Qu’est-ce que le keynésianisme ? Par Ron Paul

Qui était John Maynard Keynes, héros de nombre de nos politiques modernes ? Quelles étaient ses idées ?

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John Maynard Keynes

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Qu’est-ce que le keynésianisme ? Par Ron Paul

Publié le 10 février 2013
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Qui était John Maynard Keynes, héros de nombre de nos politiques modernes ? Quelles étaient ses idées ?

Par Ron Paul, depuis les États-Unis.

Un article de l’Institut Coppet.

John Maynard Keynes

À travers le monde, les politiques économiques contemporaines ont été fortement influencées par la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, de John Maynard Keynes, publiée en 1936.

Beaucoup pensent que Keynes a introduit la théorie d’une intervention gouvernementale massive visant à renforcer l’économie.

Ludwig von Mises fit remarquer que Keynes n’avait en fait avancé aucune idée nouvelle. Ses prescriptions pour sortir de la Grande Dépression des années 1930 existaient depuis fort longtemps, et en réalité ce sont ces idées qui nous ont plongés dans la Dépression. En 1936, elles avaient déjà fait beaucoup de mal aux États-Unis et à l’économie mondiale.

Mais quelque chose a changé avec la publication de la Théorie générale.

 

Keynes a fourni aux gouvernements du monde entier des arguments d’apparence scientifique pour accomplir ce qu’ils voulaient réaliser de toute façon. Devenue la théorie économique officielle du monde entier, l’interventionnisme étatique a été bien accueilli par tous les politiciens, si l’on excepte les interventionnistes les plus radicaux qui prônent le socialisme pur et simple, le communisme ou le fascisme. Effectivement, cela fait des millénaires que l’on connaît l’inflation, le contrôle des prix, et les contrôles gouvernementaux.

Mises expliquait le succès de Keynes par le fait que ceux qui pratiquaient déjà l’interventionnisme en économie ont cru que Keynes leur fournissait une explication « scientifique » pour faire ce qu’ils faisaient déjà.

Nos dirigeants économiques et politiques ont tenu à supprimer les restrictions à la croissance de l’appareil d’État que les marchés libres et l’étalon-or leur avaient imposées. Ils ont été encouragés dans leurs efforts par cette justification « scientifique » qui venait soutenir leur volonté de faire gérer par le gouvernement tous les secteurs de l’économie. L’état désastreux de l’économie dans les années 1930 alimentait une peur suffisante pour intimider les gens et leur faire accepter les promesses des partisans du New Deal, tout en les aveuglant sur les atteintes infligées à leurs libertés.

Franklin Roosevelt pratiquait en fait la psychologie inversée pour apprendre aux Américains à craindre la « peur » elle-même ; il a tout mis en œuvre pour générer davantage de peur. Les économistes de libre marché de l’École autrichienne avaient déjà expliqué le cycle d’expansion et de récession et prédit l’apparition de la dépression ; par conséquent, il fallait les discréditer pour instaurer une ère d’assistanat, de politiques inflationnistes et de bellicisme.

 

Le plus triste est que les keynésiens ont remporté la victoire au plan des arguments intellectuels et politiques, même si le système qu’ils ont conçu est voué à l’échec, et avait déjà été mis en œuvre auparavant à de nombreuses reprises.

La bonne nouvelle est que tous les défauts et toutes les erreurs d’une économie gérée de façon centralisée sont en train de devenir patents, même s’il a fallu pour cela une correction remarquablement douloureuse. Bien que Washington n’ait pas encore saisi la réalité de l’échec des politiques économiques des quatre-vingts dernières années, le peuple américain à la base a une opinion bien différente. Beaucoup avaient espéré que l’échec en 1989-1990 de l’interventionnisme économique radical, tel que pratiqué par les communistes chinois et soviétiques, ouvrirait la voie à une ère de libre marché et de liberté individuelle. Cela ne s’est pas produit, et à la place nous avons dans le monde entier un soutien plus important en faveur des politiques keynésiennes, politiques qui perpétuent la théorie selon laquelle la planification économique centrale est nécessaire pour soutenir la croissance économique. On a pensé qu’il suffisait de supprimer le militarisme lié au communisme et au national-socialisme (ou au fascisme) pour que le peuple accepte la planification économique.

L’incapacité à reconnaître les lacunes du commerce réglementé, des politiques inflationnistes et de la gestion macroéconomique, et l’incapacité à reconnaître le danger d’avoir un pouvoir qui s’érige en protecteur en dernier ressort de toutes les activités économiques, ont permis le développement d’une bulle économique beaucoup plus grande. Cette bulle économique mondiale qui vit ses derniers instants doit être comprise si l’on veut réfuter les idées fausses qui ont conduit à sa création.

