La révélation de la double mastectomie d’Angelina Jolie est-elle vraiment un message d’espoir pour les femmes ?

Dans une tribune du New York Times, l’actrice se présente en femme forte qui a réussi à prendre le pouvoir sur son propre corps en se mutilant.

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La révélation de la double mastectomie d’Angelina Jolie est-elle vraiment un message d’espoir pour les femmes ?

Publié le 17 mai 2013
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Dans une tribune du New York Times, l’actrice se présente en femme forte qui a réussi à prendre le pouvoir sur son propre corps en se mutilant.

Par Laurett.

Le 14 mai dernier, Angelina Jolie publiait dans le New York Times une tribune choc dans laquelle elle révèle avoir volontairement subit une double mastectomie alors qu’elle ne souffre d’aucun cancer. Selon l’actrice de 37 ans, cette décision se fonde sur le fait qu’elle est porteuse d’une mutation du gène BRCA-1.

Mes médecins estimaient que j’avais 87% de risques de développer un cancer du sein et 50% de risques de développer un cancer ovarien, même si chaque femme est différente.

Peu importe que l’idée qui veut que les gènes s’expriment quoi qu’il arrive soit une duperie. Peu importe que plusieurs millions de femmes porteuses de ce gène n’ont jamais développé de cancer. Peu importe que la prévalence de cette mutation est de moins de 4% chez les femmes ayant développé un cancer du sein. Peu importent tous les autres facteurs de risques responsables de l’apparition du cancer.

Comme beaucoup de femmes qui se sont vu asséner ce genre de statistiques terrifiantes, Angelina s’est laissé convaincre que le meilleur moyen de ne pas développer le cancer tant redouté était de jeter sa poitrine à la poubelle et, à la lecture de la tribune, on ne peut s’empêcher de se dire que ses ovaires vont bientôt suivre le même chemin.

Quand j’ai su quelle était ma situation, j’ai décidé de prendre les devants et de réduire les risques autant que possible. J’ai décidé de subir une double mastectomie préventive. (…) J’ai commencé par les seins, le risque de cancer du sein étant plus élevé que le risque de cancer des ovaires, et l’opération est plus complexe.

L’actrice détaille trois mois de procédures médicales qu’elle a su garder pour elle, mais sort de son silence aujourd’hui pour se présenter en femme forte qui a réussi à prendre le pouvoir sur son propre corps en se mutilant et invite toutes les femmes à la suivre sur ce chemin délirant, en les encourageant à se faire dépister.

Mais se mutiler, est-ce vraiment prendre le pouvoir sur son corps ?

Le cas d’Angelina Jolie n’est pas un cas isolé : le mannequin Samantha Day, les actrices Christina Applegate, Giuliana Rancic et Kathy Bates ont révélé ces dernières années avoir subi une double mastectomie en prévention d’un cancer ou d’une récidive. En France on estime que 5% des femmes dépistées décident d’avoir recours à une double mastectomie prophylactique et aux Pays-Bas ce chiffre monte à 40%. La médiatisation de cette pratique tend à convaincre de plus en plus de Françaises de sauter le pas, même si elles ne sont pas porteuses d’une mutation du gène.

Nous assistons à une glorification de la maltraitance médicale de la femme.

Partout dans la presse, Angelina Jolie est louée pour son courage. Dans un article du Business Week, Rebecca Nagy, une conseillère en génétique qui travaille souvent avec des femmes ayant une mutation des gènes BRCA-1 ou BRCA-2 va même jusqu’à dire que « ce qu’elle a fait est merveilleux ».

Mais subir l’ablation d’une partie de son corps alors qu’elle est parfaitement saine, est-ce vraiment « merveilleux » ? N’est-ce pas plutôt complètement irrationnel ? Le chirurgien qui pratique cet acte se conforme-t-il vraiment au serment d’Hippocrate ?

L’ablation d’un sein n’est pas un geste anodin. Elle laisse des séquelles irréversibles. Selon le cancérologue L. Schwartz c’est une « chirurgie de guerre« , extrêmement délabrante. Les patientes perdent leur sensibilité mammaire, quasiment toutes les terminaisons nerveuses étant retirées. Et si l’ablation réduit le risque de cancer, elle ne l’éradique pas complètement, il subsiste 5% de risques de développer un cancer du sein en ayant subi une double mastectomie.

Est-ce que ça vaut vraiment le coup de subir tout cela juste « au cas où » suite à un simple dépistage de facteurs de risque ? Saviez-vous que dans les trois quarts des cas de dépistage du cancer du sein on ne découvre pas de cancer après une opération faite à cause d’une mammographie suspecte ? Le dépistage systématique ne fait-il pas plus de tort que de bien ?

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  • Une double mastectomie ce n’est pas un message c’est de la chirurgie et « toute la presse » qui n’a rien de mieux à faire que de s’occuper des nibards d’Angelina Jolie on appel ça de la presse people, de la presse à scandale voir des torches culs.

    La réflexion est intéressante mais la manière de l’amener est assez ridicule …

    • Merci 🙂
      Mais une tribune de l’intéressée dans le New York Times, c’est un peu plus que de la chirurgie et de la presse à scandale, non ?

      • Ah, le New York Times ne fait pas partie de la presse à scandale ? Depuis quand ?

        Je plaisante à peine, tant la presse réputée « sérieuse » se dégrade à vue d’oeil…

        Je rejoins par ailleurs totalement l’avis de Jesrad.

  • Il ne faut pas oublier que dans le cas d’Angelina, il y avait un précédent chez sa mère qui en est morte jeune. Quand vous êtes porteuse de ce gène dangereux et qu’en plus vous avez des parents directs ayant été affecté, cela augmente considérablement vous chances d’avoir un tel cancer et d’en mourir aussi. Bref, je pense qu’elle a pris une bonne décision et que ce n’était pas irrationnel.

  • Article que je ne trouve pas à sa place sur contrepoints, il me semblait que les « libéraux » prônaient le droit de faire ce que l’on veut de son corps (l’avortement divise, mais c’est un cas particulier).

