La fin du monde, c’est demain !

Face à l'angoisse de la fin du monde, qui approche à grands pas, que faire ?
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La fin du monde, c’est demain !

Publié le 20 décembre 2012
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Face à l’angoisse de la fin du monde, qui approche à grands pas, que faire ?

Par Philippe P.

On en parle régulièrement et finalement on croit que tout le monde s’en fout ? De quoi parle-t-on ? Mais de la fin du monde voyons. Puisque l’on sait que le 21 décembre lorsque le soleil rentrera dans le signe du capricorne, toutes les planètes seront alignées sur un même plan et que cela se produit très rarement. Il semblerait que selon le calendrier maya et les croyances qui y sont associées, ce soit la fin d’un cycle de 5125 années annonçant la fin du monde. Pour eux que cela passionne, il y a des tas d’articles ésotériques sur le sujet, quant à ceux que cela n’intéresse pas plus que cela, l’article wikipedia est suffisamment bien fait pour briller en société sans sombrer dans les croyances bizarres.

Ayant mon cabinet à Paris où chacun le sait, ne vivent que des gens instruits et peu enclins à sombrer dans de tels délires, je ne m’attendais pas à recevoir une personne faisant état de son angoisse face à cette fin du monde annoncée. C’était accorder trop d’intelligence à tous les Parisiens en oubliant par exemple qu’ils avaient élus Delanoë.

C’est ainsi que par un bel après-midi, une demoiselle que je connaissais déjà est venue me voir pour me parler de cela. J’ai été très étonné car la sachant capricorne, comme moi, jamais je n’aurais songé qu’elle puisse verser dans ce genre de délire mystique vaguement teinté de new age.

Comme elle me l’expliqua, au fond d’elle-même, elle n’y croyait pas vraiment mais la fréquentation assidue, sans doute trop assidue, d’une mère collante et pas très intelligente, l’avait contaminée dans la mesure où cette dernière ne cessait de lui parler de ce sujet en faisant état de références glanées ça et là au cours de lectures de livres stupides.

Alors face à une croyance fortement ancrée, surtout pas agir en bourrin en s’exclamant « mais ma bonne dame, cessez de croire à ces conneries, tout ça c’est rien que des bêtises new-age ». Parce que dans ces cas, vous vous placez totalement en contradiction avec les angoisses de votre patient en ne lui offrant aucune similarité. En gros, si j’avais dit cela, c’est un peu comme si j’avais exprimé qu’elle n’était qu’une pauvre conne de croire en cette fin du monde, tandis que moi, hautement cultivé et très intelligent, j’étais bien loin de ces croyances stupides. Sur que dans ce cas, elle m’aurait payé mes honoraires puis serait sortie en croyant toujours à la fin du monde tout en étant en plus persuadée d’être une conne que personne ne comprendrait jamais.

Pour convaincre bien entendu, il faut offrir à celui que vous souhaitez convaincre une sorte de miroir dans lequel il va se mirer pour y contempler des similitudes de comportements et de valeur. Il ne s’agit pas de manipuler mais simplement de faire comprendre qu’humainement vous êtes en empathie et capable de comprendre ce que ressent la personne. Il s’agit juste de reconnaitre sincèrement les sentiments qu’elle éprouve. Et en l’occurrence, ma patiente étant angoissée, il n’est pas bien compliqué de lui dire que je reconnaissais sa souffrance puisqu’il m’est arrivé comme à tout un chacun d’angoisser et même que ce n’est jamais agréable. Ça c’est pour la forme !

Pour le fond, ma profession exige des connaissances spécifiques mais aussi une bonne culture générale. Si vous n’êtes pas curieux de nature, vous serez un mauvais psy. Non qu’il faille tout connaitre mais qu’une bonne alliance thérapeutique exige évidemment d’avoir un bon lien avec le patient en partageant avec lui des sujets de discussions. Et croyez-moi, entre ceux qui pratiquent le didjeridoo, ceux qui tirent les cartes, se passionnent pour l’automobile, le cinéma, la littérature, ou que sais-je encore, il faut connaitre un minimum de choses sur tous les sujets.

Cela tombe bien, étant par nature assez « lubique » (néologisme créé à l’instant par moi désignant celui étant sujet aux lubies), j’ai pu me cultiver sur des tas de choses dont j’ai déjà parlé ici. Toutefois, je n’ai pas encore connu de passionnés de hérissons ce qui est bien bête parce que je suis tout de même l’un des rares en France possédant les trois seuls livres traitant du sujet. Ce qui ne veut pas dire pour autant que je me considère comme un erinaceusologue patenté ! Oui, le hérisson commun est de l’espèce erinaceus europeaus !