Que les secteurs publics et privés dépensent de l’argent emprunté n’est pas une panacée, comme le prétendent les keynésiens. Dépenser de l’argent dans des plans de sauvetage, soutenir de mauvais investissements, emprunter et gonfler la masse monétaire, tout cela ne peut produire une croissance économique saine. La dette finit par consommer la richesse fictive construite sur le sable, richesse qui faisait croire fallacieusement aux hommes politiques, à l’homme de la rue et à l’homme du monde des affaires, qu’ils assistaient à une croissance économique réelle. L’emprunt public et la dépense publique ne constituent pas la solution, mais le problème. La production et l’épargne sont les sources d’une croissance économique saine ; c’est là une politique que les keynésiens contestent de façon inconsidérée.

Mettre l’accent sur la dépense et sur l’emprunt sous-entend que les problèmes liés à l’emprunt, à l’inflation, et aux causes du cycle économique n’ont pas besoin d’être traités. Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, comme tous les présidents de la Réserve fédérale, reproche fréquemment au Congrès américain de faire du déficit budgétaire, mais en même temps il affirme que les déficits sont justifiés en période de récession et de guerre, deux choses qui tendent à s’éterniser.

Toutes ces clameurs et cette esbroufe contre les déficits détournent l’attention des gens de la question de savoir si la Fed a une quelconque idée des taux d’intérêt et de la masse monétaire qui seraient nécessaires pour générer une croissance économique saine. Le fait est que, sans une Réserve fédérale pour traiter le déficit budgétaire par l’inflation monétaire, on ne pourrait pratiquement pas avoir de déficits importants. Bien que de nombreux économistes du courant majoritaire admettent maintenant que les taux d’intérêt ont été maintenus trop bas trop longtemps entre 2000 et 2008, ils croient néanmoins qu’avoir des taux d’intérêt encore plus bas, et ceci indéfiniment, est la réponse keynésienne à une récession créée en fait par l’idéologie keynésienne !

Pendant un certain temps, de façon temporaire, la politique d’inflation monétaire en période de récession peut soutenir le gonflement de la bulle. De 1971 à 2000, cela a marché dans une certaine mesure à différentes périodes, mais sur les dix dernières années la dépense et la création de monnaie n’ont pas redynamisé une économie en cours de ralentissement. L’idée que l’on peut s’enrichir sans effort productif est un mythe keynésien. C’est ce mythe qui trompe la Fed en lui faisant croire qu’elle peut créer du capital en un clic d’ordinateur et qu’elle peut rejeter l’idée que le véritable capital ne peut venir que de la production et de l’épargne.

Ce mythe perpétue l’idée que le gouvernement et les citoyens peuvent vivre au-delà de leurs moyens sans jamais être forcés de vivre en dessous de leurs moyens. La dépendance aux programmes de relance gouvernementaux, payés avec l’argent des déficits et de la création monétaire, devient une toxicomanie économique. Plus la dépendance durera, plus grande devra être la dose requise pour soulager temporairement les symptômes indésirables de la nécessaire correction.

Les politiciens sont incapables de supporter les signes avant-coureurs qui précèdent un arrêt ou même une pause dans les politiques de dépense à outrance, d’emprunt, et d’inflation monétaire. Le message que les marchés envoient aujourd’hui, c’est que l’ère de la planification économique centrale d’inspiration keynésienne est terminée.

La crise de 2008 et ses conséquences ont constitué un événement mondial, du fait que le monde a accepté le dollar comme monnaie de réserve et que toutes les économies sont liées à sa valeur et donc à l’état de notre économie ; le maintien d’une hégémonie mondiale permet également de soutenir le dollar. L’échec du keynésianisme est lié à la croyance qu’en économie la planification centrale est réalisable, que les dépenses sont la panacée, que l’emprunt est illimité, que les déficits n’ont pas d’importance, et que les gouvernements peuvent résoudre tous nos problèmes. Tout ce que l’on a à faire est d’écouter les Paul Krugman du moment. C’est pour moi incroyable, mais apparemment cet homme croit réellement aux idées qu’il avance. Il a tout gobé du keynésianisme sans aucun discernement.

Pour rejeter les promesses en l’air du keynésianisme, il faudrait rejeter les objectifs autoritaires d’assistanat et de bellicisme à peu de frais. Mais c’est trop demander à l’heure actuelle. Cela ne se produira pas de façon délibérée chez les keynésiens, mais c’est l’effondrement économique qui y mettra fin. En fin de compte, la seule issue consiste à rejeter carrément toute théorie économique keynésienne et à la remplacer par une approche plus moderne du rôle du gouvernement, qui devrait reposer sur l’argent honnête.

