Équivalence ricardienne : Ricardo, Keynes, la dette publique et la jeunesse

La connaissance de l’équivalence ricardienne est indispensable à la compréhension de ce qu’est une dette publique, de ce qu’est une relance économique, et des rapports politiques qu’entretiennent entre elles les générations.

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Équivalence ricardienne : Ricardo, Keynes, la dette publique et la jeunesse

Publié le 11 novembre 2012
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Est-il possible d’être à la fois une des principales sources théoriques du marxisme, le plus important penseur du libre-échange, et en première ligne de la critique contemporaine du keynésianisme ?

En 1974, Robert Barro croit trouver une faille majeure dans la théorie keynésienne. Mais alors qu’il expose son argument, les bons lecteurs d’un auteur du XIXe, David Ricardo, réalisent que son argument fondamental se trouve dans un texte de 1820. Mais comme le raisonnement en question précède de 116 années la publication de la Théorie Générale de John Maynard Keynes en 1936, personne n’en avait rétrospectivement compris l’importance.

En 1820, David Ricardo s’interrogeait sur l’endettement du Royaume-Uni suite aux Guerres napoléoniennes. Sa problématique : comment en étaler le remboursement ? Sa réponse : en principe, cela n’a aucune importance.

Ricardo a conscience que sa réponse surprenante est fausse et la nuance de nombreuses objections dérivant d’imperfections économiques. Cependant, sa réponse théorique, l’« équivalence ricardienne », est essentielle. En effet, si elle était vraie, la relance de l’économie par le déficit public, recommandation centrale de la Théorie Générale, serait juste impossible. Dès lors, le raisonnement de Ricardo explicite certaines imperfections économiques absolument nécessaires au keynésianisme.

La connaissance de l’équivalence ricardienne – principe économique totalement inconnu du public – est indispensable à la compréhension de ce qu’est une dette publique, de ce qu’est une relance économique, et des rapports politiques qu’entretiennent entre elles les générations.

 

Un exposé de l’équivalence ricardienne  

« Le financement d’une dépense publique par un déficit est équivalent à une taxe immédiate. »

L’argument théorique de David Ricardo repose sur le fait qu’un déficit présent est un impôt futur.

Si le gouvernement prélève l’impôt aujourd’hui, mais que le citoyen préfère payer demain, il lui suffit de réduire son épargne présente. Cette réduction de l’épargne lui permet de consommer aujourd’hui autant que s’il n’avait pas été taxé, et réduit son revenu de demain du montant qu’aurait été la taxe demain. Dans le cas inverse, le citoyen n’a qu’à augmenter son épargne aujourd’hui, et utiliser cette épargne pour payer l’impôt demain.

Le tableau suivant prend l’exemple d’une dépense publique de 10 livres et d’un taux d’intérêt à 10 %. En ajustant son épargne, le citoyen peut décider du moment où cette dépense affectera son pouvoir d’achat, immédiatement ou plus tard.

Par exemple, si le gouvernement veut différer les impôts (déficit public) mais pas le citoyen (cas en haut à droite), ce dernier augmentera son épargne de 10 livres, lui conférant demain un surplus de revenu de 11 livres qui lui permettra de payer l’impôt différé. Ce dernier s’élèvera d’ailleurs désormais à 11 livres vu que 1 livre d’intérêts s’est ajoutée aux 10 livres initiales.

On remarque que, quelle que soit la décision budgétaire du gouvernement, le citoyen peut, par le biais de l’ajustement de son épargne, répliquer le scénario qui lui plaît.

Dans le cas en bas à gauche, le gouvernement choisit l’équilibre budgétaire, mais le citoyen préfère payer demain. Il réduit son épargne présente de 10 livres, ce qui implique qu’il aura 10+1 livre de moins demain. Et ainsi, il retrouve le même profil de consommation que si le gouvernement avait opté pour le déficit public.

S’il comprend cela, et qu’il a effectivement accès au marché de l’épargne (et si besoin de l’emprunt), alors il devrait être indifférent à la décision du gouvernement. Seule la manière dont il préfère répartir ses dépenses dans le temps devrait commander le niveau de sa consommation dans chaque période.

 

Pourquoi est-ce si important pour le keynésianisme ?

