L’austérité n’est pas une solution

Les politiques d’austérité ne résolvent rien et ne font qu’aggraver la crise avec les conséquences politique que l’on connaît.

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L’austérité n’est pas une solution

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 26 mars 2013
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Les politiques d’austérité ne résolvent rien et ne font qu’aggraver la crise avec les conséquences politique que l’on connaît.

Que l’assemblée se rassure, je ne suis pas devenu membre d’ATTAC et je n’ai non plus pas retourné ma veste pour rejoindre le camp des étatistes ou autres collectivistes du genre. Non, rien de tout cela. Il était toutefois bon de préciser cela avant de me lancer dans mon argumentation et ce parce qu’il est rare de trouver des libéraux qui critiquent les politiques d’austérité. En effet, dans la pensée mainstream qui affecte néanmoins la famille libérale, il y a cette idée que la crise de la dette ne peut se résoudre que par la coupe budgétaire. Si, effectivement, je préférerais toujours les coupes budgétaires au maintien des politiques d’endettement perpétuel, je reconnais toutefois que les politiques d’austérité ne résolvent rien et ne font qu’aggraver la crise avec les conséquences politique que l’on connaît.

Bien évidemment, pour adhérer à mon point de vue, il faut avoir une approche différente quant aux fondamentaux de l’économie, c’est-à-dire fondée sur les thèses débitistes, ainsi que d’être plutôt un tenant des théories déflationnistes. En effet, la plupart des libéraux s’inquiètent d’une hyperinflation imminente due aux activités des banques centrales injectant des liquidités en masse afin de faire survivre le système. Si l’hyperinflation risque effectivement de se produire, in fine, il ne faut pas oublier une toute autre phase du crash qu’est la déflation se prolongeant ensuite dans une période dépressionnaire. Bref, avant l’hyperinflation, il y aura la déflation et les politiques d’austérité ne font qu’accentuer les tendances déflationnistes provoquant finalement les grandes dépressions que le monde a déjà connu. Ce n’est donc pas un hasard si chaque dépression a succédé des politiques axées sur les coupes budgétaires.

De 1817 à 1821, la dette nationale a diminué de 29% ; de 1823 à 1836 elle a été éliminée (grâce aux efforts de Jackson), de 1852 à 1857 elle a baissé de 59%, de 1867 à 1873 de 27%, de 1880 à 1893 de plus de 50%, et de 1920 à 1930 d’environ un tiers. […] Les États-Unis ont également connu six périodes de dépression. Ces dépressions ont débuté en 1819, 1837, 1857, 1873, 1893 et 1929. (Y décelez-vous un schéma ? Jetez donc un œil aux dates énumérées ci-dessus.).
Randall Wray, « Cessons de comparer le budget du gouvernement à celui d’un ménage »

La citation ci-dessus, hélas, provient d’un billet rédigé par un économiste keynésiens qui, bien évidemment, utilise ces faits historiques afin de légitimer les politiques keynésiennes fondées sur le deficit spending (politique favorisant la dépense publique au détriment d’une politique visant l’équilibre budgétaire – ou même l’excédent budgétaire) et donc l’endettement perpétuel. Cette instrumentalisation des faits est certainement motivée par cette fausse croyance, pourtant à nouveau affirmée dans l’article ci-dessus, qu’un État ne peut jamais faire faillite. Il suffit pourtant de jeter un œil dans un livre d’histoire économique et sociale pour se rendre compte de l’absurdité d’une telle affirmation.

Je me dois, néanmoins, d’appuyer ma position visant à rejeter l’austérité et de proposer une solution que je considère bien plus viable. Si je condamne l’austérité, c’est parce qu’elle est malheureusement contreproductive, dangereuse et finalement fondée sur une connaissance approximative des réalités économiques. En effet, pour comprendre, il est tout d’abord nécessaire de se questionner sur l’origine des liquidités en circulation. On réalise assez vite qu’elles proviennent des emprunts qu’effectuent les acteurs sociaux et économiques (États, entreprises et ménages). Imaginez donc la conséquence mécanique d’une réduction drastique des dépenses publiques. Premièrement, l’État cesse d’emprunter et donc de créer de la monnaie. Ensuite, il va rembourser ses dettes et cela a pour conséquence la destruction monétaire ; soit la raréfaction des liquidités. Cette rareté, selon les principes économiques fondamentaux, est fatale aux entreprises débitrices qui recherchent désespérément des liquidités afin de rembourser leurs dettes. Ceci s’aggrave avec le fait que les ménages sont également à la recherche de cash afin d’honorer leurs créanciers, d’où l’importance d’avoir un œil tant sur la dette publique que privée. Cette tendance à rembourser provoque inéluctablement un recul de la consommation ainsi qu’un report dans le temps de cette dernière, ce qui fait alors baisser les prix. La baisse des prix n’est qu’un symptôme, dans ce cas, et n’est absolument pas un signal positif puisqu’une baisse des prix signifie une réduction des marges pour les entreprises. Qui dit réduction des marges, dit licenciements massifs et ce d’autant plus – souvenez-vous – que ces marges serviront surtout au remboursement des dettes. Des dettes qui auront pris de la valeur dans un environnement déflationniste ; les taux d’intérêt grimpent et étouffent les débiteurs.

Mais encore, politiquement et socialement, l’austérité est fatale. Comme je l’ai expliqué plus haut, elle aggrave les tendances déflationnistes qui provoquent les licenciements massifs. Ici, du reste, on saisit l’impossibilité de maintenir des politiques austères puisqu’il faudra bien payer les indemnités de chômage aux citoyens qui auront perdu leurs emplois et qui exigeront le respect de leurs « droits » sociaux. Les troubles sont également inévitables, comme on le voit en Grèce, puisqu’une politique d’austérité signifie de toucher au niveau de vie d’une partie importante de la population – si ce n’est la quasi majorité, étant donné la manière extrême dont les citoyens dépendent du denier public. Cette colère ne peut alors être ignorée, elle est concrète et s’exprime par la violence qui pousse les gouvernements à utiliser cette même violence – les moyens en plus ! On instaure donc un climat très agressif et en tenant compte de l’inculture quant à la philosophie libérale qui règne dans nos sociétés, il est fort à parier que seules des mesures autoritaires voient le jour. Peu importe le camp, gauche ou droite, nationaliste ou européiste-mondialiste, l’État peut dès lors devenir une véritable machine totalitaire qui dépense comme jamais – tout en ayant étatisé une partie de la société civile – afin de sortir du marasme ; c’est l’hyperinflation et – très certainement – la faillite finale. Cependant, il faut être conscient que cette faillite arrivera de toute façon, austérité ou pas, c’est simplement que les politiques de coupes budgétaires accélèrent le processus et aggravent ainsi la crise.

Finalement, à me lire, on peut croire à un fatalisme assez déroutant. Mais détrompez-vous, certains ont bel et bien réfléchi à des solutions alternatives combattant tant le point de vue keynésien que le point de vue conservateur caractérisé par l’obsession de l’austérité. Ainsi, voici mes propositions qui sont – et cela pourrait surprendre plus d’un – la dévaluation massive par décret avec mise en place d’un étalon-or. Ceci, à mon avis, permettrait le remboursement des dettes – qui auront perdu de leurs valeurs – sans passer par la case « déflation » et ce avec une toute nouvelle monnaie-or. Après cela, on peut imaginer l’introduction d’un article constitutionnel interdisant les gouvernements de faire du déficit. Ceci existe à Saint-Gall, en Suisse, ce qui oblige les gouvernements à faire preuve de rigueur et fait donc comprendre aux citoyens que rien n’est gratuit. Avec un peu de temps, on peut espérer que les citoyens se lassent de l’État et réalisent qu’il est possible de s’en débarrasser définitivement.

Bref, vous l’aurez compris ; l’austérité n’est pas une solution. D’autant plus que les politiques d’austérité actuelles n’ont qu’un seul objectif, celui de maintenir l’État en vie ainsi que de garantir des revenus à la classe créancière. Il vaut donc mieux revoir ses jugements et ses fondamentaux, ainsi que d’avoir le courage d’entreprendre des mesures courageuses et salvatrices – hors des schémas traditionnels. J’ai encore un peu d’espoir, même si au fond je crains que nul politicien n’envisagera cela. En attendant, continuons à propager le message de la liberté et de nous préparer, au moins mentalement, aux temps difficiles qui menacent.


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  • Provenant d’un soit-disant anarchiste, ce billet est on ne peut plus ironique… Pour couronner le tout, on apprend que les politiques d’austérité  » sont fondées sur les connaissances approximatives de l’économie »

    S’il y a austérité, j’entends une réelle austérité donc celle de l’Etat et non des ménages, alors la reprise économique va s’accélérer. Oui, il y aura des faillites, mais c’est partie intégrante un système sain: Quand on consomme plus que l’on ne produit pendant une période donnée, il faut produire plus que l’on ne consomme durant l’autre…

    A propos des marges, si celles-ci diminuent, toutes ne diminuent pas en terme réel puisque la monnaie prend de la valeur. L’auteur crois naïvement que les entrepreneurs font des profits aussi longtemps que le niveau général des prix augmente, alors qu’il y a profit quand les capitalistes anticipent mieux les conditions futures du marché que leurs concurrents.

    Pourquoi une dévaluation massive? l’Etat (Banque centrale) n’est-il pas en train d’abaisser le pouvoir d’achat de la monnaie via la création monétaire. Il fait ce que vous proposez, mais juste de façon un peu plus insidieuse, car « indolore » comme dirait Keynes.

    Pourquoi un étalon-or? L’Etat n’a-t-il pas prouvé qu’il fera interférence avec ce système et jettera la cause d’une future crise sur l’étalon-or et sur « l’incapacité de créer suffisamment de monnaie »?

    • « Pour couronner le tout, on apprend que les politiques d’austérité  » sont fondées sur les connaissances approximatives de l’économie » »

      Elles sont très clairement fondées sur une approche trop *mainstream* et ce en ne prenant pas compte des réalités historiques ainsi que du niveau d’endettement actuel.