    En gros on s’en moque un petit peu… Même si ça n’empêche pas d’avoir une réflexion, un avis sur la question.

    • Oui, assez d’accord. Elle a le droit de se couper les jambes si ça lui chante.

      • Certes mais pourquoi on en parle? Et pourquoi se répendre sur ce genre de choix du niveau du super tatouage. ON S’ EN COGNE.
        Et rien de « formidablement courageux » en tout cas.

    • oui, elle a certainement le « droit » de se mutiler, pour n’importe qu’elle raison (comme la peur d’avoir une maladie dont on réchappe à 90%).
      Mais je trouve aussi que quand on a aussi peu de respect de son propre corps, qu’on est aussi trouillard devant les événements aléatoires de la vie, et aussi enclin à suivre les conseils intéressés de la faculté, ou plus exactement d’une branche de la faculté qui a assez peu confiance en elle-même pour proposer la destruction complète d’un organe pour supprimer un risque de risque (non seulement avoir un cancer n’est pas sûr, mais en plus même en cas de cancer le risque de subir pire que la mastectomie n’est pas grand), et bien on ferait mieux de se cacher sous terre, plutôt que de s’étaler en exemple dans les journaux. Pendant qu’elle continue à foutre ses gamins au soleil, au mépris du cancer de la peau.
      Parce que tout cela n’augure pas d’un grand respect d’autrui.

    • Personne ne remet en question son droit.

      Et puis, les libéraux prônent aussi la liberté d’expression.

      Tolérer ce que font les autres ne signifie pas dire amen à tout et sombrer dans le relativisme.

      • Bien sur qu’on a le droit de dire n’importe quelle connerie. On a le droit de basher par le suite celui qui voulait niveler par le haut en étant bas de plafond.

  • Ce n’est pas une mutilation, c’est un acte médical. On peut discuter de sa justification mais aborder le sujet de cette manière (où sous l’angle inverse du courage) c’est très irrationnel.

    « Peu importe que l’idée qui veut que les gènes s’expriment quoi qu’il arrive soit une duperie » Personne n’a dit cela, Angelina Jolie dit même exactement le contraire. La notion de risque vous semble étrangère.

    « Peu importe que plusieurs millions de femmes porteuses de ce gène n’ont jamais développé de cancer. » Si 200 millions de femmes portent un gène létale dans 99% des cas il y en aura quand même deux millions qui survivront. Si 1000 personnes portent un gène létale dans un 1% des cas alors il y aura seulement 9900 survivants. Faut-il en déduire que le second cas justifie des mesure plus drastiques que le premier dans la mesure où le nombre de survivant est moindre ? Réfléchir en terme absolu et non relatif est complètement absurde. Encore une fois le concept de risque vous échappe.

    « Peu importe que la prévalence de cette mutation est de moins de 4% chez les femmes ayant développé un cancer du sein.  »
    Je ne vois pas le rapport. Cela change quoi pour ceux qui portent cette mutation ? Ce serait comme de dire que puisque très peu de gens meurt de SIDA dans la population totale celui qui est atteint n’a pas vraiment de raison de se soigner.

    « Peu importent tous les autres facteurs de risques responsables de l’apparition du cancer » Même remarque que pour le précédent « argument ». Sauf si il y existe d’autre moyen de réduire le risque aussi significativement qu’une masectomie.

    « Et si l’ablation réduit le risque de cancer, elle ne l’éradique pas complètement, il subsiste 5% de risques de développer un cancer du sein en ayant subi une double mastectomie. » Et ?

    Ces arguments sont d’une grande médiocrité. Ça doit être le « nivellement par le haut » que de publier n’importe quel article même pas digne d’un mauvais blog.

    • Arn0, pardonnez moi ce troll ridicule, mais je ne peux y résister : imaginez qu’à la suite d’un dépistage on vous dit que vous êtes porteur d’une mutation qui augmente à 50% votre risque d’avoir un cancer des testicules.
      Votre médecin vous proposera-t-il la castration prophylactique ?

      • reste dans le comparable, STP. Les testicules sont indispensable à l’équilibre hormonal. Il faut prendre un truc comparable aux seins : pas indispensable, mais seulement ludique (quand on a finit de nourrir ses enfants).
        Le gland, par exemple 🙂

        • Les ovaires le sont également, pourtant on n’hésite pas à les enlever dans ce genre de cas (et de ce qu’on comprend, c’est la prochaine étape d’AJ)

        • Les seins sont seulement « ludiques » ???

          • cherche pas la petite bête. Bien sur qu’il ne sont pas que « ludique ». Mais faire une monographie sur les seins c’est pas le sujet.

            Éventuellement, notons qu’ils sont symboliquement très important pour la définition sociale de la femme, et que se les couper c’est une façon de renoncer à cette identité. A la quarantaine ou approchant, la ménopause ça travaille les boyaux de la tête. Autant dire que je crois qu’on est plus dans le psychologique morbide, que dans le médical.
            mais on s’égare

      • La réponse dépend du risque d’avoir un cancer, du risque que représente ce cancer pour ma vie et ma santé, de la possibilité d’éviter ce cancer par d’autre moyen qu’une castration, et des risques et effets secondaire de cette castration (sur la possibilité d’avoir des enfants par exemple, ou sur l’expression hormonale).

        Autrement dit il faut peser le pour et le contre, relativement à mon cas particulier. Le fait de simplement dire c’est une « mutilation » et citer des chiffres parfaitement hors sujet (genre le risque d’avoir un cancer des testicules pour d’autre raisons) n’apporte rien.

        Je ne dis pas que la décision d’Angelina Jolie était la bonne : je ne connais pas suffisamment les données médicales relatifs à son cas particulier ni l’ensemble des raisons qui l’ont conduit à faire ce choix (et qui ont conduit ses médecins à lui donner ce conseil). Pour tout dire je m’en moque complètement. Je me contente de remarquer que le ton de l’article comme les arguments utilisés sont mauvais.

