Du bon usage de la liberté de manifester

Les participants de la manif pour tous qui n’ont pu se rendre sur les Champs-Élysées ont-il été privés de leur liberté absolue de manifester ?

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Du bon usage de la liberté de manifester

Publié le 27 mars 2013
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Les participants de la manif pour tous qui n’ont pu se rendre sur les Champs-Élysées ont-il été privés de leur liberté absolue de manifester ?

Par Roseline Letteron.

Les manifestants qui ont désormais l’habitude d’envahir les beaux quartiers pour protester contre le mariage pour tous se livrent aujourd’hui à une opération de communication destinée à les victimiser. N’a-t-on pas osé interdire l’accès des Champs-Élysées à d’honnêtes bourgeois, souvent accompagnés de leur charmante progéniture ? Manifestant en faveur de l’intérêt supérieur des enfants, ces papas et ces mamans, aussi hétérosexuels que parfaitement responsables, ont tenté de pénétrer quand même sur la plus belle avenue du monde. Horreur, ils ont été repoussés par les forces de l’ordre. Certes, ces dernières n’ont pas utilisé les canons à eau (qu’aurait-on dit ?), mais elles ont tout de même brandi des aérosols de gaz lacrymogène, suscitant quelques crises de larmes, et même un très médiatique évanouissement.

Une liberté loin d’être absolue

Le droit positif fait entrer les manifestations dans le domaine des libertés publiques. Mais il ne lui attribue pas de véritable autonomie. Pour le Conseil constitutionnel, la liberté de manifester se rattache au « droit d’expression collective des idées et des opinions » (décision du 18 janvier 1995). Pour la Cour européenne, elle est plutôt liée à la « liberté de réunion pacifique » garantie par l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Ces petites divergences sont sans influence sur les éléments de langage développés par les manifestants hostiles au mariage pour tous. Pour eux, le droit de manifester est une liberté, et une liberté absolue. Cette analyse est soutenue avec toute la fougue du néophyte, dès lors que ces mêmes manifestants ne déployaient pas le même attachement aux libertés lorsqu’une « manifestation géante » contestait la réforme des retraites engagée par Nicolas Sarkozy en 2009, ou lorsque les syndicats organisaient un défilé particulièrement contestataire pour le 1er mai 2012, à quelques jours de l’élection présidentielle.

Cette nouvelle revendication en faveur du caractère absolu de la liberté de manifester prend des formes parfois divertissantes. On a vu des participants protester vigoureusement car ils ne pouvaient pas se rendre à l’Élysée pour s’adresser directement à celui qui est l’origine de tous leurs malheurs, le Président de la République. Comme si la loi n’était pas votée par le Parlement : sarkozysme impénitent qui ramène tout, et à tout propos, au supposé chef ? Décidément, la République et la séparation des pouvoirs ont du mal à pénétrer certains esprits. D’autres ont considéré comme une atteinte à leur liberté l’interdiction d’organiser un « sit-in » sur les Champs-Élysées.

Ce n’est plus le principe même de la liberté de manifester qui est en cause, mais son mode d’organisation. Ces discours reposent sur une idée simple : la liberté de manifestation reposerait sur un régime dit « répressif », ce qui signifie que l’on peut exercer librement sa liberté, sauf, peut-être, à rendre des comptes au juge pénal, en cas d’infraction.

Le droit positif : un régime de déclaration préalable

Hélas, tous ces manifestants auraient dû ouvrir un manuel de droit ou consulter les cent soixante-dix « juristes » signataires d’une lettre ouverte contre le mariage pour tous. Ces derniers leur auraient sans doute confirmé que la liberté de manifestation relève d’un régime dit « de déclaration préalable ». Autrement dit, on peut exercer sa liberté après avoir déclaré son intention auprès des autorités compétentes, en l’espèce la préfecture de police. En soi, ce régime de déclaration préalable ne constitue pas une atteinte à la liberté, principe admis dès 1979 par la Cour européenne des droits de l’homme, dans une décision Rassemblement jurassien c. Suisse.

