C’est la lutte finale !

Il est inévitable que les circonstances seront bientôt réunies en France pour que la vraie rupture, fondamentalement libérale, s’impose chez nous.

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C’est la lutte finale !

Publié le 18 décembre 2012
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Il est inévitable que les circonstances seront bientôt réunies en France pour que la vraie rupture, fondamentalement libérale, s’impose chez nous.

Jean-Louis Caccomo.

Dans le combat intellectuel et politique, il est essentiel et indispensable de bien connaître ses adversaires comme dans un combat de boxe. La gauche semble bien connaître la droite tant elle lui imprime ses schémas de pensée, mais la droite sous-estime la gauche qu’elle connait si peu en fin de compte.

La droite ne reviendra jamais au pouvoir ou, revenue au pouvoir, elle fera les mêmes erreurs que la gauche si elle ne fait pas ce travail préalable et indispensable. On perd un combat politique quand on parle le langage de son adversaire, adoptant son vocabulaire et donc sa logique d’analyse.

J.F Revel, de l’Académie Française, a écrit que les socialistes français étaient surdéterminés par un « sur-moi communiste » inscrit profondément dans leurs racines culturelles et idéologiques [1]. J’admets volontiers que nos socialistes hexagonaux ne comprennent pas le libéralisme (il est déjà peu compris à droite) car ils n’ont jamais lu et ne liront jamais les auteurs classiques libéraux qui ont posé les fondations du libéralisme (JB Say, Ricardo, Adam Smith, Turgot, Bastiat, Benjamin Constant…).

Mais on se demande parfois s’ils ont bien lu leurs propres mentors, notamment Marx et Engels. Le socialisme a été pensé et conçu dans un seul but exclusif : certainement pas gérer une économie de marché et lui fournir les biens et services publics nécessaires à son épanouissement, mais prendre le pouvoir pour installer un régime communiste.

Ainsi, le rose finit toujours par virer au rouge, programme qui a été fidèlement et scrupuleusement appliqué par Lénine, Mao, Castro et tant d’autres petits « pères des peuples ». Loin d’être une analyse et objective du fonctionnement de l’économie et de ses mécanismes de croissance, le Capital de Marx n’a été écrit que dans ce but. Et le programme politique qui en découle a clairement été exposé dans le Manifeste du Parti Communiste rédigé par Marx et Engels. Comme dans Mein Kampf de Hitler, tout est écrit. On ne peut pas dire « je ne savais pas ».

En 1974, à la demande de François Mitterrand, Lionel Jospin, qui fut le premier ministre de la France, a écrit un petit opuscule à l’attention des jeunes militants enrôlés au parti socialiste dans lequel il recommande des lectures destinées à se forger une culture politique de combat. Dans ces recommandations, il cite inévitablement Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxembourg, Gramsci, Marcuse et Mao. Tous de grands économistes devant l’éternel !

Je n’ai jamais adhéré au parti socialiste mais j’ai suivi les recommandations du « guide suprême » et j’ai donc lu tous ces auteurs, me forçant à avaler de colossales couleuvres par souci d’ouverture et d’objectivité intellectuelles. Ils font aussi partie de ma culture d’économiste. J’ai pu ainsi goûter les mauvais vins, ce qui m’a permis de découvrir et de déguster les saveurs des meilleurs vins.

Mais j’ai compris pourquoi les socialistes français installés au pouvoir sont incapables de proposer des réformes susceptibles de faire revenir durablement la croissance et la prospérité, qui restent fondamentalement la croissance d’une économie de marché, d’une économie capitaliste. C’est pourquoi, prisonniers d’une grille de lecture obsolète et totalitaire, ils ne peuvent pas comprendre ce qui se passe en France, a fortiori ce qui se passe dans le monde de plus en plus ouvert et globalisé et porté par la croissance mondiale de l’économie de marché.