      « S’il y a austérité, j’entends une réelle austérité donc celle de l’Etat et non des ménages, alors la reprise économique va s’accélérer. »

      Vous niez le fait que ces ménages, justement, sont plus que dépendants des revenus de l’Etat. De plus, la plupart sont endettés et en cas de déflation – due à ces politiques d’austérité visant le remboursement des dettes -, ces ménages vont se faire asphyxier. Croire que l’économie peut repartir simplement en coupant drastiquement dans le budget relève de l’illusion.

      « A propos des marges, si celles-ci diminuent, toutes ne diminuent pas en terme réel puisque la monnaie prend de la valeur. »

      En période déflationniste, la perte de marge est due au fait que les individus consomment nettement moins puisqu’ils sont en quête de cash pour payer leurs dettes qui – elles – prennent de plus en plus de valeur. Peu importe la valeur de la monnaie, si personne ne vient acheter vos baguettes, vous risquez la faillite.

      « L’auteur crois naïvement que les entrepreneurs font des profits aussi longtemps que le niveau général des prix augmente »

      Je vous demanderais de me citer un quelconque passage où j’affirmerais cela, merci.

      « Pourquoi une dévaluation massive? l’Etat (Banque centrale) n’est-il pas en train d’abaisser le pouvoir d’achat de la monnaie via la création monétaire. »

      On fait des QE ou autres pour pouvoir s’endetter à nouveau à taux préférentiel, ce qui n’a rien à voir avec une dévaluation massive permettant le remboursement de TOUTES les dettes afin de pouvoir repartir sur de nouvelles bases et d’éviter le pire.

      « Pourquoi un étalon-or? L’Etat n’a-t-il pas prouvé qu’il fera interférence avec ce système et jettera la cause d’une future crise sur l’étalon-or et sur « l’incapacité de créer suffisamment de monnaie »? »

      Il est toujours question de volonté politique et, ici, il est surtout question d’éviter le pire. Après la DM, l’étalon-or et le remboursement, il faut effectivement maintenir le processus révolutionnaire en marche.

      • « Une telle purge tonifie l’économie réelle, la production et la consommation financièrement soutenable, et l’investissement rentable qui les fait progresser dans la durée. »

        C’est la théorie, et encore, dans la pratique, c’est autre chose et ce ne sont pas les exemples historiques qui manquent. Bien que je partage à 100 % votre mépris pour le *deficit spendin*, une nouvelle fois, mais il faut également être réaliste et cesser de foncer dans le tas avec nos vieilles certitudes.

    • Il faut avoir un sacre culot de dire que l:on consomme plus que l’on ne produit quand on connait la quantité de marchandises, périssables ou non, jetée tous les jours par les entreprises ou les particuliers.

      • Et c’est quoi la quantité périssable par rapport à la quantité vendu? Plus vous jetez, moins les entreprises font de bénef.

    • Je crois que la démocratie est préférable à l’étalon-or, justement pour cette raison: Les politiciens le renverseront toujours.
      Pas la démocratie directe !

  • « La classe créancière » : insupportables propos qui achèvent de réduire à néant la thèse de l’auteur, thèse classique qui consiste à faire défaut (ou tuer ses créanciers) et croire qu’on repartira comme si de rien n’était.

    Ecraser d’impôts la population ou ordonner le défaut public a le même effet : réduire les capacités financières de la population, ce qui provoque immanquablement la déflation de la seule économie productive, l’économie privée. La relance ne peut alors venir que d’une nouvelle injection monétaire, avec la création de nouvelles dettes publiques. Et c’est reparti pour un tour ! C’est sans fin ! Loin de relancer l’économie, faire défaut renforce encore l’Etat (et ne parlons pas de l’étalon-or, fixé par qui, à votre avis ?).

    L’austérite actuelle touche les producteurs : elle est néfaste. L’austérité à souhaiter est celle qui affecte uniquement les improductifs parasites, directement sur leurs comptes bancaires. Cette dernière austérité est source de progrès et de retour à la prospérité pour tous car elle libère les producteurs de la spoliation. Autrement dit, l’Etat doit rembourser ses dettes en reprenant ce qu’il a indument versé à ses clientèles électorales.

    La solution est évidemment la réduction massive des budgets publics, de faire reculer l’Etat destructeur pour libérer le privé productif. Pas la peine de s’épuiser à en chercher d’autres, il n’y en a pas.

    • C’est qui les «  »improductifs parasites » » ??

      • Qui ? Les rentiers de la manne publique qui espèrent vivre sans travailler, en profitant du travail des productifs : aidés sociaux divers, retraités du système de répartition forcée, fonctionnaires non régaliens en surnombre, entreprises quasi-publiques subventionnées bénéficiant de tarifs qui ne sont que des impôts. Bref, tous ceux qui tirent l’essentiel de leurs ressources des 1100 milliards de dépenses publiques.

        Mais pas d’inquiétude : nul besoin de tout couper d’un coup. Dans un premier temps, réduire les dépenses publiques aux alentours de 800 milliards en euros constants est suffisant pour équilibrer les budgets, rembourser la dette publique sur 2 ou 3 décennies, tout en réduisant les impôts (en trois tiers). Une bonne partie du chemin peut se faire grâce à la croissance et à l’inflation résiduelles. Rien qu’en stabilisant les budgets publics en valeur d’une année sur l’autre, on obtient entre 60 et 120 milliards d’économies « naturelles » chaque année, sans douleur. Evidemment, si la croissance n’est pas au rendez-vous, il faudra réduire les budgets en valeur, ce qui sera un poil plus douloureux. Mais globalement, le rééquilibrage peut être réalisé en moins de 5 ans.

        Le retour de la croissance est conditionné à la perte de pouvoir d’achat pour les rentiers de la manne publique.

    • «  »La classe créancière » : insupportables propos qui achèvent de réduire à néant la thèse de l’auteur, thèse classique qui consiste à faire défaut (ou tuer ses créanciers) et croire qu’on repartira comme si de rien n’était. »

      On ne tue personne, on rembourse les créanciers – donc l’élite financière – avec une nouvelle monnaie-or. Tout simplement. Quant aux fonds de pensions ou autres particuliers, les risques d’une telle solutions sont bien moins dévastateurs de ceux qui nous menacent actuellement.

      Ensuite, il n’est pas question de repartir comme si de rien n’était ; avez-vous lu l’article jusqu’au bout ? Il est bien question d’entreprendre un révolution, ni plus, ni moins.

      « Ecraser d’impôts la population ou ordonner le défaut public a le même effet : réduire les capacités financières de la population, ce qui provoque immanquablement la déflation de la seule économie productive, l’économie privée. »

      Ca, c’est si on ne fait rien. Ce que je propose est complètement différent.

      « L’austérité à souhaiter est celle qui affecte uniquement les improductifs parasites, directement sur leurs comptes bancaires. »

      Comme André, dites-nous qu’est-ce que vous entendez pas « improductifs parasites » et en quoi, concrètement, consiste votre « austérité à souhaiter » ?

      « Autrement dit, l’Etat doit rembourser ses dettes en reprenant ce qu’il a indument versé à ses clientèles électorales. »

      C’est-à-dire les millions d’individus qui ont voté pour la mise en place de programmes dits « sociaux » ? Tout le monde à profiter du clientélisme et c’est pour cela qu’il est illusoire de croire qu’une austérité ne toucherait que quelques uns.

      « La solution est évidemment la réduction massive des budgets publics »

      Hélas, non.

      « de faire reculer l’Etat destructeur pour libérer le privé productif. »

      Je suis d’accord, puisque cela n’a aucun effet néfaste économiquement et socialement parlant.

      • « dites-nous qu’est-ce que vous entendez pas « improductifs parasites » » c’est fait dans le message précédent. Pas assez clair ?

        «  »La solution est évidemment la réduction massive des budgets publics » Hélas, non. » Mais si. Les exemples de dizaines de pays qui ont réduit leurs dépenses publiques avec succès sont suffisamment positifs pour qu’on s’y essaye sans barguigner plus longtemps. L’austérité doit affecter uniquement l’Etat et ceux qui en vivent, jamais les producteurs. A cette condition impérative, l’austérité ne sera pas récessive mais bel et bien prospère.

        « on rembourse les créanciers – donc l’élite financière – avec une nouvelle monnaie-or.  » On ne résoudra rien en manipulant la monnaie pour rembourser les créanciers avec une monnaie de singe. Manipuler la monnaie décale les problèmes dans le temps mais ne les élimine pas. Changer la monnaie, donc changer unilatéralement les termes du contrat, revient à faire défaut. L’illusion monétaire de l’étalon-or n’y changera rien et même ajoutera ses propres limites aux problèmes existants. Equilibrer puis réduire les budgets publics signifie simplement vider les comptes bancaires de ceux qui ont touché plus qu’ils n’ont donné à l’Etat. Mais comme je suis un gentil économiste très très bisou-compatible, je propose de laisser jouer tranquillement la croissance et l’inflation pour rééquilibrer progressivement les comptes et rendre les richesses à ceux qui les produisent.

        « Tout le monde à profiter du clientélisme » Certains plus que d’autres. Le bilan financier est tellement déséquilibré pour certaines catégories que leurs membres refusent désormais se faire tondre plus longtemps. Ils choisissent l’exil extérieur et produisent ailleurs, ou pire, choisissent l’exil intérieur et cessent de produire officiellement. Pauvre en travaillant ou riche en ne travaillant pas officiellement, le choix est vite fait. Mais attention, la colère de ces derniers monte. Malheureusement pour les socialistes, ce sont les catégories les plus productives qui sont aujourd’hui en colère et bientôt enragées.

        Depuis l’Antiquité, l’histoire économique se répète inlassablement. La crise actuelle, comme toutes les crises avant elle, est liée au fait qu’une partie de moins en moins négligeable des producteurs NE VEUT PLUS collaborer à un système qui parasite son travail, ses efforts, son patrimoine.

        J’ajoute que ces catégories sont les seules légitimes à voter les budgets publics puisqu’elles sont les seules à les financer. L’actuelle social-démocratie où les parasites ont la même capacité de vote que ceux qui les payent est parfaitement immorale et, pour cette raison, finira inexorablement par s’effondrer, comme n’importe quelle dictature. Le vote doit être réservés à ceux qui financent l’Etat par leurs impôts, le droit de vote étant conditionné au solde positif des taxes payées moins les subventions perçues.

