Le temps des sophismes

Trop souvent, les remèdes prônés par le pouvoir, qu’il soit de droite ou de gauche, ne sont finalement que des expédients sans avenir.

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Le temps des sophismes

Publié le 7 octobre 2012
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Trop souvent, les remèdes prônés par le pouvoir, qu’il soit de droite ou de gauche, ne sont finalement que des expédients sans avenir.

Par Philippe Robert.

La méga-crise qui s’est abattue sur le monde et qui n’en finit pas d’exercer ses ravages, tout spécialement en Europe, aurait donc apporté la preuve incontestable, si l’on en croit nos élites politiques en mal de reconnaissance, de la nécessité absolue d’un retour en force de l’État.

Certes, il faut bien que tout le monde vive et les politiques ne sont pas, loin de là, les derniers à exiger leur part du gâteau ; c’est pourquoi, s’agissant du domaine d’intervention imparti à l’État, il me paraît utile de revenir sur la vision maximaliste que l’on peut s’en faire en France. Car l’État providence, dont l’hypertrophie anarchique m’incite aussi à le qualifier d’État prédateur, n’est clairement plus en mesure de faire face aux obligations démesurées qu’il s’est lui-même créées et dont l’accumulation, d’ordre irrationnel, a fini par en paralyser tous les rouages.

À titre d’exemple, que l’on me permette donc de revenir sur la question brûlante de la cherté du coût du travail qui, selon les experts, serait à l’origine d’une perte préoccupante de compétitivité de notre pays. Et si tel est le cas, par quels mécanismes va-t-il être possible d’en venir à bout ?

Comme trop souvent, les remèdes prônés par le pouvoir, qu’il soit de droite ou de gauche, ne sont finalement que des expédients sans avenir dont la seule utilité (sic !) consiste à donner le change, en d’autres termes à gagner du temps, en agissant seulement à la marge du problème à traiter. Hélas, les mêmes causes produisant les mêmes effets, il tombe alors sous le sens que si la cause réelle du coût abusif du travail n’est pas elle-même en priorité mise hors de combat, ledit coût abusif du travail à l’origine de tous nos maux n’a alors aucune chance d’être durablement éradiqué.

Ainsi en va-t-il de la TVA sociale (de droite) tout autant que d’une augmentation de la CSG (de gauche par rejet de la droite) qui, de fait, ne représentent peu ou prou que des transferts d’argent d’un poste à un autre sans que les termes du problème posé ne s’en trouvent durablement modifiés :

Rappelons que, contrairement aux idées reçues et aux réformes envisagées, le coût du travail ne pourra diminuer en France qu’en mettant fin au monopole de la Sécurité sociale. Un défi qu’en effet aucun gouvernement n’osera relever dans l’immédiat. On attendra sans doute la disparition totale de l’industrie française [1].

Aussi, plutôt que de s’acharner à forcer la porte de la sphère privée au douteux prétexte d’une obligation morale d’instaurer toujours plus de justice sociale, le pouvoir (droite et gauche confondus) devrait plutôt s’attacher d’urgence à faire porter tous ses efforts vers le domaine régalien en ruine !

Certes, ramener l’État à de plus justes proportions exige, de la part de ceux qui l’actionnent et surtout qui en vivent, une force de caractère peu commune :

Presque tous les hommes peuvent faire face à l’adversité ; mais si vous voulez tester la capacité de quelqu’un, donnez-lui le pouvoir [2].

—-
Notes :

  1. Article de l’aleps.
  2. Abraham Lincoln, qui a su plus qu’aucun autre ce que gouverner voulait dire, jusqu’au sacrifice suprême.
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