Cette déclaration ne porte pas une atteinte excessive à la liberté d’expression, affirme la Cour européenne, car elle permet aux autorités de s’assurer du caractère pacifique du rassemblement. En droit français, le régime juridique des manifestations relève du décret-loi du 23 octobre 1935. Il prévoit une déclaration auprès du préfet de police par les organisateurs entre trois et quinze jours avant la date prévue. Elle doit mentionner l’objet, le lieu et l’itinéraire de la manifestation. Rappelons que la « manif’ pour tous » repose sur un collectif  de trente sept associations, plus ou moins déclarées. Mais, en tout état de cause, rien n’interdit à un groupement de fait d’organiser une manifestation, dès lors que les autorités connaissent l’identité des responsables.

En revanche, le décret-loi de 1935 autorise l’autorité de police à prononcer l’interdiction quand elle estime que « la manifestation projetée est de nature à troubler l’ordre public » (art. 3). Cette possibilité d’interdiction conduit généralement à une négociation avec les autorités de police au moment de la déclaration. C’est ainsi que l’itinéraire d’un cortège revendicatif est négocié, et les organisateurs doivent s’incliner devant les nécessités de l’ordre public. Nul n’ignore que les manifestations sur les Champs-Élysées sont toujours interdites pour des motifs liés aux difficultés de garantir l’ordre à partir des rues étroites qui encadrent l’avenue, à la présence de nombreux sites sensibles, surtout dans une période où le plan Vigipirate est déployé au niveau « rouge ». Les manifestants étaient donc parfaitement informés de cette interdiction, et le préfet de police avait d’ailleurs pris un arrêté précisant l’étendue de l’autorisation de manifester.

L’interdiction d’accéder aux Champs-Élysées était donc parfaitement normale au regard de la mise en œuvre de la liberté de manifester, puisque ceux qui ont entrepris d’accéder à l’avenue violaient un arrêté préfectoral. Leurs organisateurs sont aussi fautifs, car ils ont trop longtemps refusé de prendre en considération les nécessités de l’ordre public et d’appliquer la loi républicaine. La liberté de manifester, comme tous les droits, ne comporte pas l’abus de ce droit. Les forces de l’ordre ont donc dû user de la contrainte pour réprimer cette forme particulière de délinquance. Mais les premiers intéressés, les manifestants eux-mêmes, devraient plutôt s’en réjouir. Ils ne pourront plus dire que le pouvoir socialiste ne réprime pas la délinquance…


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  • Une petite fonctionnaire socialiste écrit ici des textes de propagande socialiste , croyant être chez Mediapart ou rue89.

    • Letteron une socialiste? Ben j’en veux plus des comme elle…

      • « Letteron une socialiste? Ben j’en veux plus des comme elle… » Mitch, pourriez-vous préciser ?

      • Facile: Lisez Libération.

        Vous y trouverez les mêmes idées et la même honnêteté intellectuelle.
        Pour RL, pas de doute: L’État définit la morale.
        Il est l’autorité religieuse.
        La laïcité, c’est une religion séculière obligatoire…

        La manif pour tous a évidemment été victime de la duplicité des autorités socialistes, aussi honnête dans leur gestion de cette manifestation que dans le dénombrement des participants.

        Après tout, il y avait largement la place de défiler pour les 350.000 manifestants, non ?
        Évidemment, s’ils avaient été 1,4 million, ils auraient été un peu serrés et il y aurait eu des débordements bien compréhensibles.

        Mais puisqu’ils n’étaient pas nombreux, les débordements sont honteux.
        Au fait, comment sait-on qu’ils n’étaient pas nombreux ?
        Mais parce que pour l’être plus, ils auraient pris plus de place !

        Je me félicite de la présence de RL sur Contrepoints: Mois qui ne lis pas Libé, j’ai ainsi l’occasion de connaître la duplicité des socialistes.