Le principe de la relance budgétaire keynésienne est de déplacer du pouvoir d’achat futur vers une situation présente dont la morosité économique est attribuée à une demande globale insuffisante. Ce faisant, elle prétend réduire l’épargne nette des ménages en leur mettant sur le dos une dette publique.

Or, si le citoyen définit son épargne en fonction de ses projets de vie, d’après le raisonnement de la section précédente, le fait que la dépense publique soit financée par l’impôt immédiat ou le déficit ne change pas sa capacité à répartir sa consommation dans le temps comme il le souhaite. Il n’a donc aucune raison logique de se laisser forcer la main. On ne peut pas le forcer à consommer maintenant ce qu’il souhaitait consommer plus tard.

Ainsi, si l’État réduit l’épargne nette de l’individu en lui imposant une dette publique, il réagira en revenant au niveau qui lui semble optimal en augmentant son épargne privée. Ce qu’il peut faire sans affecter sa consommation grâce précisément à l’absence de l’impôt.

En d’autres termes, si les individus sont conscients des contraintes de la politique budgétaire, et qu’ils ont pleinement accès au marché de l’épargne et du crédit, alors tout stimulus budgétaire pour relancer la consommation devrait provoquer une hausse équivalente de l’épargne privée. Et ainsi, l’effet de la relance serait inexistant.

J’explique dans la suite de ce billet pourquoi l’équivalence ricardienne n’est probablement jamais totale. Cela ne signifie pas que le keynésianisme fonctionne : la non totalité de l’équivalence est nécessaire au modèle keynésien, mais n’est pas suffisante !

 

Discussions sur les hypothèses

Les économistes keynésiens ne contestent pas ce que je viens de vous exposer. D’ailleurs ils ne le peuvent pas, c’est mathématique. Ce qu’ils contestent, ce sont les hypothèses.

Pour eux, les individus ne comprennent pas que le déficit public est un impôt futur, ou alors contestent l’accessibilité du marché du crédit. James Buchanan, un libéral penseur du « marché politique » a aussi souligné l’importance de l’hypothèse d’immortalité des individus dans le raisonnement de Ricardo.

Bref, comme l’avait déjà remarqué Ricardo en son temps, de nombreuses hypothèses semblent réduire la portée de l’équivalence. Dans les faits, les conclusions des études empiriques sur la question vont dans tous les sens, de l’absence totale de réaction de l’épargne privée au déficit public (pas d’équivalence ricardienne) jusqu’à une hausse très forte de l’épargne (forte équivalence ricardienne). Il faut dire qu’il n’y a pas que le déficit public qui explique le niveau de l’épargne, ce qui rend difficile l’isolement des effets dans les séries statistiques.

Analysons de plus près les trois hypothèses nécessaires (une des trois suffit) à l’efficacité de la relance keynésienne. Pour les deux premières, je cite Paul Krugman, un des plus fervents supporters des déficits actuels.

Incompréhension de la contrainte budgétaire de l’État

Paul Krugman :

« … very few people have the knowledge or inclination to estimate the impact of current government budgets on their lifetime tax liability. »

(très peu de gens ont la connaissance ou la volonté nécessaires pour évaluer l’impact des budgets publics actuels sur leurs feuilles d’impôts futures).

Cette hypothèse suppose que vous ne comprenez pas qu’un déficit présent signifie un impôt différé, ou en tout cas que vous peinez à le mesurer pleinement. Aussi, vous ne parviendrez pas à reproduire correctement les ajustements de votre épargne que j’expliquais plus haut. Donc, l’efficacité de la relance induit votre manipulation, elle vient de ce qu’en brouillant votre perception du futur, l’État vous conduit à agir différemment de ce qui vous aurait paru optimal si vous aviez pleinement compris votre situation. On vous cache votre dette (publique) pour que vous vous sentiez plus riche que vous ne l’êtes réellement. Vous conduisant donc à faire ce que vous estimeriez être des erreurs.

Deux questions philosophiques se posent.

D’abord, le droit d’un gouvernement d’induire délibérément en erreur ses citoyens. Ensuite, la question de savoir si une politique qui se fonde sur l’incompréhension de la population est démocratique. Le peuple peut-il souhaiter quelque chose précisément parce qu’il ne le comprend pas ?

Puis, se pose la question des effets économiques. Il y a peut-être de bonnes raisons pour lesquelles vous auriez épargné si vous aviez compris les implications du déficit. Quels seront les effets pervers quand vous serez, plus tard, surpris par la hausse des impôts ?

