Contre l’évasion ? L’UE vise le même enfer fiscal pour tous

Derrière la motion censée dissuader l’évasion fiscale se dissimule en fait la vraie motivation des eurocrates : l’harmonisation fiscale.

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Enfer fiscal (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence CC-BY 2.0)

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Contre l’évasion ? L’UE vise le même enfer fiscal pour tous

Publié le 24 mai 2013
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Derrière la motion censée dissuader l’évasion fiscale se dissimule en fait la vraie motivation des eurocrates : l’harmonisation fiscale.

Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume-Uni.

Dans quelques heures, les députés européens voteront sur une motion censée dissuader l’évasion fiscale massive, mais dont la vraie motivation est en fait l’harmonisation fiscale. Les propositions raisonnables du gouvernement britannique pour un meilleur échange d’information sur ce que les multinationales paient – des propositions qui étaient censées être mondiales plutôt qu’européennes dans leur champ d’application – ont été dépassées par diverses tentatives de créer une base d’imposition consolidée dans l’UE.

L’harmonisation des taxes professionnelles – des impôts indirects en particulier – n’est pas nouvelle : l’idée remonte aux années 1970. Mais les eurocrates ont été ébranlés par la crise de l’union monétaire, et sont de retour avec une nouvelle urgence à l’ordre du jour. Parmi les idées jetées sur la table on trouve des prélèvements liés aux émissions, une taxe sur les e-mails, des droits aéroportuaires et bien sûr, la taxe sur les transactions financières. Naturellement, l’UE préfèrerait taxer les entreprises plutôt que les particuliers – même si, bien sûr, une entreprise ne paie pas plus l’impôt sur les sociétés que votre téléviseur ne paie la redevance audiovisuelle. Toutes les taxes sont, d’une façon ou d’une autre, les impôts des particuliers.

Voyez ce que notre « influence » en Europe vaut vraiment. Si nous avions simplement poursuivi le but d’une information échangée mondialement au G8 et au G20, ça nous aurait peut-être mené à quelque chose. Mais, parce que nous sommes dans l’Union européenne, l’idée est devenue irrémédiablement empêtrée dans la volonté de la Commission européenne d’un afflux de revenus indépendants.

Levez la main ceux qui pensent que les impôts seront harmonisés vers le bas. Il n’est pas étonnant que – malgré les protestations des eurocrates déguisés en « hommes d’affaires » – des industriels et des financiers britanniques regardent de plus en plus au-delà de l’UE défaillante.


Sur le web.
Traduction : Laurett pour Contrepoints.

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  • bah , a enfer fiscal égal , le français aura toujours plus les doigts de pieds en éventail qu’un allemand , n’aura toujours pas de charbon et supportera toujours des écolos verdâtres et des syndicats rougeâtres pour empêcher tout progrès de la société.

  • Il n’y a effectivement guère (sinon rien) à espérer d’un « sursaut idéologique » au sein de l’U.E. ! Les agissements particratiques dans la sphère du P.E. sont un désastre de dérives partisanes. Depuis l’époque où ils gagnèrent la co-décision sur les propositions (certaines déjà contestables) de la Commission, la situation a glissé de mal en pis.

    L’écoute accordée là aux PSE et aux Verts (dont les Think tanks sont essentiellement des lobbyies de vrais cinglés) finit par écraser tous les autres courants de pensée démocratique. Ceux qui siègent dans l’hémicycle des 756 (carriéristes) sont trop soucieux d’y conforter leurs rentes indues et entretenir des coûts collatéraux dont ils arrosent leurs partis respectifs.

    Au milieu de cette pandémie de peste paperassière dont jouissent les précédents nommés, nous devons croire dans le seul cercle des communiquants et décisionnels du CONSEIL, dirigeants en prise aux réalités. CONSEIL, le seul organe encore digne de représenter une U.E. suffisamment proche des réalités de nos citoyens parmi la disparité et l’hétérogénité des 27+ Etats-membres et leurs candidats à future adhésion. Ces derniers restant attachés à la glu de l’adhésion dans un illusoire espoir d’encore bénéficier d’une fraction de la manne historique U.E. désormais vidée de son sang et son dynamisme initial !

    Suis-je trop critique à leur égard ? Non, simplement l’observateur conscient de leurs arcanes intérieures et en une mesure continue des égarements idéologiques qui règnent dans ces milieux (sinon d’absurdité & incompétences qu’ils y entretiennent).

    L’Europe tant désirée il y a 60 ans par ses pères fondateurs à fait depuis place à un melting-pot d’obscurantisme et d’embrouillamini ! Telle quelle, elle se trouve condamnée par la sanction de ses propres peuples, citoyens lassés du bêtisier juridico-bureaucratique qui y fut élaboré et qui révèle aujourd’hui ses limites.

  • Une UE pour les gouverner tous, une UE pour les amener tous et dans l’enfer fiscal les lier…

    • Justement, je n’en suis pas du tout sûr! D’abord, les gagnants des élections ne sont pas les socialistes, au Parlement, mais le PPE, libéral et centre droit.

      D’autre part, l’harmonisation fiscale va créer de nombreuses difficultés:

      le premier pas à faire est de créer un système fiscal commun, quitte dans un premier temps, à laisser chaque pays en fixer les taux. il existe en France des taxes qui n’existent pas ailleurs, d’après ma petite expérience vécue sur 3 pays: pour exemples: taxe professionnelle, ISF, (CSG er RDS dont il faudra bien décider du statut: cotisation ou taxation), taxe sur les salaires…: si tout ça disparait, il faudra bien se rattraper sur les taux!

      Supposons que le premier pas est fait, il faut encore harmoniser les taux! Si tous les pays s’alignent sur la France, il y a bien des pays où le pouvoir est moins vorace, où l’état devra redistribuer de l’argent! Ce serait d’abord une prime à la mauvaise gestion et, de toute façon, comme maintenant, il persistera des flux financiers, forcément libres et autorisés puisque l’harmonisation est acquise: bref, des discussions que je vous promets longue pour arriver à une situation identique à la situation présente.

      Donc, pour en sortir, il faudrait que le système devienne totalement fédéral, avec une taxation européenne identique partout et une fiscalité nationale (ou régionale) en plus. Ce n’est pas gagné non plus!

      Je pense donc que le premier point est éventuellement organisable, pas les autres.

      Mais ce n’est que justice qu’un pays bien géré reste toujours plus attrayant qu’un pays gaspilleur! Je ne trouve vraiment pas plus choquante la compétitivité fiscale internationale, que la compétitivité des entreprises, des services ou du commerce.

  • Taxe est le seul mot que nos gouvernements connaissent!Par contre avoir une monnaie saine ( or et argent) et une pression fiscale modérée ça connait pas !Une taxe sur les e-mails et pourquoi pas une taxe sur l’air que nous respirons?Ou sur la bêtise? Vu que nous atteignons des sommets dans celle-ci elle rapporterait un max!!!

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