        L’idée qu’une personne en bonne santé ne doit pas avoir recours à une procédure médicale risquée et/ou ayant des effets secondaires pour éviter un problème potentiel dans l’avenir c’est typiquement l’argument qui était utilisé contre la vaccination (qui consiste à se protéger d’un risque hypothétique en prenant un risque immédiat – et à l’origine très significatif). Et encore les opposants à la vaccination défendait mieux leurs positions.

    • La chirurgie prophylactique a ses modes. De plus, au bout de quelques années, on se rend compte des effets secondaires de l’absence de l’organe, même s’il n’est pas vital : modifier un système vivant engendre forcément des répercussions. De plus, cela peut avoir des effets secondaires déroutants.

      Quoiqu’il en soit, au cours des cinquante dernières années, certaines théories ont vu le jour et la chirurgie à grande échelle a été leur traduction : je ne sais plus à quelle décénie, 60 ou 70, il était presque branché de se faire retirer les amygdales. L’appendice a eu son heure de gloire. Dans les deux cas, ces structures ont un rôle à jouer dans l’immunité. Il est peut être pas essentiel mais ils nous aide à tordre le cou aux microbes. Les opérations massives ont été abandonnées à cause des complications (hémorragies par exemple, même pour des amygdales). De plus, on s’est rendu compte que finalement, le rôle immunitaire de ces structures n’était pas si négligeable et que l’enlever systématiquement était une connerie contre-productive. Il y a eu au Québec (je n’ai pas les sources) le même engouement pour l’hystérectomie dès l’apparition d’une suspicion de tumeur (qui peut être bénigne, c’est à dire à surveiller mais sans risque, ou maligne, c’est à dire emmerdante parce que cancéreuse). Ca s’est traduit par des centaines d’opérations et cela a été abandonné parce que, encore un fois, modifier un système engendre des conséquences. Pour l’hystérectomie, c’est la modification de toute la cavité abdominale. Je vous raconte pas les emmerdes qu’ont eu la majorité de ces pauvres femmes opérées parce que ça se faisait, par « sécurité ».

      A la lumière de l’histoire de ces cinquante dernières années, j’en conclus que la double mastectomie aura sont heure de gloire. Elle sera ventée par science et vie, peut être même vendue comme le graal contre le cancer du sein par les médecins. Et quand la poussière sera retombée et que les premières stats à long terme sortiront, une thèse faite par un professeur en mal de reconnaissance reléguera aux bibliothèques poussiéreuses la doctrine de la mastectomie de masse. Et on sera repartit pour un tour, un autre organe.

  • C’est l’ère du cyborg, qui n’est pas du domaine du choix. Nous avons les moyens techniques d’agir sur notre corps.
    Le problème ici c’est qu’on joue plus ou moins sur le fil de la figure de la victime, qui est utilisée par les médias et les politiques (une profession qui n’a plus de légitimité qu’à l’intérieur du média de masse) pour faire avaler n’importe quoi à leur audience. Même si Angelina Jolie est une habituée du bistouri on peut prendre un peu de distance en essayant de ne pas parler particulièrement d’elle.
    Si il est possible, donc, d’agir sur son corps et donc de s’émanciper de certaines contingences matérielles, la question de la liberté au regard du conditionnement social se pose en effet. Que ce soit pour des raisons médicales ou esthétiques, si les médecins ne nous mettent pas encore de pistolet sur la tempe ou ne nous anesthésient pas sans notre accord, il n’en demeure pas moins que nous subissons un certain nombre de pressions. Et là où nous pouvons poser la question du féminisme c’est que les femmes subissent des pressions qui convoquent plus habituellement la chirurgie que celles que subissent les hommes (encore que).

    Il n’empêche que la mutilation est en effet une prise de pouvoir sur le corps, et l’humanité n’a d’ailleurs pas attendu d’avoir des techniques compliquées pour la mettre en œuvre. De la même façon que l’homme a toujours voulu transformer la nature : il n’y a pas de tabou ou de caractère sacré au corps qui aille de soi et qui, pour le coup, une interdiction morale arbitraire n’aurait pas plus de sens.
    De manière générale notre rapport à la santé et à la médecine peut être interrogé, mais remettre tout progrès technique en cause, quelque part, ne me semble pas une attitude particulièrement sereine.

  • Quelle déception de voir un tel article, gratuitement acrimonieux, plein de mauvaise foi et de jugements portés, à l’évidence, sans connaissance approfondie du sujet, à la Une de Contrepoints !

    Contresens : le nivellement par le bas.

    • En quoi ? Qu’y trouvez-vous « gratuitement acrimonieux », ou « plein de mauvaise foi », ou démontrant une méconnaissance du sujet ? La critique fait avancer.

      • Cet article est en effet acrimonieux : Angelina Jolie y est présentée tantôt comme folle, tantôt comme idiote et manipulée. Cet avis semble partagé dans d’autre commentaires qui lui reprochent une « mutilation ». Comme si une des plus belles femmes du monde s’était fait enlever les seins pour s’amuser.

        Cet article est en effet plein de mauvaise foi : il a déjà été souligné dans d’autres commentaires que le chiffre des 4% de présence de mutation BCRA 1 ou 2 chez les femmes présentant un cancer du sein est totalement inutile, et ne sert qu’à glisser un chiffre pour donner une impression de sérieux.

        Comprenons nous bien, le débat sur les limites des méthodes de dépistage de masse et leur risque iatrogène en particulier chez les faux positifs est nécessaire, de même que celui sur les recherches systématiques de prédisposition génétique.

        Le problème ici est que cet article ne suscite pas un débat construit sur ces méthodes (seule la dernière question est intéressante), mais s’apparente à une attaque contre cette femme, accusée de se mutiler pour le plaisir, et contre les médecins.

        Il est également intéressant de jeter un oeil aux commentaires suscités par l’article. On y retrouve notamment une résurgence de la classique théorie du complot selon laquelle les médecins sont d’ignobles sadiques qui aiment découper leurs patients et inoculer des maladies aux patients.