Alors, la relation thérapeutique exige donc deux temps successifs ! Dans le premier temps, on est en empathie sincère et on reconnait la souffrance du patient puis, dans un second temps, on commence à parler de la croyance sans la remettre totalement en cause mais en montrant qu’on maitrise un minimum le sujet.

Et là encore cela tombait bien puisque je suis du genre à lire tout et n’importe quoi et que bien sûr, je me suis déjà intéressé à ces histoires de prédictions ou encore aux prophéties diverses et variées parce que j’ai besoin d’enchanter le monde matérialiste dans lequel je me meus par tout un tas de trucs bizarres qui me font rêver en me disant qu’on nous cache peut-être tout un tas de trucs ou encore que les choses ne sont peut être pas si simples qu’on ne l’imagine.

C’est ainsi que sans nier les croyances étranges de ma patiente, j’ai pu lui expliquer qu’il était fort possible que ces fameux calendrier mayas aient été très mal interprétés et qu’à ma connaissance, aucune personne dominant ce sujet, ceux que l’on nomment les experts, n’avait jamais pris au sérieux la possible fin du monde le 21 décembre 2012. Ce faisant, et citant des experts, je m’approprie un peu de leur savoir et je deviens un peu expert, ce qui me confère un atout supplémentaire me rendant crédible à ses yeux. Et le tour est joué, cela lui permet d’abaisser son niveau d’angoisse. L’argument d’autorité est nécessaire pour être le roc sur lequel l’angoissé va s’appuyer pour faire baisser sa charge émotionnelle.

Et enfin, comme je n’ai jamais pris cette patiente pour une conne, je me doute bien que ce qu’elle me raconte n’est que la partie émergée de l’iceberg et qu’elle doit vivre en ce moment quelque chose qui la fragilise pour que de telles croyances aient eu une prise sur elle. En l’interrogeant, elle fait alors état d’un stress intense dû à un changement de travail récent. On en discute, on creuse le fond du problème et elle ressort toute ragaillardie tandis que moi, un sourire niais aux lèvres, je me dis que je fais un bien beau métier. Même que je ne suis pas vraiment cher parce que pour le boulot que je fournis, je serais en droit d’exiger le triple voire le quadruple que la somme dérisoire que je demande !

Bon, alors face à l’angoisse, je récapitule :

1/ on joue de la similarité et on reconnait sincèrement la souffrance du patient ;
2/ on aborde le sujet avec des arguments d’autorité ;
3/ une fois évacué ce faux problème, on traite le vrai problème.

Voilà tout est bien dans le meilleur des mondes mais de vous à moi, je n’ai pas vraiment de certitudes quant à la probabilité que le monde disparaisse le 21 décembre 2012 !

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  • Pour un tour du monde des fin du monde qui s’offrent à nous, cf. http://idiocratie2012.blogspot.fr/

    Il ne vous reste plus qu’à choisir l’habit qui vous sied le mieux pour naviguer dans les espaces sans fin de l’univers.

