Les implications profondes de la loi des rendements marginaux décroissants

La loi des rendements marginaux décroissants, fondamentale en économie, ne semble pas comprise, ce qui limite la production et la croissance.
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Les implications profondes de la loi des rendements marginaux décroissants

Publié le 7 mars 2013
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La loi des rendements marginaux décroissants, fondamentale en économie, ne semble pas comprise des socialistes et protectionnistes de tout poil, qui provoquent une sous-exploitation des ressources.

Par Jean-Louis Caccomo.

Il existe en microéconomie une loi fondamentale qui a des implications macroéconomiques considérables à la fois sur le plan de l’économie nationale qu’au niveau de l’économie mondiale. Au-delà de son expression mathématique qui – mal comprise – risque de nous faire passer à côté de l’essentiel du message économique, il convient d’en bien saisir toute sa signification [1].

Cette loi est connue sur le nom de loi des rendements marginaux décroissants qui est, pour un économiste, quasiment une loi naturelle [2]. En effet, elle est ancrée dans notre nature biologique d’être vivant même : il faut accumuler et reconstituer un stock de calories (par la consommation) pour pouvoir fournir de l’énergie (pour la production et le travail).
Quand on a des faibles performances dans un domaine quelconque, il est plus facile d’accroitre ses performances que lorsque l’on a déjà atteint un niveau de performance élevé. Plus on s’approche de son potentiel, plus on a épuisé les possibilités d’accroissement de nos performances. Ou alors il faut accroître ce potentiel lui-même (réformes structurelles).

Ainsi, je dis à mes étudiants qu’il est plus facile de passer d’une note de 5/20 à 10/20 en se mettant sérieusement au travail, ce qui nous fait une progression de 100 %. Mais on comprend bien que, en progressant, on ne pourra pas maintenant le même taux de croissance de 100 % et qu’il est extrêmement difficile de passer de 17/20 à 19/20, à l’image du champion de saut en hauteur qui veut augmenter son record d’un tout petit centimètre. Le dernier « petit centimètre » est plus dur à gagner que le premier « petit centimètre » même s’ils ont objectivement la même taille. Dans le film de Luc Besson « Le grand bleu », Jean Réno, qui joue le rôle du plongeur qui veut battre le record du monde de plongée en apnée, dit : « Un mètre tout au fond n’a pas la même longueur qu’un mètre à la surface ».

C’est pourquoi les pays émergents peuvent afficher des taux de croissance insolents qui ont frôlé les 10 % pendant des années (et plus de 5 % aujourd’hui) car ils partaient de très bas, ils avaient un niveau faible d’accumulation du capital et, en conséquence un niveau élevé du rendement marginal du capital.

Mais examinons justement les conséquences d’une telle proposition dans une économie ouverte. Les capitaux, qui circulent librement, vont s’investir dans les pays (investissements directs) qui proposent les meilleurs rendements, donc dans ces pays émergents, ce qui permet précisément à ces pays de trouver les financements leur permettant de financer les investissements. Ainsi, l’accumulation du capital s’accroit, ce qui nourrit la croissance de ces pays, et par contrecoup, la croissance de l’économie mondiale.

En conséquence, le niveau du capital par travailleur va s’accroître et donc les rendements marginaux (le supplément de rendement obtenu par chaque dose d’investissement) diminuent jusqu’au point où les capitaux vont se placer dans d’autres pays qui présentent de meilleurs rendements, donc de meilleurs potentiels de croissance, pour nourrir la croissance mondiale.

On voit donc que la mobilité internationale des capitaux permet d’exploiter tous les gisements de croissance au niveau mondial, générant un processus de rattrapage de croissance des pays : les pays qui décollent connaissant les plus forts potentiels de croissance (la barre est très basse), ils attirent les capitaux qui vont justement nourrir cette croissance (ils peuvent monter le niveau de la barre).

Mais voilà, au nom d’une vision statique et idéologique du monde, qui assimile la libre circulation des capitaux à la spéculation forcément coupable, les gouvernements vont s’empresser de mettre en place une taxation des mouvements financiers, emboitant bêtement les propositions délirantes d’ATTAC. Le drame est qu’ils vont justifier la mise en place de cette taxe par le motif évidemment noble – et donc non critiquable – du soutien au développement et la lutte contre la pauvreté dans le monde.