Alors, il est inévitable que les circonstances seront bientôt réunies en France pour que la vraie rupture, fondamentalement libérale, s’impose chez nous. Je forme le vœu le plus cher, pour l’avenir de mes enfants et de mes étudiants, que les dirigeants, qui sont appelés à revenir au pouvoir demain, prendront toute la mesure des enjeux qui nous attendent, et ne s’enferment pas dans des réformettes qui ne mènent qu’à l’impasse, sous prétexte de ne pas remettre en cause les lois mises en place par la gauche au pouvoir.

Et j’engagerai toutes mes forces dans cet espoir. Mais un n-ième rendez-vous manqué serait un gâchis historique que notre pays n’a aujourd’hui plus les moyens de se permettre, qui ouvrirait une avenue aux partis extrémistes.

—-
Sur le web.

Note :

  1. Lire à ce propos J.F. Revel (2000), La grande parade. Essai sur la survie de l’utopie socialiste, Éditions Plon, Paris. Un ouvrage qui devrait être la bible de tous les combattants de la liberté. Je me sens tout particulièrement un devoir moral et intellectuel de recommander cette lecture salvatrice car son auteur m’a fait l’honneur de m’adresser une lettre d’encouragement avant de disparaître et j’ai eu la faiblesse de penser qu’il cherchait à me transmettre un flambeau bien fragile sur le point de s’éteindre.
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  • Il s’agit d’une partie de jeu d’échecs ou d’une partie de jeu de dames.

    Le terrain est le même, mais la technique différe pour gagner la partie.

    L’élection présidentielle semble dire partie de jeu d’echecs.

    Les élections locales semblent dire partie de jeu de dames.

  • Excellent article.
    Par contre, je pense plus que la France est à l’aube d’un basculement vers le totalitarisme le plus affirmé que celui du libéralisme.
    Entre les Français intelligents et/ou riches qui se barrent, ceux qui restent pour profiter du système et un grosse majorité de la populatioin qui semble incapable de réfléchir à un système basé sur la société civile et non l’Etat, c’est mal barré.

    Seul l’avenir nous le dira.

    • La situation économique va continuer de s’empirer jusqu’au point d’écroulement et là on aura notre heure de vérité. Vu le niveau intellectuel des politiciens français il n’y a rien à espérer de bon donc deux possibilités: 1/une tutelle supranationale, néolibéralisme à la sauce FMI 2/ou un régime totalitaire pour perdurer l’ordre collectiviste. En résumé ce pays est foutu.

    • Tout à fait d’accord; de toutes les manières pour les Français, leur seule compréhension du libéralisme, ce sont les « banquiers qui ont jouent l’argent des autres et qui ont ruiné le pays. »

      Pour moi, c’est le FN qui finira par s’imposer.

      • Non le PS va rester aux commandes. Ils vont naturaliser à tout va et ouvrir les vannes de l’immigration. Le FN passera devant l’UMP, et sans accord entre les 2, les socialistes sera toujours en tête au moment du deuxième tour de chaque élection (maire, député, président).
        Entendu sur RMC ce matin :
        « François Hollande veut relancer la relation franco-algérienne, la normaliser, faire des affaires avec les Algériens. Il considère que ce sera un grand succès de son quinquennat, que compte tenu du nombre de Français d’origine algérienne qui vivent en France, ça pourrait tout simplement l’aider à être réélu en 2017. »

  • Si on compte sur les dirigeants présents ou futur pour prendre la mesure des enjeux qui nous attendent, alors…il vaut mieux se préparer effectivement tout de suite à l’arrivée des partis extrémistes, qui ont en apparence les bonnes questions, mais les mauvaises réponses.

  • Le problème, c’est qu bon nombre de personnalités politiques de droite, qui ne devraient donc pas avoir un logiciel de pensée à gauche, sont incapables également de proposer des réformes susceptibles de relancer la prospérité.

