914-1945, sans un minimum de conscience historique. Le mafieux aurait fuit ces responsabilités.

        Polpot est un complice de Thatcher et Nixon.
        Rousseau est autant une référence de droite dont extrême que de gauche. Sinon, ce sont les Vietcongs (les communistes) qui ont viré Polpot et sa clique. Ces derrières ont fuit en Thaïlande, où avec l’aide des fascistes thailanais au pouvoir et soutenu par l’Empire du Bien, ils ont continué leur guerre contre les rouges. Polpot ne se considérait pas communiste. C’était un nationaliste opportuniste qui a profité de la guerre du Vietnam et des bombardement américain au Cambodge contre les vietcong pour imposer sa guerre civile.

        A savoir :

        Chateubriand était également Rousseauiste.
        Malsherbe était Rousseauiste.
        Babeuf est Rousseauiste. Avec son camarade le matérialiste Sylvain Maréchal, ça fait le lien entre Diderot et Rousseau qui sont aussi deux grands amis (divorcés suite à des quiproquos personnels et non intellectuels).

        Staline a joué comme Napoléon Ier et Cromwell, le plus important des rôles historique dans cette guerre de trente ans.

        Sur les pseudo-génocides.

        La Vendée n’a rien d’un génocide. C’est un crime de guerre civile mondialisé où tous les partis sont mis en cause.

        L’Holodomor est une invention des nationalistes US-Ukrainiens. L’accusation de génocide est dite de « folle folie » par Alexandre Soljénitsyne. Pour représenter cette famine comme un génocide, les nationalistes usent de photos de la famines des années 20 et falsifie des documents. Ces falsifications de l’histoire est éduqué en Pologne, dans les pays Baltes et en Ukraine où ça accepte les manifestations au bon souvenir du III Reich et interdisent les manifestations de la victoire sur le fascisme.

        Sinon, on retrouve le même phénomène de famine dans les années 1890 généré par l’industrialisation du pays (produit agricole pour l’exportation afin de construire l’industrie, exode rurale important, ville surchargée, baisse de production agricole, climat peu favorable …etc). Dans les années 30, la famine à fait 2 millions de mort en Ukraine et 4,5 millions sur toute la zone.

        • Pendant l’Holodomor l’URSS battait ses records d’exportation de céréales notamment vers la future Allemgne nazie. Quant à Staline il etait un probable agent double de la police tsariste

    • « ce crime aurait été exécuté sans ordre formel » – ben voyons ! et le discours de Barrère ?
      Lénine a fait du tourisme génocidaire puisqu’il s’est rendu en Vendée pour comprendre nos talents.

      • Delenda Carthago. Le discours de Barère est une imitation de Caton. Un discours, très symptomatique de l’esprit de la Terreur, mais qui n’est pas un ordre formel, même si ce joyeux drille parle allègrement de « guerre d’extermination ».

        • A trop porter l’accent sur les crimes de Staline on facilite la stratégie des communistes en laissant penser que les crimes ont commencé et fini avec Staline.

          C’est Lénine, celui qui a sa rue dans toute municipalité communiste qui dit qu’il faut faire la révolution même si 80% de la population doit périr, Lénine, celui qui a sa rue dans toute municipalité communiste, qui ordonne la mise en place d’unités de la Tchéka chargées de tirer sur les soldats de l’Armée Rouge qui reculent, Lénine, celui qui a sa rue dans toute municipalité communiste, qui ouvre le Goulag et lui donne une extension et une cruauté comme la Russie n’avait jamis connu même du temps d’Ivan le Terrible, Lénine, celui qui a sa rue dans toute municipalité communiste, qui ordonne de réquisitionner tout le grain des paysans récalcitrants condamnant ainsi à mort non seulement eux mais leurs enfants. Les génocides ne sont pas l’apanage de Staline ils sont consubstantiels au communisme et nos communistes front de gauchiste n’ont rien renié et n’ont rien désavoué. Mais ils sont des alliés respectables et il ne se forme aucun « front républicain » contre eux quans ils sont en position de se faire élire.

    • L’article tombe complétement dans la théorie du complot Judéo-Bolchevik où l’on fait passer Staline pour le diable qui seul a fauché des milliards d’individu ! Balaise le mec ?!

      Vous avez été biberonné avec de la coke ?

      Qu’est ce que la Terreur : un phénomène volutif ou un phénomène spontanée ?

      1_ Pour commencer par notre monde contemporain, ce n’est pas parce qu’il est commis aujourd’hui des crimes au nom de la liberté et de la démocratie sous couvert d’un discours de sainteté qu’il n’existe pas de Terreur.

      2_ D’autre part dans un contexte historique chaud-bouillant, faut-il dire que Roosevelt et Churchill appliquent la Terreur contre les Allemands pendant la seconde guerre. Les discours sont loin d’être des discours de sainteté mais plutôt d’éradication.

      Donc,… il y a un manquement d’abstraction et surtout de cadre historique dans cette article.

      Où sont les phénomènes historiques qui ont conduit à ce que vous dénoncez ?

      3_ Ce cadre est pourtant défini par Enzo Traverso comme guerre civile européenne (1914-1945 La guerre civile européenne) et comme guerre de trente par Arno J Mayer d’après Friedrich Engels (Les Furies : Révolutions française, révolution russe, La Solution finale dans l’Histoire, La persistance de l’Ancien Régime : L’Europe de 1848 à la Grande Guerre).

      Ils étendent le cadre trop restreint défini par Nolte (La guerre civile européenne : National-socialisme et bolchevisme 1917-1945) et Furet (Penser la Révolution française et Le passé d’une illusion).

      Il ne faut donc pas comprendre Terreur comme une volonté de quelqu’un mais comme un phénomène immanent ou spontané lié à cette sphère historique.

      Suite à ces études sur les révolutions et les réactions des uns et des autres, Lénine était tout a fait conscient de cette étape immanent à une révolution constituante.

      La terreur est d’abord chaotique ou anarchique comme on le constate avec des tribunaux et exécutions spontanées sur le front, puis enfin institutionnalisée avec des tribunaux militaro-révolutionnaires encadrés.

      La courbe des exécutions est fonction de l’intensité de la tension historique (cf p66 et diagramme °2 p 67 de Nonna Tarkjova, Les tribunaux militaro-révolutionnaires en Russie de 1918 à 1921 : La formation d’une violence institutionnelle in Michel Bertrand et al, Violence et pouvoir politique, Presses universitaires du Mirail, 1996).