Or, l’aide (le produit ainsi récolté de la taxe) est généralement collectée par les États et donc versée par le haut à des États. Ces Etats, qui bénéficient de l’aide, ont souvent des régimes politiques corrompus, immoraux et inefficaces à l’origine de la pauvreté même de leur pays, ce qui cautionne précisément ces régimes politiques en les faisant durer alors que les habitants fuient leur pays.

Mais, la mise en place de la taxe, en freinant la circulation internationale des capitaux (ce qui est son objectif affiché et recherché), est précisément à l’origine du ralentissement de la croissance dans ces pays, ce qui compromet leur développement. Encore une fois, que ce soit au niveau national ou au niveau international, la taxe se propose de réparer ce qu’elle a en fait elle-même provoquer : l’État vous casse la jambe d’un côté et il se propose en sauveur en s’octroyant le monopole de la fourniture des béquilles de l’autre côté. Mais comme il faut bien justifier la taxe sur la longue période, il vous recassera la jambe à nouveau lorsque celle-ci sera réparée de sorte que l’économie est structurellement sous son potentiel de croissance. Vous êtes structurellement handicapé.

Les pays émergents, en s’ouvrant aux investissements directs et aux échanges internationaux, notamment dans la zone APEC ont ainsi exploité tout le potentiel de croissance de l’ouverture et sont aujourd’hui devenu la locomotive de la croissance mondiale. Ce n’est pas la mondialisation le problème, ce sont nos structures qui sont inadaptées.

En économie ouverte, même si l’épargne des français est abondante, elle ira se placer dans les pays émergents qui offrent les meilleurs rendements. Faut-il alors se protéger du monde et s’exclure du marché mondial des capitaux et donc de la liberté de circulation des capitaux qui est son corolaire ? Non car nos blocages sont précisément internes et structurels.

Encore une fois, ils sont liés à une vision statique (approche keynésienne), quand ce n’est pas marxiste (haine du capital forcément néfaste et exploiteur des masses), de l’économie abondamment diffusée par les médias perroquets.
C’est en effet la seconde implication de la loi des rendements marginaux décroissants. Que dit-elle au fond ? Permettez-moi, pour mieux me faire comprendre et plutôt que de vous ennuyer avec des mathématiques, d’utiliser à nouveau une image sportive.

Le problème du sauteur en hauteur (mais c’est valable pour les sports) est de trouver son potentiel optimal de performance : s’il place la barre trop bas, il va la franchir aisément (rendement marginal élevé = il peut accroitre fortement ses performances s’il saute à nouveau) ; s’il place la barre trop haut, il passe en dessous et il va se décourager. Ou alors il faut qu’il se dope (surendettement, inflation). Le niveau optimal pour lui se situe entre ces deux niveaux, correspondant à son potentiel productif. Maintenant, s’il veut sauter plus haut dans le futur (et battre de nouveau record), il faut d’abord s’entraîner (épargner pour investir) pour accroitre son potentiel productif lui-même.

Mais lorsque le sauteur est en-dessous de son potentiel (le rendement marginal est élevé), c’est que la barre est trop basse. Que fait-il logiquement pour progresser ? Il remonte la barre et pas l’inverse. Il travaille plus. Or, que dit-on et que fait-on chez nous depuis des années ? L’INSEE observe, chaque année, que la productivité du travail est élevée en France, plus précisément, que le rendement marginal est fort. C’est précisément parce que notre économie est sous-capitalisée : la barre est trop basse compte-tenu de notre potentiel économique.

Mais qu’en concluent les socialistes, qui s’appuient sur une vision statique de l’économie : puisque le rendement des travailleurs est élevé, alors on peut réduire le temps de travail (35 heures). Mais, une analyse dynamique de l’accumulation du capital, qui explique les phénomènes de croissance, explique que c’est précisément le contraire qu’il faut faire : nous sommes en situation de sous-capitalisation car nous ne travaillons pas assez ! C’est comme si vous faisiez dix pompes pour vous muscler et que vous n’êtes pas fatigué : vous pouvez faire facilement la onzième, vous avez encore du « jus » (rendement marginal), alors vous allez décider de faire moins de pompes ? Mais alors vous ne vous musclerez jamais.

La sous-capitalisation de l’économie correspond à la situation du sauteur qui a mis la barre trop bas, il a donc beaucoup de la marge de progression, il va donc monter la barre, et non pas la baisser. Car s’il la baisse, il va se croire très fort mais il va connaître la douche froide le jour de la compétition avec les autres sauteurs qui se sont sérieusement entraînés.