        Libéraux ne tombez pas dans le panneau.
        Le « mariage pour tous » transforme un devoir en un droit.

        Comme les hétérosexuels ont spontanément une sexualité utile et même nécessaire, de même les gens talentueux ont une activité spontanément productive. Il est exactement aussi injuste de réserver l’institution du mariage aux hétérosexuels que de laisser aux gens talentueux le fruit de leur travail.

        Vous ne pouvez pas avoir le socialisme en matière de morale, et le libéralisme en matière économique.
        La liberté ne se divise pas.

  • « la liberté de manifestation reposerait sur un régime dit « répressif », ce qui signifie que l’on peut exercer librement sa liberté, sauf, peut-être, à rendre des comptes au juge pénal, en cas d’infraction. »
    et pendant ce temps-là les sénateurs proposent une loi d’amnistie pour les syndicalistes pour tout acte entraînant moins de 5 ans de prison. Et cela ne semble pas vous émouvoir le moins du monde… vous connaissez le mot crédibilité ?

  • Vision bien réductrice et orientée, madame.
    Lors des manifs étudiantes où un C&A fût pillé et cassé, l’ensemble des manifestants en étaient donc responsables.
    Je rappelle que ce sont 300 personnes qui ont tenté de « prendre d’assaut » les Champs soit 0,1% d’ après la Police.
    Si le prends votre raccourci avec le même.mode de calcul :
    Tous les chômeurs seraient des fainéants
    Il y aurait plus de sans emploi en France que d’habitants en Chine

    • La Manif pour Tous ne peut être tenue pour responsable du déroulement de la manif.
      S’il faut incriminer quelqu’un se serait plutôt le politique qui par touches successives exaspère des millions de français, affichant un mépris caractérisé envers les opposants du mariage pour tous.
      Il ne faut pas être fin psychologue pour constater qu’après :
      -Le manque de concertation avec les opposants, avec les responsables religieux, juristes, philosophes…
      -Les chiffres bidonnées de la préfecture de police lors de la première puis de la deuxième manifestation des opposants.
      -La demande de remboursement des pelouses du Champs de Mars (abîmées d’ailleurs par les véhicule de la Mairie de Paris…).
      -Le relais médiatique quasi nul.
      -Le refus du CESE de prendre en compte les 700 000 pétitions écrites, jugeant ces dernières irrecevables.
      -Le mépris de la classe politique et de Pierre Bergé nous qualifiant d’antisémites, d’homophobes. Pierre Bergé il y a quelque jours relayant le twitt d’un excité qui « ne pleurerai pas si une bombe explosait sur les Champs-Elysées ».
      -Enfin l’arrêté préfectoral interdisant les Champs-Elysées QUELQUES jours avant la manif prévue de longue date.

      Et bien je disais, il ne faut pas être fin psychologue pour constater que malgré les appels répétés de la Manif pour Tous pour rester le long des barrières, il a été impossible de juguler plus d’un million de personnes méprisées depuis des mois par un pouvoir autiste, odieux et opposé à tout dialogue.
      J’accuse François Hollande, un incapable notoire, un incompétent patenté. Incapable de prendre la mesure du mécontentement qui gronde.
      J’accuse aussi Manuel Valls : ce rigolo était à un concert le 24 mars !
      Si Hollande n’abroge pas la loi, je, nous, des millions de français sommes prêts à manifester de nouveau.