      Le texte de Victor Danilov, Violence contre violence, la révolution paysanne en Russie, 1902-1922 est aussi éclairant et élargi le cadre historique défini par Nicolas Werth dans L’Etat soviétique contre les paysans et La vie quotidienne des paysans russes de la Révolution à la collectivisation, 1917-1939 (Bien que la collectivisation comme en Chine existait déjà depuis des siècles, donc le problème est loin d’être là).

      En 1921, « De nouveaux documents montrent à quel point la situation fut tragique : cette guerre opposa deux armées, composées toutes les deux de paysans, organisées de la même manière (avec des commissaires, des sections politiques, etc.), fidèles au drapeau rouge de la révolution, luttant « Pour la victoire de la révolution ! ». La guerre entre ces deux armées fut d’une extrêmes violence et se transforma en une véritable entreprise d’extermination réciproque. » (Victor Danilov, p157).

      4_ Bref un beau bourbier à la lumière de la guerre civile européenne de 1914-1945 pour reprendre le titre d’Enzo Traverso.

      Sinon, il y a un manque total de compréhension de la sphère historique qui vous conduit à dire des absurdités et des imbécilités.

      Mieux vaux balayer le devant de vos portes avant de critiquer celles des autres et de calomnier votre voisin.

      • Lemoine,

        Votre idéologie communiste vous pousse à faire preuve non seulement de mauvaise foi, mais surtout de malhonnêteté intellectuelle.

        Ça ne vous pose pas de problème de conscience de vouloir assumer l’héritage d’une idéologie qui a déjà fait 100 millions de morts ?

      • le totalitarisme (nazisme ,fascisme et communisme )est dérivée du socialisme.le parti nazi s’appelait national SOCIALISTE des ouvriers allemands, contrairement à ce que la plupart des gens pensent s’étaient un parti d’extreme GAUCHE (comme le fascisme et le communisme). Ce n’est qu’APRES la seconde guerre mondiale que l’on a dit que c’était d’extreme droite.Mussolini avant de fonder son parti fasciste a été rédacteur en chef d’un journal SOCIALISTE. LAVAL a été communiste avant la 2 guerre mondiale. Miterrand et son pere ont collaborer avec le régime de pétain. La tres grande majorité des collaborateurs en france étaient des gauchistes. En france, 80 % des colllabos venaient de la gauche. je vous conseille de lire Un paradoxe français, Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance de simon epstein

      • le communisme a fait plus de 100 millions de morts, c’est un fait

  • Durant la Grande Terreur de 1937-38, presque 700 000 individus furent exécutés ; ils étaient considérés comme des « ennemis du peuple »

    Rappelons que « la Grande Terreur » ne fut ni la seule, ni et loin, la plus importante campagne de liquidation. La différence c’est que pour la première fois elle frappait les communistes eux mêmes et non dans des noyaux marginaux comme les trotskistes mais dans les cercles des communistes « installés » ceux qui à la mort de Staline seront en mesure d’écrire l’histoire. Les autres, ces ukrainiens qu’on a délibérément fait mourir de faim par millions, ceux qui ont été arrêtés pour remplir un quota de gens à envoyer au Goulag, les deux cent mille morts du seul canal Baltique-Mer Blanche n’ont pas eu accès aux moyens pour faire publier l’histoire de leur martyre.

    • Et pourquoi les partis communistes ne sont-ils pas interdis ???

      • Il faut dire aussi que Parti dans les pays communistes post-féodaux et leurs annexes n’a pas du tout le même sens que parti dans nos pays occidentistes. Les fonctions sont aussi totalement différentes.

        le Parti s’apparente à une plateforme de commandement militaire ou un PC et non au parti politique du PC.
        Cela est d’autant plus vrai dans la période de la guerre civile européenne (1914-1945) et surtout dans les années 1930 et la guerre froide (1952-1984) surtout les années 1970. D’ailleurs, seuls les hommes de commandement étaient nommés Communistes comme on nomme Général dans le milieu militaire.

        Après la chute de l’URSS, le Parti est détruit ou plutôt bombarder par le néolibéral Boris Eltsine (ce qui a provoqué un millier de mort et ensuite des millions avec une augmentation astronomique de la mortalité suite à sa politique fidèle à Milton Friedman)

        Aujourd’hui, le parti communiste qui s’est constitué dans l’ex-URSS et les ex-pays de l’Est est de la forme d’un parti à l’occidental. Il n’a plus rien à voir avec le Parti. Il est de tendance socio-démocrate ou communiste à l’occidental.

        • Lemoine, ce n’est pas parce que la Russie est moins communiste qu’avant, qu’elle est un pays libéral pour autant…

          Néolibéral, ça ne veut rien dire !

          Si vous pouviez cesser un peu votre propagande communisto-mensongère, ça serait sympa. La Russie n’a jamais appliqué la politique de Milton Friedman. Ce n’est toujours pas un pays libre, ils sont classés 139 sur 180 : http://www.heritage.org/index/ranking

          • Boris Eltsine a appliqué la politique néolibérale définit par Friedman Milton. Ce qui a conduit à une chute de la démographie et une augmentation de la mortalité.

            « Yeltsin had assembled a team of economists devoted to free-market economics. They were admirers of the U.S. economist Milton Friedman and referred to in Moscow as the « Chicago Boys. »

            => http://www.fsmitha.com/h2/ch33-9.htm

            Contre ça, Alexandre Zinoviev a appelé à voter le parti communiste dans l’espoir que ces communistes « authentiques » sauveraient la sphère communautaire, base naturelle de cette société depuis des siècles. Or, Boris Eltsine a détruit cette base sociologique d’où la tragédie russe dans les années 90.

            Il y a eu libération de libéraux (ancien ponte du Parti et non parti) et de la mafia (économie « capitaliste » noir), et une fascisation de la société (nationalisme dans les différents états, racisme, discriminations…etc).

            Poutine a simplement stoppé les dégât de la politique libérale. Mais; il ne fait rien pour relever la société.

            Idem en Ukraine, ou la révolution orange a des conséquence démographique catastrophiques comme sa jumelle Russie. il y eu une déstabilisation de la sphère sociologique d’où des résurgence à Staline qui quand à lui n’a aucunnement détruit la sociologie naturelle de cette société séculaire, il l’a même sauvé.

            Crois tu réellement que les individus et les sociétés de la démocratie tocquevillienne ou démocratie totalitaire sont vraiment libres ? or, il n’y a liberté, ni égalité, ni fraternité. C’est la compétitivité et la soumission contre la coopératitivité.