  • Vous sousestimez, hélas, le pouvoir de nuisance des gauchistes, mi-socialistes mi-communistes, ils refuseront d’être dirigés par des libéraux, vous incarnez le mal absolu, lisez les ces derniers mois dans libé ou le monde, revoyez la tonne qu’ils ont fait sur sarko le libéral – il est où ? – et d’un coup ils deviendraient au droit, au pouvoir des urnes, à la « vox populi » qu’ils prétendent incarner ??? Non, ils vous traieront de pétainistes – toujours sarko… – ils s’auto-proclameront « résistants » même s’ils sont la pure essence du totalitarisme et qu’ils se leurrent sur la « pureté » des sentiments…
    Vous aimez lire ? Moi aussi… Tenez, « Les fascistes de demain s’appelleront eux-mêmes antifascistes » de Churchill. On y est non ? C’est lui que je lis en ce moment, pas des économistes non pas que je ne les aime pas mais l’heure se prête plus au combat anti-totalitaire pour répondre à l’ennemi qu’à des préséances de politesse…
    En plus de Churchill comme lecture, prenez donc aussi « la subversion » pour éprouver ce sursaut que vous éprouverez ensuite à la lecture d’un article du « monde »… Les même mécanismes pour aller faire la guerre en Irak, en Libye ou en Syrie ou ailleurs… Super bien élaborées les infimes manipulations qui nous entravent depuis… Trop longtemps… Il va falloir déséduquer tout le monde… Ah le boulot…
    Un coup d’état militaire je penche plutôt… Il est trop tard pour devenir gentiment libéral… En pleine crise… Avec cette propagande si minutieusement sussurée ?
    L’ump ? – toussotements…

  • Les fascistes qu’ils soient rouges ou bruns finissemt toujours par « gagner » pour qq raisons assez simples:

    – le pouvoir est leur seul et unique but (contrairement aux liberaux par ex)
    – Ils sont pret a user de tous les procedes pour cela, la force y compris bien evidement..

    Cdlt

  • « il est inévitable que les circonstances seront bientôt réunies en France pour que la vraie rupture, fondamentalement libérale, s’impose chez nous. » On ne peut que partager cette observation et garder espoir : nous allons bientôt entrer dans le XXIe siècle.

  • J’ai quand même un peu de mal avec cet argument qu’on voit souvent sur ce site : le socialisme est de toute façon voué au communisme, le communisme c’est l’URSS, donc le mal.

    Vous utilisez le même argument que cela-même vous dénoncez : « ils disent que le libéralisme c’est la compétition, donc au finale la loi du plus fort »

    Sur une simple discussion politico-politicienne, sans disserter sur l’idéologie libéral, Keynésienne, Marxistes, Léninistes…je doute très fortement que le libéralisme est un avenir en France, il n’a d’ailleurs jamais vu le jour et ne correspond pas à la plupart des fondamentaux de la République Française (la République indivisible). Actuellement, les Français ont en tête la toute puissance de la finance international dérégulée qui a plongé le monde dans la crise, il ont en tête la concurrence déloyale imposées par les pays en développement, ils voient leur impuissance face au grand patronat (cf Mittal).

    Qu’on le veuille ou non, la priorité du peuple Français aujourd’hui n’est pas de réduire la dette, c’est d’avoir une assiette à peu près pleine, et l’Etat aussi corrompu, irresponsable soit-il décrit sur ce site, est le dernier levier d’action pour mettre un terme à cette dégringolade non pas de notre endettement, de notre compétitivité, mais de notre qualité de vie. La nouvelle génération (celle qui termine ses études) sera quand même la première à vivre moins bien que ses parents.

    L’Etat, surtout en France, sera toujours liés au virages de notre société parce qu’il s’agit du seul levier dont dispose à part égal (ou presque) chaque individu.

    Aujourd’hui, l’opinion publique est pour le « retour » de l’Etat qui n’a jamais été aussi effacé de la scène économique et social (il partait de si loin) : les gens parlent de faire du protectionnisme, d’imposer une fiscalité plus grande, de plus de solidarité, d’un Etat qui puisse imposer sa loi sur le capitalisme international (d’où la grande déception suite à Florange où même si le gouvernement a fait beaucoup, il aurait encore pu faire plus).

