Quelle politique pour un Parti Québécois victorieux ?

L’élection terminée, on se demande tous ce que fera le Parti Québécois. Irresponsabilité fiscale ou découverte de la raison?

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Quelle politique pour un Parti Québécois victorieux ?

Publié le 7 septembre 2012
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L’élection terminée, on se demande tous ce que fera le Parti québécois. Irresponsabilité fiscale ou découverte de la raison ?

Par David Descôteaux, depuis Montréal, Québec.

L’élection terminée, on se demande tous ce que fera le Parti québécois. Agira-t-il en irresponsable fiscal comme sa campagne en donnait l’impression ? Adoptera-t-il l’attitude pragmatique et modérée qui caractérise la plupart des partis une fois au pouvoir ?

Rappelons que plus du deux tiers des électeurs québécois (68 %) ont dit NON au PQ et à son programme. Et ont voté pour autre chose.

On peut deviner ce que Mme Marois ne fera PAS, de peur de mettre en rogne les copains des centrales syndicales. Réformer les régimes de retraite publics déficitaires en faisant payer une partie raisonnable de la facture aux bénéficiaires (syndiqués). Réduire la taille de la fonction publique. Améliorer l’accessibilité de notre système de santé en accueillant l’aide de nos entrepreneurs (qu’on appelle vulgairement le « privé »), tout en préservant l’universalité des soins pour tous, riches comme pauvres.

Rien n’est impossible. Mais ne retenons pas notre souffle. Surtout que plusieurs donnent au PQ un maximum de deux ans avant qu’une autre élection ne soit déclenchée. Un mandat de quatre longues années, par contre, et le futur pourrait nous surprendre. Les finances publiques du Québec ne pourront attendre beaucoup plus longtemps.

Oui, le PQ donne souvent l’impression d’ignorer la réalité. Dans le merveilleux monde du Parti Québécois, il y a toujours un Oncle Picsou assis sur une montagne de pièce d’or, prêt à se faire siphonner par Revenu-Québec sans broncher. Ou des haricots magiques, dans lesquels on grimpe vers le ciel pour en redescendre les bras chargés de richesse…

Et oui, le PQ veut geler les tarifs d’électricité, de frais des scolarité et des garderies. Vu la précarité de nos finances publiques, il y a de bons arguments pour conclure que même pris individuellement, ces trois gels sont une erreur. Mais les trois ensembles? Encore une fois, Alice Marois semble s’être endormie pour plonger dans un monde merveilleux…

Donnons la chance au coureur

Mais je persiste à croire qu’une campagne et un règne sont deux choses différentes. Et je fais confiance en l’intelligence et au sens des responsabilités de Mme Marois. Qui, rappelons-le, a déjà été ministre des Finances. Elle sait très bien sans quel bateau elle vient de s’embarquer.

Le candidat probable au poste de ministre des Finances, Nicolas Marceau, est un professeur d’économie (qui m’a enseigné) dont les idées semblent beaucoup plus au centre qu’à gauche. Il s’est tenu discret pendant la campagne, mais son influence devrait croître dans les mois qui viennent.

Le PQ est minoritaire en chambre. La non-collaboration de l’opposition sur plusieurs dossiers risque de s’avérer une excuse pratique. Pour faire mourir certaines promesses que la réalité économique rendra difficiles à tenir. Seule inquiétude : François Legault. Comme Mme Marois, il veut utiliser l’argent de la retraite des Québécois pour accomplir ses fantasmes nationalistes via la Caisse de dépôt. Les futurs retraités devraient craindre une telle alliance, somme toute probable.

Je me dis finalement que les bonzes du PQ savent que la souveraineté, pour une bonne partie des Québécois ouverts à l’idée, passe par des finances publiques en ordre. Et pour ça, il faudra réduire les dépenses et couper quelque part.

Peut-être suis-je naïf. Mais je m’attends à ce que les électeurs du PQ vivent une déception au cours de ce mandat. De la politique comme toujours, quoi. Mais pour une fois, c’est une bonne nouvelle.


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  • On dirait un rapport sur les états d’ âme du PS français actuellement au gouvernement de cette succursale de l’ Union Européenne appelée France…

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