Les dernières phases du système économique et monétaire actuel, qui repose depuis 1971 sur une monnaie dollar imposée par l’État, sont chaque jour de plus en plus apparentes. Les Américains ordinaires ont plusieurs longueurs d’avance sur les dirigeants politiques de Washington. Les Américains moyens sont très conscients de la gravité de nos problèmes et rien ne les fait plus rire que les vieilles lunes que sont l’accroissement des dépenses publiques, les projets gouvernementaux, et la prétention de leurs représentants à leur faire des cadeaux. Quelque chose d’important est actuellement en germe dans notre système politique.

Pourtant, il y a beaucoup de dissensions sur ce qu’il faudrait faire. Se mettre d’accord sur une solution pour chaque problème que nous rencontrons est moins important que de se mettre d’accord sur le principe moral qui définit le rôle du gouvernement dans une société libre. Il reste un nombre important de personnes à Washington dont l’objectif est de nationaliser toute l’économie. Mais ce n’est certainement pas le socialisme que réclament les Américains en colère, maintenant réunis en grand nombre afin d’influer sur le processus politique.

Accepter le principe du libre marché, de l’argent sain et de la propriété privée, reconnaître que l’État-providence et l’État belliciste sont incompatibles avec notre Constitution, tout cela contribuerait beaucoup à la résolution de notre crise économique. Il faudrait pour cela déboulonner toutes les fausses prémisses économiques keynésiennes et comprendre l’importance du rôle de la banque centrale qui vient faciliter la tâche de l’autoritarisme étatique.

Beaucoup de gens croient que le pouvoir peut leur offrir un filet de protection sociale qui soit à toute épreuve, mais il s’agit là d’une illusion politique qui a fait croire à des millions de personnes qu’elles seraient prises en charge en toute circonstance. Il est maintenant évident que toutes les promesses du pouvoir sont suspectes, et des millions d’Américains se rendent compte qu’ils feraient mieux de prendre en main leur avenir et de ne pas dépendre aveuglément des promesses du gouvernement fédéral.

Nous avons pendant des années dissimulé les nombreuses erreurs causées par de fausses promesses et par une économie biaisée par la dépense et des taux d’intérêt artificiellement bas. Malheureusement, la réalité de notre appauvrissement apparaît de plus en plus chaque jour. Voici quelques-unes de ces idées fausses à l’origine de grandes difficultés pour le citoyen américain moyen.

  • Tout le monde peut posséder sa propre résidence grâce à un crédit subprime et à une aide étatique au logement.
  • L’assurance chômage peut indéfiniment fournir un revenu à ceux qui sont sans emploi.
  • L’enseignement est gratuit.
  • Les soins médicaux constituent un droit.
  • Les dépôts bancaires sont en sécurité (mais qu’en est-il de la valeur de cet argent ?) parce que la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation) et les prêts assurés seront toujours là pour protéger les déposants en garantissant les dépôts bancaires.
  • Le « capital » est illimité parce qu’il est fourni par la Réserve fédérale, et qu’il ne nécessite pas d’épargne préalable.
  • Le gouvernement peut fournir des assurances (assurance contre l’inondation, assurance hypothécaire, assurance-santé) à des taux inférieurs à ceux du marché − on oublie qu’une fois que l’État offre ce service, il ne s’agit plus d’assurance, mais plutôt d’une prestation sociale.
  • Le PIB peut être augmenté par la dépense publique issue de l’emprunt ou de la création monétaire.
  • Les déficits sont bons, il n’y a aucune inquiétude à avoir.
  • La “Plunge Protection Team” (Équipe de protection contre les plongeons), groupe de travail présidentiel sur les marchés financiers, peut empêcher un krach boursier. Elle est conçue pour soutenir Wall Street et soutenir les investissements (ce groupe de travail présidentiel a été mis en place par Ronald Reagan en 1987 par décret pour remédier aux corrections rapides du marché).
  • Les réglementations étatiques rendent les marchés plus sûrs (la SEC, la loi Sarbanes-Oxley, de nouvelles réformes comme celle de la législation Dodd-Frank) même si elles ne font qu’ajouter davantage d’aléa moral et augmenter les coûts, avec un impact sur les prix à la consommation.
  • Le forage pétrolier et l’exploitation minière de la houille sont sans danger parce que l’État accorde des permis et des baux et inspecte les opérations, retirant cette responsabilité aux entreprises et aux employés.
  • L’État est capable de gérer le domaine public et les ressources naturelles.
  • L’OSHA (Occupational Safety and Health Administration) assure la sécurité des travailleurs, et l’EPA (Environmental Protection Agency) protège notre environnement sans que l’on ait à se soucier des coûts générés.
  • Les programmes sociaux aident les pauvres, mais l’aide aux entreprises et l’aide aux pays étrangers engendrent des bénéfices beaucoup plus importants.
  • On ignore le fait que les pauvres souffrent les premiers du ralentissement économique, avec la perte de leur logement, de leur emploi et de leur niveau de vie.
  • La sécurité sociale branche retraite sera toujours là (jusqu’à ce que les baby-boomers prennent leur retraite et que le dollar perde sa valeur).
  • Les impôts sont une bonne chose s’ils sont levés dans un but de « justice ».
  • La DEA (Drug Enforcement Administration), la FDA (Food and Drug Administration) et l’Agence de protection du consommateur assurent la sécurité des citoyens.
  • L’homologation garantit la qualité et protège les consommateurs et les patients.
  • Seul l’État est capable de gérer l’ « industrie » autoroutière, cependant plus de 3000 personnes meurent chaque mois dans des accidents.

