Festival de Cannes : Vous reprendrez bien un peu de parité ?

Peu de femmes dans le cinéma, la culture et les plateaux télé ? Imposons la parité, subventionnons les femmes et censurons les hommes ! Garanti 100% Najat.

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Festival de Cannes : Vous reprendrez bien un peu de parité ?

Publié le 23 mai 2013
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Trop peu de femmes dans la sélection du festival de Cannes, dans les commissions de financement et sur les plateaux télé. Vous reprendrez bien un peu de parité ?

Par Baptiste Créteur.

Une fois que le mot est lancé et le concept affuté, il n’y a plus de limites. Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, trouve qu’il faudrait une égale répartition entre hommes et femmes à peu près partout, peu importe s’il faut pour cela faire de la discrimination envers les hommes.

C’est aujourd’hui au Festival de Cannes qu’elle s’attaque. Aucune réalisatrice en course l’an dernier, une seule cette année : malgré cette fulgurante progression de la parité, il faut fixer des règles pour renforcer la place des femmes dans le cinéma. Il s’agit aujourd’hui d’un état des lieux, qui permettra de faire toute leur place aux femmes dans le cinéma en revoyant notamment les mécanismes de subventionnement :

Un diagnostic sur les inégalités entre les hommes et les femmes dans le cinéma a été commandé au Centre national du Cinéma, a annoncé dimanche à Cannes la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. «Cet état des lieux a été commandé pour y voir plus clair d’ici l’automne sur ces inégalités hommes-femmes et sur les mécanismes de subventionnement des films» par rapport à ces inégalités, a précisé Mme Vallaud-Belkacem qui a précisé avoir agi en accord avec sa collègue de la Culture, Aurélie Filippetti.

S’il est bien un endroit où les femmes ont toute leur place, c’est sur Contrepoints : Najat et Aurélie sont régulièrement mentionnées ici pour la grande qualité de leurs interventions trollesques, l’impressionnante constance de leurs penchants liberticides et le rythme élevé de leur production d’idées aussi farfelues que dangereuses. En clair, on va ici proposer des subventions à géométrie variable selon la tête du client – ou plutôt selon son sexe.

Évidemment, l’idée de subventionner un film est, en soi, grotesque, puisque contraire à l’encouragement de la qualité et au choix des individus. Mais afficher avec une telle décontraction un objectif de subventionner plus massivement les films réalisés par des femmes que les films réalisés par des hommes relève du constructivisme à niveau olympique, de la même façon que des aides ciblées destinées aux femmes désireuses de créer une entreprise – les aides à la création d’entreprise étant au moins aussi efficaces que les subventions au cinéma.

Mais attention, il ne faudrait pas se contenter de donner aux femmes réalisatrices de pleines poignées d’argent du contribuable – qui ne manqueront pas de susciter des vocations – mais aussi de pré-sélectionner les films lors des festivals pour que les femmes y soient dignement représentées.

Mme Vallaud-Belkacem a également lancé l’idée d’«une réflexion sur les processus de sélection des festivals avant même que les œuvres ne soient soumises au jury».

Évidemment, évoquer ici la censure ou un art d’État serait une preuve évidente de misogynie. Comment serait-il envisageable en effet que, dans le monde actuel, les réalisateurs les plus talentueux soient plus souvent des hommes ? Qu’une femme plutôt qu’un homme ait réalisé un film ne le rend-il pas meilleur ?

On le voit bien ici, la liberté, la compétition et l’égalité des droits ne sont pas compatibles avec la parité ni avec quelque forme de discrimination positive que ce soit. Espérons qu’aucun réalisateur masculin écarté d’une compétition pour laisser la place qu’elle mérite à une femme n’avait pour rêve de décrocher un jour la palme d’or ; mais après tout, il ne l’aurait pas vraiment méritée :

Selon le porte-parole du gouvernement, «il est extrêmement important de se demander si des réflexes ou des habitudes plus ou moins inconsciemment à l’œuvre ne conduisent pas à creuser les inégalités».