        Lorsqu’on s’attaque à de tels problèmes, on ne peut pas se payer le luxe d’avoir une vision aussi manichéenne des choses. Madame Jolie et son chirurgien ont très certainement longuement pesé la balance bénéfices-risques de ce traitement, comme pour tout traitement médical.

        Pour terminer, j’aimerais préciser que lorsqu’on désire citer le serment d’Hippocrate à toutes les sauces, il faudrait commencer par le lire :
        – je ne pense pas que ce chirurgien ait manqué au « primum non nocere », précisément car ce traitement prophylactique peut avoir des risques acceptables au regard de son bénéfice attendu, et qu’il a été discuté avec la patiente.
        – Hippocrate interdisait la chirurgie de la vessie. Parfois les choses peuvent changer.

        • Alors plusieurs chose: Déja la concordance des temps/ Très étrangemment, cette information a fait l’ouverture du festival de Cannes , relayé par une superbe une du NY TIMES.
          Mais les brangelina savent faire.
          Ensuite, on est dans le domaine du personnel à la limite de li’irrationnel. Communiquer sur un cancer est une chose . Communiquer sur un choix est aussi sordide que s’il elle me disait qu’elle avait choisi d’avorter. Je m’en fiche et je n’ai pas à la savoir.
          Enfin, à partir du moment ou comme cette fille en a consicence, des milliers d’Américaine suivent ses pas, je trouve que son choix va certainement entrainé d’autres demandes de ce genre chez des femmes qui vont croire qu’elles en ont besoin. Tout cela pour juste se faire mettre des prothéses plus petite en plus et encore une fois, très étrangemment, nous chanter le couplet de la mater dolorosa si digne, si belle dans son role messianique.

          C’est usant.

  • C’est surprenant comme la plupart des commentaires passent à côté du coeur de l’article, à savoir que: glorifier ainsi une unique solution préventive (qui a de gros défauts expliqués plus haut, comme l’irréversibilité) sur toute autre option, n’est-ce pas un risque éthique ?

    • Si, evidemment qu’il existe une vrai dérive presque Eugenique. La non acceptation du risque même qu’est la vie.

  • Comme tout le monde ici je regrette un peu cette surmédiatisation. Ceci étant c’est son choix, un choix compréhensible et réfléchi en plus, sachant que sa mère avait été malade. Bref je ne vois pas matière à débattre cent ans.

  • Son choix est réfléchi face à un risque réel, il ne s’agit pas d’un acte irrationnel, bref rien à dire là-dessus. La surmédiatisation de son acte oui est un peu gonflant. Mais bon, ça n’empêche pas d’en parler jusqu’ici apparemment…

  • Un tel article dans Contrepoints peut en surprendre certains, mais il ne m’en semble pas moins y avoir sa place : l’exagération d’un risque peut conduire l’individu à accepter de terribles sacrifices ; nous sommes bien dans un cas de défense de la lucidité et de la liberté. La Corée du Nord entretient dans sa population la menace des « méchants », Américains ou autres capitalistes : les Coréens subissent le pire avec la conviction que c’est pour leur bien…
    Je reviens donc sur le cas d’Angelina Jolie, 37 ans : sa mère est morte à 56 ans d’un cancer du sein, après quelques années de souffrance. L’article du NYT ne précisant rien, mettons 10 ans. Notre sympathique actrice peut donc tabler sur une dizaine d’années, avant d’avoir un problème significatif : nous ne sommes donc pas dans l’urgence. Savoir qu’on a une prédisposition morbide devrait conduire à une surveillance raisonnable, par exemple un examen tous les deux ans, quitte à adopter la solution chirurgicale si des signes plus pertinents que la seule probabilité estimée apparaissent : d’ici quelques années, il n’est pas impossible qu’on nous apprenne que la probabilité de cancer liée à ce gène est moitié moindre que celle estimée aujourd’hui. On ne nous dit rien d’autres facteurs non génétiques chez la mère : sans en offenser la mémoire, prenons l’hypothèse de la tabagie ; avec un délai de 10 ans, il est possible de corriger cette conduite à risque au point de repousser de plusieurs années l’éventuel cancer. Pour rester dans le domaine médical, ne désespérons pas de voir s’améliorer dépistage et traitements de sorte que même si l’horizon de vie saine se maintient, celui de survie dans des conditions acceptables recule sensiblement.
    D’autre part, il ne faut pas négliger d’autres risques accidentels de décéder avant l’horizon de vie saine ou acceptable. Ce sacrifice mammaire me semble pour le moins prématuré, voire inutile, ou pis (pardon !) aggravant en raison de ses répercussions psychologiques ou physiologiques.
    L’appendicectomie fut systématisée en France à partir de 1935 sur l’avis d’un ponte « Au moindre doute, opérez ! » – et cela convint à de nombreux chirurgiens -, alors qu’au Royaume-Uni la ligne de conduite fut sans inconvénient majeur, de surveiller et de n’opérer qu’en cas de signe grave…
    Je ne peux m’empêcher de transposer à d’autres domaines, notamment à celui de la vaccination, généralisée, voire imposée : face au risque, éventuellement exagéré, d’une maladie, on vous pousse, voire vous contraint à accepter une forte réputée atténuée de cette maladie et à accepter des risques qui auraient été spontanément négligeables pour vous. Et là nous retrouvons particulièrement le problème de la liberté individuelle d’accepter un traitement médical.

    • > Un tel article dans Contrepoints peut en surprendre certains, mais il ne m’en semble pas moins y avoir sa place : l’exagération d’un risque peut conduire l’individu à accepter de terribles sacrifices ; nous sommes bien dans un cas de défense de la lucidité et de la liberté.

      Non, nous somme la dans l’étalage de la bêtise.

      Heureusement, les gens instruit on pu étudier des concept mathématiques comme l’espérance, ce que nous allons utiliser ici.

