L’accord sur l’emploi et le mammouth à plusieurs têtes

L’accord sur la « sécurisation de l’emploi » a été conclu dans la douleur par les partenaires sociaux, les négociations ayant été bloqués par les syndicats, le mammouth à plusieurs têtes.

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L’accord sur l’emploi et le mammouth à plusieurs têtes

Publié le 15 janvier 2013
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L’accord sur la « sécurisation de l’emploi » a été conclu dans la douleur par les partenaires sociaux, les négociations ayant été bloquées par les syndicats, le mammouth à plusieurs têtes.

Par Michel de Poncins.

Les syndicats sont habituellement et abusivement partout dans la vie nationale. Ils se prétendent comme les forces vives de la nation, alors qu’ils en sont les branches mortes. Les voici récemment en pleine lumière à la faveur de la négociation voulue par François Hollande entre les partenaires sociaux, qui a abouti le 11 janvier.

Le titre même de l’accord est une cacophonie interne. Il organise la flexi-sécurité, à savoir un mélange de flexibilité du travail et de sécurité pour les travailleurs. La meilleure sécurité pour les travailleurs est bien la flexibilité du travail qui permet aux employeurs de traverser les risques et les chances des conjonctures variables. Ce raisonnement n’est pas admis par les syndicats, prisonniers de leur idéologie anti patronale.

Le résultat de la négociation est édifiant. Assouplissement des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), accélération de la solution des litiges liés à un licenciement, mobilité interne, progrès dans l’organisation du temps partiel. Le patronat fait mine de se réjouir sur tous ces sujets. En fait ce sont des coups d’épée dans l’eau avec rien de fondamental. Personne ne s’inquiète vraiment de l’extension généralisée des complémentaires santé qui va alourdir les PME et TPE : il est vrai que Laurence Parisot et le Medef s’intéressent plus aux grandes entreprises qu’à la myriade de très petites sans qui, pourtant, la France serait moribonde !

Alourdissement des CDD

Côté syndicats, la joie est grande de constater la taxation des CDD. L’argument avancé est que des patrons abuseraient de ces CDD dont le nombre augmente constamment. C’est explicable, car le risque pour un chef d’entreprise de l’engagement d’un CDI est considérable. En cas de licenciement et même avec les améliorations prévues, il risque de subir des coûts insupportables et de perdre un temps précieux avec ses avocats : c’est pourquoi beaucoup se rabattent sur les CDD. Veut-on étouffer les entreprises et créer davantage de chômage. Michel Sapin va intégrer l’accord dans le code du travail, ce monstre qui paralyse l’économie par son millier de pages.

Un exemple de paralysie, qui est peu connu comme tel, est l’encadrement des procédures de recrutement par un grand nombre de règles visant à éviter les discriminations. Or, il est clair que le bon choix ne peut reposer que sur une bonne discrimination. Si la compétence suffit pour serrer des boulons, à mesure que l’on va vers d’autres fonctions bien d’autres facteurs que la compétence interviennent. Il est scandaleux que sous la pression des syndicats le législateur se soit préoccupé des procédures de recrutement.

Des syndicats illégitimes

Il faut savoir que par la volonté des communistes très puissants à la fin de la deuxième guerre mondiale, seuls sont jugés représentatifs les syndicats ayant eu par hypothèse une attitude patriotique pendant cette guerre. Ce principe est insupportable. Ces syndicats par leur comportement avant la guerre ont largement contribué à la défaite. Après la défaite, la CGT agrégée au parti communiste a suivi ce dernier dans son attitude inadmissible vis-à-vis de l’occupant. En fait, ces syndicats abusivement représentatifs sont illégitimes et les conséquences sont nombreuses.

Leur monopole barre la route à tout nouveau syndicat. Le nombre de leurs adhérents étant faible, les cotisations ne les font vivre que dans une infime partie, le reste étant opaque avec beaucoup d’argent public. Leur richesse et celle de leurs dirigeants est célèbre. François Chérêque vient de quitter la direction de la CFDT : le voici Inspecteur Général de l’IGAS avec un salaire de 8 000 euros par mois. Ayant seuls droit à la parole et plein d’argent pour le faire, ils inondent les médias de leur propagande contre les entreprises. Enfin, par leur gréviculture permanente, ils assassinent l’économie, ceci contre l’intérêt évident des salariés qu’ils sont censés protéger.