    J’aimerais savoir dans quel monde vous vivez pour voir une éventuelle percé du libéralisme en France alors qu’il n’a jamais été aussi détesté et conspué et que ce sont justement vos concurrents qui commence à voir la victoire finale : en 2017, les prétendants à l’Elysée seront plutôt emmené par Montebourg et Le Pen qu’un éventuel libéral. Vos deux derniers paragraphes me font penser à certains politiques qui disent (en privé) : « oui mais de toute façon, tout va tomber, le système va s’effondrer, la vérité va éclater au grand jour, et alors les gens comprendront que nous sommes la seule solution viable »

    • « Sur une simple discussion politico-politicienne, sans disserter sur l’idéologie libéral, Keynésienne, Marxistes, Léninistes…je doute très fortement que le libéralisme est un avenir en France, il n’a d’ailleurs jamais vu le jour et ne correspond pas à la plupart des fondamentaux de la République Française (la République indivisible). »
      Les libéraux ont toujours admis l’idée qu’un régime libéral puisse être de plusieurs natures, tous ceux que les libéraux demandent, c’est que le pouvoir soit limité, foute la paix aux individus et ne fasse pas du clientélisme. Il peut exister une monarchie libérale, comme il peut exister une république libérale, etc.

      « Qu’on le veuille ou non, la priorité du peuple Français aujourd’hui n’est pas de réduire la dette, c’est d’avoir une assiette à peu près pleine, et l’Etat aussi corrompu, irresponsable soit-il décrit sur ce site, est le dernier levier d’action pour mettre un terme à cette dégringolade non pas de notre endettement, de notre compétitivité, mais de notre qualité de vie. La nouvelle génération (celle qui termine ses études) sera quand même la première à vivre moins bien que ses parents. »

      L’Etat n’est pas un créateur de richesse, puisque par définition, pour exister, l’Etat doit prendre à ceux qui ont (ce qui n’est pas de la création) pour redonner de manière plus ou moins respectable à ceux qui n’ont pas (ce qui n’est toujours pas de la création). La richesse, c’est l’échange mutuellement bénéfique : soit, le marché libre, pas l’Etat. L’Etat est le pire des gestionnaires : l’Etat c’est la gabegie, le clientélisme, la lenteur, la désincitation à l’efficacité.

      « L’Etat, surtout en France, sera toujours liés au virages de notre société parce qu’il s’agit du seul levier dont dispose à part égal (ou presque) chaque individu. »
      C’est faux. Pour améliorer leur vie, les individus peuvent compter sur eux-même ou sur d’autres individus pour coopérer : l’Etat n’est pas une nounou et ne doit pas le devenir. La société civile préexiste l’Etat, en toute circonstances. Se tourner systématiquement vers l’Etat à chaque problème, c’est non seulement dangereux du point de vue des libertés civiles, mais (et c’est là qu’est le paradoxe libéral) ça détruit le tissu social, qui disparaît quand on ne l’utilise pas.

      « Aujourd’hui, l’opinion publique est pour le « retour » de l’Etat qui n’a jamais été aussi effacé de la scène économique et social (il partait de si loin) »
      C’est une opinion fausse. Et même si elle était vraie, la légitimité de l’Etat n’est pas synonyme de sa présence.

      « les gens parlent de faire du protectionnisme, d’imposer une fiscalité plus grande »
      Ces choses ne sont pas souhaitables. Je vous propose de lire les réflexions de Frédéric Bastiat ou de Gustave de Molinari à ce sujet, sur le site de l’Institut Coppet. Personne n’a condamné le protectionnisme avec un tel talent.

      « plus de solidarité »
      Par définition, la solidarité est volontaire, pas forcée par la Loi. Et si les gens étaient moins taxés et si les travailleurs possédaient vraiment leurs salaires, ils pourraient donner librement à qui ils le veulent, ce qui constitue la vraie solidarité.