L’enthousiasme des politiciens de Washington à l’égard de la gestion étatique n’est pas le fait d’un seul parti. La plupart des conservateurs du Congrès ne se considèrent pas comme des partisans de l’économie keynésienne. Mais en réalité, la plupart sont d’ardents défenseurs d’un type spécial de keynésianisme « militaire », tout en restant critiques à l’égard des politiques keynésiennes progressistes de taxation, de dépense et de réglementation de l’économie nationale. Il s’agit d’un autre type de mesures de relance : on dépense de l’argent dans le complexe militaro-industriel plutôt que dans des secteurs purement domestiques, comme les écoles ou les infrastructures.

La plupart des conservateurs, ainsi que de nombreux progressistes et modérés, soutiennent le militarisme et l’occupation de pays étrangers, ce qui leur permet commodément de croire que les dépenses militaires constituent une politique d’emploi « patriotique ». Ils veulent protéger la liberté et créer des emplois − une excellente politique, surtout quand les emplois sont localisés dans leurs circonscriptions parlementaires.

Pensez aux clichés que les conservateurs utilisent pour mettre en avant leur propre forme d’étatisme. Ils disent qu’ils veulent protéger notre pétrole, remodeler le Moyen-Orient, rendre le monde « sûr pour la démocratie » [expression de Woodrow Wilson en 1917 avant l’entrée en guerre des États-Unis], se débarrasser des méchants, mener des guerres froides et des guerres chaudes, mener une guerre globale contre le terrorisme, donner un coup d’arrêt à l’islam radical, mettre fin au danger supposé que pose la Corée du Nord, tout cela en condamnant l’étatisme. Incidemment, ces programmes servent avant tout à créer des emplois dans leurs propres circonscriptions.

J’entends constamment l’argument de la création d’emploi comme justification aux dépenses militaires. Les principaux systèmes d’armements sont construits dans différents États, mais les circonscriptions parlementaires recueillent les votes nécessaires pour fabriquer même des armements qui ne servent en rien notre sécurité. Au contraire, la puissance militaire contribue à notre insécurité économique.

Le keynésianisme militaire soutenu par les conservateurs et les progressistes conduit à dépenser l’argent du contribuable à hauteur de montants indécents, qui dépassent maintenant les dépenses militaires de toutes les autres nations réunies. Et les politiciens en sont très fiers. Ils peuvent se vanter de leur « conservatisme », alors qu’ils dépensent comme jamais auparavant. La menace qu’un pays envahisse les États-Unis est strictement nulle, et pourtant nous ne cessons de dépenser massivement en armement. La culture militaire a fait de notre pays le plus gros marchand d’armes au monde, et le plus gros de toute l’histoire.

Détenir autant d’armements, en particulier ceux de nature offensive, ne fait qu’encourager une politique de « guerre préventive » profondément viciée et immorale, « guerre préventive » n’étant qu’une expression pour dire « agression ». Depuis la Seconde Guerre mondiale, dans la plupart des conflits dans le monde, des armements d’origine américaine ont été utilisés des deux côtés, et souvent contre nous.

Le keynésianisme militaire est tout aussi nocif que le keynésianisme domestique. Certes, un certain nombre d’emplois sont créés pour fabriquer des bombes et des missiles, mais seulement au détriment d’autres emplois où le capital serait utilisé de façon plus productive. Fabriquer et faire exploser des missiles et des bombes ne peut augmenter le niveau de vie des citoyens américains ; c’est antiéconomique : cela crée davantage de dettes et aucun avantage pour le citoyen.

Les destructions causées par notre armement requièrent toujours que le contribuable américain paie pour la reconstruction des infrastructures détruites dans les pays que nous occupons. Nous ne pouvons pas nous enrichir avec ce système, mais seulement nous appauvrir, ce que nous sommes en train de découvrir.

Le keynésianisme militaire invite à des politiques mercantilistes. Souvent, nos armées sont à la remorque des investissements entrepreneuriaux partout dans le monde, et c’est ainsi depuis plus d’une centaine d’années. Le général Smedley Butler explique de façon radicale, dans son livre La guerre est un racket, comment pendant trente-trois ans on l’a dupé en l’obligeant à servir les intérêts des entreprises américaines. Il est bien connu que beaucoup de gens croient que nous sommes au Moyen-Orient pour protéger « notre » pétrole. Lorsque la guerre du Golfe a éclaté, le président Bush a déclaré qu’il nous fallait chasser les Irakiens du Koweït pour protéger « notre » pétrole et les emplois américains.