  • Le « pouvoir socialiste réprime la délinquance », vous me faite rire! des familles qui franchissent une barrage et qui avait déjà commis le crime de lèse majesté de manifester contre le pouvoir, ce sont les délinquants qu’ils répriment d’un façon exemplaire, mais les « fidèles clients » des tribunaux eux ont depuis longtemps reçu une carte de fidélité leur offrant des réductions… ces sont de dealers, des délinquants violents (vols avec violences, vol avec armes), des casseurs, des incendiaires, même des violeurs et parfois des meurtriers…

    Allez lisez le livre de Laurent Obertone……

    Regardez toute la mauvaise foi, toute la partialité dont ces manifestants ont été l’objet de la part du pouvoir, du Maire de Paris (l’histoire de la facture alors qu’il fait des largesse à ses potes lorsque ceux ci organisent de manifestation source le Figaro), du Préfet de Police, des médias (peut être mis à par BFMTV et le Figaro et encore…..

  • Madame,

    On ne sait, à vous lire, si c’est l’ironie qui domine, ou le cynisme.

    Il y a longtemps que cette belle idée : « l’état de droit », est morte. « Le droit pour le droit » l’a remplacé.

    Les assassins de l’état de droit l’ont tué en l’éviscérant, en la vidant de sa substance, c’est à dire en promulgant des lois dont personne d’autre ne voulaient mais que tous devaient soutenir, en « vertu » de cette belle idée. Quel affreux détournement que cela, ce vol du droit, par le droit.

    Que l’ordre public soit un bienfait, nul n’en doute, dès lors que cet ordre, le peuple l’organise. Mais quand, justement, d’autres l’organisent, au dépend du peuple, alors, bien sur, désorganiser l’ordre public, c’est l’essence même d’une manifestation populaire.

    Il était un temps où l’esprit des lois gouvernait les lois. A présent, c’est leur lettre qui règne, sous la plume d’imposteurs.

    Ce que vous omettez, Madame, c’est qu’au bout de la pelle, utile, nécessaire, des mains tiennent le manche, y compris quand la pelle écrase des gueules, de manifestants.

    Ce faisant, c’est du coté des fossoyeurs du droit que vous penchez, réfléchissez y et donnez nous des cours de droit, compris comme une fin, non comme un moyen, perverti ; ou sinon, ces perversions, montrez les aussi. Merci.

  • Plus que la déclaration préalable, l’autorisation concernant les parcours permet de renvoyer une manifestation dans un lieu ou elle sera moins visible ce qui n’est pas a proprement parler une censure encore moins une interdiction mais relève quand même d’une volonté de minimiser. De plus en organisant le parcours il est possible de fixer des conditions génératrices de débordements très utiles si l’on veut déconsidérer une manifestation. Evidemment tout ceci relève plus de la politique qui se trouve en aval du droit.

  • Je suis très étonné de lire cet article, que je trouve particulièrement critiquable. L’auteur se contente de se retrancher derrière l’état du droit et se contente d’une analyse strictement positiviste (définition ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Positivisme_juridique).
    J’aurais attendu d’un professeur de droit public une analyse un peu plus poussée, surtout sur contrepoints, qui m’avais jusque là toujours séduit par la profondeur des analyses qui y sont proposées, que je sois d’accord avec elles ou non d’ailleurs.
    Se contenter d’une analyse positiviste est, concernant cette manifestation, très insuffisant.
    Quant aux petites remarques fielleuses, elles témoignent quant à elles d’une suffisance écœurante.
    Se gargariser du droit positif, oser écrire que « La liberté de manifester, comme tous les droits, ne comporte pas l’abus de ce droit » alors que le gouvernement fait voter une loi d’amnistie pour les casseurs syndicalistes, c’est la négation même du droit dans ce qu’il a de plus noble et l’enterrement en grande pompe d’un état de pseudo droit auquel plus personne ne croit et que vous ne vous donnez même plus la peine de tenter de défendre.

    • Les syndicalistes, eux, ont droit à un parcours qui leur permet de s’étaler suffisamment pour obtenir un dénombrement avantageux.

      Le gouvernement a cru jouer habilement.
      Il s’est rendu encore plus odieux.