      « d’un Etat qui puisse imposer sa loi sur le capitalisme international (d’où la grande déception suite à Florange où même si le gouvernement a fait beaucoup, il aurait encore pu faire plus). »
      L’Etat aurait pu faire plus, mais ça n’aurait pas été souhaitable, car ce n’est pas son rôle : sinon, l’Etat devrait venir à toutes les entreprises en difficulté ? C’est absurde. Donc, sur quels critères baser son aide ? Le potentiel électoral ? Cela est détestable. A la limite, l’Etat pourrait (notez le conditionnel) instituer des manières de reformer les individus, mais voilà bien la seule tâche qui lui conviendrait.

      Je partage complètement votre dernier paragraphe : l’optimisme ne me paraît pas de mise concernant l’avenir libéral de la France. Et c’est fort dommage.

      • J’ai bien dit qu’il ne s’agissait pas là d’un débat sur les idées mais sur la progression de ces idées. Ce que je dis dans le premier paragraphe est que je sors du débat « doit-on être libéral, keynésien… », c’est un débat éternel.

        « L’Etat n’est pas un créateur de richesse, puisque par définition, pour exister, l’Etat doit prendre à ceux qui ont (ce qui n’est pas de la création) pour redonner de manière plus ou moins respectable à ceux qui n’ont pas (ce qui n’est toujours pas de la création) »

        Comme je le disais, je ne suis pas dans le débat « est-ce que ce sont les libéraux qui ont dans le vrai ou bien d’autres? ». Mais pour répondre à ton argument, l’Etat peut créer des richesses tout comme les banques peuvent en créer alors qu’elle ne produisent rien. L’Etat n’a pas pour rôle forcement de s’ingérer dans l’économie, mais il contribue par ses politiques fiscal, en sortant du débat sociétal, à réduire les inégalités par la redistribution, inégalité qui à terme (et Friedmann est le premier à le dire) mène à une situation de stagnation économique.

        Concernant ton interrogation sur la présence de l’Etat dans notre économie, je peux te confirmer qu’il n’a jamais eu aussi peu de place qu’actuellement. Jamais les frontières n’ont été aussi ouverte, l’Union Européenne applique le traité européen à la lettre qui favorise le libre-échange et la libre-concurrence (Ce n’est pas un hasard si on a enlevé le monopôle EDF en France depuis peu, c’était dans le traité de Lisbonne en 2008). Et même sur le sacro-saint cout du travail qui n’a jamais été aussi bas depuis 1945 : nous sommes aujourd’hui, pour un salaire inférieur au salaire médian à un cout du travail par salarié qui correspond à 1,6 fois son salaire brut, taux le plus bas de notre histoire. Le seul point où l’Etat a réellement progressé est sur l’impôt sur la capital (l’ISF) qui est même remis en cause par une partie de notre gauche. Alors oui, l’Etat est encore prépondérant dans notre société, mais il ne l’a jamais été aussi peu.