        • « Le vote doit être réservés à ceux qui financent l’Etat par leurs impôts, le droit de vote étant conditionné au solde positif des taxes payées moins les subventions perçues. »
          —————
          Les fonctionnaires et les retraités – ces «  »parasites improductifs » » – n’auraient donc pas le droit de voter ?

          « Belle » manière de -je vous cite – « diviser les populations entre elles ».

          Vous êtes un disciple de Benjamin Constant (partisan du vote censitaire) ?

          Décidément, les libertariens ont du mal avec la démocratie !

          • André, c’est vous qui avez un gros problème avec la démocratie, parce que vous n’avez pas compris qu’elle consiste à confier la décision aux personnes réellement concernées par les questions débattues. A l’opposé, la dictature revient à confier les décisions à des personnes non concernées par elles. Auriez-vous la prétention de voter dans n’importe quel pays, au nom de la démocratie ? Ou de voter dans n’importe quelle ville aux municipales au nom de votre conception de la démocratie ? Faire voter n’importe qui n’importe comment conduit à la dictature, quand bien même elle serait parée d’un faux nez démocratique.

            En l’espèce, l’élection des dirigeants de l’Etat relève bien d’un vote par l’ensemble de la population.

            Mais les budgets publics, tous les budgets publics, doivent être votés par les personnes concernées, à savoir ceux qui les financent, de telle sorte que les dirigeants élus par ailleurs soient sous leur contrôle effectif. En cas de vote négatif, ces dirigeants perdent leurs postes.

            Conséquence : les dettes publiques sont foncièrement antidémocratiques et doivent être interdites, car une bonne partie de ceux qui devront les rembourser ne peuvent pas encore voter. Autrement dit, l’équilibre budgétaire est une obligation démocratique. Un Etat endetté, qui rejette la charge de son financement sur ses enfants impuissants, est le comble de l’immoralité et ne peut prétendre être démocratique, de même qu’un individu qui lègue des dettes à ses enfants est indigne.

            Les fonctionnaires ont bien sûr le droit de voter, mais seulement après avoir donné leur démission : eh oui, on ne peut pas être en même temps juge et partie. Une vraie démocratie ne peut admettre un tel conflit d’intérêts. Pour mémoire, dans divers pays parfaitement démocratiques, les fonctionnaires doivent démissionner s’ils veulent se présenter à une élection.

        • « Les exemples de dizaines de pays qui ont réduit leurs dépenses publiques avec succès sont suffisamment positifs pour qu’on s’y essaye sans barguigner plus longtemps. »

          Lesquels ? Et à terme, cela donnera quoi ? N’oubliez pas que nous vivons dans un système globalisé.

          « On ne résoudra rien en manipulant la monnaie pour rembourser les créanciers avec une monnaie de singe. »

          Si, on règle le problème de la dette afin de repartir sur des bases bien plus saine – et avec une monnaie étatique temporaire fixée sur l’or. C’est après qu’on peut envisager la révolution libérale et la dissolution de l’Etat.

          « Equilibrer puis réduire les budgets publics signifie simplement vider les comptes bancaires de ceux qui ont touché plus qu’ils n’ont donné à l’Etat. »

          Les postes les plus importants sont dédiés au service de la dette, au social et à l’éducation. Priver des citoyens de leurs « droits » sociaux, alors qu’ils n’ont toujours pas adhéré au libéralisme, c’est de la pure folie et je vous laisserai l’annoncer vous-même devant une foule enragée.

          « Depuis l’Antiquité, l’histoire économique se répète inlassablement. »

          Mes solutions visent à briser le cycle, justement !

          « Le vote doit être réservés à ceux qui financent l’Etat par leurs impôts, le droit de vote étant conditionné au solde positif des taxes payées moins les subventions perçues. »

          Combat d’arrière-garde, bien que je le comprenne. Il est temps d’avancer et de dépasser la démocratie afin qu’elle demeure un triste souvenir.

      • « on rembourse les créanciers – donc l’élite financière – »

        Ah, je n’avais pas vu ça ! Quelle illusion ! Les créanciers, loin d’être l’élite financière, c’est nous tous. Il faut arrêter de propager ce mensonge, de manipuler les boucs émissaires faciles (financiers pour les uns, immigrés pour les autres), pour diviser les populations entre elles, alors que l’ennemi de tous est l’Etat socialiste obèse.

        • « Ah, je n’avais pas vu ça ! Quelle illusion ! »

          C’est elle, la plus importante.

          « Les créanciers, loin d’être l’élite financière, c’est nous tous. »

          Je le sais, mais mieux vaut être remboursé en monnaie-or que de ne jamais voir la couleur de nos créances et ce dans climat totalitaire qui débouchera sur la faillite finale.

          « Il faut arrêter de propager ce mensonge »

          Non, une réalité.

          « de manipuler les boucs émissaires faciles (financiers pour les uns, immigrés pour les autres) »

          Qui a parlé de bouc émissaire, si ce n’est vous. Je ne fais qu’établir un constat.

          « alors que l’ennemi de tous est l’Etat socialiste obèse. »

          C’est l’Etat, l’ennemi. Pas la peine d’ajouter les termes « socialiste » et « obèse ». Néanmoins, l’Etat, c’est des gens, aussi. Ne pas l’oublier.

          • Non, mille fois non, l’Etat régalien minimal est indispensable. L’Etat strictement limité à sa fonction d’arbitre ne peut pas être l’ennemi du vrai libéral. Relisez donc Bastiat ! Une société libérale ne peut exister puis prospérer sans des institutions morales. A travers la crise des social-démocraties, c’est l’immoralité intrinsèque des institutions socialistes parasitaires qui est en cause.

        • Je vous réponds ici, car je ne peux répondre en dessous.

          « Non, mille fois non, l’Etat régalien minimal est indispensable. »

          Tout Etat, aussi minimal soit-il, est illégitime et immoral.

          « L’Etat strictement limité à sa fonction d’arbitre ne peut pas être l’ennemi du vrai libéral. »

          Bien sûr que si, puisqu’un libéral est logiquement anarchiste. S’il ne l’est pas, c’est qu’il n’a pas poussé son raisonnement jusqu’au bout.

          « Relisez donc Bastiat ! »

          Je l’ai lu et serais certainement de mon avis, aujourd’hui. Par contre, vous, je vous invite à lire Rothbard – par exemple.

          « Une société libérale ne peut exister puis prospérer sans des institutions morales. »

          En effet, mais nul besoin d’Etat pour cela.

          « A travers la crise des social-démocraties, c’est l’immoralité intrinsèque des institutions socialistes parasitaires qui est en cause. »

          C’est une crise de l’étatisme et qui a débuté dès le moment où le premier Etat a vu le jour ; c’est le drame de notre humanité, un accident de l’histoire et il faut remédier à cela.

          • *et il serait (excusez-moi)

          • « Tout Etat, aussi minimal soit-il, est illégitime et immoral. » Evidemment non !

            L’injustice et le mensonge sont le fruit de l’absence d’institutions morales. Toute organisation humaine immorale finira par s’effondrer, minée par ses contradictions et le refus des populations de coopérer. Ainsi, l’absence d’Etat est tout aussi immorale que l’Etat socialiste obèse, les deux conduisant à l’anarchie économique et sociale.

            L’absence d’Etat est la plus sûre manière de voir émerger des régimes autoritaires, la nature (humaine) ayant horreur du vide. La question de l’Etat ne se résume à un choix binaire et illusoire (pas d’Etat ou tout à l’Etat) mais à la nature de l’Etat et à la qualité de ses institutions.

  • Il y a une bonne austérité elles consistes a ce que ce soit l’état et les collectivités qui fassent des économies en se restructurant, en suppriment des échelons, en étant plus efficace . Austérité pour les hommes politiques oui mais pas pour le peuples.

  • L’austérité seule n’est pas la solution, mais ça les libéraux le disent tous, il faut des réformes aussi.
    Et quand on parle de coupes dans les dépenses, on est d’accord que certaines sont prioritaires (administrations, territoires, culture), et que généralemet cela doit se faire en limitant la casse sociale.

  • @Roberto Fucile
    Vous présentez l’austérité comme de facto « une réduction drastique des dépenses » (d’où conséquences néfastes blabla), comme s’il n’y avait rien entre ça et un déficit de plus de 5% an, c’est une rhétorique pas très glorieuse. Ce qui distingue une bonne idée et une mauvaise idée se réduit le plus souvent à une quantification.
    On peut très bien envisager un équilibre des comptes, qu’on peut difficilement qualifier de « réduction drastique des dépenses ». Qu’arriverait-t-il alors de si horrible pour que vous soyiez contre ?

    Ah on ne peut pas savoir, vu qu’on ne l’a jamais essayé, du moins en France. Mais vous, vous savez que c’est mal ! où est le bug ??

    • « Vous présentez l’austérité comme de facto « une réduction drastique des dépenses » »

      Et lorsque ce n’est pas le cas, ici, on ne parle pas d’austérité. Il faudrait donc savoir.

      Je parle donc bien d’austérité au sens d’une baisse drastique des dépenses, bien évidemment et en toute logique.

      « On peut très bien envisager un équilibre des comptes, qu’on peut difficilement qualifier de « réduction drastique des dépenses ». Qu’arriverait-t-il alors de si horrible pour que vous soyiez contre ? »

      Rien, si vous ne remboursez pas la dette. Mais la dette resterait et – elle – implosera un jour.

      Cependant, il est rare qu’on recherche du cash pour ne pas rembourser les dettes – tant privées que publiques. Pour rappel, j’adhère aux thèses débitistes qui mettent la dette et les lois de la créance au centre de mon analyse.

      « Ah on ne peut pas savoir, vu qu’on ne l’a jamais essayé, du moins en France. Mais vous, vous savez que c’est mal ! où est le bug ?? »

      Toutes les dépressions ont succédé à des politiques visant la réduction de la dette et donc des dépenses, hélas. Les keynésiens n’ont pris en otage, bien plus qu’on le pense…

  • Êtes vous certain de votre théorie ?

