Krugman refuse de débattre avec un économiste autrichien au profit d’une association caritative

Par son refus de débattre avec l’économiste autrichien Robert Murphy, le Prix Nobel d’Économie Paul Krugman, fervent défenseur des politiques de redistribution, fait perdre 73 000 dollars à une banque alimentaire.

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Paul Krugman (Crédits : Rachem Maddow, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

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Krugman refuse de débattre avec un économiste autrichien au profit d’une association caritative

Publié le 1 octobre 2012
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Par son refus de débattre avec l’économiste autrichien Robert Murphy, le Prix Nobel d’Économie Paul Krugman, fervent défenseur des politiques de redistribution, fait perdre 73 000 dollars à une banque alimentaire.

Par Tony Lee, depuis les États-Unis.

Paul Krugman (Crédits : Rachem Maddow, licence Creative Commons)Si le chroniqueur du New York Times Paul Krugman débat avec l’économiste autrichien Robert Murphy, une banque alimentaire de New York recevra plus de 73 000 dollars. Pourtant Krugman, qui croit en la redistribution des revenus pour aider les pauvres, a refusé de débattre avec Murphy.

L’auteur, lauréat du prix Nobel d’économie, affirme qu’il ne veut pas débattre dans un « cirque public ». Krugman a déjà cité l’analyse de Murphy, concernant la théorie du capital, comme « le meilleur exposé que j’ai vu jusqu’ici du point de vue autrichien qui ravage le parti républicain ».

Il y a deux ans, Murphy a créé une campagne sur ThePoint.com permettant aux visiteurs de faire des promesses de dons pour une œuvre de charité, si Krugman acceptait un débat. Il a même suggéré qu’Ezra Klein, le chroniqueur progressiste du Washington Post, modère le débat.

À ce jour, si Krugman accepte l’invitation de Murphy, plus de 73 000 dollars iront au Fresh Food Program de FoodBankNYC.org. Selon le New York Times, cette ONG « livre de la nourriture à la quasi-totalité des banques alimentaires et soupes populaires de la ville ».

Si Krugman refuse le débat, la banque alimentaire ne recevra aucun fonds et aucune des personnes ayant fait une promesse de dons ne sera prélevée. Plus de 77 000 dollars ont été promis à ce jour (NdT : 5 % de cette somme allant au site ThePoint.com, hébergeur des promesses de dons).

Selon le bloggeur Brian LaSorsa, cette situation est forcément positive pour l’École Autrichienne d’économie :

Il n’y a que deux résultats possibles. (1) Krugman accepte et Murphy obtient la possibilité de participer à un débat ouvert et honnête sur la politique économique, tout en offrant une grande somme d’argent au bénéfice d’une banque alimentaire, ou (2) Krugman refuse et nous révélons un redistributeur comme étant un hypocrite.

Murphy explique lui aussi qu’en refusant le défi « Krugman devra expliquer à ses fidèles lecteurs pourquoi il ne peut prendre la peine de débattre une heure sur la théorie des cycles économiques, bien que cela signifie que des milliers de dollars provenant de la droite seraient alors utilisés pour nourrir des New-Yorkais affamés ».

Comme le fait remarquer LaSorsa, Krugman a débattu avec Ron Paul sur Bloomberg TV en avril, expliquant qu’il l’avait fait pour promouvoir son livre, ce qui est donc une plus grande priorité que d’aider une banque alimentaire à but non lucratif.

Murphy a notamment écrit The Politically Incorrect Guide to Capitalism (Le guide politiquement incorrect du Capitalisme) et le Human Action Study Guide.

—-
Article original publié en anglais le 25 septembre 2012 par Breitbart.
Traduction : Cthulhu/Contrepoints.

À lire : Krugman vs. Murphy

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  • Refuser le versement de 73000 dollars à des gens dans le besoin, juste pour sauver la face, ça en dit long sur la qualité humaine du bonhomme.

  • les socialistes préfèrent spolier les riches qu’aider les pauvres, rien de nouveau.

    d’ailleurs ils aiment spolier les pauvres aussi.

  • Franchement, le procédé est dégueulasse. Chacun débat avec qui il veut. Tenter de prendre les gens en otage d’un chantage moral artificiel n’est vraiment pas très classe.

    Si ces autrichiens regrettent que cet argent n’aille pas aux pauvres, mais qui le donnent quoique fasse Krugman.

    Non, parfois, il faut savoir être contre son camp quand il déconne.

    Mais bien sûr l’absence du débat est regrettable.

    • Je suis d’accord, non seulement les débats publics autour d’une table posent des problèmes (notamment pour aller cherche des données, des sources ou des travaux à utiliser lors du débat), mais en plus cette histoire de banque alimentaire qui s’en mêle, c’est douteux. Murphy n’a qu’à sortir un livre critique sur Krugman et ses travaux, ce sera plus honnête et probablement plus efficace.