        Si l’Etat aurait du faire plus sur Florange? Encore je ne veux pas rentrer dans ce débat d’idée interminable, mais toujours est-il que pour l’opinion publique, il aurait du faire plus. Le point que je cherche à soulever par cet exemple et qui justifie une volonté au sein de l’opinion d’augmenter le pouvoir de l’Etat est la question de la souveraineté, indépendamment du modèle économique au sein de notre nation. Je pense que le libéralisme se meurt aujourd’hui en France car il est étroitement lié (pas tout à fait à raison) au libre-échange. Florange est l’exemple par excellence : les gens n’acceptent pas l’idée (encore une fois à tort ou à raison) qu’un étranger puisse pour un simple soucis d’optimisation des bénéfices (Florange reste l’un des sites les plus rentables d’Europe, mais les bénéfices dans ce secteur ne sont pas les mêmes qu’en Inde) choisir de liquider en toute impunité une industrie (qui plus est stratégique pour l’Etat) pour la déplacer ailleurs, et (dans notre contexte de libre-échange) ne pas avoir à se soucier d’éventuelles réclamations de la part des salariés, est un sentiment intolérable pour n’importe quel ouvrier.
        Dans un contexte fermé, on peut imaginer que les salariés et le patronat sont interdépendant et en viennent à un consensus, ce qui se passe en théorie dans un modèle libéral, mais dans un contexte ouvert prôné par le libre-échange, le patronat a, par ses moyens de déplacements beaucoup plus grands, un avantage sur le salarié qui doit accepter toutes les conditions ou bien ne pas travailler.
        De là vient une envie de maitriser par l’Etat, qui lui doit donner réponse au peuple (surtout en fin de mandat), cette économie internationale qui bénéficie d’une certaine impunité.
        L’Etat peut d’ailleurs intervenir pour sauvegarder de la croissance dans ce modèle, en créant un environnement à peu près fermé notamment par le protectionnisme permettant de protéger certains secteurs de l’économie : Je suis par exemple pour un protectionniste sur l’industrie car c’est le secteur dont les gains de productivité sont les plus forts (car à rendement croissant, contrairement aux services), permettant de conserver la croissance et éviter un état stationnaire.
        Tu peux lire par exemple un ouvrage excellent de E. Reinert (Harvard) « comment les pays riches sont devenus riches et pourquoi les pays pauvres restent pauvres » qui montre bien certains mécanismes pervers du libre-échange et comment le protectionnisme peut avoir une fonction régulatrice bénéfique.

        Sinon, concernant les valeurs de la République, je suis tout à fait d’accord sur le fait que le libéralisme s’adapte à énormément de modèle, mais fondamentalement, la République n’est même pas en accord avec certaines caractéristiques primaires du libéralisme. Le principe même de la république, écrit sur l’article 2 de notre constitution : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » n’est pas en accord avec certains principes fondamentaux du libéralisme. Pour ne citer qu’un exemple, cette simple phrase est contraire à la propriété privée car elle induit que le peuple impose sa volonté au gouvernement et à lui-même, principe qui induit la redistribution, la gestion commune des richesses et l’impuissance de la propriété. James Madison (co-auteur de la constitution américaine) le dit très bien en déclarant qu’une économie reposant sur le principe de la propriété privée est par nature anti-démocratique, et aussi démocratique que se disent les Etats-Unis, James Madison a dit lui-même que la constitution américaine privilégiait la propriété privée plus que la démocratie à l’inverse de notre constitution.

        Tout cela pour t’expliquer que je ne fais ici qu’une analyse de l’opinion publique : le libéralisme est contesté car c’est la politique vers laquelle on tend depuis le choc pétrolier, et aujourd’hui le résultat est plus que contestable pour le Français moyen.

        • Bloucas : « le libéralisme est contesté car c’est la politique vers laquelle on tend depuis le choc pétrolier »
          ———————————
          Comment peux-tu affirmer avec un tel culot qu’on « tend vers le libéralisme » alors que le budget de l’Etat par rapport au PIB a explosé et va de record en record ? Au moment du choc pétrolier, celui-ci était de 40%, maintenant, on en est à 55%. L’Etat accapare plus de la moitié de la richesse produite, c’est ça le libéralisme pour toi, ça défie la logique !?!

          Quand on est à un tel niveau de déni de la réalité, toute discussion rationnelle devient impossible.

          • La part des dépenses publiques par rapport au PIB a augmenté certes, mais tu fais là un amalgame énorme : la dépense publique est composé des dépenses sociales et du budget de l’Etat.

            Il est difficile de mesurer le poids de l’Etat par cette simple statistique car elle a été augmenté par divers facteurs, le budget de l’Etat qui sert au pouvoir décisionnels a été réduit depuis 40 tandis que c’est la dépense sociale qui a explosé, et l’accroissement de la pauvreté, le chômage… sont des facteurs n’y étant pas étrangers sans pour autant avoir augmenter les charges sociales dans de tel mesure.