    Croyez-vous que c’est vraiment la soi disant baisse des dépenses (qui reste fort relative, vu que l’austérité est plus une augmentation des impôts) qui est responsable de la déflation ?
    N’aurait-elle pas lieu même sans baisse des dépenses, ce qui fait que le budget de l’État se retrouverait toujours en déficit même après la reprise de la croissance ?

    Il est vrai que des entreprises font faillite suite à la baisse des dépenses, car les dépenses publiques représentent une fondation de l’économie sur laquelle se bâtit l’activité qui disparait. Le problème est que celle-ci a un caractère temporaire et instable, ce qui aboutit forcément à la liquidation des actifs qui en dépendent. C’est là une forme de destruction créatrice.

    Vouloir empêcher la réduction des dépenses, c’est refuser la destruction créatrice et cela aboutit à la destruction tout court à terme.

    • « Êtes vous certain de votre théorie ? »

      J’en ai discuté avec un plus au courant de moi, j’ai lu quelques articles marginalisés par l’approche mainstream quant aux théories monétaires et je me suis finalement inspiré des théories des cycles de Kondratieff ainsi que du professeur Fekete.

      Je peux me tromper, je n’ai pas cette prétention, mais les exemples historiques semblent aller dans le sens de ma thèse.

      « Croyez-vous que c’est vraiment la soi disant baisse des dépenses (qui reste fort relative, vu que l’austérité est plus une augmentation des impôts) qui est responsable de la déflation ? »

      La déflation est avant tout et surtout une crise de liquidités. Une hausse d’impôt stresse les acteurs qui vont toujours rechercher du cash pour rembourser leurs dettes, ce qui reporte la consommation. Cela peut donc également provoquer une tendance brutale au remboursement – donc à la destruction monétaire. L’Etat n’y échappe pas ; il va être contraint politiquement à abandonner la taxe sous peine de subir les conséquences politiques qu’on connaît.

      « Vouloir empêcher la réduction des dépenses, c’est refuser la destruction créatrice et cela aboutit à la destruction tout court à terme. »

      Il est clair que je préfère toujours cela à l’endettement perpétuel, mais il faut reconnaître que ce n’est pas la panacée et – pire – que cela peut aggraver la situation. Et pour nous, libéraux, ce serait dramatique ; nous serions les responsables aux yeux des autres.

      • «Je peux me tromper, je n’ai pas cette prétention, mais les exemples historiques semblent aller dans le sens de ma thèse.»

        Donc, vous n’êtes pas certain de la validité de cette thèse. Et donc, par cette incertitude vis-à-vis d’une causalité abstraite, vous prônez des actions politiques hasardeuses.
        Je ne sais pas, mais il me semblait que dans de tels doutes, il était préférable de ne pas faire de telles actions.

        «La déflation est avant tout et surtout une crise de liquidités.»

        Ici, il y a surtout un problème de solvabilité. Comme la monnaie est fiduciaire et basée sur des politiques bancaires de réserves fractionnaires, cela aboutit à ce que rembourser la dette aboutit à une forme de destruction de monnaie.

        Cependant la déflation est un problème surtout parce que les dettes ne se compressent pas alors que l’offre de crédit se raréfie.
        Enfin… personnellement, je n’ai pas vu les prix diminuer…

        Sinon, un défaut dans votre argumentation est que vous insistiez sur le remboursement de la dette publique alors que jusqu’ici, il est question de maitriser sa hausse. C’est un peu différent…

        • « Donc, vous n’êtes pas certain de la validité de cette thèse. »

          Je suis par contre certain que l’austérité aggrave les choses, ce qui fait que nous devons réfléchir à autre chose afin d’éviter le pire.

          « Et donc, par cette incertitude vis-à-vis d’une causalité abstraite, vous prônez des actions politiques hasardeuses. »

          Elles ne sont pas hasardeuses, mais à vérifier. Quant à l’austérité, c’est vérifié ; cela n’améliore rien.

          « Je ne sais pas, mais il me semblait que dans de tels doutes, il était préférable de ne pas faire de telles actions. »

          Alors, on fait quoi ? On attend le crash final et le chaos ?

          « Enfin… personnellement, je n’ai pas vu les prix diminuer… »

          Et pourtant, les tendances sont là ; il y a désinflation. En CH, nous avons une légère déflation.

          • «Je suis par contre certain que l’austérité aggrave les choses, ce qui fait que nous devons réfléchir à autre chose afin d’éviter le pire.»

            «Elles ne sont pas hasardeuses, mais à vérifier. Quant à l’austérité, c’est vérifié ; cela n’améliore rien.»

            Ou tout simplement que l’austérité (par la baisse des dépenses, of course) est la pire des solutions à l’exception de toutes les autres…

            Ce que vous dites, n’est-ce pas ce que disent les étatistes vis-à-vis du capitalisme ? Le capitalisme a des défauts bien connus, alors expérimentons des solutions parfaites en théorie et à vérifier…
            Le capitalisme a des défauts, mais on les connait par notre expérience.

            Le problème, c’est que :
            1/ ce genre de politique a des conséquences qui engagent toute la population. Elles peuvent être autant bonnes que mauvaises. Avons nous le droit de prendre un tel risque ? La Terre, la société ne sont pas un laboratoire pour tester les théories et faire de l’ingénierie sociale. En URSS, ils ont fait ça, avec les conséquences qu’on sait.
            2/ il est impossible de vérifier si elles fonctionnent vraiment ou non, si les conséquences se font grâce à elles ou malgré elles et on aura des joutes oratoires sur leur soi disant efficacité, etc…
            3/ en plus, si elles fonctionnent, elles serviront de précédent pour justifier une autre intervention ;
            4/ si elles ne fonctionnent pas, on aura droit au fameux « mais ça aurait été pire sans » ;
            5/ si on se rend compte qu’elles ne fonctionnent pas, sachant qu’on devra détruire les activités qui se sont construites dessus avant de retrouver une situation normale, qu’on perdra les gains de cette politique avant d’en supprimer les pertes, ce sera politiquement la merde.

            « Alors, on fait quoi ? On attend le crash final et le chaos ? »

            Laissez les gens se débrouiller et s’en sortir plutôt que de chercher des solutions dans des grandes théories abstraites. Ils sont suffisamment grands pour ne pas qu’on leur tienne la main.

            «Et pourtant, les tendances sont là ; il y a désinflation. En CH, nous avons une légère déflation.»

            Il y a un article intéressant de Charles Sannat qui parle du phénomène actuel qu’il appelle indéflation.
            http://www.24hgold.com/francais/contributor.aspx?article=4256615228G10020&redirect=false&contributor=Charles+Sannat

            Bref, on est dans une drôle de crise.

      • « Quels exemples historiques ? »

        Les années 20-30 en Europe et les exemples cités dans l’article. Ne pas vouloir faire le lien relèverait de la mauvaise foi. C’est, du reste, mécanique et logique.

  • Article intéressant.
    Beaucoup de libéraux ne comprennent pas la monnaie et le système monétaire. 97% de la monnaie en circulation est endogène, c’est à dire qu’il s’agit de crédit fractionnaire qui, lorsque remboursé, réduit d’autant la masse monétaire. L’argent qui est prêté par les banques n’est pas celui qui est déposé par ses clients, c’est même l’inverse: les banques émettent des reconnaissances de dette – elles créent du crédit ex-nihilo – et ENSUITE vont chercher à couvrir ce passif, auprès de la banque centrale notamment. (ce que beaucoup de libéraux ne semblent pas intégrer vu qu’ils raisonnent intuitivement mais à tort dans le cadre d’une masse monétaire fixe ou l’argent prêté ne peut venir que des dépôts dans les coffres de la banque).

    Si on a compris ça, les crises de liquidités et les tendances déflationnistes qui les accompagnent sont faciles à comprendre, et les politiques d’austérité apparaissent en effet comme délétères, puisqu’elles accentuent le problème de liquidité en asphyxiant le secteur privé.

    Le problème est que de par la structure monétaire en Europe, le seul vecteur d’injection de liquidités est la dépense publique, ce qui donne énormément de pouvoir (et de motivations) aux étatistes pour justifier des dépenses ruineuses, inefficaces, et clientélistes. C’est là tout le génie de Milton Friedman: si la banque centrale assurent un money supply constant, égal par exemple à la tendance long-terme de la croissance (+3 à 5% / an, politique monétaire dite de « NGDPLT » – Nominal GDP Level Targeting), on peut alors parfaitement exiger une diète sévère aux organismes publics sans priver le secteur privé des liquidités dont il a besoin.

    Bref, libéralisme est austérité ne sont pas forcément synonymes, merci à l’auteur de le rappeler.

    Enfin, je suis très surpris quant au dernier argument: l’étalon-or est une absurdité économique, et ça a déjà été prouvé mainte fois (http://pegobry.tumblr.com/post/25012885537/de-limportance-de-la-politique-monetaire-ou-pourquoi
    http://www.contrepoints.org/2012/05/23/84271-lor-et-la-monnaie-lavis-de-charles-gave
    http://lafaillitedeletat.com/2010/12/14/de-letalon-or/
    http://nationalinterest.org/article/critique-pure-gold-5741?page=show
    http://twitpic.com/cehm1n )

    • « Enfin, je suis très surpris quant au dernier argument: l’étalon-or est une absurdité économique, et ça a déjà été prouvé mainte fois »

      Ce n’est pas la panacée, j’en conviens, mais elle permet – en plus d’une interdiction constitutionnelle de faire du déficit – d’empêcher l’Etat de faire quoi que ce soit. Mais bien entendu, le but final est la dissolution de l’appareil étatique avec mise en place définitive de la liberté monétaire. J’aurais dû le préciser.

      Néanmoins, je ne suis non plus pas convaincu par les arguments de Charles Gave. Et quant à Friedman, ses thèses monétaristes nous ont mené là où nous sommes aujourd’hui – malgré lui, j’entends.

      • Justement, c’est ça le problème: si l’on ne change rien à la structure monétaire, le déficit public est le seul moyen de ne pas asphyxier le secteur public de liquidités ! (cf http://pragcap.com/understanding-modern-monetary-system pour la démonstration)
        Si on veut « empêcher l’État de faire n’importe quoi », on légifère, on concurrence, on vote, les moyens ne manquent pas, mais l’étalon-or n’en est pas un. Et d’ailleurs l’étalon-or n’a jamais empêché l’Etat de faire n’importe quoi, ça l’a même incité à nationaliser les mines d’or, et à créer de la mauvaise inflation!