    • « Si ces autrichiens regrettent que cet argent n’aille pas aux pauvres, mais qu’ ils le donnent quoique fasse Krugman. »

      Je pense que c’est ce qu’ils vont faire au final. Il ne faut pas faire un pataques du refus de Krugman. On peut attaquer ses idées sans pour autant débattre avec lui dans une émission de TV ou de radio. Je pense que les Autrichiens essaient de prendre le public à témoin pour forcer Krugman à débattre et s’il ne le fait pas pour montrer qu’en réalité il n’est pas à l’aise avec ses idées ou qu’il méprise les autres économistes. Au choix.

      • Krugman est un économiste qui publie dans des revues scientifiques. L’ensemble des travaux, hypothèses et résultats sont accessibles en librairie et donc ouvert à la critique.

        Les débats autour d’une table sont ridicules dans des disciplines aussi compliqués.

        Pour ce qui est du mépris, le Murphy en question n’est pas un économiste publiant régulièrement (pas trouvé de publication dans une revue A) et est loin d’être dans la même catégorie que Krugman. Si je propose demain de débattre avec Hollande, devrais-je être offusqué d’un refus ?

        Qu’on demande à Krugman de débattre avec Robert Barro dans ce cas…

        • « Krugman est un économiste qui publie dans des revues scientifiques. »

          Donc Krugman est inattaquable! Il a toujours raison parce qu’il publie dans des revues prétendument scientifiques, donc inattaquables. Mais savez vous quand il a publié son dernier article dans une revue scientifique et de quoi il était question? Savez-vous également que d’autres qui ont publié, publient et publieront dans les mêmes revues sont à l’opposé des idées de Krugman.

          « Les débats autour d’une table sont ridicules dans des disciplines aussi compliqués. »

          Ridicules? Et que pensez-vous des papiers de Krugman dans le New York times? Ne croyez vous pas qu’ils mériteraient d’être débattus? Pourquoi et au nom de quoi ne le pourraent-ils pas?

          • Pour terminer :

            Bob Murphy est un économiste publiant régulièrement, sur le Mises Institue par exemple (Voir aussi ses ouvrages) :

            http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_P._Murphy

            En tout cas, ce qu’il dit en Economie est sensé ce qui n’est pas (ou n’est plus) le cas de Krugman qui divague totalement et régulièrement dans sa chronique du New York Times.

          • Je n’ai pas dit qu’il n’était pas attaquable.

            Je dis au contraire que parce que justement il publie dans des revues sérieuses, il s’ouvre à beaucoup plus d’attaques qu’en publiant des seulement des essais.

        • A la fin c’est quand même le peuple qui vote et il ne se détermine pas à travers les revues à comité de lecture. Donc tout ce qui peut aider à former le jugement des gens est bon, je pense. Ensuite toutes les affirmations de Krugman ne relèvent pas de la publication dans les revues scientifiques.

    • Oui, c’est du chantage, c’est à mon sens inacceptable.

      • Du chantage c’est quand on a coincé quelqu’un a faire quelque chose de mal. Là c’est le contraire : il ne fait que des bonnes choses, Krugman. On ne peut pas l’embarrasser, le gèner, le coincer. Bref, le principe de chantage est invalide.

    • Non, ça n’est pas du chantage. Personne n’a l’argent, il y a juste une multitude de donateurs dont les dons sont conditionnés à l’occurence d’un évènement (c’est le principe même du crowdfunding). Si cet évènement n’advient pas, la promesse de don devient caduque.
      C’est bien entendu le droit de Krugman de refuser, mais ses belles thèses altruistes en prennent un coup.

    • +1 acrithene
      Krugman ne peut pas être tenu responsable de ce que les gens donne ou pas, ça reste strictement leur choix ; comme ça resterait leur choix si, au lieu d’agiter une carotte (faire un don), ils avaient agité une menace.
      La seule chose qu’on peut lui reprocher à K, c’est de refuser le débat, ce qui est en soi bien suffisant.

      donc : article affreux qui n’a rien à faire sur CP (AMHA)

    • Ça me fait penser au preneur d’otage qui accuse sa victime de la mort des otages qu’il a exécutés…

    • c’est quoi un chantage moral artificiel…..

      dans un pays ou les dons sont déductibles des impôts ….. à 100% je crois !
      et les « autrichiens » font ce qu’ils veulent sans avoir à se justifier auprès de père la morale d’autant plus qu’ils sont « autrichiens »
      et non « libéral » (qui préfèrent que l’état donne pour eux)

  • @Acrithene: Je suis assez d’accord avec vous, mais il ne faut pas oublier que Krugman tend le baton pour se faire battre… En clair cet economiste a voulu proposer a K une offre qu’il ne pouvait pas refuser s’il etait effectivement en conformite avec ses actes. Finalement d’une certaine maniere, il est s’est fait prendre au mot.
    Apres, j’admet trouver le procede et le discours derriere assez bas. Ca me fait d’ailleurs penser que K aurait peut etre bien fait d’y aller en effet, K est un charlattant mais il est fin debatteur. Je me demande s’il n’aurait pas pu prendre en defaut le designer d’un piege aussi grossier, meme autrichien. Il ne faut JAMAIS sous estimer son adversaire. K n’est pas un poulet de l’annee. S’il voulait refaire « fear the boom and bust » ce type a oublie que les keynesiens ne sont pas tous idiots, de meme que les gourous ne sont pas cretins, meme si leur culte est bidon.