Il y a quelque chose dans le keynésianisme militaire que je déteste plus encore qu’avec le keynésianisme économique domestique. Trop souvent, je l’ai constaté, l’ambition des conservateurs de poser des limites au pouvoir est rendue caduque par cet attachement idéologique à la dépense militaire sans limite. Il en est ainsi depuis des décennies. C’est précisément cette attitude de soutien inconditionnel des conservateurs à la dépense militaire qui a fait dérailler la soi-disant révolution reaganienne. Même sous administration démocrate, les républicains craignent de trop réduire les dépenses domestiques ; ils s’inquiètent des représailles politiques qui pourraient toucher en retour les dépenses militaires, chose qu’ils ne supporteraient pas.

Le keynésianisme militaire est justifié par la politique étrangère d’occupation, de construction de nation et de guerre préventive. Des innocents meurent, la propriété est détruite, et le monde est rendu plus dangereux. Accumuler les déficits en dépenses d’aide sociale dans notre pays ne rend certes pas notre économie plus forte, et n’est en rien bénéfique aux pauvres à long terme, mais au moins cela ne repose pas sur la promotion de la violence pour des raisons diverses et variées, ni sur un risque d’escalade de ces petits conflits que les autorités planifient continuellement à l’étranger.


Source : Ron Paul, Liberty Defined: 50 Essential Issues That Affect Our Freedom, Ch. 3, “Keynesianism”, Grand Central Publishing, 2011. Traduction : Thierry Falissard pour l’Institut Coppet.

Références :

Higgs, Robert. 2006. Depression, War, and Cold War: Studies in Political Economy. New York: Oxford University Press.

Mises, Ludwig von. [1919] 2009. Nation, State, and Economy. Indianapolis: Liberty Fund.

Woods, Thomas. 2009. Meltdown: A Free-Market Look at Why the Stock Market Collapsed, the Economy Tanked, and Government Bailouts Will Make Things Worse. Washington, DC: Regnery Publishing.

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  • le petit hic dans ce texte, Keynes n’a construit sa théorie que pour les périodes de crises …les politiques en ont fait une gestion normale de l’économie .il est là le problème..
    d’ailleurs quand on a demandé à Keynes quel est selon lui le taux d’imposition maximum qu’ion pouvait demandé aux citoyens pour soutenir les efforts en situation de crise, il a dit qu’il était de 25 %
    Keynes n’est pas le monstre qu’on a pu décrier

    • Keynes était un charlot qui disait tout et son contraire. Un charlot génial, mais un charlot quand même. Avec Keynes, vous pouvez tout prouver et tout réfuter.

      N’enpêche que l’héritage de Keynes est bien ce que Ron Paul critique ici. Et tant que nous ne serons pas débarrassé de cet héritage, la situation ne pourra pas s’améliorer durablement.

  • Keynes était peut-être brillant cependant il a été réfuté par des personnes encore plus brillantes mais qui avaient comme argument l’effort, la responsabilisation ; le sous-doué intellectuel préfère le langage socialiste.
    Le message libéral pourrait passer par la dénonciation du keynésianisme domestique alors qu’il est à l’œuvre actuellement dans notre socialie (sidérurgie – automobile – raffinage etc.) Si on considère des statistiques historiques, on comprend mieux leur raisonnement tordu. Nous sommes en 1950, je fabrique des postes à galène dans mon usine qui emploie 500 salariés et je suis en grande difficulté. Je tape à la porte du député local pour en fait taper dans la poche du contribuable. Le député y voit une opportunité « j’ai sauvé 500 emplois, voyez comme je vous protège, votez pour moi ». Un libéral au pied de la tribune s’insurge et dénonce le mécanisme idiot et corrupteur. Cet abruti a pour argument que le poste à galène est off et que cette entreprise devrait fabriquer des téléviseurs car c’est l’avenir. La tribune étatique se bidonne, « quel abruti, des téléviseurs ! n’importe quoi, il y en a 4000 en France qui coûte 147.000 F soit 6 mois d’un revenu moyen, c’est réservé aux riches, là monsieur, on vous parle de 500 emplois en péril ». L’abruti se fait siffler, houspiller comme méchant. La suite est connue, les téléviseurs seront fabriqués par une société étatique. L’histoire est inventée mais les chiffres sont réels quant aux téléviseurs.

    • L’immense mérite de Keynes est d’avoir enfin libéré l’économie de plaider des lendemains qui chantent.