        La « dissolution de l’appareil étatique » est un rêve humide. J’en rêve aussi, hein, mais je suis réaliste ^^.

        • « Et il se trouve que, malgré ces situations extrêment variées, l’austérité – consistant en la baisse des dépenses publiques et en la diminution du poids de l’État – porte bien ses fruits. »

          Si on lui interdit de faire du déficit, oui. Mais une nouvelle fois, il s’agit de volonté politique ; le problème, c’est l’existence même d’un Etat et d’individus intéressés aux commandes.

          • Fausse manipulation !

            Je voulais citer ceci :

             » Et d’ailleurs l’étalon-or n’a jamais empêché l’Etat de faire n’importe quoi, ça l’a même incité à nationaliser les mines d’or, et à créer de la mauvaise inflation! »

            La réponse, par contre, est la bonne.

    • « L’argent qui est prêté par les banques n’est pas celui qui est déposé par ses clients, c’est même l’inverse: les banques émettent des reconnaissances de dette – elles créent du crédit ex-nihilo – et ENSUITE vont chercher à couvrir ce passif »
      Les banques ne créent pas du crédit, elles transforment le crédit qu’on leur présente en argent liquide. Quand un entrepreneur ou un acheteur de logement vient demander des fonds, c’est à lui de convaincre qu’il va créer suffisamment de richesses pour rembourser, et c’est parfaitement sain. Offrir les fonds sans cette garantie, ce crédit, au prétexte d’éviter ainsi une baisse de production, n’a pour résultat que de faire échapper les utilisations non profitables de fonds à leur mortalité naturelle.

      • J’utilise le terme anglais, pardon, de « credit » pour discerner la monnaie-dette créée ex-nihilo par les banques de la monnaie « centrale » émise par la banque centrale. Bien sur les banques ne prêtent pas n’importe comment, mais le processus reste le même: les banques ne prêtent pas les dépôts, elles créent de l’argent-dette, et cherchent ensuite à se couvrir.

        • Nombreux sont ceux qui font une profonde erreur de sens lorsqu’ils critiquent la monnaie fiduciaire et les réserves fractionnaires. Toute monnaie est nécessairement une dette, un droit de tirage. Sans dette, pas de monnaie. Sans monnaie, pas d’économie. Sans économie, on ne bouffe rien (ou très mal).

          Ce n’est pas le système actuel qui entretient la dette. La dette, c’est la nature même de la monnaie. La dette en soi est positive, à condition d’être privée et régulée par le risque de faillite spécifique, autrement dit sous condition de concurrence monétaire. La dette devient nocive uniquement si l’Etat impose un monopole monétaire et se mêle d’économie alors qu’il en est incapable, par nature, par construction et par destination. La monnaie monopole et la dette publique sont d’autant plus nocives qu’un Etat, par définition, ne peut pas être régulé autrement que par la crise, qu’elle soit économique ou guerrière, deux formes de la même violence.

          Une erreur est de croire que la dette publique contribue à la circulation monétaire. Or, rien n’est plus faux. Parce que l’Etat est incapable de produire la moindre richesse, il est incapable d’alimenter le cycle création/destruction monétaire qui accompagne normalement la création de richesses sans générer d’inflation.

          Au mieux, l’Etat ne fait que détourner la monnaie avec la dette publique et, ce faisant, tue la prospérité (croissance nulle), car l’argent manque alors aux producteurs. Au pire, l’Etat crée une monnaie artificielle sans contrepartie de richesses et provoque le cycle bien connu intervention publique / inflation / récession / déflation / nouvelle intervention publique encore plus nocive, etc.

    • « Ou tout simplement que l’austérité (par la baisse des dépenses, of course) est la pire des solutions à l’exception de toutes les autres… »

      Oui, c’est l’argument des démocrates (au sens de l’idéologie), et pourtant on sait tout le mal qu’elle procure. Or, une dévaluation avec mise en place d’un étalon-or afin de rembourser les dettes nous ferait éviter une nouvelle Dépression. Et au vu de la situation actuelle, je crains hélas le pire.

      « Le capitalisme a des défauts bien connus, alors expérimentons des solutions parfaites en théorie et à vérifier… »

      Le « capitalisme » est une invention marxiste fondée sur une observation d’un contexte étatique, corporatiste et fasciste (d’un point de vue strictement sémantique). Donc, non, prônons quelque chose de nouveau ; le capitalisme libéral (ou débitisme libéral), le libre-march, la société libre, etc.

      « Avons nous le droit de prendre un tel risque ? »

      Le risque, c’est de laisser des crétins pratiquer l’austérité ou le surendettement jusqu’à ce que tout s’effondre. Vous semblez sous-estimer les conséquences d’un tel effondrement.

      « La Terre, la société ne sont pas un laboratoire pour tester les théories et faire de l’ingénierie sociale. En URSS, ils ont fait ça, avec les conséquences qu’on sait. »

      Cette comparaison est inappropriée, puisqu’il ne s’agit pas de construire quelque chose ou de guider les individus ; il s’agit d’éviter le pire et d’entreprendre un processus révolutionnaire.

      « en plus, si elles fonctionnent, elles serviront de précédent pour justifier une autre intervention »

      Non, puisqu’elle entre dans un projet libérateur. Alors que l’austérité actuel n’a que deux objectifs ; la survie de l’Etat et le ravitaillement de la classe créancière.

      « Laissez les gens se débrouiller et s’en sortir plutôt que de chercher des solutions dans des grandes théories abstraites. Ils sont suffisamment grands pour ne pas qu’on leur tienne la main. »

      L’idée est de laisser les gens faire ce qu’ils veulent, tout en prenant des décisions politiques favorisant la révolution libérale.

      • «Oui, c’est l’argument des démocrates (au sens de l’idéologie), et pourtant on sait tout le mal qu’elle procure. Or, une dévaluation avec mise en place d’un étalon-or afin de rembourser les dettes nous ferait éviter une nouvelle Dépression. Et au vu de la situation actuelle, je crains hélas le pire.»

        Je suis d’accord pour dire qu’il y a un certain dogmatisme concernant la démocratie, cependant, la logique de cette citation churchillienne se justifie.

        «Le « capitalisme » est une invention marxiste fondée sur une observation d’un contexte étatique, corporatiste et fasciste (d’un point de vue strictement sémantique). Donc, non, prônons quelque chose de nouveau ; le capitalisme libéral (ou débitisme libéral), le libre-march, la société libre, etc.»

        Alors, mettons en place des solutions d’économie de marché : que les comptes de l’État soient en équilibre => baisse des dépenses.

        « Le risque, c’est de laisser des crétins pratiquer l’austérité ou le surendettement jusqu’à ce que tout s’effondre. Vous semblez sous-estimer les conséquences d’un tel effondrement. »

        Il y a quelque chose à éclaircir. Vous êtes contre la baisse des dépenses, mais aussi contre le surendettement… C’est contradictoire ; il faut choisir.

        Je ne répondrai pas au reste car j’ai besoin que vous répondiez à ceci.

        • « Alors, mettons en place des solutions d’économie de marché : que les comptes de l’État soient en équilibre => baisse des dépenses. »

          Mais c’est le but, à terme, mais il faut d’abord dévaluer et prendre toutes les précautions. M’avez-vous lu ? Je parle bien d’une interdiction constitutionnelle de faire du déficit, mais ne brûlons pas les étapes au risque de payer le prix – tant pour les peuples que pour notre cause.

          « Vous êtes contre la baisse des dépenses, mais aussi contre le surendettement… C’est contradictoire ; il faut choisir. »

          Vous ne m’avez donc pas lu, ou du moins pas correctement, c’est bien ce que je pensais. D’abord, on dévalue tout en mettant en place l’étalon-or. Ensuite, on rembourse les dettes avec la nouvelle monnaie-or. Après, on interdit l’Etat de faire du déficit et, finalement, on commence à démanteler l’Etat. Le but est d’arriver à ce que j’appelle le vote final ; pour ou contre la dissolution de l’Etat. Si c’est oui, on répartit l’or et on dissout l’Etat. Affaire terminée.

          Bien sûr, tout est question de volonté politique. Comme toujours…

          • En effet, je n’ai pas tout lu. À un moment, cela m’a semblé tellement utopique et étatiste que j’ai arrêté.

            Je trouve cela trop naïf. Je trouve naïf de dire « donnons du pouvoir à l’État pour nous en sortir et puis retirons le lui »

            Je ne crois pas non plus dans un retour à l’étalon d’or. Je dois dire que vu la quantité d’or monétisable et de contrepartie de cette probable monnaie or, je ne crois pas qu’une monnaie où il faudrait probablement payer environ 1/1000 de gramme d’or pour payer son pain soit viable, et si l’or reste dans des coffres, cette monnaie sera aussi manipulée qu’une monnaie papier.

            Quant à l’argument que tout est question de volonté politique, c’est l’argument typique des utopistes et vous n’êtes pas le premier à le sortir.

  • Quelles sont les situations actuelles de tout ces pays, en ce moment ? Je parle donc de la dette, tant privée que publique ?

    Ensuite, chaque Etat a sa propre situation et il est important de le prendre en compte.

    • Il s’agit de bien séparer l’austérité « baisse de la dépense publique et des impôts et donc transfert d’activité vers le privé » (qui est une bonne chose) de l’austérité comme « baisse de la quantité de monnaie en circulation » (qui elle est dramatique à tous points de vue). Si un pays a par exemple un fort excédent commercial ses exportations peuvent monétiser son économie et permettre un réduction drastique des dépenses publiques sans que ça ne heurte le secteur privé dans son ensemble. Une augmentation de la dette privée peut faire la même chose. La zone euro est une autre histoire: des technocrates impose des taux de changes fixes entre des pays aux productivités différentes, ce qui tue les économies de tous les pays sauf l’Allemagne, ceci est documenté depuis un moment. L’euro est une abomination liberticide, et c’est la raison principale pour laquelle il ne peut y avoir de rééquilibrage des économies locales: l’austérité dans ce contexte, sans marges de manœuvre, détruit logiquement la croissance. (sans décrédibiliser le fait que des baisses de dépenses publiques s’imposent.)