      Tout d’abords, reprenons les calculs fournis plus bas : elle a donc 85% de chance d’avoir un cancer et 11% de chances d’en crever. Sachant que le cancer implique mastectomie, cela nous donne l’espérance suivant avec m le gain d’une masectomie, d le gain de la mort et t le gain du traitement du cancer (la chimio a un certain nombre d’effets secondaires).
      E = 0.85*(m + t) + 0.11*d

      Note rapide pour ceux qui ne savent pas compter avant 0, m, t et d sont ici négatifs, ou alors vous avez des problèmes psychologiques graves.

      Si l’on compare avec la solution préventive :
      E = m + 0.05*t

      Supposons que vous ayez raison (aucune chance, mais faisons semblant de ne pas le savoir), cela implique :
      m + 0.05*t < 0.85*(m + t) + 0.11*d
      0.15*m < 0.80*t + 0.11*d
      m < 5.33*t + 0.73*d

      Vous estimer donc que subir une masectomie est PIRE que de subir plus de 5 chimiothérapies, PUIS de jouer à la roulette russe avec 4 balles dans le barillet.

      C'est dans votre droit, mais si vous gérez toutes vos décisions avec autant de mépris du risque, je vous garantis un Darwin award sous peu.

      • Sans vouloir faire le matheux obtus, il me semble que dire qu’on a « 11% de chances de crever d’un cancer » suppose qu’on a le cancer ce qui fait que la première espérance devrait plutôt s’écrire : E = 0.85*(m + t) + 0.85*0.11*d.

        Ensuite, il a également été admis que même avec la masectomie préventive, il restait entre 5% de chances d’avoir le cancer, mais alors il faut aussi y ajouter 0.05*0.11*d, selon le même principe.

        Du coup on a plutot :
        m + 0.05*t + 0.05*0.11*d < 0,85*m + 0,85*t + (0,85*0.11)*d
        0,15m < 0,80t + 0,088d
        m < 5,33*t + 0,58*d

        Ça ne change pas grand chose au résultat final certes, mais cela montre aussi la tendance de gens (même rationnels au demeurant, SURTOUT en fait) à surestimer les risques. Y compris d'ailleurs, ceux qui ont calculé les pourcentages de risque ci-dessus.

        Une autre question qui revient souvent dans cette affaire était : N"y avait-il pas d'autres options? La chance d'y rester ne diminue-t-elle pas avec une surveillance? Y avait-il un réel risque à différer cette décision pour avoir une meilleure estimation des risques?

        Bref, pas si simple et mathématique comme décision, comme tout ce qui touche à la biologie et à la vie. Mais est-il vraiment utile de rappeler l'impossibilité de scientiser les décision humaines sur Contrepoints?

  • Tout à fait d’accord. D’autant qu’Angelina Jolie a un passé d’auto mutilation reconnue. De plus, personne ne m’a jamais dit en ce qui me concerne si j’avais 20% , 50% ou 86% de chance d’avoir un cancer. C’est quoi cette histoire?

    • Automutilation? que dites-vous aux américains qui sont très majoritairement circoncis sans raison réellement valable?

      • Noter que des gens ont trouvé des raisons médicales (« valables », ce n’est pas mon rayon) à la circoncision. Ça reste quand même AMHA nettement un ou plusieurs cran en dessous d’une double mastectomie. non ?
        Mais ne mélangeons pas tout. Sinon on va finir par parler de n’importe quoi ayant un vague rapport avec le sujet, clairement plus anodin (tatouage, épilation définitive) ou clairement plus grave (castration, infibulation, excision).
        alors que le sujet c’est plutôt l’affirmation :
        « Nous assistons à une glorification de la maltraitance médicale de la femme. »

        • Les 2 études bidons qui ont démonté pour leur non rigueur scientifique.
          Le dernier truc a la mode chez les mutilateurs tenter de justifié les mutilation en hésitant pas à faire des études bidons.

        • Le risque devient le même entre 10 rapports « non-circoncis » et 11 rapports « circoncis » (+ le hasard). Il faut avoir le courage de s’arrêter si vite. Le préservatif est quelques milliards de fois plus efficace.

          • Bonjour Thibs
            « Le préservatif est quelques milliards de fois plus efficace. »
            Humm… plutôt de l’ordre de 10.
            Le préservatif contre le sida, voilà encore une belle propagande. (Je n’ai pas dit que le préservatif était inefficace 🙂 )

  • Pour avoir une bonne attitude préventive d’un point de vue médical, les premiers des critères sont l’absence de risque démesuré lié à l’acte de dépistage/acte préventif et un très bon rapport bénéfice/risque suivis d’une bonne sensibilité/spécificité du dépistage/Acte préventif

    Ça vaut le coup de faire une coloscopie quand on a des risques de voir se développer un cancer du colon parce que l’acte est relativement bénin, les risques mesurés et efficace dans ce dépistage (bonne sensibilité, bonne spécificité);

    Mais se faire couper les 2 seins sous prétexte de prévention du cancer parait totalement démesuré. Mammographies et échographies pratiquées de manière régulière permettent un dépistage raisonnable des petites lésions.

    Le problème n’est pas d’avoir un cancer. Le problème c’est d’avoir une lésion dépistée tard déjà évoluée localement, régionalement voire généralement.

  • La manipulation des statistiques est pitoyable, dire que comme ce gène ne représente que 4% signifie qu’il ne faut pas s’inquiéter n’a aucun sens.
    Seuls 0,001% des gens qui meurent de scepticémie sont des nains, les nains n’ont donc aucune raison de se désinfecter si j’ai bien compris ?

    Pour moi, cet article est juste une opinion pour laquelle vous ne parvenez pas à trouver des arguments.
    Je ne vois vraiment pas pourquoi ce « point de vue » figure sur Contrepoints.

    • Vous voyez une manipulation statistique parce que vous comprenez de travers. Cette phrase est entouré de deux autres, et l’ensemble du paragraphe signifie clairement que le rôle du gène incriminé dans un cancer (ou pour suivre votre exemple : le rôle du nanisme dans une septicémie) ne doit pas être surestimé (et pas qu’il doit être ignoré !)