Voilà, ce n’est ni le talent ni la persévérance dans la réalisation d’un film (ou, en France, la course aux subventions) qui expliquent son succès et sa qualité, mais – peut-être – des réflexes plus ou moins inconsciemment à l’œuvre. Ce qui amène le jury à rappeler des évidences qui seraient presque amusantes si elles n’étaient pas sur le point de changer :

Lors de la présentation de la compétition, le sélectionneur du festival de Cannes, Thierry Frémaux, avait assuré que «les œuvres ne sont pas jugées à priori selon qu’elles sont réalisées par des hommes ou par des femmes»

En plus du cinéma, la sympathique ministre souhaite voir hommes et femmes en quantités égales partout :

La ministre des Droits des femmes a par ailleurs annoncé un projet de loi «poussant très loin le principe de parité pour qu’il s’applique dans les établissements publics». Une réflexion sera lancée aussi sur la mise en place de l’anonymat des candidats dans les commissions de financement, particulièrement dans le milieu culturel.

En quantités égales, mais pas en qualités égales ; les critères de sélection jusqu’à présent méritocratiques ne sont plus de mise si on considère, comme Najat Vallaud-Belkacem, que les femmes sont par essence incompétentes et ne pourraient pas réussir d’elles-mêmes. À toutes les femmes talentueuses que compte la France, j’exprime mon plus profond regret ; une ministre, censée me représenter, souhaite faire en sorte que votre compétence soit systématiquement remise en question lorsque vous parviendrez à un poste convoité.

Le conseiller en charge de l’audiovisuel et du cinéma de la ministre de la Culture, Kim Pham, a pour sa part indiqué que la ministre souhaitait faire mieux respecter la parité homme-femme en ce qui concerne les experts qui participent à des émissions de télévision.

Tant qu’à faire, autant que soit aussi remise en cause la compétence des experts féminins présents sur les plateaux télé. La liste des champs d’application de la parité devrait continuer de croître ; avant qu’il ne soit trop tard, j’aimerais proposer une idée à madame Vallaud-Belkacem qui simplifiera les choses.

Il suffirait en effet d’imposer que chacun soit, dans toutes ses interventions professionnelles, en binôme avec une personne du sexe opposé. Les réalisateurs primés seraient alors systématiquement hommes et femmes dans les mêmes proportions ; les experts des plateaux télé ne pourraient que bénéficier de cet apport de compétence et de diversité ; la fonction publique, particulièrement dans le milieu culturel, serait un magnifique exemple de parité. Sans oublier que cela doublerait mathématiquement le nombre de salariés en France, rétablissant presque instantanément le plein-emploi – ce qui n’est pas négligeable dans le contexte actuel. Alors, heureuse ?

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  • Le festival des connes !

  • Ah j’aime !

    Bon, je ne vais pas tirer sur l’ambulance, le cinéma français vaut ce qu’il vaut, il peu y avoir du bon parfois, mais personnellement j’ai préféré laisser tomber et je me suis délocalisé en asie de l’est.

    « les critères de sélection jusqu’à présent méritocratiques ne sont plus de mise »
    C’est discutable, pour Cannes je parle, j’ai tout de même un doute sur leur critères de sélection, je trouve les pitits drapeaux français étrangement trop présent dans la sélection officielle pour la palme d’or.
    J’ai tendance à penser qu’il y a déjà un léger petit favoritisme un tantinet chauvin sur un fond de fierté périmée.
    C’est mon avis, et je reconnais que c’est discutable. Par contre pour ce qui est des sélections parallèles, rien que le fait d’avoir eu le film de BHL sélectionné l’année dernière, ça prouve que certains ont les clés.
    Après ça va, il faut reconnaitre que Cannes, ce n’est pas (pas encore) les caesars.