      Je pense qu’une méthode crédible de réduction de la dépense publique consiste à en fixer son montant nominal et laisser une inflation modérée grignoter son montant réel.

      • Lucillo,

        « Et on ne voit toujours aucun risque de déflation à l’horizon. »

        On est soit inflationniste ou déflationniste, mais si l’on regarde attentivement, on voit bien que les tendances sont à la désinflation qui risque d’être suivi par la tant redoutée déflation.

        « c’est quand qu’elle va subir les affres de la déflation ? Tout suite, là ? Demain ? Dans un mois ? »

        Le monde est monde. Le drame c’est que même les plus disciplinés risqueront de payer les erreurs des grosses cigales puisque c’est le commerce international qui risque de s’effondrer dans une telle dépression qui risque d’être incomparable à ce qu’on a pu observer par le passé.

        « Quand le Canada et l’Estonie, par exemple, présentent depuis des des années, sauf très rares exceptions des budgets en boni, on peut raisonablement espérer une complète résorption future de la dette publique sans devoir passer par l’étape déflation. »

        J’ai plus de chance de voir des poules avec des dents que de voir des Etats rembourser leurs dettes. La CH aussi réduit sa dette, mais continue toujours d’emprunter.

        « si on ne supprime pas complètement les dettes publiques, on ne peut pas parler d’amélioration, alors augmentons-les ! »

        Ca, ce sont les keynésiens. Pour ma part, je souhaite les rembourser à faible valeur avec une nouvelle monnaie-or servant de transition. Le but final est le même ; la disparition de l’Etat.

        « les USA durant le 19 siècle où, grâce à l’étalon-or et à la banque libre, les prix diminuèrent de moitié alors même que l’économie connaissait une croissance exponentielle. »

        Oui, et aujourd’hui on est toujours empêtré dans une dette pharaonique. Maintenant, ce qui nous intéresse, c’est demain ou après-demain.

      •  » La zone euro est une autre histoire: des technocrates impose des taux de changes fixes entre des pays aux productivités différentes, ce qui tue les économies de tous les pays sauf l’Allemagne, ceci est documenté depuis un moment.  »

        Mais non ! Cette affirmation est peut-être documentée, comme le marxisme, mais, comme le marxisme, cela reste un vaste mensonge, un acte de mauvaise foi absolue. Ce qui tue les économies de certains pays, c’est leur passion pour le socialisme et leur refus obstiné de faire les réformes indispensables. Un pays n’est jamais libre de faire impunément du socialisme car il doit toujours en payer le prix. Quoi qu’il en soit, la monnaie est innocente du crime de socialisme.

        Ceci dit, l’euro présente les défauts d’une monnaie monopole mais présente un avantage extraordinaire : il empêche les politiciens de manipuler la monnaie à leur profit. Rien ne serait pire que revenir aux monnaies nationales et procéder à des dévaluations compétitives, qui ne sont rien d’autre qu’un acte de guerre envers les autres pays. Quant à revenir à l’étalon-or, c’est illusoire car l’euro joue comme s’il était un étalon-or.

        Dans le cas de la France, les réformes indispensables pour retrouver la compétitivité sont évidentes : privatisation des assurances sociales, chômage, CMU, RSA et retraites par répartition forcée comprises, suppression du smic, suppression non pas des 35h mais du concept de temps de travail légal, abrogation des normes délirantes (la moitié des lois au bas mot), privatisation des secteurs communistes (éducation, énergie, transport, logement, culture…) et réduction subséquente des budgets publics.

    • « Bien meilleures qu’avant la cure d’austérité. »

      Ils sont toujours endettés, pourtant, ce qui l’expose aux risques de la déflation à venir.

      « Et il se trouve que, malgré ces situations extrêment variées, l’austérité – consistant en la baisse des dépenses publiques et en la diminution du poids de l’État – porte bien ses fruits. »

      Cf. plus haut. Tant qu’il y a des dettes, on ne peut pas parler d’amélioration ; on a simplement repousser l’échéance finale.

      J’observe la situation via le temps long historique. Voir les effets sur le court terme n’est absolument pas pertinent, pour moi.

  •  » Ensuite, il va rembourser ses dettes et cela a pour conséquence la destruction monétaire ; soit la raréfaction des liquidités »

    Le remboursement des dettes, va certes détruire de la monnaie, mais on parle surtout de monnaie M3 peu liquide, qui est actuellement a des niveaux bien trop élevés (surtout au japon et aux US, moins en europe).
    Je doute vraiment que la destruction monétaire soit un soucis a l’heure ou la planche a billet tourne en continue.

    • Ce qui compte pour l’individu moyen, et donc l’économie, c’est l’argent en circulation. Et pour lui, il y a bien crise de liquidité. Le problème des politiques monétaires d’inspiration keynésienne c’est qu’elles échouent à transmettre la liquidité dans les poches des gens, le cash s’arrête dans le système bancaire (notamment suite à Bâle III)

      • Mais donc le remboursement de dettes va bien détruire cette monnaie bloqué dans la « trappe » avant de détruire les liquidités utilisé par l’individu moyen, non ?

        • A priori non: les banques ont trop de leverage (pour qu’elles soient « sûres » ET selon les réglementations en vigueur) donc tout l’argent que la BCE mets à leur disposition est mis en réserve auprès de cette même BCE. En aval, c’est à dire avec les entreprises et les particuliers, il y a globalement plus de remboursements de prêts que de nouveaux prêts qui sont émis (phase de deleveraging du secteur bancaire, toujours pour augmenter leur taux de couverture), ce qui, dans un système de réserves fractionnelles ou l’essentiel de la monnaie est de la dette, se traduit par une diminution de l’argent réellement en circulation dans l’économie donc une déflation. C’est là que les Krugman et consorts vous disent: pour contrebalancer cette diminution de liquidité, le gouvernement peut s’endetter et dépenser, sans quoi la déflation va tuer l’économie, et les déficits ne sont pas un problème si on a suffisamment de croissance (ce qui est correct, mais on est loin des 3-4% de croissance dont on aurait besoin).

  • @Roberto Fucile: Votre argumentaire est foné sur des pr´supposés discutables. Quand vous pointez le spectre de la famine monetaire avec des phrases comme celle ci; « Premièrement, l’État cesse d’emprunter et donc de créer de la monnaie. » vous oubliez que l’on cree aussi de la monnaie quand on prete aux entreprises et que l’argent que l’Etat emprunte est justment un ASSECHEMENT de l’epargne. Ca s’appelle l’effet d’eviction. Si l’Etat cesse d’emprunter, il rend le financement des entreprises plus facile… Evidement dans un monde ouvert, ce financement sera pas forcement dirige vers des entreprises francaises surtaxees (et donc peu solvables) mais je ne pense pas que vous soyez nationaliste dans votre vision de l’economie…
    Vous presentez aussi les ménages comme des agents economiques en besoin de financement. Contresens. il sont justement le coeur de l’epargne. Votre phrase suivante traduit bien cette confusion: « Ceci s’aggrave avec le fait que les ménages sont également à la recherche de cash afin d’honorer leurs créanciers, d’où l’importance d’avoir un œil tant sur la dette publique que privée. ». Certes la dette privee est importante a regarder, mais rassurez vous elle ne sera jamais aussi importante en proportion par rapport aux revenus, a celle de l’Etat. Par ailleurs les dettes privees se font nettoyer regulierment par des saisies ou des successions desavouees. C’est pas le cas de l’Etat.

    Vous presentez la deflation comme un mal digne de la peste mais il ne faut pas oublier les AUTRES consequences de la deflation: Cout des importations affaibli, consommation favorisee. Les entreprises perdent des marges mais REDUISENT le cout de leur consommation intermediaire (reduction des charges).

    Vous parlez d’augmentation des depenses dues au chomage, mais ne faut il pas commencer par la pour l’austerite: Arreter de promettre, arreter de contracter des dettes dont on ignore le montant a venir sans savoir si on pourra les payer? N’est ce pas un peu ca aussi la rigueur?

    Enfin, vous oubliez la realite des choses: La rigueur n’est pas un choix. La depense REELLE ne peut QUE reduire. Imprimer des billets de banques et taxer le citoyen n’augmente pas la depense reelle cumulee. Elle la DEPLACE. Par la dette on deplace la depense dans le temps, par l’impot (ou la creation monetaire) on la deplace geographiquement. On a beaucoup deplace la depense de ce XXIeme siecle vers le siecle dernier, et maintenant on arrive au moment ou il y a de moins en moins de depenses a deplacer. On deplace constamment des depenses d’investissement des salauds de riches vers les depenses de consommation des gentils pauvres et on aura bientot plus de richesse des salauds de riches a taxer.

    Certains argueront que les depenses de l’Etat sont mieux orientees que celles des individus, justifiant ainsi que l’on utilise la violence de l’Etat pour faire mieux que les individus a l’abri de la coercition. On demontrera donc que les esclaves bossent mieux que les travailleurs libres. Mais je m’egarre du sujet.

    Vous avez une vision trop partielle du sujet. C’est vous qui etes dans le main stream (pas liberal). C’est vous qui refusez justement de voir l’ensemble du probleme. On parle de la depense de l’Etat comme si c’etait une RESSOURCE A PART ENTIERE. Ce n’est juste PAS VRAI. La depense etatique est un COUT. Reduire cette depense c’est reduire des couts. Des couts de prelevements, des couts de gestion complexe (combien de salaries du prive sont payes par des entreprises privees pour faire la compta de la TVA? Quel cout pour les entreprises francaises en dizaines de milliards?), des couts de confiance (quelle seront les taxes demain), des couts d’opportunite par l’effet d’eviction etc…

    Alors evidement, cesser les depenses de l’Etat signifie appauvrir immediatement certains et ne pas enrichir tout de suite les autres. Je vous concede que le basculement est douloureux. Mais il aura lieu. Qu’on le veuille ou non il aura lieu. L’hyper inflation est bel et bien une reduction des depenses reelles malgré la volonté de l’Etat. C’est quand l’Etat nie la realite et qu’il depense a tour de bras alors qu’il ne le peut pas, que l’on a de l’inflation. Et pourtant l’exempl de Mugabe montre que meme en imprimant des billets de 100 milliards, on ne fait que multiplier zero par un plus grand nombre.