      Avec les papes libéraux, il faut rechercher une espèce d’équilibre magique, un optimum, qui donnera des bienfaits dans un ou deux siècles, et en dehors du quel point de salut, ça ira toujours mal.

      Avec les marxistes, il faut aider l’histoire à accomplir son grand dessein libérateur, sinon ça ira toujours mal.

      Avec les keynesiens, l’économie devient de la plomberie : j’ai un problème ? Je soude, je dérive, et j’attends que ça re-pète ailleurs.

      • « Avec les papes libéraux, il faut rechercher une espèce d’équilibre magique, un optimum, qui donnera des bienfaits dans un ou deux siècles, et en dehors du quel point de salut, ça ira toujours mal.  »
        –> Vous confondez avec certaines conclusions de l’école néoclassique d’économie. Aucun « pape » libéral ne se reconnaîtrait là-dedans. Bref, vous pérorez sur le libéralisme sans savoir ce que c’est.

        « Avec les keynesiens, l’économie devient de la plomberie : j’ai un problème ? Je soude, je dérive, et j’attends que ça re-pète ailleurs. »
        –> Merci d’admettre que le keynésianisme n’est que du bricolage qui ne propose que des fausses solutions qui ne consistent qu’à reporter à plus tard les problèmes, c’est-à-dire sur les générations suivantes. Une idéologie profondément irresponsable et immorale en somme.

  • Très intéressant cette critique du Keynesianisme.

    Néanmoins l’alternative libérale me semble largement aussi critiquable: je ne comprend pas comment on peut encore croire à l’autorégulation des marché???
    Tous les marchés tendent vers des monopoles, cartel ou trust qui ont des comportements totalement irresponsables, comme l’arnaque (voir l’empoisonnement) de ces propres clients, la destruction de l’environnement, la corruption des marchés et des politiques etc. (la liste des effets néfastes des « corporate » est longue tout le monde la connait).

    Il me semble que le libéralisme part d’un postulat complétement utopique et faux qui est que les marchés sont moraux et se régulent d’eux même.
    J’ai plutôt l’opinion que c’est exactement l’inverse, les marchés sont tout sauf moraux et plutôt que de se réguler, ils tendent vers la guerre (économique voir réelle) pour obtenir un monopole.

    Etant sur un journal libéral, je serai vraiment intéressé par votre point de vue la dessus, merci.

    (Pas d’insulte svp, je ne suis ni Marxiste, ni —iste, je cherche juste à réfléchir)

    • C’est tout simplement que:
      – vous avez une idée fausse de ce qu’est le libéralisme (mais c’est normal, c’est le cas de 95% de la population, l’éducation, les médias, les politiques et la société en générale donnent un idée fausse de ce qu’est le libéralisme)
      – vous partez de postulats faux

      Par exemple:
      – « comme l’arnaque (voir l’empoisonnement) de ces propres clients » -> viol du droit naturel d’autrui (essence même du libéralisme, qui n’est pas une théorie économique mais une philosophie du droit, le libéralisme économique étant simplement une CONSÉQUENCE du libéralisme) -> rien à voir avec le libéralisme
      – « la destruction de l’environnement » -> faux. Les sociétés fortement étatisées sont celles qui connaissent le plus les problèmes de pollution. Et les plus grosses pollutions l’ont été dans les pays communistes. D’autre part, dans les sociétés plus libérales les problèmes de pollution viennent d’une mauvaise définition des droits de propriétés (tragédie des biens communs tout ça). Une petite recherche sur Contrepoints donnera sûrement plein d’articles là-dessus.
      – « la corruption des marchés et des politiques » -> c’est justement quand il y a quelque chose à corrompre, quand on peut obtenir des faveurs de l’État plutôt que de s’en remettre au marché libre. Bref, plus l’État intervient dans l’économie, plus il y a des opportunités d’obtenir des gains par les privilèges, et plus il y a de corruption. Vous confondez peut-être libéralisme et capitalisme de connivence. D’ailleurs, remarquez que plus un pays économiquement libéral, moins il y a de corruption (cf classement Transparency International à comparer avec le Index of Economic Freedom par ex.)
      – « Tous les marchés tendent vers des monopoles » -> faux
      – « cartel ou trust » -> syndrome plutôt lié à l’étatisme qu’au libéralisme. Dans une économie libre les cartels ou les trusts ont tendance à ne pas être éternels, soit qu’un concurrent y voit une opportunité de profit due au niveau des prix trop élevés fixés par le cartel, soit que les consommateurs trouvent des biens ou de service de substitution. Mais ces mécanismes sont freinés voire annihilés dans les économies étatisés (privilèges, barrières à l’entrée, réglementations trop contraignantes pour faire émerger un concurrent ou un bien/service de remplacement etc.)