C’est le problème structurel majeur de l’économie française : nos experts mesurent fort justement que le niveau des rendements marginaux sont élevés, mais ils en concluent (fort bêtement) qu’il faut baisser le temps de travail. C’est donc comme si le sauteur baissait sa barre alors qu’elle est déjà en dessous de son potentiel. Alors, du coup, en s’ouvrant à la compétition internationale, on se rend compte que l’on ne résiste pas à la croissance des pays émergents plus travailleurs et plus compétitifs.

Refusant de voir la réalité en face, on accuse alors cette ouverture et cette compétition (c’est la faute des autres sauteurs si je me suis mal entraîné) alors que nos rendements élevés, en économie ouverte, sont susceptibles d’attirer les capitaux motivés par la perspective de rendements plus forts. Alors on taxe les capitaux, ce qui diminue finalement le rendement et donc l’attrait qu’exerçaient ces rendements. Et on se tourne vers l’Etat, pour soutenir l’économie et défendre les emplois, alors que l’on met en œuvre nous-mêmes, par notre vision absurde et inversée de l’économie, les mesures qui frappent de plein fouet les mécanismes de croissance eux-mêmes.

Encore une fois, la misère et la fin de la croissance proviennent souvent d’une ignorance crasse de lois économiques simples mais que l’on refuse de comprendre alors que leurs implications sont considérables, contenant notamment les clés de la richesse et de la croissance.

Sur le web

  1. La dérivée partielle de la fonction de production, qui est donc positive, nous donne le rendement du facteur de production, c’est-à-dire la productivité marginale du travail ou du capital. Si on augmente le niveau d’un facteur, on produit plus.
    La dérivée de la dérivée, soit la dérivée seconde, nous donne donc l’évolution de ce rendement qui est négative : la progression des rendements diminue avec l’accroissement du facteur. Le rendement du facteur augmente de moins en moins vite.
  2. Elle fut d’ailleurs énoncée rigoureusement par David Ricardo qui observait le phénomène d’épuisement des rendements dans le secteur agricole. Mais, bien comprise, on la retrouve partout, dans tous les domaines de l’action humaine.
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  • Bastiat, la vitre cassée ; Caccomo, la jambe cassée… très très bon !

  • Bon article.
    Heureux de vous lire, en pleine forme intellectuelle.

  • Intelligent, éclairant. Je fais circuler.

  • Je ne comprends sûrement pas toute la finesse de la loi des rendements marginaux, mais ayant vécu, travaillé, et employé aussi, en Chine plusieurs années, il m’apparait évident que ce qu’on appelle la productivité des travailleurs n’a rien à voir en France/Europe et en Chine; il y a des différences fondamentales au niveau de la façon de faire, de l’éducation pour ne pas dire de la culture,… simple exemple: on palabre longtemps en Chine avant de décider quoi que ce soit, cela peut apparaître comme une perte de temps, mais le « tissu » qui se créée entre les intervenants pendant ces palabres permettra ensuite des échanges rapidifiés et plus efficaces… difficile à exprimer et à écrire, donc un conseil: allez voir sur place.
    Deuxième comment: les Chinois veulent de plus en plus leur week-end, des congés, et bien sûr de la protection sociale; pas à pas ils les ont – j’ai payé beaucoup de charges sociales là-bas aussi! – donc question ‘barre’, il n’est pas évident qu’il n’y en ait qu’une!

  • Et les chinois, ils la comprenne « la loi des rendements marginaux décroissants » ?

    Signé : un protectionniste de tout poil et bientôt à poil !

    • Puisque c’est fondamental en économie ainsi que le dit l’auteur de l’article, ils doivent l’apprendre à l’unif.; maintenant je dois préciser que la théorie est loin du pragmatisme chinois, et en général loin du business quotidien. Pour le protectionisme, je comprends bien ce qu’en France on redoute, mais ce qu’il faut bien savoir c’est que les produits chinois qui entrent sur notre marché sont ceux que NOS entreprises commandent aux usines chinoises… ensuite les consommateurs les achètent car ils sont d’un bon rapport qualité prix….

  • très très bon, félicitations

  • et la taxe c’est mettre des semelles de plomb dans les chaussures du sauteur ….

  • « Mais alors vous ne vous musclerez jamais. »

    Vous faites comme si se muscler (physiquement ou économiquement parlant) était un but en soi.