  • Le focus fait par les médias sur les débordements plus que sur la manifestation elle même détourne admirablement le propos des manifestants. Et par votre article, vous faites également une projection sur un écart qui serait, à vous lire, la principale source de récrimination des manifestants. En aucun cas ! Cette victimisation est, tout comme le débordement, une manoeuvre d’une minorité. Il y en a toujours dans toute manifestation qui ainsi concentre l’attention médiatique sur le détail au détriment de l’essentiel.
    Bref, 300 personnes se sont écartés du chemin de la manifestation tracé par des politiciens en vue de minimiser l’exposition de la manifestation et tracé également par les forces de l’ordre en vue de garantir la sécurité et le maintien de l’ordre sur les champs élysées. Dans un sens, votre article vient dire que ces 300 personnes et leur exposition médiatique ne sont pas très sérieuses. Certes. C’est toujours plus vrai que l’interprétation faites par le rapporteur au sénat de cette loi qui considérait dans son ensemble que toute la manifestation populaire n’était pas très sérieuse (pour des raisons rigolotes)

  • ?!
    Non, les familles qui étaient présentes n’ont que faire de la politique, ne manifestent jamais même pour les lois les plus débiles car c’est plutôt réservé en général aux fanatiques de gauche.
    Ce qui a choqué, c’est que très souvent les CRS restent très sobre dans les « manif » agressives de gauche ou face aux casseurs, alors que là tout indique le calme et la maîtrise parmi les manifestants de dimanche qui ont subi des assauts gratuit, sans raison. Un simple « s’il vous plait » aurai pu les faire partir. C’est la volonté politique, la sous estimation de la manif et l’amateurisme qui sont responsable des « débordements ».
    Cet article dégouline de bien pensence et de tentative de justification d’un gouvernement de guignols.

  • Ca pose la question de savoir a qui appartient la rue. Il est cocasse de voir que le préfet, qui se comporte comme si les rues de Paris lui appartenaient, refuse aux manifestants une partie du trajet alors qu’il est payé par les impôts de ces mêmes manifestants.

    Si le statut juridique des rues était correctement défini, il serait plus facile d’établir les limites de la liberté d’expression.

    « forme particulière de délinquance »

    Madame, qui êtes vous pour juger ces personnes avec mépris ?

  • Il y a libération pour écrire de telles stupidités

  • Une fois de plus, on est confrontés à une société qui a appris à accepter que « ce qui est autorisé n’est pas interdit », c’est frappant dans cet exemple. Je suis pour le mariage homo, mais là n’est pas la question.
    Que la loi arrive à se contorsionner pour éviter la schizophrénie, aucun doute : la loi a écrit dans notre constitution que le seul objectif des partis politiques doit être de défendre nos libertés… L O L

    • Si vous êtes pour le mariage homo, vous devez donc être de ceux qui estiment que ce qui n’est pas explicitement autorisé (voire même fortement encouragé) est interdit.

      Les manifestants estiment au contraire que la loi ne peut être justifiée que par un besoin public objectif. Pas par l’égalitarisme. Pas par la charité version socialiste, soit l’abolition de la responsabilité individuelle.

      La société a besoin d’unions hétérosexuelles stables pour que les générations soient renouvelées au mieux.
      C’est objectif, et c’est un besoin de la société.

      Le « mariage homosexuel », lui, n’a d’autre fondement qu’égalitariste et pseudo-charitable. Il est objectivement contraire à l’intérêt général, car il augmentera le nombre de couples hétérosexuels au profit des paires homosexuelles.

      Prenez garde:
      Ce sont exactement les mêmes arguments que les socialistes opposent au libéralisme économique.
      Le « mariage pour tous » est un coup sournois mais terrible porté au libéralisme.

      • Comme je suis pour le mariage homo, que rien n’interdisait jusqu’à ce qu’un juge décide de créer jurisprudence, je pars du principe très libéral que tant que je ne nuis à personne, la loi ne doit pas restreindre ma liberté.