      Si ça vous intéresse de savoir ce qu’est vraiment le libéralisme: http://www.dantou.fr

    • @Mush

      « Etant sur un journal libéral, je serai vraiment intéressé par votre point de vue la dessus, merci. »

      Vous soulevez des questions qui ne peuvent être résolues en quelques lignes pour la plupart (autorégulation des marchés, monopoles, moralité des marchés etc). Lisez des ouvrages ou des articles sur chacun de ces sujets écrits par des libéraux si vous souhaitez vraiment avoir un point de vue libéral.

    • Quelle est l’alternative au marché, sinon la planification centralisée ?
      Comment peut-on croire en 2013 que celle-ci n’est pas infiniment plus nocive que le marché ?

      N’invoquez pas la crise actuelle: Elle est entièrement due à la manipulation monétaire par les politiciens.

      Monopole dites-vous ? Est-ce pour y parer que vous proposez… des monopoles d’État, imposés par la force ?

      Vous avez raison de rattacher le libéralisme à la morale, la notion de liberté est d’ordre anthropologique et religieuse.
      Mais c’est le socialisme qui impose par la force une éducation dénuée de morale, ou, pire, endoctrinant les enfants dans son vide spirituel, le relativisme et le nihilisme.
      Ce n’est certes pas sur de telles bases que le libéralisme a été fondé, et je doute moi aussi qu’il puisse survivre à cette destruction morale.

      • « Quelle est l’alternative au marché, sinon la planification centralisée ? »

        Quelle est l’alternative au noir sinon le blanc ? Réponse : 50 nuances de gris (allez vous fouetter tout de suite).

        Le marché pur n’existe qu’en laboratoire, et la planification centralisée dure en général le temps d’une famine avant de se transformer en dictature ordinaire.

        Le marché est une force, comme la pesanteur. Le marché aide à obtenir des résultats quand il est bien tempéré, bien contrarié, bien contraint par d’autres forces et structures jusqu’à la limite de son asphyxie.

        Tout comme la pesanteur sur l’eau ne donne d’électricité que contrainte, contrariée, menée dans un labyrinthe de turbines et de couloirs, et non pas lâchée en « liberté » comme sur les chutes Victoria, où elle ne donne qu’un joli spectacle.

        • Quel baratin. Quand on évoque la contrainte par la force de structures jusqu’à l’asphyxie, on comprend bien que ce que vous prônez n’est pas une troisième voie mais bien de la « planification centralisée ».

          • Je vais faire une analogie :

            Pourquoi se joue-t-il des milliers de matches de foot par an ?
            Et pourquoi n’y a t il qu’un seul tournoi de calcio florentin ?
            Parce que dans le cas du foot, il y a des règles à n’en plus finir, et des lois qui se rajoutent aux lois, et des procès, et des instances, des institutions, mais que du coup, d’un match à l’autre, une équipe peut utiliser les mêmes joueurs?.
            Alors que dans le calcio florentin, il n’y a pas de règles du tout, mais on met un an à réparer les joueurs.

            Le marché est une force : une force doit être orientée et exploitée, pas libérée en explosion dans la nature. La poudre à canon, hors du canon, ça fait « pfuitt » et beaucoup de fumée. Alors que dans la tôle d’une fusée, ça atteint la lune.

  • On va dire que je suis partial, mais quel régal, quel plaisir à relire.
    @ Mush, pire qu’une insulte: le silence !

  • « rejeter l’idée que le véritable capital ne peut venir que de la production et de l’épargne ».

    Le hic c’est que le produit se barre, et le resultat économique du produit (le revenu) il diminue.

    Comment peut-on voir en ceci un système croissant de revenu, ou de croissance de production ?

    Selon que Keynes donnes des règles approxiamtive de redistribution, cela peut parraitre juste, mais cela nécessite des améliorations si l’on part dans une gestion globalisée, car tout l’argent n’est pas visible, et dans un système qui vise à faire circuler l’argent, c’est difficile de faire participer les hors systèmes.

    Mais d’un autre coté l’investissement maladroit a peut être un effet positif indirect. On ne peut pas ne rien faire et se plaindre d’aucun changement. L’erreur est de prendre une solution pour bonne, car le monde est fait d’adaptation et le mieux c’est d’être peu prévisible.

  • Si une famille fauchée discutait autour d’une table des nouveaux emprunts qu’elle va faire et de leurs agréables objectifs, le Samu débarquerait avec des camisoles de force, et un administrateur judiciaire serait désigné.

    Avec Keynes, Krugmann et Cie, ce seraient des transporteurs de fonds qui apporteraient des sacs de pièces d’or, pur encourager la consommation de la dite-famille 🙂

  • RP est sympathique et il a raison sur toute la ligne, sauf le pacifisme, sauf le déni du péril islamiste.
    Il a raison de dire que la dépense militaire ne crée pas d’emploi (ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, une fois de plus) mais il reste que la liberté est une fragile construction religieuse et politique très difficile à protéger contre la tentation totalitaire, socialiste ou islamiste.