  • La fin du monde est pour demain ! Fin du monde ou fin de l’humanité ? Dans un cas comme dans l’autre, deux choses sont sûres : l’évènement passerait inaperçu à l’échelle de l’univers et, qu’il s’agisse de la seule espèce humaine ou de son habitat, cette fin est dans l’ordre des choses. Tout ne naît-il pas pour mourir un jour.?
    Pour en rester à l’homme, puisqu’au fond c’est bien la seule chose qui l’intéresse, à en juger par l’état dans lequel il a mis et continue sans vergogne de mettre la planète qui l’abrite, il se pourrait bien que cette fin soit proche. Peut-être s’agira-t-il d’une fin n’ayant rien à voir avec l’un de ces films prétentieux qui voudraient nous en donner une idée apocalyptique. Certes les flammes, l’eau et toutes les forces de la nature (peut-être vengeresse) y prendront part, ce dont nous avons un avant-goût par les catastrophes dont des moyens d’information toujours plus performants nous livrent régulièrement les images, mais les préparatifs d’un autre type de séisme, plus pernicieux et auquel l’homme est plus intimement lié, sont en voie d’achèvement. Il se pourrait bien que la fin de l’année qui s’achève, peut-être même plus précisément le 21 décembre, soit le moment où se mettra en marche le mécanisme de notre anéantissement. Tout est en place, à l’issue d’une longue préparation qui est allée en s’accélérant au cours des deux derniers millénaires, avec l’aide des sciences et du progrès. Le simple franchissement d’un point de non retour pourrait alors être daté comme sonnant notre fin.
    Ceux qui avaient prévu l’évènement pour l’an 2 000 ne se seraient trompés que d’une douzaine d’années, ce qui est bien peu de chose avouons-le. Et si les Mayas sont eux aussi dans l’erreur, accordons leur le handicap de moyens de calcul moins sophistiqués que les nôtres. Ils ont pu néanmoins être capables d’évaluer, en simples observateurs méticuleux de leurs propres mœurs – qu’ils devaient considérer comme celles partout en vigueur – ce à quoi elles conduiraient dans quelques siècles ? Quant à la forme que devrait prendre leur prédiction, qu’ils aient vu les hommes promis à leur fin dans des délais déterminés est une chose, que cette fin doive être collective, subite et violente, ou précédée d’une agonie plus ou moins longue en est une autre qui pouvait ne pas les préoccuper. Seul le résultat pouvait les intéresser, qui dans les deux cas serait le même : la fin de l’humanité.
    N’est-il pas dès lors permis d’imaginer – d’autant plus que cette structure leur était familière – qu’ils surent entrevoir dans un lointain futur, la pyramide sociale, sa base hypertrophiée par le nombre, fissurée, gangrenée par les inégalités de toutes sortes qui ne pouvaient aller qu’en s’aggravant, exploser et s’écrouler sous son propre poids, avec des soubresauts plus ou moins violents, pour parvenir enfin à cette égalité à laquelle ils ne semblent cependant pas avoir cru – contrairement à nous –, par laquelle tous les hommes se situent enfin au même niveau, celui auquel ils se rejoignent infailliblement au moment de leur mort.
    À en croire Pareto, 5 milliards et demi d’hommes peuplant la base de la pyramide sociale, font de nos jours le bonheur du milliard et demi logeant au-dessus d’eux, selon un mécanisme naturel, incontournable et vieux comme le monde, ce que les Mayas ont par conséquent pu concevoir, par la simple observation de leur propre société. Ils ont pu de même se livrer à un calcul parfaitement à leur portée, leur faisant prévoir qu’à proportions inchangées, le temps où la population des hommes croîtrait, comme c’est le cas de nos jours, au rythme quotidien de 250 000 individus, l’explosion générale deviendrait inévitable.
    L’heure n’en a-t-elle pas sonnée ou n’est-elle pas sur le point de le faire ?
    Trop peu scientifique pour être simplement lisible ! diront les uns. C’est omettre que l’intuition – jointe à des facultés d’observation perdues depuis – est ce qui a nécessairement tenu lieu de sciences aux premiers penseurs, qu’ils aient été précolombiens ou autres. C’est surtout se satisfaire de contorsions intellectuelles dont la vanité est pourtant attestée par l’état de la société aujourd’hui, le progrès matériel étant loin de faire le compte.
    Excès de pessimisme ! diront les autres. Mais qu’y-a-t-il de pessimiste dans le fait de considérer que 7 milliards d’êtres humains, auxquels s’en ajoutent quotidiennement 250 000, constituent un poids trop lourd pour la planète et mènent à la catastrophe écolo-sociale ? Ne s’agit-il pas plutôt d’anticipation par réalisme et bon sens ?
    Ceci dit, rien ne presse. Une minorité d’hommes a encore de beaux jours à vivre. Quant à la grande majorité des autres, il lui reste à patienter dans la résignation ou à mener ses habituelles révolutions, lesquelles n’ont jamais rien changé au grand ordre naturel des choses.
    N’en déplaise aux catastrophistes, aux amoureux de grands spectacles et d’effets spéciaux, soyons heureux. Nous pourrons encore échanger nos vœux d’heureuse année nouvelle pour 2013.

  • salut , je voulais savoir est -elle vraie que la fin du monde se demain ?

  • Après le judaïsme et le christianisme l’islam après l’islam c’est la fin du monde aucun pays arabe n’applique la charia islamique normal la fin du monde vendredi 28.12.2012 pour éviter la peur et l’enfer aux non musulmans de convertir a l’islam aux présidents du monde entier d’appliquer la charia islamique pour éviter ce cataclysme et ces punitions divine les catastrophes naturelles surtout ces tempêtes de neige en Europe et en Usa

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