    Je concois qu’il soit difficile de penser vrai dans un monde aussi keynesien que le notre, mais je vous promets que si vous faites face a la realite de la nature de la monnaie, des dettes, et de l’origine des ressources, alors vous n’aurez pas besoin de me croire. Il vous suffira de raisonner pour que nous tombions d’accord.

    • « vous oubliez que l’on cree aussi de la monnaie quand on prete aux entreprises »

      Non, je n’oublie, d’où le fait que je cite également la dette privée.

      « Si l’Etat cesse d’emprunter, il rend le financement des entreprises plus facile… »

      Imaginer que l’Etat cesse d’emprunter demain, sans réformer quoi que ce soit ; avec quoi financera-t-il ses activités ? Avec quoi paiera-t-il ses créanciers ? L’impôt, mais jusqu’à quand ? On peut ensuite imaginer qu’il privatise et vend ce qui était public, mais il devra quand même rembourser ses créanciers dont les intérêts croissent ; est-ce que ce sera suffisant ? On peut répudier, mais il faut alors envisager – et dans la minute qui suit – la disparition de l’Etat.

      Honnêtement, je ne vois pas comment faire d’autre que dévaluer et rembourser les dettes afin de repartir à presque-zéro.

      « Vous presentez aussi les ménages comme des agents economiques en besoin de financement. Contresens. il sont justement le coeur de l’epargne. »

      La plupart des ménages sont endettés, d’une manière ou d’une autre, et très peu possèdent d’épargnes ; tout leur a été volé par les gouvernement spoliateurs.

      « Certes la dette privee est importante a regarder, mais rassurez vous elle ne sera jamais aussi importante en proportion par rapport aux revenus, a celle de l’Etat. »

      Elle a toutefois son importance, puisqu’elle va influencer les comportements consuméristes en cas de hausse de la valeur des dettes.

      « Les entreprises perdent des marges mais REDUISENT le cout de leur consommation intermediaire (reduction des charges). »

      Vous restez focalisé sur les prix, alors que je vous parle de biens non-consommés ou consommé plus tard – après avoir diminuer le montant de la dette. Si vous êtes un vendeur de vélos et qu’on ne vous achète plus de vélos, vous faites faillite.

      « Vous parlez d’augmentation des depenses dues au chomage, mais ne faut il pas commencer par la pour l’austerite »

      Votre approche positiviste fait froid dans le dos. Vous oubliez que nous parlons d’individus dotés d’humeurs, d’émotions et de raisons. Un peuple à qui l’on a fait croire qu’ils avaient droit à tout exigera, en l’absence d’une éducation libérale, ces droits sociaux. Voyez dans les PIIGS, le peuple gronde car son revenu s’effrite.

      « La depense REELLE ne peut QUE reduire. »

      L’Etat dépense surtout dans le service de la dette et doit toujours dépenser pour maintenir son fonctionnement.

      « Vous avez une vision trop partielle du sujet. C’est vous qui etes dans le main stream (pas liberal). »

      Au contraire, j’introduis un élément totalement absent de votre analyse ; la psychologie des masses, ses humeurs, bref, la socionomie. Et rassurez-vous, je suis bien libéral. Cependant, je me refuse à l’anti-keynésianisme primaire. Si ces crapules d’économistes n’ont pas tout compris, il faut avoir l’honnêteté de leur donner raison à ce sujet. Néanmoins, les solutions qu’ils proposent sont néfastes, absurdes et démontrent qu’ils n’ont pas saisi l’essence de la Crise.

      « La depense etatique est un COUT. Reduire cette depense c’est reduire des couts. »

      Cela ne change rien au fond du problème.

      « Je vous concede que le basculement est douloureux. »

      Plus que douloureux, il est fatal – tant pour la société civile que pour nous autres libéraux qui auront aveuglément appelé à l’austérité à tout prix.

      « Je concois qu’il soit difficile de penser vrai dans un monde aussi keynesien que le notre, mais je vous promets que si vous faites face a la realite de la nature de la monnaie, des dettes, et de l’origine des ressources, alors vous n’aurez pas besoin de me croire. Il vous suffira de raisonner pour que nous tombions d’accord. »

      Je peux sans autre vous retourner le propos, même si au fond nous sommes déjà d’accord.

      • Ah non, nous ne sommes pas d’accord parce que vous continuez de penser que DEPLACER la richesse constittue un moyen de ne pas s’appauvrir.

        Je rectifie: Vous faites croire a la destrution monetaire de masse quand l’Etat rembourse ses dettes et vous oubliez a ce moment la que les dettes remboursees par l’Etat permettent aux banques de preter au prive, remplacant ainsi les liquidites par d’autres (investies celles ci). La vous l’oubliez. Apres dans le paragraphe suivant vous dites les contraire: Que les dettes privees representent une masse importante de la monnaie…
        Puis vous retournez a l’idee de la famine monetaire en disant que les achats seront repousses par manque de liquidite, comme si les banques n’allaient pas utiliser la capacite de creance liberee par le remboursement de la dette d’Etat.
        Vous avez une hypothese girouette… Quand vous voulez effrayer avec la famine monetaire, vous oubliez que les banques creent autant d’argent en pretant au prive qu’au public, quand vous voulez gonfler le probleme de la dette vous n’oubliez pas la part des creances privees dans la creation monetaire.

        Vous ne repondez pas au fait que le depense relle ne peut pas se maintenir a long terme, encore moins augmenter. Elle ne peut en l’Etat actuel des choses QUE reduire a terme. Pourquoi? Parce que les billets ne sont pas de la richesse. Parce que depenser plus par la plache a billet ne permet pas d’acheter autant de choses a l’etranger, parce qu’il n’y a plus grand chose a prendre et parce que prendre plus porterait un coup fatal au financement de la production de richesse, rendant toute ponction ulterieure impossible.

        • « Vous faites croire a la destrution monetaire de masse quand l’Etat rembourse ses dettes et vous oubliez a ce moment la que les dettes remboursees par l’Etat permettent aux banques de preter au prive, remplacant ainsi les liquidites par d’autres (investies celles ci). »

          Le privé aussi, est endetté et si la valeur des dettes s’accroît cela peut coûter cher, très cher.

          « Que les dettes privees representent une masse importante de la monnaie… »

          Mais les tendances déflationnistes vont pousser les privés à rembourser avant qu’il ne soit trop tard, ce qu’ils n’arriveront pas.

          « Puis vous retournez a l’idee de la famine monetaire en disant que les achats seront repousses par manque de liquidite, comme si les banques n’allaient pas utiliser la capacite de creance liberee par le remboursement de la dette d’Etat. »

          Ce qui est remboursé n’existe plus. Vous aviez 100 à votre passif (dette), la banque 100 à son actif (créance). Vous cherchez 100 en liquide et vous le rendez à la banque ; votre passif est effacé et l’actif de la banque aussi. Les 100 ont disparu. Bien sûr, la banque peut re-prêter ces 100 pour qu’ils retournent dans le circuit sous fore de dette – encore et toujours.

          • Hum: Les banques ont une capacite de pret determinee par leurs reserves obligatoires. Si certains rembousent elles peuvent preter a d’autres. Vous comprenez ca? Que ce soit l’Etat qui emprunte ou des organismes prives, c’est de toute facon LES BANQUES qui pretent. Quand un remboursement detruit de la monnaie, ca leur permet d’en creer par ailleurs. DOnc une fois de plus prouvez nous POURQUOI les remboursements de l’Etat detruisent plus de monnaie que les autres… On ne parle pas de creation monetaire acceleree par l’Etat. Ca n’est plus possible depuis 1973. Votre hypothese de base est FAUSSE. Ce que l’Etat rembourse libere de la ressource. Ca n’en detruit pas. C’est CA le principal point faibe de votre argumentation. Je suis sur que vous repondrez pas…

  • Je ne comprends rien à cet article. Le maitre-mot, « austérité », n’est pas défini.
    L’austérité qui marche, il n’y en a qu’une, c’est celle qui consiste à faire comprendre aux consommateurs improductifs, qui vivent à crédit, que la fête est fini et que maintenant il faut payer, c’est à dire produire pour donner à ceux envers qui ils sont endettés. A la fin de quoi tous le monde produit plus sans avoir eu besoin de se serrer la ceinture.

    L’austérité qui ne marche pas c’est celle qui consiste à dire aux créanciers des improductifs qu’ils peuvent aller se faire voir, et que donc il faudra à l’avenir qu’ils se passe de cette clientèle d’insolvables. A la suite de quoi les improductifs le restent, et les producteurs cessent de l’être, ce qui fait que les improductifs n’ont plus rien et crèvent.

    Et paradoxalement, donc, votre solution anti-austérité c’est très exactement cette austérité qui ne marche pas.

    Noter que la première austérité, celle qui marche, selon Max Weber elle a un autre nom, tout aussi honni de ceux qui déteste l’austérité (et pour cause) : capitalisme.
    Comme quoi c’est pas la peine de réinventer l’eau chaude en matière de lutte contre la crise : il faut, et il suffit, de revenir vers le capitalisme.
    Ce qui veut dire, pour commencer
    a) respecter le capital, donc payer ses dettes rubis sur l’ongle et envoyer sans pitié ceux qui ont truander en tôle, jusqu’au remboursement.
    b) charcler sans pitié dans tout ce qui est « droits » pécuniaires ou couteux à la collectivité octroyés à titre gratuit, simplement par la grâce du prince, ou dans les versement qui compensent les contraintes les plus stupides qu’on impose aux producteurs (et qui ont un cout pour eux).
    Pour ce qui est de la France, il est très clair que le total des cadeaux gratuits et des compensations de contraintes stupides est très supérieur au déficit, donc cette solution résout la crise.

    • « Et paradoxalement, donc, votre solution anti-austérité c’est très exactement cette austérité qui ne marche pas. »

      Non, c’est une alternative qui sort des schémas traditionnels.