    Pour revenir au coeur du sujet, j’ai l’impression qu’en France, ça a déjà commencé à être plus politiquement correct d’aimé un film fait par une femme.
    Je prendrais pour exemple le film « Camille Redouble », film surnoté par la presse française (bon, pour un film français subventionné par l’état, faut éviter de se fier à la presse elle aussi subventionnée, c’est logique, mais le problème c’est que nos films ne s’exportent que rarement) et ayant reçu un accueil plus mitigé des spectateurs, et plus spécialement des cinéphiles tenant des sites ou blogs.
    Bon, les films de cette réalisatrice, Noémie Lvovsky, on souvent été surnoté par la presse, c’est pas tout à fait nouveau. C’est typiquement le genre de réalisatrice moyenne, voir médiocre, qu’on risque de retrouver à Cannes en compétition officiel, au nom d’une soit disant parité.

    Bref, il y a pas mal de choses à dire sur le cinéma français et sont système.

    « Il suffirait en effet d’imposer que chacun soit, dans toutes ses interventions professionnelles, en binôme avec une personne du sexe opposé »
    Il me semble que c’est déjà ce qui se fait sur BFMtv pour les journaux quotidiens, ils sont deux (de sexe opposé), parlent chacun leur tour, ça ne sert strictement à rien, mais c’est paritaire quoi.

  • Bravo ! Tout est dit sans hargne et avec humour et intelligence.
    J’adore la conclusion !
    Après mai 68 et la libération sexuelle, mon père avait noté l’arrivée en masse des femmes dans le milieu du travail. A l’époque, elles avouaient elles-mêmes qu’elles ne travaillaient que « pour se réaliser » et « pour payer leurs cigarettes ». Mon père, très traditionaliste, aux valeurs de « gentilhomme », sentait que ce changement allait entraîner des problèmes insurmontables à plus ou moins longue échéance. Et il en a été persuadé lorsque les socialistes avec le Miteux Errant sont arrivés au pouvoir dans les années 80 et ont mis la France à terre.
    Que les femmes aient la même intelligence que les hommes, c’est une évidence, mais comme les hommes, il y en a des bonnes, et il y a une majorité de « mauvaises », du gabarit de celles que nous subissons depuis mai 2012 avec le gouvernement actuel. Et plus elles revendiquent l’égalité avec les hommes, plus vous pouvez être sur qu’elles sont minables. A-t-on jamais entendu de telles revendications de la part d’une Simone Veil, d’une Christine Lagarde, d’une Margaret Thatcher, d’une Angela Merkel. Une femme de valeur n’a pas à revendiquer sa valeur, elle la prouve.
    Quand on voit une Filippetti vociférer comme une folle pour affirmer « la chance pour la France » que représentent les immigrés, désolée, mais elle ne m’impressionne que par sa connerie. Quand une Belkacem s’escrime à imposer la théorie du genre à des enfants de primaires ou à se dire Française alors qu’elle porte le voile à l’étranger, désolée mais elle se pose plus en issue de l’immigration qu’en femme Française affirmée. Quand une Mme Brick représente la France à l’étranger en veste fluorescente et en chaussette et revendique le titre de ministre, désolée mais c’est un clown. Quand une Duflot ose donner des leçons à l’église sur les aides qu’elle doit dispenser aux pauvres, alors qu’elle ne privilégie que les immigrés et les sans-papiers en laissant mourir de froid NOS SDF, désolée mais c’est une caricature de ministre.
    Quand on voit des Ferrari, Bachelot, Pulvar, Rottweiler, se poser en journalistes alors qu’elles ne sont que des journaleuses à l’affût du scoop et du sensationnel qui les fera « paraître » : désolée, mais j’ai honte d’être femme.
    La parité réclamée par toutes ces stupides, c’est comme le mariage gay, le fait d’une minorité d’excitées qui recherchent l’absolution des autres sur leur manque de responsabilité en tant que femmes, mères, amantes, comme les gays recherchent l’absolution sur leurs déviances sexuelles.
    Elles nous pourrissent la vie et sont ridicules.

  • Et une militante de l’apartheid, une ! Parce que c’est bien de ça dont on cause, sans le dire, honteusement. Un apartheid sexuel. Avec une filière pour les hommes, une autre pour les femmes
    Génial concept, tellement socialiste.

  • Facepalm d’or, Najat !

  • En Socialie tout est possible…ça semble à peine croyable !

  • Les commentaires sont fermés.

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