            • expliquez moi pourquoi comme par hasard les pays qui s’en sortent le mieux sont les pays les plus libérales (autriche, pays bas,..) et les pays en crise sont les pays les plus socialistes socialistes (grece, espagne, france,..) . les pays dans le monde qui ont la meilleur situation économique et démocratique sont libéraux.

            • pourqu’il y ait le libéralisme, il faut avant tout chose qu’il y ait un état de droit. or la russie post soviétique n’est qu’une période de chaos où il n’y a plus de règle. osez prétendre que la russie post communiste (que ce soit avec poutine ou boris eltsine s’est complétement faux, renseignez vous. le néolibéralisme n’existe pas, le fait que vous parlez de néolibéralisme vous décribilse complétement.

            • la plupart de pays du monde sont socialiste à commencer par la france.

            • e vrai probleme est le capitalisme de connivence, c’est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques. le probleme de l’état est que contrairement à ce que croit tous les socialistes (de gauche et droite), ce n’est pas quelque chose de bien mais c’est un instrument aux mains de l’élite au pouvoir (ump et ps) qui s’en sert souvent pour ces propres intérets, pour aider ces copains. l’état francais aide les grandes entreprises à créer le monopole. les politiciens viennent presque tous de la fonction publique donc ils ne comprennent rien à l’économie. ce qui crée des richessses c’est l’entreprenariat, et ce qui crée les emplois c’est les pme pas les grands groupes. aujourd’hui, en france, la surtaxation et la surréglementation détruisent les pme et l’entreprenariat. il faut supprimer toutes les niches fiscales ( qui permettent aux grands groupes de payer moins d’impots), il faut arreter la surréglementation ( qui ne sert l’intéret que des grands groupes (qui font du lobbying pour avoir de la réglementation à leur avantage) et qui peuvent se payer des avocats pour détourner les règles à leurs avantages. plus la justice est complexe plus cela avantage les riches. il faut aussi arreter de sauver les banques et les multinationales avec l’argent du contribuable. en vérité ce qu’il faut c’est séparer l’état de l’économie, l’état doit s’occuper des fonctions régaliennes (éducation, sécurité, justice,…) pas de l’économie. les pays scandinaves séparent l’état de l’économie et ce sont les pays les plus égalitaires au monde. les pays qui font cela, sont les pays qui s’en sortent le mieux (autriche, pays bas,…). il faut réformer la fonction publique qui coute bcp trop chère et qui est très incompétente. la france est paralysé par la surrréglementation.

            • marrant, les pays les moins corrumpus sont les pays les plus libéraux.

            • la russie comme l’ukraine et bcp de pays de l’est vivent aujourd’hui sous oligarchie. cette oligarchie qui s’enrichit grace au capitalisme de connivence. cela n’a rien de libéral, il n’y a pas de libre marché car l’économie est controlé par des oligarches

            • le libéralisme est contre le nationalisme. le fn est économiquement tres à gauche. comparez leur programme économique avec celui du pcf des années 70. une bonne parti de son électorat est l’ancien du pcf (la classe ouvriere). le front de gauche a bcp de similitudes avec le fn.

            • le communisme ne marche pas et a fait plus de 100 millions de morts. le capitalisme a réduit ces dernières années de moitié la pauvreté mondiale. soutenir le socialisme ou le communisme est bcp plus stupide que de soutenir le libéralisme ou le capitalisme. la preuve que le socialisme ne marche pas est que bcp de socialistes eux meme l’ont reconnu et ont évolué vers la social démocratie voir maintenant vers le social libéralisme. http://loicgonsolin.politicien.fr/2013/07/05/716/
              http://www.contrepoints.org/2012/03/22/74166-la-pauvrete-recule-dans-le-monde-grace-a-la-liberte-economique

            • lla plupart des francais (surtout les antilibéraux) ne savent pas ce qu’est le libéralisme. qui ne défend pas les banques mais l’entreprenariat. je vous conseille de lire ces deux articles tres intéressants qui expliquent ce que c’est le libéralisme : http://www.contrepoints.org/2013/12/22/150897-quest-ce-que-le-liberalisme-2

            • lle socialisme est une philosophie de l’échec, le credo de l’ignorance et l’évangile de l’envie. comme disait churchill: » Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère. » L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Car, aujourd’hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d’autrui. Ce sentiment, on n’ose l’afficher, on se le dissimule à soi-même; et alors que fait-on? On imagine un intermédiaire, on s’adresse à l’État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: « Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons. le socialisme: Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, régulez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le. L’erreur fondamentale du socialisme est de caractère anthropologique. En effet, il considère l’individu comme un simple élément, une molécule de l’organisme social, de sorte que le bien de chacun est tout entier subordonné au fonctionnement du mécanisme économique et social, tandis que, par ailleurs, il estime que ce même bien de l’individu peut être atteint hors de tout choix autonome de sa part, hors de sa seule et exclusive décision responsable devant le bien ou le mal. L’homme est ainsi réduit à un ensemble de relations sociales, et c’est alors que disparaît le concept de personne comme sujet autonome de décision morale qui construit l’ordre social par cette décision. De cette conception erronée de la personne découlent la déformation du droit qui définit la sphère d’exercice de la liberté, ainsi que le refus de la propriété privée. En effet, l’homme dépossédé de ce qu’il pourrait dire « sien » et de la possibilité de gagner sa vie par ses initiatives en vient à dépendre de la machine sociale et de ceux qui la contrôlent ; cela lui rend beaucoup plus difficile la reconnaissance de sa propre dignité de personne et entrave la progression vers la constitution d’une authentique communauté humaine. le socialisme croit que la société est mécanique alors qu’elle est organique.

            • la crise de 2008 est clairement une crise de la regelementation financiere: Community Reinvestment Act, Freddie Mac et Fannie Mae qui garantissait les pret aux pauvres, Clinton qui voulait se faire reelire, puis Greenspan qui maintient les taux tres bas sur recommendation entre autre de Krugman, tout cela cree une bulle immobiliere qui debouche sur la crise des subprime. Ensuite, les Etats refusent de laisser les banques faire faillite, ce qui engendre une crise de la dette des Etats (deja bien trop grosses avant 2008).

            • L’URSS était un pays totalitaire et tenait grâce a un système ultra sécuritaire basé sur la terreur. Il n’est pas étonnant que le chaos soit survenus une fois ce système mis à bas.
              Une fois la morale détruite par presque 1 siècle de tyranie, l’anarchie ne pouvait que se transformer en chaos.
              Si l’on ajoute à cela une société civile qui n’a aucun capital et donc aucun pouvoir économique, la mafia peut régner sans concurence.