            Mais ce à quoi je fais référence dans mon commentaire, ce n’est pas les finances de l’Etat, c’est le pouvoir qu’il représente, sa capacité à établir certaines rêgles

          • Les politiques mis en œuvre au niveau mondiale et qui nous retombe dessus qui ont été faite, ce sont celles de l’OMC, de l’Union Européenne, des institutions libéral-libre-échangiste. Aujourd’hui la tendance s’inverse avec la crise comme je l’ai expliqué avec les projecteurs braqués sur les délocalisations.

            L’Etat a vu son pouvoir financier augmenté de par l’augmentation des inégalités (courbe de Gini qui le montre) et qui pousse donc machinalement l’Etat à faire son rôle de rééquilibrage comme je l’ai mentionné.

            Tout cela pour dire qu’on ne détermine pas le pouvoir d’un Etat par sa capacité financière par rapport au PIB, sinon la France du Front populaire serait plus libéral qu’aujourd’hui avec son contrôle des changes, et son protectionnisme.

  • Il y a quand même une pétée de clients de l’état qui n’ont aucun intérêt à sa réduction. Les centres de pouvoir, les idéologues, plus les fonctionnaires. Dans les 5-6 millions d’actifs sans oublier tous ceux qui touchent du social.

    L’avenir dira si c’est la folie qui va prévaloir, mais pour les idéologues-socio-démago en peau de lapin c’est du gâteau a priori.

    D’un autre côté le fric vient des silencieux sans pouvoir et l’état n’en a plus.

    La troisième voie c’est une longue médiocrité entre vague libéralisation et recul, une sorte de tiers-mondisation de la France, certains pays vivent ça depuis des dizaines d’années. Mais une libéralisation et une sortie par le haut ? Les chances sont vraiment infime il me semble.

    •  » le fric vient des silencieux sans pouvoir et l’état n’en a plus. »
      Oui, principalement des pauvres qui paient la TVA, les classes moyennes exilées dans leur zone périurbaine, et tous les salariés qui paient la flat tax qu’est la CSG.

      Ah, c’est pas à eux que vous pensiez ?

  • Je ne conprend vraiment pas cet excès d’optimiste, on ne détruit pas 50 ans de mensonges en un coup de baguette magique.

    Les socialistes sont menés par des instincts primaires, jalousie essentiellement, la discussion et la remise en question ne fait pas partie de leur moeurs, ça ne viendra pas tout seul !

    Ils sont prêt à mentir, a utiliser la violence pour arriver à leur fin, ce que jamais un libéral ne fera.

    • @ Bobjack

      « utiliser la violence pour arriver à leur fin, ce que jamais un libéral ne fera »

      Pas sûr…
      « l’arbre de la liberté doit être revivifié de temps en temps par le sang des patriotes et des tyrans. » Jefferson

      • Tiens, précisez votre pensée, vous voulez jouer à « Red Dawn » et casser du méchant coco en vous planquant dans le maquis avec un vieux Lebel ?

        Rassurez vous, le recours à la violence n’a aucune étiquette idéologique.

  • Jean Louis,
    vous n’êtes pas seul dans votre combat.
    Je suis prof de SES dans un lycée public, en milieu très hostile aux idées libérales. La vie et l’expérience m’ont conduit a adopter ces idées que vous défendez si bien. Continuez. Et pourquoi ne pas chercher à se regrouper pour défendre et promouvoir la liberté et la société civile, contre l’idéologie de l’Etat qui rend aveugle et étouffe notre pays?
    Cordialement

    • vila: « Je suis prof de SES dans un lycée public, en milieu très hostile aux idées libérales. »

      Courage !
      Moi c’est toute ma famille qui est fonctionnarisée+encartée.

      Je déteste noël !

    • Une bonne fée va te transporter dans un lycée public aux US. N’oublie pas ton gilet pare balle.

