Les banques publiques : utiles ou nocives ?

Les banques publiques, Caisse des Dépôts ou Banque Publique d’Investissement en tête, démontrent leur nocivité.

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Siège de la Caisse des Dépôts et Consignations à Paris

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Les banques publiques : utiles ou nocives ?

Publié le 27 avril 2013
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Les banques publiques, Caisse des Dépôts ou Banque Publique d’Investissement en tête, démontrent leur nocivité.

Un article de l’Aleps.

Siège de la Caisse des Dépôts et Consignations à Paris

Dans sa boîte à outils qui permettra d’inverser la courbe du chômage, François Hollande dispose déjà d’une pince universelle : les banques publiques. On peut même dire des « banques citoyennes », qualificatif que revendique La Poste dans son actuelle campagne de publicité. Cette appellation signifie qu’un certain nombre d’institutions financières, qui ont en commun de dépendre de l’État, sont assurées du soutien inconditionnel des pouvoirs publics (et ne peuvent donc connaître la faillite) parce qu’elles assurent une mission d’intérêt général : prêter à des insolvables, et à des conditions inégalables pour des banques ordinaires, prisonnières de cette stupide logique du profit.

La plus extraordinaire aventure est celle de la Caisse des Dépôts et Consignations. Cette noble institution, créée par Louis XVIII pour mettre à l’abri de la finance classique des sommes « consignées » à l’occasion d’héritages, de procès ou de dettes publiques (déjà !), n’abrite plus rien du tout, puisqu’elle vient, pour la deuxième fois de son histoire, d’annoncer une perte de 458 millions d’euros pour l’année 2012. Il faut dire que sa mission originelle a totalement disparu et que la Caisse est devenue le « bras financier » de l’État. Elle brasse une masse de capitaux sans équivalent en France : environ 300 milliards d’euros. Une grande partie de ses fonds viennent des livrets A : les Caisses d’Épargne ont obligation de reverser les dépôts à la CDC, et les banques doivent aussi en reverser une partie. L’emploi de ces fonds est tout à fait arbitraire. Après avoir épongé la faillite du Crédit Foncier de France, la CDC a dû voler au secours de France Télécom (perte d’un milliard l’an dernier), de la banque Dexia, de Veolia, et d’un grand nombre d’emprunteurs la plupart du temps publics, y compris des collectivités locales. C’est dire que l’argent des épargnants français est bien gaspillé.

Mais la grande innovation (lancée par Nicolas Sarkozy) aura été d’articuler la CDC avec le Fonds Stratégique d’Investissement au cœur de la Banque Publique d’Investissement, destinée à financer les PME. Nous y voici : des milliers d’emplois en perspective ! En réalité, l’épargne ainsi confisquée et « dirigée » par l’État (ce qui se voit) manquera pour financer des entrepreneurs assumant les risques de leurs propres projets (ce qui ne se voit pas). Pour faire bonne mesure, l’État décide maintenant d’obliger les compagnies d’assurance à affecter une partie des contrats d’assurance-vie à des prêts aux PME.

À lire aussi : Notre analyse des derniers développements à la BPI


Sur le web.

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  • normalement les banques publiques ne peuvent aider les activités privées sauf à ce qu’elles ne soient que minoritaires aux tours de tables (règles bruxelloises) sinon on tombe dans la commandite publique qui a fait la preuve de son inefficacité et de sa nocivité. mais avec la crise ces beaux principes ont été jetés par dessus les moulins. En ouitre l’aide publqiue ne devrait accordées que pour le soutien de filières financières utiles à l’économie (capital risque par exemple) sans créer de distorsions de concurrence, mais ces beaux principes sont inaudibles par les politiques tels Montebourg ou Royal (et bien d’autres …) qui adorent se faire une image de sauveurs avec l’argent des moutontribuables

  • En fait, terminologie trompeuse, la BPI n’est évidemment pas une banque, mais un « invest », comme il en existe des tas, privés et publics, en Belgique depuis 30 ans.

    Il s’agit de Fonds, créé par des pouvoirs publics, des banques, et autres organismes, qui ont démontré leur utilité, et fonctionnent comme une alternative aux banques.

    Ces fonds peuvent avoir des activités de capital à risque (ce que la Loi Bancaire interdit puisque les banques jouent avec l’argent des déposants) ;
    Ils sont généralement décernés sous forme de prêts subordonnés, ce qui laisse la surface financière de l’entreprise intacte vis à vis de ses autres créanciers et fournisseurs ;
    Ils offrent un accompagnement technique très qualifié, mais ne placent jamais de représentant au CA.;
    Et le pari que fait l’invest en s’impliquant dans un projet ne peut être hasardeux, le Fonds ne pouvant s’appauvrir.

    Ces règles conviennent bien entendu à un petit nombre d’entreprises participées, et ce sont donc les invests qui ont intérêt à être nombreux.

    La formule française, une fois de plus n’offre aucune lisibilité, est un « gros machin sans souplesse, et politisé de surcroît. Comme d’hab, de la gloriole et peu d’efficacité en perspective.

  • les banques privées ne jouent plus leurs rôles d’investisseur dans l’artisanat, jusqu’a ne pas autoriser un euro de decouvert…. La Bpi oui mais pas pour les petite entreprises pourtant creatrice d’emplois. Commençons deja par obliger les groupes comme Vinci à payer en temps et en heure au lieu de jouer avec la tresorerie des autres car nous petit, nous n’avons pas de soutien ou plus dans mon cas.

  • Quelle différence entre « Banque publique » et « sortie du capitalisme » ?

  • Les commentaires sont fermés.

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