            • intéressez-vous à Muhammad Yunus et à Hernando de Soto Polar : Deux économistes qui ont démontré, de façon expérimental et concrète (avec le micro crédit en Inde pour le premier et dans les favelas pour le second), que seul le capital, le plus petit soit-il, peut permettre de sortir de la pauvreté.

          • Néolibéral ne veut rien dire. Ensuite ce qu’a appliqué Boris Eltsine n’a rien à voir avec la pensée de Milton Friedman. Ce n’est pas trois mesures qui s’apparente à du libéralisme dans un pays où règne la corruption qui peut permettre de dire que la Russie aurait appliqué une politique libérale.

            Ce n’est pas ça le libéralisme.

            Je comprends qu’en votre qualité d’inculte et de révisionniste, ça ne vous gêne pas d’affirmer des choses fausses, mais comme ça pour le futur, vous le saurez et vous aurez l’air un peu moins con, ça vous aidera à vous rendre crédible pour répandre votre venin communiste.

        • le pcf a eu des liens avec pol plot (responsable de 2 millions de morts).

  • « Si vous pouviez cesser un peu votre propagande communisto-mensongère »

    => Je pense que beaucoup de soit-disant communistes et speudo-communistes verraient une propagande libéro-mensongère dans mes théories sur le communisme alliant AZ et KM.

    • le totalitarisme (nazisme ,fascisme et communisme )est dérivée du socialisme.le parti nazi s’appelait national SOCIALISTE des ouvriers allemands, contrairement à ce que la plupart des gens pensent s’étaient un parti d’extreme GAUCHE (comme le fascisme et le communisme). Ce n’est qu’APRES la seconde guerre mondiale que l’on a dit que c’était d’extreme droite.Mussolini avant de fonder son parti fasciste a été rédacteur en chef d’un journal SOCIALISTE. LAVAL a été communiste avant la 2 guerre mondiale. Miterrand et son pere ont collaborer avec le régime de pétain. La tres grande majorité des collaborateurs en france étaient des gauchistes. En france, 80 % des colllabos venaient de la gauche. je vous conseille de lire Un paradoxe français, Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance de simon epstein. http://arbeitertum.wordpress.com/2010/10/11/warum-sind-wir-sozialisten/
      goebbeles explique pourquoi les nazis sont socialistes

    • rappelons tout de même la politique de grands travaux du 3ème reich: autoroutes, logements sociaux (oui, oui les mêmes qu’on voit pululler dans les communes en France), réfection des cantines ouvrières, loisirs de masse tel Paris-Plage etc… Le lancement de la filière automobile avec Volkswagen, telles les subventions que reçoit renault, avec des automobiles censées être accessibles aux plus pauvres…
      Le régime imposa la planification et une stricte autarcie obligeant les industriels à respecter des objectifs et à remplacer les produits d’importation par d’autres de moindre qualité made in Germany…pas loin de ce que prétend faire Mélanchon d’ailleurs.
      L’industrie fut complètement réorganisée par une série de lois, suivant un plan de remilitarisation. Cette politique s’est appuyée dès 1933-1934 sur une série de lois économiques qui favorisèrent la réorganisation complète de l’industrie, puis fut accentuée à partir de 1936 avec le lancement du plan de Quatre Ans confié à Hermann Göring. Celui-ci constitua le tout-puissant cartel des Hermann-Göring Reichswerke, devenu très vite l’une des plus grosses entreprises d’Allemagne puis, après la mise sous tutelle des industries des pays conquises, une des plus grosses du monde.

    • L’Etat nazi promulga une loi supprimant chomage et emprunta 1 milliard de marks pour refaire tous les bâtiments, c’est simple de donner du travail comme ça évidemment, il créa le livret de travail avec les administrations qu’il fallait. De manière générale la bureaucratie et son cortège de fonctionnaires grossit de manière exponentielle, le droit du travail et les compensations envers les travailleurs sont allés largement plus loin que ce que réalisa même le front populaire à la même époque en France.Au total le Front du Travail allemand a versé, de mai 1933 à la fin de l’année 1938, à titre d’assistance, une somme de 424 millions de marks.
      Les politiques sociales pour favoriser les ouvriers et les familles étaient très développées, se développèrent énormément de locaux sanitaires, l’apprentissage, les congés payés obligatoires etc…
      Bref du socialisme sur toute la ligne.
      Huit des dix points (du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels) ont été exécutés par les nazis avec un radicalisme qui aurait enchanté Marx. Seuls deux points n’ont pas été complètement adoptés par les nazis, à savoir l’expropriation de la propriété foncière et l’affectation de la rente foncière aux dépenses de l’Etat (point n°1 du Manifeste) et l’abolition de l’héritage (point n°3). Cependant, leurs méthodes de taxation, leur planisme agricole et leur politique concernant la limitation des fermages vont chaque jour dans le sens du marxisme

    •  » La lutte la plus forte ne devait pas se faire contre les peuples ennemis, mais contre le capital international. La lutte contre le capitalisme financier international était le point programmatique le plus important dans la lutte de la nation allemande pour son indépendance économique et sa liberté […]
      Dans la mesure où l’économie s’est rendue maître de l’État, l’argent est devenu le dieu que tous devaient adorer à genoux […] La bourse commença à triompher et s’employa lentement mais sûrement à soumettre à son contrôle la vie de la nation […] Le capital doit rester au service de l’État et ne pas essayer de devenir le maître de la nation.
      Après la guerre non plus, nous ne pourrons renoncer à la direction étatique de l’économie, car autrement tout groupe privé ne penserait exclusivement qu’à la satisfaction de ses propres aspirations. Étant donné que même dans la grande masse du peuple, tout individu obéit à des objectifs égoïstes, une activité ordonnée et systématique de l’économie nationale n’est possible sans la direction de l’État.
      Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme, mais aussi son réalisateur. À savoir, de sa partie qui est essentielle et justifiée, dépouillée du dogme hébraïco-talmudique. Le national-socialisme est ce que le marxisme aurait pu être s’il avait réussi à rompre ses liens absurdes et superficiels avec l’ordre démocratique. » hitler « Nous sommes complètement de gauche et nos exigences sont plus radicales que celles des bolchéviques.  » S. H. Sesselman (chef du parti nazi à Munich) « Nous, jeunes Allemands de la guerre, nous, révolutionnaires nationaux-socialistes, déclenchons la lutte contre le capitalisme. » Gregor Strasser (président du parti nazi entre 1923 et 1925, pendant qu’Hitler était emprisonné). » le nazisme c’est le bolchévisme sans le judéo-bolchévisme »
      Adolphe Hitler « Je suis Socialiste, et un Socialiste plus authentique que votre riche ami le Comte Reventlow », disait Hitler en 1930 à Otto Strasser. je peux continuer comme cela pdt des heures.