      « Comme quoi c’est pas la peine de réinventer l’eau chaude en matière de lutte contre la crise : il faut, et il suffit, de revenir vers le capitalisme. »

      Il n’a jamais existé, en fait, il faut donc – enfin – parvenir à une société libre fondée sur le principe de non-agression et ce dans un cadre marchand libérer de toute violence politique.

      • Votre solution ne sort des schémas traditionnels que dans ses buts, mais pour ce qui est de ce qui compte vraiment, les moyens et méthodes, ça reste de l’étatisme standard : dévaluation, effacement aveugle des dettes sans distinguer leur nature, et … espoir (promesses etc.).

        Bien sur que le capitalisme, idéal, n’a jamais existé en fait. Ce pourquoi j’ai bien écrit « revenir vers » et non pas « revenir à » : c’est le sens du mouvement qui importe, bien plus que l’état du système à un moment donné. Et j’ai dit « revenir » par référence à une époque pas si lointaine où l’Etat n’avait pas de déficit, quasiment pas de dettes, et ne prélevait que 35% d PIB. Et, et ce n’est pas un hasard, la croissance était typiquement de 5% par an.

        • « ça reste de l’étatisme standard »

          Non, puisqu’il s’agit ensuite de brider l’Etat. Il est évident que la dévaluation ne se suffit pas à elle seule.

          • Roberto Fucile: « Non, puisqu’il s’agit ensuite de brider l’Etat »

            Couper les branches mortes ce n’est pas « brider » et si on ce réfère aux coûts de certains états comparable (plus vertueux à la marge) il y a vraiment de quoi faire sans rien casser.

            Si on compare avec les états les plus vertueux, là… mais bon, il ne vaut mieux pas on se ferait du mal.

  • Ne mélangeons pas tout. L’austérité est un petit terme médiatique, qui ne signifie pas grand chose.

    S’il s’agit d’un Etat qui se serre la ceinture, privatise en se contentant de garder les éléments nécessaires à contrôler le respect du cahier de charge, cette ‘ »austérité » est de la simple bonne gestion.

    Si l’Etat entend maintenir la totalité de ses services en les affaiblissant par contraction de moyens et sans les réformer, c’est du dol.

    S’il se prélasse dans les nobles certitudes de ses droits acquis et en fait porter le poids sur le contribuable, c’est un assassin.

    L’enfer n’est pas dans le principe, mais dans les détails.

  • Roberto Fucile : « Toutes les dépressions ont succédé à des politiques visant la réduction de la dette et donc des dépenses, hélas.  »
    ——————————-
    De quelle dépression prétendument causée par une réduction de la dette s’agit-il, un exemple, un seul peut-être ??

    D’abord, que je sache, toutes les dépressions sont dues à des éclatements de bulles (financières, immobilières…), donc aucun rapport avec une réduction de la dette publique, vu que l’effet ne peut pas précéder la cause ! Ensuite votre affirmation est non seulement gratuite mais elle est clairement contredite par la réalité. Car c’est justement la politique de dépense et d’endettement qui maintient et prolonge la dépression : on le voit par exemple très nettement avec le Japon, qui malgré une explosion des dépenses publiques et de l’endettement surréaliste de l’Etat n’arrive pas à relancer son économie depuis plus de 10 ans. Mais pas la peine d’aller aussi loin, la politique de dépense et de stimulus, on l’a depuis 2008 en France, avec un déficit record (le gouvernement Sarkozy a été le plus dépensier de toute l’histoire de la France), de multiples plans de relance genre prime à la casse, soutien aux renouvelables, sauvetage des banques… avec le super résultat que l’on connaît.
    A l’inverse, la Suède a pu relancer son économie dans les années 90 justement en décidant de ramener rapidement à zéro son déficit et en réduisant année après année sa dette. On retrouve les mêmes effets positifs de l’austérité en Nouvelle Zélande ou dans les pays baltes.

    Et vous, vous avez quel fait qui irait dans votre sens ? Pour l’instant, à part de vagues généralités, on ne voit rien. Ce que vous affirmez reste donc du domaine de la croyance.

    • MiniTAX

      « De quelle dépression prétendument causée par une réduction de la dette s’agit-il, un exemple, un seul peut-être ?? »

      Les exemples cités dans l’article, ainsi que celle de 1929. Mais attention, je ne dis pas que la cause originelle, c’est l’austérité. Je dis simplement qu’elle aggrave la crise et qu’elle plonge tout le monde dans la dépression. L’austérité est une phase des cycles étatiques.

      « D’abord, que je sache, toutes les dépressions sont dues à des éclatements de bulles (financières, immobilières…), donc aucun rapport avec une réduction de la dette publique, vu que l’effet ne peut pas précéder la cause ! »

      Oui, c’est une autre phase du cycle. D’abord une inflation avec éclatement des bulles, puis désinflation, déflation et – in fine – l’hyperinflation.

      « Ensuite votre affirmation est non seulement gratuite mais elle est clairement contredite par la réalité. »

      Démonstration, svp ?

      « Car c’est justement la politique de dépense et d’endettement qui maintient et prolonge la dépression : on le voit par exemple très nettement avec le Japon, qui malgré une explosion des dépenses publiques et de l’endettement surréaliste de l’Etat n’arrive pas à relancer son économie depuis plus de 10 ans. »

      Et pourtant :

      <>

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_du_Japon#Depuis_les_ann.C3.A9es_1980

      « la politique de dépense et de stimulus, on l’a depuis 2008 en France, avec un déficit record (le gouvernement Sarkozy a été le plus dépensier de toute l’histoire de la France), de multiples plans de relance genre prime à la casse, soutien aux renouvelables, sauvetage des banques… avec le super résultat que l’on connaît. »

      Vous ne vous adressé pas à un keynésien, je vous le rappelle, mais bien à un libéral qui a compris que les politiques basés sur le *deficit spending* sont inutiles.

      « A l’inverse, la Suède a pu relancer son économie dans les années 90 justement en décidant de ramener rapidement à zéro son déficit et en réduisant année après année sa dette. On retrouve les mêmes effets positifs de l’austérité en Nouvelle Zélande ou dans les pays baltes. »

      Observons, dans ce cas.

      Nouvelle-Zélande :

      Dette publique : http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?v=143&c=nz&l=fr

      > Plus de 10pts. en matière de dette publique

      Chômage : http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?v=74&c=nz&l=fr

      > On retrouve les taux de 1999 !

      Bref, on est retourné sur la voie de l’endettement. D’autant plus que la crise de 2008 y est aussi pour quelque chose, d’où l’importance de regarder les choses de manière globale.

      Suède :

      Chômage : http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?v=74&c=sw&l=fr

      > C’est 1,5 pt de plus qu’il y a 10 ans.

      Dette : http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?v=143&c=sw&l=fr

      > Il y a diminution, mais elle n’est pas à l’abri et le taux de chômage n’est pas un bon signe.

      Bref, tout n’est pas si rose. Donc peut-on parler de réussite ? Ensuite, rassurez-vous, je prône aussi la libéralisation et la réduction des taxes qui elles sont bénéfiques à coup sûr – vous en conviendrez. Mais on ne peut pas faire le lien – malhonnête – entre austérité et amélioration.

      « Et vous, vous avez quel fait qui irait dans votre sens ? Pour l’instant, à part de vagues généralités, on ne voit rien. Ce que vous affirmez reste donc du domaine de la croyance. »

      Vous êtes bien plus dans ce domaine que vous l’imaginez, à vous lire. Pour ma part, j’observe les faits et il nous faut encore sentir l’humeur des masses. Et là, on ne quantifie rien et on ne sait jamais quand ou comment cela peut exploser. A voir.

      Cordialement.

      • Roberto Fucile : « Les exemples cités dans l’article, ainsi que celle de 1929. »
        —————————
        Les exemples cités n’ont jamais été des liens de causalité entre réduction de dettes et dépression, c’est juste des insinuations qui frise la superstition, vu que les récessions ont lieu régulièrement et que vous ne retenez que les coïncidences qui vous arrangent.
        En particulier, il faut vraiment n’avoir aucune honte pour laisser entendre que la crise de 1929 aurait un lien avec un désendettement, je doute que même les pires économistes gauchistes oserait un tel sophisme.

        Pour la Nouvelle Zélande, il s’agit de réformes d’après la crise de 1987, donc vos graphiques sont hors sujet. Il y a suffisamment d’articles sur Contrepoints pour ne pas avoir à y revenir.
        Pour la Suède, idem, l’austérité a commencé début des années 1990, donc vos graphiques sensés réfuter son rôle positif sont aussi hors sujet. Si vous voulez voir l’impact de l’austérité sur l’emploi et la croissance, il faut prendre des périodes plus longues. On constate clairement que ça a eu des effets positifs, il faut être de mauvaise foi pour le nier : http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=2&codeStat=GC.DOD.TOTL.GD.ZS&codePays=SWE&codeTheme2=8&codeStat2=SL.UEM.TOTL.ZS&langue=fr

        Roberto Fucile : « Mais on ne peut pas faire le lien – malhonnête – entre austérité et amélioration. »
        —————————-
        Ca n’a rien de malhonnête, ce sont des faits. Réduire son train de vie pour ne pas dépenser plus qu’on gagne, ça améliore sa situation économique (quel scoop), c’est un fait, valable à l’échelle d’un individu, d’une mairie, d’une entreprise comme d’une nation. Ce qui est malhonnête, c’est de refuser de reconnaître un fait aussi élémentaire. Vous sous-entendez quoi là, que les améliorations grâce à l’austérité en Suède, en Allemagne, dans les pays baltes, en NZ… il suffit de ne pas y croire pour que ça n’existe pas ? Que les récents plans de relance, notamment en France, prônés par les charlatans keynésiens, auraient été efficaces ?

  • Je pose la même question que @lafayette……et la solution ? et je rajoute, en France sous la présidence de François Hollande ?

  • Défendre une contre vérité et une pseudo réflexion ne ressemble pas à une solution, c’est sans doute une thèse imaginaire d’un monde de bisounours, mais il y a trop de lacune dans le raisonnement pour étayer une réponse sans reprendre le tout à zéro.

    • @lafayette

      Où sont vos arguments ? Vous partez d’un principe – autoritaire – que tout est faux dans ce que je dis, sans fonder cela. Ce n’est pas très honnête.

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