Limitation de l’accès au crédit

Paul Krugman :

« … many people are liquidity constrained. »

(beaucoup de gens ont des contraintes de liquidité).

La deuxième hypothèse est que certaines personnes n’ont pas un accès total au marché de l’épargne. Ce que veut dire Krugman n’est pas qu’ils ne peuvent pas épargner, cela vous le pouvez toujours. Il évoque plutôt le fait que la banque n’accepte pas toujours de vous prêter de l’argent. C’est donc le crédit qui vous est restreint.

Autrement dit, si on vous taxe maintenant, et que votre épargne est nulle, vous consommerez l’ensemble de votre revenu après impôts, mais pas davantage car la banque refuse de vous financer. Aussi, si on diffère votre impôt, vous pourrez désormais consommer davantage que vous n’auriez pu précédemment. Dans votre cas, Krugman a raison de dire que l’équivalence ricardienne ne fonctionne pas.

Mais alors se pose une autre question : pourquoi la banque n’acceptait-elle pas de vous avancer de l’argent ? Il y a peut-être de bonnes raisons. D’ailleurs, on reproche souvent aux établissements de crédit de prêter à n’importe qui (la crise des subprimes est l’exemple brûlant). Que veut dire Krugman ? Que l’État, lui, peut s’amuser à avancer de l’argent à des gens à la solvabilité incertaine, là où la morale condamnerait les établissements privés qui le feraient ?

Les gens sont mortels

Le débat sur cette dernière hypothèse est peut-être le plus cynique.

Pourquoi l’équivalence ricardienne a-t-elle effectivement besoin de supposer les contribuables immortels ? Simplement parce que si un citoyen s’attend à mourir entre le moment où la dépense publique a lieu, et celui où elle sera remboursée, alors il ne paiera pas l’impôt différé. Le transfert de pouvoir d’achat du futur vers le présent est donc net du moindre coût pour lui. Il n’a donc aucune raison d’ajuster son épargne.

Robert Barro n’est pas un fou, et dans son modèle il n’avait pas considéré les individus immortels. Il avait formulé cette hypothèse sous la forme d’une « dynastie immortelle », qu’on pourrait reformuler plus simplement en altruisme intergénérationnel. Autrement dit, l’hypothèse ricardienne tient si les contribuables sont aussi sensibles à l’intérêt de leurs descendants qu’au leur. S’ils sont égoïstes, il n’y a plus d’équivalence ricardienne et les hommes politiques arrosent la génération des électeurs actuels du pouvoir d’achat des électeurs futurs.

James Buchanan, qui avait étudié le texte de Ricardo avant l’article de Barro, était pour cette raison devenu un avocat d’une interdiction constitutionnelle des déficits. En effet, si on suppose les individus rationnels et pleinement conscients des implications fiscales futures, alors l’intérêt principal de la politique budgétaire vient de la capacité d’une génération à capter les revenus des générations suivantes, pas nées, trop jeunes, ou trop inconscientes pour s’y opposer.

—-
Sur le web.

Bibliographie :

Barro, Robert J, 1974.”Are Government Bonds Net Wealth?”, Journal of Political Economy, University of Chicago Press, vol. 82(6), pages 1095-1117, Nov.-Dec..

Buchanan, James M., [1958] 1999f. “Public Principles of Public Debt: A Defense and Restatement”.  Vol. 2 of The Collected Works of James M. Buchanan.  Indianapolis, Ind.: Liberty Fund.

Ricardo, David, 1820. Essay on the Funding System

Les citations de Paul Krugman viennent de son blog et son retrouvables facilement.

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  • Article très intéressant ! Bravo !

  • Je dois dire que j’aime beaucoup votre approche. En France on met en place des politiques économiques fondées sur la stupidité généralisée, et pis, on encourage la dite stupidité parce que c’est rentable électoralement, au détriment des générations futures. Il faut retourner cet « altruisme » socialiste à courte vue de cette façon là. C’est un très bon angle d’attaque.

  • Les demi-cadratins – devraient être des cadratins — puisque les premiers sont plus pour les soustractions

  • Ca me fait penser à l’effort de guerre quand on demande de livrer les dernières richesses pour remporter une hypothétique victoire.