    Certes ce combat n’est pas essentiellement militaire, mais il est aussi militaire, tout simplement parce que les idéologies totalitaires (socialisme et islamisme) sont par nature portées à l’emploi de la force.

    Autrement dit: S’il est vrai que le libéralisme est pacifique, ses ennemis eux ne le sont pas.

  • Je plussoie la critique des dérives militaristes et de linterventionisme militaire « préventif » pour défendre les intérêts économiques et géo politiques. Cependant il faut bien reconnaître que ça doit bien rapporter à certains (ceux qui suite aux destructions rachètent et reconstruisent sur place avec du personnel américain, des moyens américains etc… mais aussi les négociants et exploitants pétroliers). Ces guerres servent à alimenter artificiellement l’économie US en allant envahir et détruire des pays sous des prétextes bidon. C’est du néocolonialisme agressif.

    En revanche je bondis quand il cite parmi les « mensonges » des phrases telles que « Les soins médicaux constituent un droit. » Humainement, vu de France, c’est très difficile à admettre ! C’est bel et bien un droit Humain imprescriptible. ça ne veut pas dire que tout doit être gratuit, mais une personne dans un état grave ou inquiétant, qui a besoin d’une intervention médicale indispensable ou de médicaments, doit être secourue quoi qu’il en coûte à la société. c’est à dire infiniment moins au total que la construction d’un seul bombardier.

    Par ailleurs, les idées de Keynes étaient des solutions d’urgence pour remédier à des situations de crise dans lesquelles une majorité de la population se retrouve dans un état de misère totale, ce qui par effet boule de neige entraîne la destruction toujours plus grande de l’économie et la destruction du pays, sans compter les répercussions mondiales. le Devoir d’un gouvernement est de prendre des décisions de grande ampleur dans ce type de cas, et d’empêcher la faillite totale du pays. or il n’existe aucune solution miracle, l’austérité stricte ne marche pas mieux et ne crée pas d’emplois nouveaux, alors que les grands travaux maintiennent provisoirement l’activité mais ne génèrent pas directement de nouvelles richesses. A moyen terme par contre, ceux-ci permettent la relance du pouvoir d’achat et facilitent l’économie par de meilleures infrastructures (transports, barrages) qui peuvent éventuellement générer des revenus (vente d’électricité, commerces sur les routes, péages ou autre).

  • sur keynes quelques critiques intéressantes: https://docs.google.com/document/d/1hBb4WeTW5jiChmIyUlaEnQnIuqDXIfCXFTqTYL0hHjw/edit
    https://docs.google.com/document/d/1N-sxGkficTTvYXvUiIi-vc-a3rZtqm1SbzO0SkUtGTQ/edit
    https://docs.google.com/document/d/1Bit_sp1etFCf9NHGE1rKNoGQXcsmPi2KBj59ESG-s5U/edit
    https://docs.google.com/document/d/1gYiwGzY4pawMF3ll9kjQimG5HCcKDB19O8x59-JIb4Y/edit
    https://docs.google.com/document/d/1F3s5iXzR0p_QYrQbUYBJngFrZIgaW2jLmObemifPOFc/edit
    https://docs.google.com/document/d/1_GQ1mGNfmQu2WvTw1C3YhsXdzWZhbhZ0USw-4XS1Dxc/edit
    https://docs.google.com/document/d/1JiN_dIQkE2rcoq7Cwaa_balcbt5NyVkHmIHQVM2bmJ4/edit
    https://docs.google.com/document/d/1liwpujgC-M9DI0rjyCSjXwIfw_xRcx3I6-I7O6ifTbo/edit
    https://docs.google.com/document/d/1tvi5sVOKBPmQxPvx9PjLzIi_DMOJ1n1H3PGYaxA9oOI/edit
    https://docs.google.com/document/d/1SjYYVaO4JfP1Qcj4LiNtLdItk0Mix6l0zLufpD_LOEQ/edit?authkey=COSVtt4D
    https://docs.google.com/document/d/1ep–rvXGZ70RKhHiMia8y3s5B4SctLJqUxbMme1h6Vg/edit
    http://mises.org/library/failure-new-economics-0 « Henry Hazlitt did the seemingly impossible, something that was and is a magnificent service to all people everywhere. He wrote a line-by-line commentary and refutation of one of the most destructive, fallacious, and convoluted books of the century. The target here is John Maynard Keynes’s General Theory, the book that appeared in 1936 and swept all before it. »
    Il y a à piocher ici : https://www.google.com/?gfe_rd=cr&ei=vKt5VNvZPMvD8geipYCACg&gws_rd=ssl%2Ccr&fg=1#q=site:contrepoints.org+Keynes
    je vous conseille de lire « La paix calomniée », d’Etienne Mantoux

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