    • savez vous que l’état providence allemand doit plus aux nazis qu’aux sociaux démocrates ???
      https://www.youtube.com/watch?v=mMbki-TbkF4
      lisez Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, Le socialisme en chemise brune de Benoît Malbranque, La Route de la servitude de friedrich Hayek,….. regardez le programme du nsdap et les mesures mises en place par hitler et osez dire que ce n’est pas du socialisme…

    • les socialistes, les communistes et les nationaux-socialistes s’haïssent, il faut le dire… et même si l’on parle souvent des affrontements entre le NSDAP et les communistes allemands, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi souvent des escarmouches entre socialistes et communistes. donc il n’y a rien d’étonnant à que les nazis les liquident, n’oublions pas qu’ en urss , les bochéviques ont liquidés d’autres communistes (menchéviques, socialistes révolutionnaires,…). les nazis ont interdit les syndicats rien d’étonnant pour un régime totalitaire, les communistes en urss (et dans d’autres pays communistes) massacrèrent aussi les syndicalistes pour n’autoriser que des syndicats inféodés au parti communiste, en urss la grève était interdite.

    • Avant de devenir le Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands et de prendre le pouvoir en Allemagne, le mouvement d’Hitler commença par être un groupuscule ouvrier des plus insignifiants. Surveillé par les services de l’armée allemande pour ses penchants communistes, le Parti Ouvrier Allemand se distinguait surtout par la vigueur de sa rhétorique anticapitaliste. Il proposait de réaliser une « révolution socialiste » en Allemagne, pour prendre la place des socio-démocrates, qui, disaient les Nazis, n’avaient fait qu’empirer l’exploitation capitaliste et le règne sans frein de la finance mondiale. Le programme que ce parti se donna au début des années 1920 fut repris au mot près par le NSDAP, et c’est en proposant un programme politique radicalement socialiste qu’Hitler arriva au pouvoir.
      La politique qu’Hitler mena fut parfaitement en phase avec le positionnement politique de son parti. Pour lutter contre le chômage, le régime recourut à des plans massifs de relance budgétaire, une sorte de New Deal d’inspiration keynésienne. Rompant avec le capitalisme, l’Allemagne Nazie adopta la Zwangswirtschaft, une « économie dirigée » réglée sur les objectifs de plans quadriennaux émis par l’Etat. Si le socialisme signifie l’intervention massive du gouvernement dans l’économie, alors l’Allemagne Nazie représente l’un des exemples les plus exacts et les plus significatifs de l’application du socialisme.
      Les politiques sociales du nazisme firent la fierté du régime et contribuèrent à forger la fascination du Führer. L’élargissement très net de l’Etat-Providence, les grands programmes d’aides aux plus démunis, la redistribution approfondie des richesses par une fiscalité progressive, les emplois financés par l’Etat, et jusqu’aux congés payés : les différentes réalisations du Troisième Reich auraient de quoi faire bien des envieux au sein de la gauche contemporaine.

    • lisez « Le Troisième Reich, des origines à la chute » de Wiliam Shirer et « L’Etat du peuple de Hitler. Pillage, guerre raciale et socialisme national », lisez Bolshewismus als Weltgefahr (1935) de Waldemar Gurian. lisez « Le Salaire de la Destruction » d’Adam Tooze qui analyse l’économie sous le Troisième Reich

    • Entre 1908 et 1910, le jeune Adolf Hitler, fraîchement arrivé à Vienne, reste subjugé par les discours de Karl Lueger, du Parti Chrétien-Social et maire de Vienne. Karl Lueger est un antisémite, mais également un farouche adversaire du libéralisme économique. Hitler en fera, à plusieurs reprises, des éloges dans son livre « Mein Kampf ».
      Un autre homme politique autrichien, Georg Ritter von Schönerer, influença également Adolf Hitler. Georg Ritter von Schönerer, autre antisémite notoire, faisait partie de cette mouvance pangermaniste, très influente en Autriche au début du XXe siècle. La minorité autrichienne-allemande prenait d’ailleurs, de plus en plus de place dans la société du pays, ce qui sera, un peu plus tard, l’un des prétexte qu’utilisera Hitler pour annexer l’Autriche. Georg Ritter von Schönerer, démocrate-radical, était également à l’origine de plusieurs importante réformes sociales dont : le droit de vote pour tous, la réforme des salaires, la diminution du temps de travail et même le droit de grève ! (source : « Hitler et la dictature allemande » par Karl Dietrich Bracher, 1969). Le genre de réformes défendues, dans toute l’Europe, par les partis de gauche.
      Durant l’été 1919, Adolf Hitler suivi un cours de l’économiste allemand Gottfried Feder. Son influence fût telle, qu’il devint très vite son mentor et le théoricien économique du NSDAP. Gottfried Feder, antisémite, est également un farouche opposant au capitalisme, vu que le but de celui-ci ne repose que sur l’intérêt. En 1933, Feder publie « Kampf gegen die Hochfinanz » (« Combat contre la haute finance »), que l’on peut difficilement classer dans un courant de droite ou d’économie libérale.

    • En octobre 1919, Adolf Hitler adhère au Parti des Travailleurs Allemands, Deutsche Arbeiterpartei (DAP), séduit par Anton Drexler, l’un de ces fondateurs, qui lui avait remis une brochure dont il était l’auteur, intitulé « Mon éveil politique ». Le DAP, créé la même année, était un parti d’influence révolutionaire antisémite, anti-occidental, anti-slave et… anti-capitaliste.
      Du Parti des Travailleurs Allemands, le nom sera modifié en Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands (NSDAP) suivant les recommandations de Hitler lui-même en 1920. C’est un peu plus tard, en avril 1921, qu’il prit la tête du NSDAP.
      Il est à noter que le DAP/NSDAP fût fondé avec des socialistes révolutionnaires, principalement Anton Drexler. Quelques mois avant le changement de nom du Parti des Travailleurs Allemands (DAP), Adolf Hitler pésente lui-même un programme en 25 points, votés et approuvés devant une assemblée de 2,000 membres, le 24 février 1920 à Munich, dans la brasserie Hofbräuhaus.
      Parmi ces 25 points, quelques intitulés que ne renieraient certainement pas, bien des partis de gauche, encore aujourd’hui :