    Mieux vaudrait savoir que cette méthode de perdre du pouvoir d’achat ne peut se faire que quand il y a des reserves dans les ménages. Mais à force de tirer sur la corde pour ne faisser aucune marge, il me semble normal que le système à besoin d’une relance globalisée.

    C’est à dire une remise à neuf des rapports de changes en remettant de la monnaie en circulation dans le monde entier en respectant la parité.

    1 = 1 -> 1 + 1 = 1 + 1

    quand au principe de dette il est dans l’augmentation des prix, et qui continuent d’augmenter avec la quantité de produits désirés, mais pourrait aussi retomber si la capacité de les aquérir n’est plus satisfaite.

    Les salaires sont liés aux prix inférieurs des produits. C’est pour cela que le pays producteur reste maitre de la durée d’amortissement.

  • autrement, je ne comprends pas les chiffres du tableaux
    en haut à gauche:
    on a S pour l’épargne de demain, mais aucune des 10 partis

    en haut à droite, pourquoi R devient R+11 ?

    • En haut à gauche : vous avez soustrait l’impôt à votre consommation d’aujourd’hui, il n’a donc aucun impact sur demain.

      En haut à droite : vous avez épargné 10£ de plus que le scénario de base. Ces 10£ vous les retrouvez demain augmentés de leurs intérêts dans votre pouvoir d’achat, qui devient donc R+11.

  • Excellent billet. Si l’équivalence ricardienne n’est pas totale, ce qui est le cas, elle n’en est pas moins réelle. Néanmoins, même si elle était nulle, au delà des aspects de financement temporel ou inter-générationnel, reste la problématique d’utilité ou de rentabilité économique de la dépense publique par rapport à la dépense privée. Si le public capte des ressources au détriment du privé pour moins bien les utiliser que le privé, alors la relance keynésienne finit par faire flop. Nous nous appauvrirons tous à mesure, en plus de perdre de plus en plus de liberté.

  • bon article.
    Il y a un autre aspect qui renforce l’équivalence ricardienne, c’est l’effet de sélection.
    Les familles qui ne réagissent pas de façon ricardienne, donc n’épargnent pas en prévision d’une future hausse des impôts, se prennent un coup de massue fiscal au moment de cette hausse et sans épargne pour y faire face : elles sont ruinées et leur poids économiques se réduit à rien au coup suivant.
    Seules les familles suffisamment ricardiennes ont un poids économique suffisant pour peser dans le comportement général de la population

    • Il me semble que l’équivalence ricardienne repose sur une hypothèse importante ; celle d’un PNB constant. A fiscalité constante sur les revenus et la valeur ajoutée, une augmentation du PNB (due à plus de travail ou à une hausse de la productivité par exemple) entraînerait une hausse des recettes fiscales et dégagerait donc un surplus budgétaire qui pourrait aller au remboursement de la dette,

      • Non, c’est sans rapport. Le R du tableau de l’article peut très bien être différent en période 1 et 2.

        • Ce n’est pas vraiment sans rapport puisque Oncle Paul parle du remboursement de la dette et pas du revenu R ainsi au lieu de rembourser 11 demain ce pourrait être 2 ou 3 ou 0. C’est l’hyptohèse des relances keynesiennes : la richesse induite par la « bonne » dépense permet de rembourser tout ou partie de la dette contractée.

          C’est cette hypothèse là qu’il faut invalider.

          • Non ce n’est même pas une hypothèse keynésienne.

            L’hypothèse keynésienne est que le déficit public à un effet multiplicateur.

            Vous l’interprétez comme si ce multiplicateur créait l’argent pour rembourser plus tard le déficit.

            Et bien non, car si on croit au multiplicateur, il faut aussi l’appliquer négativement au moment du remboursement de la dette. Et donc l’effet entraînant du déficit ne devrait pas être comptabilisé, car il retranché au moment du remboursement.

            Les keynésiens ne défendent pas ce point de vue, ils critiquent les hypothèses exposées dans l’article.

          • l’équivalence ricardienne a été démentie depuis lgts. les arguments sont connus

            la dette a un effet intragénérationnel (des pauvres vers les riches). c’est cet effet qui existe et non un effet intergénérationnel digne d’un comptable

            question : pourquoi l’article ne cite pas melon? si si lisez ricardo vous comprendrez

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