    • En effet.
      Leur « père » d’ailleurs, tout charlatan imbu de lui qu’il est été sur nombre de points, était un chercheur de haut vol et un esprit très fin. Apprécié et combattu par Hayek.
      Krugman comme Stiglitz d’ailleurs écriv(ir)ent dans leurs articles des choses intéressantes et de haut niveau. D’ailleurs je suis convaincu qu’ils connaissent les arguments autrichiens aussi bien que tout un chacun. Et peut-être même sont-ils en leurs fors intérieur, convaincu du bienfondé de la théorie des cycles, mais pour des intérêts politiques ou « moraux » défendent une voie plus « bisounoursienne ».

      C’est sûr que le pouvoir et les bourses et le pognon, et les tribunes pour s’exprimer viennent plus facilement aux tenants de l’intervention de l’État puisque c’est lui qui contrôle en large part tout ça… Et aux yeux du public, la dépense gouvernementale c’est de la richesse pour eux, qui vivent dans l’erreur dénoncée par Bastiat, pensant vivre ainsi au dépend des autres (les riiiiiiiiiches !!).

      • Je ne crois pas que Keynes était un chercheur de haut vol. Sinon, il n’aurait pas écrit autant d’absurdités sur l’Economie. Un esprit fin et un redoutable débatteur, oui.

        « Krugman comme Stiglitz d’ailleurs écriv(ir)ent dans leurs articles des choses intéressantes et de haut niveau »

        Pouvez-vous être plus précis? Lesquelles?

        « D’ailleurs je suis convaincu qu’ils connaissent les arguments autrichiens aussi bien que tout un chacun. »

        Alors là j’en doute vu les caricatures qu’ils en donnent (à moins qu’ils soient malhonnêtes). Les avez-vous lu au moins?

        Ce qui me fascine, et les quelques commentaires sur ce forum en donnent une illustration, c’est l’inclinaison de la plupart des individus à penser que l’habit fait à coup sur le moine. C’est commode, cela permet de ne pas trop se poser de questions (paresse) même si cela conduit souvent à se tromper dans ses jugements. Personnellement, je préfère vérifier que sous l’habit il y a bel et bien un moine. Ainsi, j’ai le sentiment que peu de gens, qui tiennent en haute estime Stiglitz et Krugman, ont réellement lu quelque chose d’eux. Mais parce que ceux-ci sont connus et ont reçu le prix Nobel, ils ne peuvent dire que des vérités. Et bien non, ces deux là disent beaucoup d’âneries depuis qu’ils ont eu leur prix, qui leur a du reste été atrribué pour des travaux publiés il y a fort longtemps sur des sujets bien précis et qui n’ont rien à voir avec ceux dont ils parlent régulièrement à tort et à travers. Le Nobel ne devrait conférer aucune autorité ou supériorité intellectuelle à priori, quel que soit le sujet. C’est encore plus vrai en Economie qu’ailleurs où les Nobelisés s’opposent entre eux, parfois farouchement, sur bon nombre de sujets.

  • En attendant on peut toujours se repasser le débat entre David Epstein de Columbia University et Peter Schiff
    http://www.youtube.com/watch?v=zM23TZxzOw8
    Autrichiens 1 – 0 Keynésiens

  • Personnellement, je suis libérale, je donne aux œuvres caritatives et je suis en même temps bénévole au Secours Catholique. Comme quoi, je ne pense pas que beaucoup de nos « redistributeurs » de gauche soient forcément aussi généreux.

  • « Krugman a déjà cité l’analyse de Murphy, concernant la théorie du capital, comme « le meilleur exposé que j’ai vu jusqu’ici du point de vue autrichien qui ravage le parti républicain ». »

    Peut-être. Mais Krugman ne digère pas la théorie autrichienne du cycle économique. L’article de Murphy est ma foi est très sommaire. C’est voulu. La théorie autrichienne est tellement complexe qu’un livre entier devrait y être dédié entièrement.

    Ceux qui s’intéresse à la théorie autrichienne peuvent se rabattre sur cet article. Long, mais complet. Bien que je compte y rajouter encore quelques détails.
    http://analyseeconomique.wordpress.com/2012/02/17/austrian-business-cycle-theory-par-jesus-huerta-de-soto/

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