        Si je suis votre raisonnement, on pourrait aussi obliger légalement tous les adultes à procréer, car la France a besoin de bras (et de cotisants à la sécu)… Je ne suis pas du tout d’accord, et je n’y vois pas une trace de liberté ! (profitons-en pour interdire les pratiques sexuelles qui ne permettent pas la procréation, et interdisons la contraception).

        Le peuple ou la loi n’ont pas à décider de ce que chacun peut faire !

        Je suis pour le mariage homo, car jusqu’à preuve du contraire, cela ne nuit à personne : ça doit donc rester dans le domaine de la liberté.
        On sera amenés à légiférer à postériori s’il y a des problèmes, et pas en jouant à priori les Madame Irma sur des ravages fantasmés 🙂

  • Ridicule. Exemple remarquable d’argumentaire construit autour d’une conclusion choisie préalablement.

  • je ne vois pas trop le « socialisme » ou la mauvaise foi de cet article… Dans les commentaires par contre, je perçois bien la rancoeur de certains qui pensaient être au-dessus des lois. (Le débat sur la loi ou l’encadrement des manifs n’a rien à voir avec les revendications particulières de telle ou telle manif)

    • relisez l’article et ayez en tête la proposition de loi sur l’amnistie des actions syndicales qui pourraient encourir jusqu’à 5 ans de prison sans cette loi; des parlementaires proposent donc dans un etat prétendument de droit de laver tout délit tel que violence physique entraînant des itt, destructions de biens, séquestration, etc…
      Et si vous ne voyez toujours pas de problème, dormez sur vos 2 oreilles l’état s’ occupe de tout.

  • Pour ceux qui découvriraient Mme Letteron, ses articles n’exposent des arguments réellement libéraux que (ou presque que) lorsqu’il s’agit de défendre une cause qui n’est pas libérale sur le fond.

    Le « deux poids, deux mesures » ne semble pas jusqu’ici lui avoir posé le moindre problème de conscience… 

  • Vlad & Co ont bien décrit le mépris avec lequel ont été traités les opposants au « mariage pour tous ». En voilà encore un exemple avec cet article.

    « La République et la séparation des pouvoirs ont du mal à pénétrer certains esprits ». L’esprit de M. Hollande par ex. & c’est ce qui exaspère. On laisse parler quelques minutes quelques parlementaires, on n’utilise pas de canons à eaux… mais c’est la Paradis !

    Tout ce qu’il reste aux « honnêtes bourgeois », « aussi hétérosexuels que parfaitement responsables »… dans le champ politique est la rue, dont ils estiment qu’elle n’est pas réservée aux émeutiers subventionnés & amnistiés.

    La loi sera enregistrée, pardon, « votée », il y aura peut-être un blocage du côté du Conseil Constitutionnel – mais on dira qu’il est dominé par l’UMP. & après ? Un référendum est peu envisageable – merci l’UMP ! De nouvelles manif’ ?

    On peut rêver aussi d’un gouvernement rationnel (adepte de la « religion de la sortie de la religion ») & d’une rue laissée aux commerces & aux promeneurs, sans manifestants « bourgeois » ou syndicaux…

  • Comment en vouloir à ces néophytes de la manifestation, ces amateurs de la contestation, ces râleurs du dimanche? Cette majorité d’habitude silencieuse parce qu’elle n’est pas organisée syndicalement, ne represente pas un corps de métier ou une idéologie particulière, un parti, une religion. Cette majorité d’habitude silencieuse s’est levée de manière désorganisée parce qu’elle veut bien travailler plus, plus longtemps, payer plus d’impôts, subir la croissance de l’insécurité et le chômage et la progressive (sic) réduction des avantages gagnés par nos parents, mais elle ne supporte qu’on touche aux fondements de notre société, les piliers de la famille qui précédent l’existence de l’Etat même. C’est pour cette même raison que les enfants étaient présents à cette manifestation. Il ne s’agit que de rappeler au législateur et à l’Executif qu’au même titre que les droits de l’homme il y a ce squelette social qui nous tient debout quand tout le reste se délite. Il y a des limites à l’Etat et au pouvoir du législateur. Cette foule désordonnée n’a peut-être rien compris au droit, mais elle exprime par cela même beaucoup plus que n’importe quelle autre manifestation organisée ces 30 dernières années en France, ce qu’une analyse purement juridique ne permet évidemment pas de comprendre.