      • C’est vous qui comprenez de travers. De même que le nanisme n’a aucun rôle dans la septicémie, le risque que pose le gène en question n’a strictement rien à voir avec sa prévalence chez les femmes ayant développé un cancer du sein. Ici il n’y a rien à surestimer ou ignorer, ce sont deux faits totalement indépendant l’un de l’autre.

        • Indépendant ? Pas si le gène en question est effectivement cause de cancer (contrairement au nanisme par rapport à une septicémie, pour autant que je sache)

          • Ben si : indépendant même dans ce cas là.

            Un gène peut avoir 100% de chance de provoquer un cancer particulier dans les dix jours mais n’être impliqué que dans 0.01% des cas de ce cancer (simplement parce que c’est un gène très rare et qu’il existe d’autre facteurs de risque beaucoup plus courant).

            Inversement un gène impliqué dans 100% des cas d’un cancer particulier peut n’induire qu’un risque de 0.01% de développer ce cancer (si ce gène est une condition nécessaire mais non suffisante).

            Évidemment pour le porteur du gène la seule information pertinente ici c’est le risque que ce gène implique pour lui.

            Ce n’est même pas de la statistique, encore moins de la génétique, c’est juste de la logique élémentaire.

          • ben non. Et tu le dit toi même dans tes exemples !
            Tes deux paragraphes sont parfaitement correct … et totalement hors sujet.
            Parce que la seule information pertinente, ce n’est pas « le risque que le gène implique », c’est le risque toutes causes confondues. Et donc la réduction du risque, toutes causes confondues que l’action proposée peut amener. L’opération proposée réduit-elle le risque toutes cause confondues ? aucune idée. L’histoire ni dit pas si les femmes porteuse du fameux gène vivent plus longtemps sans leur seins ; ou meurent d’autre chose, toujours à cause du même gène ; ou d’un autre. Alors que c’est justement ça qui compte

            Il est vrai que l’argument des 4% est très mauvais. Malheureusement ta réfutation de cet argument est encore pire.

  • Ma fille de 10 ans a une petite amie qui met déja des soutiens gorges alors qu’elle n’a pas de seins car « comme ça c’est fait ».
    Donc, on est sur le même principe du « comme ça c’est fait » mais il ma semble qu’une médecine sage est celle qui attend que la chose soit déclarée.On ne soigne pas le « risque » on soigne la conséquence. Faisons nous alors arracher toutes les dents, enelever la prostate pour un homme passer 40 ans, et vivre dans un immense préservatif géant. LIFE IS A HIGH RISK SHIT.

    • On devrait aussi se faire enterrer préventivement. 😉

      Finalement, les pays totalitaires ont mis très bien en pratique cette politique.

    • Le « comme ça c’est fait » me semble en effet cacher d’autres motivations. Je ne dis pas qu’Angelina Jolie n’est pas sincère, mais disons qu’elle choisit de courir le risque d’un cancer dû à ses prothèses mammaires plutôt que le risque génétique. Je ne suis pas médecin, mais à mon avis on doit avoir le même niveau de qualité de la mesure du risque dans ces 2 domaines et sans doute qu’elle est assez faible (mais je suis incompétent en la matière).
      Si il y a bien un choix du risque encouru, en faveur du risque artificiel disons, cela me semble signifiant. Si il y a une dynamique normative dans cette déclaration publique, à un moment de couverture médiatique maximale (avec le festival de Cannes), et que celle-ci trouve bel et bien une résonance, alors il est intéressant, en effet d’étudier le phénomène. Et alors il faudrait savoir si il s’agit d’une lubie, d’une sorte de snobisme qu’il faudrait partager comme une sorte de code d’appartenance à une élite autoproclamée comme il y en a tant avec le mass-media, ou si cela s’inscrit avec cohérence dans des dynamiques organisationnelles (en d’autres termes y a-t-il tentative de production d’une norme par le mass-media ou seulement l’écho de l’émergence d’une norme pré-existante ?).

      Le soutien-gorge à 10 ans me semble être tout à fait du même ordre, relativement à une volonté d’intégrer les enfants dans l’espace de négociation des désirs et de la séduction des adultes. Le « comme ça c’est fait » ressemble quand même drôlement à une désactivation de discussion (Angelina Jolie joue en plus sur la corde de la victime, la moindre tentative d’argumentation devient alors une agression, c’est très efficace).
      Ce qui est étrange c’est que cela soit incompatible avec, dans le même temps, l’idée d’empêcher ces mêmes enfants de rentrer en compétition avec les adultes dans le domaine de la sexualité. Alors… soit il s’agit d’une incompatibilité entre 2 populations coexistantes et qui ont chacune une cohérence interne, soit il y aurait une cohérence plus large dans une décorrélation entre la séduction et la sexualité, du même ordre qu’entre la sexualité et la procréation.

  • Chaque année des millions d’enfants sont mutilés dans le monde.
    Elle c’est une adulte qui a toute les carte en main pour faire son choix.
    Elle pourrait ce couper une jambe ça serait toujours son choix.
    Quand au fait qu’elle est adulé c’est pour une seule raison: c’est une femme et non pour une quelconque glorification des mutilations.
    Rien de plus.

    • « Quand au fait qu’elle est adulé c’est pour une seule raison: c’est une femme et non pour une quelconque glorification des mutilations. »

      C’est aussi mon avis, à quand un article de glorification sur les hommes qui se font retirer les testicules ou la prostate (ça doit surement ce faire) ? 😀

      Personnellement je n’aime pas le rattachement du cancer du sein à la cause féministe (pour peu qu’il existe encore une cause féministe, mais là c’est un autre débat), je trouve ça plutôt réducteur, je vois plutôt la chose juste comme un cancer, point.

      Pour l’éthique, c’est là aussi assez subjectif, et c’est aussi une question d’éducation.

      Sinon pour la blague, après quelques recherches, il me semble qu’elle fume, légèrement paradoxal.

  • Rassurez-moi ! l’état n’y pour rien j’espère ?