    Bien sur, ça ne l’est pas, mais avoir des gros muscles, ça permet d’atteindre des ressources auparavant inaccessibles, ou de rafler plus souvent la mise quand plusieurs acteurs sont en compétition pour accéder aux même ressources.

    Vous le dites à moitié ici : « du coup, en s’ouvrant à la compétition internationale, on se rend compte que l’on ne résiste pas à la croissance des pays émergents plus travailleurs et plus compétitifs. »

    Je ne peux pas en vouloir aux socialistes de penser que notre but dans la vie, ce n’est pas d’être les plus performants dans la course aux gros muscles sur le marché mondial, que ce qui compte c’est le bien être individuel.

    Mais le fait est qu’autours de nous, des milliards de personnes cherchent toutes en même temps à sortir de l’économie agraire, sont donc en compétition avec nous pour accéder aux mêmes biens, services, et matières premières, ce qui laisse au final assez peu de temps pour rêvasser.

    La sous capitalisation de l’économie signifie que nous sommes moins combattifs que les autres pour maintenir ou améliorer nos conditions de vie et, par conséquent, que celles-ci croitrons moins vite que les autres si ce n’est pas une décroissance forcée qui nous attend.

    Et on ne peut pas aborder ce sujet sans évoquer le problème des ressources minières. Les pays qui n’ont pas de ressources minières ont énormément de mal à s’en sortir.

    • @ Fabrice M:

      vous dites: « Je ne peux pas en vouloir aux socialistes de penser que notre but dans la vie, ce n’est pas d’être les plus performants dans la course aux gros muscles sur le marché mondial, que ce qui compte c’est le bien être individuel. »
      Mais ici on ne parle que d’économie, donc de la compétition pour l’acquisition d’une ressource rare, votre phrase est donc hors sujet. De plus les socialistes français à travers le statut d’emploi à vie et leur armée d’élus peuvent être concentré sur un but non économique, puisqu’il se garantissent sur le dos des autres de na pas avoir à être compétitif, hypocrisie quand tu nous tiens…

      Vous dites aussi: « Et on ne peut pas aborder ce sujet sans évoquer le problème des ressources minières. Les pays qui n’ont pas de ressources minières ont énormément de mal à s’en sortir. »

      Alors pourquoi le Japon, la Corée du sud, la Finlande, Steve Jobs ou Larry Ellison ont réussi économiquement? Le principal vecteur de leur réussite est l’intelligence et le sens du risque, porté par un cadre étatico-socilae qui n’entrave pas l’expression du talent, voir le promeut. Les mines du Zaïre semblent elles moins porteuses pour la population du pays, parce que le cadre qui entoure leur exploitation est strictement l’inverse de celui décrit précédemment.

      • Les USA ont commencé à accumuler du déficit commercial à partir du moment ou ils ont du commencer à importer du pétrole pour compenser la baisse de leur production interne.

        Le pays qui engendre aujourd’hui le plus d’excédents commerciaux, c’est l’arabie saoudite. Parmi les 15 pays ayant la balance commerciale la plus excédentaire, 9 sont des producteurs majeurs d’hydrocarbure (charbon pour Allemagne et Chine, pétrole pour les autres). Le japon et la Finlande, quant à eux, sont dans le négatif, après s’être jetés corps et âmes dans le secteur de l’informatique et des télécommunications, notamment à cause de leur facture énergétique, à l’instar des USA où apple et larry ellison ont bâti leur activité.

        En Afrique, il n’y a quasi pas de charbon en dehors de l’Afrique du Sud. Le charbon est la matière première qui a été nécessaire, partout, pour lancer l’industrialisation de ce qu’on appelle aujourd’hui « les pays développés ».

        Je ne dis pas que la richesse énergétique du sous sol est le facteur premier expliquant la richesse des nations. Je sais bien que l’URSS a produit des quantités astronomiques de charbon, et s’est effondrée quand même au bout du compte. Je dis néanmoins que c’est un facteur de premier ordre, absolument incontournable.

  • situation de sous capitalisation car nous ne travaillons pas assez < c'est d'ailleurs parce qu'il ya pas assez de capital qu'il y a des bulles speculatives partout

  • « Exploiter des gisements de croissance »,  » clés de la richesse et de la croissance. » « accumulation du capital » « rendement marginal »…. quel jargon horrible. même les chimistes qui sont les pires diables que la terre ait jamais portée , mettent de la poésie dans leur jargon !!! Qui donc a fait de l’économie une science aussi dure?

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