  • Quel optimisme !
    Pour ma part, j’ai un de plus en plus peur des socialistes, surtout depuis qu’ils deviennent nationalistes

  • Logement social : le Parlement adopte définitivement le texte Duflot (18/12)
    – Le constat de vacance d’un logement est abaissé de 18 à 12 mois. Au-delà, il pourra être taxé ou réquisitionné;
    – Un propriétaire aura un délai de 24 mois pour faire des travaux et louer son bien avant qu’une procédure de réquisition ne soit lancée.

    si, si, vous lisez bien !

  • Il y a un énorme frein dans la population pour un retrait de l’état sur ces fonctions premières : Quantité de professions vivent grâce à des subventions ou à un système corporatiste : Agriculteurs, taxis, pharmaciens, fonctionnaires,responsables d’associations subventionnés, activités régulées (banque, activités médicales, experts, …) la liste est longue et beaucoup de professions sont « protégées » par l’obtention de certificats, diplômes, autorisations, licences, normes.

    Les petits privilèges de chacun se font au détriment de tous, mais personne ne voudra lâcher son os le premier.

    Sauf a subir une telle déconfiture que le choix se réduira entre un front (de gauche ou de droite, c’est kif kif) ou le libéralisme.

    Pour le moment, nous sommes bien engagé dans la première partie avec de grands spécialistes pour atteindre cet objectif (la déconfiture).

    Pour la suite, à nous d’être convainquant.

    • La suite ne sera pas composé de discutions et d’argumentations, mais de violence et de totalitarisme

    • Me fait bien marrer ce rêve du grand soir, de la déconfiture totale, de cataclysme final qui dessillera les yeux des masses… C’est des rêves de gosse qui rèvent qu’une guerre mondiale va les délivrer de l’angoisse du controle de math du lendemain.

      Que croyez vous qu’il sorte du chaos d’un régime qui disparait dans la déconfiture totale, quel qu’il soit ? En général un régime encore pire. Vous feriez partie de la première charrette de guillotinés par les nouveaux chefs.

      Le plus précieux capital du régime présent est la paix civile. Votre intérêt premier est de l’aider à survivre, car s’il meurt, y’a pas mal de risque que ou vous, ou vos proches, mourriez avec lui.

      C’est triste, hein ? C’est tout de suite moins romantique, la vie réelle.

  • j’aspire à votre confiance en l’avenir, mais cela ne pourra se faire qu’après la dissolution de tous les corps intermédiaires, syndicats, associations, corporations etc, qui aujourd’hui bloquent le pays.

    • Quel genre de régime peut à la fois supprimer les syndicats, les associations et les groupements professionnels ?
      A part une dictature armée et policière, je ne sais pas.
      C’est ce que vous appelez de vos voeux ?

      • Pas besoin de Police ou d’Armée : Un arrêt des subventions à des organismes qui ne devraient pas recevoir un centime de l’Etat suffirait. Et ceux qui resteraient debout ne le devraient qu’à eux-mêmes (saine gestion, don/inscriptions des membres, etc…).

        Plus l’Etat est présent, plus il est dangereux pour la liberté.

        Cela nous a été démontré il y a peu avec « l’affaire Depardieu », il a la Liberté de quitter le pays, il en fait usage, les représentants de l’Etat ont chargé, pour certains avec une rhétorique que n’auraient pas renié les dictateurs qui ont sévi en Europe au 20ème siècle.

  • Je cite : « … sous prétexte de ne pas remettre en cause les lois mises en place par la gauche au pouvoir. »

    Tout est là ! L’abrogation des Lois !
    Qu’elles soiten économiques, sociétales, ou réglementaires, le Politicien qui aura le courage d’abroger les Lois iniques pondues depuis 30ans sera celui qui sortira la France du trou !
    Au lieu de voir le sommet de l’éverest, qu’il regarde l’abime de l’océan bien plus profond !!!!!

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