  • Ce projet de loi est contestable aussi du point de vue du positivisme juridique, par rapport aux principes fondamentaux reconnus par la République, à la Charte de l’Environnement… Si la majorité des Français veut un statut des relations homosexuelles & inscrire que 2 personnes du même sexe peuvent procréer, c’est difficile à empêcher mais il faut sans doute une révision constitutionnelle.

    • Je ne pense pas que la majorité des Français doive pouvoir instituer une loi arbitraire.
      Si la nation a besoin d’une loi, cela doit pouvoir se montrer.

      S’il s’agit d’égalitarisme ou de pseudo-charité (volonté de complaire), alors la loi n’a pas lieu d’être, majorité ou pas.
      La justification d’une loi ne peut être qu’un besoin de la société, pas l’envie des individus. Et peu importe que ce besoin corresponde aux envies de certains et pas à celles de certains autres.

      La démocratie n’est pas la dictature de la majorité.
      Il n’y a pas de limite à l’arbitraire si on laisse légiférer sur la base de l’égalité et de la complaisance. Ce sont précisément ceux que les libéraux combattent en matière économique.

      • « La démocratie n’est pas la dictature de la majorité. »
        Au contraire, c’est exactement ça 🙂

        • Diable ! Qu’est-ce qui vous incite à penser que la majorité aspire à la dictature ? Je la vois, cette majorité, majoritairement tolérante et pacifique, quoique sous l’emprise d’autres beaucoup moins tolérants et fréquément belliqueux.

  • La démocratie repose sur une contradiction : une majorité peut bafouer la liberté individuelle mais cette majorité est une somme d’individus auxquels on a reconnu une liberté de décision.

    • Cette contradiction se résout aisement dès lors qu’on soutient que la majorité, quoiqu’en mesure de bafouer la liberté individuelle, n’a aucun désir de le faire ! Bafouer la liberté, c’est un comportement pathologique, appanage d’une minorité, astucieuse certes, abusive par nature, déclinante à terme, cad maintenant.

  • Je le trouve très bien cet article et la procédure légale me semble correcte dans un état de droit.

    C’est en amont, au niveau politique et médiatique qu’est la faute: La complaisance pour d’autres manifs et la volonté clair de brider et diaboliser celle-là.

    Elle tacle un peut ironiquement il est vrai les déclarations de certains manifestants, mais ça ne fait pas de mal de rappeler que ce qu’on exige légalement des adversaires est aussi applicable à nous certains font donc preuve d’une sacré cécité partisane en critiquant l’article et l’auteur.

    C’est un truc essentiel que j’ai appris sur contrepoint et chez pas mal de libéraux: Lire, comprendre et ne pas partir dans des délires d’interprétation, les hommes de paille et les procès d’intention.

  • Suite à un divorce, quand on demande à un enfant s’il veut aller avec papa ou avec maman, on le plonge la plupart du temps dans quelque chose d’effroyable : il est libre de choisir à qui il va faire du mal.

    La démocratie devrait garder ça en tête, quand elle s’imagine pouvoir limiter légalement la liberté de certains au bénéfice de personne.

    Demandez aux Français s’ils sont d’accord pour qu’on limite les revenus des Français à 3000€/mois : ils seront majoritairement d’accord, puisque ça ne touchera que la minorité, donc « pas eux ».

    Demandez aux Français si on doit obliger les couples à concevoir 2 bébés : ils seront, là encore, majoritairement d’accord.

    Dans ces cas là, la démocratie est capable du pire.

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