    • 7. Nous exigeons que l’État s’engage à procurer à tous les citoyens des moyens d’existence.
      11. La suppression du revenu des oisifs et de ceux qui ont la vie facile, la suppression de l’esclavage de l’intérêt.
      13. Nous exigeons la nationalisation de toutes les entreprises appartenant aujourd’hui à des trusts.
      14. Nous exigeons une participation aux bénéfices des grandes entreprises.
      15. Nous exigeons une augmentation substantielle des pensions des retraités.
      16. Nous exigeons la création et la protection d’une classe moyenne saine, la remise immédiate des grands magasins à l’administration communale et leur location, à bas prix, aux petits commerçants. La priorité doit être accordée aux petits commerçants et industriels pour toutes les livraisons à l’État, aux Länder ou aux communes.
      17. Nous exigeons une réforme agraire adaptée à nos besoins nationaux, la promulgation d’une loi permettant l’expropriation, sans indemnité, de terrains à des fins d’utilité publique – la suppression de l’imposition sur les terrains et l’arrêt de toute spéculation foncière.
      20.L’extension de notre infrastructure scolaire doit permettre à tous les Allemands bien doués et travailleurs l’accès à une éducation supérieure, et par là à des postes de direction. Les programmes de tous les établissements d’enseignement doivent être adaptés aux exigences de la vie pratique. L’esprit national doit être inculqué à l’école dès l’âge de raison (cours d’instruction civique). Nous demandons que l’Etat couvre les frais de l’instruction supérieure des enfants particulièrement doués de parents pauvres, quelle que soit la classe sociale ou la profession de ceux-ci.
      21. L’État doit se préoccuper d’améliorer la santé publique par la protection de la mère et de l’enfant, l’interdiction du travail de l’enfant, l’introduction de moyens propres à développer les aptitudes physiques par l’obligation légale de pratiquer le sport et la gymnastique, et par un puissant soutien à toutes les associations s’occupant de l’éducation physique de la jeunesse.
      25. Pour mener tout cela à bien, nous demandons la création d’un pouvoir central puissant, l’autorité absolue du parlement politique central sur l’ensemble du Reich et de ses organisations, ainsi que la création de Chambres professionnelles et de bureaux municipaux chargés de la réalisation, dans les différents Länder, des lois-cadre promulguées par le Reich.

    • En 1928, afin de fédérer les travailleurs allemands autour du National-Socialisme, le syndicat NSBO fût créé (Nationalsozialistische Betriebszellenorganisation – NSBO ; Organisation des Cellules d’Entreprises Nationales-Socialistes).
      Évidemment, la NSBO était destinée à concurrencer les syndicats déjà présents dans les usines allemandes et, en particulier, les syndicats chrétiens démocrates et marxistes. Cependant, bien des sections du NSBO allaient au-delà du National-Socialisme en s’affichant National-Bolchéviques (source : « La National-Bolchévisme en Allemagne 1919-1933″ par Louis Dupeux).
      Parmi les « faits d’armes » du NSBO : l’utilisation de la violence armée pour protester contre les réductions de salaire, le genre de « protestation » utilisée d’habitude par la gauche la plus radicale. Sitôt arrivés au pouvoir, les nazis déportèrent à Dachau des commerçants qui avaient osé augmenter leurs prix. Rien qu’à Munich, 200 personnes furent arrêtées en 1933, tandis que leurs commerces furent cellés et barrés d’un écriteau indiquant : « Magasin fermé sur ordre de la police pour cause d’augmentation des prix, propriétaire en détention provisoire à Dachau ».
      Les lois et les « recommandations » du pouvoir nazi, disuada les entreprises allemandes à rechercher le profit dans leurs activités. Aucune surprise jusque là, puisqu’il s’agit, tout simplement, de la base de la doctrine nazie inspirée par l’économiste Gottfried Feder.

    • Même la « libre entreprise » est un concept devenu désuet sous le IIIe Reich. Les entrepreneurs allemands sont convertis en Betriebsführer, c’est-à-dire en vulgaires « directeurs d’établissements », une façon très bureaucratique d’enlever tout esprit d’initiative et d’entrepreneuriat. Ils ne pouvaient diriger leurs entreprises comme ils l’entendaient ; ils étaient tenus d’obéir sans réserve aux ordres venus du Bureau Central d’Organisation de la Production, le Reichswirtschaffsministerium, et des organismes qui lui étaient rattachés pour chaque branche et pour chaque région. Même leurs salaires étaient fixés par l’état ! Ça ne vous fait pas penser au mode de fonctionnement de la Russie soviétique, par hasard ?
      Mais ce n’est pas tout ! L’état était chargé de fixer les prix, mais également les taux d’intérêt à verser, ou à réclamer. Là aussi on reconnaît la « patte » de Feder.
      Le gouvernement et la bureaucratie hitlérienne étaient également chargés de planifier la production industrielle, mais aussi agricole et géraient jusqu’aux moyens et méthodes de production. En d’autres termes, on est en pleine « planification » économique, tels que pratiqués dans les pays collectivistes.
      On est très loin du capitalisme et, encore plus, de l’économie de marché !