Dans beaucoup de pays, il existe des syndicats représentant effectivement les salariés et de ce fait ayant une culture leur permettant de comprendre les entreprises, ce qui est conforme au bien de tous.

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  • La question étant de savoir qui délogera cette oligarchie illégitime du paysage économique…

    • Les Chinois… Quand la France sera dans l’incapacité de payer sa dette (notre dette), nous serons alors comme la Grèce qui a du vendre une partie du port du Pirée aux chinois, pour éponger la dette du port…

  • Excellent article !

  • Il est impensable que l’on appelle ces groupuscules « partenaires sociaux » quand ils ne représentent plus les rentiers fonctionnaires, et pratiquement plus personne dans le privé.
    Ils sont restés au 19ème siècle, et ne veulent surtout pas en bouger, bien payés par nos impôts à casser l’économie du pays.
    C’est une mafia bien organisée, et les politicards n’osent pas y toucher car leur force réside dans le pouvoir de nuisance des fonctionnaires et assimilés (SNCF, RATP, EDF etc.).
    Ce n’est pas ce gouvernement qui aura les balls de les envoyer ballader, ni même le précédentqui pourtant en avait ras le bol et entrevoyait une mise sur le côté, facile à faire puisque ce nos impôts qui leur fournissent le carburant que cela nous plaise ou non on les paie.

    • Et sans syndicat bonjour la semaine de 6 jours façon Chinoise.

      Je ne sais pas qui est le plus communiste entre le parton Chinois et l’employé.

  • Le vrai problème de l’emploi c’est :

    l’employé à au management la même différence que le produit à la marque.

    L’empoyé défend le produit de l’entreprise.
    Le management défend le renouvellement des produits et la valeur de la marque.

    Pourquoi payer l’echec du management qui fait baisser le prix du produit ?

    Pourquoi ne pas mettre le management à temps partiel vu que les méthodes de management arbitraire ne demandent pas une présence à plein temps ?

  • Qui ici peut dire qu’en Suisse les patrons sont des rois et les employés des esclaves?
    Qui ici peut dire que la Suisse n’a pas un système social performants ?
    Qui ici peut dire que la Suisse n’a pas une économie florissante ?

    Le code du travail en France c’est 9965 articles (maintenant ce sera plus de 10 000).
    Le code u travail en Suisse c’est 54 articles seulement !!!

    Les employés Suisses sont-ils tous morts dans leur travail ? Esclaves ? Malades ???

    • très drôle !

      on sait bien qu’il n’y a pas de procès quand il n’y pas de loi !

      • Oh, un petit rut totalitaire trollesque.
        Et si l’on imaginait une société où il n’y a pas de procès quand il n’y a pas de faute ou atteinte aux droits d’autrui, et non quand il n’y a pas respect de règles idiotes et nuisibles qui créent la misère.

      • Lafayette: « on sait bien qu’il n’y a pas de procès quand il n’y pas de loi ! »

        MONTAIGNE : trop de lois tue la loi.

        Salaire d’une caissière Suisse: 2200 euro, France: 1000 euro.
        Chômage des jeunes: Suisse 3%, France 25%.

        Dettes, indice démocratique, social, médical, retraite tu peux vérifier, c’est un pack complet. La France tient encore vaguement la distance avec la carte de crédit (depuis 1974 LOL) mais quand la facture va arriver ça va faire méchamment mal.

        Si t’aime pas la suisse y en a encore d’autres qui ont eu le bonheur de faire l’inverse de la France avec les mêmes résultats, NZ, LX, AUT, NO etc. etc.

  • Bref quelques petits progrès mais ou est la grande simplification que l’on attendait: Contrat unique ; simplification des institutions représentatives du personel; des diffétantes paprasseries et a terme un code de l’entreprise…

  • « Chérêque vient de quitter la direction de la CFDT : le voici Inspecteur Général de l’IGAS avec un salaire de 8 000 euros par mois. » Il s’agit du net, bien sûr. Il dépasse les 10000 en haut de sa fiche de paye.

    10000 euros par mois : c’est le ticket minimum pour les apparatchiks de la Caste des Ponctionnaires.

  • Les commentaires sont fermés.

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