  • moi, je connais quelqu’un qui s’est fait opèrer du noms : il s’appelait C RETIN !!

    • en allant voir sur wikipedia, les prenoms de ses enfants naturels ou adoptés, on comprends tout de suite que cette femme est soit completement cintrée, soit victime d’une irrépressible envie de se distinguer !
      heureusement que le ridicule tue moins que le cancer du sein.

      • Elle est COMPLETEMENT cintrée de l’avis général. Passé de drogue, d’anoréxie, graves pbs avec son pére (encore non résolus), dans l’outrance pour tout, et maintenant ça!
        La victimisation et la posture. Un peu des respect pour les vrais malades surtout. Et on ose appeler cela de la « dignité ».

        • C’est vrai que vos commentaires évitent les outrances et sont plein de respect.

          • Je n’ai pas du tout à me montrer respectueuse de quelqu’un qui se donne en spectacle de la sorte. Le respect aussi, se mérite et son attitude est ainsi irrespectueuse pour les malades, les vrais du cancer qu ine peuvent faire le choix de s’oter la rate ou les poumons par confort de vie. Et je concoure pas, je rassure tout le monde au titre d’internaute de l’année.

          • Respect ou pas vous n’avez pas à injuriez gratuitement les gens et lancez des attaques personnelles totalement déplacées (vous vous exprimez publiquement ici).

            Si le respect se mérite et bien sachez que vous n’avez pas le mien.

          • Je vous retournerais bien le compliment mais VOUS écrivez sous pseudo et je suis économe avec mon mépris, en raison du grand nombre de nécessiteux ces derniers temps.

        • Emmanuelle Gave
          je suis 100 % d’accord avec vous.
          Cette façon de se poser en victime alors qu’elle n’est même pas malade est indécente pour les vrais malades.

  • On vous annonce que vous avez un gène qui a des chances de faire développer le même type de cancer qui a tué votre mère. Seriez-vous capable de dire au médecin: « bof rien a foutre, on verra quand ça arrivera »?

    • Il y a tous les jours des gens qui apprennent qu’ils ont un vrai cancer. Je connais une personne à qui s’est arrivé la semaine dernière et on lui a enlevé son rein malade hier. Personne n’en parle. Pourtant pour cette personne et sa famille, c’est un drame. Mais tout e monde s’en fout et préfère parler des nichons d’Angelina qui n’est même pas malade.
      C’est du voyeurisme, pas de l’humanité. L’humanité, c’est plus dur.
      Plus facile de plaindre Angelina qui n’est même pas malade que de s’occuper du vrai malade de notre entourage. ça,c’est beaucoup moins rigolo, cela demande du vrai, du concret. Du lourd.

      • Merci Florence de rappeler ces réalités douloureuses auxquelles nous sommes nombreux à être confrontés, anonymement, sans publicité, sans cette consternante attirance pour le gore-médical.

      • Je crois que les gens se moquent complètement des décisions d’Angelina Jolie. On en parle parce qu’elle est connue, tout simplement.

        Et si des femmes la prennent pour modèle lorsqu’il s’agit de prendre des décision médicales (!) c’est qu’elles ont un problème à la base.

  • Peu importe que l’idée qui veut que les gènes s’expriment quoi qu’il arrive soit une duperie. Peu importe que plusieurs millions de femmes porteuses de ce gène n’ont jamais développé de cancer. Peu importe que la prévalence de cette mutation est de moins de 4% chez les femmes ayant développé un cancer du sein. Peu importent tous les autres facteurs de risques responsables de l’apparition du cancer.

    Ou comment raconter n’importe quoi avec des chiffres correct par le jeu de la rhétorique. Ça se veut niveler par le haut et ça ne comprend pas les math niveau lycée filière littéraire.

    Bien, bravo, chapeau bas, je suis vraiment impressionné.

    • Tout ce que dit ce paragraphe, c’est que la prédisposition génétique n’est qu’un facteur de risques parmi d’autres. Qu’il ne faut pas s’arrêter à ce seul chiffre pour sortir le gros bulldozer. Bref, il convient de voir si cet outil est adapté à la situation, de réfléchir, de relativiser.

      • Les chiffres sont corrects. Et les utiliser montre que l’auteur de cet article – et vous même probablement – ne comprenez strictement rien à ce qu’ils signifient.

        La ou l’auteur parle de la probabilité d’avoir ledit gène quand on a un cancer du sein, le chiffre intéressant est la probabilité d’avoir un cancer quand on à le gène (ce qui est une donnée de l’énoncé dans notre cas).

        Pour que vous rendiez un peu compte à quelle point ce raisonnement relève de la débilité profonde, je vous le refais avec un autre sujet :
        – Si vous sautez du 50ième étage, vous allez mourir.
        – Mais non voyons, seul 0.1% des gens meurent en tombant du 50ième étage, aucun problème !

        Ne pas faire la différence entre les deux et prétendre avoir un avis intéressant sur le sujet est un exemple typique de l’effet Dunning Kruger.

        • Les chances de survie d’un homme qui tombe (sans parachute) d’un 8e étage sur un sol même pas très dur, sont nulles! A fortiori d’un 50e. Votre contre-exemple est parfaitement déplacé.

  • Si je m’en tiens à ce document les probabilités de survie à un cancer du sein aux Etats-Unis à 5 ans sont de 87.1%. http://seer.cancer.gov/publications/survival/surv_breast.pdf [ctrl+f : Table 13.8]

    • Avant opération :

    — La probabilité pour qu’Angie déclare un cancer : 85%

    Cela veut dire : 85% de chances de déclarer un cancer et devoir subir un traitement pour le combattre, sans aucune idée de sa durée ni de son issue. Voici un lien parfait pour illustrer ceci : http://xkcd.com/931

    Traitement, avec tout ce que cela implique : mastectomie évidement (et nous y voilà : quoi qu’il arrive, Angie avait de toutes façons trois chances sur quatre de devoir sacrifier sa poitrine) puis puis une chimiothérapie et ses effets de bords : maladies, perte de cheveux, extrême fatigue induisant une incapacité à faire quoi que ce soit la plupart du temps.