    • Saviez-vous que les Nazis ont institué un système d’État-providence que de nombreux historiens ont comparé au Welfare State inspiré par William Beveridge ? Dans Mein Kampf, Hitler a longuement salué la nécessité d’un mouvement syndical puissant et influent pour en finir avec l’exploitation capitaliste. Il créa ainsi un syndicat géant, le Front du travail, en 1933. Ainsi, l’aversion d’Hitler et des Nazis pour les communistes, les marxistes et les bolcheviks est fréquemment utilisée par les historiens pour contrer la thèse qui fait l’objet de ce livre, à savoir que le national-socialisme était un mouvement socialiste. Comme l’a montré Ludwig von Mises, l’apport original du nazisme ne se situe pas sur le plan idéologique, mais sur celui de l’exécution : « Les principes fondamentaux de l’idéologie nazie ne diffèrent pas des idéologies sociales et économiques généralement acceptées. La différence concerne seulement l’application de ces idéologies aux problèmes spéciaux de l’Allemagne. » Et dès 1933, F. A. Hayek écrivait : « la persécution des marxistes et des démocrates en général, tend à occulter le fait fondamental que le National-Socialisme est un véritable mouvement socialiste, dont les idées principales sont le fruit des tendances antilibérales qui ont progressivement gagné du terrain en Allemagne depuis la fin de l’époque bismarckienne. » ce que rejette Hitler dans le communisme, ce n’est pas son socialisme, c’est son origine juive et sa tendance internationaliste. Et c’est pour les mêmes raisons qu’Hitler condamne le capitalisme. Le capitalisme libéral, mondialisé, financiarisé, était pour lui le mal absolu. Or les Juifs en étaient à la fois les créateurs et les maîtres absolus. Le capitalisme, pensait Hitler, était un système essentiellement Juif. De même, le bolchevisme était considéré par les nazis comme une création essentiellement juive. Bien qu’ayant largement versé dans l’antisémitisme, Karl Marx était lui-même d’origine juive, et même le descendant d’une longue lignée de rabbins. Si donc Hitler a dénoncé le marxisme comme un « faux » socialisme d’origine juive, ce fut pour mieux construire une économie socialiste dans laquelle chacun agirait pour le bien-être de la collectivité. C’est ainsi que de la législation sociale à la fiscalité, de la politique environnementale à la réglementation des entreprises, il fut un architecte de peuple et un dessinateur de nation. Il voulut façonner non seulement l’économie allemande mais aussi chaque sphère de la vie individuelle, partant du principe que l’individu n’est qu’un agent de l’État et qu’il doit se mettre au service du bien commun, c’est-à-dire du bien de l’État. Tout comme le système économique allemand, la vie sociale des Allemands fut également collectivisée. L’État prit à sa charge les activités sportives, les manifestations culturelles et tout le temps de loisir. Il y eu plus d’État dans la culture, le gouvernement se chargeant de subventionner grassement les manifestations culturelles « dignes » de l’Allemagne et de proscrire les autres. Le ministère de l’Éducation du Reich se chargea d’édicter les programmes et les manuels furent réécrits. Anciennement assurée par les écoles confessionnelles, l’éducation des jeunes Allemands fut désormais une mission d’État. Les professeurs devinrent des fonctionnaires du gouvernement. Or tout cela, cet État si large, disposant de pouvoirs si grands, si étendus, n’était-ce pas là le grand rêve des socialistes ?

    • Les conceptions économiques du nazisme étaient dans la droite ligne de celles du socialisme et du planisme :
      « Pour le dire clairement, nous avons bel et bien un programme économique. Le point n°13 de ce programme exige la nationalisation de toutes les entreprises d’utilité publique, ou en d’autres termes, la socialisation, ou ce que nous appelons ici le socialisme. Le principe fondamental du programme économique de mon parti doit être précisé clairement, et celui-ci est le principe d’autorité. Le bien-être de la communauté doit passer avant le bien-être de l’individu. L’État doit garder le contrôle. Chaque propriétaire doit se sentir comme un agent de l’État ; il est de son devoir de ne pas utiliser sa propriété au détriment de l’État ou de l’intérêt de ses compatriotes. » (Hitler, interview de 1931)
      « Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme. Si l’on dépouille cette doctrine de son dogmatisme judéo-talmudique, pour n’en garder que le but final, ce qu’elle contient de vues correctes et justes, on peut dire aussi que j’en suis le réalisateur. » (Hitler)
      Hitler déclarait à Hermann Rauschning en 1934 soulignant la parenté entre nazisme et communisme :
      «Ce n’est pas l’Allemagne qui va devenir bolchevique mais le bolchevisme qui se transformera en une sorte de national-socialisme. En plus il y a plus de liens qui nous unissent au bolchevisme que d’éléments qui nous en séparent. Il y a par-dessus tout, un vrai sentiment révolutionnaire, qui est vivant partout en Russie sauf là où il y a des Juifs marxistes. J’ai toujours fait la part des choses, et toujours enjoint que les anciens communistes soient admis dans le parti sans délai. Le petit-bourgeois socialiste et le chef syndical ne feront jamais un national-socialiste, mais le militant communiste, oui. »
      — Adolf Hitler

    • En octobre 1923, encore assez loin d’Hitler et du mouvement national-socialiste, le jeune Goebbels se vit offrir un cahier par sa petite-amie de l’époque, et il commença à y consigner presque quotidiennement les faits marquants de sa vie et de son action politique. Il gardera cette habitude jusqu’à ses derniers jours dans le bunker berlinois. ce qui est une source très précieuse. L’attitude anticapitaliste y transparaît partout. Bien sûr, il y dénonce « l’intérêt commercial », « l’esprit mercantile anglais », et « l’égoïsme » qui selon lui caractérise son époque, mais de tels propos ne sont pas suffisamment significatifs. En revanche, dès le deuxième jour d’écriture de son journal, et alors qu’il n’avait pas encore rejoint le NSDAP ni même rencontré Hitler, il en vint à la question juive et au « capitalisme boursier », en mêlant les deux. Il écrit : « Je réfléchis plus que souvent à la question juive. Le problème de la race est bien le plus profond et le plus mystérieux de ceux qui interférent dans la vie publique. N’y a-t-il pas un antagonisme entre race et intellect, création et imitation, art et science, capitalisme industriel et capitalisme boursier ? » goebbels lisait des ouvrages de Lénine, des travaux sur Auguste Bebel, l’ancien grand chef des socialistes allemands, et la correspondance de Rosa Luxembourg, qu’il trouva « admirable » dans son combat. Mais de part et d’autre, il ne trouvait que des idéologues juifs, des idéalistes pervertis qui « n’accordent aucune attention à ce qui est gravé comme une loi éternelle dans le cœur de l’homme occidental : l’amour de la patrie. » Il fut impressionné par Auguste Bebel, explora ses Mémoires, et en ressorti avec toujours les mêmes critiques, et toujours la même admiration. Son positionnement restait ambigu. Sur Bebel, il nota : « Je crois que, dans ses jeunes années, Bebel a été un idéaliste ambitieux ; plus tard, il a été tout le contraire, c’est-à-dire un capitaliste socialiste. […] Le socialisme de Bebel était une réaction saine contre le libéralisme alors tout-puissant. Il était aussi soucieux de la patrie. La preuve : le combat contre Lassalle, peut-être d’instinct. Mais plus tard, ce socialisme a été infecté par la juiverie. […] Ses phrases sur l’Internationale viennent comme des cheveux sur la soupe. Les internationaux dans le communisme sont les Marx, Liebknecht, Radek, Scholem, etc. — en bref, les Juifs. Les vrais travailleurs sont en réalité nationaux jusqu’à la moelle des os. » Il entreprend aussi la lecture du Capital de Marx, qu’il trouve « bouleversant ». Après avoir lu une étude sur Napoléon, il se met à en faire l’éloge : « Napoléon est le génie de la brutalité, mais mise au service d’une idée plus haute. » 6 Il fera le même commentaire sur Lénine, avec qui Napoléon, reconnaît le jeune Goebbels, « offre des ressemblances ». Sur Lénine, Goebbels est dithyrambique. En janvier 1924, tandis qu’on apprend la disparition du leader bolchevique, Goebbels parle du « plus grand esprit de la pensée communiste » et vante le grand leader de la révolution. « On en fera peut-être un héros de légende » explique-t-il avec fougue. Pour autant, son positionnement politique est encore assez flou. S’il se revendique d’un « socialisme national » clairement anticapitaliste et antisémite, sa pensée est parfois confuse, et ses raisonnements économiques sont inexistants. A propos du communisme, qu’il rejette, il explique que celui-ci doit « quitter son orientation économique pour prendre le chemin de l’éthique », sans quoi, poursuit-il, « il restera incapable de fonder un monde nouveau. », des élucubrations qui nous permettent difficilement de tirer des conclusions sur son appréciation du communisme et les différences entre celui-ci et sa propre pensée. 8 D’une manière générale, il est difficile avec ces éléments seuls d’extrapoler les contours d’une idéologie politique, qui, à cette époque, était encore en formation chez Goebbels. Seuls quelques points structurants nous permettent de l’appréhender : l’anticapitalisme, l’antisémitisme, et l’anticommunisme. En évoquant son positionnement, Goebbels fait souvent mention dans les premières entrées de son journal d’un « vrai socialisme », un « socialisme pur et national », en opposition au socialisme internationaliste de Marx et des bolcheviks. Gottfried Feder (economiste anticapitaliste défenseur de l’abolition de l’intérêt et d’une forme avancée de planisme économique) fut la figure intellectuelle dominante du mouvement, et, sur les questions économiques, il était la source de toutes les propositions du parti national-socialiste. Joseph Goebbels, qu’Hitler considéra toujours comme son bras droit, fut rapidement chargé de la propagande du parti — une tâche majeure, respectable, et gratifiante. Goebbels était l’un des plus proches d’Hitler, avec qui il passait presque toutes ses soirées, et jusque tard dans la nuit. Goebbels, qui dans une entrée de son journal, remarquait que le national-socialisme avait avec le communisme « d’étroites affinités électives ». Sur les communistes, il note : « Ces gens-là me sont sympathiques. C’est dans leur rang que se recrutent nos partisans les plus fanatiques. » les années 1920-1925 furent marquées par des allers-retours massifs d’électeurs entre les communistes et les nazis.Sepp Dietrich, le futur chef de la Waffen SS, et Julius Schreck, très proche d’Hitler, tous deux sont liés, pendant leur jeunesse, avec la gauche communisteainsi que Hermann Esser, d’abord journaliste social-démocrate, et futur chef de la Propagande du NSDAP. Goebbels dit dans son journal « Le socialisme signifie la libération du prolétariat, non l’abolition des traités de Versailles. »

