L’État s’endette, les banques en profitent

La dette publique profite aux banques. Mais si ça vous fâche, ne blâmez pas les banques. Blâmez le gouvernement.

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Banques argent finance (Crédit : 401(K) 2013/Creative Commons)

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L’État s’endette, les banques en profitent

Publié le 10 janvier 2013
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La dette publique profite aux banques. Mais si ça vous fâche, ne blâmez pas les banques. Blâmez le gouvernement.

Par David Descôteaux, depuis Montréal, Québec.

Notre endettement public profite aux banques. Mais si ça vous fâche, ne blâmez pas les banques. Blâmez le gouvernement.

Les banques profitent de l’endettement du Québec, écrivaient hier mes collègues d’Argent. « Profitant de l’appétit du gouvernement du Québec pour l’endettement, la Banque Nationale est la championne de la vente de titres de dette obligataire publique au pays, une activité qui s’avère très payante. »

Ok. Mais il n’y a rien de mal là-dedans.

Oui, les grandes banques font beaucoup d’argent avec les gouvernements. Quand une municipalité, une province ou un pays s’endette davantage, il fait appel aux banques pour émettre des titres de dette sur les marchés. Les banques encaissent des millions de dollars grâce à ce rôle d’intermédiaire. Mais il s’agit d’un rôle normal et essentiel dans un système financier. Qui comporte d’ailleurs un certain risque pour la banque.

Par contre, je vous l’accorde, ça peut devenir très payant si le gouvernement est accroc au crédit. C’est pourquoi certaines banques, aux États-Unis, n’hésitent pas à prendre les grands moyens pour s’accaparer ce rôle.

Qui veut être pusher?

Charles Gasparino est journaliste américain. Au début de sa carrière, il a révélé comment Wall Street s’enrichissait grâce aux émissions de dettes des municipalités. Les grandes banques embauchaient des lobbyistes et consultants. Non seulement pour être choisi comme souscripteur de dette publique, mais pour inciter les municipalités à s’endetter davantage!, écrit-il dans son plus récent livre Bought And Paid For.

Pour être considérée comme souscripteur, explique Gasparino, la banque (ou un regroupement de banques) doit contribuer à la caisse électorale des politiciens qui ont le pouvoir d’influencer sur ces décisions. C’est comme ça qu’il faut jouer la game si on veut devenir le « pusher » du gouvernement, écrit le journaliste.

Je ne dis pas que ça se passe comme ça au Québec. Loin de là. Mais les grandes firmes de Wall Street ont amassé des millions en jouant ce rôle auprès des gouvernements.

Tout ça devrait nous rappeler une chose : les grandes entreprises et notamment les banques, que certains perçoivent à tort comme des partisans du libre marché et d’un plus petit gouvernement, sont au contraire loin de se plaindre quand l’État décide d’engraisser davantage…

Oui, les banques font d’énormes profits. Mais c’est en grande partie parce que nous, consommateurs, nous endettons comme si demain n’existait pas. Et parce que le gouvernement fait la même chose…

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  • DD est toujours pertinent (dommage que sur la forme il soit accro aux accrocs à la syntaxe).

    Le création monétaire débridée n’est pas le fait des banques mais des politiciens. Les banquiers en sont les instruments, et pervertis par le fait qu’ils sont en première position pour tirer personnellement bénéfice de cette création. Mais pas les initiateurs.

  • Gouvernés par des traitres au service de la colonisation libéral melting pot bétonneuse

    « En abandonnant au secteur bancaire le droit de créer de la monnaie, l’État s’est privé en moyenne d’un pouvoir d’achat annuel représentant environ 5,2 % du revenu national.  »
    Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988,
    La réforme monétaire 1976

  • Il est clair que les politiques passent leur temps à trouver des boucs émissaires aux problèmes économiques, les riches les banquiers etc, mais les seuls responsables du merdier actuel ceux sont eux. car les décisions prisent il y a 20 ans et plus concernant le libre circulation des capitaux, la suppression des droits de douanes, le liberté de changes, qui sont à l’origine de nos problèmes actuels, ont été prises par les politiques, et imposées aux peuples qui n’avaient rien demandés.

    • Le social-clientélisme à crédit n’a rien à voir avec la libéralisation de l’économie et l’ouverture des frontières.

      Les politocards qui passent leur temps à dégueuler leur haine des banquiers passent aussi leur temps à leur demander de financer leurs lubies électorales. Schizophrénie socialiste, quand tu nous tiens…

    • Gladiator ou comment faire l’idiot utile des politiques qui voudraient bien emprisonner le peuple dans le pays et en faire des cibles facile pour la ponction fiscale…

  • Savez vous à quel % d’intérêt nous remboursons cette dette aux institutions financières? La solution serait de créer une banque Québécoise afin qu’elle prête au gouvernement a des taux préférentiels.
    Aussi à quand on vas enfin comprendre que les paradis fiscaux nous privent de tellement d’$…. On pourrait en aider des aînés, des sans abris et des personnes malades avec ses sous… Vivement un grand ménage dans cette aquarium infesté de requins!!

    • Les requins sont ceux de votre qui veulent des taux préférentiels et assécher l’épargne du peuple, accusant les autres faisant preuve de meilleurs vertu (i.e paradis fiscaux) d’être des voleurs.

  • Les commentaires sont fermés.

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