    Sans parler de l’impact psychologique énorme sur le malade et sa famille. Voici un autre lien que je trouve assez puissant quand il s’agit d’évoquer de quoi sont faites les pensées des personnes dont les proches sont touchés par le cancer : http://xkcd.com/1048 — bien plus fort que n’importe quel commentaire que j’aurais pu faire.

    — Mais même après tout cela, la probabilité pour qu’Angie meure d’un cancer moins de 5 ans après l’avoir déclaré : 0.85 × (1 – 0.871) = 10.9%

    Ce qui veut dire que si elle ne faisait pas le choix de l’opération, elle avait plus d’une chance sur dix d’y passer quelque soit les évènements : maladie, efforts, combat, terreur de ses proches. Nous ne parlerons pas ici de ce que la mort d’une jeune mère de famille implique après une bataille de plusieurs années contre le cancer, je vous laisse tranquillement faire votre petit listing, sachant qu’elle a six gosses.

    • Après opération :

    — Les chances de déclarer un cancer tombent à 5%

    — Les chances pour qu’elle en meure dans les cinq ans : 0.05 × (1 – 0.871) = 0.6%

    Alors oui, cela peut vous paraitre léger, à vous, de vivre avec ces probabilités couperets de l’avant opération au-dessus de la tête.

    À vous lire, on pourrait penser que ce ne serait pas grand chose que de les trimballer tous les jours dans votre soutien-gorge, faisant abstraction de l’inévitabilité, en regardant vos enfants si petits, et votre mari si inquiet.

    Aller, j’essaie de me mettre à la place d’un Angie qui déciderai de garder malgré tout ses seins – parce qu’avoir des seins, c’est quand même cool pour plein de raisons (je laisse la liste de raisons à discrétion de chacun.)

    Quel plaisir alors de profiter sur le plan sexuel et esthétique d’une poitrine dont vous savez qu’elle vous condamne potentiellement à mort, vous rappelant perpétuellement au passage le tragique décès de votre maman, morte d’un cancer quelques années auparavant après un douloureux combat de dix ans.

    J’ai noté que votre article n’a aucune dimension psychologique, et au delà du raisonnement que vous présentez, c’est bien cette absence totale d’empathie que je vous reproche le plus.

    Il me semble que le seul choix de ce qui est le plus lourd à porter (un risque, ou un mastectomie) doit être laissé à ceux qui doivent le faire, et que personne d’autre qu’eux ne doit jamais juger de cela. En d’autres termes : vous n’avez pas le droit de poser les questions à leur place.

    Enfin :

    « Nous assistons à une glorification de la maltraitance médicale de la femme. »

    C’est vraiment l’assertion la plus incompréhensible que j’ai pu lire dans votre article. Et elle me parait complètement fausse.

    Nous assistons à l’appropriation de la medecine moderne par l’individu, et ce qui est loué ici est le pouvoir de disposer de son corps et opter pour la prévention face au risque sans avoir de compte à rendre.

    Je pensais justement que ce serait un fait que Contrepoints aurait su observer différemment.

    • @binnie

      Quelle fasse ce choix, soit mais pourquoi en parler et en parler en ouverture du festival de Cannes avec courveture media etc . D’autant que de ce que j’en ai compris, elle reconstruit dérriere donc aussi bien personne n’aurait rien remarqué? Je rapelle aussi quand même qu’on avait eu droit à des trucs du genre quand Madame avait décidé qu’il était urgent d’aller accoucher en Namibie (pour sa prémiére) , étrangemment non renouvellé par la suite. Donc, voilà, voila…

      • Pour la médiatisation personnellement ça ne me dérange pas. Si vous ne voulez pas entendre parler d’un truc, ne lisez pas certains canards, n’allumez pas la télé, ou faites le tri dans vos flux RSS.

        Je pense qu’il est surtout bon que les femmes très angoissées car menacées par la maladie et consciente d’avoir cette option pour se libérer ne se sentent pas seules ou honteuse dans ce choix.

        Le fait qu’Angelina Jolie rende cela public peut les y aider.

        • Non mais justement, je cotoie dans une asso ce genre de femmes très angoissées et au contraire, si on leur donne ce genre d’action comme « solution » mais c’est l’ouverture de la chasse. Avec les risques opératoires quand même aussi à mettre dans l’equation à chaque fois (passer sur le billard, cicatrisation, risque du geste opératoire etc etc)

          • J’imagine.
            Et ça ne doit pas être facile de trouver les bons mots.
            Bravo pour votre boulot de soutien auprès d’elles en tout cas.

    • Non mais attendez 5 minutes, Mon pb face à cela n’est pas comment on s’ordonne une fois les 85% de chance trouvé, c’est comment on trouve ce 85%. Le fait qu’un parent ait pu avoir un cancer n’est pas forcement une piste (la mére pouvait avoir eu reours à des traitements hormonaux par exemple post grossesse ce qui n’aurait donc eu aucune incidence en amont dans la transmission des génes) . A ma connaisance, nous passons des mammographies justement car personne n’est capable de savoir et ce même si dans votre famille ou dans votre historique personnel vous avez un passé de risque. Prenons par exemple un sujet que je connais , les femmes (anciens BB distilbénes), même si les petites filles furent jugées à risque, personne ne prit les décisions de procéder à des hystérectomies préventives et on parle de population VRAIMENT à risque. Donc je trouve juste l’ensemble assez outré et encore une fois, ce n’est pa sla solution , ce cont les chiffres et la méthode (?) de soit disant obtention.

    • +1000 pour binnie. Clair, net, imparable, humain.

  • Tiens… je savais pas que Christine Boutin etait intervenante sur Contrepoint…

  • Je me marre !
    déjà 71 commentaires à propos d’un article sur les nichons, tandis que les articles sur la crise rarement atteignent ce score ….

  • Les commentaires sont fermés.

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