    • Il y a un mécanisme de pensée commun aux « progressistes » d’aujourd’hui et aux nationaux-socialistes. C’est la croyance en la pureté intrinsèque du peuple et dans l’impureté de l’argent qui circule, l’argent que produit le capitalisme. Non pas la richesse en elle-même, car la richesse foncière, celle qui s’enracine dans le terroir, a toujours été considérée comme légitime, de même que celle des pensionnés de l’état. Maurras et Mitterand seraient tombés d’accord là-dessus.
      Mais l’argent qui circule, celui qui passe par-dessus les frontières, pourrit tout, pensent les socialistes, nationaux ou pas. Il existe un complot apatride d’autant plus insidieux qu’il pénètre partout, s’infiltre partout, tente de se faire invisible. Pour les uns, les auteurs du complot sont les juifs, pour d’autres la grande finance. Hitler, dans ses discours, associaient toujours la ploutocratie enjuivée et les grandes banques anglo-saxonnes.
      De nos jours, on met en veilleuse l’histoire du complot des sages de Sion, ça fait pas bien dans le paysage. Mais le reste n’a pas tellement changé.
      C’est un automatisme mental de la part de ceux qui pensent que le monde ne devrait pas changer parce qu’ils ont peur d’y perdre leurs acquis et leur mode de vie: il y a quelque chose de pas normal qui tombe sur nous, de diabolique, et qui s’instille partout; il faut supprimer ceux qui sont les porteurs de cette peste et qui la répandent partout. Alors le monde redeviendra sain (et saint ?). Les classes moyennes déclinantes sont facilement attirées par cette vision des choses.
      Selon l’époque, ceci aboutit à bruler des sorcières, à donner une dimension industrielle à la technique du pogrom ou à promouvoir la version rouge ou rose vif (ou rose-vert) du totalitarisme de gauche.
      Malbranque a raison de citer Jaurès parmi les antisémites. En 1894, lorsque Dreyfus a été arrêté, il a interpellé à la chambre le président du conseil Dupuy en lui reprochant d’avoir été trop indulgent avec Dreyfus parce qu’il était juif. Il a ensuite changé d’avis, ce qui est tout à son honneur. Mais son premier réflexe était bien l’antisémitisme.

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François Kersaudy est un auteur, historien reconnu, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale et de l’histoire diplomatique. Auteur de De Gaulle et Churchill (Perrin, 2002), De Gaulle et Roosevelt (Perrin, 2004), il a aussi écrit une biographie de Churchill pour Tallandier, et une autre consacrée à Lord Mountbatten pour Payot. Il est aussi l’auteur d’ouvrages consacrés à l’Allemagne nazie.

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Le lourd bilan humain du « socialisme réel » n’a visiblement servi à rien. Les vieux débris d’extrême gauche mêlant leurs voix aux tendres générations « insoumises » et « antifa » n’en démordent pas. Octobre 1917 fut un moment radieux. Le mythe révolutionnaire continue d’exercer sa fascination même s’il rayonne sur un cercle plus restreint qu’autrefois.

Mais au fond que s’est-il passé le 25 octobre 1917 ? Peu de choses, si on considère les événements en eux-mêmes, d’une squelettique indigence. Mais ces péripéties, médiocres en soi, dev... Poursuivre la lecture

La Foire du livre de Francfort est la plus grande foire du livre au monde et accueille des milliers d'exposants venus de près de 100 pays pour présenter plus de 400 000 titres de livres. À la veille de la foire de cette année, le philosophe slovène Slavoj Žižek a provoqué un tollé en profitant de son discours lors de la cérémonie d'ouverture pour aborder le conflit actuel entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

M. Žižek a condamné les attaques terroristes du Hamas contre la population israélienne, mais a également déclaré qu'il... Poursuivre la lecture

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